Programme from 1 to 31 Aug. 1922



Booklet

Bron: FelixArchief nr. 1968#386

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(Sr ccnirùJTLQ

dans les meilleures pa­peter­ies

vit­rine Op­u­lente

en 2 moi* par les Pilules Oeléflues. Les Pilules Galéginos sont in­com­pa­ra­bles pour dévelop­per et raf­fer­mir les seins, ef­facer les sail­lies os­seuses, combler les salières ei don­ner & la poitrine des con­tours har­monieux et séduisants. Elles sont ab­sol­u­ment in­of­fen­sives et elles réus­sis­sent aussi bien, chez la femme que la jeune fille. Traite­ment facile à suivre en se­cret. Prix: 5 francs dans toutes les bon. pharm, et au dépôt général Pharm. Mon­di­ale, 65, rue Ant.-Dansaert, Brux­elles. Méfiez-vous des con­trefaçons sans valei .

LIÈGE: Çharm. Goossens, 98, rue de la Cathédrale. AN­VERS: Phar­ma­cie-Droguerie, 115, rue Mon­tigny GAND: Pharm. Ver­gae­len, 45, rue des Champs CHARLEROI: Pharm. Sohet,15, rue de Marcinelle. NAMUR: Pharm. Chisogne, 2, rue Gode­froid. MONS: Pharm. Her­mans, 19, rue de l’Athénée. OS­TJ2NDE: Pharm. Halewyck, Place d’Armes, 12.

Pour tout ce gui con­cerne TAd­min­is­tra­tion, Ja Rédac­tion, Ja Pub­licité de CINÉ-RE­VUE, s'adresser à r Édi­teur, M. J. MEU­VTIS­SEN, 70 et 72, rue Chartes De Coster, — Téléphone L. 7678.

Achille OET­ZEN

178, RUE ROYALE, BRUX­ELLES

Téléphone B 08.04 — Télégrammes: Oeyzella-Brux­elles (

agent général

POUR LA BEL­GIQUE DU CÉLÈBRE PIANO

"Au­gust Förster,,

THE AU­TOPI­ANO Kästner & C° Lw

MONTÉ EN METAL □O

»tPO­BITAIRM I

TURN­HOUT: Mai­son J. Brandt, nie de l'Eglise, 3. ROULERS: Mai­son L. Fonteyne, place de la Gare, 28.

OS­TENDE: Mai­son L. Fonteyne, rue du Quai, 4.

OILLY: Mai­son Michaux, place des Haies.

TOU­JOURSen ma­g­a­sin - 20.000 ROULEAUX -DE 65 ET 88 NOTES

3* Année. — N• 31. — 1033.

Orxj­cino. de Veut

Edi­teur: J. MEUWIS­SEN, rue Charles De Coster, 70 et 72,,Biuxe/Jes. — Téléphone 37678

NOTRE, VEDETTE

Il est svelte, mais sem­ble an­guleux, comme un grand gamin poussé trop vite avant que la na­ture •«ût pris le temps de façonner ses traits, de par­faire l’en­veloppe char­nue de son os­sa­t­ure. L’ovale al­longée et glabre de sa fig­ure sem­ble être d’un timide, et peut-être Test-il, ce qui serait para­doxal •d’un ac­teur de ciné: mais est-ce notre af­faire? Ce masque au grand front, sous le--

C’est que Ray est en effet le véri­ta­ble type du comédien de cinéma. Il sait en­trer dans la peau du per­son­nage avec une sincérité et une con­science sans pareilles, et ses créations sont tou­jours d’un réal­isme par­fait. ,

Par ex­em­ple, on voudrait par­fois le voir moins ges­tic­uler; les meilleurs ef­fets comiques (voir Char­iot) ne sont-ils pas tou­jours obtenus avec un min­i­mum de mou­ve­ments?

