Bron: FelixArchief nr. 1968#899
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•'EDITION FRANÇAISE
\nnée
NATHALIE LISSENKO
Administration et rédaction: Courte rue de i’H'ôpital, 16, An'vers,
NOS BIOGRAPHIES
ADOLPHE MENJOU
DOLPHE Menjou est né à Pau, en France, il y a trente-sept ans. Alors qu’il était âgé de sis ans, ses parents vinrent s’établir aux Etats-Unis; où il est resté depuis lors.
Eduqué dans un collège militaire, Menjou finit pourtant par céder à son penchant pour le théâtre.
A vingt-six ans il quitte la scène pour le cinéma; momentanément pense-t-il. Il tourne « The Kiss » et «The Amazones» (les 3 Amazones) avec Marguerite Clark; puis « The Moth » (La Phalène) avec Norma Talmadge; « Head over
the Heels », un film de Mabel Normand pour Goldwyn; « Courage » et « A Parisian Romance ».
Adolphe Menjou et Conrad Nagel s’amusent au studio entre deux scènes C’est en 1921 que commencent pour Menjou les créations intéressantes; c’est tout d’abord « Par l’Entrée de Service » avec Mary Pickford; puis « Les Trois Mousquetaires » (rôle Louis XIII) avec Douglas Fairbanks. Suivent plusieurs films tournés chez Paramount: « Clarence » (l’Accordeur) avec Wallace Reid et Agnès Ayres; « Pink Gods » (La Folie des Diamants), «Bella Dona» et « La Danseuse Espagnole » avec Pola Negri, et « Après le Triomphe » de William de Mille, avec Bébé Daniels. Aussi tourna-t-il « La Duchesse de Langeais » avec Norma Talmadge.
Adolphe Menjou et Pola Negri dans «Shadows of Paris»'. Une nouvelle production pour Paramount
Enfin c’est «l’Opininon Publique» qui «lance» définitivement Menjou; après quoi ce dernier tourne « Mon Homme » avec Pola Negri et Charles de Rochefort, et « The Marriage Circle » sous la direction d’Ernst Lubitsch.
Adolphe Menjou vient d’être engagé par Paramount pour être « star » d un film intitulé « Le Roi ».
Adolphe Menjou est marié et est père de deux enfants. C’est un des mariages des plus heureux que compte Hollywood.
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Le Chemin d'un Homme
PROGRAMME du 21 au 25 SEPTEMBRE
C’est un roman vécu des journées émouvantes de 1848, lorsque de hardis pionniers bravèrent les dangers dans les plaines de l’Ouest, infestées d’Apaches et de Sioux, et poussèrent jusqu’en Californie, le pays de l’or. John Cowl es, dont le père vient de mourir mystérieusement et dont les affaires financières sont dans une situation précaire, a décidé'de retrouver le Colonel Meriwether pour lui demander une aide pécuniaire. Le Colonel Meriwether, commandant le Fort Dowell était l’ami et l’associé du père de John.
Arrivé au Fort, John apprend que le Colonel est en tournée d’inspection. Au cours d’un bal masqué organisé par les officiers, il s’éprend de la fille du Colonel. A sa surprise il trouve également Gordon Orme, un gentleman mystérieux dont il fit la connaissance, peu avant qu’il ne quitta la Virginie. Orme feint d’être l’ami de John, mais est en réalité son ennemi et le meurtrier de son père.
Il cherche à s’approprier les immenses gisements houillers. John, Ellen et Orme partent vers l’Ouest. Leur petite caravane est attaquée par lès Indiens et seule l’arrivée providentielle de la cavalerie • Américaine les sauve. Ils poussent de l’avant, mais une pluie torrentielle retient John et Ellen dans une grotte et John déclare son amour. Quand ils retournent au fort, Orme prévient le père de la jeune fille de ce que John est déjà fiancé-en Virginie et Meriwether, furieux, refuse la demande d’argent que lui fait John. Ellen, cependant découvre qu’Ormc est le criminel.
Celui-ci est forcé de fuir pour sauver sa vie, et les événements tragiques se suivent avant que le complot soit débrouillé.
Les Amoureux de Catherine H. Maréchal
(ouverture)
Les Deux Caravanes vers l'Orst
Comédie parodie sur le film,, LA CARAVANE VERS L’OUEST”
Une petite rue tranquille
comédie interprétée par
” Les Gaillards,,
LE CHEMIN D’UN H0MME
prorut drame
PROGRAMMA van 21 tot 25 SEPTEMBER
1. De Verliefden van Catherine H. Maréchal
(openingstuk)
2|"!ee Karavanen ' naar ’t Westen
Klucht-parodie op de film •DE KARAVAAN NAAR 'T WESTEN,,
3 Een klein stil straatje
tooneelspel vertolk door
” De Kerels,,
4 EEN LEVENSBAAN
groot drama
Semaine prochaine le film sensationnel
Een Levensbaan
Deze roman werd beleefd in ’t jaar 1848, wanneer onverschrokkéne pionniers naar het Westen trokken en geen vrees hadden voor de vele gevaren der uitgestrekte vlakten, door roovers onveilig gemaakt. Zij dreven äf naar Kalifornië, ’t land waar goud wordt ontdekt.
John Cowles, wiens vader op geheimzinnige wijze stierf en, wiens zaken wankelend waren, besloot den bijstand van Colonel Meriwether in te troepen. Colonel Meriwether, commandant van Fort Dowell was de vriend en deelgenoot van John’s vader geweest. In ’t fort aangekomen verneemt John dat de Colonel afwezig is. Op een bal, door de officieren ingericht, wordt hij verliefd op des Colonel’s dochter. Tot zijne groote verwondering ontmoet hij daar bok Cordon Orme, een geheimzinnige gentleman met wien hij kennis maakte vóór hij Virginië verliet.
Orme veinst John’s vriend te zijn, maar is eigenlijk zijn vijand en de moordenaar zijns vaders. Hij tracht zich koolmijnen toe te eigenen. John, Ellen en Orme vertrekken naar ’t Westen. Hun karavaan wordt door Indianen aangevallen, doch zij worden gered door onverwachte Amerikaansche hulp. Zij gaan steeds verder, maar John en Ellen moeten zich in eene grot, voor stormregen schuilen, en John verklaart haar zijn liefde. Wanneer ze naar ’t fort terugkeeren, verwittigt Orme den Colonel dat John reeds in Viginië verloofd is, en Meriwether wéigert John geldelijke hulp te verleenen. Doch El-, len ontdekt dat Orme de misdadige is. Deze is nu verplicht te vluchten zoo, hij zijn leven wil redden. Nog vele tragische gebeurtenissen volgen, tot het kom-plot geheel opgehelderd wordt.
