Programme de 28 oct. à 1 nov. 1923



Livret de programme

Source: FelixArchief no. 1968#563

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YVETTE

VEDETTE

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La jeune fille et la jeune femme saine et simple, dis­tin­gué e, élé­gante et de bon ton: c’est Yvette Andreyor, une des phy­sio­no­mies les plus mar­quantes du cinéma fran­çais. Nous avons désiré pré­sen­ter à nos lec­teurs en un aperçu suc­cint cette artiste de talent qui connut le Ciné­ma­to­graphe à l'époque — pas bien loin­taine encore — où l'on fai­sait un tra­vail hâtif sans souci de soi­gner la mise en scèhe, et sans souci sur­tout de mettre en valeur la per­son­na­lité de l’in­ter­prète prin­ci­pal; les Amé­ri­cains nous ont appris depuis à ne point sacri­fier ces fac­teurs au scé­na­rio; les pro­duc­teurs d’Outre-Atlan­tique peuvent avoir exa­géré en misant trop sur l'Etoile et le luxueux décor: mais l’ex­pé­rience a démon­tré qu'ils n’avaient fait que s'aven­tu­rer un

peu trop sur la bonne voie. Depuis, en France

et par toute l’Eu­rope, on a com­pris que les « Cali­for­niens » avaient sou­vent vu clair....

Madame Yvette Andreyor est de celles qui ont déploré les dif­fi­cul­tés que ren­contrent les met­teurs en scène de son pays. Han­di­ca­pés dans leur pro­duc­tion par les dif­fi­cul­tés finan­cières, pour réa­li­ser des œuvres dont la richesse peut concu­ren­cer avec suc­cès les films d'Amé­rique.

Non que toute l’ac­ti­vité de notre héroïne se soit tou­jours tour­née vers l’art né de la Lan­terne

Mer­veilleuse; la scène fut son pre­mier champ d’ac­tion.

Prix de Comé­die du Conser­va­toire, classe de Lié­vain, M,u* Andreyor fut immé­dia­te­ment enga­gée par Gé-mier au Théâtre Antoine pour quatre années; elle y joua entre autres avec un talent gran­dis­sant L’En­fant sup­posé et L’Homme gui assa­sina.

Ses suc­cès aux feux de la rampe furent inter­rom­pus par la guerre. C’est dès ce moment qu’elle se donna com­plè­te­ment au ciné­ma­to­graphe, où déjà, depuis 1910, elle avait créé toute une série de drames, comé­dies et sketchs, sous la direc­tion de M. Léonce Per­ret d’abord, de l’abor­dant Pëuillade ensuite.

La Mai­son Gau­mont avait en effet fait appel à l’es­prit d’en­tre­prise et au talent de la jeune artiste qui fit par­tie de la dis­tri­bu­tion des films sui­vants réa­li­sés par Léonce Per­ret: Le Lys Brisé, L’Ame du vio­lon, L’Amour et l'ar­gent. Com­ment on les prend. Com­ment on les garde, Nanine femme d'ar­tiste, Bac­chus et Cupi­don, Le Haleur, Le Lien, Les Béquilles, No*re pre­mier amour. Le Bal­lon, L'En­gre­nage, Une Perle.

Celui qui devait nous émer­veiller par son ima­gi­na­tion insa­tiable à laquelle nous devons Pari-sette, Les Deux Orphe­lines et vingt autres bandes de longue haleine, l'at­ta­cha à sa for­tune pour

M*>» Yvette Andreyor et son déli­cieux bam­bin.


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Tu ne tue­ras point

Tôt privé de ses parents, le trap­peur fran­çais Gas­pard a poussé comme un rosier sau­vage et dans l’âme de ce sau­va­geon, deux fleurs sublimes se sont épa­nouies: l’amour de la Nature et de l’Hu­ma­nité.

Pour tous les enfants du vil­lage, il est « L’Oncle Gas­pard ».

Chaque année, pen­dant la sai­son hiver­nale, Gas­pard quitte le pays pour n’y reve­nir qu’au prin­temps avec une pro­vi­sion de peaux de bêts, pro­duit de ses chasses et fonds de ses res­sources, en atten­dant qu’une mine d’or qu’il a décou­verte lui donne, sinon la richesse, du moins l’ai­sance néces­saire pour épou­ser celle que son cœur a .«noisî.

Or, pen­dant v.​ner absence annuelle, un étran­ger, Ben­son, venu dans le pays pour y cher­cher de l’or, lui vole sa mine et sa fian­cée: sa mine, parce que’ Gas­pard avait oublié d’en faire enre­gis­trer ie titre de pro­priété; sa fian­cée parce que nul en ce monde ne peut être sûr du cœur d’une femme et que les absents en amour, ont tou­jours tort. Par bette double per­fi­die, cette âme droite, belle, pure jus­qu’à ce jour, se trans­forme: la haine s’en empare, elle devient d’une lai­deur effrayant, e et ne tend plus que vers un but: se ven­ger! Pen­dant sept ans, Gas­pard pré­pare, attend cette ven­geance; il ruine Ben­son, détruit peu à peu l’har­mo­nie de son ménage, et fina­le­ment, sus­cite une que­relle entre lui et une brute — que­relle en laquelle Ben-son fait usage d’une arme à feu et blesse son adver­saire, ce qui le fait condam­ner à la pri­son,

La femme de Ben­son étant morte, le Tri­bu­nal confie l’en­fant à Gas­pard qui se jure de faire payer au pauvre petit être les tor­tures morales que lui firent subir les parents de ce der­nier. Mais devant la confiance, la joliesse du ché­ru­bin, la belle âme du trap­peur refleu­rit à nou­veau, et il se prend à ché­rir comme son propre fils celui dont il vou­lait faire son souffre-dou­leur.

Grâce à sa bonne conduite, Ben­son, est libéré par anti­ci­pa­tion. Gas­pard l’ap­prend. Son déses­poir est indes­crip­tible. Donc, cet homme qui lui a déjà pris tout ce qu'il aimait au monde, va main­te­nant lui prendre celui qu’il aime plus que sa vie... Non, cela ne sera pas! Et une idée dia­bo­lique germe dans son cer­veau: Il cap­ture un loup, l'en­ferme dans sa cabane dont il a fait un piège, et l’af­fame en l’es­pé­rance que lorsque Ben­son tc-vin­dra...

Mais ce n’est pas Ben­son qui se prend au piège, c’est son petit, son amour.​Fou de dou­leur, il se pré­ci­pite dans la cabane, sauve l'en­fant et reste enfe­mér avec le car­nas­sier; ce, pen­dant que Ben-son, qui vient d’ar­ri­ver, apprend par son fils le ter­rible drame qui se déroule. Enfin, la porte s’ouvre pour livrer pas­sage à Gas­pard. 11 a vaincu là bêle, mais celle-ci lui a fait payer chè­re­ment celte vic­toire.

PRO­GRAMME DU 28 OCT. AU 1 NOV.

Mar­tha ....​FlotOW

Ouver­ture

Le cos­tume fémi­nin et l’Art antiek

Docu­men­taire

L’Ange gar­dien....M. Yvain

One step de l’Opé­rette "Là Haut”

Un Bon à Rien

Comé­die en 5 par­ties inter­pré­tée par Charles RAY

Pour­quoi hési­ter

Valse

Acker­mans

Tu ne tue­ras point!

Grand drame inter­prété par Lon Cha­ney, Alan Haie et Stan­ley Goe­thals

SEMAINE I

Le film se

VAfW

PRO­GRAMMA van 28 OCT. tot 1 NOV.

1. Mar­tha....​Flotow

Ope­ning­stuk

2. V. «uwenk­lee­dij en Kunst der Oud­heid

Oor­konde

L’Ange Gar­dien....M. Yvain

One step uit de ope­rette "Là Haut”

Een Niet­deug

Too­neeis­pel in 5 dee­len met Charles RAY in den hoof­drol

Pour­quoi hési­ter....​Ackermans

Valse

Gij zult niet doo­den!

