Programme de 30 sept. à 4 oct. 1923



Livret de programme

Source: FelixArchief no. 1968#551

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La gra­cieuse et Jolie et talen-, tueuse étoile fran­çaise, dont deux jolis por­traits illus­trent nos pages, a bien voulu, à notre demande, se pen­cher un ins­tant sur le davier, et taper spé­cia­le­ment pour les lec­teurs de *Ciné Revue, les lignes qui retracent briè­ve­ment sa car­rière au théâtre et à l'écran:

Elève du conser­va­toire, classe Leit­ner, j’ob­tiens un second prix en 1912, je donne ma démis­sion l’an­née sui­vante, je suis, alors, enga­gée à la Renais­sance.

Mais j’ai en moi, enra­ciné, vivace, l'amour des voyages, et à cette époque, en rêve, bien en -tendu, je tra­verse les mers, fran­chis les espaces; avec de l’ima­gi­na­tion, comme tout semble facile; mais mon des­tin me guet­tait dans l’ombre et se pré­sente à moi, sous l’as­pect cor­dial et char­mant d’Emile Chau­tard, « Allons,

Renée, lais­sez-vous ten­ter, un beau rôle, un beau voyage à la côte d'azur » et le ten­ta­teur énu­mé­rait « Nice, Cannes, Men­ton », les noms magiques chan­taient à mes oreilles, je révais toute éveillée, je rêvais de soleil, de lumière, et le ciel bru­meux, me sem­blait plus bru­meux encore;

alors, sans un regret, j’aban­don­nai le pla­teau pous­sié­reux, et je par­tis! D’avoir pas­sion­né­ment rêvé à ce pays, de l’avoir à ce point désiré, dirais-je qu’il en fût moins aimé, lorsque je le vis en toute réa­lité? Non, car mes sen­sa­tions furent mul­tiples et sur l’ins­tant inana­ly­sables; sachez seule­ment que ce voyage eût une grande influence sur mon ave­nir, car dès ce jour, je quit­tai tout à fait le théâtre, pour me consa­crer entiè­re­ment au ciné­ma­to­graphe, je fis d’autres voyages, admi­rables, et ces voyages, en com­pa­gnie de cama­rades exquis, dans une atmo­sphère ami­cale de tra­vail et de foi, res­te­ront pour moi, des sou­ve­nirs d’ins­tants très doux, très pré­cieux, et qui deviennent, hélas, de plus en plus rares. J'ai filmé, avec Chau­tad, L'Ap­pren­tie, L'Homme de Proie, Le Chif­fon­nier de Paris, Mathilde, etc., etc. Avec Lia­bel, Josette ma Femme, L'Idée de Fran­çoise, Le Cachet Rouge, Jack, L’Ame d'un Foil... der­niè­re­ment L'Ile sans Amour, et avec Le Prince, To be, or not to be. J’ai, cru, dès mes débuts, au mer­veilleux ave­nir du film, ses

*« IN V—) i r \ d. V CUC. I ICC. Ill­li­lil

RENÉE SYL­VAIRE

N° 27 — 1923

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Sam­son et Dalii;»

Gil­berte Surine, can­ta­trice célèbre, doit créer le ôle de Dalila. Elle veut, aupa­ra­vant, connaître ’his­toire de son héroïne, s’im­pré­gner de l atmos-

PRO­GRAMME DU 30 SEPT AU 4 OCTOBRE

phèro biblique. Elle va l’éru­dit rab­bin Eléa­zar. elle l’aven­ture d’amour vage de Dalila, son rapt lins, sa ren­contre avec vaut le géanl indompté gié sur une inac­ces­sible nuit, dans la ville pour

consul­ter un vieil ami, Le savant évoque pour ancienne: l’en­fance sau-par le Prince des Phi­lis-Sam­son, sa stu­peur dece­lui-ci, qui s’est réfu-mon­tagne, des­cend, une y enle­ver Dalila, maî­tresse du tyran ennemi.; il réus­sit dans sa folle entre­prise. Ils s’aiment, loin de tous, dans la soli­tude. Mais la créa­ture per­fide a gardé le regret du pou­voir. Trois fois, elle cherche à sur­prendre le secret de la force de Sam­son. Trois fois, il évite le piège tendu par la femme étran­gère. Puis volon­tai­re­ment, il se livre; il lui dit son secret. Elle I endort. lui rase les che­veux... il est pris! On lui crève les yeux, il tourne la meule. Afin de célé­brer son triomphe et pour plaire à Dalila recon­quise, le Prince des Phi­lis­tins donne une fête. On y amène Sam­son aveu­glé. Celui-ci, dans une .

L’Ita­lienne à Alger....​Rossini

Ouver­ture

Une leçon de boxe

par KID LEWIS

La Prin­cesse Jaune....

Ouver­ture

Poils et Plumes

Comé­die

C. St. Saëns

Le . Frei­schutz”

Air de i’Opéra

courte prière, invoque Dieu qu’il a offensé. Sa force antique lui est ren­due tout à coup. 11 étreint les colonnes du Temple qui s’écroule sur la maî­tresse infi­dèle et sur ses enne­mis confon­dus...

Gil­berte Savine a com­pris. Elle saura jouer Dalila. Elle remer­cie le rab­bin et s’en va. A la répé­ti­tion du théâtre, elle ne trouve pas Pres­toni, son habi­tuel par­te­naire. Celui-ci souf­frant, s’est excusé. Un jeune ténor inconnu le rem­place. La Pri­ma­donna n’en veut pas! Elle chan­tera avec Sam­son de son choix ou refu­sera de chan­ter. Tout s’in­cline devant son caprice. Pres­toni se ravise, en effet. Le soir de la pre­mière, Gil­berte est accla­mée par des ova­tions. Un de ses admi­ra­teurs enthou­siastes, le Prince André Andreïe­vitch vient la saluer dans sa loge. Il risque une décla­ra­tion, qu’elle repousse. Ce même Prince, la minute d’après, est guetté par un com­plot anar­chiste. Une halle, tirée sur lui, l’ef­fleure et pro­voque dails la salle une panique. Gil­berte s’in­té­resse an blessé.

Elle .se rend sur le yacht après le spec­tacle. Mais elle y trouve le Prince tout seul. Les convives annon­cés res­tent invi­sibles. De plus, le yacht sou­dain lève l’ancre, appa­reille vers la haute mer.

