Programma van 19 tot 23 okt. 1924



Brochure

Bron: FelixArchief nr. 1968#881

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filîvUréVue

Nos BI­O­GRAP­HIES

I jpS\ ARMI la pleïade de ve­det­tes que

I ïp nous ex­hi­be l’Amérique* ùne

4sL ar­tis­te sè fit tout par­ti­cu­lièrement Re­mar­quer par son ori­gi­na­lité et son gout pour la toi­let­te. Avant elle, peu de Stars avai­ent abordé l’écran avec une sem­bla­ble pro­di­ga­lité de cos­tu­mes. Aveè cela, du ta­lent, du chic, c’était plus qu’il n’en fal­lait pour faire de Glo­ria Swan­son; l’étoilè en ques­ti­on, une in­ter­prète qui al­lait être con­nue et ap­plau­die non seu­le­ment en Amérique, mais dans l’uni­vers en­tier.

Quand feu le com­man­dant Swan­son em­me­nait jadis à bord de son na­vi­re au cours de ses croi­sières mul­ti­ples, la pe­ti­te Glo­ria, née à Chi­ca­go en 1899, il ne se doutait pas que sa fil­let­te de­viendrait un jour une des ido­les des fou­les. Maints ri­va­ges exotjques défilèrent de­vant les yeux de l’en­fant, à la­quel­le les An­til­les, et même de plus loin­tai­nes régions, étai­ent de­venues fa­mi­lières. Glo­ria rap­por­ta de ses voy­a­ges à l’étran­ger ce goût de l’exo­tis­me qui ne de­vait ja­mais l’aban­don­ner dans la suite et qui la fait paraître à l’écran soüs cfe si somp­tu­eux atours.

De na­tu­rel rêveur, ayant pour les let­tres et les arts un goût tout par­ti­cu­lier, Glo­ria se des­ti­nait à la pein­tu­re. Les chefs d’œuvre des grands maîtres l’en­thou­si­as­mai­ent et elle rêvait de les imi­ter et de conquérir aux Sa­lons les récom­pen­ses les plus appréci­a­bles. Tra­vail­lant le des­sin avec achar­ne­ment, elle se rendàit assidûment au cours tous les matins.

La beauté de la jeune fille ne de­vait ce­pen­dant pas de­meu­rer in­a­perçue, un beau jour, le met­teur en scène des stu­dios Essanay, alors in­stallé à Chi­ca­go, la re­mar­qua. Le brave homme eut cer­tes quel­que mal à con­vain­cre Glo­ria, car on ne quit­te pas sans scru­pu­les un art au­quel on a con­sa­cré son exis­ten­ce. Ce­pen­dant l’ob­jec­tif l’em­por­ta et dès lors les cray­qns et les pin­ceaux de Glôïia de­meurèrent pro­vi­soi­re­ment in­u­ti­les, pro­vi­soi­re­ment, car dans la suite, Glo­ria pro­jet­te­rait, et des­si­ne­ra ei­le-hàême les toi­let­tes

ra­vis­san­tes et ex­cen­tri­ques qu elle por­te­ra dans ses films.

Le cinéma avait con­quis une nou­vel­le

re­crue.

FILM-RE­VUE

Aux films Essanay, la jeune ar­tis­te in­ter­préta un bon nom­bre de ban­des, puis Mack Sen­nett, cet Ir­landais débrouil­lard qui, venu sans le sou en Amérique, n’al­lait pas tar­der à conquérir une des plus

gran­des pla­ces de la cinéma­to­grap­hie mon­di­a­le, jeta son dévolu sur Glo­ria Swan­son pour créer de nom­breux films co­mi­ques où elles pa­rais­sait en baig­neu­se (ba­thing girl).

Pen­dant long­temps la beauté de l’in­ter­prète fit im­pres­si­on sur le pu­blic. Elle ri­va­li­sait de gaieté et d’adres­se avec ses ca­ma­ra­des de­venues célèbres: Loui­se

Fa­zen­da, Marie Prévost, Phyl­lis Haver, Marie Thur­man, etc... qui, à l’heure ac­tu­el­le, sont des stars et in­ter­prètent avec brio les prin­ci­paux rôles de gran­des pro­duc­ti­ons amu­san­tes ou dra­ma­ti­ques.

De chez Mack Sen­nett, Glo­ria passa à la Tri­an­g­le où elle campa des per­son­na­ges bien différents de ses rôles de baig­neu­se, puis la Pa­ra­mount, qu elle n’a plus quittée de­puis, l’en­ga­gea et la fit débuter sous la di­rec­ti­on du célèbre Cecil B. de Mille, le réali­sa­teur de « For­fai­tu­re», et de «Je­an­ne d.’Arc», «Don’t chan­ge Your Hus­band », fut le pre­mier grand film tourné par Glo­ria à la Pa­ra­mount. Le se­cond in­ti­tulé « For Bet­ter,

for Worse », con­sa­cra le ta­lent de la nou­vel­le re­crue de Cecil B. de Mille.

Après <<: Why Chan­ge Your Wife » (l’Echan­ge), l’ar­tis­te fut élevée à la dig­nité de « star » à la suite de son ex­cel­len­te in­ter­préta­ti­on de « Male and Fe­ma­le» paru chez nous sous le titre, d’ail­leurs ori­gi­nal de Bar­rie: .« l’Ad­mi­ra­ble Chrigh­ton».

Puis nous vîmes « Don’t tell eve­ry­thing » (Faut-il avou­er? ) avec Wal­la­ce Reid, «The great Mo­ment», paru chez nous sous le titre « l’Heure Suprême » avec Mil­ton Sills, «The Af­fairs of Ana-tol» (Le Cœur dis­po­se), avec neufs stars, parmi lesquels Wal­la­ce Reid, The­o­do­re Ro­berts, Wanda Haw­ley et Bebe Da­niels. De­puis, Glo­ria a en­co­re tourné «Her Hus­band Tra­de-Mark», «Be­yond the Rocks» (Le Droit d’Aimer) avec Ru­dolph Va­len­ti­no, « The Gil­ded Cage» (La Cage dorée), etc...

Après avoir tourné ces films, la star ob­tint quel­ques jours de repos de Pa­ra­mount.. Elle’vint pas­ser ses va­can­ces en Fran­ce, et les grands cou­tu­riers eu­rent d’elle de fréquen­tes vi­si­tes et nous ne croy­ons pas nous trom­per en af­fir­mant que la rue de la Paix fut le coin de Paris le plus fréquenté par Glo­ria pen­dant son court séjour en la Ville Lumière.

Re­ve­nue en Amérique, où elle rap­por­tait une mul­ti­tu­de de robes et toi­let­tes nou­vel­les, l’étoile re­prit son tra­vail au stu­dio et tour­na «The Im­pos­si­ble Mrs.


FILM-RE­VUE

Bel­len » (Le Cal­vai­re de Mme Bel­le-roy); «My Ame­ri­can Wife» avec An­to­nio Mo­reno, « Pro­di­gal Daugh­ters » avec The­o­do­re Ro­berts et Vera Rey­nolds et « La huitième femme de Bar­be-Bleue », d’après la célèbre pièce française d’Al­fred Sa­voir.

11 faut croi­re que Glo­ria Swan­son ffrend goût au réper­toi­re français, car, sur son in­stan­ce, la Pa­ra­mount a décidé de tour­ner «Zaza», l’adap­ti­on cinéma­to­grap­hi­que de la pièce ou jadis tri­omp­ha Réjane. La ve­det­te améri­cai­ne in­ter­prète le rôle de Zaza. Son par­te­nai­re H. B. War­ner sera Ber­nard Dufrène.

Di­vorcée deux fois, de Wal­la­ce Beery et de Her­bert Sam­born, Glo­ria Swan­son est la mère d’une déli­ci­eu­se fil­let­te nommée elle aussi Glo­ria et née de ses se­con­des noces le 7 oc­to­b­re 1920. Elle l’élève en de­hors de toute chose con­cer­nant le stu­dio et ne tient pas du tout à la voir de­venir étoile.

La créatri­ce de «l'Ad­mi­ra­ble Crigh-ton» et de «l’Amour a-t-il' un Maître», ef­fron­te­ra-t-el­le pen­dant long­temps en­co­re l’ob­jec­tif? Selon toute pro­ba­bi­lité, la star a in­ter­prêté plus de rôles qu’elle n’en créera à l’ave­n­ir. Sui­vant l’exem­ple de Pau­li­ne Frédérick, de Na­zi­mo­va et de tant d’au­tres, elle au­rait l’in­ten­ti­on d’abor­der la scène dans un temps qui ne se­rait plus si éloigné...

Ce­pen­dant ve­nant de pren­d­re cette déci­si­on, l’ar­tis­te fera en­co­re ad­mi­rer main­tes toi­let­tes re­s­plen­dis­san­tes au spec­ta­teur...