Est-ce par amour pour les ex­er­ci­ces sportifs dans lesquels il ex­celle, et qu’il n’a peut-être pas assez l’oc­ca­sion de pra­ti­quer au cours des comédies qu’il in­terprète, qu’il aime les grandes en­jambées, et les brusques ges­tic­u­la­tions. Il se peut; les ex­er­ci­ces physiques ne sont d’ailleurs pas seuls à rem­plir ses loisirs; l’in­dus­trie élec­trique, et les travaux qui s’y rap­por­tent, at­tirent son es­prit clair de jeune homme actif et aimant à s'in­stru­ire.

Charles Ray est vrai­ment un in­tel­lectuel, dans toute l’ac­cep­tion du terme. Né à Jack­sonville en 1893, il aima dès son jeune âge les œuvres littéraires es­pag­noles et françaises, à l’égal des écrivains anglais et améri­cains. Ses débuts dans la carrière théâtrale furent couronnés de succès, au point que son père décida de l’aider dans cette voie, et de ses con­seils, et de ses sub­sides.

Il se trouva que le place­ment des uns et des autres, ne fut point mau­vais. Ray se fit rapi­de­ment connaître à la scène et au stu­dio, et au­jourd’hui il est un des hommes les plus pop­u­laires du monde en­tier, en même temps qu'un de ceux que la for­tune a le plus fa­vorisé sous les espèces d'ap­pointe­ments princiers. Thomas Ince, le pre


mier, donna à Charles Ray, l'oc­ca­sion de se pro­duire dans un rôle à sa taille. Ce fut Le Poltron qui établit la répu­ta­tion de Ray, ac­teur de cinéma de tout pre­mier plan. Depuis, nous l’avons vu et revu

dans nos salles de ciné, dans Le français tel qu'on le parle, Un coq vi­vait en paix. Vouloir c'est pou­voir, Le Roi du Bluff, au­tant d’ex­cel­lentes comédies, d’une gaité de boaloi, d'une saveur

paix, (the girl Roi du Bluff; celui dé gauche, Ray dans Vouloir c'est pou­voir,

jeune et espiègle, déno­tant de la part de l’in­terprète prin­ci­pal des qualités très per­son­nelles d’artiste de cinéma.

MARNIX.

CHARLES RAY dans trois de ses meilleures re­pro­duc­tions

CHAM­PAGNE CAZANOVE

Qe plus apprécié

ÜNÆaâson

dans le monde eni­ier

Fondée * AVIZE en 1811

Agent général déposi­taire pour la Bel­gique et le Congo:

Léon de BUEGER ”. 'î

Vue intérieure du stu­dio lon­donien de la “ Fa­mous-Play­ers-Lasky British Pro­duc­ers. „

On re­mar­que sur cette photo le grand nom­bre de matériel élec­trique, ser­vant à l’éclairage des décors pour la prise "de vues.

L’ap­pli­ca­tion de l’élec­tricité à la cinématogra­phie •«st de­v­enue in­dis­pens­able. Tous les stu­dios améri­cains sont main­tenant munis d’un mer­veilleux matériel élec­trique des plus mod­erne.

Il y a deux gen­res de lam­pes, les lam­pes à arc et

les lam­pes à vapeur de mer­cure. Ce dernier genre de lam­pes est le plus usité dans les stu­dios airtéri-cains. Même dans les théâtres ou­verts, c’est-è-dire dont les côtés et la toi­ture sont de verre, la lumière ar­ti­fi­cielle est com­binée avec le soleil, cela donne plus de détails à la pho­togra­phie et beau­coup plus de re­lief à l'en­sem­ble de la scène à

Char­iot à tubes de mer­cure du .

Dr Joseph C. Pole, de Vi­enne. tourner.

Voici les gen­res de lam­pes se trou­vant au stu­dio: I. Le char­iot, vul­gaire­ment nommé lampe sur pieds; 2. Le pla­fon­nier; 3. La « sun­light » (soleil), lampe com­pa­ra­ble à un réflecteur de ma­rine et 4. Les lam­pes à ef­fets (pe­tits « sun­lights »); en­suite

vi­en­nent les lam­pes à main, phares d'auto-mo­biles, bou­gies, lanternes et ap­pliques de salon. Les derniers gen­res de lam­pes sont à arcs.