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FILM-REVUE
La Critique Cinématographique
EST une tâche bien délicate d’être critique cinématographique.
D abord, il est souvent nécessaire de se lever de bonne heure si l’on veut ister aux présentations de « films », il faut être — dès la dixième heure du matin — dans l’établissement où sont projetées les nouveautés. Il y a là un public de professionnels: ce sont, les «exploitants.». Ils se placent à un point de vue très particulier. Ils ont — et c’est bien légitime -—- le souci de leurs intérêts. Ils cherchent ce qui pourra plaire à leur clientèle. Il faudra être bien sot pour songer à les blâmer. Il est tout aussi péril d’adresser des reproches aux directeurs de théâtre sous prétexte qu’ils montent des pièces afin d’encàisser de fortes recettes et non pour favoriser l’éclosion de la pure beauté.
Mais il est certain que certains «exploitants», comme certains directeurs de théâtre, sont enclins à croire que la foule n’est sensible qu’aux effets vulgaires, au’elle est rebelle à toute originalité, ( elle n’aime que ce qu’elle connaît. Le critique cinématographique, ainsi que le critique dramatique, doit réagir contre ce préjugé; il ne doit pas se laisser troubler par cette criante presque unanime qu’inspire un effort hardi du producteur. II ne doit pas admettre, sans les avoir contrôlées, certaines vérités qui passent à tort parfois pour incontestables. Il ne paraît pas évident, par exemple, que le film américain — quel qu’il soit — ait une supériorité marquée sur la production française.
Les éditeurs des Etats-Unis nous ont donné des exemples que nous ne saurions oublier. Ils ont eu le courage de risquer de gros capitaux. Ils ont « spécialisé » les interprètes. Ils disposent d’un bon matériel. Mais, très souvent le scénario américain se distingue par sa niaiserie et son incohérence. Il appartient au critique de le signaler. Nous ne devons pas être les esclaves d’une admiration aveugle.
Certes, il y a de l’autre côté de l’Océan, des artistes remarquables. Mais nous ne devons pas hésiter 'à mettre en lumière le maniérisme de certaines interprètes, les expressions conventionnelles de leurs visages, la grâce prétentieuse de leurs gestes. Ce sont des tares que, trop souvent, le public applaudit de confiance. Tout ce qui vient de là-bas lui est sacré. Il estime gentil ce qui n’est parfois que ridicule; il trouve tragique ce qui n’est que mélodramatique et exagéré.
Le critique cinématographique doit dire nettement ce qu’il pense, sans craindre de n’être pas d’accord avec le public. 11 doit aimer la simplicité, la sincérité, le bon goût. Nous ne voyons aucun inconvénient à ce qu’il se montre particulièrement sévère envers la production étrangère. Il n’est que temps, en effet, de soutenir le film national, sous condition que l’organisme qui en produira soit sérieux et basé sur d’honnêtes prétentions.
Les professionnels répètent souvent:
— Il ne faut pas appliquer à la critique cinématographique les mêmes principes qu’à la critique dramatique. Ce n’est pas le même chose.
Et ils emploient aussitôt des termes techniques, afin de bien démontrer que le cinéma n’est pas le théâtre, parce qu’il
son langage propre. C’est comme si
pour apprécier une comédie — il était nécessaire de posséder les firmes dont usent les régisseurs, les décorateurs, les électriciens. Devant l’écran cependant, coirime devant la scène, nous devons souhaiter une action attachante — qu’elle soit tragique ou comique — un développement précis, des péripéties qui soient d’un réel intérêt et ne s’éloignent pas du sujet, un dénouement rapide et logique. Nous devons exiger aussi que le film ait de la mesure, de l’équilibre, tout comme une pièce, c’est à dire, qu’il n’y ait pas de longueur, que l’auteur découpe la bande avec ingéniosité pour ne jamais lasser notre attention. La qualité photographique du film a, certes, son intérêt.
EILM-REVUE
Mais c’est une condition de soins. Ce qui est plus grave, ce qui est essentiel, c’est la valeur de la mise en scène.
Nous ne songons pas ici à ces conducteurs de troupes qui font manœuvrer des armées de figurants, à ces architectes qui élèvent des villes, dressent des palais. Nous ne tenons certes pas en mépris leurs efforts. Mais ce ne sont pas des cas exceptionnels. Ces films, par leurs vastes proportions, excitent l’étonnement, l’admiration. 11 arrive aussi qu’ils créent l’ennui, un ennui infiniment respectueux. La mise en scène que la critique dramatique doit étudier, suivre, juger, c’est celle qui consiste à évoquer des intérieurs significatifs, à choisir des paysages en harmonie avec l’action, à trouver les places, les mouvements, les gestes des interprètes, à indiquer l’angle sous lequel les opérateurs doivent travailler, à choisir le détail révélateur ou amusant, à user avec tacte de cette qualité propre au cinéma: l’ubiquité. Il ne faut pas croire en effet, que, parce qu’il peut nous transporter d’un pays à un autre, l’art cinématographique doit se borner à exporter sans cesse un scénario digne de l’Hippodrome; il ne leur appartient pas de faire et refaire la pièce à poursuite. C’est l’enfance du métier. Le film a un avan-
Echos
Winchell Smith est l’auteur du film « Turn to the right ». En sortant du théâtre, le jour de la première, il fut arrêté par un individu qui lui dit:
— C’est vous l’auteur du film, je vous reconnais.
— Votre film est très bien, mais il y a une scène complètement fausse.
— Laquelle?
— Celle où Muggs vole dans la poche du clergyman. Ça ne donne pas une impression vraie, ce type qui s’amène à pas de loup par derrière pour fouiller dans la poche de l’autre—
— Vous ne voulez tout de mme pas qu il soit bien en face de l’autre homme pour voler!
— Vous avez peut-être raison!.... Au revoir....
Et l’homme s’éloigna....
Quelques instants après, Smith rencontra un ami qui lui demanda l’heure.
