Programme de 2 à 7 juill. 1921



Livret de programme

Source: FelixArchief no. 1968#275

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CINÉ-REVUE —

Ce qu’ont dit les quo­ti­diens fran­çais de VAt­lan­tide:

Le (Um est magni­fique et il fait le plus gra­jnd hon­neur à l’art ciné­ma­to­gra­phique fran­çais.

Le Figaro.

La pré­sen­ta­tion de ce film gran­diose est l’évé­ne­ment le plus consi­dé­rable de l’an­née.

La Liberté.

Enfin voilà un film qui, secoue la défroque du cinéma. Du beau roman de Pierre Benoît, on a fait un très beau film. Eclair.

C’est une nar­ra­tion qui sur l’écran, se tra­duit en actes, enchaî­nés avec une vigueur éton­nante et dont aucune scène n’est fas­ti­dieuse.

Au contraire, l’in­té­rêt pro­gresse sans arrêt.

Infor­ma­tion.

Le film de VAt­lan­tide est enfin ter­miné.

L'At­lan­tide fut, sans contre­dit, l’un des plus grands suc­cès lit­té­raires de ces der­nières années. Ce suc­cès, qu’on peut qua­li­fier de mon­dial, puis, que le livre fut tra­duit dans toutes les langues, le roman de M. Pierre Benoît le doit, en par­tie, à l’évo­ca­tion du cadre pres­ti­gieux dans lequel se déroule l’in­trigue très habi­le­ment conçue par l’au­teur, et qui résume, à lui seul, toutes les splen­deurs du désert afri­cain. Or, pour que la trans­po­si­tion du livre à l’écran fût par­faite, il fal­lait que l’adap­ta­teur réa­li­sât un film d’une somp­tuo­sité rare, avec un tel souci de vérité et d’exac­ti­tude que le royaume fan­tas­tique du Hog­gar y appa­rût dans tout son éclat et toute sa magni­fi­cence.

C’est ce résul­tat­qu’a obtenu M. Jacques Fey­der, l’ex­cellent met­teur en scène, don­trl’œuvre, splen­di­de­ment exé­cu­tée, vient d’ob­te­nir un suc­cès­con-sidé­rable. Sce­na­rio.

Les Amé­ri­cains avaient été nos maîtres. Nous leur mon­trons là que nous savons pro­fi­ter des leçons sans les copier.

L'In­tran­si­geant.

Jeune fran­çaise, 20 ans, ayant débuté pen­dant quelque temps dans le Vau­de­ville, vou­drait faire du cinéma. Est pho­to­gé­nique a, des dis­po­si­tions, cherche un stu­dio qui pour­rait l’em­ployer.

S’adres­ser A Alber­tine Heb­be­lin, Sart-Court, Saint-Etienne.

Qu’on ne vienne plus nous oppo­ser l’ef­fort amé­ri­cain et ses vic­toires. L’At­lan­tide repré­sente plus et mieux. I Comœ­dia.

C’est un film bien­fran­çais que nous pour­rons mon­trer avec orgueil à l’étran­ger.

Paris-Midi.

L’adap­ta­teiir a su tirer du pres­ti­gieux désert des effets de lumière qui font réel­le­ment de ce film une œuvre de beauté.

Le Petit Bleu.

il faut dire que cette magni­fique réa­li­sa­tion fran­çaise éga­leeomme tech­nique, pay­sages, inté­rieur et inter­pré­ta­tions ce que Grif­fith, T. Ince et tant d’autres maîtres de l’écran ont jus­qu’alors pré­senté.

M. Georges Mel­chior a mer­veilleu­se­ment coV.-pris le rôle du lieu­te­nant de Saint-Avit. Il a déli­bé­ré­ment laissé de côté les conven­tions théâ­trales. Il n’évo­lue pas devant l’ob­jec­tif. Il ne «pose» pas, il ne« joue» pas: il vit, et c’est là tout le secret de sa remar­quable créa­tion.

De même, M. Jean Angelo, sobre de gestes et d’at­ti­tudes, affirme de très rares qua­li­tés et par­vient, sans effort appa­rent, à pro­vo­quer une émo­tion intense dans la superbe scène de la mort du capi­taine Mor­thange.

M. Fran­ces­chi plaira moins dans l’ar­chi­viste qu'il a cari­ca­turé. En revanche, M. Adel­ka­der ben Ali (Cegheir ben Cheikh) et M. Moham­med ben Nouï (le guide Bou Djema)donnent ions eux une exacte impres­sion de mys­tère et de fa talisme.

Anti­néa, c’est Mll|e Sta­céa Nàpier­kowska. Elle a de très beaux yeux sédui­sants. Elle est sur­tout très habile.

Mlle Marie-Louise Tribe est une déli­cieuse Tanitli Zerga, fine e( souple.

M. Pierre Benoit n’a pas été trahi et VAt­lan­tide, au cinéma, aura le {Jjus écla­tant suc­cès. (

Jour­nal:

1ci­trine Opu­lente v

en 2 mois par les Pilules Galé­gines. Les Pilules Galé­gi­nos sont incom­pa­rables pour déve­lop­per et raf­fer­mir les seins, effa­cer les saillies osseuses, com­bler les salières ei don­ner à la poi­trine des contours har­mo­nieux et sédui­sants. Biles sont abso­lu­ment inof­fen­sives et elles réus­sissent aussi bien chez la femme que la jeune fille. Trai­te­ment facile à suivre en secret. Prix: 5 francs dans toutes les bon. pharm, et au dépôt géné­rai Pharm. Mon­diale, 65, rue Ant.-Dan­saert, Bruxelles. Méfiez-vous des contre­fa­çons sans valei -,

LIÈGE: Pharm. Goos­sene, 98, rue de la Cathé­drale. ANVERS: Phar­ma­cie-Dro­gue­rie, 115, rue Mon­ti­gny GAND: Pharm. Ver­gae­len, 45, rue£des Champs’ CHAR­LE­ROI: Pharm. Sohet, 15, rue de Mar­ci­nelle* NAMUR: Pharm. Chi­sogne, 2, rue Gode­froid. MONS: Pharm. Her­mans, 19, rue de l’Athé­née. OSTENDE Pharm. Halewyck, Place d’Armes, 12.

ANNÉE. — N° 14.

1921.