Pour l’en­tre­tien de ce matériel con­sidérable — générale­ment un stu­dio com­porte une trentaine de char­i­ots, arcs et mer­cure, et au­tant de pla­fon­niers, selon, bien ente ndu, l’im­por­tance du théâtre — donc dis-je, pour l’en­tre­tien de

Type de lampe de stu­dio K.i-.A.


8 ce matériel il y a un ingénieur élec­tricien et une équipe d’hommes s’oc­cu­pant du net­toy­age et réglage quo­ti­dien.

Bien sou­vent il ar­rive que le met­teur en scène, lorsqu’il tourne en plein air trouve la lumière so­laire in­suff­isante pour réaliser sa scène; s'il ne peut * at­ten­dre un temps plus clément,

il fait immédi­ate­ment mon­ter des lam­pes. Ce procédé lui donne des résul­tats mer­veilleux. Il en est de même . pour la réal­i­sa­tion des scènes d’extérieurs, prises la nuit, qui ne peu­vent êtres réalisées au stu­dio.

Ad­met­tons que Mr X, “ di­rec­tor, à la Z pic­tures en­tende tourner la sor­tie du Théâtre de la 42e Rue à mi­nuit; il est bien en­tendu que la prise de vues ne peut avoir lieu sans le con­cours de la lumière ar­ti­fi­cielle; voici dans ce cas com­ment il est procédé: on monte sur camions au­to­mo­biles à plate-formes une série de char­i­ots à arcs (les lam­pes à vapeur de mer­cure étant trop frag­iles), ainsi qu’une « sun­light », celle-ci don­nera l'effet lu­naire; sur d’autres camions se trou­vent les élec­trogènes four­nissant l’énergie. Quand tout ce matériel se -.​rouve à l'en­droit voulu, les élec­triciens dis­posent les lam­pes aux points désignés’par le réal­isa­teur; alors au moyen de câbles ils branchent sur les lam­pes le courant fourni par les groupes. Aus­sitôt, on tourne. Voilà donc un tra­vail qui de­mande plus de deux heures et qui, à l'écran, représen­tera une scène de quelques min­utes!

Revenons aux lam­pes. Les. lam­pes à arcs sont montées avec des séries de deux ou qua­tre arcs; celles de deux arcs ont générale­ment une ten­sion de 110 volts, soit 30 ampères; aucun courant élec--trique, même in­dus­triel, ne peut don­ner la force néces­saire à l’éclairage d’un stu­dio, il faut avoir re­cours au courant in­dus­triel dou­ble aug­menté en­core par des trans­for­ma­teurs. Les lam­pes « sun­light » sont beau­coup plus im­por­tantes que les précédentes, aussi on ne les trouve pas en aussi grand nom­bre au stu­dio.

La lampe ou plus ex­acte­ment le réflecteur « sun­light » sert surtout pour la prise de vues d'en­semb son in­ten­sité est de 150 ampères. Tout ceci prouve que l'élec­tricité est in­dis­pens­able aux prises de vues cinégraphiques.

Le nom­bre de lam­pes néces­saire pour l'éclairage d’un décor planté sur une sur­face de vingt mètres carrés est de six char­i­ots et trois pla­fon­niers (ceci bien en­tendu dépend de la méthode d'éclairage em­ployée par le met­teur en scène).

Pour ter­miner j’ajouterai que, pour aug­menter en­core la lu­mi­nosité, on em­ploie des écrans re­cou­verts d’alu­minium, ce qui donne une réverbéra­tion par­faite.

L'éclairage élec­trique est de­venu un fac­teur in­dis­pens­able à la cinégra­phie mod­erne.

Henry A. PARYS.

Type de pla­fon­nier Jupiter.

Com­ment les Améri­cains en­ten­dent le mot " Pub­licité

La Com­pag­nie Uni­ver­sal se prépare à faire la réclame la plus gi­gan­tesque qui ait ja­mais été faite au monde pour an­non­cer le nou­veau film L'Orage. Les let­tres au­ront plus de 500 mètres de hau­teur.