Smith mit la main à son gilet, se fouilla partout. Peine perdue, il n’avait plus ni chaîne, ni
montre! L’inconnu, quoique bien en face de
lui, l’avait volé—
Un des dangers de coucher sous la tente dans certaines contrées d’Amérique est la visite noctage plus précieux qui est de saisir, de fixer la qualité dramatique des visages et des corps. Dégager cette valeur plastique, c’est une des tâches qui incombe au critique cinématographique.
Or, il arrive trop souvent que la mimique et la danse tiennent la place de la vérité qui doit être, en tout art, le principe essentiel. Le cinéma qui nous offre des grimaces, sous prétextes de nous faire rire ou d’agir sur notre sensibilité, ou qui nous présente des attitudes d’iv chorégraphie factice, sous prétexte d’hk. monie, ne doit pas être encouragé, à notre humble avis, par le critique. Il faut qu’il s’applique à distinguer du gros effet le résultat qui est juste. 11 est bon qu’il n’oublie pas, quand il se trouve devant l’écran, les éternelles leçons des génies qui créèrent de la beauté, c’est à dire les chefs-d’œuvre de la peinture et de la statuaire. Quand, au grand scandale des professionnels, il n’admire pas la gesticulation de Mr. X... c’est peut-être parce qu’il songe à la sereine douleur de telle sculpture, et si le visage grimaçant de Mlle Z... qu’on applaudit le laisse froid, c’est peut-être qu’il se rappelle la souffrance sublime, calme, religieuse de la Duse. NEMO.
turne des serpents. Pour s’en préserver on a l’habitude de mettre à terre, autour de la tente, une grosse corde. Il paraît que les serpents ne « boivent pas l’obstacle »! Néanmo ns, tout dernièrement Jack Holt fut réveillé une nuit par un énorme serpent qui essayait de se glisser dans les couvertures. Jack Holt sans bouger, appela un de ses camarades d’une tente voisine. L’artiste tua la bête d’un coup de revolver. Mais le lendemain matin tot le monde rit de l’aventure. « Vous êtes peureux, lui dit une artiste, il fallait continuer à dormir. Au matin le serpent serait parti tout seul.... » — « Merci bien, répondit Jack Holt, je préfère dormir tout seul. »
Thomas Meighan tournait en Floride « The Confidence Man ». Les journaux avaient annoncé que tel jour, à tel endroit, on pourrait voir le grand artiste au travail. Au jour fixé toute la compagnie était là et une foule compacte se pressait pour voir son Meighan, son idole. Malheureusement, le mauvais temps persistant, on décida de remettre à un autre jour la prise de vues. Tout le monde s’en alla, désappointé certes, mais résigné; seule une vieille dame se précipita au devant de Thomas jVIeighan et, très en colère, lui cria: « C’est honteux, ce que vous faites; vous annoncez qeu vous allez jouer, je laisse tout mon ménage en plan et vous ne faites rien; j’irai me plaindre aux autorités— »
FILM-REVUE
Les doubles rôles au Cinéma
Comment un artiste peut figurer deux personnages dans le même film
et dans les mêmes scènes
P, OUR le • public non initié, l’écran a encore de petits mystères. Il n’en est pas de plus étrange ni de plus troublant que celui du dédoublement ou de la juxtaposition.
( Comment un artiste peut-il interpréter jeux rôles dans le même film, et, ce qui parait encore plus invraisemblable, dans les mêmes scènes d’un film? Par suite de quel malèfic diabolique l’écran reussit-il à mettre en présence les deux frères qui sont personnifiés par le même artiste en la mère et la fille dont une seule vedette assyre l’emploi?
On comprend bien qu’un acteur puisse, sans beaucoup de difficulté, se transformer au point de tenir au cours d’un film deux rôles extrêmements différents. Nous avons tous vu cela au théâtre. Ce n’est qu’une question de grime et de maquillage. Et le premier soin de chaque comédien est d’apprendre à se « faire la tête ». Mais réunir dans la même scène deux personnages émanés du même individu, être à la fois le même et l’autre, l’assassin et la victime, le dupeur et le dupé, le bienfaiteur en l’obligé, le père et le fils ou la mère et la fille, ce tour de force, qui confondrait les métaphysiciens les plus endurcis, semble vraiment tenir du prodige.
Devant l’écran qui paraissait résoudre avec une inconcevable aisance le problème épineux du dédoublement de la personnalité, nous avons surpris des réflexions de spectateurs à qui « on ne la fait pas ».
— Ce n’est pas la même! C’est une autre qui essaie de l imiter!... Si c’était la même, elle ne pourrait pas lui parler.
Eh bien, si, braves gens sceptiques, esprits forts, c’est la même qui parle et qui entend, qui interroge et qui répond. Comment donc réalise-t-on ce miracle? Le principe est, contrairement à ce qu’on pourrait penser, assez simple.
Nous supposons que, dans une scène dont le décor représente un salon, une mère attend sa fille qu elle n’a pas vue depuis longtemps. Naturellement, il est impossible de faire jouer en même temps la mère et la fille représentées par la même artiste. En cela comme en tout autre chose le cinéma ne fait pas de miracle. Mais on peut les faire jouer l’une après l’autre. Et voici comment on procède:
L’opérateur dispose sur son objectif un «cache» spécial en noir, en forme de demi-lune verticale (ayant par conséquent la forme d’une moitié d’objectif) qui va préserver de la lumière la moitié correspondante de la pellicule. Sur l’autre moitié de la pellicule, restée accessible à la lumière s’inscrira, au fur et à mesure du déroulement, la partie de la scène où se meut l’un des personnages, la mère par exemple. Celle-ci devra jouer son rôle comme si elle se trouvait en présence du second personnage, dont elle aura également la charge et qui, selon la scénario, est sa fille.
D’abord elle l’attend, anxieuse, puis elle l’aperçoit qui entre dans le salon; celui lui sourit, se lève et court vers elle en lui tendant les bras.
Le metteur-eri-scène et l’opérateur minutent très exactement la scène en comptant le nombre de tours de manivelle nécessaire pour l’enregistrer. Puis l’opérateur fait machine en arrière en comptant le même nombre de tours et en ramenant la pellicule au point initial.
On passe alors à la seconde partie de la scène. L’opérateur enlève le «cache» et le dispose sur l’autre moitié verticale de l’objectif. Ce «cache» va préserver là maintenant l’autre moitié de la pellicule sur laquelle s’est inscrite la scène n° 1 et la scène n° 2 s’inscrira sur la partie de la pellicule préservée de la
lumière au cours de la première opération.