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Xtüér­cUure

Jiixin­Q­jfo 50e Lefl­bon­ne­ment annuel ss/è.

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\ ~w- Par Georges Gar­nir.

GRAN­DEUR ET DÉCA­DENCE D’UN DIREC­TEUR DE CINÊ/AA

Cet ami parla ainsi, quand les cigares furent allu­més:

« L’his­toire que je vais vous dire est non seule­ment typique, elle est morale et pour­rait être contée aux enfants pour leur prou­ver que la modes­tie sied sur­tout à ceux qui réus­sissent.

Il s’agit d'un parois­sien qne j’avàis beau­coup fré­quenté en ma jeu­nesse.

Pen­dant des années, la chance ne lui avait pas souri: tou­jours sa tar­tine tom­bait du côté de la confi­ture! Il avait exercé des métiers vagues avec une indé­cou­ra­geable appli­ca­tion, avec une obs­ti­na­tion digne d’éloges... Un jour vint où, avec cent francs emprun­tés à la frui­tière et un billet de cin­quante louis arra­ché à la ladre­rie d’un oncle nona­gé­naire, il par­vint louer un han­gur dans un recoin de rue et à y éta­blir un cinéma. En trois ans, ce fut une trans­for­ma­tion com­plète, grâce au film tout-puis­sant: le han­gar fit place à une salle bâtie en bonnes briques; l’im­meuble voi­sin fut annexé; on construi­sit une façade en pierres de taille ouvra­gées et un por­tique tout en glaces et en marbre, à filets d’or. Le public, bien­tôt, fit queue tous les soirs au contrôle et se renou­vela constam­ment devant l’écran à pro­jec­tions, sur les fau­teuils capi­ton­nés et dans les loges ten­dues de satin cerise: le patron était en train de faire for­tune! On lui offrit 950,000 francs de son affaire; il refusa avec un sou­rire dis­tant, un œil presque api­toyé, le même œil dont il regar­dait sen anciens cama­rades des jours dif­fi­ciles entrer à la bras­se­rie, en quête du pâle veau oseille, tan­dis qu’il péné­trait, lui, dans le grand res­tau­rant de la loca­lité où le homard à l’amé­ri­caine lui ten­dait ses pin­cesy

«Et il ne son­geait natu­rel­le­ment pas, l’in­grat, à payer le déri­soire tri­but d’un sou­ve­nir recon­nais­sant à la mémoire du phy­sio­lo­giste Marcy qui, dès 1865, avait tenté de per­fec­tion­ner l’art de la pho­to­gra­phie ins­tan­ta­née, de façon à obte­nir une série d’images étroi­te­ment rap­pro­chées et qui puissent mon­trer des êtres en marche, ce qui per­mit, vers 1888 de com­bi­ner l’ap­pa­reil à pel­li­cule sen­sible en forme de longue bande presque indé­fi­nie, avan­çant par un mou­ve­ment inin­ter­rompu et enre­gis­trant des pho­to­gra­phies à inter­valles très répé­tés.

Il n’était pas loin de pen­ser que c’était lui, lui


Van­cien cour­tier sans cour­tages, l’an­cien assu­reur sans assu­rés,qui avait inventé le mer­veilleux jouet scien­ti­fique qu’est le cinéma, et le moyen, en l’ex­ploi­tant, de s’en­ri­chir! Il n’en exhi­bait qu’avec plus d’os­ten­ta­tion et de joie satis­faite le bou­chon -de carafe qu’il avait fait mon­ter en épingle de cra­vate et la robuste chaî­neen or dont les bre­loques brim­bal­laient tumul­tueu­se­ment sur son ventre ron­douillard! Et, quand il dai­gnait offrir des cou­pons de loges à quelque ancienne connais­sance dési­reuse d’as­sis­ter gra­tis au spec­tacle, •c’était­d’une main molle etcon­des­cen­dante.avec le geste blasé d’un mil­liar­daire d’Amé­rique qui, la bouche amère et les yeux rai-fer­més par l’en­nui, dis­tri­bue une poi­gnée de a bank-notes» à la plèbe mar­mi­teuse, béante d’ad­mi­ra­tion devant l’édi­fice de safor­tune—car l’arg3nt, qui est aussi mau­vais maître que mau­vais ser­vi­teur, rend presque tou­jours, quand il sur­vient inopi­né­ment, les hommes bâtes, pré­ten­tieux, d’une risible incons­cience et d’un par­fait aveu­gle­ment.

«Ce patron enri­chi du cinéma avait, consé­quem­ment, laplus haute idée de ses capa­ci­tés d’homme -d’af­faires;il se croyait né pour les grandes entre­prises, et rien ne lui ôtait plus de l’idée que la puis­sance de ses. concep­tions et les excep­tion­nelles ver­tus de son esprit réa­li­sa­teur devaient faire réus­sir tout ce qu’il lui plai­rait de ten­ter. Aussi ima­gina-t-il bien­tôt de prendre, pour son •compte, telle affaire répu­tée mau­vaise, et où plu­sieurs confrères -- évi­dem­ment moins malins que lui — avaient déjà perdu leur argent et leurs

CINÉ-REVUE —

peines.Nesuf­fi­rait-il pas qu’il s’en s’oc­cu­pât, lui, pour en assu­rer le suc­cès, un suc­cès déci­sif et rapide?

Il était séduit par les dif­fi­cul­tés mêmes; il se-lança à fond« per­dus, avec la fougue et la joie du conqué­rant; il se fit fort de mon­trer aux imbé­ciles com­ment on mène une exploi­ta­tion quand on a le sens moderne des affaires, quand on a du poil aux dents et de la résis­tance à l’es­to­mac, quand on sait a voir grand », quand on sait être a un peu là »...

Et, au bout de trois ans, on le retrouva, les reins cas­sés, pan­te­lant et meur­tri, se débat­tant sous la meute des créan­ciers, deve­nus d’au­tant plus impi­toyables et féroces qu’il avait mon­tré pen­dant sa courte pros­pé­rité plus de morgue e* de suf­fi­sance... (

Et ce fut la revanche du dieu capri­cieux et mobile, de l’in­cons­tant et per­fide Cinéma. »

Pour tout ce qui concerne Z,'AD­MI­NIS­TRA­TION, la "Rédac­tion, la Publi­cité •de CINÉ-REVUE. s’adres­ser à l’Édi­teur, M. J. MEU­WIS­SEN, rue Charles De Cosier, to el t2. Tél. L. 16.J&.

lies pneus Hevea

sont les triom­pha­teurs

N’EN USEZ PLUS D’AUTRES

364, Cottgne rue d’Ar­gile, fttV­trs

— CINÉ-REVUE

Mes­dames, ne faites pas comme la Tur­quie: ne

vous lais­sez pas enva­hir par la Grèce...

