Programme de 11 à 15 mai 1924



Livret de programme

Source: FelixArchief no. 1968#655

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Notre vedette: RAQUEL MEL­LER

Vous n’y croyez plus, chère lec­trice, à la légende de la jolie fillette à laquelle il a suffi de se trou­ver au moment pro­pice au stu­dio, pour qu’un « direc­tor » en quête d’une perle, mit son dévolu sur la rou­gis­sante jeu­nesse, lui décou­vrant mille qua­li­tés de pho­to­gé­nie, de spon­ta­néité, d’ex­pres­sion, propres à la muer immé­dia­te­ment en étoile de toute pre­mière gran­deur; vous n’y croyez plus à ces Bobards yan­kees, — et vous avez bien rai­son. — Etre sacrée du jour au len­de­main vedette, .et celà sans judi­cieuse pré­pa­ra­tion, — à d’autres!

Et pour­tant, il est de « petites bonnes femmes » qui s’im­posent, sinon endéans les vingt-quatre heures, du moins en quelques mois; il en est qui, sans le savoir même, ont le cinéma dans la peau. Et de celle-ci est Raquel Mel­ler.

Coup sur coup, deux belles pro­duc­tions, où

elle rem­plit un rôle prin­ci­pal, nous l’ont fait appré­cier.

La Concep­tion des « Oppri­més », comme Vio­letta des « Vio­lettes Impé­riales », furent éga­le­ment fêtées par le public. Et cette petite chan­teuse de caJ­ba­ret chan­tant, dont peu connais­saient le nom chez nous avant l’ap­pa­ri­tion de ces deux grands films de Rous­sel, a conquis tous les enthou­siasmes.

Née en. Espagne, Raquel Mel­ler débute toute jeune dans un petit music-hall de Valence. Remar­quée pour sa belle voix, elle chante bien­tôt dans toutes les grandes villes espa­gnoles, puis part, au Bré­sil, où l’at­tendent de nou­velles ova­tions, et où elle risque même un soir d’être aveu­glée par les pièces de mon­naie qu’on lui jetait sur la scène... Elle chanté ensuite dans toutes les grandes villes d’Eu­rope.

Les débuts de Raquel Mel­ler au cinéma sont récents. C’est sous la direc­tion d’Henri Rous­sel! qu’elle tourne pour la pre­mière fois dans les « Oppri­més ». Son inter­pré­ta­tion du rôle de « Concep­tion » la classe au pre­mier rang des étoiles de l’écran. Tou­jours avec H. Rous-sell, elle tourne ensuite «Vio­lettes Impé­riales», un grand film qui nous fait assis­ter à la cur riguse odys­sée d’Eu­gé­nie de Mon­tijo. impéra-


trice des Fran­çais, et à la vie sou« le second Empire. 'Dans ce film, dont toute la pre­mière par­tie fut tour­née à Séville, Raque 1 Mel­ler inter­prète le rôle die Vio­letta, la petite mar­chande de fleurs. Km petite jupe de toile blanche à volants rouges, cas­quée d,'une che­ve­lure d’ébène où meurt une rose pourpre, elle offre ses 'vio­lettes aux pas­sants, avec la sim­pli­cité Itère d’un« véri­table gitane; nulle autre que la gra ndie artiste espa­gnole ne pou vait inter­pré­ter un tel talent, une telle vérité, le rôle dif­fi­cile et com­plexe de Vio­letta.

Ce moment .uù le film «Vio­lettes Impé­riales»

et sera tourné, dans les stu­dios cali­for­niens, à Paris et en Espagne, par une troupe amé­ri­caine ayant à sa. tête Mae Mur­ray.

23 Nation* dan* un Film

Le met­teur en scène, Tod Brow­ning avait engagé 23 enfants pour jouer cer­taines scènes de son film. The Day of Faith (Le Jour de Foi), tiré du roman de Sir Arthur Somers.

Tous ces enfants appûr­tiennent à une natio­na­lité dif­fé­rente et leut âge varie de 4 à Tl ans.

L'ef­fet, pro­duit par ce rap­pro­che­ment de race, doit, pour le moins, être typique.

connaît l'im­mense suc­cès que l’on sait, nous a paru par­ti­cu­liè­re­ment choisi pour por­ter 'hom­mage à l’une des plus talein­tueu­se­seio­trices dont s’en­or­gueillisse!e cinéma, et nous avons voulu en un heu­reux assem­blage, don­ner quelques scènes de pro­duc­tions aux­quelles elle prête l’at­trait de sa grâce, la beauté de ses atti­tudes, la fraî­cheur de sa jeu­nesse, — et sur­tout son talent simple et spon­tané.

Dana les Stu­dio

Valia va quit­ter l'écran..*C’est une perte pour la pro­duc­tion anglaise, mais elle se marie, va habi­ter l’Amé­rique et pense qu’une femme mariée se doit à sa famille et son home. Son talant ciné­ma­to­gra­phique s’était énor­mé­ment déve­loppé et son der­nier rôle dans The Great Prince Shan avec Ses­sue Haya­kawa, Tsuru Aoki et Ivi Duke res­tera un de ses meilleurs.

Petites Nou­velles et Échos

Le roman­cier scé­na­riste

Wasco Iba­nez, dont quelques-uns des romans ont connu en adap­ta­tion ciné­ma­to­gra­phique un très vif suc­cès, vient de s'es­sayer à écrire direc­te­ment pour l’écran- Son pre­mier scé­na­rio s'in­ti­tule Circé

, * * Edwin Carewe, com­plè­te­ment remis de son indis­po­si­tion tra­vaille à Paris au Stu­dio * Eclair » et aura bien­tôt ter­miné son film: A Son of the Sahara, dont il a tourné les exté­rieurs à Bis­kra.