On tourne. L’ardste qui jouait à droite du décor le rôle de la mère est passée, après s’être transformée et maquillée, à gauche du même décor. Elle joue maintenant la fille. Elle paraît à l’entrée du salon, elle aperçoit sa mère, lui sourit et court vers elle en lui tendant les bras.
A chaque expression, à chaque geste de la scène n° 1 doit correspondre chaque expression, chaque geste de la scène n° 2. Le minutage de chaque scène, presque de chaque mouvement, doit intervenir ici rigoureusement, sans parler de la mémoire de l’artiste qui est une condition essentielle de la réussite du procédé.
Si tout a été bien réglé, les deux parties de la scène se sonderont parfaitement sur la pellicule, et plus tard sur l’écran. Si quelque chose laisse à désirer, si la mère sourit trop tôt à sa fille ou si la fille court trop tard vers la mère, on recommencera. Il faut souvent recommencer au studio où rien ne va jamais tout seul.
Une difficulté peut se présenter et se présente presque toujours dans les juxtapositions. Il y a un moment où les deux personnages se touchent et entrent dans le même plan vertical. Là, le spectateur, à qui «on ne la fait pas» triomphe. Effectivement, ce n’est plus à çe moment la même artiste qui tient les deux rôles et pour cause. Dans ce cas, à l’instant précis où les deux personnages se touchent, on substitue à l’un d’eux, une artiste qui aura la même taille, le même costume, la même attitude. Quant au visage, on préfère, pour éviter que l’illusion ne s’envole, le cacher soit en faisant tourner le dos au sujet, soit en le dissimulant dans les bras de son partenaire, comme on peut le voir dans une scène du «Petit Lord Fauntleroy », jouée par Mary Pick-ford.
Ce personnage substitué s’appelle, en terme du métier: «une contre-figure ».
Les films qui ont utilisés ce procédé ingénieux du double rôle sont nombreux. Dans la pratique on varie la formule de façon à obtenir les effets les plus surprenants.
Nous croyons bien que le double rôle le plus difficile qui ait été jamais imposé
à une artiste est celui que Mlle Elmire Vautier interprêta dans « l’Autre », dont le scénario et la mise en scène étaient de Roger de Chateleux. La charmante artiste y tenait on s’en souvient les rôles d’une jeune orpheline pauvre et d’une princesse cosmopolite, grande aventurière. La difficulté commençait quand la princesse, qui avait frappée de sa ressemblance avec l’orpheline se cherchait à se substituer à elle en parfaisant la ressemblance, afin de se faire épouser à la place de sa rivale. L’artiste devait, en effet, et différencier le possible de son jeu, afin d’être à la fois une grande coquette riche et une jeune ingénue pauvre, et s’efforcer, da( son incarnation « princesse », de singer la propre incarnation «petite orpheline». On sait comment Mlle Elmire Vautier se tira de ce pas malaisé.
Une telle complexité se rencontre rarement dans les doubles rôles. Le plus souvent la même artiste se contente d’interprêter deux rôles différents. Elle met alors tout son talent à les différencier. Telle Mary Pickford dans ce délicieux « Petit Lort Fauntleroy », que nous rappelions plus haut et où l’inimitable star incarna le rôle du jeune lord en même temps que celui de sa mère. On remarqua en particulier l’allure cavalière du petit garçon, contrastant avec la mimique si gracieusement féminine de sa mère.
Le même contraste, accentué encore par les exigences dramatiques de l’action, se retrouve dans « Sa Fille », le film où( Priscilla Dean s’éleva à la plus haute expression tragique. Nous y voyons une jeune fille, substituée sur une scène de théâtre à une artiste à laquelle elle ressemble. Pour se venger, l’artiste supplantée n’hésite pas à venir tuer le directeur. Et elle s’enfuit. Mais des témoins illusionnés par la ressemblance, affirment reconnaître en la jeune fille, la meurtrière. On l’arrête. Entre-temps, l’artiste apprend que la personne arrêtée à sa place est sa fille, qu’elle avait abandonnée aussi. Elle s’accuse alors du crime, mais sans rien révéler à personne de sa parenté.
Dans « Nos chers Disparus », Mary Miles Minter, qui fut pendant longtemps la plus jeune artiste du cinéma et qui est restée délicieusement jeune, interprête
FILM-REVUE
le rôle d’une petite servante recueillie par un ménage de sculpteurs. La femme de l’artiste éant morte, ce dernier est alors frappé de la ressemblance étrange qui existe entre sa protégée et la défunte. Il aimera la petite Mary, que ses enfants ont déjà adoptée comme seconde mère.
A noter que dans le rôle de la servante, Mary Miles est blonde et qu’elle est brune dans celui de la femme du sculpteur. Les femmes semblent plus séduites par les difficultés des doubles rôles que les hommes. Serait-ce qu elles sont plus courageuses ou plus subtiles?
Cependant des artistes hommes s’essaient aussi avec bonheur à l’art du dédoublement. Nous nous souvenons d’un film savoureux et pittoresque, « Une Aventure au Far-West », où William Far-num tenait en même temps deux rôles très différemment mouvementés, et de « l’Homme Marqué », joué par William S. Hart.
Mais un des plus jolis exemples de dédoublement nous semble avoir été l’unique film que Sacha Guitry, le grand artiste Français, ait jamais consenti à tourner, « Un Roman d’Amour et d’A-
venture », scénario naturellement de Sacha Guitry, mise en scène de Mercan-ton et Hervil.
Sacha Guitry y figurait deux frères se ressemblant physiquement comme deux goûttes d’eau! Quant au moral, l’un était tout le contraire de l’autre. Et Sacha Guitry se trouvait être en même temps un romancier respectable et un incorrigible bohème, ayant tous les deux les mêmes traits, mais une expression très différente conformément à la divergence de leur caractère.
Le procédé du doublement, appelé aussi de la juxtaposition, amuse toujours le public qui ne doute pas de la somme considérable du travail, de patience, d’ingéniosité et de talent qu’il nécessite, aussi bien de la part de l’artiste que de celle du metteur en scène. Au cinéma tout paraît simple une fois réalisé. Mais quand il s’agit de placer sur la même image, qui mesure 25 milimètres sur 18, deux incarnations différentes de la même personne, on comprend que cette petite opération ne va pas sans pellicule gâchée, sans fatigue et parfois sans crise de nerfs.
NEMÖ.