Gros­sir c’est décré­pir!

Décré­pir c’est mou­rir un peu.

Mes­dames, ne vous « embou­di­nez » pas.

Un muscle enve­loppé de graisse perd sa sou­plesse et son élas­ti­cité. Il perd aussi sa ligne'

La ligne, Mes­dames, tout est là.J « La femme, a dit un pqete, est une fleur qui parle»: la fleur est l’or­ne­ment de la vie, qu’elle embel­lit de ses cou­leurs et de son par­fum. La fleur résume tout un poème d’an­jour que la nature nous tend au bout d’une tige mince et

flexible..

(Dieu que c’est beau, tout ça).

...​Mince et flexible. Vous avez bien lu, bien entendu?

Une femme qui, à force d’ab­sorp­tion de fécu­lents, de pâtis­se­ries, de chat­te­ries (oui, ma chatte), de foie gras, avec ou sans croûte, s’em­pâte au point de res­sem­bler à un sau­cis­son à pattes, n’est plus digne du nom de femme.

Donc, Mes­dames, pour res­ter belles et dési­rables, res­tez minces.

Pour res­ter mince (je sais bien qu’une caille aima­ble­ment­do­duen’est pas à dédai­gner...​encore faut-il que la caille ne tire pas sur la dinde) faites du sport ou pre­nez des bains de soleil.

Oui, faites du sport!

Pas du foot­ball, évi­dem­ment, ni de la lutte à mains plates... mais du ten­nis, par exemple, et sur­tout pra­ti­quez cet exer­cice excellent entre tous: la marche.

Si vous hési­tez, par scru­pule mon­dain, à mar­cher, faites du foo­ting, alors.

Foo­ting: made in England. C’est plus chic, plus smart.

Le foo­ting est le sport à la por­tée de toutes les bourses, de toutes les intel­li­gences.

Bruxelles pos­sède d’ailleurs un «foot-odrome » (hipp-odrome, aér-odrome, aut-odrome, etc.) des plus « select »: l’ave­nue Louise... Louisa-laan.

Quelle mer­veilleuse piste d’en­traî­ne­ment pour per­sonnes maillues, obèses ou ayant ten­dance à le deve­nir: une ligne presque droite de deux kilo­mètres au moins, abri­tée du vent par de hautes mai­sons, et du soleil par une double ran­gée d’arbres géné­reu­se­ment touf­fus. Des bancs, capables de sup­por­ter les poids lourds les plus impres­sion­nants, sont espa­cés comme autant de repo­soirs.

Et tenez: voyez cette grosse dame, là, en marge de texte: elle a com­mencé son entrai­ne­ment il y a quatre jours à peine et elle a déjà perdu trois kilos, que ses petits « clebs » n’ont certes pas retrou­vés!... Dans quinze jours reve­nez la voir et vous m’en direz des nou­velles: elle sera svelte et dia­phane; la femme-ser­pent la jalou­sera.

Et cette jeune beauté qui « légère et court vêtue » s’en va à grands pas (un moment s. v. p. made­moi­selle..,). Croyez-vous que le foo­ting lui réus­sit? Notez que cette déli­cieuse élé­gante pour­rait momen­ta­né­ment sus­pendre son entraî­ne­ment: elle fait le a poids nor­mal»; mais elle conti­nue par dévoue­ment pour son chien, qui, trop nourri à la farine Lakmé, a exa­gé­ré­ment dilaté.


CINÉ-REVUE —

Pour vous aussi, « vieux beaux » sur le retour, mes­sieurs ven­tri­po­tents, bedon­nants, rebon­dis, adi­peux, pous­sifs, qui traî­nez misé­ra­ble­ment votre graisse inutile dans la vie, le foo­ting convient admi­ra­ble­ment. Mar­chez, mille ton­nerres...

Si une ave­nue trop fré­quen­tée ne vous convient pas, et s’il vous faut des dis­trac­tions plus cham­pêtres, faites comme ce vieux major, allez péchez la truite dans les Ardennes: avant d’en attra­per une seule vous aurez cou­vert la dis­tance d’un Mara­thon.

Il me reste à vous par­ler du bain de soleil que je pré­co­nise éga­le­ment. Les anciens lui avaient donné un joli nom: ils l’ap­pe­laient « hélio­sis

Le bain de soleil for­ti­fie, tout en fai­sant trans-\ pirer... Ah! Ah!

Admi­rez ce mon­sieur barbu dans sa cage de verre, expo­sée au soleil — ce n’est pas Lan­dru! — a-t-il l’air assez a confor­table »? Eh bien! ce' mon­sieur, qui reçoit sur le corps l’en­semble des rayons calo­ri­fiques, lumi­neux et chi­miques de la lumière solaire, trans­pire avec béa­ti­tude et éli­mi­neà pores que veux-tu, le sain­doux encom­brant qui l’em­pê­chait de voir son nom­bril.

Mes­dames et Mes­sieurs, faites votre pro­fit de ce qui pré­cède et allez en paix dans la vie?

— CINE-REVUE

La vision de ce film, dont il fut tant parlé pen­dant son exé­cu­tion en plein Sahara algé­rien, dans la région de Toug­gonrt, était très atten­due.

Pen­sez donc! il s’était trouvé un groupe de capi­ta­listes ayant consenti à dépen­ser près de 2 mil­lions de francs pour l’édi­tion de ce film fran­çais, dont l’exé­cu­tion avait été confiée à un jeune met­teur en scène qui, jus­qu’à ce jour, était pour ainsi dire inconnu.

Ce jeune met­teur en scène, M. Jacques Fey­der, vient de se révé­ler au public par une œuvre remar­quable, au suc­cès de laquelle nous applau­dis­sons sans réserve, car les quelques réserves — opi­nions per­son­nelles —que nous ne nous per­met­tons pas de faire seraient si minimes qu’elles dis­pa­raissent dans l’en­semble d’une œuvre fort belle et qu’il serait bien sot de vou­loir dimi­nuer en quoi que ce soit par la moindre des cri­tiques.