L’effet sera pro­duit par une méthode nou­velle dans le monde de la réclame, le procédé n’ayant été que peu em­ployé jusqu’à ce jour.

Le mes­sage con­cer­nant le grand film Uni­ver­sal Jewel, ayant comme pre­mier ac­teur House Pe­ters, sera écrit dans le cieL

Il est estimé que le mes­sage en­tier, com­prenant six mots, cou­vrira une éten­due de plus de quinze kilomètres dans le ciel, à une hau­teur de plusieurs kilomètres.

Suiv­ant les expéri­ences faites pen­dant la guerre, M. J.C. Sav­age, un avi­a­teur anglais, a trouvé moyen de manœuvrer son aéro­plane de manière à for­mer des let­tres en lais­sant derrière lui une forte trafnée de fumée. Sous des con­di­tions fa­vor­ables, le mes­sage se main­tient en place pour plusieurs min­utes et est claire­ment vis­i­ble à une dis­tance de plus de vingt à vi/.gt-cinq kilométrés. L’écri­t­ure dans le ciel a été expéri­mentée dernière­ment à Lon­dres pour le Daily Mail, le jour­nal de Lord North­cliffe. Le cap­i­taine Turner, un avi­a­teur anglais, mys­ti­fia le monde

à Bpsom, le jour du Derby, en traçant les mots Daily Mail dans le ciel.

Le plus re­mar­quable de cette af­faire est quel il pen­dant l’ac­com­plisse­ment de cette mer­veille, per­sonne sur la terre ne pou­vait apercevoir l’ap­pareil qui évolu­ait à une très grande hau­teur.

Le cap­i­taine Turner recom­mença son ex­ploit au--dessus de Lon­dres, à la grande sat­is­fac­tion de ses mil­lions d’habi­tants. Plusieurs mil­lions de pieds, cubes de fumée furent em­ployés pour pro­duire l'effet voulu. La fumée a été pro­duite par un procédé breveté.

Cari Laemmle, Président de l’IIniver­sal Film Man­u­fac­tur­ing Com­pany, est en com­mu­ni­ca­tion avec Lord North­cliffe con­cer­nant l’achat de cette méthode, pour les Etats-Unis.

II est fort prob­a­ble que les arrange­ments prélim­i­naires seront achevés sous peu, et un corps d’avi­a­teurs améri­cains a été engagé et est, en ce mo­ment, en train de pra­ti­quer la manœuvre en let­tres.

La pop­u­la­tion des grandes villes améri­caines, verra ap­paraître soudaine­ment, dane le ciel, l’avis que < L’Orage Ar­rive » en gi­gan­tesques traînées de fumées.

* Faire vrair et laisser aboyer les par­ti­aux et les imbéciles, voilà le de­voir des réal­isa­teurs.

Alb. DIEUDONNÉ.

Le scénario.

Il nous faut rap­peler le sujet du drame, pour concrétiser le thème sur lequel s’ex­erce notre cri­tique.

« Jean Ran­dall est un ingénieur-chimiste qui fait jail­lir de son creuset un métal ayant toutes les pro­priétés du ra­dium. Cette décou­verte ferait de lui un bi­en­fai­teur de l’hu­manité, mais une société fi­nancière présidée par Gold, red­oute tout de cette décou­verte qui peut la ru­iner. Cepen­dant Ran­dall est fiancé à Suzanne Gold dont le père est mort ac­ci­den­telle­ment dans le lab­o­ra­toire de Ran­dall pen­dant que celui-ci se livrait à ses expéri­ences. Ran­dall a at­teint main­tenant le but de sa vie, mais son vis­age porte cepen­dant l’em­preinte d’ur e pro­fonde mélan­colie. Un se­cret l’étouffe, c’est dar -;

sa clin­ique de Ville-d’Avray que nous le connaîtrons. C'est lui, Ran­dall, qui a tué Gold, et il dit pourquoi. Gold voulait ven­dre un mil­lion le gramme-r-de ra­dium qui ne reve­nait qu’à mille francs en­v­i­ron. C’était un ob­sta­cle, il l’a sup­primé. Ce fut son crime. Mais per­sonne ne le croira et Suzanne Gold elle-même le tien­dra pour un dément I »

L'in­terprétation.

