Programme de 6 à 11 août 1921



Livret de programme

Source: FelixArchief no. 1968#285

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CINÉ-REVUE

Une Chaire de Cinéma

C’est à Munich qu’elle va être crée Et il nous faut bien envier une fois de plus l’ini­tia­tive et le sens de l’ac­tua­lité des Alle­mands. Ils ont cessé de consi­dé­rer le cinéma comme une amu­sette à l’usage exclu­sif des enfants. Le cinéma est comme les fablesde Lafon­taine les enfants les disent; les grandes per­sonnes sont seules aptes à les com­prendre. En France et chez nous le cinéma en est encore trop aux confé­rences, aux reven­di­ca­tions, aux expé­riences qui ne prouvent pas grand-chose. Il y aurait sans doute mieux à faire, quand ce ne serait que de tra­vailler.

Il ne faut pas croire que la lumière consiste uni­que­ment en films à épi­sodes plus ou moins tra­giques et invrai­sem­blables. Il est cer­tain qu’une chaire où l’on appren­drait aux auteurs l’art de faire des films et aux artistes l’art de les inter­pré­ter selon le mode muet, ne serait pas chez nous tout à fait inutile.

Notre confrère Henry de Forge com­mente de façon bien plai­sante l’in­no­va­tion des Bava­rois; nous repro­dui­sons ci-des­sous cette déli­cieuse page d’hu­mour.

Le sep­tième art enva­his­sant

On peut décou­vrir dans les jour­naux alle­mands qu’il vient de se fon­der une chaire nou­velle à l’Uni­ver­sité de Munich. Une chaire, devi­nez de quoi?... De cinéma.

Allons-nous nous lais­ser dis­tan­cer par l’Al­le­magne dans la voie de ce pro­grès?

Les pou­voirs publics, dans notre pays, ne se doivent-ils pas de don­ner au sep­tième art des témoi­gnages offi­ciels de l’in­té­rêt qu’ils lui portent?

Déjà, sur les 2,148 demandes de Légion d’hon­neur en ins­tance pour la pro­mo­tion dite du 14 juillet, adres­sées avec toutes recom­man­da­tions à l’ap­pui, par des citoyens variés, au titre de l’ins­truc­tion publique et des beaux-arts, il y en a 8Ö3 qui se réclament du cinéma: direc­teurs, met­teurs en scène, opé­ra­teurs, vedettes. Il y a même, parmi eux, cette espèce rare des auteurs, car vous n’igno­rez pas que les auteurs de pro­fes­sion dans le cinéma ne comptent pas pour grand-chose. Les met­teurs en scène acca­parent tout.

On prête d’ailleurs à M. Briand, ministre des Affaires étran­gères, l’ini­tia­tive de don­ner, au titre étran­ger, la Légion d’hon­neur à Char­lie Cha­plin, Mary Pick­ford, Dou­glas Fair­bank, William Hart, Fatty, Pearl White, Ses­sue, Haya­kava, Fanny Ward, Fran­cesca Ber­tini et Lilian Gish.

Pour­quoi pas? On l’a don­née à de moindres vedettes.

M. Bérard ne peut pas res­ter indif­fé­rent aux pro­grès du Cinéma. Et il rêve­rait, lui aussi> assure-t-on, de l’in­tro­duire offi­ciel­le­ment dans les dif­fé­rentes par­ties de l’en­sei­gne­ment public.

1 ’ de dont on

abuse, seraient désor­mais res­treintes à une plus juste pro­por­tion, et il y aurait à la place des aven­tures des dieux de l’Olympe qui nous rebattent les oreilles, des leçons de cinéma théo­riques et pra­tiques autre­ment pas­sion­nantes; prises de vues, éclai­rage, déve­lop­pe­ment, pho­to­gé­nie, etc...

Au bac­ca­lau­réat — au moins latin-science — le ministre vou­drait voir une épreuve écrite et des ques­tions orales de cinéma.

Il n’y aurait que l’em­bar­ras du choix:

« A com­pa­rer, par exemple, l’in­fluence des prin­ci­pales vedettes amé­ri­caines sur la psy­cho­lo­gie du public fran­çais;

» De la dif­fé­rence pho­to­gé­nique des che­veux blonds, bruns, roux, gris ou blancs;

» Expli­quer les trucs en usage qui donn( l’illu­sion de la vitesse folle ».

Ne serait-il pas à pro­pos, pense aussi le minis, tre, d’ins­ti­tuer une licence ès-cinéma comme il y en a une ès-lettres et un doc­to­rat et une agré. gation?

A la Sor­bonne, où les cours sont si sévères, on «tas­se­rait» cer­tains cours où il ne vient pas grand monde. Soyez sûrs qu’il y aurait foule à la leçon de cinéma et on n’au­rait pas de peine à trou­ver des pro­fes­seurs qui devien­draient vite aussi popu­laires que M. Berg­son et M. Bou­troux-

MM. Prince, Max Lin­der, Levêque, M“e Hu-guette Duflos auraient déjà été pres­sen­tis.

Il va de soi que le Conser­va­toire sui­vrait le mou­ve­ment. Puis, l’Ins­ti­tut lui-même. L’Aca­dé­mie des beaux-arts son­ge­rait déjà à MM. Pathé frères, Gau­mont, Baron­celli, Abel Gance, Mathot, Navarre, Feuillade Et, bien ententu, on orga­ni­se­rait, à la clef, toute la bureau­cra­tie d’usage.

M. Léon Bérard aura-t-il ce cou­rage?...

Henry de Forge.

bitrine Opu­lente

en 2 mois par les Pilules Oalé­gloes. Les Pilules Galé­gi­nos sont incom­pa­rables I pour déve­lop­per et raf­fer­mir I les seins, effa­cer les saillies I osseuses, com­bler les salières I ei don­ner à la poi­trine des J contours har­mo­nieux et sé-1 dui­sants. Elles sont abso­lu­ment inof­fen­sives et elles I réus­sissent aussi bien chez la I femme que la jeune fille. I Trai­te­ment facile à suivre en I secret. Prix: 5 francs dans I toutes les bon. pharm, et au I dépôt géné­ral Pharm. Mon­diale, 65, rue Ant.-Dan­saert, j Bruxelles. Méfiez-vous des | contre­fa­çons sans valei

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NOTRE VEDETTE (voir page \i)

1921.

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( Ce que nous vou­drions voir sur l’écran

Cette année, c'est bien encore la capi­tale qui, au 21 juillet, a fêté avec le plus d’éclat les fêtes natio­nales. Cor­tèges, omme­gang, mani­fes­ta­tion Ans­pach, céré­mo­nies assez inté­res­santes certes, mais qui nous apportent peu d’im­prévu, il le faut l’avouer.

Nous avions pensé qu’à Anvers, — la ville des riches cor­tèges et des brillantes fêles popu­laires, — l’édi­lité com­mu­nale eût tenu à faire mieux que Bruxelles. Mais puis­qu’il appert que l’es­prit d'in­ven­tion?t ie goût du pit­to­resque semblent un peu s’al­tén 'liez les « s igno­rai », nous nous per­met­tons de Leur pro­po­ser un pro­jet de cor­tège ani­ma­lier, conve­nant bien à la cité qui garde dans ses murs la plus belle col­lec­tion zoo­lo­gique d'Eu­rope. Il va sans dire que notre inten­tion n’est pas de faire déam­bu­ler le long de l’ave­nue de Key­zer et sur les bou­le­vards, les pupilles de M.-Loëst: c’est, une série d’un tout antre genre que nous aime­rions voir défi­ler dans les larges artères de la Métro­pole et, quelques heures après, sur l’écran. Qu’on juge de notre pro­jet par les lignes qui vont suivre:

Un bétail gras et dodu ouvre la marche, où l’on dis­tingue les formes pesantes du Bœuf-Apis, du Bœuf gras, du Tau­reau Ailé et du Bœuf à la mode; puis se sil­houettent les sept vaches maigres et les sept vaches grasséù, sui­vies de la vache enra­gée et de la vache espa­gnole par­lant fran­çais; enfin, glo­rieux reje­ton de cette lignée: le veau d’or.