» * „ M. René Clair le mettëur en scène de Paris gui Dort, com­men­cera bien­tôt Le Fan­tôme du Mou­lin Rouge, dont il a écrit le scé­na­rio.

L’avia­teur Pré­jean exé­cu­tera dans ce film quelques acro­ba­ties.

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I - Quelques As de l’écran visitent Bruxelles - j

Mme —any

Hon n om lire dt* fer­vents du sep­tième art se sont, ren­dus" aux «.bords de la gare du Midi pour voir débar­quer les artistes qu’ils ont si sou­vent exa­mi­nés sur l’écran, et. qui avaient annoncé leur arri­vée en notre ville.

C’est ainsi qu’ils eurent le plai­sir de con-

C*mpler en « chair et en os » France DhéHa, .exquise et fan­tasque inter­prète de la «Gar­çonne », la sen­ti­men­tale Céline aux formes par­faites du «Drame des Folies-Ber­gères ».

Ce fut. ensuite le tour de Raquel Mel­ler — l’in­ou­bliable créa­trice du rôle de la Vio­letta — dont le talent per­son­nel évo­qua avec tant de fer­veur émue l'Es­pagne super­sti­cieuse et noble­ment roma­nesque.

Georges Mel­chior,, l'ar­tiste au jeu sobre et cor­rect qui se révéla da ne « I.’At­lan­tide » et « Les Rant­zau », fut, lui aussi notre hôte pen­dant une quin­zaine.

Un Anglais, Félix Ford, qili tourna en Amé­rique et inter­préta, en artiste consommé, un rôle admi­rable aux côtés de (Haya­kawa dans «La Bataille ». séjourne en ce moment encore parmi nous. Tl se pro­duit dans un numéro de music-hall qui révèle au public les des­sous d’une prise de vues ciné­ma­to­gra­phiques.

Nous eûmes éga­le­ment Te plai­sir de faire connais­sance avec Henry Rous­sel, le .met­teur en scène" des « Dppri­més », venu pour nous pré­sen­ter sa der­nière pro­duc­tion «-Les Vio­lettes impé­riales»; avec, Gas­ton Hou­dès, l’un des plus ànciene réa­li­sa­teurs de l’écran, et Raoul Gri­moin-San­son, l’in­ven­teur d’un ingé­nieux appa­reil qui crée le syn­chro­nisme dans les « films chan­tés ».

Louis Delue, auteur et met­teur en scène de maintes œuvres dont le réa­lisme n’ex­clut pas la poé­sie— «Pour une nuit, d’amour». « L’inon­da­tion ». « Une femme passa », « El iDo­rado », « l’Amour qui tue », pour ne citer que ceux dont les titres me viennent immé­dia­te­ment à l’es­prit — nous avait éga­le­ment pro­mis sa visite. La brusque nou­velle de sa mort, qui créa un’grand vide dans les rangs des pion­niers de la ciné­ma­to­gra­phie, nous sur­prit tout récem­ment.

(La pré­sen­ta­tion du «Cou­sin Pons», le beau film tiré du célèbre roman de Bal­zac, vient d’ame­ner parmi nous le met­teur en «cène, Jacques Robert, accom­pa­gné dé quelques-uns de ses' inter­prètes: Mmes Béran­gère. Lilian Constan­tini et Gas­ton Modot.

Acteur dis­tin­gué, Jacques Robert, qui tint des emplois impor­tants à la Comé­die-Fran­çaise et à .l’Odéon, notam­ment dans les rôles où s’illus­trèrent Albert lami­vert et Georges

Mme Béren­gère

MICHEL MAT­THYS PIA­NOS ELCKÊ, de Pari»

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6 Grand, débuta ensuite comme artiste de cinéma dans le « Comte de Monte-Christo » où il fut un All­bert de Mor­cer très remar­qué.

Il parut à l’écran dans une dizaine d’autres films parmi les­quels: « La course du flam­beau », 1.’ « Ombre déohi­rée » et « Le fils de la Nuit», puis se consa­cra défi­ni­ti­ve­ment à la mise en scène, où il affirma de brillantes qua­li­tés dès sa pre­mière pro­duc­tion: «L’épingle vivante».

Ce fut éga­le­ment l’ani­ma­teur de « I a Bou­que­tière des Inno­cents » et, enfin, du « Cou­sin Pons », où il prouva une indis­cu­table maî­trise.

M. Jacques Robert

Il vient d’ac­qué­rir les droits d’adap­ta­tion ciné­ma­to­gra­phique du «Comte Kos­tia», de Cher­bu­liez, qu’il croit appe­lée d’un grand suc­cès. Jacques Robert estime en effet que de toutes les œuvres de cet écri­vain, dont un grand nombre eurent les hon­neurs de l’écran, celle-ci est de loin la plus sédui­sante, tant par son ori­gi­na­lité que par sa puis­sance 'émo­tive.

Mlle Constan­tini tien­dra le rôle prin­ci­pal de ' ce film, et la manière dont elle a inter­prété celui de Maria Concini dans « La, Bou­que­tière des'In­no­cents » nous per­met de pré­dire qu’elle fera une créa­tion mar­quante.

Peut-être aurons-nous le plai­sir de retrou­ver h ses côtés celle qui fut l’in­ou­bliable Chouette des « Mys­tères de Paris », Mme Bé-ran­gère, dont le jeu impres­sion­nant de réa­lisme nous frappa à nou­veau dons le « Cou­sin Pons ». Jean-Jacques FOR­TIS.

Nou­velles ciné­ma­to­gra­phiques

L. Chaix, le sym­pa­thique opé­ra­teur de J. de Baron­celli vient d’ac­com­plir un raid unique. Il a tra­versé le désert par­tant de Tozem à Eloued-Toug-gourt-Our­gia, et Gaiv Haia.