Glo­ria Swan­son a, sur le cinéma, des idées très per­son­nel­les. « La plu­part des ar­tis­tes cinégraphis­tes, disait-el­le, récem­ment à un in­ter­vie­wer, ne sa­vent pas «vivre» à l’écran... Là, point n’est be­soin de ges­tes et de mou­ve­ment désor­donnés., la gran­de im­mo­bi­lité est par­fois plus im­pres­si­on­nan­te.... Peut-être, un jour, ver­rons-nous un grand génie qui, ar­ra­chant le cinéma à ces métho­des con­ven­ti­on­nel­les et par trop périmées, nous ap­por­te­ra enfin de l’art et de la vérité__ »

Glo­ria Swan­son possède un pro­fil digne d’un intérêt tout par­ti­cu­lier. Son nez, entr’autre, possède main­tes ca­ractéris­ti­ques com­plexes et intéres­san­tes:

La lar­geur en la­quel­le il rejoint la face et son dos fai­ble­ment ar­ron­di révèle une na­tu­re en la­quel­le se mélan­gent une force de ca­ractère résolue et une pru­den­ce ma­ni­fes­te. La cour­be que des­si­ne le dos du nez vu de pro­fil et sa mince struc­tu­re

car­ti­la­gi­neu­se déno­tent des in­stincts ar­tis­ti­ques' hau­te­ment déve­loppés et les déli­ca­tes nar­ri­nes in­di­quent un tempéra­ment ner­veux et sen­si­tif. Cu­ri­eu­se tour­nu­re d’es­prit, sus­pi­ci­on et ti­mi­dité. L’extrémité na­sa­le ar­ron­die et l’étroi­tes­se des na­ri­nes révèlent une luxu­ri­eu­se émo­ti­on­nel­le et ar­den­te na­tu­re sous une ap­pa­ren­ce de froi­deur, vi­va­cité et élo­quen­ce.

Pour compléter ces quel­ques notes bi­o­grap­hi­ques, disons que Glo­ria a des che­veux bruns-rou­geâtres, yeux bleus, qu elle me­sure 1 m. 58 et pèse 49 kgr.

Elle séjour­ne ac­tu­el­le­ment à Paris où elle doit tour­ner un film pour la Pa­ra­mount. Des ru­meurs cir­cu­lent d’après lesquel­les elle viendrait à Bruxel­les et peut-être à An­vers. Est-ce vrai ou faux?

Qui en sabe? et at­ten­dons les évène­ments.

Glo­ria Swan­son a deux am­bi­ti­ons: de­venir une gran­de ar­tis­te de théâtre et bien édu­quer son en­fant... La dernière est peut-être celle qui oc­cu­pe dans le cœur de Glo­ria la meil­leu­re place, et la gran­de co­quet­te de l’écran aban­don­ne­rait sans hésiter ses toi­let­tes re­s­plen­dis­san­tes et son luxe réputé pour rem­plir le plus beau rôle qui soit au monde, celui de maman.... NEMO.

FILM-RE­VUE

MARY MILES MIN­TER dans

L’ESPIÈGLE

Comédie

Scénario de FRAN­CES MA­RI­ON d’après le Roman de L.-M. MONT­GO­MERY Mise en scène de WIL­LI­AM D. TAY­LOR

Les époux Ma­thieu, deux bra­ves fer­miers sans en­fant, at­ten­dent ce jour-là l’arrivée d'un ro­bus­te garçon qu’ils ont de­mandé au Di­rec­teur d’un Orp­he­li­nat de la région pour les aider dans leurs tra-f -aux... Or, quel­le n’est point leur sur­pri­se * en voy­ant ap­pa­raître, chargée d’un lourd pa­nier, une pau­vre et chétive ado­les­cen­te de 14 ans à peine!

Cer­tes, elle paraît animée des meil­leurs sen­ti­ments, mais elle a le grand tort de ne pas être un garçon...

Jo­set­te — c'est le prénom de l’orp­he­li­ne -— qui se croit déjà l’en­fant gâtée de la mai­son, est bien déçue en ap­pre­n­ant qu’il y a mal­don­ne!

ment sur la ferme: le père Ma­thieu mou­rait su­bi­te­ment et sa femme, à quel­que temps de là, de­venait presque aveu­g­le!

Se sou­ve­nant fort à pro­pos de tous les bien­faits dont elle avait été comblée et de la so­li­de in­struc­ti­on qu’elle avait reçue, Jo­set­te pour faire face à la si­tu­a­ti­on sol­li­ci­tait le poste d’in­sti­tutri­ce du vil­la­ge de­venu va­cant. Du jour au lend­emain, sa de­man­de était agréée malgré l’op­po­si­ti­on irréduc­ti­ble d’un voi­sin grin­cheux qui avait tou­jours vécu en mau­vai­se in­tel­li­gen­ce avec les époux Ma­thieu.

Cette ani­mo­sité sour­noi­se al­lait être bientôt pour la nou­vel­le maîtres­sed’école le point de départ d.​une odi­eu­se ca­ba­le

Emus par ses lar­mes, les bra­ves fer­miers con­sen­tent néan­moins à la gar­der, faute de mieux! D’ail­leurs, par la suite, ils n’ont pas à s’en re­pen­tir, car Jo­set­te de­venue après un sérieux ap­pren­tis­sa­ge leur .fille adop­ti­ve, leur rend peu à peu de réels ser­vi­ces, bien qu’elle soit trop sou­vent l’hêroïne d’une foule d’espiègle­ries plus ex­tra­va­gan­tes les unes que les au­tres; mais ces espiègle­ries par­tent d’un si bon na­tu­rel qu’on est bien obligé de les par­don­ner et d’en rire!

Quel­ques ânnées plus tard, alors que Jo­set­te venait de ter­mi­ner de séri­eu­ses études et de rem­por­ter tous les pre­miers prix, le mal­heur de­vait s’abat­tre lour­de­ha­bi­le­ment montée et fer­ti­le en re­gret­ta­bles in­ci­dents. Toute autre que Jo­set­te eût re­noncé à la lutte en s’avou­ant vain­cue; mais elle, te­nant tête à l’orage avec sérénité, ne tar­dait pas à faire la conquête de tous les cœurs et à désar­mer ses pires en­ne­mis...

Pour com­ble de bon­heur, sa mère adop­ti­ve re­cou­vrait enfin la vue grâce à l’in­ter­ven­ti­on d’un spéci­a­lis­te, et Jo­set­te dont les rares mérites avai­ent été re­mar­qués de­puis quel­que temps déjà par un char­mant garçon du vil­la­ge, al­lait trou­ver en lui un pro­tec­teur légal... et un ex­cel­lent régis­seur pour la ferme tan­dis qu’elle con­ti­nu­e­rait à se con­sa­crer à ses chers élèves!


FILM-RE­VUE

IN­TER­VIEWS-EX­PRESS

RO­BERT BOUD­RIOZ

RANDE ani­ma­ti­on sur le quai (|Ti l’Orient-Ex­press, gare de l’Est. La trou­pe de la Chaussée des Géants s’em­bar­que pour Vi­en­ne. Avec beau­coup de - peine, nous ar­ri­vons à ac­ca­pa­rer quel­ques in­stants Ro­bert Boud­rioz, qui veut bien nous don­ner ses im­pres­si­ons.

Pour le choix de mes pay­sa­ges, j’en ai lon­gue­ment parlé avec Pier­re Benoît, et les extéri­eurs ont été choi­sis en­sem­ble.

Mes in­ter­prètes, vous les con­nais­sez. Ce sont: « Mme Ya'nova » (Lady Ar-buckle); « Mlle Je­an­ne blel­bling » (An-ti­ope), « le prin­ce Youca Trou­betz­koi » (Re­gi­nald),. « Ar­mand Tal­lier » (François Gérard) et « Phi­lip­pe Hériat ».

Les crédits mis à ma di­po­si­ti­on at­teig­nent près de deux mil­li­ons Ils me per­met­tent de don­ner à la réali­sa­ti­on toute l’ampleur pos­si­ble. Comme ta­bleau de résis­tan­ce, vous aurez la prise d’une ville, avec tous les procédés de la gu­er­re mo­der­ne, sans ou­blier l’ar­til­le­rie lour­de.

M. René Fer­nand a assumé la di­rec­ti­on générale des opéra­ti­ons. Les décors d’intéri­eurs ont été exécutés sur les ma­quet­tes du pein­tre Marco de Gasty­ne. Mon as­sis­tant est N.-E!-C. Paton et mee opéra­teurs Brun, Ar­noux et Guil­le­min. Enfin, « La Chaussée des Géants » sera éditée par Au­bert.

Et Ro­bert Boud­rioz, tout sou­ri­ant, rejoig­nit ses com­pag­nons de voy­a­ge qui le récla­mai­ent joy­eu­se­ment aux portières du wagon.

ANDRE HUGGN

Après plu­si­eurs mois de la­beur acharné, André Hugon a mis la dernière main à l’Ar­ri­vis­te. Le roman célèbre de Féli­cien Champ­saur a reçu une réali­sa­ti­on ci-négrap­hi­que éblouis­san­te et dis­pen­di­eu­se Là aussi, l’ar­gent ne fut pas ménagé pour ob­te­nir la maxi­mum de somp­tu­o­sité' et de vrai­sem­blan­ce.

J’ai eu beau­coup de mal, nous déclare l’heu­reux réali­sa­teur. J’ai moi-même établi tou­tes les ma­quet­tes de mes décors et l’un d’eu m’a, en par­ti­cu­lier, causé bien des sou­cis et d’in­ter­mi­na­bles re­cher­ches.

Je veux par­ler du décor re­pro­duisant à l’échel­le et dans tous ses détails, la sa H des séances de la Cham­bre des Députés. On a bien voulu me di­re-que j’avais plei­ne­ment réussi. Tant mieux, car ce se­rait à désespérer de la prise de vues.