CINÉ-REVUE

Dos exem­plaires des plus célèbres ber­ge­ries — celles de Racan — forment un com­pact trou­peau où figurent le mou­ton de Panurge, le bélier d’as­saut et l’agneau pas­cal; peut-être eût-on pu en écar­ter la bre­bis galeuse, Iç méri­nos qu’on laisse p...​asser et le mou­ton enragé. Nul pour­tant ne trou­vera à i edire à l’ap­pa­ri­tion de la chèvre de M. Seguin, flan­quée du Bouc Emis­saire, et qu’en-tourent un nojnbre res­pec­table de chèvres d’écha­fau­dage et de chèvres-pieds.

Il n’est pas jus­qu’à la gent por­cine qui n’ait ses dépu­tés; ce sont: le cochon de Saint-Antoine, celui qui som­meille dans le cœur de chaque homme et, enfin, quelques cochons d’Inde, heu­reux croi­se­ment du porc et du din­don, je crois.

Ces réci­pien­daires à peine pas­sés, s’ébroue devant nos yeux le bouillant pelo­ton des che­vaux aveugles, avant-garde du bataillon des soli­pèdes. Le che­val de Troie et celui des Quatre Fils Aymon s’avancent à même hau­teur; sur leurs traces galopent des che­vaux marins et des che­vaux légers, des che­vaux de frise, des clie­vaux-vapeur; puis viennent, avec l’at­ti­tude penaude que l’on sup­pose, le che­val de retour, le che­val fondu, le che­val bridé par la queue, et celui que, borgne, on échange contre un aveugle. Les rangs sui­vants sont occu­pés par le che­val méca­nique, les che­vaux de Marly, et les che­vaux de bois qui nous dédom­magent quelque peu de la mau­vaise mine des pré­cé­dents, d’au­tant plus que, comme repous­soir, on les a accou­plés à l’âne bâté et à celui de Buri­dan.

Mais on a rompu les chiens; dans une course affo­lée, la meute des chiens de fusil, des chiens coif­fés, des chiens de faïence passe en trombe; ce, tan­dis que celui de Jean de Nivelles quitte les lieux. Il se heurte à la seconde horde, où pul­lulent des chiens-de temps, des chiens-do-métier et des chiens-marins; on remarque encore le Chien-Vert, celui«du com­mis­saire et le chien de ma chienne.

Je crois y voir aussi le chien de Bris­quet, et son congé­nère de Mon­tar­gis, le chien d’Al­ci­biade et celui d’Ulysse; les chiens de chré­tiens se ren­contrent par dou­zaines, conduits par celui de Saint.​Roch que seconde celui qui laisse la proie pour l’ombre. Le chien qui retourne à son vomis­se­ment ferme ce défilé de chien­ne­rie.

Aussi bien une musique déli­cieuse répand ses ondes: c’est un concert de chats, conduit par le Shah de Perse et exé­cuté par de nom­breux chats ache­tés — à cet effet — dans un sac. Le chœur com­prend plu­sieurs voix; les notes les plus har­mo­nieuses échappent des gosiers du chat échaudé, de celui qui tire les mar­rons du feu, du chat coupé, dn chat grillé et du chat-huant; plus graves son) les accents issant de la gorge du •chat de la mère Michel, du chat noir, du chat botté et du chat à neuf queues; se contentent d’ap­plau­dir ou de dan­ser aux accords, le Chat qui pelote et le chat de mer. Pour ce qui est du chat

— CINÉ-REVUE

qui dort, et d’un saint homme de chat, ils semblent ne prendre nulle part à la joie ambiante.

Leur atten­tion est atti­rée par la société de rats et sou­ris qui trottent der­rière eux; il y a là les rats d’hô­tel et de cave, des rats d’église et de caserne, voire un rat mort, dont la chair leur ia.​it venir l’eau à la bouche; sans par­ler de mainte sou­ris de gigot, d’une sou­ris d’hô­tel, enfin de la sou­ris blanche, dont le leste trot­ti­ne­ment attire les regards. Puis encore, un lapin posé et le lapin de Lafon­taine, dit Jean­not.

Mais de leur cou­rir sus, il n’y faut pen­ser: car der­rière ces ron­geurs inof­fen­sifs, un dan­ger réel menace: ouvrant des gueules énormes, la Tnras-que, le Dou­dou, la Béte de l’Apo­ca­lypse, la Bète humaine, la Bête noire, la Chi­mère, le Sphinx, l’Hydre de Lerne et les Dra­gons de Viî­lars s’avancent en tumul­tueux cor­tège; du repas qu’ils se pro­posent de faire des espèces pré­cé­dentes, il y aura de bons reliefs pour la baleine de Jonas et les fauves qui suivent; ces der­niers comptent parmi eux les plus célèbres nom de la race léo­nine, le lion de Flandre et le lion de Bel­gique, celui de Flo­rence, et celui de Bel­fort, cet autre de Saint-Marc, d’autres encore, jus­qu’au lion de Némée connu par saforce invin­cible, et celui d’An­dro­clès. Enfin, les ani­maux malades de la Peste clô­turent cette série à laquelle se joint éga­le­ment un for­mi­dable loup-garou.

Mais le cor­tège s’ar­rête un moment au bord du ruis­seau Schyn, et vient s’ébattre sur ces rives enchan­te­resses, dans les fraîches sen­teurs de cette onde par­fu­mée et cris­tal­line. Ici l’air et l’onde recèlent aussi cent mer­veilleux spé­ci­mens zoo­lo­giques dont le natu­ra­liste peut tirer pro­fit. Sur les bords vol­tige la mouche du coche; trotte la fourmi qui n’est pas prê­teuse; rampent, d’ac­cord, le ser­pent des mers et les vers tirés du nez. Un vol joyeux d’oi­seaux au bec de fer (du lac Sthym-phale), déplai­sants merles, d’oi­seaux venant de France et d’alouettes rôties obs­cur­cit la vue. La mouette au pied bleu prend son vol, pour­sui­vie par l’hi­ron­delle qui ne fait pas le prin­temps, la der­nière hiron­delle et celle dupri­son­nier; un autre groupe ailé com­prend: la colombe de l'arche, l’aigle de Meaux, le geai paré des plumes du paon et l’oi­seau bleu. Les gal­li­na­cés font bonne figure avec leurs coqs wal­lons et gau­lois, leur coq-à-l’àne et leur coq-en-pâte; la poule aux œufs d’or picore en paix aux côtés des pou­lets sacrés et du din­don de la farce. L’onde même est le refuge du cygne de Léda, de celui de Cam­brai et celui de Lohen­grin; on voit aussi s’ébattre le canard de Vau­can­son, le canard lancé par la presse (pas par Ciné Revue) et les oies du Capi­tole. Les pis­ci­cul­teurs peuvent s’émer­veiller à suivre les ébats du hareng saur et du pois­son d’avril, nageant de concert, sans se sou­cier du coas­se­ment des gre­nouilles qui demandent un roi, et de celle qui veut se faire aussi grosse que lebœuf'


CINÉ-REVUE —

L’homme émi­nent, de bonne humeur, ce jour-là, avait accepté de rece­voir l’in­connu dont la per­sé­vé­rance, l’in­sis­tance même à deman­der audience l’avait frappé.

Un per­son­nage fort cor­rect, d’al­lures puis­santes se pré­senta:

— Per­met­tez-moi, mon­sieur, de vous faire mes offres de ser­vice. Je suis le repré­sen­tant à Paris, nou­vel­le­ment ins­tallé, de la célèbre mai­son «Seau-ton and Co » de New-York. Le mot est d’ori­gine grecque. Seau­ton: Soi-même: Gnôti Seau­ton, connais-toi toi-même, disait le vieux Pla­ton. C’est la firme de la Mai­son. Der­niers per­fec­tion­ne­ments du genre. J’ar­rive au fait: « Ce que j’ai à vous pro­po­ser, mon­sieur, c’est de vous faire faire connais­sance avec la per­sonne qui doit vous inté­res­ser plus que tout au monde et que vous connais­sez, cepen­dant, moins que toutes les autres.

