Programme from 10 to 15 Dec. 1921



Booklet

Bron: FelixArchief nr. 1968#319

This text has been generated automatically on the basis of scanned pages, using OCR software. Because of the historical typefaces used in the programme booklets, the output is not flawless.

Show the facsimiles of this programme booklet



Les pneus “ HEVEA „ sont les tri­om­pha­teurs.

N’en uzez pas d’autres Agent Général: G. FRANCK, Rue ot la Marne, 8, 8CH AER­BEEK-BRUXEL.LE6

lre ANNÉE.

1921

iutóra­tore

QucxhXß

Or­cb­cirie of­fi­ciel belebe de leert çUi­wruitcn

jQ. JLU­TIQ/TO SO c/e //6rair/e | [(OfnGt­Gl­CiVlßpcux­U­gcuit Lzî&id­szxJl, U}

C LES BONS FIL/AS

Oui, oui, c’est en­tendu. Les mau­vais films, ce sont ceux qui in­cli­nent l’âme des foules à se pas­sion­ner pour des scènes dont le vol, le rapt et l’as­sas­si­nat con­stituent l’intérêt es­sen­tiel. Les mau­vais films, ce sont ceux qui nous présen­tent la vie sous les couleurs les plus fausses, et pas tou­jours les plus jolies. Les mau­vais films, ce sont ceux que l’as­tuce des met­teurs en scène, aidée du con­sen­te­ment des ac­tri­ces, pi­mentent d’un grain de pornogra­phie. Voilà du moins l’avis du moral­iste austère, et ce peut-être aussi bien, l'avis des honnêtes gens.

Les bons films, par conséquent, eh bien, ce sont les autres. Mais lorsqu’on a dit cela, la ques­tion reste entière. Car si le ciné est un art, le septième art, comme on l’ap­pelle, c’est qu’il utilise une tech­nique nou­velle, c’est qu’il a créé un style. Et c’est du point de vue de la f chnique, du style, de la forme, en un mot, que l’on doit juger les pro­duc­tions de l’écran.

I.​orsqu’il ex­am­ine un tableau, le cri­tique est moins ému par le sujet représenté que par le tal­ent de l’artiste. De même, la lec­ture d’un

M. Jacques de Baron­celll.

poème nous révèle avant tout des ry­thmes qui nous char­ment, des im­ages qui nous en­chantent Les œuvres de l’écran n’échap­pent pas à cette loi.

Certes, l’ac­tion a son im­por­tance. Elle sert de prétexte aux créations du scénar­iste. Elle sou­tient l’intérêt pour là ma­jeure par­tie du pub­lic, qui prend fait et cause pour ou con­tre les per­son­nages. Mais si l’ac­tion suff­i­sait, si l’in­ven­tion d’une in­trigue, aussi orig­i­nale fût-elle, con­sti­tu­ait, à elle seule, tout l’éclat du cinéma, alors on ne pour­rait pas dire que cet art est nou­veau. Ce serait du sous-théâtre ou de la littéra­ture d’un genre tout à fait inférieur. Il en fut ainsi dans les pre­miers temps. Les scénar­istes d’alors découpaient une pièce quel­conque en actes et en scènes, et ils fai­saient jouer ça en im­i­tant, aussi bien que pos­si­ble, le jeu des ac­teurs de théâtre. Mais privé du sec­ours de la pa­role, le ciné ainsi conçu n’était ca­pa­ble d’ex­primer qiDun très- petit nom­bre de sen­ti­ments. Il pou­vait tout au plus


servir de jouet éphémère. Le vrai théâtre gar­dait une suprématie in­con­testée. Alors, on a cherché ailleurs. Les progrès de la tech­nique, ainsi que l’ex­pan­sion de l’écran, qui, dans le do­maine com­mer­cial, per­me­t­tait une plus grande dif­fu­sion, sus­citèrent des mises en scènes somptueuses. On fit évoluer, pour l’émer­veille­ment des spec­ta­teurs, des foules de fig­u­rants revêtus d’ori­peaux rap­pelant les épo­ques les plus di­verses. C’était quelque chose en présence des pre­miers tâton­nements. Ce n’était rien si l’on songe que les bons films d’au­jourd’hui tirent enfin leur intérêt de beautés pro­pres à l’écran, et dont l’écran seul per­met la réal­i­sa­tion.

C’est unique­ment aux yeux que lé cinéma s’adresse. Par leur in­termédi­aire, il doit sus­citer en nous des sen­ti­ments, des émo­tions, des idées. Et il procède par sug­ges­tion. N’est-ce pas ainsi que la musique, par le seul canal de l’or­eille, nous trans­porte aux pays bi­en­heureux, nous comble des trésors du rêve

Car le bon cinéma suggère plus qu’il ne mon­tre. Voyez, par ex­em­ple, les films de Char­iot. Certes, on rit au spec­ta­cle des mille bouf­fon­ner­ies du prodigieux ac­teur que tout le monde a con­templé mais dont si peu de per­son­nes ont en­tendu la voix. Et pour­tant, en plus de ce qu’il fait de ses mem­bres, et de ce qui nous frappe immédi­ate­ment, Char­iot suggère autre chose. Il dégage une sym­pa­thie, et, bien sou­vent, une com­miséra­tion pour son per­son­nage co­casse. C'est qu’il utilise à mer­veille la magie du re­gard. Avez-vous déjà subi l’em­prise indéfiniss­able des yeux du grand Chap­lin? Oui, sans doute, mais sans tou­jours vous en ren­dre compte. Dans les sit­u­a­tions les plus drôles, les plus désopi­lantes, Char­iot garde ses yeux navrés, si bien en rap­port, avec la pro­fonde hu­manité des his­toires qu’il imag­ine. Ce que je dis ici à pro­pos des yeux de Char­iot'peut se rap­porter aussi bien à toute ia phy­s­ionomie, à tous les gestes des bons ac­teurs du cinéma. Ils sont pénétrés d’une véri~ té. C’est qu’ils ne jouent au théâtre, où la pa­role ex­prime tout, mais de­vant toutes lest foules du monde pour qui le seul lan­gage, égale­ment compréhen­si­ble, réside dans les yeux, variés à l’in­fini, du vis­age hu­main.