Groot drama ver­tolkt door Lon Cha­ney, Alan Hale en Stan­ley Goe­thals

ROCHAINE

isa­tion­nel

PAUVRE MIDI­NETTE

Grand drame de

la vie Moderne

Le sang répandu par Gas­pard pour sau­ver le fils de son ennemi lave la souillure que la haine avait fait:> au cœur des deux hommes et le divin par­don s’échappe de leurs lèvres.

Gij zult niet doo­den

Gas­pard wacht gedul­dig op de eerste voort­breng­se­len van een door hem ont­dekte goud­mijn, want hoopt hij, zoo niet rijk. dan ten minste wel­va­rend genoeg te wor­den, om een zor­ge­loos leven te sli­j­ten aan de zijde van zijn hart-uit­verko-rene.

Een vreem­de­ling is even­wel in ’t land geko­men, op zoek naar goud, en deze deinst er niet voor terug Gas­pard én zijn groeve, én zijn aans­taande vrouw Ie ste­len.

Dub­bel getrof­fen, onder­gaat de tot heden toe gela­ten en lief­de­volle natuur van Gas­pard, een. alge­heele omme­keer. Dien Ben­son, die hem alles roofde wat hem aan het leven ver­bond, och I erve igl hij thans met zijn haat. Dit lukt em, en hij slaagt er in Ben­son door een gemeen 'ndi­vidu te laten aan­ran­den; Ben­son, zich in levens­ge­vaar wanend, gebruikt H vuur­wa­pen tol ver­de­di­ging, en de man stort neer, doo­de­lijk gewond. Dit be-teekent voor Ben­son lange jaren gevan­ge­nis.

Door smart over­mand, sterft zijn vrouw, en de recht­bank noemt Gas­pard als voogd van 1, un klei­nen zoon. In stilte legt deze den eed af dit onschul­dig schep­sel voor liet dooi zijn vader ver­richtte kwaad te doen boe­ten. Doch zoo • inge­no­men schi­jnt het ventje een nieu­wen bes­cher­mer te heb­ben gevon­den, zoo ver­trou­we­lijk en lief­de­vol kijkt het naar Gas­pard op, dat de laatste schqn­baar uit­ge­doofde lief­de­von­ken weer op-laaieu, en harts­toch­te­lijk bemint nu de trap­per dien knaap, hem omrin­gend met waar­lijk vader­lijke zor­gen.

Na zeven jaren wordt Ben­son uit de gevan­ge­nis onts­la­gen. Dan kiemt een dui­velsche gedachte in Gas­par, dors­tig naar wraak.

Hij vangt een wolf, sluit hem op, laat het beest dagen zon­der eten, in de hoop dat Ben­son terug-keer­cud...

Doch niet Ben­son, wel de kleine jon­gen, heel zijn liefde en zijn levens­rede is in den val­strik geval­len. Als dol, -snelt Gas­pard naar het hok, redt het kind uit de klau­wen van het ondier, en sluit zich op met den razend gewor­den wolf. Intus-scheri is Ben­zon ter­plaatste geko­men, ver­neemt het gebeurde uit monde van zijn zoontje. Nu opent zich ein­de­lijk de deur, en de trap­per ver­schi­jnt. Den wolf heeft hij neer­ge­veld, doch niet zon­der ’n onnoem­lijk gevecht. Zoo stortte hij zijn bloed om hot leven van zijn vijan­d’s zoon te red­den, stil­lend de gloeiende haat in de har­ten van beide man­nen. En hot god­de­lijk ver­ge­ving­swoord komt hun op de lip­pen...

.“»"W

Impri­me­rie du Cen­tra. 2fi. Rem­part Kip­dorp.


l'éla­bo­ra­tion de divers drames, parmi les­quels il faut citer:

Le Drame;

-sui­virent: Les Cio • ches de Pâque, Le Mort vivant, La Fille du Mar­grave, Quand les feuilles tombent Les Yeux ouverts.

Sous le joug, lin obus sur Paris avec Henri Fer­court, L'Oc-ddent avec d’Au­chy,

L’En­gre­nage avec Moriaud.

Puis Léonce Per­ret encore vit reve­nir à lui son inter­prète pré­fé­rée et lui four­nit l’oc­ca­sion de s'em­ployer dans La Conquête d'Au­ré­lia,

L'Au­tomne du cœur,

Le Tra­fi­quant, Un mariage au cinéma, La cure de soli­tude, L’Er­mite, Mar­qui­sette et Trou­ba­dour.

A par­tir de ce moment perce de façon plus déci­sive la per­so­na­lité de notre vedette, en tant qu’in­ter­prète ciné­ma­to­gra­phique. Tour à • tour avec Robert, Bour­geois et Ch. Bru­guet, puis avec Feuillade encore ou Rasel, enfin sous la direc­tion de L. Prieur, Moriaud, Henri Fes­court et Monca, Yvette Andreyor crée toute une série d’hé­roïnes

Scènes de divers films dont le pre­mier rôle est tenu par notre vedette Yvette Andreyor j on re mar­quera la finesse du pro­fil et la pureté des traits de l'ar­tiste, qui porte avec un charme égal la robe d’in­té­rieur et les souples toi­lettes de bal.

dans de grands films à suc­cès. Cette période de 1913 à 1922 nous apporte d'abord trois drames poi­gnants avec Robert, où l’ar­tiste dont la car­rière fait l’ob­jet de cet article, se dis­tingue et conquiert une place en vue dans les tous pre­miers rangs des artistes fran­çais.

Ce sont: Satan, Au Pays de la Mort et Le Reve­nant. Après Fas­ci­na­tion, de Bour­geois, Feuillade, est heu­reux de s'at­ta­cher le talent de l’étoile, qui triomphe de Remem­ber, Fille d’Eve et Le Double Jeu. Judex, Le Ban­deau sur les Yeux, La Figure de Liby, Herr Dok­tor, Deser­teur, Le Double, La Nou­velle Mis­sion de Judex, c’est une nou­velle série de Feuillade, cause de suc­cès pour tous les artistes de la très homo­gène troupe de fer­tile créa­teur fran­çais, et où

au public des théâtres pari­siens, plu­sieurs créa­tions impor­tantes.

Jean Tou­lout et notre vedette dans Roi de Camargue.

Yvette Andreyor et Jean Tou­lout dans La Nuit du 7J.

notre vedette réa­lise les types les plus divers et les mieux com­pris.

Nous ne conti­nue­rons pas cette fer­ti­dieuse énu­mé­ra­tion, qui groupe encore La Mai­son d’Ar­gile, Mathias San­dorf et mainte autre remar­quable pro­duc­tion. L’im­mense tra­vail fourni par Yvette Andreyor en ces dix der­nières années ti’en consti­tue pas ’moins un curieux bagage, dont peu d’ar­tistes peuvent s’-enor­gueuillir. Qu’tfn se rende compte sur­tout de l'ef­fort fourni par cette mer­veilleuse inter­prète, qui dans de mau­vaises condi­tions de tra­vail mit son cœur, sa sen­si­bi­lité au ser­vice d’œuvres si diverses.

Depuis la Sai­son der­nière, Yvette Andreyor, artiste de. race, semble vou­loir reve­nir prin­ci­pa­le­ment au théâtre.

Enga­gée au théâtre natio­nal de l’Odéon, elle vient d’y jouer avec le plus grand suc­cès (toute la cri­tique fut des plus élo­gieuses). Les Fruits défen­dus, de Gus­tave Féry, La Bataille, de Pierre Fron-daie, d'après Claude Far­rère, Elmire de Don Juan, Les Dieux ont soif, d’Ana­tole France.