— Vous m’in­tri­guez! fit l’homme émi­nent.

— Mais oui, mon­sieur, « vous-même », vous ne pos­sé­dez sur cet inté­res­sante per­sonne que de vagues aper­çus, de vains reflets. Et ceci est un peu incon­ce­vable, quand les moyens de la science sont là. Tenez, mon petit cata­logue, avec les prix cou­rants, va vous édi­fier tout de suite.

« Série À. Pre­mière caté­go­rie: connais­sance avec l’homme que vous êtes, au hasard d’une jour­née: 1° dans ce que vous avez de bien; 2° dans ce que vous avez de mal; 3° dans votre per­son­na­lité telle qu’elle se pré­sente, sans sélec­tion.

«Seconde caté­go­rie. Connais­sance avec l’homme que vous ôtes habi­tuel­le­ment dans la répé­ti­tion de vos gestes fami­liers.

« Mais il y a mieux et je vous recom­mande la Série B: connais­sance avec vous-même tel que vous auriez pu être. Pre­mière caté­go­rie: avec une autre pré­sen­ta­tion de votre per­sonne. Secondo, à une autre époque.

« Série remar­quable, mon­sieur, pour les êtres sen­sibles comme vous, pour les affi­nés, pour les rêveurs. Je peux, si vous vou­lez bien consen­tir à vous lais­ser façon­ner un peu.​accommo­der­par des per­sonnes com­pé­tentes, — de vrais artistes d’ailleurs, — vous pré­sen­ter votre per­sonne avec un autre port de visage, coif­fure, mous­taches, allant et venant bien entendu car ce ne sont que des images vivantes. Je peux vous mon­trer, dans le cadre exac­te­ment rendu, menant l’exis­tence d'un ouvrier, d’un mil­lion­naire, d’un apache ou d’un pré­sident de Répu­blique. Mes ate­liers consi­dé­rables per­mettent tous les tru­quages, mouve-.ments adé­quats.

sidé­rer à une autre époque, vivant à la Cour du Grand Roi, reçu par l’Em­pe­reur, ou sim­ple­ment rêvant dans un parc à l’époque du roman­tisme. Aimez-vous fris­son­ner un peu à votre propre sujet? Je peux vous mon­trer réel­le­ment, mon­tant sur la fatale char­rette, au besoin cour­bant la tête sous le cou­pe­ret. Etes-vous ambi­tieux? Je peux vous mon­trer ser­rant des mains impor­tantes. Je le répète, mon­sieur, quelques séances seule­ment, dans mon stu­dio, une baga­telle à laquelle vous vous prê­te­rez en sou­riant. Je me charge de tout le reste. Je vous pré­viens seule­ment que c’est assez cher, à cause des tru­quages et de la figu­ra­tion néces­saire. Tenez, un de mes clients, hier, a eu la fan­tai­sie de se voir gagnant du grand prix. Nous opé­rons demain à l’en­trai­ne­ment et j’ai tout ce qu’il faut pour lui faire voir sa propre image pas­sant le poteau au milieu des accla­ma­tions.

« Cinéma, mon­sieur, tout sim­ple­ment, cinéma que Ton a le tort de ne mettre qu'au ser­vice des entre­pre­neurs de spec­tacles. Je le mets, moi, au ser­vice des par­ti­cu­liers et je leur offre tout ce qu’ils peuvent sou­hai­ter d’exac­ti­tude ou d’illu­sion.

« Que me faut-il? Un peu âe bonne volonté de votre part. Un met­teur en scène dili­gent et des opé­ra­teurs sub­tils, sachant ne pas être opor­tuns.

« Tenez, mon­sieur, avant de conclure un abon­ne­ment sui­vant les caté­go­ries, que vous trou­ve­rez détaillées dans mes prix cou­rants, je vous offre, à titre de prime, l’ex­pé­rience d’une jour­née, si vous vou­lez bien vous prê­ter à vous lais­ser sai­sir au vol, à votre gré, de jour et de nuit, et même si vous consen­tez à l’ex­pé­rience d’une ou deux évo­ca­tions

« Tenez, tout à l’heure, j’ai pré­senté à un client qui avait volon­tiers accepté l’es­sai, son image de dos. Je suis sûr que vous igno­rez votre dos, mon. sieur? Je lui ai mon­tré aussi son air godiche quand il suit une dame sur les bou­le­vards, et par contre sa bonne figure béate quand il dort. Même, comme ce client est un pro­fond pen­seur, à ce qu’fl paraît, jelui ai réa­lisé, grâce à un petit maquillage, sa grave image lors­qu'il sera endormi dans la paix du Sei­gneur. 11 n’est pas mau­vais, mon­sieur, d’y son­ger et de pré­voir com­ment on sera à ce moment là.

« Mille grâces, mon­sieur, de m’avoir écouté ainsi. Je vous laisse mon petit tarif cou­rant, espé­rant vous avoir convaiucu. Nous avons le télé­phone. On ne paie qu’après livrai­son. Nos appa­reils de pro­jec­tion pour inté­rieurs d’ap­par­te­ments sont garan­tis. J’ai l’hon­neur, mon­sieur, de vous saluer ».

— CINÉ-REVUE

Vue inté­rieure du Stu­dio de la Para­mout à Lang Island City, A droite, le décor pour The Price of Pos­ses­sion, avec Ethel Clay­ton. Au centre, le hall qui ser­vira dans The Tœa­ser, avec Doro­thy Dal­ton.

Suivent les décors pour The Quarry et ceux de The Gil­ded Lily, avec Mäe Mur­ray.

Ciné, le livre nou­veau dû à M. Widy, sor­tira de presse quand ces lignes paraî­tront. Ce volume consti­tue un par­fait vade-mecum de l’ap­prenti cinéma-togra­phiste. Le public y trou­vera .tout ce qui, en matière de cinéma, l’in­trigue et l’in­té­resse; l’au­teur y dévoile suc­cinc­te­ment, mais de façon par­faite, les mille et un tours et moyens employés par le scé­na­riste, le met­teur en scène, l’ar­tiste, l’opé­ra­teur de prises de vues.

La tech­nique ciné­ma­to­gra­phique a ses beau­tés, qu’il est bon, qu’il est utile et judi­cieux de faire connaître au public .

Ciné-Revue, sachant ses lec­teurs friands de tous ce qui a trait au “ lan­gage uni­ver­sel, com­pris de tous n, comme l’ex­prime Louis Forest, est heu­reux de pou­voir repro­duire, dans les pages qui vont suivre, illus­trées à sou­hait, quelques inté­res­sants pas­sages de notre excellent confrère Mau­rice Widy.

VI. — L’OR­GA­NI­SA­TION D’UN STU­DIO.

A la tète de chaque société d’édi­tions se trouve

— comme dans chaque société ano­nyme d’ailleurs

— un Conseil d’ad­mi­nis­tra­tion. Ce Conseil nomme dans son sein un direc­teur com­mer­cial et un direc­teur tech­nique ou artis­tique. Ce sont ces deux mes­sieurs qui, sous le contrôle des com­mis­saires, régissent les inté­rêts de la firme.

Le direc­teur com­mer­cial se crée des rela­tions inter­na­tio­nales pour la vente ou la repré­sen­ta­tion de la pro­duc­tion. Il s’oc­cupe de la publi­cité, — qui sera sombre, mais constante -* et se crée des mar­chés favo­rables.

Trés régu­liè­re­ment des direc­teurs agissent autre­ment, fai­sant fi des bons pré­ceptes et, la société X ou Z, après quelques mois d’ex­ploi­ta­tion enre­gistre des pertes consi­dé­rables au lieu des béné­fices pro­mis. Pour­quoi?,..