Pour me ser­vir d’une phrase consa­crée par l’usage et l’ur­ba­nité rédac­tion­nelle, tout le monde a lu l’œuvre ima­gi­na­tive et lit­té­raire de M. Pierre Benoit. Mais si « Tout le monde » n’a pas lu ce roman d’aven­tures, je suis abso­lu­ment per­suadé qu’après la vision de ce film qui, à force de sincé-

rité, semble irréel par­fois, les spec­ta­teurs vou­dront lire les pages qui l’ins­pi­rèrent.

Et, une fois de plus, le cinéma vien­di'a contri­buer au suc­cès de la lit­té­ra­ture, en nous mon­trant les mys­té­rieux hori­zons incon­nus de l’écri­vain dont la plume habile et talen­tueuse n’a pu que fai­ble­ment évo­quer les immen­si­tés du désert qui encercle le Hog­gar.

Ces hori­zons illi­mi­tés que nul mot que peut que timi­de­ment tra­duire ont été sai­sis par la pho­to­gra­phie et pro­je­tés sur l’écran qui révéla le Désert à plu­sieurs mil­liers de spec­ta­teurs pro­fon­dé­ment émus.

En plus de l’in­trigue du scé­na­rio découpé dans la très fan­tai­siste his­toire de M. Pierre Benoit, il y a dans le film L'At­lan­tide une pres­ti­gieuse évo­ca­tion de ce qu’est la vie nomade dans les sables brû­lants du désert, sous le oiel tor­ride qui des­sèche les puits, au milieu des dunes mou­vantes dans les replis des­quels rôde la mort.

Il y a aussi uu sym­bole puis­sant, celui de la lutte sécu­laire entre la Foi Chré­tienne et le Paga­nisme repré­sen­tée par Anti­néa, la des­cen­dante des Dieux.

Plus que le masque pas­sionné de Saint-Avit. la virile beauté de Morhange, prêtre-sol­dat, a pro­fon­dé­ment ému la femme aux sens inas­sou­vis qui, le ie jour où viennent de se réveiller cap­tifs en son palais les deux offi­ciers fran­çais, fait clas­ser, par son méti­cu­leux biblio­thé­caire, dans la salle de marbre rouge la momie de son 26* amant.

Les ensor­cel­le­ments fémi­nins d’An­ti­néa ne pré­vau­dront jamais contre la ferme volonté de Morhange qui, même mort, assas­siné par son frère d’arme ivre de pas­sion, lui impo­sera le res­pect et la ter­reur de sa foi dont elle res­pec­tera les rites.

Et nous voyons Anti­néa, sur le che­min d’une conver­sion pro­chaine, visi­ter la tombe ombra­gée de pal­miers de celui qui, le pre­mier, résista à ses charmes, repoussa ses caresses, de celui nui fidèle


CINE-REVUE

à un idéal phi­lo­so­phique, mou­rut pour sa foi, en cB glanté fut une abso­lu­tion pour son meur­trier.

C’est ainsi, me semble-t-il, qu’il faut voir le dri Peut-être, M. Pierre Benoît n’a-t’il pas vu si 1< scène et de tous ses artistes, que ces sen­ti­ments m' Puis, pour enca­drer cette lutte de conscience, il du désert et de ses mirages.

Oh!... le mirage de la ville de Gâo, lors­qu’à Tanit-Zerga, la petite esclave d’An­ti­néa.


Royal - Zoo­lo­gie Cinéma

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Pro­gramme du 2 au 7 juillet

Pro­gramma van 2 tot 7 Juli

Gau­mont-Jour­nal

MS St

Gau­mont-Week­blad

10e épi­sode: à 1st mort

Les Mer­veilles du Ski

ItS MWSM­SXtS

10e epi­sode: XCen vogel voor* <1<- lent

De Won­de­ren der Sneeuw­schaat­sen

T_j IE T 3R,

Comé­die en 4 par­ties inter­pré­tée par Mary Pick­ford

SCHAT

Too­neels­pel in 4 dee­len, ver­tolkt door Mary Pick­ford

Les deux Gamines

Dixième Epi­sode: LE CAN­DI­DAT A LA MOET.

Manin, cepen­dant, ne se tuera pas parce que le vieux fri­pier lui repré­sente que ce sui­cide public ferait epeore sor­tir de l’ombre le nom de Manin, et que l’op­probre en rejailli­rait sur les si ns Ginette, pon­dant ce temps, est arri­vée chez son par­rain qu’elle trouve avec M. de Ber­sange. Elle leur apprend que son père est demeuré comme otage chez Bena­zer. Cham­ber­tin vole à son secours. Tan­dis qu’il parle au fri­pier, Mau­gars et Flora Bena­zer s’ap­prochent de lui, la bâillonnent et le des­cendent à la cave, où il est bien­tôt trans­formé en un bal­lot que Mau­gars et h'lora chargent sur un camion et emmènent.

Sans se dou­ter de ce n juveau drame, M. Ber­tal, Blanche, Eené et Gaby arrivent au domi­cile du par­rain, que le grand-père et les deux gamines veulent voir avant de par­tir à Mar­seille. Cham­ber­tin n’est pas là. M. de Ber­sange et René se rendent ohez Bena­zer qui leur déclare qu’il ne leur livrera sa proie que le len­de­main en échange de la somme de 150,000 fr.

Quant à Manin, il a pris une réso­lu­tion héroïque. Vou­lant mou­rir, mais vou­lant du moins que sa mort soit utile à qu.​lqu’un ou à quelque chose, il est allé à la Pitié, et il accepte qu’on pra­tique sur lui la dan­ge­reuse opé­ra­tion de la trans­fu­sion du sang pour sau­ver une jeune accou­chée sur le point de mou­rir. Et pen­dant que les enfants et M. Ber­tal s’em­barquent à la gare de Lyon, lui, le père, subit la dan­ge­reuse opé­ra­tion.

Les deux Gamines

Tiende Epi­sode: EEN VOGEL VOOR DE KAT.

Manin, noch­tans, zal zich nog... niet doo­den omdat de ou Ie kleer­koo­per hem doet uit­schi­j­nen dat eene zelf­moord wede­rom den naam van Manin zal doen te voor­schijn roe­pen en al de schande ervan op de zij­nen zal neder­ko­men.