Le film est au­jourd’hui entièrement monté et j’at­tends la présen­ta­ti­on of­fi­ciel­le que va faire Louis Au­bert en toute con­fi­an­ce. Dans le succès que j’es­comp­te, je n’ou­blie pas tous les bons ar­ti­sans des heures la­bo­ri­eu­ses et péni­bles, tet en par­ti­cu­lier, mes vail­lants in­ter­prètes, Henri Bau­din, Jane Hel­bling, Gi­net­te Ma­d­die, Pier­re Blan­chard, Dal­leu, Jean d’Yd, Ca­mil­le Bert, Char­lier.

André Hugon a aussi un mot re­con­nais­sant pour ses deux ex­cel­lents opéra­teurs Gi­bo­ry et Quin­tin qui auront con­tri­bué à faire de l’Ar­ri­vis­te, un des grands films de la pro­duc­ti­on française.

RENE HER­VIL (

De­puis trois mois, et bien da­van­ta­ge, si l’on comp­te les mois de prépa­ra­ti­on. René Her­vil tour­ne Paris. Ja­mais peut-être, un film n’a sus­cité, pen­dant sa réa-. li­sa­ti­on, un tel mou­ve­ment de cu­ri­o­sité et de sym­pa­thie. Puis­sam­ment sou­te­nu et se­condé par les pro­du­cers du film: MM. Delac et Van­dal, ainsi que par son édi­teur, M. Louis Au­bert, René Her­vil peut dire qu’il a eu tout à sa dis­po­si­ti­on et que rien ne lui a manqué.

J’avais fort à faire avec un pareil sujet, nous décla­re-t-il. Paris, c’est un gros mor­ceau, mais je n’au­rais ja­mais soupçonné qu’il eut de tel­les ap­ti­tu­des pho­togéni­ques. Vous savez que nous nous som­mes pro­menés un peu par­tout, à la journée des Drags, à l’ab­baye de 1 hélème, au Château Cau­ca­sien, aux bals et aux feux d ar­ti­fi­ces du 14 juil­let, dans les

FILM­RE­VUE

mai­sons de cou­tu­re, dans les usi­nes, sur les quais de la Seine, au quar­tier Latin, au Ca­si­no de Paris.... j’en suis tout étour­di... comme chan­te la gra­ci­eu­se Manon. Et ce­pen­dant, je n’en suis plus à mon pre­mier voy­a­ge... cinéma­to­grap­hi­que.

Enfin, tout sera bientôt ter­miné. Et le pu­blic pro­fes­si­on­nel sera appelé à en juger, le 1 er oc­to­b­re, à la présen­ta­ti­on du Gau­mont-Pala­ce... Puis vien­dra Knock ou le Tri­omp­he de la Méde­ci­ne que je m’apprête à com­men­cer, tou­jours pour Delac, Van­dal et Au­bert... Mais, c’est une autre his­toi­re que je vous con­te­rai dans.... X...:. mois.

PIER­RE MA­RO­DON

J’au­rais été très heu­reux de joind­re à ces in­ter­views-ex­press, celle de Pier­re

Ma­ro­don, l’ha­bi­le réali­sa­teur de Bu­ri­dan ou La Tour de Nesle qui s’est at­ta­qué à ce mo­nu­ment littéraire gran­di­o­se, la Sa­lammbô* de Flau­bert. Mais Ma­ro­don est déjà de­puis près de deux mois à Vi­en­ne, où il tour­na ar­dem­ment dans des décors fast­v­te­qx, qui lais­seront Jes Améri­cains rêveurs. Je lui ai donc écrit, croy­ant un peu naïve­ment que le réali­sa­teur de Sa­lammbô n’avait rien d’autre à faire qq’à m’en­voy­er ses im­pres­si­ons. Il m’a répondu par je télégram­me sui­vant:

— En plein tra­vail, som­mes chauffés à blanc. Quel­ques renseig­ne­ments et détails sui­vent. Amitiés.

Par­bleu! j'au­rais dû m’y at­ten­d­re! Ah! ces in­for­ma­teurs!!! :

Ro­bert JRE­VI­SE.

Les Jeux Olym­pi­ques dans i’An­ti­qullé

Les Films Spor­tifs, con­ces­si­on­nai­res ex­clu­sifs du film «Les Jeux Olym­pi­ques», ont présenté, par les soins des Eta­blis­se­ments Au­bert, une œuvre d’un ca­ractère ori­gi­nal, dont le seul titre in­di­que bien l’es­prit: « Les Jeux Olym­pi­ques dans l’An­ti­quité; Evo­ca­ti­on des Temps helléni­ques ».

Ce film ar­tis­ti­que, do­cu­men­tai­re et spor­tif, est une sorte de pro­lo­gue à la gran­de série des épreu­ves présentées chaque se­mai­ne, de­puis Cha­mo­nix, par les Films Spor­tifs, déten­teurs du mo­no­po­le de la prise de vues cinéma­to­grap­hi­ques pour la Ville Olym­pi­a­de.

il re­tra­ce, dans une bril­lan­te évo­ca­ti­on, les temps his­to­ri­ques du sport, et nous fait as­sis­ter aux Jeux Sacrés d’Olym­pie dans, la tra­di­ti­on desquels M. Pier­re de Cou­ber­tin puisa l’idée féconde des Olym­pi­a­des mo­der­nes.

Grâce au con­cours du bril­lant et érudit com­po­si­teur, J. Nou­gues, des mo­ni­teurs ue l'école de Join­vil­le, du cours de dan- se Je­an­ne Ronsay, d’ad­mi­ra­bles athlètes, et no­tam­ment MM. Acher­mann et Mau-viel­le (les Athéna), M. Jean de Ro­ve­ra a su réali­ser une œuvre fort cu­ri­eu­se.

La re­con­sti­tu­ti­on, scus la forme la plus esthétique, des compéti­ti­ons grec­ques d’Olym­pie (cour­ses, lutte, pu­gi­lat, lan­cer du dis­que et du ja­ve­lot, com­bats armés, cour­ses de chars, t rage au sort des athlètes, ser­ment olym­pi­que et tri­omp­he)

se re­com­man­dent par­ti­cu­lièrement d’un grand souci de 'vérité et d’art.

A noter parmi les plus bel­les Grec­ques qui il­lu­strent ce film d’un char­me spécial, Mlles Mary Bel­son, Mar­cel­le Basa, Ely­a­ne Dar­vil­le et d’ex­qui­ses dan­seu­ses de ca­ractère. '

Echos

Le met­teur en scène JEAN EP­STEIN réalise en ce mo­ment, pour les FILMS AL­BA­TROS, un drame ou Ma­da­me Nat­ha­lie LIS­SEN­KO, une fois de plus, nous don­ne­ra la me­sure de son grand ta­lent.

Avec cha­cu­ne de ses pro­duc­ti­ons et no­tam­ment Cal­vai­re d’Amour, Kean, Les Om­bres qui pas­sent, la re­nommée de cette ar­tis­te, si vi­bran­te et si pathétique, n’a cessé de croître en rai­son de son succès.

On se sou­vient qu’au cours des pri­ses de vues du der­nier grand film AL­BA­TROS, Ma­da­me Nat­ha­lie LIS­SEN­KO avait été frappée de cécité tem­po­rai­re; elle dut res­ter de longs mois daps l’ob­scu­rité la plus ab­so­lue; fort heu­reu­se­ment pour la belle tragédi­en­ne et pour l’art cinéma­to­grap­hi­que, elle est à présent complète­ment réta­blie, ainsi qu’en témoig­ne­ra son émou­van­te in­ter­préta­ti­on de L’AF­FI­CHE, que JEAN EP­STEIN comp­te pou­voir ter­mi­ner dans le cou­rant du mois d’oc­to­b­re.


midis, il y a sept en­fants à table chez moi: mes trois fils, un neveu, Lew’s Shaz, Jean Fo­rest et André Rola­ne. Un pen­si­on­nat Mon­si­eur!

— Pas de dis­pu­tes pour les rôles? Pour les

cos­tu­mes?

— ComL- les grands, mon­si­eur; au­tant que leurs aîné. Exem­ple: Lewis Shaw tour­ne p:eds nus; ils avai­ent tous retiré leurs chau­set­tes. Ils vou­lai­ent tous jouer pied« nus.

Lewîs Shaw, pour l’in­stant, com­tem­plé Je­an­ne Rol­let­te (qu’an a déjà vue dans « Les deux Gîvrni-nes», Les deux Orp­he­lins», qu’on verra dans 1 *Er­nes­ti­ne .jjfes deux Gos­ses: cette char­man­te ar­tis­te doit f "“Vouée aux deux).

Edou­ard .»lathé (Ro­bert Dal­boi­se) et Decœur (Mil­lot) par­lent théâtre de­vant le hibou d’Yvet­te Guil­bert (Téphy­rin’e), et Jean Fo­rest les écoute, muet, at­ten­tif, sans bou­ger da­van­ta­ge que l’oi­se­au nqc­tur­ne em­paillé.

— Au tra­vail!

Jean Fo­rest pèle des pom­mes de terre avec con­vic­ti­on sur le seuil de la rou­lot­te; André Rola­ne reçoit des ta­lo­ches — qui sont dans le film — Lewis Shaw, pieds nus (ah! ces pieds nus tant

Fan­fan! Clau­di­net! vite!!!