— CINÉ-REVUE

Un décor spé­cia­le­ment construit pour tour­ner des scènes qui se passent à Londres en 1860. Ce décor figu­rera dans Doc­tor Jekyll et Mon­sieur Hyde. La -«dette du film sera lohn Bar­ry­more.

Un mys­tère inson­dable empêche de don­ner une réponse affir­ma­tive. Incu­rie, mal­hon­nê­teté V Le plus sou­vent, oui.

Le direc­teur artis­tique reçoit les ordres de ser­vice, engage le per­son­nel et deux ou trois met­teurB en scène, sui­vant l’im­por­tance de l’en­tre­prise.

Ces met­teurs en scène doivent savoir leur métier à fond — hélas! com­bien de para­sites — c. a. d. qu’ils doivent connaître la ciné­ma­to­gra­phie et les res­sources dont elle dis­pose.

Le met­teur en scène sera guidé dans ses recherches par l’au­teur; ce qui lui faci­li­tera cer­tai­ne­ment sa tâche. Ce der­nier, j’en suis cer­tain, exé­cu­tera ce rôle d’in­di­ca­teur avec com­plai­sance et affa­bi­lité, car il dési­rera connaître de quelle façon on inter­pré­tera et réa­li­sera sa pen­sée. Le met­teur en scène, vous vous en aper­ce­vez déjà, occupe un poste très impor­taut. C’est lui qui dirige, ordonne, engendre le film; c’est lui aussi qui est rendu res­pon­sable des résul­tats obte­nus Et com­bien de

Le vil­lage tota­le­ment ter­miné. Les opé­ra­teurs de

de vues font leur mise au point. Les artistes attendent.

Erec­tion d'un vil­lage qui ser­vira à « Le Tommy sen­ti­men­tal ».

décep­tions amères! Un pre­mier et un second régis­seur ser­vi­ront de trait d’n­nion entre le met­teur en scène et le per­son­nel du stu­dio,. Un des­si­na­teur tra­cera les maquettes des « inté­rieurs » et fera les cro­quis des cos­tumes. Un acces­soi­riste intel­li­gent Teillera à ce que tout détail dans le mobi­lier et la gar­ni­ture soit scru­pu­leu­se­ment et ponc­tuel­le­ment exé­cuté.

Le met­teur en scène, en plus de son labeur jour­na­lier, s’in­té­resse aux auteurs lit­té­raires, artis­tiques et ciné­gra­phiques. Il reçoit, il étu­die les scè­na­rii et il donne des idées. Il se tient tou­jours au cou­rant des der­niers per­fec­tion­ne­ments tech­niques. A ses côtés, le direc­teur artis­tique conci­lie toutes les petites que­relles qui sur­gissent fré­quem­ment entre les comé­diens et la régie. Il doit pro­cu­rer à ses met­teurs en scène et régis­seurs tonte l’au­to­rité néces­saire; il leur don­nera aussi tous leB moyens dont il dis­pose en faveur d’une réa­li­sa­tion inté­res­sante.

... Dès qu’elle en a le temps néces­saire, la régie com­plète les scè­na­rii qui seront pro­chai­ne­ment


îoyal - Zoo­lo­gie Cinéma

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Pro­gramme du 6 au 11 août

Pro­gramma van 6 tot 11 Oogst

Gau­mont-Jour­nal

La Tante d Emi­lie

Comé­die en 5 par­ties

Gau­mont-Week­blad

De Tante van Emi­lie

Too­neels­pel in 5 dee­len

Haut les Cœurs

Drame en 5 par­ties, inter­prété par Harry Carey

Hoog de

Drama in 5 dee­len, ver­tolkt

Har­ten

door Harry Carey

Haut les Cœurs

Par­tie à tra­vers la prai­rie pour venir s’ac­quit­ter envers son ami Jim Drew d’une obli­ga­tion long­temps dif­fé­rée, David Brent, fer­mier de Pres­ton en Cali­for­nie est arrivé trop tard. II a trouvé en Hammes la chau­mière de Jim et n’a pu reti­rer qu’un cadavre. Dans les poches du défunt une lettre de la petite Lucienne Drew annon­çant à son père sa pro­chaine arri­vée, selon les volon­tés de sa mère décé­dée.

David se rend à la g’are pour attendre la jeune fille et n’ose pas lui annon­cer le mal­heur qui vient de la frap­per. Il lui fait croire qu’il est son père.

Or, il a un ennemi, son voi­sin John Har­ding qui convoite une par­tie de sa conces­sion. Cet homme a fait venir un arpen­teur pour faire faire sur le ter­rain contesté une déli­mi­ta­tion en règle, à l’insu de Brent. Mais le jeune géo­mètre, Alfred Gor­don, a voyagé avec Miss Drew, s’est épris d’elle et ne se trouve pas mal chez le pseudo Jim Drew. Har­ding fait connaître à l’ar­pen­teur;a véri­table iden­tité de son voi­sin.

Révolté, le jeune homme lui enjoint de quit­ter le pays, le mena­çant de pour­suites pour enlè­ve­ment de mineure. David s’ap­prête à quit­ter les lieux, mais mise au cou­rant de ses inten­tions par une lettre glis­sée sous la porte, Lucienne l’oblige à renon­cer à sa déci­sion. Car c’est à lui qu’elle réserve toute son affec­tion puis­qu’elle se sait main­te­nant orphe­line.

Hoog de Har­ten

Doo­rheen de vlak­ten geko­men om tege­no­ver zij­nen vriend Jim Drew eene lang nit­ges­telde schuld te vol­doen, is David Brent, land­bou­wer te Pres­ton in Cali­for­nie te laat geko­men Hij vindt Jim­s’liut in brand en heeft slechts een lijk uit de vlam­men kun­nen red­den. In de zak­ken(van den over­le­dene eenen brief. Het is de kleine Lucienne Drew welke haren vader schri­jft dat zij bin­nen­kort aan­komt om voor­taan met hem te leven ove­reen­kom­stig de laatste wils­bes­chik­kin­gen barer over­le­den moe­der.)

Onge­huwd zijnde zal David het meisje onder zijne bes­cher­ming nemen. Ais zij aan­komt, laat hij haar geloo­ven dat hij Jim Drew is.

Maar hij heeft eenen vijand, zijn gebuur John Har­ding welke op een deel zij­ner ver­gun­ning loert. Deze heeft bui­ten wete van Brent, eenen land­me­ter doen komen om het bet­wiste ter­rein te doen opme­ten. Maar de jonge land­me­ter, Alfred Gor­don, heeft samen met Mej. Lucienne Drew gereisd en is op haar ver­liefd gewor­den, en bevindt zich zeer wel bij den pseudo Jim Drew welke hem de gast­vri­j­heid aan­ge­bo­den heeft zon­der dat Har­ding, te San-Fran­cisco opge­hou­den er iets van weet.

Hij zegt aan Har­ding den waren naam van David. Deze, vol woede, dwingt den bra­ven man de streek te ver­la­ten, hem drei­gend anders hem te doen ver­vol­gen voor oplich­ting eener min­der­ja­rige. Hij doet dus aans­tal­ten om heen te gaan, doch op de hoogte gebracht zij­ner inzich­ten, door eenen brief onder hare deur ges­to­ken en door haar te vroeg ont­dekt, loopt Lucienne naar hem toe en ver­plicht hem zijn bes­luit in te trek­ken. Het is voor hem dat zij al hare gene­gen­heid bewaart, nu zij weet dat zij weze is.


CINE-REVUE —

Entrée des Théâtres de prise de vues de Ciné Stu­dio à Nice. A droite, un grand cadre-pan­neau qui indique aux artistes dans qne' stu­dio on tourne les scène* pour les­quels ils sont convo­qués.

exé­cu­tés, aide au décou­page, et, le plus sou­vent, le fait elle-même.