Mais un inci­dent se pro­duit. On a cap­turé un inconnu dans la soute du navire, il s’est embarque secrè­te­ment, on ne sait avec quel des­sein. I.e .* ij Prince l’in­ter­roge. Il se tait. On va le jeter à la IJ mer. Un mate­lot révèle alors que ce mys­té­rieux •- étran­ger était por­teur d’une machine infer­nale. Gil­berte, res­tée seule avec lui. elle-même éper due, vou­lant vivre, tente de séduire rrf ha urne C’est, entre elle et lui. le rap­pel de la tra­gé­die théâ­trale: elle joue Dalila pour de hou, el cher-ehe à sai­sir un secret... Elle rroil % arri­ver et *'• échoue. L’in­connu la domine mal­gré elle. C’est volon­tai­re­ment qu’à la fin, sen­sible tout de même t*. à son charme, il lui révèle la vérité toul entière: v il est le ténor qu’elle a dédai­gnée!

et DALILA

C. M. V. Weber

Melle J. Lau­wers

Inter­prété par MARIA CORDA et GALAOR

adap­ta­tion musi­cale spé­ciale pour chant et grand orchestre de l’oeuvre de C- St. Saëns avec le conq > de Melle J. LAU­WERS de l’Opéra Royal Fla­mand

PRO­GRAMMA van 30 SEPT tot 4 OCTO­BER

De Ita­liaansche te Algiers .... Ros­sini

Ope­ning­stuk

Zene boksles

door KID LEWIS

La Prin­cesse Jaune....Ç. St. Saëns

Ope­ning­shik

Haar en Plui­men

Too­neels­pel

De „Vri­j­schut­ter”

Aria uit h et Zang­spel

Melle

V. Weber J Lau­wers

Ver­tolkt door V

MARIA CORDA en GALAOR Y

bij­zon­dere muzie­kaan­pas­sing van het werk van C Saëns voor zang en groot orkest met de mede-,w,ing van Mej. J. LAU­WERS van de Koirnk­lijke

Vlaamsche Opera

Semaine pro­chaine le film sen­sa­tion­nel

LA OHME DE MON­SO­REAU

ipres l’œuvre d,\ LEXANDRE DUMAS

et inter­prété par Mme Gene­viève Félix

Sam­son en Dalila

Om de roi van Dalila, die zij voor liet eerst ver­tol­ken moet, zoo getrouw moge­lijk in te leven gaat Gil­berte Savine. een beroemde opera-zan­geres, lot een rab­bijn die haar de bij­belsche ver­tel­ling van Sam­son voor­too­vert:

Dalila s ons­tui­mige jeugd, haar scha­king door de Filis­ti­j­nen, haar. ont­moe­ting met Sam­son wiens reu­zen­kracht haar ver­bluft en aan­trekt ter­wijl hij niet hui­gen wil voor den over­win­naar; haar ont­voe­ring door Sam­son, hun wilde liefde, haar drie­maal herhaalde list, de vero­pen­ba­ring van hel geheim zij­ner won­der­macht, het laffe ver­raad, en Sam­son’s lij­den en gewel­dige wraak...

Zij gaat hee­le­maal op in de uit­beel­ding dier eeu­wige vrou­wen­fi­guur en bij de voors­tel­ling behaalt zij een over­wel­di­gen­den bij­val. Tij­dens die­zelfde voors­tel­ling ech­ter heefl een aans­lag plaats op het leven van Groot­vorst Andrej, een vurige aan­bid­der van Gil­berte. De aans­lag mis-lukt, de groot­vorst weel zich ters­tond te hers­tel­len en noo­digt de zan­geres uit; na de ver­too­ning, zijn gast te willen zijn aan boord van zijn yacht, waar zij dan ook met groots eer­be­wi­j­zen wordt Ont­van­gen. Spoe­dig blijkt haar ech­ter dat het vacht de haven ver­la­ten heeft, en in volle zee stoomt. Zij ver­neemt van den prins dat het een opge­zette ont­voe­ring is: men zal niet naar land terug­kee­ren voo­ra­leer zij hem belofte doet hem toe te behoor en...

’s Nachts sluipt, een don­kere ges­talte over het dek, die de red­ding­sboóten los­maakt en Ie water laat. De geheim­zin­nige man wordt gevat en cynisch bekent de vreemde dat hij een heische machine aan boord heelt weg­ges­topt, maar nooit beken­nen zal waar deze zich bevindt.

Rin­nen enkele uren zal het schip in de lucht vlie­gen, «aar nu de rade­looze angst zich van allen mees­ter maakt, ook van Gil­berte. In den óppers­ten nood zal zij trach­ten dien man te ver­lei­den, zij wordt Dalila in de wer­ke­lij­kheid en het anti­eke treurs­pel herhaalt zich tus­schen bei­den: zij wil hem zijn geheim ontruk­ken, doch gelukt er niet in. Die vreemde man beheer­scht allen en alles... lot, vri­j­willig maar toch onder de beko­ring barer oogen, hij de waa­rheid open­baart... Ten slotte blijkt alzoo dat de geheim­zin­nige man niet zoo gevaar­lijk is als hij zich voor­deed, het was een jonge zan­ger die cens door Gil­berte was belee­digd, wijl zij niet met hem wou optre­den en die haar thans had willen dwin­gen met hem Sam­son en Dalila te spe­len. Haar trots is gebro­ken en de lip­pen die zij bood om zich Ie red­den zal zij nu bie­den om haar plots ont­waakte lieïcle te beze­ge­len.

De Groot­vorst die zijn spel heeft ver­lo­ren, tracht zoo goed moge­lijk zijn figuur te red­den en beveelt: cc Kapi­tein, met volle stoom terug... want... nie­mand is zeker van zijn leven, zoo­lang too­neel-spe­lers aan boord zijn! »

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4 pro­messes sont illi­mi­tées; lan­gage uni­ver­sel, il est un futur empreint d’es­pé­rances, un mer­veilleux livre d’images, tan­tôt gaies, tan­tôt pro­fondes, où chaque peuple ajou­tera les siennes, et peut-être plus tard, sera-t-il un bien­veillant témoin des efforts simi­laires des Hommes, un puis­sant récon­ci­lia­teur.

Ne me trou­vez pas trop opti­miste, on ne prête qu’aux riches, hélas 1 Et les hommes de demain sau­ront bien faire reridre au film, ce que nous lui aurons prêté.

Je compte bien­tôt faire de la mise en scène, je trouve cette der­nière si pas­sion­nante, si diverse, si large; quand, libéré des liens étroits qui l'en­serrent (cen­sure, capi­taux fol­le­ment gas­pillés, etc., etc.), le met­teur en scène pourra avec enthou­siasme rendre hom­mage aux véri­tés pro­fon­dé­ment humaines, que de pages émou­vantes vien­dront, len­te­ment -.,s’ajou­ter à l’im­mense livre infini.

Par­don­nez cette trop longue lettre, la vie de l’ar­tiste au stu­dio, est faite de labeur, aussi de rêves, et je viens de vous énu­mé­rer quelques-uns des miens; elle est tis­sée de rires, mais aussi de décou­ra­ge­ments, elle est variée, mul­ti­forme... ter­ri­ble­ment instable, mais c'est pour cela, sans doute, qu’elle garde à nos yeux tout son prix, et que nous y sommes si pro­fon­dé­ment atta­chés. Renée SYL­VAIRE.

Nou­velles ciné­ma­to­gra­phiques

AMÉ­RIQUE.