Pour cet exploit, il vient d’être décoré de l’ordre du Dacus Sfaxien de Tuni­sie, au grade de Che­va­lier,

.*, M. André Hugon annonce qu’il tour­nera Yas­mina, d’après le roman de Théo­dore Valenci, avec Mlle Alexiane, dans le prin­ci­pal rôle.

Harold Lloyd et sa char­mante eom­pagr Mil­dred Har­ris, vien­dront au prin­temps passt, quelques semaines de vacances en France,

. *, M. Gtia­rino, le met­teur en scène de La Dame au Ruban de Velours, va tour­ner un film qui s’ap­pel­lera Le Silence et qu’in­ter­pré­te­ront Mlles Josyane, Talba et M. Van Daële.

. ‘. Louis Nal­pas,- l’ac­tif direc­teur des ciné; romans, va entre­prendre quatre grands films en épi­sodes: La Jeu­nesse d'Henri IV, Sur­couf, La Cas­quette du père Bugeau, et Milord l Arsouillé.

Nous aurons d’ici là La goutte de sang, réa­lisé par Epstein, Le Diable dans la Ville, par Ger­maine Dulac, d’après un scé­na­rio de J.!.. Bou­quet, L’aven­tu­rier, par Mariaud, Le Sosie, par Ravel, et Manon, par Fes­court... mais trou­vera-t-on une Manon i

, *. Nous sommes avi­sés que Jean Kemm a rompu à l’amiable le contrat qui le liait à la Société des Ciné-romans.

. *-> Luitz-Morat tour­nera, lors­qu’il aura fini L mon­tage de La CW Fou­droyée, un film mys­té­rieux ins­ti­tulé Nou­velle his­toire de Barbe-bleue.

. ’. Rex Ingram tourne The Arab et est. en ce moment en Afrique avec sa troupe.

. *, Le nou­veau film de Maë Mur­ray, s’ap­pel­lera Circé et le scé­na­rio en est écrit par Vin­cente Blas-co Iba­nez.

. *, Les parents de Jackie Coogan ont décidé que la petite étoile ne tour­ne­rait que deux films par an. On a tant de choses à apprendre à l’âge du « Gosse! »

Le Ciné en Espagne

L’es­pagne, sui­vant l’exemple de ses voi­sins, aban­donne l’iner­tie et s’ache­mine vers une pro­duc­tion qui va s’in­ten­si­fiant de jour en jour.

Dans les cinés de Madrid, en moins de deux semaines, on a pro­jeté quatre films natio­naux. Ce sont « Curro Var­gas», « El Pobre Val­buena », « Santa Isa­bel de Cerces» et «La Dolores», et l’on annonce la pro­chaine pré­sen­ta­tion de « Los. Gua­pos o Gente brava», « Pro­blema Resulto» y « Alma de Dios ».

LE -j— CONTE FILMÉ

PIERRE LE GRAND

Cathe­rine, ex-vivan­dière, épouse de Pierre le Grand. (Vôir texte, pa&e sui­vante.)

MICHEL MÄTTHYS

Auto-Pia­nos DUCA­NOLA, PHI­LIPPS, Bou­leaux

16, Rue de Stas­sart, BRUXELLES Téléph.; 153.92 PH ILIPPS, avec repro­duc­tion du jeu de l’ar­tiste


L'ar­mée prête à par­tir en

(Suite)

Le propre frère de la Tsa­rine avait été bétonné publi­que­ment par le Tsar. Un autre com­plè­te­ment inondé d'es­prit-de-vin fut brûlé vif devant le sou­ve­rain. Son père et d'autres parents avaient été exi­lés dans des pro­vinces loin­taines, avant le départ de Pierre pour l'Eu­rope.

Dans ses voyages, le Tsar cesse subi­te­ment' d'écrire à sa femme. Puis, de Londres, il char­gea deux de ses confi­dents d'al­ler por­ter à Eudoxie le conseil de prendre le voile.

Pour­tant elle n’était pas sans agré­ments.

Elle était jolie, pas sotte, pas­sa­ble­ment ins­truite, mais elle tenait trop aux vieilles cou­tumes des femmes mos­co­vites pour être la com­pagne qui convint au nova­teur. Et puis elle lui avait donné Alexis, un être douillet et faible, qui crai­gnait les armes et les dan­gers et se trou­vait tout étonné d’être le fils du' bar­bare sau­vage et ter­rible qui allait révo­lu­tion­ner la Rus­sie.

Un jour, quand Pierre le Grand vou­lut prendre sa revanche sur Charles XH qui lui avait infligé la défaite de Narva, il appela son fils pour le char­ger d:un com­man­de­ment dans l’ar­mée. Alexis ne put se déci­der à quit­ter sa mai­tresse Aphro­sine. Il sup­plia son père de le lais­ser à sa vie molle et lâche, pré­tex­tant sa mau­vaise santé et sa fai­blesse.

De ce jour sur­tout, Pierre s’était déta­ché de son fils et d’Eu­doxie.

On a accusé la tsa­rine d’avoir trempé dans la fameuse révolte des Streltsi que Pierre se dis­po­sait à noyer dans une mer de sang. Mais rien n’est moins sûr. Ce pré­texte-là même fai­sait défaut au maître impé­rieux.

11 se passa de pré­texte. . .

Une voi­ture enleva la pauvre femme légi­time et la condui­sit à Souz­dal, où les portes du cloître de l’In­ter­ces­sion de la Sainte Vierge se refer­mèrent sur elle.

Elle devint la nonne Hélène.

Elle fut réduite à faire appèl à la cha­rité de ses. parents. Elle vécut là, recluse meur­trie, impa­tiente de révolte et de pas­sion. Mais quoi! Le maître est le maître. Elle en sera réduite, dans sa déchéance et sa misère, à cher­cher des conso­la­tions auprès d’un cer­tain major Glé­bof qui s’est inté­ressé à une telle infor­tune. 11 a com­mencé par la pitié; elle, par la recon­nais­sance. Puis ils se sont aimés d’un ' amour exalté chez elle, beau­coup plus réservé chez lui, qui son­geait peut-être à un retour de for­tune pos­sible.