Être met­teur en scène n’est pas tou­jours ce qu’un vain peuple pense!

L’ECLAI­RAGE

L’éclai­rage, en ciné­ma­to­gra­phie comme en pho­to­gra­phie, est un fac­teur très impor­tant. De lui dépend, très sou­vent, la net­teté ou le flou de la pel­li­cule.

Même en plein jour — au stu­dio — son concours est tou­jours néces­saire. On tourne, soit sous la lumière solaire, soit sous la lumière arti­fi­cielle. Les deux méthodes sont excel­lentes. Les stu­dios cou­verts, ceux de la Vita­graph, à New-York, et de la Famous Players Lasky, pour ne citér que ceux-là, uti­lisent des tubes à vapeur de mer­cure et des lampes à arcs vol­taïques.Les“ sun­light » — phares puis­sants à miroirs para­bo­liques — sont aussi employés.

Lorsque l’on tra­vaille avec la lumière solaire ou la lumière élec­trique, des vélums de toiles blanches ou de cou­leurs sombres glis­sant sur des fil3 ten­dus à tra­vers le théâtre, règlent la valeur des rayons lumi­neux. Dans les stu­dio ultra-modern es — ils sont quasi obs­curs — les lampes à fluo­res­cence de mer­cure, fixées au pla­fond, donne une lumière douce n’in­com­mo­dant pas les yeux des acteurs. Ces tubes sont grou­pés, par séries de huit à douze. On compte deux cents tubes envi­ron pour l’éclai­rage

d’un « champ » ordi­naire; ils pro­jettent du haut, des côtés. Ils sont hori­zon­taux et ver­ti­caux.

... Pour les “ plein air », lorsque la lumière solaire n’est pas assez puis­sante, le met­teur en scène se sert d’écrans recou­verts d’uu enduit d’alu­mi­nium. Le concours de ces sortes de réflec­teurs est indis­pen­sable dans beau­coup de cas et ils sont d’un emploi très pra­tique. Les sous-bois, les nuits, sont illu­mi­nés grâce à un groupe élec­tro­gène monté sur un camion auto­mo­bile qui four­nit l’éner­gie. La photo réa­li­sée de cette façon est sou­vent jolie et ori­gi­nale. On use encore des lampes à pieds, à effets solaires, à mains, etc.

Les grands stu­dios de la Famous Players Lasky per­mettent de “ tour­ner „ dans le même hall plu­sieurs scènes dif­fé­rentes, dans des déçois dif­fé­rents et ce simul­ta­né­ment.

LE MATCH

Le match Car­pen­tier-Demp­sey est, paraît-il, arrivé à Paris, mais on ne connaît pas encore le conces­sion­naire de ce film, qui a coûté, •dit-on, fort cher.

L’en­thou­siasme d’ailleurs est tombé. On sent parmi les direc­teurs une immense indif­fé­rence. Aucun d’entre eux ne semble se sou­cier de mon­trer aux foules la défaite du cham­pion natio­nal... le sujet d’ailleurs n’est déjà plus d’ac­tua­lité. Les évé­ne­ments passent tel­le­ment vite par cette cha­leur...

— CINÉ-REVUE

Les Petites Femmes au Cinéma

Notre confrère fran­çais «Filma» entend faire une dis­tinc­tion mar­quée entre « les petites femmes de cinéma » et « les petits rôles de revue y). Pour le pro­fane, cela serait chou-vert et vert-chou: il n’en est rien, cepen­dant, c’est ce que le spi­ri­tuel auteur qu’est René Jeanne nous apprend dans les lignes que l’on va lire.

Paris a ses „petites femmes de revue” et l’Amé­rique „ses petites femmes de cinéma”. Les unes sont d’ailleurs cou­sines ger­maines des autres.

A quoi, en effet, se recon­naît „une, petite femme de revue”?

Ses carac­té­ris­tiques sont:

1. Son sou­rire. — La petite femme de revue sou­rit tou­jours, quel que soit le rôle qui lui ait été dis­tri­bué, quel que soit le sen­ti­ment qui ait ins­piré les paroles qu’elle pro­nonce ou qu’elle chante;

2. Sa blon­deur. — La petite femme de revue est tou­jours blonde, même pour per­son­ni­fier le „Pain noir", l’„Idée noire”, la „Mine aux Mineurs” ou le „Noir de fumée”;

3. Sa mal­adresse. — La petite femme de revue est tou­jours mal­adroite. Elle l’est avec d’au­tant plus d’achar­ne­ment que cette mal­adresse a été,1e point de départ de la for­tune artis­tique de plu­sieurs „petites femmes de revue" ayant débuté aux Capu­cines;

4. Le peu de sur­face cou­verte par ses cos­tumes. — La petite femme de revue, jus­qu’à ces der­niers mois, était tou­jours court-vêtue; depuis ces der­niers mois, les auteurs de revue ou, comme o,n a pris l’ha­bi­tude de les dési­gner, les „pro­du­cers”, témoi­gnant d’un amour de plus en plus grands pour .les... belles décou­vertes, la petite femme de revue est à peu près com­plè­te­ment dévê­tue.

Ceci étant admis, regar­dez une „petite femme de cinéma” amé­ri­caine...

Oh! vous n’au­rez que l’em­bar­ras du choix pour vous livrer à ce tra­vail d’ob­ser­va­tion.

Au début de tous les films comiques amé­ri­cains édi­tés depuis un an, il y a une petite troupe d’une dizaine de petites femmes dont le rôle n’est pas défini et dont la pré­sence n’est pas indis­pen­sable à la bonne marche de l’ac­tion. iCe sont les „petites femmes de cinéma”! Regarde, z-les aller et venir, regar­dez-les, vous ne vous ennuie­rez pas et vous démê­le­rez bien vite leurs carac­té­ris­tiques, qui sont:

1. Leur sou­rire. —- Les „petites femmes de cinéma” sou­rient tou­jours, même quand elles reçoivent dans l’œil la balle de golf ou le bal­lon de foot­ball qui per­met­tra au jeune pre­mier comique de faire dans le film une entrée aussi sen­sa­tion­nelle que jus­ti­fiée;

2. Leur blon­deur. — Les „petites femmes de cinéma” sont tou­jours blondes, mais il est impos­sible d’af­fir­mer si cette blon­deur vient de ce qu’elles sont des „petites femmes" ou tout sim­ple­ment de ce qu’elles „font du cinéma";

3. Leur mal­adresse. — La „petite femme de cinéma" est tou­jours mal­adroite. Il n’y a pas

d’exemple que l’on voie dans un film une „petite femme de cinéma" cou­rir sans tom­ber en entraî­nant dans sa chute toutes ses cama­rades, ce qui d’ailleurs n’est pas sans agré­ment pour,1e spec­ta­teur;,

4. Le peu de sur­face cou­verte par leurs cos­tumes. — La „petite femme de cinéma” semble avoir u,n goût par­ti­cu­lier, sinon exclu­sif, pour le cos­tume de bain, ce qui ne l’em­pêche pas de dan­ser dès que l’oc­ca­sion s’en pré­sente et sans chan­ger de cos­tume, en quoi elle fait preuve d’un esprit d’éco­no­mie et de logique qui n’est pas à dédai­gner et que nos com­pa­triotes devraient bien imi­ter, rien dans la mode actuelle ne res­sem­blant plus à un cos­tume de bain qu’une toi­lette de bal.

Ceci étant éta­bli, n’avions-nous pas rai­son d'af­fir­mer en com­men­çant que la „petite femme de cinéma” est cou­sine ger­maine de la „petite femme de revue”?

Les carac­té­ris­tiques de la „petite femme de cinéma” étant dûment posées, voyons quel rôle elle joue dans un film.