Votre opinion et la môtre
Sous ceitc rubrique, nos lecteurs pourront g émettre leur opinion sur tout ce qui concerne | le cinéma. Nous mettons à leur disposition | une espace de 25 lignes. Cependant les arti- j| cîes que nous jugerions dignes d'un intérêt | général seront insérés en entier. Nos collaborateurs occasionnels à cette rubrique doivent | toutefois nous faire connaître leurs nom et | adresse, mais peuvent signer d'un pseudo. | Ils restent entièrement responsables de leurs § articles et la rédaction se réserve de droit d’in- g sertion.
LA FIN DES FILMS
Jack. Hitson pense que trop de films ont une mauvaise fin qui influence défavorablement le spectateur. Il est cependant de conduire une action jusqu’au bout avec maitrise ou alors le film est raté. Marie Louise Dalbreuse est d’avis que trop d’œuvres se terminent par un baiser sur la bouche. Certes on abuse, mais n’est-il pas préférable à un coup de révolver?
COUPS ET BLESSURES
Camille D. s’inquiète de voir des artistes comiques recevoir sur la tête des pots ou des bidons. Il demande s’il n’y a pas de truquage. Non, le métier comporte des risques et souvent l’artiste est
blessé en accomplissant certains jeux de scène. Demandez plutôt à Biscot, à Zigoio, à Dudule, à Max Linder.
ATTRACTIONS
C. S. Char'eroi tient aux attractions et n’est pas partisan de leur suppression. Mme Seiga de Liège, nous fait observer que ces attractions, surtout en province, ne peuvent pas être fameuses, en raison du bas prix payé aux artistes. Elle nous affirme qu’à... (censure rédactionnelle), le prix courant est de fr. 45 pour 3 séances, le nombre des artistes étant de deux. Pour ce prix là, évidemment, on ne peut avoir Josbé. Soyons indulgents. L’attraction est un repos des yeux nécessaire.
SABOTAGES
Henri G. de Bruxelles, proteste: 1) contre les coupures; 2) contre la mauvaise projection; 3) contre la rupture des bandes; 4) contre la suppression des actualités et des documentaires. M. Boulay cherche querelle à ceux qui parlent à haute voix et émettent leur opinion. Francis trouve que les excès de vitesse des opérateurs sont blamables.
IMPERFECTIONS
Dans « La Pocharde » dit Gaby 13, un banquier entre dans un château guêtré de blanc et ressort’ sans guêtres. Dans «Bohémiens voleurs d’Enfants», nous assure André B. de Huy, on voit un père à douze ans de distance. Il porte, toujours le même pantalon. On devait avoir du bon drap en ce temps. Paul Betrand d’Ostende écrit: J’ai compté l’autre soir 28 coups de révolver tirés sur un cow boy sans recharger l’arme. A signaler au Ministère de la Défense Nationale Intéressant.
CHAIR E SANG
Grand drame, interprété par
LU Gill EDITH R0BE1TS
lean Beery, Jack Natan, m Wiiirf Lucas, - Togo Tattnall, etc... -
SCÉNARIO
Webster, employé de banque, a été condamné à 15 ans de prison pour détournements au détriment de son patron... Après avoir passé 14 ans dans la cellule, il apprend par hasard que sa femme est gravement malade et sur le point de mourir... Il s’enfuit de la prison, aidé par Li-Fang, un chinois, qui avait été son complice dans l’affaire pour laquelle il a été condamné...
Parti de la prison, Webster se rend chez Li-Fang, qui le met au courant de la situation de sa femme et de son enfant. Malgré la surveillance de la police et des détectives autour de la maison Li Fang, il trouve le moyen de fuir par le toit, et du haut d’une maison, il voit l’enterrement de sa femme, et sa fille, suivant le cercueil...
...Sa fille, jeune et jolie, est gérante à l’asile des enfants perdus, et Webster s’y rend pour la rechercher. Il n’ose pa§ lui dire que c’est lui son père. Il la supplie de le laisser revenir tou les jours, pour jouer du violon. Quelque temps plus tard, sa fille lui raconte son amour pour le jeune Burton, fils d’un richard... Ce dernier, également ancien complice de Webster, ne veut pas autoriser son fils à marier celle qu’il aime.
Webster, les preuves de la complicité du vieux Burton en mains, va le trouver et l’oblige à donner autorisation de marier son enfant, sinon... il ira le dénoncer au parquet et il fera, comme lui, ses 15 ans de prison...
Le mariage a lieu...
Webster retourne en prison pour faire l’année qui lui reste... Il retournera auprès de sa fille et dès se jour, elle saura que c’est lui son père, qu’elle croyait mort... -
C’est un fait indiscutable et que nous avons pu vérifier mainte fois que là où Lon Chaney se trouve sur le programme les salles s’emplissent comme automatiquement. Ce succès nous l’avons encore pu constater avec la vison «Chair et Sang)) magistralement interprête par l’homme au cent visages admirablement secondé Edith Roberts, Noah Beery, Jack Mulhall, Ralph Lewis, Wilfred Lucas, Togo Yamamoto, etc. Le scénario est des plus poignants et nous ne pouvons que féliciter les films Soleil Levant d’avoir pu assurer pour le marche belge une production si intéressante que « Chair et Sang ».
Soleil Levant Films
19, rue Zérézo, 19, Bruxelles
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FILM-REVUE
Si nous Boulez lairs du clod, mariez-usus mesdemoiselles
fUif' OUS possédons une amie que nous aimons beaucoup et qui est ma-'! riée. Elle vint nous trouver il y a quelques mois et nous confia sa peine, les larmes aux yeux.
— Voici longtemps, nous dit-elle, que je rêve de faire du cinéma. Je ne t’en avais jamais parlé. J’ai eu la bonne fortune d’entrer en relations avec un metteur en scène français qui, sans que je lui parle de rien, m’a vivement engagée à tourner, prétendant que je serais une excellente artiste, et que j’étais particulièrement douée. Hélas, j’ai refusé la proposition qu’il me faisait d’un rôle dans son prochain film. Tu comprend que je ne pouvais accepter étant mariée.