11 est, pour le scénar­iste, un autre mode d’ex­pres­sion. C’est le choix ju­di­cieux, l’al­ter­nance ap­pro­priée des in­ten­sités de lumière, in­finies, elles aussi, et qui ex­er­cent sur le spec­ta­teur une in­flu­ence très grande. Tout le monde a vu le « Lys brisé », de Grif­fith. L’unei des plus belles trou­vailles que l’on ait admirées dans ce film, c’est l’op­po­si­tion con­stante de la lumière sub­tile, floue, si l’on veut,. dans dey scènes toutes de pureté, et l’éclairage dur et cas­sant em­ployé par le scénar­iste lorsqu’il nous mon­tre un car­actère bru­tal, celui du boxeur par ex­em­ple. Com­parez main­tenant deux œuvres de J. de Baron­celli: Le Rêve et le Père Goriot.

Dans le Rêve (d’après Zola), fic­tion déli­cate, dans un décor de stricte piété, Baron­celli uti-

Une scène du « Père Goriot «

lise des tons que l’on croirait, par­fois immatériels. Son film a des douceurs d’aquarelle. Le Père Goriot, par con­tre, est tout em­preint d’une lumière grise, bien faite pour évo­quer la grise ex­is­tence du héros de Balzac.

Je pour­rais mul­ti­plier à l’ehvi ces ex­em­ples. Et parmi les moyens dont dis­pose le scénar­iste, je de­vrais citer en­core la durée1 plus ou moins longue des scènes (dans une mesure où le théâtre ne le per­met pas), la fac­ulté d'oc­cu­per l’écran par tel détail, si in­fime qu’il soit, mais néces­saire au sens de l’ac­tion, le groupe­ment, la di­rec­tion des masses que l’on fait évoluer, etc., etc. Mais je dois me borner.

J’ai voulu seule­ment, en de­hors de tout souci de morale ou de péda­gogie, et sans nier, d’ailleurs, la valeur de ces con­sidéra­tions, mon­trer que le cinéma obéit à des lois par­ti­c­ulières. Lorsqu’on saisit bien cela, on dis­tingue aisément, du point de vue esthétique, les bons et les mau­vais films. FBED.

Il s’est trouvé un une met­teur en scène français — M. Jacques Fey­der — pour il­lus­trer par le film, l’œuvre imag­i­na­tive et littéraire de Pierre Benoit. Il fal­lait de l'au­dace et une foi vir­ile pour aller, sous le ciel tor­ride du désert, au mi­lieu des sables mou­vants, « où plane la mort rouge », choisir de grandioses décors na­turels, et y situer ce que l’écrivain, malgré son mag­nifique tal­ent d’évo­ca­tion, n’avait pu ren­dre dans toute sa beauté.

Ainsi, une fois en­core, une pro­duc­tion ciné-graphique, en s’in­spi-ant d’une œuvre écri te, a aidé à la dif­fu­sion de cellc-ci; et grâce à l’en­durance de M. Fey­der et ses col­lab­o­ra­teurs, le film français s’est en­richi d’une pro duc­tion qui fait date dans l’his­toire de l’art cinégraphique.

Au mi­lieu do la mer des sables qui se meu­vent -comme des vagues, et brûlent comme des flammes, un eden, frais, ver­doy­ant, où s’élève un palais de mar­bre; uü palais où tout est luxe et -con­fort, où un pe­u­ple de servi­teurs sem­blent guidé par un fa­tidique de­voir; au cen­tre de la gcan­diose de­meure est une salle féerique, où, sur un trône mon­u­men­tal et somptueux, est ss­sise la sou­veraine — Antinéa — dont le charme étrange et at­ti­rant fait naitre un in­vin­ci­ble amour, — dont l’amour donne la mort...

Près de cette de­meure, les hasards d’un orage •ont con­duit deux of­ficiers, le çap­i­taine Morhange et le lieu­tenant de Saint-Avit, par­tis ac­com­pagnés du guide Bon De­jama, en re­con­nais­sance •à tra­vers le pays de la soif.


Le cap­i­taine Mor­bango est une étrange fig­ure de mil­i­taire, avec son burnou blanc et au cou un grand chapelet à gros grains noirs e£ blancs al­ternés; il cherche l’an­tique voie des car­a­vanes.

Le Lieu­tenant de Saint-Avit est chargé d’une mis­sion mil­i­taire, et tous deux au­raient fait route en­sem­ble jusqu’à Sikh Salah. Mais vers le 25° degré, dans la mystérieuse zône du Hag-gar, le simoun les a obligés de se réfugier dans une grotte,[au flanc de la mu­raille rocheuse d’un oued à sec; une in­scrip­tion en langue tifînier, décou­verte par Morhange, lui ap­prend ce nom: Antinéa. Ayant sauvé des eaux du tor­rent, un Tar­gui qui al­lait périr, la re­con­nais­sance de cet homme leur servira à retrou­ver d’autres in­scrip­tions du genre. Et tous deux repar­tent pour le pays de la Peur, du côté du mont des Génies; ils chem­i­nent des jours et des jours pour aboutir

au palais féerique où régnait cette reine mystérieuse.