De­bout de­vant la porte de son stu­dio de Neuil-' ly, M. Mer­can­ton ap­pel­le les ar­tis­tes qui doi­vent jouer les « Deux Gos­ses », dans le film t'ré du fa­meux roman de Pier­re De­cour­cel­le et qui sera édité par Phocéa.

Qua­tre gos­ses ac­courent.

-- Je croy­afs que vous n e» aviez appelé que deux?

M. Mer­can­ton se re­tour­ne vers moi. Ses yeux bien clair, ses lèvres gour­man­des, son nez poin­tu, tout dans sa fi­gu­re pétille de ma­li­ce:

— Fan­fan et Clau­di­net, ça fait qua­tre ar­tis­tes: un pour Fan­fan prem'ère .période, un autre Fan­fan pour la deuxième période. Et au­tant pour Clau­di­net.

« Ah! dame, au ciné, l’unité de temps pas plus que celle de lieu d’ail­leurs n’est ob­servée. On n’est pas des clas­si­ques. On prend quel­que-fois un per­son­na­ge au ber­ceau et à l’épi­lo­gue il se marie.

— C’est l’image de la vie.

— Vou­lez-vous que je vous présente les Fan-fans et les Claud­mets?

Le plus grand, ce bîondin au re­gard rêveur, c’est Lewis Shaw, un An­glais de qua­tor­ze ans, qui a tra­versé la Man­che pour de­venir le fils aban­doné par le comte de Ker­lor: c’est Fan­fan deuxième période; 1 autre grand, là bas: c’est

Clau­di­net deuxième période: Jean Fo­rest, qnze

La « met­teu­se en scène » a plus de tra­vail, mais la « maman » ne se plaint pas de ces bel­les cou­leurs à sup­pri­mer.

Sur les mar­ches de la. rou­let­te de a La Li­ma­ce» (S'gno­ret sera une li­ma­ce répug­nan­te à sou­hait) le petit clown Rola­ne boxe Lewis Shaw, qui pare les coups sans vou­loir les ren­d­re:

— Tu ne te défends pas?

— J’peux pas venir M’sieur. M arne Mer­can­ton est en train de m’ha­bil­ler.

L’ha­bil­ler? S: on veut. Je vois Mme Mer­can­ton, armée d’un ci­se­au, qui coupe, tail­le, déchire dans le chan­dail — et même la cu­lot­te du jeune Fo­rest.

— Vous voyez; je le dégue­nil­le.

Jean Fo­rest, un grand garçon, brun, au front large, aux beaux yeux cou­leur olive con­fi­te, »e lais­se fajre avec une moue de re­gret.

Rien n’amuse au­tant un gosse, que d’abîmer ses ha­bits; toute de même il préfére­rait le faire lui-même.

— Que! est ce petit clown souf­fre­teux?

— André Rola­ne. Cinq ans et demi, mais déjà

vieil ar­tis­te. Il a tourné...

— Le petit Jac­ques, m’sieu Mer­can­ton. J’étais chic, pas?

S: jeune et dé à si... ac­teur! Mais je me suis api­toyé à tort sur la fi­gu­re pâlote d’André Rola­ne. On lui a fait un fard de teint pâle; on a cerné ses yeux bleus, amai­gri ses joues, pour en faire un Claud:ne£ de première période: l’in­for­tuné

petit gars de «La Li­ma­ce ».

— Et pour f’nir la présen­ta­ti­on, pour­s­uit M. Mer­can­ton, le fils à papa: Jean Mer­can­ton c’est Fan­fan première période. Quel âge as-tu, Jean?

D’un petit lou­pi­ol moins haut que ma cane, rosse, jouf­flu, aux che­veux dorés comme un so­leil d’Ita­lie, sort une pe­ti­te voix aigue, nette, mu­si­ca­le: un gre­lot de cris­tal!

— Qua­tre ans et un mois.

— Jean non plus n’en est pas à son début. Il a tourné dans « Mi­ar­ka, la fille à l’Ourse ». Il avait dix-sept jours.

— Un re­cord?

— - Peut-être, je n’en suis pas sur.

Ma­da­me Mer­can­ton, mince, agile, court après son fils — qui se sauve pour aller re­gar­der la som­nam­bu­le Yvet­te Guil­bert — avec un tel en­train juvénile qu’on la cro'rait sa sœur aînée:

— Jean, viens ici, que je te pa­lis­se, toi aussi. Il a trop mine pour un I anfan mal nour­ri!

— C’est un poids trop léger, répond le spor­tif petit An­glais.

— - Elle doit vous don­ner du mal, votre jeune trou­pe, mon­si­eur Mer­can­ton?

— - Pas tant que ça; le tout c’est de fa­mi­li­a­ri­ser les en­fants avec le décor et les au­tres in­ter­prètes. Après, les lais­ser faire, en les guid­ant à peine. Tour­ner est pour eux un jeu, et non le moins agréable. Mon fils voud­rait être de tous les films. Pour leur lais­ser ce « na­tu­rel » qui fait tout leur char­me, je les fais vivre avec nous. Tous les

irés!), rêve, perdu; quant à Jean Mer­can­ton, Dürre son petit doigt rose dans une na­ri­ne mi­au­le. Si c*est exprès, c’est bien imité, ix heures du soir. On s en va.

- Déjà!

- Déjà!

Ah zut! lâche André Rola­ne.

I. Mer­can­ton sou­rit;

- Un jeu Mon­si­eur, je vous dis, pour eux c est jeu.

3 : n DnVCD

FILM-RE­VUE


10 FILM-RE­VUE

LA PU­BLI­CITÉ AU THÉÂTRE ET AU CINÉMA

Elle se jus­ti­fié- dans Tun comme dans l’autre do­mai­ne

I F“\\ ANS ma dernière chro­ni­que, pu-11JB "bliée dans « Film Revue », je me y suis ef­forcé de prou­ver que Je cinéma, pas plus que le roman ni la, T. S. F. ns se fai­sai­ent con­cur­ren­ce.

Parmi les ser­vi­ces que rend le cinéma au théâtre, j’ai omis d’en citer un, très im­por­tant. Ce ser­vi­ce con­sis­te en une leçon: une leçon de pu­bli­cité.

Je m’ex­pli­que'.

Avant le cinéma (le cinéma trioihp­hant de ces dernières années), les di­rec­teurs des théâtres annonçaient leur spec­ta­cle au pu­blic de la façon la plus ru­di­men­tai­re qui soit. Des pe­ti­tes af­fi­ches, des com­mu­ni­qués aux jour­naux, im­primés en ca­ractères or­di­nai­res et rédigés ba­na­le­ment, —; c’était tout.

Il fal­lait « va­loir » aller au théâtre pour s’y ren­d­re; rien ne pro­vo­quait ce désir, cette vo­lonté chez les in­différents.

Les théâtres fai­sai­ent des af­fai­res tout de même parce qu’ils étai­ent lés seuls di­ver­tis­se­ments of­ferts au pu­blic.

Mais le cinéma s’im­po­sa bientôt, le cinéma améri­cain ar­ri­va avec ses af­fi­ches il­lu­strées, gran­des comme des draps de lit!... Et l’on vit sur­gir des pages des jour­naux, des placards cou­vrant plu­si­eurs co­lon­nes. Et l’on vit se ba­la­der dans les rues des voi­tu­res-récla­mes avec qui seulg peu­vent ri­va­li­ser comme di­men­si­on les wa­gons du train-bloc!...

— Char­la­ta­nis­me! s’écrièrent d’abord les di­rec­teurs de théâtre, imbus de leur im­por­tan­ce... Qu’un fa­bri­cant de con­fi­tu­re, qu’un mar­chand de nou­gat ou qu’un, fo­rain re­court à de tels procédés pour lan­cer sa ca­me­lo­te, c’est dans son rôle. Çe n’est pas dans le nôtre, à nous les Che­va­liers de l’Art Dra­ma­ti­que et Littéraire! »

Et ilfe laissèrent faire dédaig­neu­se­ment s les préten­dus char­la­tans du cinéma, qui, l

eux, laissèrent dire et par­vin­rent ainsi à s'at­ti­rer de so­li­des et nom­breu­ses clientèles en dépit du discrédit où on les te­nait au début....

Çe succès de­vait forcément faire réfléchir les gens de théâtre.

Et on les voit qui, peu à peu em­ploi­ent les mêmes procédés de pu­bli­cité pour lan­cer leurs pièces.

Qui son­g­e­rait à les blâmer?

Tout le monde y trou­ve son pro­fit — y com­pris le pu­blic.

Car s’il est vrai que de la pu­bli­cité ta­pa­geu­se se fait par­fois con­cer­nant des spec­ta­cles médi­o­cres, c'est parce que, de bonne foi, les ex­ploi­tants croy­ai­ent à la réus­si­te de ces spec­ta­cles... Er­ra­re hu­ma-num est... , |

D'ail­leurs neuf fois sur dix les intéressés, avant de con­sen­tir à de tels frais de réclame, ont soin d’at­ten­d­re que l’épreu­ve soit faite de­vant le pu­blic. Ce n’est qu’a-près qu’ils bluf­fent.

N’empêche que des di­rec­teurs de théâtre s’ab­sti­nent en­co­re à em­ploy­er l’an­cien système et cela au nom de la dig­nité cL leur art.