Pour cet hiver enfin, Yve­tie Andreyor don­nera

Rien n’égale l'ac­ti­vité de le talen­tueuse artiste, si ce n’est ses qua­li­tés scé­niques, et cette émo­ti­vité qui fait d'elle une des plus inté­res­santes vedettes théâ­trales et ciné­ma­to­gra­phiques fran­çaises. D’un charme et d'une beauté remar­quables, Yvette Andreyor est douée d’une nature sen­si­tive et d’un esprit déli­cat autant que cultivé. Sou­vent c’est aux côtés de son mari — Jean Tou­lout, dont nous nous sommes plu à sou­li­gner le talent dans un pré­dé­dent numéro de notre maga­zine — que notre vedette a triom­phé sur la scène où à l'écran: il est peu d’exemples d'ar­tistes .unis par d’in­dis­so­lubles liens, pos­sé­dant tous deux d'aussi remar­quables qua­li­tés de natu­rel, de dis­tinc­tion native et d’émo­ti­vité que Tou­lout et Yvette Andreyor.

MÀR­NIX.

Yvette Andreyor dans Roi de Camargue,

La réha­bi­li­ta­tion du film poli­cier

Il y a, enfin, un petit fait nou­veau, tout nou­veau, en raveur du cinéma. Un voleur, s’étant collé un masque sur la figure, a fait irrup­tion dans une* étude d’huis­sier, le revol­ver à la main. Il a crié, selon la meilleure tra­di­tion ciné­ma­to­gra­phique:: « Haut les mains I » Et il se figu­rait, dans sa can­deur naïve, que les quelques braves gens qu’il trou­vait devant lui allaient immé­dia­te­ment obéir à ses ordres.

Pauvre imbé­cile de voleur! Les petits clercs de ll’huis­sier lui ont ri au nez, ont ri de son masque et de son « Haut les mains 1 » Us lui ont crié: « Mon vieux, tu ne nous fait pas peur avec ton masque. C’est du cinéma. Nous avons déjà vu ça avec Dou­glas Fair­banks. C’est toi qui va lever les mains. C'est toi qui va' aller tout de suite au poste. Allez Pas d’ob­ser­va­tion. »

Le ban­dit benêt est en -pri­son, grâce au cinéma.

Mau­rice PRAX (Le Cinéma)

—MICHEL MAT­THYS — --16, Rue de Stas­sart, BRUXELLES Télé­phone: 153.92

PIA­NOS FEU­RICH, RONISCH, GEYER et BU LOW


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La Leçon de Cinéma

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M. Her­mans Gré­goire est un des jeunes, des très jeunes écri­vains sur qui Ha lit­té­ra­ture belge, dite d’ex­pres­sion fran­çaise, fonde les plus légi­times espé­rances. Ses débuts sont enco­jre récents. Ren­tré de la guerre, qu’il fit en Afrique, avec un roman d’un charme à la fois neuf et péné­trant: « Le Feu dans la Brousse », il a eu la chance de voir pri­mer cette pre­mière œuvre au concours lit­té­raire orga­nisé, en 1921, par la « Renais­sance d’Oc­ci­dent », une des meilleures revues de chez nous.

L’ar­mée sui­vante, une pièce de lui: «Haya», ins­pi­rée éga­le­ment par la vie colo­niale, fut jouée à Paris, par la troupe de la Chi­mère, sur la sco­rie des Champs Ely­sées, et comme la cri­tique belge avait salué le roman­cier, la cri­tique fran­çaise, d’en­thou­siasme, salua le drama» turge. Cette année, enfin, après une brève et labo­rieuse retraite, M, Her­man Gré­goire a publié, coup sur coup, deux romans qui confirment sa jeune maî­trise. Dans le pre­mier: «Ma-kako, singe d’Afrique », il semble dire adieu aux pay­sages loin­tains qui, un ins­tant, l’en­chan­tèrent; dans le second: « La Leçon de Cinéma », il pénètre d’em­blée, lui, l’évadé des tro­piques, l’amant de la vie sau­vage et libre, dans ce que notre monde « civi­lisé » offre de plus com­plexe et de plus inédit: la vie du sep­tième art. C’est ce livre que je vou­drais faire connaître et ajmer par les lec­teurs de « Ciné-Revue ».

Il y a quelques jours, par­lant du cinéma, qu’il appe­lait « l’école des femmes », M. Emile Vuiller­moz écri­vait dans le « Temps »:

« L’ac­teur et sur­tout l’ac­trice du cinéma — géné­ra­le­ment plus sen­sible, plus vibrante et plus obser­va­trice que son com­pa­gnon — repré­sentent dans notre civi­li­sa­tion contem­po­raine up type d’hu­ma­nité inédit. T .a conver­sa­tion d’une femme de théâtre est géné­ra­le­ment un peu trop spé­cia­li­sée. Celle d’une jeune pre­mière de cinéma est infi­ni­ment plus riche et plus impré­vue. Cette gra­cieuse ingé­nue, qui a la fra­gi­lité d’un bibe­lot pré­cieux qu’on ne doit sans doute jamais sor­tir de sa vitrine, vous stu­pé­fie en vous racon­tant avec une par­faite sim­pli­cité ses innom­brables tra­ver­sées, ses sou­ve­nirs du Maroc, de la Tuni­sie, de l’Egypte, de l’Amé­rique et du Japon. Elle connaît tous les pay­sages de France. Sa mémoire est un mer­veilleux livre d’images, qu’on ne se lasse pas de feuille­ter. »

Si ces lignes ne dataient d’hier, on croi­rait que M. Her­man Gré­goire s’en est servi comme d’un point de départ pour écrire sa « Leçon de Cinéma ». Ce qu'il nous raconte, en effet, c’est l'his­toire de Clara Béryl, une jeune pre­mière de l’écran. Mais à confron­ter les lignes ci-des­sus de Vuiller­moz et le livre de M. Her­man Gré­goire, on mesure d’un coup les ambi-"

itions, plus hautes, de ce der­nier. Le roman­cier a su résis­ter à la ten­ta­tion de pro­me­ner sa Clara Beryl dans « les plus beaux sites de l’Eu­rope entière ». Il n’a pas fait un recueil d’images conven­tion­nelles, ce qui eût été d’un attrait trop facile et trop vul­gaire. « Le ciné» ma, dit-il, c’est la syn­thèse ». Il y insiste. Cette idée revient constam­ment sous la plume. Il est moins essen­tiel, pour le sep­tième art, de dérou­ler sous -nos yeux les mul­tiples aspects de la vie, que .d’ex­pri­mer la vie elle-même, et

Voici encore une photo d'un attrait par­ti­cu­lier, prise au cours des prises de vues de “Les Dix Com­man­de­ments On voit ici Cecil B. de Mille et l'au­teur du scé­na­rio Jean-nie Moc­pher­son expli­quant à Léa­trice Joy ce qu'on attend d'elle. Les trois per­sonnes ont pris place dans l’as­cen­seur ui doit les trans­por­ter à 200 pieds de hau­teur; l'écha­fau-age a été dressé au haut de la nou­velle église de San Fran­sisco d'où l’on conduit les opé­ra­tions de prise de vues.

l'amour, et la mort, ces éter­nels motifs de l'exal­ta­tion des poètes, en quelques gestes pré­cis, syn­thèse de tous les gestes humains. Voilà l’épine dor­sale de l’in­trigue ima­gi­née par M. Her­man Gré­goire. Voilà la leçon de cinéma, telle que son héros, Ger­main Fabrice, ren­seigne à Clara Beryl. N’al­lez pas croire, tou­te­fois, que la « Leçon de Cinéma » soit un roman aride, par­semé de consi­dé­ra­tions phi­lo­so­phiques et esthé­tiques. C’est, au contraire, une œuvre vivante et mou­ve­men­tée, comme le monde tout neuf dont elle s’ins­pire.