L'ac­ti­vité aux Pick ford-Fair­banks-Stu­dios. — Les Stu­dios Pick­ford-Pair­banks montrent en ce moment une extrême acti­vité. Tan­dis que Dou­glas tra­vaille à son Voleur de Bag­dad, où il cherche à sur­pas­ser Robin des Bois, la Com­pa­gnie Jack Pick­ford prend des exté­rieurs dans la cam­pagne

pour la Val­lée du Loup, film qui sera dis­tri­bué la sai­son pro­chaine par Uni­ted Artists.

La liste des salaires des figu­rants porte plus d’un mil­lier de noms.

, * * Une per­for­mance. — Une orga­ni­sa­tion d ’ actua­ti­tés -ciné­ma­to­gra­phiques amé­ri­caine a réa­lisé cette remar­quable per­for­mance de pré­sen­ter dans les ciné­mas de New-York, Bos­ton et Phi­la­del­phie un résumé filmé de la car­rière du Pré­sident H a r d i n g douze heures à peine après la mort de ce der­nier.

Ceux qui se consolent! —* On a déjà rap­porté l’in­fluence heu­reuse Au cinéma sur les ventes en librai­rie. C’est ainsi que Les Trois Mous­que­taires, Les Misé­rables, Le Comte de Monte-Chris to et David Cop­per­field figurent en tête des livres les plus lus aux Etats-Unis . Les Amé­ri­cains en prennent d'ailleurs aisé­ment leur parti. L'un deux n’a-t-il pas écrit, avec convic­tion, que si Les Trois Mous­que­taires tiennent la pre­mière place, c'est plus à l’art (?) de Dou­glas Fair­banks qu’ils le doivent, qu’( Alexandre Dumas! RUS­SIE.

*% Der­nier refuge. — Par un sort assez nor­mal, les écrans sovié­tiques passent des films de basse classe d'ori­gines les plus hété­ro­clites et qui ont subi, avant d’échouer là, un accueil assez frais un peu par­tout. Le para­dis russe est le der­nier refuge des films per­sé­cu­tés!

FRANCE.

Hebdo-Film rap­porte qu'un nou­veau consor­tium vient de se fon­der pour la prise de vues — et peut-être l'édi­tion de films his­to­riques. Le pre­mier de ces films ne serait pas pré­senté avant 1924. Antoine serait le direc­teur artis­tique de cette nou­velle firme, consti­tuée au capi­tal de cinq mil­lions de francs, dont 1.100.000 fr., four­nis par une sub­ven­tion gou­ver­ne­men­tale. Antoine ne tour­ne­rait pas de films.

Jules Rau­court (Henry de San­to­rys) et Suzanne Talba dans une scène de Frou-Frou.

Qooooooo o ooooooooooooeoy oooooooo­cooooooo oo oooooc o o oao­coooooooooooooo ooooo ooooo ooo o ooooooooo o oooo ooo ooooooooooooooo o oooooooooQ

I Une enquête sur la crise du film fran­çais |

Qoo ooooo ooo cooooooooooooooooo oooooooooooooeoooooooooooooooo ôo oooo ()

Nous nous sommes fait l’écho, récem­ment, du cri d’alarme lancé par Antoine, le célèbre met­teur en scène fran­çais, qui avait déclaré, au cours d’une inter­vieuw, que par la fraude des mer­can­tis, aidés des mau­vais auteurs, et des acteurs médiocres, le. cinéma était tombé, cés der­nières années, aussi bas que pos­sible. Nous nous sommes fait l'écho des pro­tes­ta­tions que cette dia­tribe avait sou­le­vée et dont le concert n'est pas éteint. Nous avons mon­tré enfin que mal­gré les gros mots dont le fon­da­teur du Théâtre Libre a l’ha­bi­tude de se ser­vir, ses cri­tiques ne manquent pas de fon­de­ments. Elles s’adres­saient, on se le rap­pelle, à la tenue morale et artis­tique du film, du film fran­çais en par­ti­cu­lier. Or, la valeur d’un film consi­déré sous cet angle est étroi­te­ment dépen­dante de sa situa­tion finan­cière. C’est pour­quoi l’en­quête sur le cinéma, menée, par M. Lucien Wahl dans la revue La Renais­sance, com­plète et appuyé, sans que son auteur s'en soit douté, les consi­dé­ra­tions d’An­toine. Nous en dirons donc quelques mots, d'au­tant que rien de ce qui inté­resse le film fran­çais ne pou­vant être étran­ger à une revue ciné­ma­to­gra­phique belge d'ex­pres­sion fran­çaise.

M. Lucien Wahl a demandé, notam­ment, aux édi­teurs, aux auteurs, à toutes les per­son­na­li­tés de l’écran, quelle était la situa­tion actuelle du sep­tième art en France. Les réponses sont déso­lantes. La crise du cinéma, qui a com­mencé ses ravages il y a quelque deux ou trois ans, confine aujour­d’hui au désastre. Sous une pro­duc­tion abon­dante (on parle même de sur­pro­duc­tion) une grande misère se cache à peine. Le bilan de plu­sieurs édi­teurs, et non des moindres, se clô­ture en perle. C’est miracle s’ils peuvent « tenir le coup ». Quant aux pro­prié­taires dé salles, écra­sés par les taxes et les frais géné­raux tou­jours plus éle­vés (comme en Bel­gique) ils auraient, depuis long­temps, glissé la clé sous la porte, s’ils n'avaient foi, mal­gré tout, dans une indus­trie pro­mise, si on le vou­lait bien, au plus grand ave­nir. Quelles sont les causes de cette détresse que l’on veut conti­nuer à croire pas­sa­gère?

M. Charles Pathé, dont la com­pé­tence en ces matières ne peut faire de doute, les voit dans la concur­rence étran­gère.

«Notre pro­duc­tion, dit-il, est et sera tou­jours han­di­ca­pée contre la pro­duc­tion des grands pays, comme l'Amé­rique ou l’Al­le­magne, et plus tard la Rus­sie, du fait de la dis­pro­por­tion des mar­chés natio­naux res­pec­tifs, qui assurent ou assu­re­ront

aux pro­duc­teurs des pays pré­ci­tés des ren­de­ments que les nôtres ne pour­ront jamais espé­rer. »

Rien de plus exact, et nous tou­chons là le nœud du pro­blème. Grâce aux vingt-cinq mille salles, aux vingt-cinq mille clients qu'ils trouvent sur leur propre ter­ri­toire, sans comp­ter le Canada et les répu­bliques du Sud, les pro­duc­teurs amé­ri­cains, par exemple, peuvent amor­tir les frais de leurs films avant de les offrir à la clien­tèle euro­péenne. Cette clien­tèle, c’est béné­fice net. Et l’on peut rogner sur

Jacques de Baron­celli, dont on lira au cours de cet article, l’opi­nion concer­nant les moyens de palier à la crise dü cinéma fran­çais.

un béné­fice, tan­dis qu’on ne peut rogner sur l’amor­tis­se­ment d'une affaire. Les pro­duc­teurs fran­çais, par contre, ne dis­posent, en France, que de deux mille salles, qui ne suf­fisent pas à faire les frais. Dès lors, la concur­rence devient pour eux impos­sible. Le film fran­çais coûte tou­jours plus cher que l'amé­ri­cain. Bat­tue par ce der­nier sur son propre ter­ri­toire, que devient la France dans les pays à change dépré­cié, qui sont la majo­rité en Europe?