L’in­trigue décou­verte, Pierre se mon­tra d’une sévé­rité ter­rible. Cent cin­quante nonnes furent fouet­tées dont plu­sieurs mou­rurent sous le fouet. Glé­bof après avoir été tor­turé pen­dant plu­sieurs jours finit par le pal. Et comme il gelait à trente degrés, on avait cou­vert le mal­heu­reux d'une pelisse, on l’avait chaussé de bottes four­rées et coiffé d’un bon­net bien chaud pour faire durer le sup­plice.

Eudoxie eut la vie sauve.

Mais elle fut relé­guée dans un cloître plus isolé.

sur les bords du lac Ladoga, et sur­veillée plu( étroi­te­ment.

•Pierre dès lors ne se gêna plus.

Men­chi­kof avait rem­placé Lefort dans son inti­mité. Il avait à sa dis­po­si­tion tout un per­son­nel fémi­nin: ses deux sœurs d’abord, Marie et .Anne, pla­cées par ses soins auprès de la sœur pré­fé­rée du tsar; puis les deux demoi­selles Ars­sé­nies, Daria et Barbe, qui appar­te­naient aussi à la cour de la Tsa­revna. Une demoi­selle Tol­stoï com­plé­tait ce groupe.

Mais bien­tôt allait appa­raître une nou­velle recrue qui devait prendre dans la vie du . Sou­ve­rain une place à part et don­ner à l’his­toire fort tri­viale de sa jeu­nesse amou­reuse une tour­nure inat­ten­due.

C’est Cathe­rine., ' -

C'était au début de la guerre sué­doise, en 1702. Le géné­ral Ché­ré­mé­tief qui assié­geait Marien­bourg. prêt à faire sau­ter la ville, avait averti quelques habi­tants pour leur per­mettre de s'en­fuir.

Le pas­teur pro­tes­tant de l’en­droit sor­tit de la vi(le avec sa femme, ses enfants et sa ser­vante.

Arrêté aux avant-postes, il mon­tra sa bible, s’offre comme inter­prête. On l’en­voie à Mos­cou.

expé­di­tion guer­rière.

C s on retient la ser­vante, une blonde plan­tu­reuse, qui est gaie, sait des chan­sons, et danse avec les sol­dats.

C’est Cathe­rine.

Elle ne s’ap­pelle pas encorê Cathe­rine à ce moment. On ne sait au juste son nom. Elle est née en Livo­nie polo­naise ou sué­doise, encore une incon­nue. Elle a dix-sept ans. Elle est orphe­line. A-t-elle été mariée ou fian­cée? On ne le sait pas davan­tage. Tel­le­ment l'ori­gine de cette future impé­ra­trice se perd dans la brume de l'im­pré­ci­sion comme les débuts d’une prin­cesse des Mille et une nuits.

Elle devint au camp, la maî­tresse d’un bas offi­cier, puis du géné­ral en chef. Elle finira par échouer, cm ne sait com­ment, dans la mai­son de. Men­cki­kof, où elle porte le hom de Cathe­rine Trou­bat­chof et où le Tsar Pierre va l’aper­ce­voir.

C’est le com­men­ce­ment de su for­tune.

111

11 ne sera pas inutile, pour faire com­prendre l’im­por­tance des chan­ge­ments appor­tés par Pierre le Grand à la situa­tion des femmes en Rus­sie, de dire un mot de lu vie claus­trale où elles étaient condam­nées.

Nous revien­drons ensuite à Cathe­rine.

L’es­prit russe se défiait des femmes. Ses pro­verbes popu­laires en témoignent.

Ils disaient: « Les che­veux de la femme sont longs, son enten­de­ment est court... L’es­prit de la femme est comme une mai­son sans toit... Il faut fuir la beauté de la femme comme Noé a fui le déluge... Le che­val doit être conduit pur le mors, la femme par la menace... La femme que Tón voit est de cuivre, celle que Ton ne voit pas est d’or... »

Nous en deman­dons par­don à nos char­mantes lec­trices. Ce sont là les pro­verbes russes, non les ' nôtres, et les pro­verbes d’avant Pierre le Grand, ce qui est bien loin­tain.

Aujour­d’hui, les Russes mêmes...

Mais pas­sons.

Ces pro­verbes dénotent non seule­ment de la défiance à l’égard de la femme, mais presque de la haine.

Ces sen­ti­ments auraient été d’im­por­ta­tion byzan­tine, issus d’un grand cou­rant d’as­cé­tisme, mona­cal, qui confina les femmes dans le terem. Le terem n’était pas le harem des Turcs. Il n’en était pas moins aussi une pri­son.

La femme, la jeune fille sur­tout y étaient vrai­ment cap­tives. Elles végé­taient, pri­vées d’air et de lumière, en des chambres dont l’ap­pa­rence tenait de la cel­lule et du cachot dont les petites fenêtres avaient des rideaux épais et les portes des cade­nas. Pas d’is­sues indé­pen­dantes. Les jours de grandes récep­tions, la femme du maître de la mai­son se lais­sait voir quelques minutes aux invi­tés.

Les jeunes filles ne ppu­vaient être vues par aucùn homme, avant leur mariage.

Et les épou­seurs?

La loi était la même pour les épou­seurs que pour les autres. Ils devaient épou­ser sans avoir vu leur fian­cée.