Ger­main Fabrice, homme volon­taire et mesuré, -habi­tué à domi­ner les autres, parce qu’il ne se livre jamais à per­sonne, et trou­vant une âpre volupté dans l’exer­cice de son

de sa domi­na­tion. S’il a pu vaincre ses ins­tincts, il n’a pu vaincre ceux des autres. Entre Falco et Chris­tiane, amants heu­reux, il reste l’en­fant de la morte...

« Mais l’es­sen­tiel, c’est qu’ici la vie recom­mence avec un poids très lourd de sou­cis maté­riels pour faire équi­libre aux ten­ta­tions mau­vaises, aux appels de l’in­fini. »

Sans doute, un chant mor­tel s’élève de la « Leçon de Cinéma ». 11 s’y mêle, néan­moins quelques pures incan­ta­tions à la vie et • à l’amour.

Et puis, j’ai très •incom­plè­te­ment résumé, je-le sens bien, ce beau livre. En ai-je seule­ment rendu les grandes lignes? Une œuvre comme-celle-là, faite d’ana­lyse sub­tile, ne se peut racon­ter sans qu’on la tra­hisse.

Et je n’ai pas encore dit que M. Her­man-Gré­goire, mêlé quelque temps, je le sais, au monde du ciné, en a saisi les gran­deurs et les peti­tesses, qu’il nous fait péné­trer, à la suite de scs héros, dans un stu­dio belge, « l’un des plus beaux stu­dios d’Eu­rope », et qu’il décrit.

pou­voir, est venu au cinéma par hasard. Il y emploie ses qua­li­tés, et y ayant retrouvé Chris­tiane, la maî­tresse tou­jours sou­mise, qui ne peut plus rien lui don­ner, car ce pétris­seur de femmes l’a mode­lée à l’image qu’il a voulu, il s’in­té­resse à Clara Beryl, fraîche et d’une matière plus souple. Il veut que Clara réa­lise à l’écran l’image la plus haute de la pas­sion. Pour cela, il l’éduque patiem­ment, usant à son gré de l’em­prise qu’il a bien­tôt sur elle. Chris­tiane, répu­diée peu à peu,’fuit avec Pas­cal Falco, le jeune ami de Fabrice. Clara, qui eut un enfant de Falco, ne regrette pas ce der­nier.

N est-elle pas amu­saate aussi cette photo de Agnès Ayres, et son chien Pol-Pol, un artiste ciné­gra­phique ayant . déjà tait ses preuves et qui figure dans un pro­chain film sorti des stu­dios Lasky. On le voit ici, blessé a l'ceil, et soi­gné avec sol­li­ci­tude par sa gra­cieuse maî­tresse.

tout envoû­tée qu’elle est par Ger­main. Celui-ci regrette sour­de­ment Chris­tiane. Il se domine pour­tant, .et conti­nue l’édu­ca­tion de Clara. La jeune femme, docile et bien­tôt par­faite, attend vai­ne­ment l’amour qu’elle espère en échange de sa sou­mis­sion. Désir confus de domi­ner à son tour le domi­na­teur qui se sera aban­donne. Désir de femme... Tout cela se ter­mine ‘en tra­gé­die. Clara, pour avoir trop bien joué la mort, et avoir trop bien écoulé la « leçon de cinéma », finit par se sui­ci­der. Ger­main est tué en duel par Falco. Le domi­na­teur est vic­time

en pas­sant, dans la forme alerte qui lui est par­ti­cu­lière, quelques par­faits pay­sages de chez nous. -.

« Le cinéma, c’est la syn­thèse. Oubliez la leçon de cinéma », conseille-t-il. à ceux qui seraient ten­tés de jouer les Ger­main Fabrice, à col­lés qui pour­raient souf­frir comme a souf­fert Clara Béryl. La recom­man­da­tion est inutile, dite d’ailleurs sur le ton nar­quois. Mais tous ceux qui aiment les lettres, la jeu­nesse et l’art nou­veau, ceux-là écou­te­ront avec plai­sir la « Leçon de Cinéma »... FRED.

MICHEL MAT­THYS Auto-PI«no» OUCA­NOLA, PHI­LIPPS, Rou­leaux

16, Rue de Stas­sart, BRUXELLES Téiéph.: 153.92 PHI­LIPPS, avec repro­duc­tion du jeu de l’ar­tiste


J/oooooooooeoooooo

. Ce que nous ver­rons sur l'écran

v\OOOO­flOOOOOOOOOOOO­dO­DOOOOOOOOOOOOO­QOOOOOOr

Le Chant de l’Amour triomphent

pVoo­pooooooooooo ooooo­qop oooooooooooooo/ro ooo­Qooooooooooooeooooooooooooooo­tioo 0900000000000000 QOOOOOOO/îS 0000000000 0000 0 000 000 0 OOOOOOOOOOOOOOV­Sy­JoOOOO­Q­QOOP­QOO­QOO00OOOO­QOOOOOOOOO O000 000G

C’est à Tour­gue­neff, l’au­teur des « Fumées » et des « Vierges », qu’est emprunté Je scé­na­rio de cette oeuvre, tout empreinte d’qne étrange poé­sie, où se cotoyent l’es­prit semi-moye­na­geux et mys­tique de notre Renais­sance et les mys­té­rieuses sciences en hon­neur dans le proche Orient.

Com­me' les arts, les mœurs et l’ar­chi­tec­ture moresques, arri­vés à un haut degré de peroù les effets de contre-jour, les clair-obs­curs, les scènes au clair de lune, sont ren­dus avec une vigou­reuse net­teté.

Du temps de la Renais­sance ita­lienne, Mu-zio et Fabio, deux jeunes gens de la haute noblesse, vivaient à Fer­rure. Ils étaient unis par les liens de la plus cor­diale ami­tié et pas-( saient tout leur temps ensemble. Alors que Fabio s’adon­nait à la pein­ture, Muzio était

Chez le comte de Fer­rare,

fec­tion, impo­saient leur empreinte sur la glaise encore mal­léable de notre civi­li­sa­tion nais­sante d’alors, ainsi l’âme simple, mais assoif­fée de rêves, des plus raf­fi­nés même, subit aisé­ment ’em­preinte de la poé­tique fan­tai­sie levan­tine.

Le « Chan.t,e l’Amour 'triom­phant » nous fait véri­fier une fois de plus ce fait. Dans des décors impres­sion­nants, d’une splen­deur sobre pour­tant, se déve­loppe l’ac­tion du drame qui se situe en grande par­tie, dans la Fer­rare du XVIe siècle- Les inter­prètes char­gés des .rôles prin­ci­paux, ont senti et exprimé avec jus­tesse les per­son­nages incar­nés; ce sont MM. Jean Angelo, Roila Nor­man, Mme Kovanko et M. Jean d’Yd.

Avant de retra­cer à grands traits les phases de l’ac­tion, ren­dons aussi jus­tice à l’opé­ra­teur qui nous pré­sente une photo d’un beau relief,

un musi­cien accom­pli, et l’amour des arts contri­buait à conso­li­der davan­tage encore, si pos­sible, la cor­dia­lité de leurs rap­ports.

Or, le sort voulu qu’ils s’éprissent, l’un et l’autre, de Vale­ria, jeune fille d’une .beauté remar­quable et dont la vertu était légen­daire dans toute la pro­vince. Us s’avouèrent mutuel­le­ment leur pas­sion et jurèrent, sur la croix, que si l’un d’eux avait le bon­heur de conqué­rir le coeur de Valé­ria, l'autre s’in­cli­ne­rait en silence, sans que cet évé­ne­ment put atteindre en rien la pureté de leur ami­tié. Long­temps ils firent en vain la cour à la jeune fille, qui avait de la sym­pa­thie pour tous les deux et qui n’ar­ri­vait pas à 'dis­cer­ner l equel d’entre eux elle pré­fé­rait. Sur les conseils de sa mère, elle finit par .accor­der sa main à Fabio. Dès qu’il eut' appris sa déci­sion, Muzio ven­dit ses terres et tout ce qu’il

pos­sé­dait, et s’em­bar­qua à des­ti­na­tion des pays loin­tains et peu Connus dont l’exo­tisme le ten­tait. Au moment de mon­ter à bord du1 bateau, il embrassa cor­dia­le­ment son ami et lui dit:

— Sois heu­reux, mon cher Fabio. Quant à moi, je ne revien­drai pas ici tant que je n’au­rai pas réussi à vaincre com­plè­te­ment mon amour...