Etant don­nées ces conjonc­tures désa­van­ta­geuses, le film fran­çais se. défend-il, au moins, comme il peut? Plu­sieurs spé­cia­listes de l’écran nè le croient pas.

MICHEL MAT­THYS — pia­nos feu­rich, ronisch, geyer

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M. Canudo, le roman­cier de la Ville sans chef, le poète du Chant du Var­dar, qui est aussi, en France, un cri­tique ciné­ma­to­gra­phique émi­nent, qui a fait beau­coup pour l’édu­ca­tion du public, M. Canudo accuse les mau­vaises lois (enten­dez: les taxes) gou­ver­ne­men­tales, qui étouffent le cinéma, l'igno­rance et l'avi­dité des entre­pre­neurs, qui décou« ragent le public, dont on mécon­naît les goûts, l’in­com­pé­tence de la presse, et les mille et une com­bi­nai­sons à petits capi­taux, qui prennent la place qui devrait reve­nir aux grandes entre­prises vigou­reuses et saines.

Enfin, M. Jacques de Baron­celli croit que le pro­gramme heb­do­ma­daire ne se jus­ti­fie nul­le­ment, qu’il fau­drait ne don­ner que de bons films, mais les don­ner jus­qu’à épui­se­ment, sans se sou­cier du sem­pi­ter­nel chan­ge­ment de spec­tacle.

Nous avons déjà émis cette opi­nion, lorsque nous avons parlé de la « Comé­die Fran­çaise du Film », qui serait réser­vée aux œuvres de choix et rem­pli­rait auprès du public le rôle que joue en France la Comé­die Fran­çaise—tout court.

Voilà les avis du pro­duc­teur, du cri­tique et du met­teur en scène. Dans le fond, ces avis concordent. Ils sont tous trois par­fai­te­ment pes­si­mistes.

Une foule de mesures sont sug­gé­rées pour sau­ver le film fran­çais. Il fau­drait, dit M. Pathé, créer une orga­ni­sa­tion finan­cière puis­sante, qui ins­tal­le­rait le ciné dans les mil­liers de com­munes, de 800 à 1000 habi­tants, qui en sont encore dépour­vues. Il fau­drait, ajoute M. Henri Rai­nalde, créer une société d’ex­pan­sion, qui ins­tal­le­rait des comp­toirs du film à l’étran­ger. Il fau­drait — et là-des­sus tout le monde est d’ac­cord — pro­vo­quer la confiance qui fait la dépense. Toutes ces mesures sont excel­lentes. Leur appli­ca­tion concerne, du reste, très par­ti­cu­liè­re­ment nos voi­sins du Sud.-

Notre point de vue, en Bel­gique, où nous ne sommes guère pro­duc­teurs pour l’ins­tant, est le point de vue du public.

Nous deman­dons au film fran­çais de se défendre et de triom­pher par la qua­lité. Le génie fran­çais, servi par le talent fran­çais, dans le pay­sage fran­çais, pos­sède assez de res­sources pour mar­quer la moindre de ses pro­duc­tions d’une empreinte forte

Encore deux excel­lents arti­sans, parmi la pléiade de ceux cpri se dévouent pour la sau­ve­garde de l'in­dus­trie ciné­ma­to­gra­phique fran­çaise: MM. Poi­rier et Rous­sel.

ta— il iwi »m

Jean Epstein. Ger­maine Dulac.

Deux réa­li­sa­teurs fran­çais qui œuvrent pour le triomphe du beau et bon film fran­çais.

et ori­gi­nale. Comme l’Amé­rique, la Suède, l’Ita­lie et l’Al­le­magne, la France à de grands met­teurs en scène, et des inter­prètes de qua­lité qui ne se comptent plus. Mais, si l’on en excepte les œuvres de tout pre­mier plan, les films fran­çais ont le défaut de s'ins­pi­rer trop direc­te­ment de l'art théâ­tral. L’Amé­rique, pays neuf et vigou­reux, formé par la pra­tique de la vie active et moderne, a com­pris d’em­blée que le cinéma, art du mou­ve­ment, du mou­ve­ment seule­ment, se dif­fé­ren­ciait en cela du théâtre, qui est avant tout l’art de la parole. La France, de son côté, semble être vic­time, ici, de ses grandes tra­di­tions scé­niques. Il faut que les acteurs fran­çais com­prennent qu’il ne suf­fit pas de triom­pher sous les feux de la rampe pour triom­pher... sous les feux de la lampe.

Faire du beau film, expri­mant bien l’âme fran­çaise, et, par rayon­ne­ment, l’âme humaine, voilà, pour l’ins­tant, la seule solu­tion. Et si cette solu­tion ne suf­fit point, si la pro­duc­tion doit se ralen­tir, que la France, dans ce domaine comme dans les autres, garde son rôle de créa­trice et d’ini­tia­trice. C’est un très grand rôle, le plus grand peut-être. Tant que la crise ne l’a pas sup­primé, rien n'est perdu.

Juste indif­fé­rence

On a assez et même beau­coup trop plaint ces « lit­té­ra­teurs » de talent tra­his par le cinéma. Pour la plu­part des cas M. Boi­sy­von met avec beau­coup de bons sens les choses au point.

* Je crois bien, écrit-il dans VIn­tran­si­geant, que je n’ai pas plus de res­pect pour le met­teur en scène qui tra­hit un auteur que pour l’au­teur vivant qui, par indif­fé­rence, se laisse tra­hir. Quand un roman­cier tue son héros à la fin de l’his­toire. Il le fait volon­tai­re­ment, et s’il lui importe peu que le héros épouse l’hé­roïne, c’est qu’il a bou­clé son œuvre au petit bon­heur et arrangé cela sans convic­tion.

Seule­ment, que vou­lez-vous, il y a « œuvre » et « œuvre ». Et je vous avoue qu’il m’est bien indif­fé­rent que dans « les mys­tères de n'im­porte quoi », n’im­porte qui se tue n’im­porte où. »

Qoeooooooooooooooooo

OOCOOI

Les Vedettes mon­diales de l’écran

Qcooooooooooooo ooooooo ooooooo ooooooooooo­coo oooooooooooo’oo oooooooooooooo ooo­coooo oooooo O oooooeco oooooooo o ooooc oo 00000000900000Q

CHARLES RAY

Un cri­tique ciné­gra­phique a écrit [de lui: " 11 est tou­jours le même „

C’est une veine!

Le voyez-vous jouant les

[“ Casa­nova,»? Nous n'au­rions plus, '

(pour le plai­sir d’un imbé­cile)

ces gau­che­ries,

ces essais de sou­rires,

ces élans de vie com­pri­mée,

ces timi­di­tés exquises,

le raf­fi­ne­ment de ces petits

[mal­heurs... 11 n’y a déjà pas tel­le­ment

DOU­GLAS FAIR­BANKS

11 a crevé la toile blanche de l’écran.