Us pou­vaient, il est vrai, envoyer Tune de leurs parentes voir la jeune fille. Cette « voyeuse » ren­dait compte de ce qu’elle avait vu. On pou­vait d’ailleurs la trom­per. Si la fian­cée était bos­sue, ban­cale ou affreuse, on pou­vait lui pré­sen­ter une autre jeune fille. La voyeuse n’avait aucun moyen de se pré­mu­nir contre une pareille trom­pe­rie concer­tée. ‘

Quant à la jeune fian­cée, elle igno­rait tout de son futur maître. En lui appre­nant qu’elle était fian­cée, son père lui pré­sen­tait un fouet, sym­bole de l’au­to­rité qu’il trans­met­trait à l’époux. Il se ser­vait du fouet pour frap­per uùe der­nière fois sa fille et le mari s’en ser­vait lui-ùnême pour la pre­mière fois. Ainsi le vou­lait le rite.

L’épou­sée se ren­dait à l’église, cou­verte d’un voile épais et silen­cieux. Au repas de noces, un rideau la sépa­rait encore de son mari.

Ensuite les filles de la noce condui­saient la mariée dans la chambre nup­tiale, la désha­billaient, lu met­taient au lit.

Puis l’on atten­dait que le mari fût suf­fi­sam­ment ivre.


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Quant il était à point, les gar­çons le condui­saient aussi à la chambre nup­tiale.

Moment solen­nel!

L'épou­sée devait alors se lever, s’en­ve­lop­per d'une simarre, faire quelques pas au-devant de son mari, s'in­cli­ner res­pec­tueu­se­ment devant lui, lais­ser tom­ber son voile,...

Si l’épou­sée était belle, nous n’avons plus qu’à tirer le voile sur la nuit de noces.

Si elle était bos­sue, ban­cale, borgue, affreu­se­ment défi­gu­rée, ou bien le mari mys­ti­fié s’en aper­ce­vait à temps et enga­geait, séance tenante, la com­pagne mal assor­tie à le débar­ras­ser de sa per­sonne en pre­nant le voile dans quelque monas­tère, ce qui était pdssible, parce que le mariage n’avait pas été consommé; ou bien, la vue trou­blée par le vin qu’on lui avait fait boire à tire-lari­got, et non sans cause, il n'y regar­dait pas de si près, fai­sait son devoir de jeune époux, et ne s’aper­ce­vait de sa mésa­ven­ture que le len­de­main. Il était trop tard. Le mariage était consommé et, par là, il avait accepté le fait accom­pli.

On conçoit que de tels mariages n’étaient pas un gage de bon­heur pour le foyer. Ou bien les maris quit­taient la mai­son fami­liale pour se réfu­gier eux-mêmes dans le cloître. Ou bien les femmes, pous­sées à bout par les mau­vais trai­te­ments, se débar­ras­saient par le fer ou le poi­son de leur bour­reau. La loi était dure pour elles cepen­dant.

On les enter­rait à mi-corps jus­qu’à ce que la mort s'en­suive.

En vérité tout cela sacri­fiait la femme et avi­lis­sait l’homme.

Pour se dis­traire, les femmes ou se pei­gnaient-comme des images ou s’en­ivraient comme des sou­dards.

Pierre vou­lut chan­ger ces mœurs bar­bares.

Dans les classes supé­rieures de la société, il intro­dui­sit If femme dans la vie com­mune, mon­daine et sociale, l’obli­gea même, quand elle ne le vou­lait pas à assis­ter aux ban­quets, à ouvrir des salons aux hommes, à dan­ser, à faire de la musique. Mos­cou vit cette chose inat­ten­due: des jeunes filles figu­rant dans un cor­tège, jetant des fleurs dans les rues, chan­tant des can­tates, à l’oc­ca­sion d’une réjouis­sance publique.

Cela fit scan­dale.

Il trouva parmi sa famille même, nous l'avons dit, des oppo­si­tions qu’il vain­quit par sa bru­tale auto­rité. Il trouva des oppo­si­tions dans le peuple aussi.. La tra­di­tion de l’au­to­rité suprême du mari et de l'es­cla­vage delà femme étant si ancienne, si enra­ci­née dans la racé, que Pierre dut pro­cé­der par étapes pour modi­fier l’es­prit et les mœurs.

Cette dégres­sion nous a éloi­gnés un moment de Cathe­rine et de son idylle qui allait deve­nir une sorte d’épo­pée.

Nous y reve­nons dans le numéro pro­chain.

(A suivre). Jean BLAISE.

L’A. B. C. du Ciné

Je

Félix Ford, (com­man­dant Fer­zan dans La Bataille).

Le « nothing doing» cette sen­tence si sou­vent répé­tée aux aspi­rante du ciné et si démo­ra­li­sante trouve aujour­d'hui son anti­pode au Palais d’été où M. Félix Ford encou­rage à mer­veille les futurs « stars » de l’art cinéma-tho­grapMque belge! Par sa méthode simple et certes effi­cace, îles syno­nymes des Fair­banks. Pick­ford, Oha­plkt et autres ne se comp­te­ront bien­tôt plus à Bruxelles.

M. Ford nous appa­raît tel que dans « La Bataille » en uni­forme du capi­taine Fer­gan, et aussi crâne et iro­nique envers le public qu’il l’était pour Yori­satka dans cette pro­duc­tion si par­faite.

En effet, ce rôle lui valut et lui vaut encore tous les jour la très amu­sante cor­vée de

dépouiller un cour­rier si volu­mi­neux d’ad­mi­ra­trices si exi­geantes!...

Le speech que Ford fait à son audi­toire sur le ciné, démontre com­bien il est.​facile d'être «star». Il lui parle fran­che­ment, le per­suade en termes clairs, pré­cis, sou­vent iro­niques et avec une convic­tion amu­sante et cap­ti­vante, qu’il est venu dans .l’unique but de tour­ner un « film » dont les inter­prètes seront ceux qui enthou­sias­més du ciné, vou­dront bien affron­ter le « foot light ».