Ious avons retrouvé, dans le Jean Ran­dall, le Dax na­turel et donc vrai, qui nous avait ému dans l’As­som­moir. Dans Son Crime, c’est moins par gestes, que par re­gards, at­ti­tude, qu’il extéri­orise les sen­ti­ments qui l'ani­ment; et de so­bres moyens, il fait une per­son­nalité peut-être plus vraie que celle — si magis­trale — qu’il créa de Cou­peau.

Mlle Suzanne Pier­son; son rôle était com­plexe: elle est la femme aimée, qui ad­mire le sa­vant; elle doit en­ten­dre sa con­fes­sion, elle le croit dément. Ce rôle, l’artiste le tient avec con­vic­tion, avec vérité.


méritée (mais tou­jours moin­dre, sinon moins éphémère que celle d'un sports­man ou d’une vedette de caf’-conç en vogue) ne con­nais­sent dans la ma­jeure par­tie des cas, qu’une vie sim­ple et sobre, en op­po­si­tion avec la richesse de leur pensée... Sait-on que le ra­dium, qui fut décou­vert par M. et Mme Pierre Curie, l'a été dans un lab­o­ra­toire d'une pau­vreté légendaire dans le monde sci­en­tifique?

C’est s'in­spi­rant de cet ex­em­ple que le réal­isa­teur de Son Crime, a tenu à situer Jean Ran­dall dans le vrai cadre de ses travaux de sa­vant; et dans ce but, Dieudonné a fait appel à la col­lab­o­ra­tion des choses, in­terprètes muets dont l’élo­quence à l’écran peut être aussi grande que les évo­lu­tions des per­son­nages. Le lab­o­ra­toire du jeune sa­vant Ran­dall est d’un sim­ple qui frise la pau­vreté, mais les ap­pareils que nous y trou­vons provi­en­nent de la mai­son

Ducretet, et émet­ten­tr­bien un courant de 25,000 volts, comme le veut le scénhrio du récit.

— Mais pourquoi avoir fait si pau­vre aussi, un bu­reau de di­recteur d’un quo­ti­dien? avons-nous dnandé à M. Dieudonné. Un bu­reau di­rec­to­r­ial de l'espèce, n’est-ce pas tou­jours somptueux?

Et le réal­isa­teur de répon­dre ju­di­cieuse­ment: « il y a quo­ti­dien et quo­ti­dien. A côté-du Jour­nal, du Matin, il y a le... quo­ti­dien in­ter­mit­tent, qui tire à six ex­em­plaires (exact) en at­ten­dant l’Af­faire qui le lancera... »

S’aidant d’une in­terprétation compréhen­sive, et pour­tant sou­ple, puisque comme une - glaise elle doit sous ses doigts pren­dre l’em­preinte de sa pensée; de décors réels, ajoutant à la vraisem­blance de l'ac­tion; d’un mi­lieu qui est le cadre où, dans la réalité, évolu­ent des per­son­nages pareils à ceux de ses drames; quel est donc le se­cret de la manière d’Al­bert Dieudonné?: faire vrai. MARNLX.


C’est une en­tre­prise ex­cel­lente, ingénieuse et qui vient à son heure. Elle ne peut man­quer de réussir.

Deux di­recteurs de cinémas parisiens ont pensé qu'il était fâcheux de voir dis­paraître à ja­mais les films, bons ou mau­vais, qui n'ont plus l'at­trait de la nou­veauté. Ils ont déploré que les bons, comme les autres, Soient en­fouis, quelques mois après leur

On le voit, aus­sitôt conçue, l'idée s’est trouvée au point, et il n'était que de la décou­vrir. Sa réal­i­sa­tion est aussi sim­ple que pos­si­ble. Et la Comédie-Française du film répond à un vœu que nous avons en­tendu émet­tre sou­vent par le pub­lic qui suit avec in­tel­li­gence et avec sym­pa­thie la des­tinée du septième art.