Morhange et Saint Avit n’en peu­vent croire leurs yeux. Partout une végétation lux­u­ri­ante: palmiers, amandiers, cit­ron­niers, or­angers. Un large ruis­seau bleu al­i­menté par une cas­cade, de grands oiseaux rares, un azur re­splendis­sant et tout ce par­adis ter­restre ceint de toutes parts par des pics qui lui font une cein­ture con­tinue et in­vi­o­lable. Parmi les habi­tants du Palais se trouve un archiviste qui ap­prend à Morhange étonné, que le Hog­gar n’est autre que la mon­tagne légendaire où Nep­tune en­ferma sa bien-aimée Clito, mère d’Atlas, aïeule millénaire d’Antinéa, la sou­veraine sous la dépen­dance de laque­lle les deux of­ficiers sont entrés pour tou­jours.

Une sur­prise at­tendait les deux of­ficiers dans leur vis­ite à tra­vers le Palais. Une im­mense salle

Vue des nou­velles In­stal­la­tions

A. VAN WEEREN

Ces in­stal­la­tions de pre­mier ordre font l’ad­mi­ra­tion des tein­turi­ers spécial­istes.

Par procédé breveté les vêtements sont lavés en pleine ben­zine, tout en gar­dant les couleurs.

Mai­son prin­ci­pale:

93, 95, Chaussée de Ma­lines


- VWU­VLV

ROYAL - ZO­OLO­GIE CIN­EMA

Le Bon­heur En­trevu

Dans une pe­tite \ille du Sud-Ouest améri­cain, la veille de l'in­stau­ra­tion du « régime sec » toi) s'est payé une dernière rasade. Sur la-route de chemin de fer il a ra­massé un cha­peau de jeune fille et il ap­prend qu’il ap­par­tient à Diana Highes qui fait sa première ex­cur­sion dans l'Ouest avec son oncle, Mar­lowe, Madame Mar­lowe et son fils Al­bert.

Otis, le sur­in­ten­dant de la .mine est épris de Madame Mar­lowe, loh gagne la ville et s'en­gage chez les gardes de la frontière.

Par suite d’un procès, la mine de Mar­lowe se trouve dans l'in­ca­pacité d’em­bar­quer ses lin­gots d’or, et une grande quan­tité de ceux-ci se trouve dans les caves blindées. Otis con­spire avec Mul­hall, le chef d'une bande de mécon­tents, pour piller les caves. On prétends (pie l’on va tra­vailler dans une mine aban­donnée située tout près et d’utiliser les puits que l’on n’ex­ploite plus pour creuser jusqu’à un point situé sous la cave où gît l'or. Le plan d'Otis est dons de retenir Madame Mar­lowe le temps néces­saire pour filer avec le précieux trésor.

Afin de per­suader Madame Mar­lowe de le suivre, Otis con­spire avec une amie, Con­chita, pour que celle-ci donne les ap­parences (pie M. Mar­lowe s’oc­cupe trop d'elle. In­dignée de l’ap­pren­dre, Madame Mar­lowe décide de par­tir.

Cepen­dant Job, au courant de l’af­faire entre Otis et Mme Mar­lowe, sur­prend tout.

Mme Mar­lowe fuit avec son fils el Olis. Le ren­dez-vous est près de la mine où l’or doit être partagé. Pen­dant le partage Mme Mar­lowe est laissée dans un autre bâti­ment en com­pag­nie de son fils. Job survient et la per­suade que, dans l’intérêt de son en­fant, elle doit re­tourner chez elle. Pen­dant ce temps, Otis re­vient soudain et s’at­taque à Job; celui-ci re­proche sa faute et tombe sur lui. Otis a le dessous, mais la dis­cus­sion vi­o­lente a été en­ten­due par un des hommes de Mul­halluét; toute la bande at­taque la de­meure isolée. Il y a un com­bat au cours duquel Job est blessé.

Proi­i­Mini­iic ilu 10 au 15 itailire Pro­gramma van 10 lot là De­cem­lier

▼ X Oau­mant-Jouri nal Qau­mont-Weak­blail

X Séraphin ou les jambes nues Séraphin of de bloote bee­nen

£ Vaude­ville en 2 par­ties in­terprété par Bis­cot Bli­jspel in 2 deden ver­tolkt door Bis­cot

! L’OR­PHE­LINE DE WEES!

X 2e épisode: Le Tes­ta­ment de Nadia 2e episode: Het Tes­ta­ment van Nadia 4.

1 Le Bon­heur En­trevu Het Ver­hoopte Geluk

Drame en 5 par­ties avec Herry CAREY * Drama in 5 dee­len met Herry CAREY * =

Se­maine Prochaine:

SYM­PHONIE D’OUTRE TOMBE avec Monroë Sal­is­bury

L’OR­PHE­LINE.

Gon­chita, fu­rieuse de la du­plicité d’Otis, prévient les au­torités, qui font arrêter la bande. Quant à Job, il ap­prend que Diane est fiancée, renonce au bon­heur qu’il avait en­trevu et comme Mar­lowe, dans sa grat­i­tude met à sa dis­po­si­tion tout ce qu’il possède, il se con­tente, vu le régime sec, d’aller dire deux mots à la cave à vin.