Mid­de­ler­wijl komt Ginette bij haren peter welke bij M. de Ber­sange zit. Zij meldt hen dat haar vader als gij­ze­laar bij de Bena­zer geble­ven is. Cham­ber­tin snelt hem ter hulp. Ter­wijl de oud-kleer­koo­per spreekt, nade­ren Mau­gar» en Flora, ste­ken hem eene prop in den mond en dra­gen hem in de kel­der, waar hij wel­dra in eene baal veran­derd door Mau­gars en Flora op eene wagen gela­den wordt.

Zon­der in ’t minste dit nieuwe drama te ver­moe­den, komen M. Ber­tal, Blanche, René en Gaby te huis bij den peter, wel­ken gro:,tva 1er en de twee meisjes willen zien alvo­rens naar Mar­seille te gaan. Cham­ber­tin is niet daar. M. de Be sänge eu René bege­ven zich naar Bena­zer welke hen verk­laart dat hij hen zijn prooi enkel ’s ande­ren­daags zal leve­ren tegen beta­Ling der som van 150,000 fr.

Wat Manin betreft, deze heeft een held­haf­tig bes­luit geno­men. Hij wil ster­ven maar wen­schende dat zijne dood ten minste iemand of iets nut­tig zij, begeeft hij zich naar de « Pitié » (Gas­thuis) en stemt er in toe dat men op hem de gevaar­lijke ope­ra­tie toe­passe van de over­tap­ping van zijn bloed om eene jonge kraam­vrouw te red­den welke in ster­vens­ge­vaar ver­keert.

En ter­wijl de kin­de­ren en M. Ber­tal aan de Lyons­ta­tie ver­trek­ken, onder­gaat de vader de gevaar­lijke ope­ra­tie...


’tien misé­ri­cor­dieux, et dont le der­nier sou­pir ensan-

! ie pas­sion­nel de L’At­lan­tide. i: ce sera donc, grâce au talent du jeune met­teur en it été sug­gé­rés.

toute la magis­trale évo­ca­tion des vagues de sables, lise auprès du puits tari des trois pal­miers, la douce

— CINÉ-REVUE


CINE-REVUE

Digne aussi de l’ad­mi­ra­tion du public, tout le récit visuel de l’en­fance de Tanit-Zerga, de la raz­zia, de l’en­lè­ve­ment des femmes et des enfants par les Toua­regs san­gui­naires et pillards, et de la mort de la pauvre femme épui­sée de fatigue. Pro­fon­dé­ment ému, le public salua de ses applau­dis­se­ments toutes ces évo­ca­tions.

Parmi les scènes dra­ma­tiques et empoi­gnantes, il y a aussi celle de la mort du méhari dont les der­nières convul­sions nous ont pro­fon­dé­ment ému. En de nom­breux films tour­nés dans les« déserts de la Cali­for­nie, l’édi­tion amé­ri­caine a sou­vent évo­qué le Sahara. Ne renions pas les admi­ra­tions pas­sées, mais conve­nons qu’au­cune de ces scènes ne nous ont jamais émo­tionné comrpe celles de L'At­lan­tide tour­nées à 840 kilo­mètres d’Al­ger.

Quand on pense à la somme d’en­du­rance, à la force d’éner­gie dépen­sée par M. Fey­der et tous ses artistes. On ne peut qu’ad­mi­rer leur conscience artis­tique.

Quand il fut ques­tion de tour­ner L'At­lan­tide, Pierre Benoît, qui ne soup­çon­nait pas toutes les beau­tés que pou­vait évo­quer son oeuvre, conseilla la Forêt de Fon­tai­ne­bleau qui, comme on le sait, est le micro­cosme des vieux met­teurs en scène.

La Forêt de Fon­tai­ne­bleau!... Pour­quoi pas les ter­rains vagues de Vin­cennes!... Et M. Fey­der, tout comme un explo­ra­teur, orga­nisa une expé­di­tion ciné­ma­to­gra­phique, grâce à l’ap­pui de la Société pour te-Déve­lop­pe­ment indus­triel et com­mer­cial

de la Ciné­ma­to­gra­phie qu’on ne sau­rait trop féli­ci­ter de son beau geste de Mécène qui sera devenu, avant peu, une belle affaire com­mer­ciale.

Anti­néa, c’est Sta­cia Napier­kowska. Lais­sons par­ler Lucien Dou­blon:

“ Elle est belle, elle est grave, elle est enjô­leuse,

— CINE-REVUE

elle est cruelle, elle est tor­tu­rée de pas­sion... » Elle a des yeux immenses.

T C’est une idole jolie et fabu­leuse dont l’image ne n se sépa­rera plus désor­mais de ce nom: Anti­néa ».

MUe Marie-Louise Iribe s’est clas­sée parmi nos meilleurs artistes de cinéma par sa mélan­co­lique et dra­ma­tique inter­pré­ta­tion du joli rôle de Tanit-Zerga.

M. Jean Angelo (Morhange) et M. Georges Mel­chior (Saint-Avid) sont, l’un et l’autre, des comé­diens de grand talent dont on ne sau­rait trop admi­rer les très rares qua­li­tés d’in­ter­pré­ta­tion.

MM. Fran­ces­chi, Andi'é Roanne, Gén ica. Lor-say, etc... ont com­posé des sil­houettes inou­bliables et d’un “ vérisme » par­fait.

Il y a aussi les Har­kas de Toua­regs et les deux inter­prètes de la mis­sion Fey­der, — n’était-ce pas une mis­sion puis­qu’il s’agis­sait d’al­ler exhu­mer des sables brû­lants le film fran­çais que les “ Pères

Mal­heur » du cinéma affirment mort!... — Abd-et-Kader ben Ali et Maho­med ben Noui qui ont inter­prété les l’ôles de Cegheir-ben-Cheik et de Bou-Djema avec un natu­rel et une aisance qu’en­vie­raient bien des artistes pro­fes­sion­nels.

Tout comme l’Orien­tal Ses­sue Haya­kawa, ces musul­mans ont des regards d’une rare élo­quence.

Il ne faut pas oublier M. Manuel Orazzi, qui a érigé le Palais d’An­ti­néa, et les opé­ra­teurs de prise de vue, MM. Specht et Morin dont la vir­tuo­sité pho­to­gra­phique est digne des plus grands éloges.