C'est MOI l et

32 dents splen­dides! pour vous.

Vou­lez-vous de la Santé?

Aimez-vous le Sport?

Savez-vous mon­ter à che­val?

Tirez-vous à l’épée?

Tenez, regar­dez, c’est facile!

Une 120 HP pour enle­ver l’in­gé­nue...

Bai­sers dans le vent, à 300 kilo­mètres à l’heure...

Sport-Roi!

A votre santé!

Au revoir,

il reste, à deux heures d’avion, un traître à punir... 1 32 dents splen­dides!

EVE FRAN­CIS

Des yeux immenses qui vous fixent et vous détaillent, impla­cables,

comme un juge­ment sans appel. Des gestes...

sou­ve­nir des lignes antiques. L’In­tel­li­gence du Beau. l’En­thou­siasme de l'Ef­fort.

La seule inter­prète fran­çaise

de Théâtre

qui,

au Cinéma,

ne soit pas Théâtre.

NORMA TAL­MADGE

Une démarche souple qui semble sur un air de tango. [ryth­mée Des yeux de jais si mélan­co­liques que

l’on s’étonne de la voir rire.

Une voix qui rap­pelle les soirs d’au­tomne chaud. Pour leurs gestes les bras se sou­viennent de l’Orient.

Calme, hié­ra­tique, elle fume, l’âme loin­taine

Une si jolie femme,.,

Un si grand talent.

JACKIE COOGAN

L’en­fant des contes de Noël, à la manière de Dickens.

Un grand talent dan» de toutes petites mains. Le seul gosse qui ne soit pas “ cabot ”,

MAX LIN­DER

11 fronce les sour­cils, l’air absorbé, prends un temps, puis,

vous offre un magni­fique sou­rire [de dents bien blanches, pen­dant que l'œil brille. Parais­sant tou­jours tout de neuf ganté de clair, (habillé»

guè­tré de même, il passe, il plait.

L’ama­bi­lité faite homme.

LILIAN GISH

Un soir où l’on don­nait " Way une jeune dame, [down East ” der­rière moi, répé­tait constam­ment:

“ On croi­rait que’c’est Natu­rel... Oui... mais [quand elle joue... est-ce qu’elle joue?...

POLA NEGRI

Des yeux,

laby­rinthe de pen­sées, où l’on aime­rait se perdre, et.

pour aimer,

des gestes de chatte, conquise. Méfiez-vous, à la fin du film elle s’amu­sera de votre cœur, comme d’un bou­chon...


ANDRÉ NOX

L’écran le fait plus grand L'œil est dur, la bouche sar­do­nique le masque cruel, un peu sadique.

Son plus ami­cal sou­rire, même, a [l*air d'un rica­ne­ment. Vêtu sans pré­ten­tion, la main droite empri­son­nant le [pom­meau d’une canne, André Nox passe, on le regarde...

Cali­gari si Bal­zac l’avait inventé.

JAQUE CATE­LAIN

Un ves­ton du bon fai­seur un linge auda­cieux comme un des gants imma­cu­lés, [prin­temps, parent ce jeune homme, pétri de grâce

plus sédui­sant que la séduc­tion et [même,

que le talent habite.

N. B. — Les jeunes gens qui ne seraient pas contents sont priés d’être aussi beaux, d’abord et de faire mieux que lui, ensuite.

SES­SUE HAYA­KAWA

Quand il arrive, jus­qu’au pre­mier plan, vêtu d’un kimono, sour­cils d’es­tampe, l’oeil impos­sible à fuir bouche d’en­fant, d’en­fant sau­vage, les femmes, dans la salle, ont un [petit fris­son. A la pré­sen­ta­tion de “For­fai­ture», l’une d’entre elles s’écria:

"Ah! Comme il bat bien!»

Voilà!

N. B. — Ses­sue Haya­kawa n’est pas encore venu en France.

ASTA NIEL­SEN

Un visage de fume­rie d’opium La chute de la mai­son Usher Fan­tôme en Noir et Blanc.

On a peur,

le film ter­miné,

de la voir sur­gir der­rière soi.

à moins qu’on ne l’es­père.

LIS­SENKO

L'élé­gance de sa robe et

l'am­pleur de son geste, voilà Lis­senko.

Et sou­vent,

au fond des yeux.

la lueur de cette flamme inté­rieure,

qui monte de ce foyer,

le talent.

Au temps que le cinéma nous appa­rais­sait comme une machine à mou­ve­ment fou — Cen­tral'Pa­ci­fic Rail­way ou dia­bo­liques che­vau­chées de cow-boys V- nous avons pris l’ha­bi­tude de cou­rir après ces visages, ces hommes, ces comé­diens ryth­miques, comme s’ils allaient fuir trop vite.

Les visages du cinéma ont, changé. Le cinéma ne change pas. Ah! nous ne sommes pas au théâtre! Les arrière-petits enfants de ceux qui ont vu débu­ter Sarah Bern­hardt à l'Odéon voient encore chaque année débu­ter

ANGELO

si Pierre Benoit,

n’avait pas écrit l’At­lan­tide!

Angelo n’eût jamais été Morhange,

dom­mage pour le cinéma!...

11 eût laissé tran­quilles bien des [cœurs fémi­nins... Tant pis pour lui!

Constance TAL­MADGE

Un feu d’ar­ti­fices de mots, de rires,

de gestes, (

de regards

la pro­chaine blague à faire, une grande gosse pas sage, le mou­ve­ment per­pé­tuel, une char­mante femme.

CH/a.​vLIE CHA­PLIN

Jazz-b&nd et Dies Irae,

La tra­gé­die du Gro­tesque.

Pour­quoi

dit~on

des autres

qu’ils ont du Qénie?

MARY PICK­FORD

S’est com­posé une enfance dé-

pour des films [fini­tive.

où il y a tou­jours:

une dan*' bien méchante,

des petif rçons très mal­heu­reux,

des petK .hats,

des inci­dents fort tristes,

et sur­tout

des minutes où son inou­bliable

nous la fait croire [talent

à por­tée de la main.

Sarah Bern­hardt. L’écran nous mon­tra naguère Bes­sie Love, Louise Glaum, Lyda Bo-relli, Fan­nie Ward. Ou sont-elles? Pas loin. Très loin aussi. Ce ire sont plus ces visages. D’autr&s viennent, viennent, passent, se fondent sous le pin­ceau du pro­jec­tion­niste. Mau­rice Cos­tello esî plus- ancien que Fré­dé­ric Bar­be­rousse et il est aussi naïf de par­ler de lui que de Ros­cius ou du mime Bathylle. Et aussi Julia Dean, Bes­sie Bar­ris­cale, Doro­thy Phi­lipps. Le cinéma est un com­merce, le seul com­merce qui ait sa mode et ses caprices. Valen­tino sur­git et biffe les noms de Creigh­ton Haie ou de Dus­tin Fàr­num. Quel­qu’un bif­fera vite le nom de Valen­tino. Lil­lian Gish a son règne. Betty Comp­son a le sien. D’autres règnes détrô­ne­ront ces prin­cesses. La cadence des films est infer­nale. Les mil­liers de kilo­mètres de pel­li­cules qui faran­dolent autour de la terre se brûlent peu à peu. Et puis, les met­teiirs en scène I changent sou­vent de maî­tresses.