Tout d’abord, il est facile de remar­quer que la „petite femme de cinéma" n’opère jamais seule. Elle tra­vaille tou­jours en bande, et, comme le chœur antique, appa­raît dès que l’ac­tion lan­guit pour dis­pa­raître dès que Fac­tion rebon­dit... Peut-être est-ce pour cela qu’un met­teur en scène fran­çais et facé­tieux (il y en a!) n’a pas craint d’af­fir­mer qu’elle était une petite femme de chœur!

Ordi­nai­re­ment, les „petites femmes de cinéma” se livrent à leurs ébats au début du film et sur une plage qui, pour être à la mode, n’en est pas moins déserte... Ce cadre a au moins le mérite de jus­ti­fier le cos­tume pré­féré de la „petite femme de cinéma” qui est, comme nous l’avons vu, le cos­tume de bain. (Mais il arrive fré­quem­ment que Fac­tion du film ne pou­vant en aucune façon se dérou­ler en plein, air, mais exi­geant, au contraire, un inté­rieur, il soit impos­sible au met­teur en scène de faire évo­luer »es „petites femmes de cinéma" sur une plage. Ingé­nieu­se­ment, ce met­teur en scène choi­sit alors, pour y situer son action, un hôtel dis­po­sant de tout le confort moderne, ce qui lui per­met de dis­po­ser ses petites femmes en groupes har­mo­nieux et tou­jours sou­riant autour d’une pis­cine, et de jus­ti­fier ainsi, une fois de plus, les cos­tumes •de bain sans les­quels tout porte à sup­po­ser qu’elles ne se croi­raient plus des „ petites femmes de cinéma”.

iMais que ce soit au bord des vagues ou au bord d’une pis­cine, les „petites femmes de cinéma” ne se mouillent jamais, obéis­sant en ceci à deux règles dont la pre­mière, aussi bien à Deau­ville qu’à Los Angeles, affirme qu’un cos­tume de bain n’est pas fait pour aller à l’eau, et dont la deuxième veut qu’au cinéma l’eau soit un élé­ment des­tiné à pro­vo­quer le rire, lorsque c’est le comique qui y choit, ou des larmes lorsque c’est la jeune pre­mière qui y est pré­ci­pi­tée par ses infâmes ravis­seurs, mais que l’usage en soit stric­te­ment inter­dit aux jeunes per­sonnes dont le cos­tume pour-


CINÉ-REVUE —

rait faire croire qu’elles ont rin­ten­tion de s’y plon­ger...

Le cos­tume de ba n com­mence pour­tant à deve­nir ihien fade — on en a abusé — et le bruit est venu jus­qu’à nous par des­sus „ la mare aux harengs” que vou­lant imi­ter jus­qu’au bout les „petites femmes de revue” de Paris, les „petites femmes de cinéma” de Los Angeles viennent de déci­der la sim­pli­fi­ca­tion jus­qu’à l’ex­trême de leurs cos­tumes. Un étran­ger, au cours de la visite qu’il fai­sait récem­ment à un stu­dio de l’en­droit, aurait assisté à la prise de vue d’une scène tour­née exclu­si­ve­ment par des „petites femmes de cinéma” dont l’ori­gi­na­lité de cos­tume le frappa parce qu’elle consis­tait pré­ci­sé­ment à n’en pas avoir.

Si ce bruit n’est pas un canard, et si la cou­tume, qui veut qu'entre deux séances de prises de vues les artistes occu­pés à tour­ner un film aillent déjeu­ner au res­tau­rant le plus proche dans le cos­tume qu’exige leur rôle, est en vigueur à Los Angeles comme à Vin­cennes ou à Epi­nay, „le para­dis du Cinéma” va bien­tôt deve­nir la forme moderne du „Para­dis ter­restre”.

Depuis quelque temps pour­tant, cer­tains met­teurs en scène qui tiennent à „faire riche” et que la sim­pli­cité des cos­tumes de bain — pour ne par­ler que de ceux-là — déses­père, se sont enga­gés dans une voie nou­velle. Ils ont créé la fée­rie ciné­ma­to­gra­phique qui va leur per­mettre d’uti­li­ser moins par­ci­mo­nieu­se­ment la col­la­bo­ra­tion des „petites femmes de cinéma” et nous allons assis­ter bien­tôt à des tableaux dans le genre de ceux qui fai­saient la joie de notre enfance, lors­qu’ils nous étaient offerts au Châ­te­let au cours d’une repré­sen­ta­tion de la „iBiche au Bois” ou de la „Poudre de Per­lin­pin­pin”: le „Royaume des Pois­sons” ou le „Royaume des Even­tails”.

La fan­tai­sie amé­ri­caine, qui est réelle, saura cer­tai­ne­ment renou­ve­ler ces sujets, dont le prin­ci­pal mérite est de per­mettre la mobi­li­sa­tion d’im­por­tants contin­gents fémi­nins. Et nous allons revoir, moder­ni­sés par l’em­ploi des gros films amé­ri­cains, ces défi­lés de nuques, de cuisses et de poi­trines dont nos nuits de col­lé­giens, au len­de­main des vacances du jour de l’an ou du mardi-gras, étaient han­tées.

Ah! petites femmes, petites femmes de cinéma! quelle concur­rence vous allez faire aux „cho­rus girls” lon­do­niennes et aux „petites fehimes de revue” pari­siennes!

Sou­riantes, blondes, mal­adroites et court-vètues, vos sil­houettes vont trot­ter dans les cer­velles des vieux mes­sieurs et des potaches! Sur vos rivales de Londres et de Paris vous avez la supé­rio­rité d’être fugi­tives! Sur chaque écran où vous parais­sez, vous ne faites vos petits tours que pen­dant une semaine! Et, cette semaine révo­lue, c’est fini! Adieu! Vous reverra-t-on jamais? Pro­mè­ne­rez-vous votre sou­rire, votre blon­deur, votre mal­adresse et votre quasi-nudité dans le film qui pas­sera la semaine pro­chaine? Voilà le grand „peut-être” que cha­cune de vos appa­ri­tions sou­lève! Véri­ta­ble­ment, vous êtes, ibien plus que toute autre femme, des „éphé­mères", des „belles de

nuit”! Et vous méri­te­riez, à ce titre, d’être choi­sies comme le sym­bole par­fait de la Femme!

Non contente de tour­ner dos cer­velles plus ou moins aris­to­cra­tiques, plus ou moins solides, l’une de vous, petite femme de cinéma, sou­riante, blonde, mal­adroite et eourt-vêtue comme ses com­pagnes, trou­blera sans doute quelque fils de lord et, incons­ciente du pou­voir de son sou­rire, de sa blon­deur, de sa mal­adresse et de sa quasi-nudité, à l’heure où le miracle se pro­duira, elle pro­mè­nera non­cha­lam­ment en quelque stu­dio cali­for­nien sa quasi-nudité, sa mal­adresse, sa blon­deur et son sou­rire. René JEANNE.

NOTRE VEDETTE

Mar­gue­rite [AROSE

Incon­tes­ta­ble­ment une étoile de grand ave­nir Mar­gue­rite Larose a trouvé sa place parmi les plus brillantes constel­la­tions du fir­ma­ment ciné­ma­to­gra­phique. Le pre­mier rôle de „Mârouf” lui fut confié à titre d’es­sai, et ce film, dont la pré­sen­ta­tion vient d’avoir lieu à Paris, affirme les qua­li­tés pho­to­gé­niques de la gra­cieuse artiste. Un second enga­ge­ment a suivi immé­dia­te­ment ce beau début; une nou­velle mai­son d’édi­tion belge, la S. K. A. P., fait appel à Mar­gue­rite Larose pour:1e rôle de pre­mier plan d’une char­mante comé­die qui se tourne actuel­le­ment aux envi­rons de Bruxelles sous la direc­tion du met­teur en scène Georges Ket­te­rer.

Nos lec­teurs auront hâte de voir la paru­tion de ce film sur l’écran: d’ores et. déjà, on en dit le plus grand bien. M. K.

La mai­son Félix four­nit des patrons de tous Les modèles figu­rant dans l’Elé­gante.