— Nous ne som­mes pas des bou­ti­qui­ers! di­sent-ils... »

Mais si, mais si ce sont des bou­ti­qui­ers, puis­que leurs représen­ta­ti­ons ne sont pas gra­tui­tes et qu’ils en vi­vent...

Du mo­ment qu’on fait payer ce qu’on donne on est bou­ti­qui­er,!i n’y a pas à sor­tir de là... On peut être en même temps un ar­tis­te, du reste. L’un n’ex­clut pas l’autre. F. S.

FILM-RE­VUE

/• Notre « Boîte aux Let­tres » est gra­tui­te.

2• Il est répondu à trois ques­ti­ons par se­mai­ne.

3° Posez vos ques­ti­ons séparément et n«-méro­tez-les.

4Q N’avons pas be­soin de connaître votre nom ni adres­se: sig­nez d’un pseu­do.

QUEST A. -— 1) Jean Lo­ret­te doit avoir près de tren­te ans. Aucun ar­ti­cle à son sujet dans notre revue.

2) «Mi­ar­ka, la fille de 1’ Ours» était in­ter­prété par Réjane, Jean Ri­che­pin, Ivor No­vel­lo, Des­de-mo­na Mazza et Char­les Vanel.

3) Lise Jaux in­ter­prète le. rôle de Mme Césarin dans « Vin­dic­ta- »; Mar­cel­le Tüll« est le véri­ta­ble nom de La­wren­ce Myrga.

MA­DE­LON. — i) Char­les S. Chap­lin, adres­se:

1416, La Brea Ave­nue, Hol­ly­wood (Cal.) U.S.A.

2) Ge­ne­viève Felix, adres­se, 33, rue du Sim­p­lon, Paris.

3) « Les qua­tres che­va­liers de l’Apo­ca­lyp­se » et « Arènes Sang­lan­tes » ont four­ni à Ru­dolph Va­len­ti­no ses meil­leurs rôles.

VI­O­LET­TE. — 1) Blan­che Mon­tel, adres­se:

98, Ave­nue des Ter­nes, Paris.

2) Fran­ci­ne Mus­sey, adres­se: 30, rue Faid­her­be, Paris.

3) Da­niel Men­dail­le, 80, rue Damrèmont, Paris.

AI ARGOT. — 1) Ge­or­ges Vaul­tier est né en 1884.

2) Mae Mur­ray est née en 1894.

3) Andrée Li­o­nel a tren­te-cinq ans en­vi­ron.

CHU-CHIN-CHOW. — 1) C’est « l’Union

Eclair», 12, rue Gail­lon, Paris qui à édité «La Sul­ta­ne de l’Amour » en 1919. Réédi­ti­on co­lo­riée par Pathé Con­sor­ti­um, l’an der­nier.

2) Fran­ce Dhélia, adres­se: p/a G. P. C., 14 bis, Ave­nue Ra­chel, Paris.

3) Sil­vio de Pe­dril­li, adres­se: 38, rue Ju­liet­te Lam­ber, Paris.

BOUD­DHA. — 1 ) Gas­ton Rief­fler, l’in­ter­prète du rôle de Ma­this dans « La Po­char­de » est re­ve­nu au chant et n’a pas tourné de­puis deux ans.

2) Joe Ham­man fait de la pein­tu­re, mais pas de théâtre.

3) « La Roue » est un succès ar­tis­ti­que; nous re­gret­tons de ne pou­voir en dire au­tant au point de vue fi­nan­cier; mais ce film qui a coûté près de trois mil­li­ons n’a pas eu l’heur de plai­re à bon nom­bre de di­rec­teurs de sal­les; mais sans doute, Abel Gance, trou­ve­ra-l-il tout le succès que mérite son film avec une ver­si­on con­densée en 4000 mètres (au lieu de 9000), qui doit paraître bientôt.

K ŒNIG SM A RK. — 1) Hu­guet­te Du­flos est marié au comédien Raphaël Du­flos; le ménage a deux en­fants.

2) Ge­or­ges Vaul­tier est marié à une ar­tis­te es- « pag­no­le.

3) Jaque Ca­te­lain est céli­ba­tai­re.

NEMO

N. B. — Aux ques­ti­ons nous par­ve­nues après le di­man­che sera répond* au numéro sui­vant.

Votre opi­ni­on et la nôtre

Sous ceife ru­bri­que, nos lec­teurs pour­ront émet­tre leur opi­ni­on sur tout ce qui con­cer­ne le cinéma. Nous met­tons à leur dis­po­si­ti­on une es­pa­ce de 25 lig­nes. Ce­pen­dant les ar­ti­cles que nous ju­ge­ri­ons dig­nes d’un intérêt général seront insérés en en­tier. Nos col­la­bo­ra­teurs oc­ca­si­on­nels à cette ru­bri­que doi­vent tou­te­fois nous faire* connaître leurs nom et adres­se, mais peu­vent sig­ner d'un pseu­do.

Ils res­tent entièrement res­pon­sa­bles de leurs ar­ti­cles et la rédac­ti­on se réserve le droit d’in­ser­ti­on.

CHA­PEAUX

Yves du Sab­loir pro­tes­te qon­tre les im­men­ses cha­peaux de fem­mes qui gênent les spec­ta­teurs. Met­tez de pe­tits cha­peaux, mes­da­mes et mes­de­moi­sel­les, ou bien ne fai­tes au­cu­ne dif­fi­culté pour en­le­ver lé mo­nu­ment que vous por­tez sur la tête si quel­qu’un vous le de­man­de.

GRANDS SPEC­TA­TEURS

Un spi­ri­tu­el lec­teur liégois nous en­voie sa photo et pleu­re dans notre gilet. «*Je me­sure 1 m. 90, nous dit-il, si vos char­man­tes lec­tri­ces pou­vai­ent me voir les jam­bes fer­me­ment calées entre spec­ta­teurs et fau­teuils, sans pou­voir les dépla­cer avant la fin du spec­ta­cle, elles au­rai­ent vite pie-tié des hom­mes grands. » Cher lec­teur, si nous en ju­ge­ons par votre photo, dont nous vous re­mer­ci­ons, vous êtes en effet, soit dit sans vou­loir nous mo­quer de vous, un bien bel homme. Chois-sis­sez donc de préférence les pla­ces de fond de la salle, ce sont les meil­leurs pour ceux qui ont de bons yeux.

REVUE DES FILMS DE L’ANNEE

Ex­cel­len­te idée de Da­niel Chat­ton, qui voud­rait voir en film en lin d’année, un film d’env. 3000 mètres, com­posé des plus jo­lies scènes des plus beaux films de l’année, avec, bien en­ten­du, dis­tri­bu­ti­on de l’année. 11 faud­rait pour cela une en­ten­te entre les di­ver­ses mai­sons d’édi­ti­on, ce qui, après tout, pour­ra se réali­ser un jour. En tout cas, l’idée est ori­gi­na­le et mérite d’être re­pri­se par quel­qu’un.

NE PARLE PAS!

Cer­tai­nes per­son­nes ont la fâche­u­se ha­bi­tu­de, écrit Luis Bo­na­te, de lire à haute voix les ti­tres et de par­ler sans se gêner. C’est in­sup­por­ta­ble.

Echos

LE GENRE BUR­LESQUE. — Kaes­ma­cher tour­ne ac­tu­el­le­ment au stu­dio des « Ci­cog­nes », une comédie bur­lesque, in­ter­prétée par la gra­ci­eu­se Mlle Zi­gran et Mar­ti­al, le sym­pa­thi­que ar­tis­te tant appréc:é.

PLUS I AM AIS DE GU­ER­RE! — Une firme

al­le­man­de Vsen­te­ra pro­cha:ne­ment un film in­ti­tulé « Nie wie­der Krieg » (plus de gu­er­re). Voilà un film que nous ai­me­ri­ons voir pas­ser par­tout!


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FILM-RE­VUE

SI­MO­NE VAUD­RY

d’après AL­FRED DE MUS­SET

Réali­sa­ti­on et com­po­si­ti­on de THÉO BER­GERAT

(pro­duc­ti­on Ger­schel)

Si­mo­ne min, de grame — et Ar­mand ge­raaid — dons tes rôles prin­ci­pe»

L E jeune Frédéric, étu­di­ant, se livre, à plat ven­tre, sur le toit de sa J man­sar­de, à de dange­reu­ses acro­ba­ties dans le but d’aper­ce­voir le vi­s­a­ge de Mimi Pin­son.

Frédéric fait par­ve­nir à Mimi Pin­son une décla­ra­ti­on d’amour. Le voi­sin phi­lo­sop­he, Co­li­ne, es­saye en vain de faire com­pren­d­re à Frédéric com­bien est pro­fon­de son er­reur de cour­ti­ser la seule gri­set­te ver­tu­eu­se du Quar­tier Latin.

Mimi Pin­son est sage, et Mu­set­te et Rou­get­te, deux ca­ma­ra­des, dépen­sent des trésors d’élo­quen­ce pour met­tre en garde Mimi Pin­son con­tre les dangers de l'amour. Rou­get­te sur­tout, in­sis­te auprès de Mimi Pin­son pour que cel­le-ci n’écoute pas les bel­les décla­ra­ti­ons d’amour, sur­tout quand il y a pro­mes­se de ma­ria­ge au bout.