2e épisode: LE TES­TA­MENT DE NADIA

La comtesse Nadia ag­o­nise dans sa navrante cham­bre d’hôtel. Elle raconte à Némorin qu’âpres le départ du cap­i­taine de Réal­mont, une en­fant, la pe­tite Jeanne, est née de leurs éphémères amours. Elle la con­fie à Némorin en lui de­man­dant de lui promet­tre de retrou­ver son père. Puis elle meurt en mur­mu­rant le nom de celui qu’elle n’a ja­mais cessé d’aimer.

Dans une su­perbe villa de Nice, Jean de Réal­mont, al­longé sur un divan rêve. II rêve à Alger, à cette belle Nadia...

De son côté, Sak­ou­nine pense, lui aussi, à celle russe, qui, seul, pour­rait le sauver, lui qui a di­lapidé au jeu les fonds qui lui étaient confiés par ses af­filiés. Le père de son en­fant n’est il pas puis­sam­ment riche? Il lenle la chance, et se rend à Alger. Quand Sak­ou­nine ar­rive chez la comtesse Nadia, la cham­bre est vide. Némori 1 et Jeanne sont allés ac­com­pa­g­ner la comtesse à sa dernière de­meure. Quand ils re­vi­en­nent, Sak­ou­nine se présente à eux, mais à peine a-t-il prononcé son nom que Jeanne et Némorin lui mon­trent la porte. Sa-kou­nine est obligé de se re­tirer.

A la ter­rasse (l’un café, il ren­con­tre Es­te­ban et Dolorès avec lesquels il éla­bore un plan que seul leur mau­vais in­stinct com­mun peul leur dicter.

Quelques in­stants après, don Es­te­ban, qui avait vu et re­connu Némorin, frap­pait à la porte de Jeanne.

DE WEES.

2e episode: HET TES­TA­MENT VAN N ADIA

De gravin Nadia is ster­vend. Zij vertelt aan Némorin dat na het vertrek van kapitein de Real-rnont, er een kind, de kleine Jeanne, van hunne ko­rt­stondige liefde ge­boren is. Zij vertrouwt ze aan Nemorin en doet hem beloven haar vader terug te vin­den. Zij sterft met den naam op de lip­pen van den­gene welke zij niet ópge­houden heeft te be­minnen.

Jean de Real­mont woonl in eene won­der­schoone \ ilia ie Nice. Hij droomt van Al­giers, van de schoonc Nadia...

Van zi­j­nen kant denkt, Sak­ou­nine ook aan haar, zij, die hem zou kun­nen red­den, hij die al het geld welke hem to­ev­ertrouwd was, ver­speeld heeft. De vader van het kind, is hij niet scha­trijk? Hij be­proeft bet geluk eu vertrekt naar Al­giers. Aangekomen vindt bij er de kamer der Gravin ledig. Nemorin en Jeanne vergezellen Nadia naar hare laat­ste rust­plaats. Wan­neer zij terugkomen stelt Sak­ou­nine zich aan hen voor, maar zoodra zij zi­j­nen naam hooien, wordt hem de deur gewezen. Hij is ver­plicht heen te gaan.

Aan hel ter­rasse van een koffiehuis ont­moet hij Es­te­ban en Do­lores. Eenige oogenhlikken na­dien, kiopt don Es­te­ban, welke Nemorin en Jeanne herk­end had, aan hunne deur.

mVmVmVmVmVmVm'

Im­primerie du Cen­tre, 26, Rem­part Kip­dorp, Any­ers.

tu­ciuilivw* »V

IHÉfiKüi


Le lieu­tenant de Satnt-Avlt

Tantt Zer­gaj

Le cap­i­taine .Vorhänge

M, Gtorge» Mclohlor

M"’ MtH­hooIw Irlb».

Il il II! (111 Wl­ll­flIII 11 U « I 1 1 1 1

de mar­bre rouge au cen­tre de laque­lle chan­tait une source jail­lis­sante, en­tourée de douze lam­padaires géants. Ce qui rendait la salle plus re­mar­quable en­core, c'étaient les parois divisées en une série de niches au nom­bre de soix­ante, cha­cune d’elles con­tenant une statue du fameux grand métal in­connu dont parle Pla­ton: l’orichalque.

C’étaient là les corps des soix­ante ex­plo­rateurs qui mou­rurent d’amour pour Antinéa et que celle-ci, en digne pe­tite fille de Nep­tune, fai­sait trans­former grâce à un procédé de gal­vanoplas­tie en stat­ues d'un métal plus précieux que l’or et l’ar­gent.

Lorsque Antinéa se fit amener le cap­i­taine Morhange, l’orgueilleuse dont le cœur n'avait ja­mais vibré, tres­sail­lit... pour la’première fois, Antinéa aimait.

Mais ce que n'avait pas prévu Anténia, c'était le re­fus-du cap­i­taine d’obéir au désir de la reine.

Antinéa conçut une grande colère et un g

Morhange n’avait pas revu son ca­ma­rade »» Avit depuis le jour où la reine lui avait

son amour. Le lieu­tenant vi­vait dans une ,rbre du Palais et là, grâce à Tanit Zerga, la é-taire de la reine, le temps lui parais­sait n long. Mais Saint-Avlt en­freignant la cou k avait en­trevu celle pour qui tant d'ho. e étaient morts et malgré le sort qu’il savui ten­dre.il ne pen­sait plus qu’à ce corps m | leux de femme. Et Saint-Avit était jalou a préférence qu’Antinéa avait man­i­festé .à < du cap­i­taine...