Schopen­hauer di­s­ait: * Les nou­veaux livres sont rarement bons, et les bons livres ne sont pas longtemps nou­veaux ». Il en­tendait par là qu’il faut savoir choisir avec dis­cerne­ment dans l’amas des pub­li­ca­tions que les éta­lages des li­braires of­frent à notre cu­riosité, et que, si des re­gards s’im­posent sur la littéra­ture con­tem­po­raine, il ne faut ja­mais négliger de con­tem­pler la littéra­ture parmi laque­lle la postérité a déjà fait le grand triage.

LES TROIS MOUS­QUE­TAIRES.

Une des pro­duc­tions de cette année qui aura sa place dans la bib­liothèque des grands films.

nais­sance, dans un oubli immérité. Ils ont estimé qu’il man­quait, à l’art du cinéma, ce qu'est la Comédie-Française à la littéra­ture dra­ma­tique: une mai­son soucieuse avant tout d'amener à elle les pro­duc­tions intéressantes du temps présent et d’as­surer la vie des meilleures œuvres du temps passé. Et ils créent le Cinéma-Lumière, dont le titre est un hommàge à l’un des in­ven­teurs de l’image mou­vante.

« Notre am­bi­tion, ont-ils déclaré à un confrère de la presse parisi­enne, notre am­bi­tion est d'avoir ici une bib­liothèque de films com­prenant une copie de cha­cun des grands films qui ont tri­omphé à l’écran au cours des précédentes années. Dans ce réper­toire, nous puis­e­ri­ons chaque se­maine; une se­maine, par ex­em­ple, nous af­ficheri­ons For­fai­ture pour les représen­ta­tions des lundi, mer­credi, ven­dredi; l'At­lantide pour celles du mardi et du samedi; Les Trois Mous­que­taires pour celle du di­manche. Et de temps à autre, nous don­ner­i­ons une nou­veauté en ex­clu­sivité, pour une brève période: huit ou quinze jours. »

Sans doute, à pro­pos des films on ne peut en­core par­ler de la postérité. Toute­fois, depuis les orig­ines — à la fois si proches en­core et si loin­taines déjà — de l’image mou­vante, on compte un cer­tain nom­bre de réal­i­sa­tions qui mar­quent les étapes de l’art nou­veau, les batailles de plus en plus décisives pour la conquête d’une beauté in­con­nue. Les unes n’ont rien perdu de leur intérêt doc­u­men­taire. Nos pe­tits-neveux, sans aucun doute, aimeront à revoir ces premières ban­des, retraçant l’en­fance d’un mode d'ex­pres­sion. Les autres n’ont rien perdu de leur beauté par­ti­c­ulière. Pour­tant, ja­mais nous ne les revoyons. Bien mieux, des œuvres im­por­tantes, nées pen­dant la guerre ou après l’armistice, depuis que le ciné s est imposé comme un art, sem­blent défini­tive­ment aban­données. Poussé par la néces­sité d’en­tretenir et de faire fruc­ti­fier des in­stal­la­tions coûteusès,on pro­duit à jet con­tinu. L’une pro­duc­tion chasse l’autre. Et l’on ne pour­rait que se louer d’une ac­tivité in­ces­sante, qui aide aux progrès crois­sants du cinématographe, si l'on’ ne mon­trait vrai­ment par trop de dédain et d'in­gra-

Nous re­pro­duisons ici la dou­ble page que Ciné-Re­vue con­sacra à cette dou­ble œuvre, dans le numéro 14 (Ire année). L'At­lantide est en­core un des grands films qui a droit à une

ft­lace de choix dans la cinémathèque des meil-eu­res pro­duc­tions de tous pays, qui doit être formée.

ti­tude pour... les chefs - d’œuvres éphémères.

Pour ne par­ler que de pro­duc­tions en­core récentes, il est im­pos­si­ble de revoir au­jourd'hui, sinon au fond de loin­taines provinces, servies en dernier lieu, des films comme la Montée vers T Acro­p­ole, le Penseur, la Roue, et les pre­miers Char­iot, et les pre­miers Grif­fith, et tant d’autres dont les noms se pressent dans la mémoire. Cela ne laisse pas d’être re­gret­table.