« Le film, a-t-on dit, a cette supé­rio­rité sur

ROGER KARL

A!e sou­rire contraint du Mon­sieur [pas content. Il est comé­dien, inter­prète ciné­gra-[phique, poète, musi­cien, phi­lo­sophe.

Trouve la vie sans inté­rêt, mais sait l’ap­pré­cier avec dis­cerne-•[ment.

Renonce tous les jours au Théâtre [et âu Cinéma, parle d’al­ler aux Anti­podes... mais il reste. .

De la pres­tance, une belle allure, [un cha­peau de cow-boy, La poi­gnée de main solide.

GINA PALERME

[pre­mière fois. Semble tou­jours vous voir pour la Se recueille, cligne des yeux, puis les ouvre tout grands et _

vous ayant reconnu, vive, pour se faire par­don­ner, vous tend ses doigts rosés, au bout de l’ac­cent cir­con­flexe de [son bras non­cha­lant, qui sou­haite le baise-main...

Vous parle de mille choses, une glace à la main, se poudre, va, vient, danse sur un [pied sur l’autre, siffle un air hawaïen, étouffe un pirouette... et... [rire nais­sant,

elle est déjà loin.

MUSI­DORA

Fut dotée par la nature de deux yeux admi­rables, d’une bouche ravis­sante, de jambes déli­cieu? et

de beau­coup d’es­prit.

Elle acquit ensuite, on ne sait pour­quoi, le pri­vi­lège

d’un accent inimi­table

qu’elle doit avoir bien du mal à conser­ver, et

que per­sonne ne songe à lui ravir. MUSI­DORA est une Pari­sienne qui,

par amour pour Don Car­los, s’est jetée

dans la car­rière ciné­ma­to­gra­phique espa­gnole où on ne l'a jamais retrou­vée.

la scène, qu’il dure. » Ça, c’est comique. Notez l’âge des socié­taires de la Comé­die-Fran­çaise et notez l’âge des stars de cinéma déjà oubliées, et vous aurez une stu­peur, peut-être

VAN DAËLE

Un front têtu, lourd comme un [temps d’orage, une voix chaude avec des “ Ah J „ [gla­cés,

des yeux bleus, noirs de pes­si­mis-une démarche lente (me,

qui semble traî­ner la vie entière... Tan­tôt très bien vêtu., négligé le [len­de­main, fumant peu, riant quel­que­fois, sau­vage dou­ceur.

Pay­sage des Flandres, après la [pluie.

MATHOT

Semble très convaincu de se nom-[mer ainsi.

Habillé avec une recherche toute une canne à la main, [per­son­nelle; le pied fen­dant, net,

le front pré­oc­cupé, l’oeil vague.

Mathot marche digne.

Accen­tue son air dédai­gneux, il paraît ainsi plus aimable quand [il sou­rit.


une amer­tume, que vous n’eus­siez pas soup­çon­nées.

La supé­rio­rité du film, au point de vue de l’in­ter­pré­ta­tion, c’est que l’in­ter­prète fait par­tie du film. Comme le modèle qui ins­pira le peintre, l’ac­teur de cinéma est dedans et non hors de l’œuvre. Que l’œuvre dis­pa­raisse, et l'ac­teur dis­pa­raît. C’est plus beau! Et c’est bien plus mélan­co­lique! Les ins­pi­ra­trices d’œuvres théâ­trales, Champ­mesle ou Rachel, ne sont plus que des noms, et « Phèdre » reste. Si les films duraient, les visages dure­raient plus que les noms. Tant que les films dis­pa­raissent, les noms même dis­pa­raisent. La Rachel ou la Champ­meslé de l’écran d’au­jour­d’hui a l’hon­neur de mou­rir à la même heure — pré­ma­tu­rée encore, sécu­laire plus tard — que la sym­pho­nie d’images qu’elle sus­cita.

La des­truc­tion for­ce­née des films, main­te­nant, est cause de cette sorte d’an­goisse qui nous étreint à voir un artiste animé. Quand Paris s’en­thou­siasme pour la divette d’un sketch à musique de Mau­rice Y vain, il n’y a point d’in­quié­tude ni de hâte, si fra­gile soit l’en­fant. On sait que dans qua­rante ans les répé­ti­tions géné­rales des Capu­cines ou de Bobino fête­ront encore ces jambes et ces yeux dignes, des visites mémo­rables de grands ducs ou de princes Gal­lois.

Je me sou­viens de la tris­tese aiguë qui m’op­pri­mait quand un jour, enfin, Ses­sue Haya­kawa creva l’écran de son sou­rire-poi­gnard. Enfant, fleur, poème, il était si simple qu’on vou­lait s’at­tar­der à en tirer mille sug­ges­tions. Mais à quoi bon oser? 11 sem­blait tou­jours que ce félin, égaré là par un caprice, bond'-ait à la minute sui­vante vers,'e ne sais quel refuge brillant; inter­dit à. nos regards.

Et William Hart — Rio Jim, la plus belle conquête du che­val, ali­gnait sur l’ho­ri­zon les flammes sévères de ses yeux minces, prêt à fuir aussi vers la crête des col­lines du Nevada.

Je ne parle pas de Fair­banks. Il allait tel­le­ment vile, ce jon­gleur de soi-même, que nous étions ras­su­rés. Nous savions bien que de voler aussi hâti­ve­ment par-des­sus les mai­sons, tout autour de la terre, il devrait nous

Spat des­sine

retom­ber sur la tète au moins une fois l’an, deur à vivre et à périr dans ces jeux d’images.

Tout n’est que jet, tour­billon, inten­sité, ardeur à vivre et à périr dans ces jeux d'images. C’est notre sou­ve­nir qui fixe les por­traits et. moins d’une heure après que le film ver­ti­gi­neux nous a plu, la tor­pedo deve­nue, si j.e puis dire, toile de. style - repose dans le musée inté­rieur. Mais je ne vous décri­rai pas le mien. Il n’a pas de cata­logue. Peut-être les masques muets sont-ils éti­que­tés selon l’âge, les tics ou la natio­na­lité: je n'en veux rien savoir. Je veux pou­voir y errer à mon gré et cueillir de l’œil ces images d’hier, d’avant-hier ou presque de demain qui m’ont donné le plai­sir d’es­pé­rer.

Extrait de l'Al­bum des Vedettes Mon­diaies du Cinéma, par Spat; le texte repro­duit ici / fait par­tie de l'avant-pro­pos de Louis Del­luc.