L'altière et méprisante voluptueuse qu' tinéa n’est plus qu’une fille raal­heuri »t bafouée, car Morhange l’a re­poussée et « menacée. Mais elle tient sa vengeance 1 1 o don­nera à Saint-Avit, l’aiTol­era- par sa pai «


Antiaéa.

vi­o­lente et le dressera en­suite de­vant son ca­ma­rade. Kt le soir du 5 jan­vier 1897, par une nuit d’orage, Saint-Avit, complètement au pou­voir fas­ci­na­teur de la cru­elle Antinéa, tue son ca­ma­rade en­dormi... Puis, c’est le re­mord qui vient au lieu­tenant dégrisé; il veut tuer la reine..., les gardes Tar­gui veil­lent. Il est gardé étroite­ment, mais la douce Tanit Zerga qui l’aime en si­lence l’aidera à fuir, et tous deux montés sur un rapide chameau peu­vent repren­dre la route du désert, aidé dans leur fuite par celui même qui avait amené les deux of­ficiers au Hog­gar et qui payait ainsi sa dette de re­con­nais­sance en­vers l’un de cëux qui l’avaient sauvé lors de l'orage.

Le chameau qui trans­porte les fugi­tifs meurt en route, puis c’est Tanit Zerga qui ex­pire dans la tra­versée du désert après des journées de souf­frances ter­ri­bles dues & la soif, à la fa­tigue.. et quelques jours plus tard, une harka aux or­dres d’un cap­i­taine fran­cais retrou­vait Saint-Avit mourant dans les sables du pays de la soif...

Has si In­ifel, un poste du Sud... c’est là que Saint-Avit fit le récit de son orime au lieu­tenant Ferrières. Après des mois et des mois de souf­france, soupçonné par tous d’avoir tué Morhange, de Saint-Avit avait re­de­mandé du ser­vice, mais un


seul désir était en lui, revoir Anlinéa... et un soir, Cegheïr-ben-Cheikh, le tar­gui fidèle d’Anti-néa, se présen­tait au poste...

...​Quelques heures après, trois hommes par­taient: le Tar­gui et les deux of­ficiers du poste... une ex­tra­or­di­naire félicité les sub­mergeait l’un et l’autre, ils ri­aient tour à tour et pleu­raient comme des en­fants. «Tu la ver­ras, tu la ver­ras...», di­s­ait Saint-Avit..., et ils s’en furent ainsi sur la piste du Sud, la piste par laque­lle on gagne Temassinin l’Eguere, le Hog­gar... Antinéa, l’amour et la mort.

Antinéa, c'est Sta­cia Napierkowska, dont Lu­cien Dou­blon dit:

« Elle est belle, elle est grave, elle est enjôleuse, elle est cru­elle, elle est tor­turée de pas­sion. Elle

des yeux im­menses. C’est une idole jolie et fab­uleuse dont l’image ne se sépar­era plus désor­mais de ce nom: Antinéa. »

A l’égal de Sta­cia Napierkowska, les autres artistes ont su in­car­ner leur rôle à la per­fec­tion. M'i« Marie-Louise Fribe est une jolie Tanit Zerga, au jeu plein d’émo­tion et de mélan­colie. Mor-tange et Saint Avit nous sont présentés par MM. Jean An­gelo et Georges Mel­chior, tous deux je­unes et ar­dents Puis, il y a M. Franch­eschi, qui campe une sil­hou­ette mag­nifique d’archiviste de la reine, gar­dien de la bib­liothèque des momies. Enfin, il sied de ne point ou­blier, parmi les in­terprètes de pre­mier plan, Abd El Kader et Ma­homed Ben Noui, deux au­then­tiques Musul­mans qui in­car­nent avec ai­sance et na­turel les rôles de Cegheir-Ben-Cheik et de Bon-Djema.

à l’écran est pro­jeté dans plusieurs salles de spec­ta­cle parisi­ennes; chez Gau­mont, on la présente à bu­reaux fermés.

Il serait banal de dire que les au­teurs de cette magis­trale pro­duc­tion ont récolté un succès mérité; dans toutes les classes de la société, et plus par­ti­c­ulière­ment chez les es­prits cul­tivés, la venue de l’At­lantide, an­noncée comme la plus belle œuvre réalisée jusqu’à ce jour par l’écran, soulève un en­t­hou­si­asme, une

ad­mi­ra­tion qui va jus-L’archivUte: qU’à l’engoûment. C’est

M. Franch­eschi. , ,

ainsi quau cinéma de la Madeleine, l’At­lantide gardera l’écran jusqu’à ex­tinc­tion de succès, un privilège qui ne con­nut, sans

Ceighet'r-ben Cheikh: M. Abdel Kader-ben Ali.

Nous avons dit que le jeu des artistes était parfa' que le scénario, magis­trale­ment conçu, fut réalisé sans longueurs et sans heurts, mais avec une ai­sance et une har­monie qui met­tent en valeur toutes les beautés de l’œuvre.

Ajou­tons que la photo ne sup­porte nulle cri­tique, lu­mineuse à souhait, sans cru­dités cepen­dant.

Tan­dis que nous écrivons ces lignes, la pro­duc­tion unique qu’est l’adap­ta­tion de l’At­landide

Le guide Bou-Bjema .* M. Mo­hamed-ben Nouï.


doute, nul film jusqu’à ce jour en Eu­rope.