IE I” OU MOIS

Jour­nal de modes men­suel, magni­fi­que­ment illus­tré, j us-tlfle plei­ne­ment son nom par sa pré­sen­ta­tion artis­tique et l’élé­gance des nom­breux modèles qu'il contient.

Le prix du numéro est entiè­re­ment rem­boursé par un patron gra­tuit.

!Un an : 22 francs

Six moii : 12 francs

Un numéro : 2 francs,

Ce que M. Pompe vit au Cinéma

Mme Pompe embrassa son mari une der­nière fois.

— Et, sur­tout, prends garde aux acci­dents de che­min de fer, lui dit-elle en guise de suprême recom­man­da­tion, tan­dis qu’il des­cen­dait l’es­ca­lier. M. Pompe monta dans le taxi qui l’at­ten­dait devant:1a porto d-e sa demeure...

Main­te­nant, dans le silence du com­par­ti­ment qui l'em­por­tait vers le Midi, M. Pompe réflé­chis­sait. Dans un train, on com­mence tou­jours par lire des jour­naux; puis, on cause, si tou­te­fois le hasard vous a gra­ti­fié de com­pa­gnons de voyage loquaces, ou bien on dort. Or, (M. Pompe ne pou­vait dor­mir, et, tan­dis qu’fl voyait, à tra­vers la vitre de la por­tière, les fils .du télé­graphe mon­ter et des­cendre à une cadence régu­lière, il réflé­chis­sait...

Les menus détails de ses pré­pa­ra­tifs de départ remon­taient dans sa mémoire... Il revoyait Mme Pompe ran­geant elle-même sa 'va­lise, veillant à ce que tout soit en place, dis­po­sant dans un coin une fiole de cor­dial et un petit sac de papier, où étaient quelques mor­ceaux de sucre. Elle l’ai­dait à enfi­ler son ves­ton, avec des soins mater­nels... Et il se féli­ci­tait de la femme qu’il avait choi­sie et qui lui avait (donné dix ans de bon­heur.

Un contrô­leur, la cas­quette ornée de feuilles d’ar­gent, vint le tirer de la rêve­rie où il-s’ahan­don­nait. U troua le ticket de M. Pompe, et ce der­nier ne réus­sit plus à évo­quer ‘les yeux ‘bleus de sa femme. Il eut beau se recueillir: ses com­pa­gnons, tirés de leur som­meil, émet­taient des juge­ments défi­ni­tifs sur l’oc­cu­pa­tion de Dus­sel­dorf et sur la baisse des den­rées.

M. Pompe des­cen­dit de voi­ture à Mar­seille, la tête lourde et les yeux fati­gués. U avait bien réussi à s’en­dor­mir la nuit venue, mais un de ses voi­sins, la cas­quette de voyage sur les yeux, ron­flait si fort qu’il lui avait été impos­sible de reprendre son som­meil inter­rompu:..

Mar­seille, ville de soleil et de joie, dans laquelle M. Pompe n’avait jamais mis le pied, lui sou­rit sous la forme d’une déli­cieuse petite femme que, dàns sa hâte à cou­rir vers la sor­tie, il avait bous­culé.

— Imbé­cile!..-. dit-elle avec cet accent dont 'se moquent si fort les Pari­siens... Mais elle était si jolie qu’il ne se moqua point...

Sorti de la gare, il prit le tram­way. Ce qui le frappa le plus, ce fut la faci­lité avec laquelle les gens y liaient conver­sa­tion. En dix minutes, il apprit que son voi­sin de droite arri­vait de Lyon, où il pleu­vait depuis quinze jours, pour se marier; que la nièce de la grosse dame qu’il avait en face était cais­sière dans un cinéma du centre et que son petit neveu venait d’avoir la rou­geole.

Il des­cen­dit et, dans le soleil de ce jour de

prin­temps, il cher­cha une chambre dans ‘un hôtel. Le plus extra­or­di­naire fut qu’il en trouva une, à des prix rai­son­nables, ce qui prouve bien que ceci est un conte...

Mais pour­quoi, .me direz-vous, lec­teurs, M. Pompe, a-t-il laissé .sa femme modèle à Paris et est-il venu à Mar­seille? Un Mar­seillais va à Paris, mais ün .Pari­sien ne vient pas à Mar­seille... à moins .qu’il n’y soit poussé par Ja néces­sité!... Appre­nez que M. Pompe était venu à Mar­seille pour assis­ter au Congrès des Pro­pa­ga­teurs de la Culture du Nénu­phar, qui se tenait en cette ville. Il était vice-pré­sident de l’as­so­cia­tion ami­cale des culti­va­teurs de nénu­phars de la ban­lieue pari­sienne, il pos­sé­dait une mai­son de cam­pagne à Nogent, un bas­sin, sur l’eau duquel se pla­quaient quatre .ou cinq feuilles de cette plante aqua­tique. Mais il eût pu se pas­ser de faire ce voyage. En réa­lité, le Congrès n’était qu’un pré­texte. Il mou­rait d'en­vie de voir le Midi et Mar­seille en par­ti­cu­lier. Comme beau­coup de Pari­siens, il n’avait jamais quitté Paris que pour Nogent, et ce voyage avait pour lui le goût déli­cieux et un peu amer d’une fugue...

Lors­qu’un fruit est mûr, il est prêt à tom­ber. Pour un homme, il en est de même. M. Pompe en était arrivé dans la vie à cet âge où, sui­vant M. Paul Bour­get, le démon du Midi devait le guet­ter et lui tendre des embûches. Mais il ne lisait point Paul Bour­get et ne se méfiait pas. Il avait tort, car le démon du Midi sur­vint sous la forme d’un démon de minuit.

Le Congrès devait durer trois jours. Le soir du pre­mier jour, M. Pompe, après un excellent dîner, où une lan­gouste à l’amé­ri­caine avait joué un rôle impor­tant, alla au théâtre... Il serait d’ailleurs inca­pable, à l’heure qu’il est, de vous dire ce qu’on y jouait. Il y avait, à vrai dire, ce soir-là, deux actions bien dis­tinctes dans cette salle de spec­tacle: l’une sur la scène, à laquelle il ne prêta aucune atten­tion; l’autre, dans la salle elle-même. Il joua dans cette deuxième pièce un rôle de pre­mier plan. 1,1 avait à sa droite une jeune femme qu’il jugea ravis­sante dès qu’il la vit. D'abord, comme il avait tou­jours dans sa, pen­sée l’image de Mme Pompe, qu’il n’avait encore jamais trom­pée, il se contenta de détailler les traits de sa voi­sine. Hélas! il était comme ces enfants qui, ayant décou­vert un pot de confi­tures, se disent: „Bah! je n’en pren­drai qu’un cuille­rée, cela ne se verra point”, et, de cuille­rée en cuille­rée, finissent le pot tout entier... Il regarda sa voi­sine, il la regarda tant que l’image de Mme Pompe dis­pa­rut et qu’il s’en­har­dit, dans la demi-obs­cu­rité de la salle, jus­qu’à heur­ter le coude de la jeune per­sonne... Toute la salle éclata de rire. Confus, il retira son bras... Il s’aper­çut bien­tôt qu’on ne riait pas d» lui, mais de la réplique drôle d’un acteur... Il recom­mença: la femme sou­rit... Minuit son­nait, lorsque le démon de .Bour­get, qui avait pris la forme de la petite dame du fau­teuil voi­sin, pas­sait son bras sous le sien, sur la Can­ne­bière, où ils se pro­mé­naient tous deux...


Vous croyez peut-être que, M. Pompe eut des remords? Pas du tout. La pre­mière chose qu'il fit le len­de­main, ce fut de cher­cher des excuses à son acte.

Et il s’en­fonça dans le péché. Il pâr­ta­gea la jour­née entre Gaby Bou­tique — c’était le nom du démon de minuit — et les nénu­phars. Après dîner, comme ils pas­saient rue Saint-iFer­réol, elle se pen­cha à son bras et lui dit:

— Mène-moi au cinéma.