Quatre ans s'écou­lèrent ainsi. Fabio et Valé­ria avait créé un foyer char­mant, et le moindre nuage de dis­sen­sion n’était jamais venu assom­brir leur exis­tence. Et, sans pré­ve­nir per­sonne, Muzio appa­rut sou­dain à Fer­rare. De ses voyages, il avait raporté une étrange façon de se vêtir et avait ramené un ser­vi­teur hin­dou qui était muet, mais dont lé regard avait une acuité et une force d’ex­pres­sion extra­or­di­naires. Fabio fut très heu­reux de revoir son ami et l’in­vita à venir habi­ter le pavillon qui se trou­vait dans le parc immense qui entou­rait sa mai­son. L’ap­pa­ri­tion de Muzio apporta un trouble sin­gu­lier dans l’at­mo­sphère pai­sible de la demeure de

Le rêve de Valé­ria.

Fabio et de Valé­ria... Avec le concours de son domes­tique étran­ger, qui était ini­tié à tous les mys­tères des sciences occultes, Muzio mon­tra à ses amis des choses tel­le­ment sur­na­tu­relles, que la jeune femme prit peur et se' demanda s’il n'avait pas renié la reli­gion chré­tienne pour adhé­rer à' une de ces castes, mys­té­rieuses que l’on disait exis­ter en Orient. Pour dis­si­per le malaise qui s’était créé entre eux et pour rap­pe­ler l’agréable cor­dia­lité de leurs rela­tions de naguère, elle lui demanda s’il conti­nuait à s’oc­cu­per de musique. Sans se faire prier, Muzio se fit appor­ter par son ser­vi­teur indien un vio­lon bizarre, très dif­fé­rent de ceux que l’on fabri­quait en Ita­lie, Et, d’un archet savant, il exé­cuta une mélo­die orien­tale qui rem­plit là pièce de sono­ri­tés mer­veilleuses et fit. naître dans l’âme des audi­teurs des sen­sa­tions pro­fondes, jusque là incon­nues.

— Quel est cet air? demanda Fabio étonné.

— On me l’a ensei­gné dans Elle de Cey­lan. U s’ap­pelle « Le Chant de l’Amour triom­phant ».

Pen­dant les nuits qui sui­virent, on enten­dit

Muzio excë­cute u Le Chant de l'Amour triom­phant „.

sou­vent Muzdo rejouer cette musique enchan­te­resse. Et toutes les fois, Valé­ria était la proie de songes étranges qui la trou­blaient pro­fon­dé­ment et qu’elle se refu­sait à racon­ter à son mari, Une anxiété inex­pli­cable s’était sub­sti­tuée au calme bon­heur qui avait jusque là régné dans cette demeure. Or, une nuit, Fabio constata que, sub­ju­guée par une force mys­té­rieuse, Valé­ria avait quitté sa chambre pour se rendre au pavillon de Muzio, A son tour, il se pré­ci­pita dans le jar­din et ren­con­tra, dans une allée, son ami qui .mar­chait droit devant lui sans paraître rien entendre, ni rien voir, comme si tout son être obéis­sait seule­ment aux ordres impé­rieux d’une pas­sion sur­hu­maine, Fabio crut entendre à nou­veau les accents du «Chant de l’Amour triom­phant ». et poi­gnarda Muzio dans un accès de jalou­sie furieuse. Muzio était mort.

Mais voici qu’obéis­sant à des rites d’un mys­ti­cisme exo­tique, son ser­vi­teur muet se livra sur le cadavre à des pra­tiques de la magie occulte et réus­sit à lui insuf­fler assez de vie pour que le mort quit­tât lui-mème la mai­son et se mît à che­val. Muzio par­tit sans que per­sonne se dou­tât du drame ter­rible qui s’était déroulé dans la nuit.

Nul ne sut jamais vers quelle des­ti­née le ser­vi­teur hin­dou avait emmené le cadavre de son maître, ni où il l’avait enterré...

Le charme étrange qui s’était exercé sur Valé­ria se dis­sipa aus­si­tôt et, petit à petit, la vie des époux reprit son cours habi­tuel. X.

Muzio et son domes­tique rendent visite à Fabio et Valé­ria.


Pour­quoi aimons-nous par­fois à nous éva­der du temps où nous vivons, pour nous trans­por­ter par l'ima­gi­na­tion aux temps anciens — lau­da­tores tem­po­ris acti — jugeant tou­jours que notre époque ne vaut que les > années d’au­tre­fois?

Pour­quoi?

Est-ce une mani­fes­ta­tion de ce sen­ti­ment si com­mun à l'hu­ma­nité qui sou­pire tou­jours après quelque chose d'autre, espoir que ce qui vien­dra sera meilleur que ce qui est, regret que ce qui est soit moins bon que ce qui a été?

La vie de bohème nous trans­porte ainsi dans le Paris du milieu du siècle passé, si dif­fé­rent du Paname d’au­jour­d’hui et dans ce quar­tier latin jadis si débraillé, plein de chan­sons et de rires, et aujour­d’hui, calme et grave, un quar­tier latin en lunettes d'or ou d'écaiile, pen­ché sur des livres de sciences.

Ce soir-là, veille de Noël, la man­sarde était sans feu. Mar­cel, le per­intre, et Rodolphe, le poète, le pre­mier devant son che­va­let qui sup­por­tait une toile com­men­cée, l’autre devant sa table char­gée de vieux bou­quins, de pape­rasses et de feuilles blanches cher­chaient l'ins­pi­ra­tion qui ne venait pas. On dit pour­tant, que les Muses aiment les man­sardes nues et froides. Serait-ce là un de ces lieux com­muns, de ceux que nous a lais­sés le vieux roman­tisme?

— Ah! s’écria sou­dain Mar­cel, cette mer rouge — il pei­gnait le pas­sage de la Mer Rouge où Moïse noya l’ar­mée des Pha­raons — cette mer rouge est froide et gla­cée comme une mer arc­tique, ou plu­tôt comme le cœur de Musette, la traî­tresse.

— Et moi, répli­qua Rodolphe, je vois, dans le ciel gris, la brume qui monte et g’épand comme un voile de fumée. Tan­dis que notre che­mi­née est veuve de toute braise.

— Et qu’il gèle.

Le peintre Mar­cel dans sa man­sarde.

— Com­ment faire?

Brû­lons ma « Mer Rouge ».

— Quoi 1 ce chef-d’œuvre? Non. Plu­tôt, tiens, j’ai là dans mes tiroirs mon drame en cinq actes, que la mai­son de Molière a refusé, l'im­bé­cile.

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Rodolphe.

alors que ce serait le suc­cès...

— La gloire...

Et les deux amis se mirent à jeter au feu l’un après l’autre ces actes où le poète avait mis toute son âme.

En ce moment arri­vèrent, en même temps que Col­line, le doux pion mar­chand de grec, et Schau­nard, le musi­cien, deux gamins de Paris, qui dépo­sèrent sur la table es vic­tuailles, des bou­teilles, des cigares, et près de la che­mi­née, des bûches de sapin, pro­messes de belles et rouges flam­bées de fête.

— D'où nous vient cette abon­dance? inter­ro­geaient les deux artistes.

— D’An­gle­terre, répon­dit

Schau­nard. Oui, mes enfants, l’An­glais n’est plus notre ennemi héré­di­taire. Aujour­d’hui du moins nous lui devrons la vie. Voici: un milord anglais me fit venir il y a trois jours et me dit: « Vous êtes musi­cien; jouez devant mon

— Schau­nard, déclara Mar­cel, tu est vrai­ment un grand musi­cien.