Ford expose le scé­na­rio très intri­gant qui doit être tourné puis pré­sente son per­son­nel, parce qu’il a un per­son­nel M. Ford! opé­ra­teur, élec­tri­cien et coif­feur l'in­dis­pen­sable tri­lo­gie des stu­dios, car sans elle « il n’v a pas de film»; enfin il fait res­sor­tir la pro-.

Félix Ford et Tsuru Aoki dans La Bataille.

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Hélix Ford, Tsuru Aoki et Ses­sue Haya­kawa dans.​La Bataille.

fonde morale de la pièce avec une désin­vol- — Et sou­riant à sa troupe, nous* allons ture à lui bien per­son­nelle: l'Amour! donc, faire nos jeux!’

Mais voilà quelques ins­tants d'hé­si­ta­tion • Evi­dem­ment il ne fau­drait pas-lais­ser eure -(les débu­tante sont si timides). IM. Ford récla- gis­trer dès qua­li­tés trop rapides ou trop étontne des inter­prètes et ne voyant rien venir, nantes. par l'ap­pa­reil ciné­ma­to­gra­phique et

les-encou­rage en leur don­nant quelques dé- c'est pour cela que M. Ford, fort avisé, mon

talig’ pse­liy­cô­jo­giques quânt aux règles à trera l'exemple à ses artistes:

•inter­pré­ter. • M. Dumol­let (grand ner­veux) avouant son

•-Je désire dire dame douce et timide. Mme amour à Mme Fran­cis sa voi­sine douce et

•Du.​mollet!... et quelques dames douces et timi- timide.

dès quittent, 'leurs fau­teuils pour affron­ter les 14. salle, obs­cure, les feu? des lampes et plan cive s, munies de leur douce timi­dité et de quelques oio­du­la­tions orches­trales com­plètent leurs grandes espéra h cgs (tstpr?)) l’ali­dosp­bère dtt stu­dio., Cette atmo­sphère me

• — M. Fran­cis, un grand ner­veux, clamé .

Ford. Un grand ner­veu. amou­reux. De grands ner­veux enjambent la rampe et font connais-, sance avec les timides et douces Mute tDu-mol­let. .

-—•Mme Fran­cis, otje dame, pas­sion­née... tt*ès peu de, dames osent se ris­quât ' pas­sioii-péee! et pour­tant lés admi­ra­trices!...

M. Dui­nidl­lef., tpi bom­tete timide et doux...

Le poli­cé­man, un cos­taud, et. ènfn les voi­sins qui ne manquent pas évi­dexr ment enva­hissent la scènes, eha­cun(e) côüvnnt l’es­poir d’être choisi(e). ' , ,

Enfin la troupe est au com­plet, et la réa­li­sa­tion de « Quand on s'aime» com­mence, M.

Ford, métho­diste. ferme les portes de son stu­dio en pro­cla­mant le « rien ne va plus* à ceux qui vou­draient trou­ver un ' « extra » à

rem pli r. Félix Ford et Lucienne Legrand dans /.a Sin Ven­tura.

rap­pelle subi­te­ment tout par le rôle qu'il inter­prète, une des plue belles scènes du capi­taine Fer­gan dans « la Ha tat lie », mais ce ne fut. qu’un ins­tant, la vision cesse et aux autres de faire leur jeu.

« On tourne ». M. Dumol­let entre en scène et Je drame se déroule (non sans aven­tures) car M. Ford, réa­li­sa­teur méti­cu­leux, exige une inter­pré­ta­tion ihors ligne.

Les mille péri­pé­ties du draine ter­mi­nées, les inter­prètes regagnent leur fau­teuil et jugeant les héros d'hier ù l'écran, pré­co­nisent leur «bout d’es­sai» cer­tai­ne­ment beau­coup mieux que celui-là! Qu’ils viennent donc voir le len­de­main, peut-être seront-ils gué­ris de leur mala­die du «sta­risme»; tou­te­fois, les incu­nables com­pre­nant bien que ce) essai leur sert de pre­mière leçpn, sui­vront les cours de la nou­ve­jle école Félix Ford, ce brave héros de «La Bataille» de qui nous, pour­rons bien­tôt admi­rer le der­nier film'«La Sin Ven­tura».

Alice LÏ'BRY.

Les Peaux-Rouges à l’écran

Pro­fi­tons du • reten­tis­sant suc­cès qu’ob­tient en ce moment « La Cara­vane vors l'Ouest ». pour consa­crer quelques lignes aux inter­prètes •dp cou­leur. Depuis bien long­temps déjà «les pro­duc­teurs dé films amé­ri­cains emploient dans lours films les latents de peaux-muges, •mais jamais aucun de nos confrères m’a eu l’idée de don­ner sur cette Inté­ressa»te-race le moindre mot. ‘ .r

Géné­ra­le­ment, le peau-rouge est pré­se­tité sur l'écran comme un batailleur redou­table, d'une sau­va­ge­rie ter­rible.’ D'autre part, assis­tant à su 'vie (Juni­liulc; nous le 'vo­tons se II vier à Oes occu­pai tons pai­sibles. Aux yeux des Euro­péens, il ne pas­sera pa*|)Oitr um tra­vailleur, car clest lit femme qui 'tp­quitte.de la presque tota­lité des tra­vaux. Cette cou­tume est d'ailleurs remar­quée chez la plu­part des peuples par­tiel­le­ment civi­lisé.'*. • •

Tel il agit chez lui dans les plaines du Far West, tel aussi nous le. voyons se com­por­ter dans les films: demeu­rant sous sa « tee­pee » (tente), pré­pa­rant et consom­mant-ses repas, se dis­trayant, et se livrant à diverses occu­pa­tions.