Frédéric est fiancé à sa cou­si­ne, In­di­a­na Ma­chart. La mère de In­di­a­na est chargée

par l’oncle de Frédéric de ver­ser chaque mois à son neveu la pen­si­on de 50 fran­cs par mois qu’il lui sert. L’ar­gent dure peu entre les mains de Frédéric et comme c’est la fête dln­di­a­na, le fiancé voud­rait bien of­frir un bou­quet.

Chez Ca­de­dis, le prêteur sur gages, Frédéric aperçoit la belle Mimi Pin­son venue pour em­prun­ter un peu d’ar­gent sur une robe afin de venir en aide à Rou­get­te. C’est le coup de foud­re. In­di­a­na n’aura pas le bou­quet car avec l’ar­gent que Frédéric ob­tient sur sa pipe tur­que et une paire de souliers de bal, il rachètera la robe de Mimi Pin­son pour l’of­frir à sa prop­riétaire. Mimi Pin­son ac­cep­te de venir dans la man­sar­de de Frédéric pour re­pren­d­re sa robe. Co­li­ne est désespéré car, pau­vre, laid et ri­di­cu­le, il cache au fond de son cœur un amour pro­fond pour Ja jolie gri­set­te.

Comme Frédéric de­vient un peu trop

FILM-RE­VUE

pres­sant. Mimi Pin­son ap­pel­le à son aide ses gar­des de corps. Mais à ce mo­ment, c’est l’arrivée brusque de In­di­a­na et de sa mère. Mais la douce In­di­a­na cache une âme méchan­te sous des ap­pa­ren­ces trom­peu­ses et met­tra tout en œuvre pour séparer Frédéric de sa gri­set­te.

Frédéric veut prou­ver à Mimi tou­tes ses bon­nes in­ten­ti­ons, en lui of­frant de l’épou­ser. 11 écrit tout d’abord une let­tre de rup­tu­re à In­di­a­na, et cette let­tre de rup­tu­re ser­vi­ra d’in­stru­ment à l’ex-fi­ancée pour se ven­ger à la fois de l’amou­reux et de la gri­set­te. In­di­a­na ob­tient de sa mère qu’elle fasse prêter mille fran­cs à Frédéric par un homme de pail­le, et comme de toute

Désespérée et sans cher­cher à ap­pro­fon­dir la chose, la pau­vre Mimi Pin­son s’en­fuit; Or, Frédéric se trou­vait précisément en pri­son à Cli­chy, ne pou­vant rem­bour­ser la dette de mille fran­cs qu’il avait con­tractée. La per­fi­die dln­di­a­na avait donc réussi.

C’est en­co­re Co­li­ne qui ar­ran­ge­ra tout et rat­tra­pe­ra Mimi Pin­son avant qu elle n’ar-ri­ve à la Seine. Une ex­pli­ca­ti­op a lieu.

Alors, Co­li­ne peut dire à Mimi Pin­son que l’oncle de Frédéric étant mort, il hérite dix mil­les fran­cs. Cela va donc per­met­tre à son ami de sor­tir de pri­son.

C’est ainsi que Mimi Pin­son de­vient une no­ta­ble com­merçante, car son Frédé-

évi­den­ce les mille fran­cs ne seront pas rem­boursés à l’échéance, Frédéric sera mis en pri­son pour det­tes.

C’est Ca­de­dis, qui est chargé de la négo­ci­a­ti­on. Frédéric ac­cep­te avec ivres­se les mille fran­cs.

Au cours d’un bal, Frédéric fait enfin sa décla­ra­ti­on de ma­ria­ge à Mimi Pin­son. Mimi Pin­son se met en ménage avec son Frédéric.

Or, un jour, Mimi Pin­son trou­ve sous sa porte une let­tre de rup­tu­re signée Frédéric. Elle ne doute pas que c’est là son sort d’être aban­donnée tout comme Rou­get­te le fut et que le sui­ci­de l’at­tend.

ris lui a monté un mag­ni­fi­que ma­gas­in de fleurs.

La clientèle n’est pas flo­ris­san­te. Et pour­tant Co­li­ne a une idée de génie. C’est lui qui aura l’idée de glis­ser des décla­ra­ti­ons d’amour ou de rup­tu­re dans les Fx>u-quets of­ferts par les dan­dys aux bel­les dames. C’est Co­li­ne qui met­tra tout son style élégant dans la rédac­ti­on.

Mais le jour du ma­ria­ge la re­cet­te s’an­non­ce désastreu­se, et c’est en­co­re le pau­vre Co­li­ne qui sau­ve­ra la si­tu­a­ti­on.

Seul dans la nuit, il pleu­re­ra son pau­vre amour, tan­dis que Frédéric et Mimi Pin­son ne son­g­ent qu’à leur bon­heur présent.

FILMS AU­BERT

68, rue Neuve, 68

BRUXEL­LES


FILM-RE­VUE

Notes d’un pro­fa­ne

Suis-je pho­togénique?

ï; ’AI, comme tout le monde, une carte d'iden­tité. Tout Belge âgé de quin­ze ans doit en avoir une, parce que, à qui­nie ans, on a une iden­tité. A quin­ze ans, on doit at­ten­d­re en­co­re un an pour aller voir des films qui ne plai­sent pas à la com­mis­si­on de contrôle, mais enfin, on a une iden­tité qui doit être décrite sur une carte délivrée par la po­li­ce. Sur la mi­en­ne, on men­ti­onné que je suis un tel, que ma femme eri est une autre, que je me­sure un mètre soixan­te, que j'ha­bi­te telle rue, tel numéro, que j'exer­ce la noble pro­fes­si­on d’homme de let­tres* et que je suis né à une date déter­minée. Presque tou­tes les per­son­nes de mon im­por­tan­ce sont nées à une date déter­minée. Ainsi va le monde.

J'ai eu, au temps de ma chas­te et pai­si­ble jeu­nes­se, un per­mis de pêche qui don­nait bien plus de détails précis sur ma préci­eu­se per­son­na­lité. Le per­mis de pêche, eh effet, 'sig­na­lait que j’avais un front moyen, un nez moyen et une bou­che moy­en­ne II n’ajoutait pas que j’avaiâ aussi une in­tel­li­gen­ce moy­en­ne, mais ça* c’était sous-en­ten­du. Mais ja­mais, ja­mais, en­ten­dez-vous, au­cu­ne pièqe d’iden­tité of­fi­ciel­le n’a men­ti­onné que j’étais pho­togénique. Déplo­ra­ble la­cu­ne! Il me sem­ble que l’on de­vrait com­men­cer par là. Il y a des gens qui sont médecin, avo­cat, jour­na­lis­te ou mou­cheur de chan­del­les, mais ça n’a pas d’im­por­tan­ce, puis­qu’ils le sa­vent et qu’ils ont le culot de tirer pro­fit de leur métier. Il se­rait bien plus intéres­sant de sa­voir si l’on est pho­togénique, et je crois bien que son­ne­ra un jour à la pen­du­le de l’his­toi­re l’heure so­len­nel­le où l’on fera men­ti­on de cette par­ti­cu­la­rité sur tou­tes les pièces d’iden­tité.

D’abord, pho­togénique, le suis-je? Je me suis sou­ventés fois re­gardé dans une glace, (j’ai même cette sin­gu­lière ha­bi­tu­de quand je me rase), mais le front moyen, le nez moyen, la bou­che moy­en­ne, et tou­tes les au­tres cho­ses moy­en­nes dont s’a-do­ment ma sym­pa­thi­que ana­to­mie ne me disai­ent pas grand’ chose. Alors, on m’a con­seillé d’en­trer dans une ba­ra­que, à la foire, où il y avait des gla­ces spéci­a­les: c’étai­ent en effet, des gla­ces plus ou moins

tor­dues, pro­ba­ble­ment par la cha­leur. Dans les unes, je pa­rais­sais gros et court, dans les au­tres, je sem­blais long et mai­g­re. Après tout, c’est peut-être ça, la pho­togénie, de pou­voir se gros­sir ou s’amin­cir d’après les rôles qu’on doit jouer pour l’écran. Fatty ou po­teau télégrap­hi­que, onÇ peut trans­for­mer à vo­lonté.