— Et Momus, le meilleur gar­go­tier du globe, conti­nua Col­line.

— Allons donc, par­tons 1

— Pour la gloire et pour l’amour 1

— J’en­rage, pro­testa Rodolphe. Mais il faut que je finisse ma chro­ni­quç pour le « Cas­tor » quelques lignes encore, et je vous rejoins.

Et tan­dis que la troupe joyeuse des­cen­dait en chan­tant vers la rue d’où mon­tait une rumeur de fête, Rodolphe se ras­sit devant sa table, éclai­rée de la flamme vacillante d’une chan­delle.

Allons, tra­vaille, chro­ni­queur! Fais ton métier d’amu­seur. Tu as vendu ton corps et ton âme à la lit­té­ra­ture, tu es pauvre, tu es triste, tu sens venir les rides, qu’im­porte, il faut que tu cherches dans ton cer­veau et dans ton cœur de quoi inté­res­ser le bour­geois ou la pipe­lette. Tra­vaille. Creuse ton âme, épuise ta pen­sée, ima­gine des choses loin­taines, crée du rêve, le lec­teur attend.

Rodolphe son­geait.

Cette rumeur loin­taine qui défer­lait jus­qu'à la fenêtre de sa man­sarde, de quoi était-elle faite? De cris de joie,

de cris de haine, de ser­ments d’amour, de sou­pirs et de plaintes. AhI ce Paris que le poète veut rendre dans ses vers et ses proses, quel être mys­té­rieux et com­plexe, quel monde!

Sou­dain un doigt timide frappa la porte.

Une jeune femme entra, un peu essou­flee, chan­ce­lante, sa chan­delle éteinte et une clef à la main.

— Par­don, mon voi­sin, dit-elle, si je vous dérange. Je suis dans la misère.

Le poète s’em­pressa:

— Entrez donc, madame, entrez, je vous en prie. Mais vous chan­ce­lez, seriez-vous souf­frante?

Col­line.

endant trois jours, j'em­plis de ma musique la plus insi­nuante les oreilles du vola­tile qui ne vou­lait pas mou­rir.

per­ro­quet jus­qu’à ce qu’il meure». Drôle d'idée, me ois-je.

liante les oreilles du vola­tile qu Heu­reu­se­ment, ma grâce a tou­ché la ser­vante, et le per­sil sut per­sua­der à Jac­quot que Plu­ton l’ap­pe­lait aux demeures pro­fondes. Et voilà. Jac­quot est mort.

— Vive Jac­quot!

— Et l’or de Milord qui nous vaut ce fes­tin.

Déjà, le poète et le peintre débal­laient les vic­tuailles, débou­chaient les bou­teilles, quand Schau­nard pro­testa

— Eh quoi! sou­per chez soi, la veille de Noël! Lais­sez plu­tôt toute cette manne pour les jours de détresse. Une veille de Noël, quand tout Paris est dehors, quand les étu­diants font bom­bance avec les gri­settes et que tout le quar­tier latin renifle avec délices les par­futns divins des bou­dins et des fri­tures... Non, non! C'est chez Momus que nous irons sou­per. Je vous invite tous.

Cbau­nard.


— Non, non, sou­pira-t-elle, six étages, une échelle... et elle s'éva­nouit dans les bras de Rodolphe qui la fit asseoir près du feu.

— Mon Dieu! c'est le froid, dit-il comme elle rou­vrait les yeux. Un doigt de vin. Oui, voilà, ça ira mieux tout de suite. Cet hiver, ça vous glace. Et l’es­ca­lier est bien­raide. Oui, ne par­lez pas. Repo­sez-vous. Non, non, vous ne me déran­gez pas. Est-ce qu’une appa­ri­tion char­mante com­me'vous êtes peut déran­ger un poète. Tenez, j'étais là, me creu­sant la tête pour trou­ver des choses, des choses, à mettre dans les jour­naux pour amu­ser le public. Ça n’al­lait pas. Rien ne me venait. On entend dehors les bruits de la fête du quar­tier latin et je son­geais à mes amis qui sont par­tis.

— Vous irez les retrou­ver.

Elle se remet­tait main­te­nant et sou­riait aux pro­pos un peu inco­hé­rents de Rodolphe. Ses joues pâles avaient repris quelque cou­leur. Ses grands yeux sem­blaient lumi­neux et pro­fonds. Rodolphe la regar­dait et sou­riait lui aussi.

— Et vous êtes venue.

— Pour vous deman­der du feu, mon voi­sin.

— Sans doute. Oh I je vous connais un peu voi­sine, un tout petit peu, pas assez à mon gré. Moi, tenez, je suis poète. J’écris. Je chante. Je vis ainsi, joyeux dans ma man­sarde, parce que j’ai pour com­pagne la muse qui me trans­porte en des Espagnes, où sont les châ­teaux les plus beaux, en des Eldo­ra­dos, où sont les ors les plus riches, en des Cythères, où sont les amours les plus douces. Je le croyais du moins jus­qu'ici. Nous autres, poètes, nous sommes un peu des fous, dit-on, et nous nous çon­ten­tons sou­vent des viandes creuses que nos ima­gi­na­tions nous servent. Mais depuis que vous êtres entrée ici, il me semble, voi­sine, que tout cela n’est plus rien que ma muse me don­nait. Vous êtes entrée. De votre pre­mier sou­rire vous m’avez conquis. Et vous, dites-moi...

-- Je suis Mimi. C’est ainsi qu'on m'ap­pelle, bien que mon véri­table nom soit Lucie. Ma vie est simple et claire. Je n’ai pas de famille. Je vis ici, dans la man­sarde voi­sine de la vôtre; je tra­vaille du matin au soir; je brode sur la soie des lis, des roses, des guir­landes, du prin­temps, du rêve. J’aime toutes les choses char­mantes, gra­cieuses, qui parlent, de chi­mère et de songe, le prin­temps, les fleurs, les oiseaux, la brise qui passe sur les toits, la pluie même quand un rayon de soleil l’ar­gente, tout cela qui étreint l'âme et tire du cœur les sou­pirs tendres et des yeux les larmes douces.

. — Oh! made­moi­selle!

— Je suis folle. Je vis tou­jours seule, entre les murs de ma cham­brette. tout près du ciel. Par­fois ma fenêtre est fleu­rie, une touffe d’œillets, le muguet de mai qui parle de rêves d’amour, la vio­lette au cœur par­fumé, une branche de lilas rap­porté d’une après-midi à Meu­don. Et je rêve, je rêve, je rêve.

— De celui qui vien­dra.

— De celui qui vien­dra, oui, je rêve de celui-là que j’ai­me­rai et qui m’ai­mera.

— Dites, vou­lez-vous...? En vous voyant entrer tout à l'heure dans ma chambre, en vous regar­dant main­te­nant toute blanche et rose, et sou­riante, il me semble que c’est ma jeu­nesse que je revois, ma jeu­nesse aux rêves exal­tés, mon prin­temps claire aux fleurs éblouis­santes, c’est l’ivresse de mes vingt

ans, c'est l'es­pé­rance ailée qui plane dans le ciel bleu, c’est la foi, c'est l’amour. Dites, vou­lez-vous que je sois celui-là qui vien­dra? Dites Mimi, douce Mimi?

— Déjà! mais vos amis vous attendent chez Momus, pour le réveillon de Noël. Si j’al­lais avec vous...

— Viens donc. Mimi, en route pour la Bohême. M’ai­me­ras-tu?

— Je t’aime.

Et les deux jeunes gens des­cen­dirent vers la rumeur de fête du quar­tier latin, où cha­cun avec sa cha­cune s’en allait chan­ter l’al­lé­gresse du réveillon.

(A suivre.) Jean BLAISE.