L’avis de tous ceux qui virent ce film, est unanime: il restera comme l’une des plus par­faites adap­ta­tions, comme l’une des plus émou­vantes réal­i­sa­tions du roman. M. Pierre Benoit a lieu d’étre fier de ses adap­ta­teurs. Us ont montré que tout ce que l’au­teur à l’imag­i­na­tion la plus féconde révérait, pou­vait être porté sur l’écran dans ses plus minu­tieux détails. Et pour­tant, on sait que M.​Pierre Benoit avait décrit, dans son vol­ume, cer­taines péripéties qui sem­blaient im­pos­si­bles à ren­dre. Mais allez voir l'At­lantide, et dites-nous quel détail n’a pas été fidèle­ment re­pro­duit.

Le film de Jacques Fey­der est la meilleure réponse à ceux qui préten­dent re­fuser au ciné le titre d’art; à ceux aussi qui met­tent en doute la maîtrise et le savoir faire français— et belges, en matière de cinéma. Car l’hon­neur de cette par­faite

in­terprétation re­jail­lit aussi sur notre pays, puisque M. J. Fey­der est notre com­pa­tri­ote.

Le pub­lic belge, lui aassi, est im­pa­tient de goûter l’im­mense joie vi­suelle que pro­cure aux fer­vents du septième art, la paru­tion de l'At­lantide dans nos plus im­por­tants cinés de Brux­elles et de province. A ce pro­pos, peut-être est-il ju­di­cieux d’aver­tir notre pop­u­la­tion de ce fait que l'At­lantide — malgré une ap­par­ente simil­i­tude de noms — n’a rien de com­mun avec une pro­duc­tion, d’ailleurs très méri­toire, qui vit autre­fois l’écran chez nous: L’At­lan­tique. On nous sig­nale, en effet, que, trompés par cette ressem­blance de titres, cer­tains ont cru, à l'an­nonce du chef-d’œuvre Y At­lantide, à une reprise de l’At­lan­tique. Que cha­cun se le dise donc, et se réjouisse de la paru­tion prochaine, sur l’écfan belge, de la mer­veilleuse pro­duc­tion Aubert dont il est parlé dans nos pages.

Ephémérides cinématographiques

Chronique

II est une habi­tude prise par cer­tains jour­naux qui ne manque ja­mais d’avoir du succès auprès de leurs lecteurs. C’est celle qui con­siste à rap­peler chaque jour le ou les événe­ments sen­sa­tion­nels qui ont pu intéresser ou pas­sion­ner l’opin­ion publique, à pareille date, un cer­tain nom­bre d’années plus tôt, — un siècle par ex­em­ple.

Par­fois, le jour­nal, s’il a de l’âge, re­pro­duit ( même le texte exact qui figura naguère dans ses colonnes. Il y a des il­lustrés qui réédi­tent des im­ages car­actéris­tiques. En ce mo­ment, on voit répété le résumé, au jour le jour, des faits mar­quants de la grande guerre.

Le champ des réal­i­sa­tions est vaste. Le succès est tou­jours assuré à ces rap­pels d’un passé proche ou loin­tain. Ges façons d’éphé-mérides font re­vivre par ceux qui en ont été les ac­teurs ou les témoins des faits qui ont laissé des traces pro­fondes dans leurs sou­venirs; ils in­stru­isent et doc­u­mentent ceux qui « n’étaient pas là ».

C’est de l’His­toire anec­do­tique, suivie et vi­vante, la plus précise et fidèle qui soit. Elle n’a ni la pro­lixité vite ob­scure, ni la pas­sion facile­ment in­juste de celle qu’on raconte dans les livres.

Mai la sci­ence nous a dotés d’autres jour­naux que ceux qui sor­tent rapi­de­ment des ro­ta­tives per­fec­tionnées et nous ap­por­tent, sur l’hu­mide feuille cou­ve­tre de car­actères d’écri­t­ure, les récits presque in­stan­tanés de tout ce qui s’est dit ou ac­com­pli sur la sur­face du globe, ou même au fond des mers et dans l’im­mense abîme de l’at­mo­sphère.

A côté du jour­nal im­primé, nous avons au­jourd’hui le jour­nal en im­ages animées, celui que le fais­ceau lu­mineux de» sa­vantes lanternes des­sine sur la sur­face blanche des écrans. Il n’est pas rare de ren­con­trer des gens qui ne vont au cinéma presque rien que pour y . voir le jour­nal des ac­tu­alités. Ceux-là déplorent évidem­ment que leur cu­riosité soit très chiche­ment sat­is­faite et leur plaisir parci­monieuse­ment dosé.

Et c’est en­core là une des réal­i­sa­tions dans lesquelles l’art ou le métier cinématographiques niant pour ainsi dire fait aucun progrès. Le champ est vaste pour­tant des per­fec­tion­nements que l’ion pour­rait ap­porter à cette par­tie des pro­grammes.

Quand on en­vis­age le succès que ren­con­tre une pub­li­ca­tion il­lustrée bien faite, quand on con­sidère com­bien rares sont les quo­ti­di­ens qui n’en arivent pas à in­tro­duire dans leurs colonnes quelques cro­quis d’abord, puis des

clichés, puis bientôt défini­tive­ment et copieuse­ment une doc­u­men­ta­tion abon­dante par l’image, on doit être frappé de l’intérêt qu’at­tache le pub­lic actuel à la représen­ta­tion graphique des choses.