On constate que la marche constante des pro­grès indus­triels trans­forme et! peu de temps les habi­tudes .des peaux-rouges, en ce sehs qu'il devient un uÿyilisé qui n'a guère plus de res­sem­blance avec ses fou­gueux ancêtres. H est vrai que dans cer­taines par­ties des Etats-Unis, le peau-rouge vit encore dans un état quelque peu bar­bare; mais les influences sociales le modi­fient jour­nel­le­ment pour.:pn«i dire; et l'on peut affir­mer que lès Indiens dépeints par May ne Reid sont aujour­d'hui très rares — disons pour être plus pré­cis qu'ils ne sont pins!

Reli­gion des Peaux-Rouges

fl uy a pas moins de soixante-dix-sept varié­tés de croyances et dé céré­mo­nies reli­gieuses en pra­tique parmi les quelques 1H.00U . peaux-rouges qui peuplent encore les vastes plaines du Far-West, Comme la plu­part • des hommes, l’iil­dien croit ' à l'im­mor­ta­lité . de l’âme. Far­tant, les cadavres sont soi­gneu­se­ment pré­pa­rés pour l'en­ter­re­ment. S'il Vagit" d'qn adulte, le corps est trans­porté immé­dia-, tentent au cime­tière qui se trouve,,1e plus sou­vent, au pied d'utje col­line. Là, il est placé dans une fosse peu pro­fonde et recou­verte de terre. Au pied de la tombe ou. place un « baho » (espèce de récep­tacle), duquel sort une longue corde de coton que l'on dis­pose daps une tran­chée assez.​longue, creu­sée dans la direc­tion de l'Ouest: à l'ex­tré­mité de cette corde on attache une plume d'aigle; sur la tombe on amasse un tas, gros­sier de pierres. Les parents récitent des prières, tan­dis que l'on jetie.​de lu farine bénite sur la sépul­ture.

Et après? deman­de­rez-vous à un peau-rouge. Farouche et méfiant, peu enclin à se livrer à'de longues médi­ta­tions sur l'ap-cteUl, tUyous dira cepen­dant que le qua­trième jour appès.​ila mort, l’âme quitte le corps, monte le 'long de la corde de coton (qui. pour luj, es) • l'in­di­ca­teur de;la route céleste), et conti­nué son che­min vèrs l’Ouest. Ce che­min mène l'âme à « Mask! » qui est la « Mai­son Sque­lette ». au; fond de lu « Grande Ravine ». Les.âmes' des enfants rej­dignent celle de leur mère et naisse à nou­veau. C'est pour­quoi les cadavres d’en-, tant sont dépo­sés, avec heaue­dup de céré­mo­nial, dans une. fente de rochor, géné­ra­le­ment à .'proxi­mité du. vil­lage; l'en­trée de ia fente est-fern­téè au moyen de petites pierres.

L’ori­gine des noms de « Peaux-Rouges »

A tous cjMix qui ne sont pas fami­lia­ri­sés avec lès cou­tumes des Indiens dés. Etats-Unis d'Amé­rique, les noms de cer­tains de ceux-cr" peuvent paraître curieux, voire même gro­tesques*:. Lewis ' Few Tails (Louis Quelques .Queues), William Owns Many Horses- (Gull-' laumé pos­sède plu­sieurs che­vaux), Char­lie Yel­low Wolf (Charles Loup Jaune),-Spot­ted Wea­sel (Belette Muu­che­tée), etc,

Four bien appré­cier le. 'côté ori­gi­nal et très pit­to­resque de ces noms, il suf­fira de rap­pe­ler la 'fa­çon «lotit il est pro­cétfé pour dénom­mer les peiqx-ion­gos.

Lors, donc, de la nais­sance d'un « papoose » (enfant), la sage-femme se rend à l'en­trée-de la « tee­pee » (tente) pour annon­cer au vil­lage cet heu­reux évé­ne­ment. Le non­veau-né reçoit, le nom du pre­mier objet qui tombe sons les yeux de la sage-femme. C'est ainsi que nous trou­vons parmi les noms des grands chefs et médetdMk­JHmp indiens qui ont illus­tré l'his­toire flHH­Ret'ique. des appel­la­tions telles que « pWT­tun- la Figure « Court sous la Terre » ™ee der­nier nom s’ex­plique pro­ba­ble­ment par ce fait que la sage-femme aura remar­qué une mar­motte qui cou­rait vers son cla­pier: « Fau­con Noir », « Coif­fure de

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Les Oppri­més

Le peuple fla­mand gémit sous la tyran­nie du duc d’Albe, le cruel gou­ver­neur des Pays-Bas. Le comte de Playa Serra, son grand Pré­vôt, s'ef­force, par sa bonté, de rame­ner la eon­fiance dans le mal­heu­reux pays opprimé.

Arri­rée le matin môme d'An­da­lou­sie, sa fille Concep­tion tra­verse la Grand Place de Bruxelles, au moment même où un condamné expire sous le glaive. A la vue de ce spec­tacle navrant, elle se sent prise de com­pas­sion pour le peuple fla­mand.

Dans la foule elle a remar­qué un jeune gen­til­homme, Phi­lippe de Hornes, dont le père fut une des pre­mièmes vic­times du Duc d’Alhe.

Méta­mor­pho­sée en jeune fille du peuple, Concep­tion revoit Phi­lippe et une pure idyle s’ébauche entre les deux jeunes gens. Le Duc d 'Albe a décidé de faire arrê­ter Phi­lippe pour l’en­voyer à l’écha­faud. Concep­tion va l’aver­tir du dan­ger et favo­rise sa fuite.

De. plus en plus oppri­més les Bruxel­lois se révoltent. Dans son carosse Concep­tion est insul­tée et mena­cée par la foule, Elle ne doit son salut qu’à Phi­lippe qui la défend au péril de sa vie. Pro­fon­dé­ment épris, le Comte de Reque­sens demande la main de Concep­tion qui pense tou­jours à Phi­lippe qui s’est fait arrê­ter en venant pen­dant la nuit ten­ter de tuer le grand Pré­vôt.