Con­tin­uons notre com­para­i­son du film et du livre. Un beau livre ne mon­tre pas toutes ses beautés à la première lec­ture. 11 faut le repren­dre sou­vent, y re­tourner comme auprès d'un ami, en espaçant les vis­ites. Si l’œuvre garde sa fraicheur, malgré nos

pro­pres change­ments, alors son créateur n'a pas tra­vaillé en vain, et son roman, son poème est désor­mais une vie indépen­dante de la mode, du goût du jour, de tout ce qui passe...

Il en est de même du film. Mais com­ment en juger, si les films qu’on nous présente ont à i peine le temps de se dérouler sous

Inos yeux, et nous sont enlevés alors même que

nous désire­ri­ons les revoir? Telle pro­duc­tion de l'hiver dernier ferait en­core ma joie, j’en suis sûr, si seule­ment je savais où on la pro­jette en­core.

Et d’autre part, com­ment com­parer les épo­ques, les di­verses manières (chose néces­saire pour un art qui se trouve, comme le ciné, en pleine ef­flo­res­cence) si je ne trouve à l’af­fiche des salles que le • dernier cri, le dernier genre, le dernier succès?

C’est tous ces problèmes - là que la « Comédie - Française » du Film per­me­t­tra à cha­cun de résoudre.

Et il faut espérer, en con­clu­sion, que le cinéma clas­sique — pourquoi pas? — trouve bientôt des im­i­ta­teurs dans chaque ville de quelque im­por­tance. Il y trou­vera cer­taine­ment son pub­lic.

Mais qui choisira les films clas­siques? Eh bien, le pub­lic lui-même. Qu’on lui de­mande sim­ple­ment, par la voie du ref­er­en­dum, quels sont les films qu’il voudrait revoir.

Voilà un sujet d’enquête plus intéressant et d’une portée plus éduca­tive que tous ceux dont on ne cesse de nous ra­bat­tre les or­eilles...

FRED.

Grif­fith, le maître améri­cain dont l’œuvre s'en­noblit et s’am­pli­fie sans cesse; revoir les premières ban­des où s’exerça son art, serait se ren­dre compte au chemin par­couru par son génie.

Char­lie Chap­lin, dont nous aime­ri­ons revoir, à titre doc­u­men­taire, quelques-uns des pre­miers films, présentés seule­ment au­jourd'hui en province.


14

Peut-on rire?

— Tu con­cours pour être étoffe française du cinéma?

— Oui, mieux vaut... star... que ja­mais.

VOIR L£S

PRIMES A NOS LEC­TRI­CES

PÀOl 10

— In­utile d’es­sayer: ce mon­sieur ne nous- lais­sera pas en­trer avec l’en­fant. Si nous étions venus en auto, vous l’au­riez vu ac­courir pour ou­vrir la portière f

SOYEZ DONC COM­PLAISANT!

— Voudriez-vous, mon­sieur, me ren­dre un ser­vice.., j’ai be­soin d'un témoin.

Ah J je vous re­mer­cie de con­sen­tir, vous êtes tout à fait aimable.

Tenez, c'est ici... Vous ti en aurez pas pour Ion(7. temps, ju'te une pe­tite sig­na­ture à don­ner...

- Mon­sieur l'em­ployé, voici mon témoin.

— Vous met­trez icije cer­ti­fie que M. Dupont habite bien 14, rue des Sal­si­fis, et tous signerez en-dessous.

— Ouf! ça y est... mon-.​sieur, j’ai bien l'hon­neur de vous saluer /...

— Quoi! Vous ser­rer la main. Vous ser­rer la main ! Non mafs f

Vous n u pensez pas t Com- d abord! Sachez, mûssieu que je

ment! Vous cer­ti­fiez Que je n'aime pas les menteurs!,

suis M. Dupont et vous ne m’avez seule­ment ja­mais vu.

(Le Matin.)