Echos et Nou­velles

Encore un globe-trot­ter

Un direc­teur de cinéma anglais, dérouté sans doute de l'ex­ploi­ta­tion, vient de quit­ter Man­ches­ter pour faire le tour du monde à pied. On lui a prêté un appa­reil de prise de vues et son capi­tal ori­gi­nal consis­tait en un penny qui lui a été remis, lors de son départ, par le pre­mier magis­trat de la ville. Il se pro­pose de tour­ner des bouts de films pit­to­resques tout le long de sa route. Quelques-uns pris pen­dant la tra­ver­sée* pédestre de l'An­gle­terre ont d’ailleurs déjà obtenu un grand suc­cès sur les écrans bri­tan­niques.

Culture de Perle»

D'après notre consœur Filma:

Enten­dez plu­tôt: Une jeune et fort jolie Etoile ren­dit un jour visite, à son domi­cile, à un met­teur en scène. Celui-ci homme de goût, très cultivé (il en est quelques-uns tout de même) s’est plu à parer son logis de gra­vures et de sil­houettes, effi­gies dei roman­ciers et des poètes qu’il aime. C’est ainsi que son bureau s'orne de deux petits bustes, repro­duc­tions des traits du Dante, et de Vol­taire. Dante y paraît, glabre et grave, la tête enca­pu­chon­née de ce bon­net aux longues pattes tom­bantes, cachant W oreilles que les gra­vures ont par­tout fait connaître.

L’Etoile ne sut pas res­ter muette, à l’exemple de l’art, que par ailleurs elle sert, évi­dem­ment, brillam­ment. Elle regarda le buste du Dante; et prit pour un bon­net d’avia­teur le couvre-chef en ques­tion.

— Tiens, s’écria-t-elle, vous avez la tête de Védrines?

Le met­teur en scène tomba... des nues. Il expli­qua com­plai­sant qu’il y avait erreur sur la per­sonne et qu’il s’agis­sait du Dante.

— Je com­prends, l’in­ter­rom­pit la bavarde, celui-ci, Dante, et l'autre à côté, son col­la­bo­ra­teur Alli­ghieri.

« En... Dante » en la cir­cons­tance, c’était aller « for­tis­simo ».

—= MICHEL MAT­THYS =r— 16, Rue de Stas­sart, BRUXELLES Téléph.: 153.92

Piano» repro­duc­teur» élec­trique« PHI­LIPPS DUC A, Pleno« repro­duc­teur» com­bi­nés élec­tri­cité et pédales PHI­LIPPS« DUCAR­TIST. — Repro­duc­tion du Jeu des maîtres du piano

Caté­chisme ciné­gra­phique

Qu’est-ce que la Cen­sure?

C’est une mer­veille plus grande encore que le fisc, qui a pour but de ména­ger les sus­cep­ti­bi­li­tés inter­na­tio­nales et de favo­ri­ser le com­merce de la cou­tel­le­rie. C’est la Cen­sure qui pour­voit en feuilles de vigne et autres accesde vivre dans l’obs­cu­rité, géné­ra­le­ment doué 13‘ .de rai­son, et qui aura sa place au ciel, car il vit et meurt en mar­tyr. On recon­naît les ciné-gra­phistes, quand ils sont deux, à des éclats de voix témoi­gnant d’un com­plet désac­cord.

Le ciné­gra­phiste adulte se nour­rit de pain de maïs, de navets et de liqueurs fortes comme tout le monde. Les ciné­gra­phistes se réunissent pério­di­que­ment en d’im­menses salles obs­cures,

Le Pro­du­cer Eli­sor et le scé­na­riste Frank Condon en agréable com­pa­gnie, enca­drés des girls de " Hol­ly­wood „

Voici un des der­niers cli­chés qui nous soient par­ve­nus des Stu­dios Lasky; on y voit quelques-unes des artistes inter­pré­tant Hol­ly­wood, avec leur met­teur en scène et scé­na­riste, MM. Eli­sor et Frank Cor­don.

soires ves­ti­men­taires, les étoiles qui négligent par­fois leur toi­lette. On l’ap­pelle Anas­ta­sie. Par­lez-nous du stu­dio.

. Le stu­dio est le lieu sacré du cinéma, où se réunissent tous les apôtres de l’Art Muet. Ceux-ci sont sou­mis à des règles sévères et de bar­bares péni­tences leur sont par­fois impo­sées. Ils doivent s’en­duire le visage de cou­leurs oléa­gi­neuses qui les font res­sem­bler à des échap­pés du tom­beau.

Qu’est-ce qu’un ciné­gra­phiste?

C’est un être humain qui a pris l’ha­bi­tude

dites lieux de pré­sen­ta­tion, pour jouir d’un som­meil répa­ra­teur et fuir l’agent diu fisc. Par­fois aussi, on les voit grou­pés autour de grandes tables et battre des mains toutes les cinq minutes avec la régu­la­rité d’un chro­no­mètre: il s’agit alors d’un ban­quet cor­po­ra­tif. Us s’oc­cupent le reste du temps, à divi­ser les mois en pre­mières, deuxièmes et. troi­sièmes. semaines,. se livrant à des tra­vaux de géo­mètres-arpen­teurs. Ils pré­disent aussi la pluie pour le dimanche sui­vant.

Mar­cel BONAMY.


Petites Nou­velles et Échos

Une inno­va­tion du “ Merle Blanc „

C’est celle dont notre spi­ri­tuel confrère nous entre­tient dans les colonnes de son numéro du 22 sep­tembre. Il ne s'agit rien moins que d’en­ga­ger les dépu­tés et séna­teurs à se mon­trer sous des dehors avan­ta­geux, par l’in­ter­mé­diaire du « mou­lin à images ». Mais lais­sons notre confrère conti­nuer comme suit sa harangue aux inté­res­sés:

« Heu­reu­se­ment, Mes­sieurs, nous avons tout pré-vu. Nous n’avons pas pu vous ciné­ma­to­gra­phier, en train d’ac­com­plir de grandes choses puisque, en quatre ans, cela ne vous est jamais arrivé. Mais nous pou­vons le faire, main­te­nant, pen­dant qu’il en est encore temps, dans notre stu­dio de Meu­don où une impor­tante figu­ra­tion et un per­son­nel choisi vous attendent. Nous garan­tis­sons la vrai­sem­blance abso­lue des scènes que nous pou­vons tour­ner et les tarifs réduits qui, le cas échéant, vous seraient appli­qués:

— Le Député dis­tri­buant sa for­tune

aux pauvres de la com­mune (Figu­ra­tion: JO hommes) . . ... . fr.

— Le Député se pro­me­nant avec sa

nom­breuse famille (6 enfants). Pour plus de 6 enfants, ce sont les mêmes qui repassent deux fois . . , ‘ . fr.

Le Député arrê­tant un auto-car emballé et sau­vant 78 per­sonnes (gros effet sur le public)....​fr.

— Le Député au tra­vail. Décor sérieux, piles de livres, tableaux au choix, fr.

— Le Député au front, pen­dant la

guerre (grand choix d'ac­tions d'éclat), film indis­pen­sable pour les dépar­te­ments de l'Est....​fr. 1.200 »

Nous ne don­nons ces scènes qu’à titre d’in­di­ca­tion, et parce que ce sont celles qui nous sont le plus deman­dées. Mais nous pou­vons tout faire. Nous mon­tre­rons le rural culti­vant ses patates et Je Député de la Loire des Cen­dant dans la mine.

Sous ses dehors bla­gueurs, l’idée que déve­loppe M . André Dhal mérite l’at­ten­tion: qui sait si, un de ces jours, quelque mai­son d’édi­tion, dési­reuse de fabri­quer des films aisé­ment mon­nayables, ne réa­li­sera pas ce miro­bo­lant pro­jet!