Une chose, en tout cas, est cer­tai­ne. Si je suis (pho­togénique, par con­tre, je ne suis pas boxygénique. J’en ai fait l’expérien­ce con­ci­li­an­te éga­le­ment à la foire, le même jour où je suis allé me con­tem­pler dans les gla­ces sur­di­tes. De­vant une loge de lut­teurs, une femme su­per­be lançait, sous la forme d un gant, un défi a tout les ama­teurs dé lutte. Comme si l’on pou­vait faire quel­que chose d’un seul gant! Si en­co­re elle m’avait jeté la paire, j’au­rais pu me faire beau, le di­man­che. En tout cas, elle m’avait re­mar­qué: j’avais re­mar­qué qu’elle m’avait re­mar­qué; et moi, j avais re­mar­qué qu’elle avait re­mar­qué que j’avais re­mar­qué qu’elle m’avait re­mar­qué. Aussi, elle me fit en­trer dans sa tente, comme Achil­le. Après quel­ques prou­es­ses ac­com­p­lies par ses ca­ma­ra­des, elle se dis­po­sa à lut­ter avec moi. L’in­stant so­len­nel était arrivé. J’al­lais sa­voir si, oui ou non, j étais boxygénique. V,

Mais, me di­rez-vous, la lutte, ça n’est pas la boxe! iNon, mais la lutte et la boxe sont soeurs. Ceux qui sont lut­togénique sont, d’or­di­nai­re, boxygéni­ques. Et d’ail­leurs, il faut com­men­cer par le com­men­ce­ment. Je me mis donc à lut­ter avec l’im­po­san­te fo­rai­ri­fe.,

11 faut sa­voir que je m’y pris assez mal, au début, car elle me souf­fla à l’oreil­le que ce n’était pas ici l’en­droit, en présence d’un pu­blic aussi nom­breux que choi­si, de faire une prise de doigts ou des crocs-en-jam­be. Aussi, me glis­se t elle à un mo­ment donné: « La cein­tu­re! La cein­tu­re! » Avec ça, que je lui au­rais passé la cein­tu­re de cuir qui rem­p­laçais mes bre­tel­les! Com­ment au­rais-je re­te­nu mon pan­ta­lon? Ce­pen­dant, peu après, elle m’ap­prit ce que c’est qu’un tour de tête à la Arpin, et la pa­ra­de d’un tour de tête par le pont. De tous ces tours de tête, ma

FILM-RE­VUE

tête com­mençait à tour­ner. Elle m’en­seig­na le deuxième temps d’un tour de han­che en tête et la cra­va­te à la François le Bor­de­lais.Ça m’a coûté gros: il paraît que, lorsqu on fait la cein­tu­re, on perd son por-tëmcnnâie. J ai tou­jours pensé qu’il avait changé de prop­riétaire à Ja suite d’un coup dé cein­tu­re à re­bours.

; Mais je sus me con­so­ler de cette perte, parce que, main­te­nant au moins, j’étais fixé. Je ne suis pas lut­to-, ni boxygénique. Suis-je pho­togénique? That is the ques­ti­on, comme di­rait ma femme à journée, qui connaît ses clas­si­ques., Le problème se pose tou­jours et de­meu­re an­gois­sant. J ai m déjà sou­vent espéré qu’une jolie étoile de \ iriéma, Mary Pick­ford, Fran­ce Dhélia, ou une autre, are re­mar­que­rait dans La.

salle comme la lut­teu­se m avait re­mar­qué à la foire. Pas du tout! Elles con­ti­nu­ai­ent à jouer leurs rôles sur l’écran, et fai­sai­ent même sem­blant de ne pas me voir. Si j’avais été pho­togénique, elles se­rai­ent sûrement sor­ties" du cadre pour venir me de­man­der de jouer un rôle à leurs côtés.

De sorte donc que ma pho­tOgénie est tou­jours in­cer­tai­ne. J’ig­no­re tou­jours si je fe­rais bonne fi­gu­re au cinéma comme je fais bonne fi­gu­re dans le monde. Jusqu’à la con­som­ma­ti­on dés siècles, — là seule con­som­ma­ti­on dont le prix n’a paé été aug­menté, — je serai dans le doute.

Si quel­que jolie lec­tri­ce de la « Film-Re­vue» veuf m’éclai­rer sur ce point, je suis à sa dis­po­si­ti­on de dix à onze heures du soir. „ * G. P.

UN FILM AVEC HAR­RI­SON FORD ET EN ID BEN­NET. — « Le Ré veil d’un Fou », tel est le litre du film, dont les rôles prin­ci­paux sont in­ter­prétés par Har­ri­son Ford et Enid Ber net. Le 3Ôénario de ce film mon­tre le danger qu’il'y a a vivre dans le mens­on­ge, une fois que I on a com­mencé à men­tir. C’est Ha­rold Shaw qui s est chargé dé la mise en scène.

N IT A NALDI A PARIS. — Mit* Naldi la pre-ni,ère# des « Vamp3 » améri­cai­nes, qui joint le char­me au ta­lent, est arrivée hier matin à Paris, vènant dé New \ ork: L’ar­tis­te, après avoir essayé pen­dant la journée les robes qu’elle doit por­ter dans le pro­chain film de Ru­dolph Va­len­ti­no, dont elle sera la «lea­ding lady », à pris lé train pour Nice.

Le film qui réunira .comme pro­ta­go­nis­tes Rüdÿ et Nita se passe en Es­pag­ne, sous le règne de Pier­re le Cruel.

«SUR­COUF.». — La Com­pag­nie Cinéma­to­grap­hi­que dirigée par M. Luitz-Mo­rat, a tourné ces jours der­niers le film de « Sur­couf » dans le port de gu­er­re de Lo­rient; c’est le vieux vais­se­au « Bour­ras­que » qui fut mis à la dis­po­si­ti­on de. la Com­pag­nie par ia Ma­ri­ne, ainsi qu’un déta­che­ment du ba­tail­lon de fu­si­liers ma­rins.

Les or­ga­ni­sa­teurs ont pris éga­le­ment un film en mer par gros temps. Opéra­teurs et ar­tis­tes ont tourné sous l’île de Groix, au mi­li­eu des ra­fa­les du vent, de pluie et des em­bruns; Bra­vant rou­lis et tan­ga­ge, le dun­dee de Sur­couf a glo­ri­eu­se­ment manœuvré sur les va­gues défer­lan­tes et don­ne­ra au pu­blic de l’écran des sen­sa­ti­ons d’un réalis­me vécu.

Le PRO­CES POUR « QUO VADIS— On

s’oc­cu­pe beau­coup en ce mo­ment, dans tous les mi­li­eux cinéma­to­grap­hi­ques, d’un grand procès qui va si­mul­tanément se plai­der dans tou­tes les ca­pi­ta­les européennes.

Il s’ag t du film

Me Pieran­to­ni et Me Soro, du bar­reau de Rome, «ont à Paris, Lond­rest Ber­lin et Bar­cel­o­ne dans l’at­ten­te.

FON­DUS ET FLOUS. — M. Réné Claif ter mi ne « Le Fantôme du Mou­l­in-Rou­ge », dont MM. pe­or­ge$ Vaul­tier, Da­vert, Mmes San­dra Mi­lo­wa-hoff, Ma­de­lei­ne Ro­dri­gu­ez sont les prin­ci­paux in- ' terprètes. On dit que la réali­sa­ti­on ren­fer­me uné 1 série de- clous d’une, tech­ni­que-nou­vel­le et inatr • ten­due, com­pre­n­ant des trucs d’ap­pa­ri­ti­on, de dis­pa­ri­ti­on et de pours­ui­te de fantômes qui peu­vent se com­pa­rer à ceux du «Voleur de Bag­dad». '

Mme GER­MAI­NE DULAC va com­men­cer pro­chai­ne­ment un nou­veau film d’après la pièce da­noi­se de Mol­beck: « Opad »; Puis, vien­dra, pour comp­te d’une firme po­lo­nai­se, un « Cho­p­in » de co­ri­cep­ti­on très neuve, de cu­ri­eu­se et très ar­tis­ti­que réali­sa­ti­on.

LA PRIN­CES­SE Ja­po­n­ai­se Sa­mey­a­ma qui de­vait jouer dan* « La nuit de la re­van­che », le film de M. Mar­kus, est rem­placée par Pau­let­te Dorys, une jeune ar­tis­te que l’on a re­mar­qué dans.

« Ce pau­vre chéri » et dans les a Ailes brûlées » aux côtés xde Ma­thot.

' POUR SA MISE EN SCENE de « Ma­da­me Sans-Gêne », M. Léonce Per­ret vient de choi­sir comme as­sis­tant, M. Jean Du­rand qui fut, du­rant des lon­gues années, chez Gau­mont, où il a produit de nom­breux films. C’est un tra­vail­leur ar­dent, un tech­ni­cien aver­ti et de plus un ar­tis­te' re­mar­qua­ble.

C’est Mlle Ge­or­get­te So­rel­le, douée de grâce et de ta­lent, qui per­son­ni­fie­ra dans « Ma­da­me Sans-Gêne », la belle du­ches­se de Ro­vi­go, rôle tenu à la création — et avec quel éclat, avec quel suc-sès! — par Mlle Cécile Sorel.

LE PRO­CHAIN FILM DE VIOLA DANA. —

Le pro­chain film où paraîtra Viola Dana porte comme titre: « Le Ban­dit des Coeurs ». Ce film a été mis en scène par. Oscar Apfel. Les vues ont été pri­ses par le ca­ma­ra­man John Ar­nold. Les au­teurs du scénario sont Fred Ken­ne­dy èt John Myton.

On as­su­re que ce film fera époque dans la carrière de miss Viola Dana.

EN­CO­RE UN FILM TOUR­NE DANS LE PA Y S DES PFI­O­QUES. — On peut dire que, réel­le­ment, le pôle Nord est à la mode en ce mo­ment. Une gran­de com­pag­nie améri­cai­ne vient de lan­cer un film, in­ti­tulé « The Checha­cos », dont la plu­part des scènes ont été tournées au paya des Esquim­aux et des pho­ques. On nous as­su­re que ce film présente un grand intérêt do­cu­men­tai­re.. On le verra pro­ba­ble­ment vers 1 mois de février ou mars.


édi­ti­on française et fla­man­de, est

de toute la Bel­gi­que, le mieux in­di­quée comme revue de fa­mil­le. Elle est, de par son ti­ra­ge de plu­si­eurs mil­liers, de par son con­te­nu agréable pour tout ce qui re­gar­de le Cinéma, et par son pro­gram­me heb­do­ma­dai­re qu’elle offre en supplément, la seule Revue con­ve­nant à la plu­part des Ci­ne­mas Bel­ges. Dans les Ci­ne­mas où vous pour­riez éven­tu­el­le­ment ne pas trou­ver FILM REVUE vous fe­riez bien de vous renseig­ner auprès de la Di­rec­ti­on.