Pour tout ce qui con­cerne /'AD­MIN­IS­TRA­TION, la Rédac­tion, la Pub­licité de CINÉ-RE­VUE, s'adresser à l'Édi­teur, M. J. MEUWIS­SEN rue Charles De Coster, JO et 12. — Téléphone L. J678.

ße mon­u­ment ß)eoos

à Siïnder­leckt

Devos, jeune écrivain, au­teur de plusieurs ro­mans pleins de promesses: Un Ja­cobin de Tan Cil, Monna Usa, etc, est tombé pour la Pa­trie, pen­dant la guerre.

Ses amis et ad­mi­ra­teurs ont voulu perpétuer son sou­venir par un mon­u­ment que l’on vient d'in­au­gurer à An­der­lecht. Il est l'œuvre du sculp­teur Ed­mond de Valériola, dont on connaît le beau tal­ent. Une émo­tion pro­fonde se dégage de l'en­sem­ble d'une har­monie si prenante et d'une exécu­tion si compréhen­sive.

Nou­velles cinématographiques 15 de partout

ETATS-UNIS

Une poupée, Mary Pick­lord.

L’ex­quise Mary Pick­ford vient de signer un. bril­lant con­trat com­mer­cial avec le Père Noël!!! C’est la première fois, af­firme la grande artiste, qu’elle fait une af­faire com­mer­ciale qui n’ait aucun rap­port avec l’in­dus­trie cinégraphique.

En efet, Mary Pick­ford va lancer, à l’oc­ca­sion du prochain Christ­mas, quelques mil­lions de pe­tites poupées qui la représen­teront dans ses meilleurs rôles.

Depuis plusieurs années, des mil­liers de je­unes ad­mi­ra­tri­ces lui de­mandaient avec in­sis­tance de créer une poupée qui re­pro­duise fidèle­ment ses traits. Mary a chargé le célèbre sculp­teur Chris­t­ian Von Schnei­dau de faire différents bustes la représen­tant; la meilleure de ces ma­que­ttes servira de modèle pour la tête de la « poupée Mary Pick­ford ».

Chris­t­ian Von Schnei­dau, qui est un des meilleurs sculp­teurs suédois, a ad­mirable­ment réussi les différents bustes de Mary Pick­ford.

La to­talité des modèles exécutés par C. Von Schnei­dau a at­teint le nom­bre de soix­ante. Mary Pick­ford en a elle-même sélec­tionné une demi-douzaine qui servi­ront à la con­struc­tion des têtes de poupées. Ces poupées, qui seront ven­dues un prix très mod­ique, ap­porteront la joie à tous les en­fants aux prochaines fêtes de Noël.


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Un ac­cord avec la Mai­son J. FELIX, édi­teurs de jour­naux de mode, nous per­met de faire a nos lec­tri­ces l'agréable sur­prise suiv­ante: Dès ce jour, les pa­trons découpés, en grandeur d’exécu­tion, des modèles parais­sant sur notre Page de la femme pour­ront être obtenus, dans des con­di­tions ex­tra­or­di­naires de bon marché. Au lieu de débour­sei O de 3 a 5 francs pour obtenir le pa­tron cf un modèle, nos lec­tri­ces pour­ront dès à présent obtenir un pa­tron soit sp. de blouse, de jupe, de robe, de man­teau ou de tailleur, au prix mod­ique de Un franc (tout frais com­pris). Il T' leur suf­fira à cet effet de met­tre sous en­veloppe b l’adresse de M. J. FELIX, rue Thomas Vinçotte, 18; ry I) le bon tri­an­gu­laire fig­u­rant au bas et à gauche de notre Page de la femme; 2) le numéro du modèle don*. on désire' re­cevoir le pa­tron découpé; 3) le nom et l'adresse do la des­ti­nataire; 4) Un franc en man­dat

ou tim­bres-postes.

Nous ne dou­tons pas que nos lec­tri­ces ne ti­en­nent à prof­iter, nom­breuses, de ces avan­tages, et nous . nous pro­posons cf en of­frir bientôt d’autres égale­ment intéressants à tous ceux qui ai­ment et lisent * n La Di­rec­tion.

assidûment Ciné-Re­vue,