Pour ter­mi­ner, je me range à l'opi­nion géné­rale qui ne croit pas qu’un Tho­mas Luce, un J.-B. De Mille ou un D.-W. Grif­fith eussent pu mieux faire.

L'At­lan­tide a été acheté, pour la France et la Bel­gique, par M. Louis Aubert qui n’a pas hésité à don­ner plu­sieurs cen­taines de mille francs pour l’ex­clu­si­vité de ce film que le public applau­dira, à la ren­trée. \ . Guillaume Dan­vers.

Jk-XA Film des Jomrs

par Paul Max.

“ TRANS­PI­RA­TION PIC­TURE ”

Je trouve que VAt­lan­tide (je parle du film) est arri­vée à son heure. En effet, ce n’est vrai­ment que sous l’ar­deur de ce soleil de juin que l’on peut appré­cier à sa juste valeur cette phrase qu’on a lue dans tous les jour­naux et qu’on finira par lire sur tous les murs: « Un homme a osé tour­ner l’At­lan­tide ».

Il a osé... Et, trans­pi­rant soi-môme comme une motte dé beurre à quelque ter­rasse de café ou à l’ombre d’un petit bois idyl­lique, on se figure cet homme dans le désert du Sahara, n’ayant pour s’abri­ter des ardeurs solaires que la bosse d’un cha­meau, et tour­nant, tour­nant quand môme mal­gré la liqué­fac­tion constante et l’in­so­la­tion mena­çante.

Ouf! Ça donne chaud... et il faut espé­rer que l’on atten­dra, pour pro­je­ter ces pay­sages déser­tiques sur l’écran, la réins­tal­la­tion pro­chaine des fri­mas de décembre

Eugène Sue me le disait l’autre soir: « Par ces temps cani­cu­laires, on ne devrait pro­je­ter, dans les ciné­mas, que des films rafraî­chis­sants! »

Et, avec une oppor­tu­nité stu­pé­fiante, nous nous mîmes, lui et moi, à en pondre un.

Pre­nez-en connais­sance: de telles dis­trac­tions sont plus effi­caces que l’achat d’un ven­ti­la­teur ou l’ab­sorp­tion d’un sor­bet au foin-coupé.

Cela s’ap­pelle: «Les Mys­tères d’une Armoire à Glace ».

La pre­mière par­tie se passe le 3Ü juin par 35 degrés à l’ombre. La scène repré­sente uue armoire à glace sur laquelle des couples amou­reux patinent froi­de­ment.

Le fiancé: (Paul Nord; et la fian­cée (Boule De-neige), tout en pati­nant, expriment par gestes cette pen­sée unique:

Lui. — Je t’aime!

Elle. — Quel exquis mot!

Aus­si­tôt on voit paraître un régi­ment d’Es­qui-maux dont la musique exé­cute une grande fan tai­sie sur l’Etoile du Nord. '

La conver­sa­tion tombe à dix degrés sous zéro.

On com­mence à res­pi­rer.

La deuxième par­tie se passe Le même soir, dans l’ar­moire à glace qui n’est plus à glace parce que, depuis que les fian­cés ont échangé l’aveu suprême, la glace est rom­pue.

Unis dans le mal­heur et dans l’ar­moire, les fian­cés, figés mais tou­jours frais, boivent de grands ver­resde Yoghourt com­po­sés de mor­ceaux de ban­quises pilés que les Esqui­maux ont appor­tés dans leurs poches

Lui. — Vous êtes un peu froide, ché­rie!

Elle. — Mon cœur est un gla­çon, my dear!

Les Esqui­maux paraissent et, froi­de­ment, attellent des chiens-loups à l’ar­moire à glace qui, trans­for­mée en traî­neau, est traî­née rapi­de­ment vers les cîmes nei­geuses de la Mon­tagne de la Cour

On res­pire de mieux en mieux.

La troi­sième par­tie se passe entre la Porte de Lou­vain et la Porte de Schaer­beek.; on a laissé ces deux portes ouvertes, ce qui fait régner sur le pay­sage un déli­cieux cou­rant d’air.


Les fian­cés sont seuls sur le som­met de la mon­tagne.

Elle. — Chéri, tout mon sang s’êst glacé: j’en ai acquis la cer­ti­tude, je vais être mère!

Lui. — Voilé donc à quoi peut abou­tir une valse exé­cu­tée sur une armoire à glace! Qu’al­lons-nous faire?Ne nous échauf­fons pas et réflé­chis­sons froi­de­ment.

On res­pire un peu moins.

La qua­trième par­tie est le «clou » de ce scé­na­rio.

Cela se passe sur les flots du Gulf-Stream... Il faut que vous sachiez que le Gulf-Stream, qui, en

hiver, manœuvre à l’eau bouillante, est abso­lu­ment glacé en été, comme d’ailleurs tous les calo­ri­fères.'....

Les fian­cés son, là, vêtus uni­que­ment d’un mous­ti­quaire ( un des trois mous­ti­quaires, prêté obli­geam­ment par la mai­son Pathé) et abri­tés sous une feuille de contri­bu­tions.

Elle (pleu­rant à chaudes larmes). — Est-ce- ma faute à moi, si mon enfant a une gueule d’Es­qui-mau! (tous ces mots sont dits par gestes, bien entendu, sans quoi, la fian­cée ne pro­non­ce­rait

CINE-REVUE —

pas le mot de « gueule ». Natu­rel­le­ment! Elle dirait sim­ple­ment: une gar­gou­lette... ou, en amé­ri­cain, une blaf­tuur).

Lui. — Misé­rable! Ta stu­pi­dité me fait suer! Il ne fal­lait pas lais­ser trans­pi­rer ton secret... Main­te­nant, je sais tout et je ne puis plus faire sem­blant de l’igno­rer. C’est pour­quoi, je vais te refroi­dir.

Et il l’en­traîne dans les flots gla­cés du Gulf-Stream. On res­pire un peu mieux.

La cin­quième et der­nière par­tie, enfin, se passe à la Morgue.

Les cadavres, nus, mar­mo­réens et rigides des deux fian­cés sont'éten­dus volup­tueu­se­ment sur deux dalles jumelles.

Elle (avec délices). — Tous mes membres sont gla­cés.