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Soli­veau, sou­tier de navire

Or, quelques jours après, un homme vêtu d’un cos­tume fati­gué, se pré­sen­tait à la porte de l’usine et deman­dait à être per­son­nel­le­ment reçu par M. Paul Harment.

C’était Ovide Soli­veau.

La mai­son flo­ris­sante que Paul Harment lui avait lais­sée à New-York n’avait pas tardé à péri­cli­ter. Ovide man­quait, des qua­li­tés qui font un chef. Il man­quait sur­tout de la volonté de domp­ter ses pas­sions. Sa pas­sion du jeu l’avait repris. En quelques mois, il avait joué et perdu toute sa for­tune. Il avait dû, pour ren­trer en France, consen­tir à s’en­ga­ger comme sou­tier dans un navire en par­tance.

Main­te­nant, il était là, reven­di­quant sa part de com­plice, exi­geant avec des menaces iro­niques. Et Paul Harment savait bien qu’il ne pou­vait reje­ter loin de lui ce maître-chan­teur qui savait son secret et le dévoi­le­rait en cas de refus, au risque de désho­no­rer à jamais Paul Harment et sa fille.

Sa fille! La douce et déli­cate Mary, si sen­sible et si frêle!

Aussi Paul Harment céda aux exi­gences de Soli­veau, lui ser­vit une grosse pen­sion et le pria de ne plus se pré­sen­ter à l’usine.

Quelques jours après, cepen­dant, les deux com­plices se trou­vaient réunis dans l’ap­parte ment que Soli­veau avait loué ave­nue de Glich y.

— Ecoute, disait Paul Harment, je suis en, dan­ger, en dan­ger grave, et tu penses bien que si quel­qu’un appre­nait que Paul Harment n'est autre que Jacques Garaud l’in­cen­diaire, je me ferais sau­ter ie cais­son, et adieu tes rentes.

— Au fait, tu as rai­son, répon­dit Soli­veau.

—- Tu as donc un inté­rêt majeur à faire tout

ce que je deman­de­rai pour mon salut.

. — Je suis prêt. Mais tu exa­gères peut-être le dan­ger. Jeanne-For­tier est en pri­son.

— Elle s’est éva­dée, et je sais qu’elle me cherche.

— Une femme seule et qui doit elle-même se cacher pour ne pas être reprise, ne peutt pas gran­d’chose.

—- Elle n’est pas seule. Du moins il y a, un autre per­son­nage qui croit aussi à l’in­no­cence de Jeanne For­tier et à la culpa­bi­lité de Jacques Garaud, c’est Lucien Labroue, que le diable a mis sur mon che­min.

-— Le fils de ta vic­time.

— Lui-même, dont j’ai fait mon direc­teur des tra­vaux pour le gar­der près de .moi et sur­veiller ses recherches et dont je veux faire mon gendre, parce que Mary l’aime à en mou­rir, et puis, une fois mon gendre...

— Evi­dem­ment, son inté­rêt, s’il découvre quelque chose, sera de se taire.

— Mais Lucien Labroue refuse la main de ma fille.

— Non! Est-il idiot!

Les deux com­plices

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iS

— 11 aime ailleurs. Il aime une petite cou lurière pauvre. Je ne sais!ni son nom, ni sou adresse. Mais il faut qu’elle dis­pa­raisse, tu entends. Il faut que tu la découvres et que, par quelque moyen,, tu l’éloignes à jamais de Lucien. Il le . faut pour le salut de ma fille Mary. As-tu com­pris?

— Com­pris, patron.

Et voilà pour­quoi, le dimanche sui­vant, tan­dis que Lucien Labroue pre­nait un fiacre pour se rendre chez sa fian­cée, Un autre fiacre filai", sa voi­ture et, s’ar­rê­tait avec elle au quai Bour­bon n° 9.

Lucien Labroue se pré­ci­pita aus­si­tôt sous la voûte d’une vieille mai­son et dis­pa­rut.

Ce ne fut qu’un jeu pour Ovide Soli­veau de faire cau­ser la concierge et d’ap­prendre tout ce qu’il vou­lait savoir.: Lucie, orphe­line de l’As­sis­tance, publique, cou­tu­rière de la mai­son de Madame Augus­tine, etc., etc.

Pen­dant qu’il médi­tait et pré­pa­rait ses bat­te­ries, il ne fut pas peu étonné de voir pas­ser Mary, la fille de Paul Harment. Elle avait pro­mis sa visite à la petite cou­tu­rière. Le hasard vou­lait qu’elle se trou­vât en même temps que Lucien, chez l’or­phe­line à qui sa sym­pa­thie s’in­té­res­sait et qu’elle allait subi­te­ment décou­vrir sa rivale.

Le pre­mier moment de sur­prise passé, la jeune mil­lion­naire, dans l’an­goisse de on amour déçu, inter­ro­gea: '

— Vous connais­sez depuis long­temps M. .Labroue?

— Le, ois près de deux ans, made­moi­selle. Nous demeu­rio­ris porte à porte. On se ren­contre. O.i. cause. On devient bons amis. Grâce aux bon­tés de Mon­sieur votre père et à l’em­ploi qu’il a bien voulu don­ner à Lucien, nous allons pou­voir bien­tôt nous marier.

Lucien, qui connais­sait par l’aveü de l’in­dus­triel l’amour de Mary,.se ren­dait compte de la souf­fran­ce' que devait éprou­ver la jeune fille. Aussi ne fût-il pas étonné de la voir pâlir, chan­ce­ler, puis, se repre­nant par un grand effort d’éner­gie, triom­pher do sa défaillance pour dire:

— Au revoir, Lucie, au revoir M. Labroue. je retourne-à. l’hô­tel.

Mais que se passe-t-il donc? inter­ro­geait Lucie toute fré­mis­sant dVmo­tion, tan­dis que

.sa riche cliente dis­pa­rais­sait dans l’es­ca­lier.

— Il se passe, répon­dit Lucien, qui ne vou­lait pas por­ter le trouble dans l’âme de sa fian­cée, il se passe que made­moi­selle Mary est mala­dive. Elle a été prise d’une crise sou­daine dont l’as­cen­sion de vos six étages pour­rait bien avoir été la cause. Allons! Il ne faut pas que sa visite gâte notre dimanche. Vou­lez-vous sor­tir un peu?

— Je le veux bien, à condi­tion que nous serons ren­trés qu id maman Lison vien­dra, entre cinq et six heures.

— Nous serons ren­trés, mignonne, je le te le pro­mets.

Le.s deux amou­reux sor­tirent.

Mary était ren­trée à l’hô­tel.

Elle était toute secouée d’une crise de larmes.

— Vous m’avez trom­pée, disait-elle à son père. Ce n’est pas moi qu’il aime. C’est elle. C’est cette pau­vresse qui n’a ni père ni mère. Au lieu de nom, un numéro: le numéro 9, ins­crit, sur les registres de l’hos­pice. Et c’est elle qu’il me pré­fère. Non, je la hais, je la hais! Elle m’a pris toutes mes joies, toutes mes espé­rances. Oh! j’en mour­rais.