De notre côté nous fe­rons tout notre pos­si­ble pour vous don­ner plei­ne sa­tis­fac­ti­on et en même temps nous sol­li­ci­tons po­li­ment votre col­la­bo­ra­ti­on.

La Rédac­ti­on

Ad­mi­ni­stra­ti­on et Rédac­ti­on:

Cour­te rue de /'Hôpital. 16, An­vers,

Im­pri­me­rie « Ex­cel­si­or », s. a., An­vers


ROYAL - ZOOL­OGIE CI­NE­MA

|| Le Chant de l’Amour Tri­omp­hant I

PRO­GRAM­ME du 19 au 23 OC­TO­B­RE

1. La Pa­ra­de des Sol­dats de Bois L. Jes­sel

T V Du temps de la Re­nais­san­ce ita­li­en­ne, Muzio et V 0 Fabio, deux jeu­nes. gens de la haute no­bles­se vi- 0 V vai­ent à Fer­ra­re. Ils étai­ent unis par les liens de

V“(3> la plus cor­di­a­le amitié. Alors qu.e Fabio s’adon- 0 T nait à la pein­tu­re, Muzio était un mu­si­cien ac­com­pli. Or lê sort vou­lut qu’ils s’épris­sent, l’un et (J TA l’autre de Va­le­ria, jeune fille d’une beauté re­mar- «S» 3 South Sea- Mnnn qua­ble. Ils s’avouèrent mu­tu­el­le­ment leur pas­si­on 9 » % et jurèrent .sur la croix que si l’un d’eux avait le *« bon­heur de conquérir le cœur de Valéria, l’autre 0 % s’in­cli­ne­rait en si­len­ce. Long­temps ils firent en **« vain la cour à la jeune fille. Sur les con­seils de sa

A mère, elle finit par ac­cor­der sa main à Fabio. Dès «J»

AjJ, qu’il eut ap­pris sa déci­si­on, Muzio ven­dit ses ter- 0 A res et s’em­bar­qua à des­ti­na­ti­on de pays loin­tains. <;

A Au mo­ment de par­tir il em­bras­sa cor­di­a­le­ment 0 a A son ami et lui dit: « Sois heu­reux mon cher Fa- «t

<0 Qua­tre ans s'écoulèrent ainsi. Fabio et Valéria

@ avai­ent créé un foyer char­mant. Et sans prévenir

•9) per­son­ne Muzio ap­pa­rut soud­ain à Fer­ra­re. De @«J» ses voy­a­ges il avait ap­porté une étran­ge façon de T Q se vêtir et avait ramené un ser­vi­teur hin­dou. Fa- V" bio fut très heu­reux do re­voir son ami et l’in­vi­ta T î» 0 à ha­bi­ter chez lui. L’ap­pa­ri­ti­on de Muzio ap­por­ta

0»** un trou­ble sin­gu­lier dans l’at­mos­phère pai­si­ble de t î*0 la de­meu­re de Fabio et de Valéria. Avec le con-

«î* cours de son do­mes­ti­que Muzio mon­tra à ses amis

«î»0 des cho­ses tel­le­ment sur­na­tu­rel­les que la jeune A 0<* femme prit peur. Pour dis­si­per le ma­lai­se elle lui ttj,

î*0 de­man­da s’il con­ti­nu­ait à s’oc­cu­per de mu­si­que. A Sans se faire prier Muzio se fit ap­por­ter un vi­o­lon ** 0 bi­zar­re et d’un ar­chet sa­vant il exécuta une mé- A @*ï* lodie orien­ta­le qui fit naître dans l’âme des audi-

<0 leurs des sen­sa­ti­ons pro­fon­des, jusque là in­con- A 0*î4 nues. —.Quel est cet air P de­man­da Fabio. — On % me l’a en­seigné dans l’île de Cey­lan. Il s’ap­pel­le A ** «Le Chant de l’Amour Tri­omp­hant».

2! On en­ten­dit sou­vent Muzio re­jou­er cette musi- Q que en­chan­te­res­se. Et tou­tes les fois Valéria était < la proie de son­g­es étran­ges. Or, une nuit, Fabio 0 A con­sta­ta que Valéria avait quitté sa cham­bre pour A jt, se ren­d­re au pa­vil­lon de Muzio. A son tour il se 0 ...A préci­pi­ta dans le jar­din et ren­con­tra son ami qui 0 ... mar­chait droit de­vant lui sans paraître rien en- 0 <0 bîndre ni rien voir. Fabio crut en­ten­d­re à nou- veau les ac­cents du «Chant de l’Amour Tri­om- 0

...0 pli­ant» et poig­nar­da Muzio dans un accès de ja­lou- .*«

0.% sie fu­ri­eu­se. Muzio était mort. Mais voici que son 0 *, Q) ser­vi­teur se livra à des pra­ti­ques de la magie oc- «J» culte et réussit à lui in­suf­fler assez de vie pour 0 *> 0

2 Fo­lies des Gran­deurs

comédie in­ter­prétée par (

Gla­dys WAL­TON

L Hirsch

4. Le Chant de FA­mour Tri­omp­hant

grand film d’art

Pen­dant la Pause

Récital pour Orgue

PRO­GRAM­MA van 19 tot 23 OC­TO­BER

1. Pa­ra­de der hou­ten Sol­daat­jes • L. Jes­sel

2 Groot­heids­waan­zin

I tooneel­spel ver­tolkt door

que le mort quittât lui-même la mai­son et se mit à che­val. Le char­me étran­ge qui s’était exercé sur Valéria se dis­si­pa aus­sitôt et petit à petit la vie des époux re­prit son cours ha­bi­tu­el.

Gla­dys WAL­TON

! Oe Zang der Over­win­nen­de Lief­de 1!

3. South Sea-Moon

. L. Hirsch

4. De Zang der Over­win­nen­de Lief­de

groote kunst­film

Tij­dens de Poos

Réci­taal voor Orgel

Se­mai­ne pro­chain pro­gram­me sen­sa­ti­on­nel

Premières vi­si­ons à fl­n­vers de:

La jS­fei­ge sur les pas

d’après le célébré roman de M- HENRI BOR­DEAUX de l’Académie Française

L’ffl­mour Man­ne­quin

comédie in­ter­prétée par MARIE PRÉVOST

Ten tijde der Her­ge­boor­te leef­den te Fer­ra­ra twee jonge lie­den van hoogen adel: Muzio en Fabio, in har­te­lijk­ste vriend­schap, zoozeer zelfs dat zij zwoe­ren dat, zoo een van hen het hart kon win­nen van Va­le­ria, een jong meis­je van be­too­ve-ren­de schoon­heid, waar­op beide ver­liefd waren, de an­de­re niets zou doen om dat geluk te ver­sto­ren. Wan­neer Va­le­ria dan ook de voor­keur gaf aan Fabio, ver­kocht Muzio al zijn goe­de­ren en ver­trok naar verre stre­ken... Vier jaar lang ken­den Va­le­ria en Fabio het vol­maak­ste geluk, tot op ze­ke­ren dag Muzio te­rug­keer­de, ver­ge­zeld van een Hin­doe­schen fakir, die de macht had de won­der­baar­ste vi­si­oe­nen voor te toove­ren. Hij zelf zal op een zon­der­lin­ge viool, ge­heel ver­schil­lend van die­ge­ne welke in Italië wor­den ge­maakt, een Oos­tersch hymne ve­de­len « De Zang der Over­win­nen­de Lief­de », me­lo­die die de ge­heim­zin­nig­ste ge­waar­wor­din­gen bij de toe­hoor­ders doet ge­bo­ren wor­den.

En me­nig­maal hoor­de men in den nacht die ver­lei­de­lij­ke tonen als on­door­dring­baar raad­sel, zoozeer dat zij voor Va­le­ria een on­zeg­ge­lij­ke be-toove­ring wer­den. Tot op ze­ke­ren nacht, on­weer­staan­baar aan­ge­trokkén, zij trok naar Muzio’s pa­vil­joen in den tuin van haar woonst. Fabio volg­de haar op en zag, als een schim, zijn vriend voor­bij­gaan, ge­lijk voort­ge­dre­ven door een bo­ven­men-sche­lij­ke pas­sie. En ter­wijl Fabio meen­de het hymne te hoo­ren van den ((Zang der Over­win­nen­de Lief­de», op­ge­dre­ven door een ra­zen­de ja-loer­sch­heid, door­stak hij Muzio... Dan, onder de heer­schap­pij van des fakir’s macht, was het alsof Muzio op­s­fond en te paard steeg... Zoo ver­trok Muzio zon­der dat ooit ie­mand het vree­se­lijk drama ver­moed­de en nooit zou ie­mand weten waar de Hin­doe het lijk van zijn mees­ter had ge­bor­gen of be­gra­ven...

De mys­te­ri­eu­ze toover, die Va­le­ria be­heer­sch­te, ver­ging en lang­za­mer­hand her­nam het kalme, ge­luk­ki­ge leven van Va­le­ria en Fabio zijn gang.

Im­pri­me­rie du Cen­tre, 26. Rem­part Kip­dorp,

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