—— Et pourquoi, lui demandions-nous. C’est une folie de s’imaginer ces choses là. Tu juges la question fort mal et je devine que tu es victime dès articles que font paraître les chefs de publicité des firmes cinématographiques. Tu me parais ignorer que la plupart des vedettes sont au contraire mariées. Le public, il est vrai, ne le sait pas la plupart du temps. Il est bien excusable, puisqu’on lui' présente des artistes comme étant des jeunes filles n’ayant pas encore atteint leur vingtième année, alors qu’on peut poser en principe que presque toutes les vedettes actuelles de l’écran ont bel et bien la trentaine. Je pourrais te citer en exemple bon nombre de stars qui sont mariées. Mary Pickford, Alla Nazimova, Maë Murray, Geraldine Farrar Tsurn Avki, Shirley Mason, Norma Talmadge et Gloria Swanson, que 'tout le monde appelle Mademoiselle. Je prétends que pour réussir au cinéma, il est de toute nécessité d’être mariée. Tu vois que nous différons complètement d’avis.
Notre amie nous écoutait stupéfaite. Nous nous efforcions de la convaincre davantage. Nous y réussîmes, quisqù’à l’heure actuelle elle tourne dans un studio de la region parisienne. Nous ne vous dirons pas son nom, mais il se peut que vous la connaissiez un jour, car nous
l’avons au studio dernièrement et nous lui avons trouvé beaucoup de talent.
Son mari est un fort brave garçon, mais qui gagne sa vie dans une profession qui si elle peut donner la fortune, n’apporte pas en général la gloire. Cet homme est donc destiné fatalement à demeurer toujours dans l’ombre et lorsque notre amie sera « étoile », pour franciser la locution américaine, soyez sûres, chères lectrices de « Film-Revue » qu’on la dénommera... Mademoiselle. Peut-être les directeurs de firmes s’imaginent-ils qu’une artiste célibataire est plus sympathiques au public. La question n’est par là. Une étoile par principe a dix neuf ans et est célibataire. Nous ne discutons pas, nous constatons.
Le cinéma a donné naissance à de multiples légendes. Nous croyons que la plus belle entre toutes est celle qui veut justement que les vedettes aient dix-neuf ans et qu’elles soient très heureuses et fétées précisément parce qu’elles ne sont pas en puissance de mari.
Nous voudrions essayer de détruire cette funeste illusion. Le mariage, mesdemoiselles, n’a jamajs été un obstacle à la carrière d’une artiste de cinéma. Si vous trouviez quelqu’un qui vous aime et que vous soyez sur le point de vous lancer dans la carrière cinématographique, n’hésitez pas, mariez-vous!
Il nous parait impossible à une jeune fille d’interpréter certains rôles, si elle n’a pas l’expérience de la vie que donne le mariage.
L’artiste qui est mariée et qui est dans sa vingtième ou trentième année, a connu des heures très douces ou parfois très pénibles. Elle peut interpréter des rôles au-dessus de son âge, car elle procède par intuition. Nous prétendons qu’une jeune fille, malgré tout son talent, est incapable d’en faire autant.
Les jeunes filles manquent d’équilibre. Beaucoup d'entre elles qui liront cet article fronceront les sourcils et diront: «Ce bonhomem se trompe. J’ai un profond
FILM-REVUE
amour au cœur. J’aime Jean et lui sa’aime. Nous ne songeons pas encore au mariage, mais certainement. Roméo et Juliette n’ont pas aimé comme nous. La passion que j’éprouve pour mon amoureux est capable de me donner cet équilibre dont parle ce rhétoricien. » Eh bien, non, jeune amie inconnue, les passionnettes que l’on a au printemps de la vie ne peuvent remplacer la vie en commun, l’affection et sûre d’un mari.
Un flirt, c’est très gentil, mais la jeune fille qui flirte ne songe qu’à celui qui lui murmura des mots d’amour nouveaux, ou qu elle croit tels. Il lui manque précisément cet état d’équilibre qui est indispensable à tout artiste dramatique et particulièrement à ceux de cinéma.
Notez que le mariage,” n’étouffe pas l’amour, mais il le rend plus normal et il permet à un être de développer sa personnalité, sans le moins du monde contrarier le bonheur d’une union. Oui, nous considérons que le mariage est nécessaire pour notre développement physique et intellectuel à la fois. Tout ce que nous ' disons, nous l’avons vérifié autour de nous. Il est rare qu’une grande artiste vive seul. Elle a toujours près d’elle un compagnon. Cela est indispensable, si l’on veut arriver au succès et trouver le réconfort nécessaire, lorsqu’on traverse de dures épreuves. Mais nous nous en voudrions de pousser dans cette voie de jeunes filles dont le caractère s’oppose à la réalisation des idées que nous venons d’exprimer.
Nous voudrions bien nous expliquer à ce sujet, afin qu’il n’y ait pas de malentendu. Il faut qu’une artiste qui se marie
conserve toute sa personnalité, ce qui ne l’empêche pas de chérir tendrement son époux. Toute femme qui dans le mariage se laisse entièrement dominer par le mari, ou qui mène une vie plate et insipide, ne pourra jamais être une artiste. Il vaut mieux qu elle y renonce tout de suite, car elle n’aurait que désillusions sur désillusions.
Il faut que l’artiste mariée conserve toujours quelque chose d’inconnu pour son mari. Il faut qu’elle ait une volonté intrangeante, qu’elle sache garder allumé le jeu sacré de l’amour, qu elle ne cesse jamais d’être courtisée par celui auquel elle a uni sa vie.
Celle-là peut être certaine, si elle a conscience de ses devoirs d’épouse, qu’elle trouvera toujours les expressions qui conviennent, lorsqu’on lui demande d’interprêter un rôle de passion. Une femme qui a dû organiser son existence de la sorte peut aborder n’importe quelles difficultés professionnelles. Elle possède assez de maîtrise pour incarner un personnage quelconque.
La femme qui aime et est aimée par son mari est plus apte à exprimer à l’écran certains sentiments que la jeune fille, souvent préoccupée par des considérations un peu futiles. La plus intelligente, en effet, ne s’inquiète-t-elle pas du meilleur danseur, de la chevelure de Pierre, de la couleur des yeux d’Edmond, de lèvres de Georges et de la prestance de Maurice?
Idylles, qui ne vivent parfois ce que vivent les roses, l’espace d’un matin...
QUE Thomas Melghan a fait ses débuts à l’écran aux côtés de Mary Pickford dans « M’Liss »?
QUE Doris Kenyon est « docteur en médecine»?
QUE le passe-temps le plus favori de William Farnum est actuellement F aviation?
QUE T. R. Barnes est un ancien cordonnier?
QUE Pauline Freder;ck possède une merveilleuse collection de poupées mécaniques, toutes des cadeaux de ses admiratrices lui parvenus des quatre coins du monde.