Effets

De M. Pierre Gilles dans le Matin:

Un ennemi acharné guette le met­teur en scène à chaque tour­nant du film; cet ennemi, c'est l’ef­fet. Il faut se méfier de l’ef­fet comme de la pluie, de la fausse teinte ou de la-sur-expo­si­tion. Il suf­fit d’un effet mal placé pour gâcher tout un scé­na­rio.

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Mais, qu'est-ce au juste que l’ef­fet ciné­ma­to­gra­phique f L’ef­fet, c’est une pho­to­gra­phie, une scène, un tru­quage que le met­teur en scène trouve heu­reux et qu’il replace une fois, deux fois, dix fois dans le cours de son film. Pre­nons un exemple, M. Hun­tel, direc­teur de prise de vues, a assisté à un superbe cou­cher de soleil sur l’Adria­tique; il l’a ciné­ma­to­gra­phié, l’a casé dans sa bande, et comme ce cou­cher de soleil l’a lit­té­ra­le­ment emballé, il nous le repré­sente dans dix endroits dif­fé­rents; cette dis­pa­ri­tion de Phé­bus dans la grande bleue devient une obses­sion; quand le jeune pre­mier enlève son habit, il revoit ce cou­cher de soleil, quand le traître enlève l’in­gé­nue, il pense à ce cou­cher de soleil, quand l’in­gé­nue dénoue pudi­que­ment ses longues nattes blondes, le cou­cher de soleil appa­raît en trans­pa­rence dans sa che­ve­lure, et les ondes de ses che­veux se mélangent à l’onde amère; le vieux grand-père para­ly­tique mais conscient, évoque le cou­cher de soleil dans sa tasse de café au lait, et le petit chien qui fait le beau sur un fau­teuil Louis-Phi­lippe, est tout étonné de voir se pro­fi­ler sur le reps du siège, le beau cou­cher de soleil de l’Adria­tique.

“ Stro right; art „ »

Voici main­te­nant le chien « Stron­gheart », que l’on a admiré dans Hurle à la mort, qui change de nom. Les Eta­blis­se­ments Gau­mont, qui édi­te­rons ses films, l’ont bap­tisé * Vivax ». Le pro­chain, film dans lequel on verra cet admi­rable artiste à quatre pattes aura pour titre Avec les loups.

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16

UNE BELLE POI­TRINE

BIEN DÉVE­LOP­PÉE ET FERME

La mala­die, la fatigue et aussi les consé­quences de la mater­nité furent la cause de l'af­fai­blis­se­ment de ma poi­trine, de mes épaules osseuses et des salières pro­fondes qui fai­saient mon déses­poir. Les toi­lettes les plus élé-gantes res­taient sur moi sans valeur et ce n'était pas sans un pro­fond cha­grin et une secrète envie que je remar­quais par­tout, dans la rue, au théâtre, au dan­cing, dans les salons, comme bien d'autres femmes, moins bien habillées, étaient, cepen­dant, davan­tage admi­rées, à cause uni­que­ment de leur ligne gra­cieuse Je ne veux pas dire ici com­bien j'ai souf­fert dans mon amour propre; aussi, pour remé­dier à cette situa­tion, j'es­sayai tous les moyens qui exis­taient et sui­vis les conseils de plu­sieurs spé­cia­listes, sans aucun suc­cès. Les résul­tats furent beau­coup d'ar­gent perdu. Mais j'avais mon idée et un but; rien ne me rebuta pour l'at­teindre. Après des mois de recherches, je finis par décou­vrir une méthode que j'ap­pli­quai d'abord sur moi et qui me donna des résul­tats mer­veilleux. Encou­ra­gée depuis par le suc­cès de mon "Exu­ber Bust Deve­lo­per je désire que toute per­sonne peu favo­ri­sée de la nature en fasse un essai loyal Depuis sa décou­verte, ma méthode a donné à des mil­liers de femmes des résul­tats remar­quables, dans un délai de deux à trois semaines.

J'en ai les preuves écrites, mais la place me manque pour les repro­duire toutes.

Un grand nombre de méde­cins des plus connus, parmi

les­quels je pour­rais citer les D« CEC­CALDI, DUCHÉ, TRI­FO­NOFF, CAL­LOT, VERGNES, GAU­THIER, ALICH, se plaisent à recom­man­der et à pres­crire ma méthode à leurs clientes, en ayant reconnu eux-mêmes les bons effets.

Je serais heu­reuse de don­ner des conseils gra­tuits et dis­crets, soit ver­ba­le­ment, chez moi, soit par cor­res­pon­dance, à toute femme ou jeune fille qui dési­re­rait soit déve­lop­per, soit raf­fer­mir sa poi­trine. Un trai­te­ment abso­lu­ment externe et inof­fen­sif de deux à trois semaines ne deman­dant que quelques minutes par jour, peut don­ner à votre buste affaissé ou absent le ferme déve­lop­pe­ment que vous dési­rez. Plus de pilules, com­pri­més, ou cachets.

Si je sou­tiens que ma méthode, que j'ai décou­verte par un heu­reux hasard, est effi­cace et infaillible, ce n'es’t pas pour en recueillir la gloire, mais dans le seul but de faire connaître un trai­te­ment ration­nel et hygié­nique aux per­sonnes qui ont employé tous les remèdes en vain et qui, avec mon " Exu­ber Bust Deve­lo­per „ ou " Exu­ber Bust Raf­fer­mer seront émer­veillées des résul­tats,

C'est aujour­d'hui que vous devez pro­fi­ter de ce bon gra­tuit, qui vous appor­tera ou vous ren­dra le bon­heur. Cela ne vous engage à rien. .

Lisez ces quelques attes­ta­tions prises parmi des mil­liers et vous serez convain­cue:

Résul­tats obte­nus pour le DEVE­LOP­PE­MENT

Mme B. B., Place Royale, Bruxelles, a déve

loppé sa poi­trine de....

Mme L. D., rue Jules Lebruu ....

Mme 0. P., place Sainte-Croix . . .

Mme 0. C.. rue Albert-de-Latour . .

Mme L. B, aveuue Louise ....

Mme D. N., chaus­sée d’Al­sem­berg . .

ATTES­TA­TIONS

Ré.ultat« obte­nus pour!< •RAF­FER­MIS­SE­MENT

16 e/m en 21 J" 18

17 21 21 19

Mme Y. P., rue des Atré­bates, a raf­fermi sa poi­trine en 18 /.

Mme T. M., rue Dethy ....22 »

Mme A. L . chaus­sée d’Ixelles....17 »

Mme G. B., bou­le­vard Ans­pach. , ....26»

Mme 0. K., rue de la Loi....25 »

Mme P. B., rne des Epe­ron­niers . ....28 »

GRA­TIS

Les lec­trices de Ciné-Revue rece­vront par la poste, 1 sous enve­loppe cache­tée, sans signe exté­rieur, les détails de la méthode de Mme Hélène DUROY. Prière de rayer d'un trait la méthode qui ne vous inté­resse pas. DÉVE­LOP­PE­MENT - RAF­FER­MIS­SE­MENT

Adresse

à envoyer dès aujour­d’hui à Mme Hélène DUROY,

, rue de Mlro­mesnll (onze), Divi­sion 4*i> PARIS (8’)

Opi­nion du Corps Médi­cal

Le Doc­teur G. P. TRI­FO­NOFF, de la Faculté de méde­cine de Paris; le Doc­teur CEC­CALDI, doyen des Hôpi­taux de Paris; le Doc­teur DUCHÉ, de la Faculté de méde­cine de Paris, Paris; le Doc­teur VERGNES, Paris; le Doc­teur Th. GAU­THIER, Paris; le Doc­teur ALICH, Ppris, après avoir constaté les résul­tats de mon Exu­ber, en déclarent la pleine effi­ca­cité et le recom­mandent à leurs clientes.

Quelques-uns des der­niers suc­cès de la Méthode EXU­BER, exclu­si­ve­ment externe et infaillible pour obte­nir