Lui (avec extase). — Les miens aussi... Et par­des­sus le marcüé, on nous a mis à la gla­cière!

Tous les deux. — Que l’on est bien ici par les fortes cha­leurs d’été!

Un grand froid tombe sur la salle et tout le monde sort de là en fris­son­nant.

Voilà des films pour les sai­sons d’été!

Le mal­heur,-c’est que mon col­la­bo­ra­teur Eugène Sue, à la suite de cette dépense d’ima­gi­na­tion, a été emporté par une fièvre chaude.

La mat­son Félix four­nit des patrons de tous les modèles figu­rant dans {’Elé­gante.

Jour­nal de modes men­suel, magni­fi­que­ment Illus­tré, J us-tlfle plei­ne­ment son nom par sa pré­sen­ta­tion artis­tique et l’élé­gance des nom­breux modèles qu’il contient.

Le prix du numéro est entiè­re­ment rem­boursé par un patron gra­tuit.

iïïn tu ; 22 fruui

Six moil : 12 fruits

Os numéro : 2 francs

CINE-REVUE tient à la dis­po­si­tion de ses lec­teurs et abon­nés les séries des vedettes de l’écran édi­tées par Filma, à Paris.

Nous avons publié, dans nos der­niers numé­ros, les noms des soixante cartes consti­tuant les deux pre­mières séries.

La troi­sième série com­prend:

61. Gla­dys Brokv­vell

62. Alice Cal­houn

63. Tania Daleyme

64. Doro­thy Dal­ton

65. Elsie Fer­gu­son

66. Madge Ken­nedy

67. Mary Miles (2« pose) 68 Musi­dora

69. Gina Relly

70. Ruth Rol­land

71. Pau­line Fré­dé­rick

72. Constance Tal­madge

73. Norma Tal­madge

74. Olive Tho­mas

75. Mad­laine Tra­verse

76. Rich. Barth­le­mess

77. Char­lie Cha­plin

4e pose 78 Jean Dax

79. Dou­glas Fair­banks

80. Fatty (2e pose)

81. De Féraudy

82. William S. Hart

83. Ses­sue Haya­kawa

84. André Nox

85. Frank Kee­nan

87. Navarre

88. Prince Riga­din

89. Joë Ryan

90. Robert Wal­thall

La série, de 30 cartes, indi­vi­sible se vend 7.50 francs.

Écrire à Ciné-Revue, 10, rue Charles Decos­ter. Pour les com­mandes, envoyez le mon­tant par chèque, par poste ou par ver­se­ment au compte pos­tal Meu­wis­sen n° 46332.

— CINÉ-REVUE

La pré­sen­ta­tion d’un film ayant I Pau­line Polaire comme pro­ta­go­niste est tou­jours chose fort inté­res­sante et ne sau­rait lais­ser aucun public indif­fé­rent. Cette comé­die dra­ma­tique, dont la mise en Bcène est soi­gnée et la photo bien éclai­rée, sera repré­sen­tée pro­chai­ne­ment à Bruxelles. En voici le scé­na­rio briè­ve­ment résumé:

A la suite d’une mésal­liance désap­prou­vée par son père, le fils du baron Ken­nedy avait dû s’exle patron Marc Burus prit sa re-_ traite, et l’étroite vie de ter­rièn ' fut vite funeste au loup de mei habi­tué aux larges hori­zons marins. Une intri­gante sans scru­pules s’in­tro­dui­sit chez lui et la vie devint, dès lors, inte­nable pour la pauvre Sire­nella qui s’en­fuit un soir. Recueillie par une brave vieille maî­tresse de piano, puis pour­sui­vie par un jeune vau­rien qui tente de la séduire et la fait enle­ver, Sire­nella est heu­reu­se­ment sau­vée; ar l’homme à qui elle s'était fian­cée peu après son

retour à terre et qui avait dû par­tir pour un loin­tain voyage.

Elle retrouve, en même temps qu’un foyer, une fami­lie, car Lord Ken­nedy, qui n’avait jamais cessé de faire des recherches pour savoir ce qu’était devenu son fils, a appris enfin le nau­frage du navire sur lequel il avait pris pas­sage, et le mira­cu­leux sau­ve­tage de son enfant.

Sire­nella épousa son fiancé, et c’est le patron, Marc Burus, défi­ni­ti­ve­ment débar­rassé de sa ter­rible gou­ver­nante, qui com­man­de­rais yacht Sur lequel les 2 jeunes mariés com­men­ce­ront le grand voyage de la vie...

Eatrier avec sa femme.

us deux jeunes époux avaient long­temps voyagé, jus­qu’au jour où, le navire sur lequel ils se trou­vaient ayant fait nau­frage, tous deux avaient péri. Seule, la petite fille qui leur était née peu de tempe avant la catas­trophe, avait sur­vécu. Elle avait été recueillie en mer par le capi­taine Marc Burus, patron de la goé­lette “ King Lear » et avait été éle­vée çar les marins qui l’ado­raient et qui, à cause de sa gaîté et de sa voix char­mante, l’avaient bap­ti­sée Sire­nella, ce qui veut dire « Petite Sirène ».

Mais un jour vint où


CINÉ-REVUE

CEN­SURE

Le Voo­ruit de Gand a défendu lon­gue­ment la cen­sure des films, que nous devons au sec­ta­risme intran­si­geant du ministre de la jus­tice.

Notre excellent confrère Raphaël Rens de la Revue belge ciné­ma­to­gra­phique, y répond par quelques lignes que nous repro­dui­sons volon­tiers.

Tout d’abord, il n’est pas vrai que la loi «au sujet de laquelle M. Van­der­velde est si vio­lem­ment atta­qué » existe dans d’autres pays et qu’elle n’y cause aucun pré­ju­dice à la branche ciné­gra­phique. Et là où il existe quelque chose d'ap­pro­chant, l’op­po­si­tion est au moins aussi vive que chez nous.

L’as­ser­tion qu’ « en Bel­gique, à quelques excep­tions près, les enf viennent pas seuls au

cinéma, que leurs parents' les y accom­pagnent», est de nature à frap­per d’éton­ne­ment les exploi­tants de salles, à moins que E. V. S., l’au­teur de l’ar­ticle, ne com­prenne dans ses «quelques excep­tions» les nom­breux ciné­mas popu­laires et les éta­blis­se­ments en pro­vince où les «mati­nées» sont fré­quen­tées presque exclu­si­ve­ment par les enfants.