QUE la crise du film aux Etats Unis est liquidée?
QUE Noël Tearle que nous avons vu dans « Maman » est un frère de Conway Tearle.
QUE les friandises favorites de Constance Talmadge sont des oranges confites, quelle sa:t préparer de magistrale façon et que le cadeau le plus apprécié qu’elle puisse fa re à ses amis est un pot de sa fameuse confiture?
QUE Hary Alden dans «Le Vieux Nid» s’est blanchi les cheveux en les saupondrant de poudre, d’aluminium et que le nettoyage de ses cheveux après, lui a demandé trois heures?
QU’ÔN chuchote à Hollywood d’un nouveau mariage de Dorothy Philips drétumfhydrétdrétm est séparée depuis quelque temps de son mari et regsseur Allan Hollubar.
QUE Ethel Clayton passe ses loisirs en tenant les ’ettres?
QUE Hazel Dav/n a pris la décision de se retirer complètement de l’écran pour se vouer entièrement à l’exploitation de sa ferme en Arizona.
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FILM-REVUE
AGNES AYRES
L’HALLALI CONJUGAL
Scénario de J. Cunningham
d’après le roman de Harry Durant et Julie Herne
Mise en scène de Wesley Ruggles
L'ESPIEGLE Muriel Gray (Agnes Ayres), passionnée d’automobilisme conduit ses voitures si follement qu’elle oblige son père à contracbine de marier Muriel avec le novice agent d’assurance Gaspard Monisson (Charles HUGGLES), coupable d’avoir traité cette affaire désastreuse! De cette
ter une onéreuse assurance. La Compagnie, obligée d’intervenir à chaque instant pour payer la casse, maudit ce mauvais client et, pour se dégager, comfaçon 1 â responsabilité parternelle du contractant cessant d’être en cause par le fait du mariage de la jeune fille, la police d’assurance serait caduque.
FILM-REVUE
Or Muriel aime le beau sportman John Bellis (MAHLON HAMILTON), héros de son premier roman d’amour, qui a fini par s’ériger en censeur des excentricités de cette éventuelle fiancée qu’il n’aspire qu’à fuir. Mais plus il cherche à s’éloigner de Muriel plus celle-ci s’efforce de l’accrocher. Il aura beau entreprendre une vague croisière sur son yacht, à destination des côtes d’Afrique, la jeune
fille ne manquera pas de l’y rejoindre par tous les moyens et même de l’attirer finalement sur son cœur, telle la plus irrésistible sirène de la Mythologie.
Bien entendu c’est John Bellis qui épouse Muriel assagie, au grand regret du naïf Gaspard qui se contente d’être garçon d’honneur „au mariage, pour en certifier l’authenticité à sa Compâgni-... qui s’en félicitera!
Echos
Lahir un Din, A\bar Ali, Mohamed Ali, Shr Khan, A\ran Khan, Shelim Shah, Nabi Buddin.
Ne cherchez pas, ce n’est pas un rébus, ce sont les noms des Hindous qui oni tourné « Le Jeune Rajah » avec Rudolph Valentino.
Roman Navarro, un jeune premier qui vient de remporter un gros succès, a eu des débuts fort pénibles dans la carrière cinématographique. Malgré l’opposition de sa famille, il quitte le Mexique et arrive au studio. Les journées se passent à faire antichambre et pas le moindre petit engagement. Les ressources ont disparu. Que faire? Il annonce qu’il est professeur de musique, mais, dès la première leçon, il s’aperçoit que le professorat ne lui vaut rien. Enfin il rencontre une danseuse: Marion Morgan; il se met à danser et tous les deux partent pendant un an en tournée. Le studio l’attire toujours, il y revient; à grand’ peine il se fait engager comme figurant. Enfin il arrive à avoir un petit rôle. La chance veut bien lui sourire! Aujourd’hui il est adoré du public!!
Herbert Brenon, le metteur en scène de « La Danseuse Espagnole », va bientôt tourner « The Mountebank » film tiré du roman populaire de W. J. Locke. Ernest Torrence et Anna Q. Nilsson interpréteront les rôles principaux. Jusqu’alors il tournait à Hollywood, mais pour ce film il opérera pour la première fois à Long Island.
Wallace Beery, qui interprète le rôle de Philippe IV d’Espagne dans «La Danseuse Espagnole», est presqu’un spécialiste des « rôles royaux ». Il fut roi pour la première foi dans un opéra comique de Henry W. Savage, le « Roi Dodo » monarque d’un royaume imaginaire. Ensuite, il devint deux fois Richard Cœur de Lion; enfin Philippe IV d’Espagne. Ces rôles lui plaisent car il y trouve matière à des compositions pleines d’intérêt dramatique.
Dans le film « Un berceau dans la neige » il y a une scène où Dorothy Dalton met quelques baisers aux enchères au profit d’un enfant abandonné. Les figurants qui défilaient pour recevoir le fameux baiser étaient très fiers de l’aubaine.
« Ça, dit un être à la barbe hirsute, ce n’est plus une corvée, c’est une chouette situation! »
« Je te crois, répondit un autre, ça nous classe parmi les jeunes premiers. »
C’est George Ade, le grand humoriste américain, qui titrera « The Confidence Man » le der-n;er film tourné par Thomas Meighan au studio de Long Island et mis en scène par Victor Heerman.
Thomas Meighan va tourner une adaptation du roman populaire « The Alaskan » de James Olivier Curwood.
Betty Compson avait décidé de tourner pour son propre compte. Elle vient d’y renoncer et l’enfant prodigue est revenue aux studios Lasky où elle va tourner « The Weaker Sex » mis en scène par son fiancé James Cruze, le réalisateur de « La Caravane vers l’Ouest ».
La Question des sous-titres
N CAMP assez nombreux semble I J vouloir continuer à guerroyer contre les sous-titres des films. Le film sans aucune intervention de la parole écrite serait, selon ces nouveaux partisan l’idéal vers lequel nous allons à grands pas.
Voici ce que, dans Comœdia déclare nettement M. Guy du Fresnoy, qui vient de réaliser quelques beaux films. 11 est ennemi juré du sous-titre.
Le sous-titre, dit Guy du Frœnoy, est un élément étranger au véritable cinéma.
« Le cinégraphiste ne manqpe pas d’autres moyens d’expression dont il peut et doit user chaque fois qu’il lui faut projeter un peu de clarté dans la marche du scénario. Il m’est donné, très souvent, de visionner des films avant l’adjonction des sous-titres, il est évident que, conçus avec la méthode actuelle, il sont, la plupart du temps, imcompréhensibles.