C’est un phénomène ana­logue à celui qui amène les met­teurs en pages des jour­naux les plus an­ciens, ceux q.u’on a été pen­dant des années ac­cou­tumé à voir figés dans une forme im­muable de présen­ta­tion ty­pographique, à adopter la for­mer mod­erne des « manchettes » écla­tantes, des dou­bles et triples titres en cap­i­tales énormes, sur deux ou trois colonnes de jus­ti­fi­ca­tion, des ar­ti­cles ha­bile­ment dis­posés en « plac­ard ». Tout cela est du tire-l’œil voulu, qui a sa rai­son d’être dans le lait que le lecteur actuel est tou­jours un homme pressé qui veut avoir « lu » (si j’ose ainsi dire) son jour­nal rien qu’en en par­courant les six ou huit pages d’un re­gard ha­bile et tout en hâte.

Napoléon qui s’y con­i­nais­a­sit et qui n’avait ja­mais de temps à per­dre, di­s­ait fort bien que le moin­dre cro­quis lui en ap­pre­nait tou­jours plus que le plus long dis­cours.

Sur l’écran du cinéma, le « jour­nal » pour­rait être réalisé avec une per­fec­tion, urne vitesse, une vérité, un intérêt aux­quels ja­mais les titres, les sous-titres, les textes les plus adroits ne pour­ront at­tein­dre.

Et la rubrique de» « éphémérides » dont je par­lait tout à l’heure y prendrait une im­por­tance et une richesse ingénieuse d'un prix in­es­timable.

On cherche la­borieuse­ment des sources ou viv­i­fier l’in­spi­ra­tion un peu lan­guis­sante, ou trop uni­forme, des in­ven­teurs de scénar­ios. C’est un des grands re­proches que l’on fait au cinéma: qu’il ne se re­nou­velle pas assez.

Y a-t-il des ro­mans, des récits plus pas­sion­nants, des his­toires plus mer­veilleuses, des événe­ments plus imprévus, plus in­nom­brable -ment changeants que ceux de la vie elle-même, de la vie quo­ti­di­enne, de la vie d’au­tour de nous, de la vie que l’on dit trop volon­tiers ba­nale?

Le cinéma re­fait en im­ages mou­vantes tous les beaux livres des con­teurs et des poètes de tous les temps. Il re­con­stitue quelques-uns des grands drames ou de supei bes épopées de l’His­toire.

Pourquoi ne recréerait-il pas l’événe­ment * quo­ti­dien, l’anec­dote, la cérémonie, l’ac­ci­dent, la fête qui eu­rent leur minute de re­ten­tisse­ment, il y a vingt ans, il y a cent ans, il y a plus même, si l’on veut?

Quelle orig­i­nalité —: et quel en­seigne­ment!

— dans ce pro­gramme (tout le monde n’aime pas Char­iot, ni les drames mondains, ni les ac­ro­baties des cow-boys?...) com­posé d’un long jour­nal d’ac­tu­alités, com­plet, varié, uni­versel, et d’une série de ces « éphémérides » fil­mant les rap­pel an­niver­saires de la gazette de jadis! PAUL-ANDBE.


Pas le kan­gourou!

A la leçon d’his­toire na­turelle, l’in­sti­tu­teur in­triguait vive­ment toute la classe en décrivant la faune de T Aus­tralie. « Il y a là un an­i­mal, dit-il, qui ne se tient pas tout le temps sur ses pattes comme les autres, qui ne marche pas comme les autres, et qui fait des pe­tits sauts curieux à voir. Quel est-il?

Et toute la classe, d’une seule voix: « C'est Char­iot! »

Grands gosses.

Une bonne anec­dote de stu­dio que pub­lie notre confrère «Ciné-Re­vue», d’après «Filma». Dans une scène de salon, un jeune artiste entre, baise la main de la vieille douairière, et présente en­suite, en s’in­cli­nant, ses hom­mages à la demoi­selle de la mai­son.

— Et moi, vous ne me baisez pas la main? proteste-t-elle.

— Made­moi­selle, in­ter­vient le met­teur en scène, on n’em­brasse pas là main d’une jeune fille.

— Je m’en moque, dit l’ingénue. C’est moi la vedette du film, et. il est in­ad­mis­si­ble que mon­sieur em­brasse la main de Madame et pas la mi­enne! etc.

On tourna la scène, sans pel­licule, avec le dou­ble baiser — pour sat­is­faire l’étoile —- et l’on tourna pour de bon, le jeu réglé comme il de­vait l’être.

Tout n'est pas rose non plus dans le métier de met­teur en scène de stu­dio!

La cruche non cassée.

On ne saurait trop soigner la mise en scène et trop sur­veiller le tra­vail des répétitions;

mais en­core faut-il que les per­son­nages — même inanimés — y met­tent une cer­taine bonne volonté, ce dont ils man­quent quelque­fois; témoin cette cruche...

Mais racon­tons l’ihis­toire. La jolie Madge Stu­art de­vait casser une cruche. Dans une scène dra­ma­tique, prise d’émo­tion, elle de­vait laisser tomber cet objet qu’elle avait en main. « On tourne! » la scène se joue, la cruche tombe et ne se brise pas. On dut « re­tourner »... on dut même « re-re­tourner », car ce n’est qu’à la troisième fois que la cruche con­sen­tit à se briser dra­ma­tique­ment aux pieds de l’héroïne. On rit beau­coup après, évidem­ment, mais sur le mo­ment, ces pe­tits ac­ci­dents sont par­fois bien désagréables.

— Aussi, faut-il vrai­ment être cruche!...

Ac­teurs en bois.