Mal­gré la dépo­si­tion de Concep­tion qui jure au Conseil des Troubles que Phi­lippe venait à un ren­dez-vous d’amour, le jeune gen­til­homme est condamné à mort par l'in­sa­tiable Duc d’Albe.

Au moment où Phi­lippe monte à l’écha­faud, un mes­sa­ger du Roi d’Es­pagne arrive et remet au Comte de Reque­sens l’édit royal le nom­mant gou­ver­neur des Pays-Bas en rem­pla­ce­ment du Duc d’Albe rap­pelé.

Sacri­fiant noble­ment son amour au bon­heur de Concep­tion, le comte de Reque­sens fait grâce à Phi­lippe, dont le mariage avec la fille du Grand Pré­vôt hâtera la récon­ci­lia­tion des fla­mands avec les Espa­gnols.

PRO­GRAMME du 11 au 15 MAI

î. La Reine de Saba . . Ch. Gou­nod:

A (Marche) ;

9 2. Alep l’An­tique (

Q (Voyage)

3. Egmont

(Ouver­ture)

.. Les OPP­J'ÎÏDS

„les Flandres sous Phi­lippe II’’

inter­prété par:

PRO­GRAMMA van 11 tot 15 MEI

1. De Konin­gin van Saba....​Ch. Gou­nod

(Marsch)

De Ver­druk­ten

P Alep de Oude

3. Egmont....L. v. Bee­tho­ven

(Ope­ning­stuk)

4. Qe Ver­druk­ten

,,de Vlaan­de­ren onder Filips II”

ver­tolkt door:

Raquel Mel­ler, André Roanne, Mar­cel Vibert

Adap­ta­tion musi­cale spé­ciale: Bij­zon­dere muzie­kaan­pas­sing:

Egmond....L- v- Bee­tho­ven

(musique pour la tra­gé­die de goethe)

Fier­ra­bras....​Fr. Schu­bert

Les Erin­nyes....J. Mas­se­net

Marche Funèbre ... L. v. Bee­tho­ven Paci­fi­ca­tion de G d •( ... G. Benoit

—.. Semaine pro­chaine

Semaine dm. Eire

Mack-Sen­net comé­die en 5 par­ties inter­pré­tée par

Ben = Tur­pin

Paro­die sur le film “LE CHEIK,,

Het vlaamsche volk gaat gebukt onder de onhoud­bare dwin­glan­dij van den Her­tog van Alva, de wreede goe­ver­neur der Neder­lan­den. De Graaf van Playa Serra, zijn Groot-Pre­voost tracht dan ook tever­geefs, door zijn goed­heid, het ver­trou­wen weer te geven aan dat arme, onge­luk­kige ver­drukte land.

Den­zelf­den mor­gen uit Anda­loe­zië aan­ge­ko­men, trekt zijn doch­ter Concep­tion voor­bij de Groote Markt te Brus­sel, op het oogen­blik dat een veroor­deelde wordt gehals­recht, door het zwaard der Spaansche beu­len. Door dit afgri­j­se­lijke schouws­pel dringt diep mede­li­j­den voor het ver­volgde vîaam­s’che volk in het hart van het jonge meisje.

Tus­schen de menigte, die mach­te­loos met nau­we­lijks wee­rhou­den haat, het gru­we­lijke bij­wo­nen bemerkt zij een jong edel­man Filips van Hoorn, wiens vader een der eerste slach­tof­fers is geweest van den bloed­hond Alva.

Ver­momd als volks­meisje ziet zij Filips weder en een heer­lijke idylle spint zich uit tus­schen de twee jonge lui. Maar Alva heeft bes­lo­ten Filips -— een Geus — te doen aan­hou­den om hem naar het scha­vot Ie ver­zen­den. Concep­tion gaat hem van het drei­gende gevaar ver­wit­ti­gen en helpt hem in de vlucht...

Uit­zin­nig door de fol­te­rende ver­druk­king wee­rhou­den de Brus­se­laars zich niet lan­ger meer, de lang inge­toomde ops­tand breekt los. In haar karos wordt Conce­plion uit­ge­jouwd en bedreigd door de opgez­weepte massa. Zij dankt slechts haar leven aan de tus­schen­komst. van Filips die haar ver­de­digt en zelf wordt gek­wetst.

De ops­tand zinkt ineen voor de Spaansche over­macht. Concep­tion, naar wier hart en hand Graaf van Reque­sens dingt, denkt ech­ter steeds aan Filips die zich liet aan­hou­den. Ter­wijl Kij in den nacht, trouw aan den gez­wo­ren eed, trachtte den Grooi-Pre­voost te doo­den.

Nie­te­gens­taande Concep­tion’s wan­ho­pige ver-open­ha­ring aan den « Raad van Beroer­ten » dat Filips slechts kwam naar een lief­des­sa­men­komst, niet­te­gens­taande de Groot-Pre­voost de ver­vol­ging intrekt, wordt Filips ter dood veroor­deeld door den almach­ti­gen en onver­za­dig­den Alva.

Op het oogen­blik dat Filips het scha­vot bes­ti­jgt komt ech­ter een bode van Span­je’s Koning als een ruk­wind aan­ges­tormd. Hij ove­rhan­digt den Graaf van Reque­sens een edikt waar­door Alva uit zijn ambt wordt ont­zet en terug­ge­roe­pen en hij tot goe­ver­neur uit­ge­roe­pen.

Opof­fe­rend zijn liefde aan het geluk van Concep­tion doet de Graaf van Reque­sens het genade-gehaar voor Filips en zal àlzoo trach­ten de ver­zoe­ning te verhaas­ten.tus­schen de Vla­min­gen en de Span­jaards.

En het volk dron­ken van vreugde, begroet met wap­pe­rende vaan­dels, den Resni­j­der.

Impri­me­rie du Centre. 96, Rem­part Kip­dorp. Anjers