Ils entrèrent. Sur î’écran, un drame se déroula: „La ifin d’un rêve!” Un gros bon­homme, trompé par sa femme, en'qui il avait foi, entrait dans les ordres de déses­poir; Gaby lui dit:

— Il te res­semble, ce gros-là...

M. Pompe sou­rit; il savait bien que pareille chose ne pou­vait lui arri­ver... iPa­thé-Jour­nal: les actua­li­tés se suc­cèdent. C’est d’ai­bord un

Deman­dez spe­ci­men et com­pa­rez avec les autres édi­tions Vraag proef­num­mer en ver­ge­lijk met andere uit­ga­ven

CINÉ-REVUE —

incen­dié for­mi­dable à Mire­lune; puis, le pro- js fes­seur Osou­soff, qui a trouvé le microbe des coliques hépa­thiques; puis, la sor­tie de la der­nière séance de l’Œuvre du relè­ve­ment des jeunes filles per­dues par l’abus des talons hauts; puis, c’est: le bois de Bou­logne reprend son ani­ma­tion... M. Pompe recon­naît l’al­lée des Aca­cias... Tout ià coup, il pousse un cri ter­rible, et, por­tant la main à son front:

M. Pompe vient de voir, sur l’écran, sa femme au bras d'un offi­cier, se pro­me­nant au Bois... La vue n’a duré que trop peu... Le coq,, avec la marque Pathé frères, paraît sur la toile, et deux agents de police empoignent M. Pompe, qui, rouge de colère et de honte, (j hurle tou­jours:

Léon BAN­CAL (« Filma »).

L’AS­SOM­MOIR

Un des chefs-d’œuvre d’Emiié Zola, „L’As­som­moir”, dont la renom­mée est mon­diale, va être mis à l’écran par les soins de M. de Mar­san, qui en a fait une adap­ta­tion com­por­tant trois époques et pour l’exé­cu­tion de laquelle des enga­ge­ments sen­sa­tion­nels ont été conclus. C’est M. Ch. Mau­dru qui assu­mera la mise en scène de cet impor­tant ouvrage dont la sor­tie aura très vrai­sem­bla­ble­ment lieu en décembre pro­chain.

Les Eta­blis­se­ments Aubert se sont d’ores et déjà assuré l’ex­clu­si­vité du film pour France et Bel­gique.

Les Jolies Modes

= PARAIT LE 5 DE CHAQUE MOIS

Edi­teur:

J. FELIX, 20. rue Albert de Latour, Bruxelles

Dans chaque numéro des

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Par an: 15.00 francs

Six mois: 8.00 »

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Dit blad ver­schi­jnt in de Vlaamsche taal onder den titel van De Nieuwste Modes van Parijs.

— CINÉ-REVUE

Les pneus Hevea

sont tes triom­pha­teurs

N’EN USEZ PLUS D’AUTRES

364, Songtte m d’Ar­gik, Ant­lers

— Quand nous serons mariés, je veux avoir au moins deux bonnes.

— Ne vous en faites pas, nous en aurons dix!... vingt!...

— Oui... l’une après l’autre! (Le Matin).

— Ce garde-là ne me dira plus de sor­tir du gazon, je tele garan­tis,

— Et pour­quoi?

— Je lui ai jeté un de ces regards... (iLi/V?)-

Cartes Pos­tales VEDETTES

La troi­sième série com­prend:

CINE-REVUE tient à la dis­po­si­tion de ses lec­teurs et abon­nés les séries des vedettes de l’écran édi­tées par Filma, à Paris.

Nous avons publié, dans nos der­niers numé­ros, les noms des trente cartes consti­tuant la pre­mière série.

La deuxième série com­prend: N°* N“5

31. Cathe­rine Cal­vert

32. June Caprice

33. Dolo­rès Gas­si­nelli .

34. Grace Dar­mond

35. Huguette Duflos

36. Lil­lian Gish (2'pose)

37. Corinne Grif­fith

38. Alice Joyce

39 Des­de­mona Mazza

40. Mary Miles Minier

41. Mae Mur­ray

42. Ni ta Naidi

43. Marie Osborne

44. Robinne

45. Renée Syl­valre

46. Léon Ber­nard

47. Candé

48. Donal Crisp

49 William Dun­can

50. Romuald Joubé

51. Henry Krauss

52. Lagre­née

53. Mar­cel Lévesque

54. Max Lin­der

55. Mathot

56. Anto­nio Moréno

58. Wal­lace Reid

59. Mon­roé Salis­bury

60. Séve­rin-Mars

61. Gla­dys Brok­well

62. Alice Cal­houn

63. Tania Daleyme

64. Doro­thy Dal­ton

65. Elsie Fer­gu­son

66. Madge Ken­nedy

67. Mary Miles (2« pose)

68. Mil­dred Har­ris

69. Gina Relly

70. Ruth Rol­land

71. Pau­line Fré­dé­rick

72. Conslan­ce­Tal­madge

73. Norma Tal­madge

74. Olive Tho­mas

75. Mad­laine Tra­verse

76. Rich. Barth­le­mess

77. Char­lie Cha­plin

78. Jean Dax

79. Dou­glas Fair­banks

80. Fatty (2° pose)

81. De Fóraudy

82. William S. Hart

84. Ses­sue Haya­kawa

85. Andre Nos

86. Frank Kee­man

87. Léon Mathot

88. Joë Ryan

89. Robert Wal­thall

90. Andrew J. Bru­nelle

La série, de 30 cartes, indi­vi­sible se vend 7.50 francs.

Écrire à Ciné-Revue, 10, rue Charles Decos­ter.

Pour les com­mandes,.envoyez le mon­tant par chèque, par poste ou par ver­se­ment au compte pos­tal Meu­wis­sen n° 46332.


CINÉ-REVUE -

LES PETITS MOU­CHOIRS

Les plus jolis sont en linon blanc ou de cou­leur, avec dans un des coins l’in­édit d’une bro­de­rie très moderne donk les cou­leurs sont har­mo­nieuses

J’en ai vu d’amu­sants bro­dés d’une tête chi­noise, d’une pagode, de papillons ou de coc­ci­nelles, et même, gare aux âmes sen­sibles, d’une mignonne arai­gnée qui par un fil des­cen­dait de sa toile. C’était sur un fond rose. La toile était bro­dée de soie argent et l’arai­gnée était noire.

Les étroites Valen­ciennes et le tulle uni encadrent sobre­ment le linon blanc qui s’ajoure de fils tirés. Dans ujx coin le chiffre ou la ""devise auront l’ori­gi­na­lité vou­lue.

Mais leur taille reste mignonne. Ils sont si petits nos mou­choirs qu’ils peuvent â peine dis­si­mu­ler un sou­rire, à peine cueillir une larme.

LA BEAUTÉ FÉMI­NINE

C’est à Bran­tôme qu’il faut deman­der les trente mer­veilles qui font par­fait le corps fémi­nin. Elles lui ont été confiées en grand secret par une dame de Tolède, n faut;

Trois choses blanches: la peau, les dents, les mains; trois noire» les yeux, les sour­cils et les pau­pières; trois ronges: les lèvres, les; Joues et les ongles; trois longues: le corps, les che­veux et les . mains; trois courtes: les dents, les oreilles et les pieds; trois lar- >; ges: la poi­trine, le front et l’entre-sour­cil; trois étroites: la bou- j ehe, la cein­ture et l’en­trée du pied; trois grosses: le bras, la cuisse t* et le mol­let; trois déliées: fes doigts, les che­veux et les lèvres; trois petites: les seins, le nez et la tête.

Et je sou­haite, mes sœurs, que votre miroir réflé­chisse cet ensemble d’Eve par­faite quand, avec une point d’an­xiété dans les yeux, vous venez le consul­ter. Louisa d’Haeyêrk.