— Mary, Mary, sup­pliait Jacques Garaud d’une voix sup­pliante, Je t’en prie, calme-toi. J'ai fait le seraient que tu épou­se­ras Lucien. Tu seras la femme de Lucien. Déjà je l’en­voie en pro­vince pour quelque temps. Il oubliera cette petite ouvrière. Je te le pro­mets. Et s’il ne l’ou­blie pas, eh bien, je te jure qu’il ne la retrou­vera plus à son retour. Elle aura été éloi­gnée. Com­prends-tu? Et il l’ou­bliera.

Mary essaya de sou­rire à tra­vers ses larmes.

(A suivre.) Jean BLAISE.

Les deux rivales

Ses­sue Haya­kawa en France gw.

Le châ­teau de Ses­sue Haya­kawa, son séjour habi­tuel en Cali­for­nie.

Canard?

On sait que Ses­sue Haya­kawa, étoile de cinéma, s’est rendu à Tou­lon où il va tour­ner, sur un vrai bateau, La Bataille, de Claude Par­rère.

Le Je dis Tout, gazette de l’en­droit, raconte que l’hô­tel où est des­cendu l’ar­tiste est pavoisé aux cou­leurs japo­naises; cela est peut-être exa­géré, mais, en somme, le patron de la mai­son est libre de la déco­rer comme il lui convient...

Mais ce n’est pas tout; il paraît que des ami­raux — pas des ami­raux de cinéma, mais de vrais ami­raux de notre vraie marine, — se sont ren­dus à

L'ar­tiste japo­nais qui tourne en ce moment La Bataille, de Claude Far­rère, sous ia direc­tion de M. Vio­let.

l’hô­tel pour sou­hai­ter la bien­ve­nue à Ses­sue Haya­kawa.

Si Je dis Tout ne nous dit pas une galé­jade — et ce n’est pas dans sa manière, — avouez que ces ami­raux dépassent les bornes de la cour­toi­sie; que feraient-ils, alors, si le Mikado en per­sonne se ren­dait un.​jour à Tou­lon? (Le Jour­nal.)

A pro­pos de l’Homme du Jour

Encore concer­nant Ses­sue Haya­kawa, ces extraits d'un article de Guy Bou­rée, dans Hebdo-Fiim:

« Je l’ai vu, admi­ra­teur silen­cieux, contem­pler lon­gue­ment le Louvre, Notre-Dame, la place de la Concorde.

« Com­ment, dit-il, vivant dans une pareille atmo­sphère d’art, n’au­riez-vous point cette pléiade d'ar­tistes qui rayonne sur le monde! Il n'est point de mil­lions de dol­lars qui puissent faire sur­gir de terre de sem­blables mer­veilles I »

J’au­rai tou­jours pré­sent à la mémoire l’émo­tion et le geste char­mant de Tsuru Aoki, au Palais de Fon­tai­ne­bleau.

Elle regarda lon­gue­ment, silen­cieuse, la châsse de verre où sont expo­sées quelques reliques de l’Em­pe­reur, puis, s’in­cli­nant, elle déposa un bai­ser sur le reli­quai­re’ et s’éloi­gna à pas lents, le regard fixe, trop impres­sion­née pour pou­voir pro­non­cer une parole.

Mais lui, cet homme si fleg­ma­tique, si froid en appa­rence, change sou­dain, aus­si­tôt dans le stu­dio.

Là, il est vrai­ment chez lui î

Haya­kawa a dis­paru... Hori­saka a pris sa place.

Il bouillonne, puis éclate. Tout en lui vibre pro-


14 fon­de­ment. Son visage s'anime, ses yeux sombres lancent des éclairs: il vit entiè­re­ment, pro­fon­dé­ment son rôle.

Sa foi vive, son amour du métier animent ses par­te­naires. C'est un convaincu ardent que son art pas­sionne et il sait, en action, com­mu­ni­quer son ardeur à tout ce qui l'en­toure.

La vic­toire de La Bataille est assu­rée, encore une fois, il est le « right man in the right place ». Et main­te­nant « A Dieu vat 1 ». Le pre­mier coup de canon... (par­don I de mani­velle) est parti! Sor­tons du champ... de Bataille! Guy BOU­RÉE

Son buste

C’est un jeune artiste de talent: Georges Vio­let, qui sculpte le masque expres­sif de Ses­sue Haya-kawa. Nous ver­rons sans doute ce buste au pro­chain salon..

Caté­chisme ciné­gra­phique

M. Mar­cel Bonamy donne « à l’usage des ciné­gra­phistes en bas-âge », quelques indi­ca­tions pré­cieuses sous forme d’un « Abrégé de caté­chisme ». Nous en extra­yons quelques pas sages humo­ris­tiques qui nous ont fait bien rire, et qui plai­ront sans doute autant à non lec­teurs:

Qu’est-ce qu’une star?

C’est une jolie brune aux che­veux blonds qui reçoit chaque jour de nom­breuses pro­po­si­tions concer­nant sa vertu et sa beauté. Les staps sont tou­jours des étoiles filantes. On les ren­contre géné­ra­le­ment dans le sillage des met­teurs en scène, et subissent l’at­trac­tion magné­tique des gros cachets. Le public passe de longues heures à les contem­pler pour .e plus grand pro­fit du fisc.

Qu'est-ce que le fisc?

Le fisc est. la plus grande mer­veille de ia Répu­blique. Il a été inventé sous le règne de Pépin le Bref pour per­mettre, dans la suite des temps, aux exploi­tants de se syn­di­quer et de reven­di­quer. Le fisc est presque une‘aussi belle chose que la Cen­sure.

Par­lez-nous du public.

Le public se com­pose d’hommes de tous âges et de tous sexes, qui ont été créés et mis au monde pour venir au cinéma. Il a lë droit de s’es­bau­dir, mais on lui refuse géné­ra­le­ment celui de faire une cible sur le pia­niste, même s’il joue trop sou­vent ses œuvres. Il doit rire bruyam­ment en voyant Cha­riot et tré­pi­gner de joie devant Dou­glas Fair­banks. Il doit aussi hur­ler de bon­heur quand le pauvre cher­cheur d’or a tué le ban­dit qui se cachait daus le ravin de la mort avec le bétail de la jeune

fille du ranch qu’il avait volé après avoir tué-le fidèle cow-boy, gar­dien du bar­rage et de la voie fer­rée, ce qui avait occa­sionné un acci­dent de che­min de fer, dont les vic­times em-nor­taient la moi­tié du tes­ta­ment convoité par le Masque aux yeux de feu, lequel était recher­ché par la police mon­tée pour avoir tué le mil­lion­naire dont la fille était amou­reuse du jeune ingé­nieur qui avait dû quit­ter sa mère, laquelle connais­sait le secret du Boud­dha mira­cu­leux enlevé dans les Indes et recher­ché par les fal­kirs.

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