L’ar­ticle constate, d’autre part (ce qui montre que le ministre eût bien fait de se ren­sei­gner auprès d’hommes delà branche), que les repré­sen­ta­tions du soir, même dans les éta­blis­se­ments naguère pros­pères, étaient déser­tées, les parents ne pou­vant accom­pa­gner leurs enfants; que, par consé­quent, les effets de la cen­sure éta­blie par le ministre avaient leur réper­cus­sion éga­le­ment pour les adultes; et que, pen­dant les quelques semaines du régime de l’in­ter­dic­tion des enfants, des cen­taines d’éta­blis­se­ments ont été contraints de fer­mer... La loi a donc eu une por­tée plus grande que celle que, dans la pen­sée du ministre, elle devait avoir.

Le col­la­bo­ra­teur ciné­ma­to­gra­phique du Voo­ruit s’en prend alors aux loueurs, leur repro­chant d’avoir main­tenu leurs prix alors que les salles n’avaient plus de visi­teurs.. Etrange contra­dic­tion! Il fait res­sor­tir les résul­tats désas­treux de la loi d’in­ter­dic­tion, laquelle réduit pour les loueurs leurs chances de pla­ce­ment, et il vou­drait encore voir ceux-ci four­nir leurs films à bas prix! Le gou­ver­ne­ment songe-t-il, lui, à réduire ses taxes sur le cinéma main­te­nant que la situa­tion de tant d’éta­blis­se­ments est si pré­caire?.. G*est pour­tant à cela que le rai­son­ne­ment du Voo­ruit devrait logi­que­ment l’in­ci­ter.

Il pré­tend aussi que cer­tains loueurs ont usé

d’ar­ti­fice vis-à-vis de la Com­mis­sion, en lui pré­sen­tant des sce­na­rii arran­gés pour la cir­cons­tance.

Pos­sible! Mais qui ne le ferait pas, connais­sant la men­ta­lité, faite de pré­ju­gés, de là fameuse Com­mis­sion. Notre excellent confrère anver­sois Quo Vadis déclare que si la Com­mis­sion l’avait lésé comme elle a causé pré­ju­dice à cer­tains de ses amis, il aurait taillé d’autres crou­pières à MM. les cen­seurs!

Et qui pour­rait lui don­ner tort?

Au sur­plus, la façon de pro­cé­der de la Com­mis­sion est arbi­traire, inco­hé­rente et vexa­toire. Des faits? En voici quelques-uns, choi­sis entre des cen­taines.

Une mai­son de loca­tion pré­sente un scé­na­rio. qui est refusé.Pro­tes­ta­tion. La Com­mis­sion con-V sent fina­le­ment à voir le film, qui alors est admis. Et d’un.

On pré­sente un film. Refusé. On le pré­sente à nou­veau trois semaines après, sans y avoir apporté le moindre chan­ge­ment. Il est accepté! Et de deux.

Un film d’une incon­tes­table valeur artis­tique qu nous fait connaître les mœurs des Maho­mé­tans et ne contient aucune scène cho­quante ou vio­lente, est refusé. Pro­tes­ta­tion. Le loueur finit par être admis à la déli­bé­ra­tion. Le fil est trouvé bon, sauf un seul tableau, celui où, confor­mé­ment à la loi musul­mane d’ailleurs, la femme cou­pable est mise dans un sac pour être ainsi jetée à l’eau, scène à laquelle on n’as­siste pas. Le tableau de la mise en sac fut coupé et la bande eut alors la faveur du visa!

N'est-ce pas ren­ver­sant? Et cela au len­de­main d’une g >arre atroce où des mil­lions d’êtres humains furent immo­lés comme à plai­sir... O Tar­tu­fe­rie!

Et de trois.

Une autre mai­son, qui ne pos­sède aucun film qui ne soit tout à fait à l’abri de toute cri­tique, s’est vu décer­ner 13 visas (pour des farces, des bali­vernes) sur 100 films pré­sen­tés, parmi les­quels des bandes de tout pre­mier ordre et abso­lu­ment irré­pré­hen­sibles! Et de quatre.

Et norm pour­rions conti­nuer ainsi sans jamais arri ver au bout.

Il ne nous est pas pos­sible, répé­tons-le, de réfu­ter point par point l’ar­ticle ren­ver­sant du Voo­ruit, que l’on peut résu­mer comme suit: un plai­doyer en faveur du ministre de la jus­tice contre les mai­sons de loca­tion, une exci­ta­tion dégui­sée des exploi­tants de salles contre les loueurs, un éloge désor­donné des four­nis­seurs de films aux ciné­mas du Voo­ruit, et une menace aux loueurs de voir les ciné­mas socia­listes, s’ils ne se laissent point doci­le­ment impo­ser le

E. V. S. eût mieux fait de se taire. Peut-être bien regrette-t-il déjà sa mal­en­con­treuse et peu confra­ter­nelle inter­ven­tion.

Raphaël Rens.

CINÉ-REVUE

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CINÉ-REVUE —

page de fa femme

Qui ose­rait dire qu’un cha­peau n’a pas une phy­sio­no­mie?

Telle petite toque n’est-elle pas spi­ri­tuelle, telle cape­line, alan­guie, et telle cloche, ingé­nue? Les feutres qu’on porte en ces mois de cani­cules n’ont-ils pas un petit air crâne et batailleur avec leurs cou­teaux cirés, piqués dans la calotte, ou s’en­tre­croi­sant sur la passe? Etne doit-on pas avoir une belle âme blanche de pen­sion­naire quand on est coif­fée des souples cha­peaux d’or­gan­die? Il est vrai que ces cha­peaux ne coiffent par­fai­te­ment que les jeunes filles et les jeunes femmes.

Pour celles moins jeunes... j’aime les cha­peaux sombres anx bords légè­re­ment tom­bants, qu’une jolie den­tel­le­re­voile.

Les bords de la den­telle dépassent le bord du cha­peau et ombrent les beaux yeux un peu] las et peut-être un peu meur­tris...

Beau­coup de rubans et des fleurs sur les modèles de la sai­son, mais le tout ciré, laqué brillant et ruti­lant ainsi que le veut la mode. -Louisa d’Haeyére.

Cfiap