Quand on lui ex­posa, après l’in­trigue de la nou­velle pièce de D. W. Grif­fith (Way Down East) les clous sen­sa­tion­nels — et ac­ro­ba­tiques— du film, Lil­ian Gish eut un mou­ve­ment de stu­peur: son rôle com­pre­nait no­tam­ment un saut dan­gereux sur une ban­quise à la dérive.

« Oh! cela n’est rien! dit Grif­fith. J’ai vu une pièce en Italie où le héros sai­sis­sait à pleins bras l’héroïne, lui marte­lait la tête sur le.​sol et la rouait en­suite de coups de bâton jusqu’à ce que la mal­heureuse eût perdu con­nais­sance. Et ce « stunt » reve­nait plusieurs fois dans le drame!

— Et quel est le nom de cette pièce?

— C’est, une pièce pour mar­i­on­nettes du Guig­nol ital­ien! »

SMILLE.

A TRA­VERS

Le tour de force.

On a déjà de­mandé quelle était la chose la plus dif­fi­cile à faire au cinéma. Les avis sont partagés, mais le met­teur en scène d’une des plus grandes com­pag­nies (Gold­wyn) dit que c’est... savoir manger avec élégance — et na­turel.

Le traître.

Est-ce le drôle féroce, l’homme à la pe­tite mous­tache en crocs et aux manières louches, l’an­cien type du mélo­drame qui représente le mieux le « traître » dans les films d’au­jourd’hui? Le nou­veau di­recteur de Pearl White trouve ces types vieil­lots, et d’ailleurs in­vraisem­blables. Un homme pareil, dit-il, dont l’extérieur proclame déjà — avec quelle mal­adresse — la traîtrise, ne pour­rait ja­mais passer in­aperçu. Il serait sig­nalé et dévoilé du pre­mier coup. Aussi le co­quin chargé d’ac­cu­muler, dans le prochain film de P. White, les ob­sta­cles les plus inat­ten­dus, les dan­gers les plus menaçants, les périls les plus ter­ri­bles, sera Allan Ed­wards, le type du jeune Améri­cain d’al­lure sym­pa­thique, rasé de frais, sans sour­cils en brous­sailles, sans re­gards noirs — le type, enfin, du « héros clas­sique » de l’écran. C’est lui qui jouera le « traître », et il paraît que l’effet sera beau­coup plus frap­pant.

Le film et la guerre au Maroc.

La presse es­pag­nole parle, en ter­mes élo-gieux, de l’idée que le goüverneur a eue de « pop­u­lariser » la guerre au moyen de films, un opéra­teur a reçu mis­sion d’ac­com­pa­g­ner les troupes par­tant tous les jours pour Melilla. Il a été décidé que tous les mou­ve­ments mil­i­taires seront filmés, et ces films, après avoir été soumis, à la cen­sure, seront pro­jetés quo­ti­di­en­nement dans les cinémas.

La Mar­i­on­nette à l’écran.

Les ap­pli­ca­tions du cinéma sont in­nom­brables: voici main­tenant le célèbre ven­tril­oque Sanz, qui présente à l’écran ses mar­i­on­nettes! Elles sont de grandeur na­ture, et la première par­tie du film est réservée à un véri­ta­ble doc­u­men­taire, mon­trant la con­struc­tion des poupées et leur mécan­isme. Les trois autres par­ties sont con­sacrées à un drame. Cette toute récente pro­duc­tion es­pag­nole est con­sidérée comme un véri­ta­ble succès.

LES STU­DIOS

Un Congrès in­ter­na­tional dn film

La « Giiné-

Le plus dif­fi­cile sans doute n’est pas de s’en­ten­dre, mais... de se réunir. Et nous en sommes 'assez loin! Il est — hélas! — déjà si dif­fi­cile de se réunir entre soi, chez soi!

Un di­recteur adroit.

Il faut savoir tirer parti de tout: Béatrice Joy, entrée dans un stu­dio pour aug­menter les revenus de sa famille, éprouvée par la mal­adie de son père, cher­chait pour une scène de grande émo­tion une ex­pres­sion de phy­s­ionomie que son man­ager voulait im­pres­sion­nante.

« Sup­posez que vous venez de re­cevoir un télégramme vous annonçant que l’état de votre père s’est subite­ment ag­gravé », suggéra-t-il. La sug­ges­tion opéra: l’hérome ton­dit en larmes, et la scène fut un succès.

Ro­muald Joubé Ro­muald Joubé, Tun des artistes las plus aimés du pub­lic, ap­par­tient aussi bien au cinéma qu’au théâtre. Iil vient d’en­trer à la Comédie Française, et nous ne dou­tons pas du rôle bril­lant qu’il va jouer dans la Mai­son de Molière. Mais sa gloire de la rampe ne fera pas ou­blier ses grands succès à l’écran — ni la couronne de'lau­ri­ers lui décernée par le grand pub­lic, qui le désigna, lors du .référen­dum du « Comœdia » pour la dis­tri­b­u­tion des « Trois Mous­que­taires », pour per­son­ni­fier d’Artag­nam. .

Les al­faires

Une re­mar­que d’un 'di­recteur: Un nom­bre con­sidérable de .gens « écrivent » des scénar­ios; un .nom­bre (bien moin­dre les « vendent ».

SMILE.

Pour tout ce qui con­cerne /'AD­MIN­IS­TRA­TION, la. Rédac­tion, la Pub­licité de CINÉ-RE­VUE, s'adresser à l'Édi­teur, M. J. MEUWIS­SEN, rue Charles De Coster, 10 et Î2. — Téléphone L. 1678.