» Nous ne devons pas conclure que les mêmes films doivent fatalement comporter des sous-titres: il aurait suffi de les concevoir et de les découper sans se souvenir que le sous-titre existait, pour donner aux immages un enchaînement qui les eût expliquées, l’une par l’autre. Il y a là toute une éducation à faire: elle ne sera jamais achevée, car le cinéma est capable de mille perfectionnements.
— Il n’y a aucune raison pour que le gros public, auquel vous faites allusion, ne nous suive pas dans les progrès futurs, alors qu’il a déjà accepté une foule d’innovations sur lesquelles on ne fondait que peu d’espoir.
» Vous me direz peut-être que le film sans sous-titre .apparaîtra au début, comme une spécialisation, susceptible d’attirer une certaine élite qui cherche à cpm-prendre même ce qui n’est pas évident?
» Je ne le crois pas, car nous serons arrivés à la formule du vrai cinéma, et le gros public, loin de déserter les salles, comprendra qu’il a enfin découvert le véritable visage de l’écran.
» Je sais que certains films, même avec sous-titres attirent plus particulièrement une partie du public qu’une autre. Mais ce n’est pas un indice fâcheux pour l’avenir. Je ne redoute pas la spécialisation
dont nous parlions tout à l’heure. Toutes les grandes villes ont un théâtre pour chaque genre, et l’on ne présente jamais sur la même scène et dans un même spectacle, de l’opéra, du drame et de l’opérette. Je crois donc qu’on peut tenter d’appliquer la même formule aux séances cinématographiques. En ne projetant qu’un genre de film dans un même spectacle on évitera aux spectateurs de subir le film pour lequel il n’est pas venu.
» Les programmes moins surchargés se dérouleront à la vitesse normale et tout le monde y gagnera, spectateurs et artistes qui seront jugés plus sciemment.
» Il faut faire fi de l’ancien sophisme qui consiste à dire qu’on ne peut, au cinéma, avoir un genre pour chaque public: c’est une théorie qu’on n’a jamais contrôlée et qui ne subsiste que grâce au manque d’expérience pratique.
» Il faut supprimer définitivement les sous-titres si 1-on veut donner au cinéma, la place qu’il mérite parmi les autres arts. »
Voici maintenant un avis plus modéré,, c’est celui dg M. A. Hugon, metteur en scène de l’Arriviste:
« Il faut du sous-titre où il est nécessaire, il »’en faut pas où il est inutile, nous dit M. André Hugon.
— Je ne crois pas qu’il y ait plus à dire.
Toute la question du sous-titre est résolue dans ce principe.
Il n’y a pas d’autres raisons pour ou contre le sous-titre, que celles de son utilité ou de son inutilité. »
Mais l’enquête n’est pas terminée. Nous y reviendrons.
ECHOS
Ricardo Cortez, danseur connu à New-York et acteur de cinéma v>ent d’épouser Agnès Ayres, l’étole de Paramount.
Jack Hok doit être la vedette d’un film en couleurs, d’après les procédés de Technicolor. Il paraît que les résultats déjà obtenus sont merveilleux.
FILM-REVUE
1° Notre « Boite aux Lettres » est gratuite.
2° Il est répondu à trois questions par semaine.
3° Posez vos questions séparément et nu-mérotez-les.
4° N'avons pas besoin de connaître votre nom ni adresse: signez d’un pseudo.
GENNICO. — 1°) Dans les «Demi-Vierges» Gabriel de Gravonne a une rôle de snob assez oeu sympathique.
2°) Mary Pickford, adresse: Fairbanks-Pickford otudios, Santa Monica Boulvard, Los Angeles (Cal. ) U. S. A.
3°) En ce qui concerne vorte troisième question nous ne pouvons que conseiller de la poser vous-même à l’artisle, car elle dépense le cadre de cptte rubrique.
MI LENKA IL — 1°) Léon Mathot est né à Liège et est marié à une cantatrice Maria Wiard.
2s) Andrée Lionel, Sylvio de Pedrelli, Albert Bras en lama Da.eyme dans « Tristan et Yseult », réalisé par Maurice Mariand.
3°) Alla Nazimova n’a pas tourné depuis deux ans. Son dernier film était «Salomé».
GRÉGOIRE. — 1°) Vous reverrez Daniel Men-daille dans le nouveau film de Luits-Morat « La Cité Froudroyée ».
2°) « La Vérité » a été éditée par l’Agence Générale Cinématographique, 8, Avenue de Clichy, Paris.
3°) Félix Ford, adresse: Studio du Film d’Art, 14, rue Chauveau, Neuilly-sur-Seine.
LOLITA. — 1°) Ginette Maddie est née à Paris il y a une vingtaine d’années.
2°) Raquel Meller est née près de Barcelone en Espagne en 1897; elle est divorcée et ne songe aucunémeqt à se remarier.
3°) Non, il n’y a pas longtemps, en effet. Nous
pouvons que vous indiquer que l’adresse du studio.
PINARD. — 1°) Georges Charlia que vous avez vu dans «Gossette» tourne actuellement sous la direction de Jean Epstein; n’a pas encore atteint la trentaine; est encore célibataire.
2°) Georges Biscot n’est pas marié avec Jane Rolletie.
3°) René Navarre est marié à Elmire Vauthier.
MIMI. — 1°) « Sans bleu » est un film italien très ancien, tiré du roman de Balzac.
2°) Quel est le titre original du film dont vous parlez et son principal interprète?
MARY. — 1°) Abel Gance, adresse 8, rue de Richelieu, Paris.
2°) Dans «Buridan», le film que Pierre Marodon a tiré du roman de Michel Zévaco, le rôle de Marguerite de Bourgogne est interprêté par Marthe Lenclud, celui de Buridan par Robert Valbert et celui de Lou's X par Herry Flamming; les autres rôles sont tenus par des artistes autrichiens.
3°) C’était Dolly Davis dans ce rôle de « Par-dœsus »; née à Paris il y a vingt ans.
UNE RUSSE. — Studio Albatros, ' adresse: 32, rue du Sergent Bobiîlot, Montreuil Sous Bois (Seine) France.
NEMO.
N.-B. — Aux questions nous parvenues après dimanche sera répondu dans le prochain numéro.
Courrier aux Photos
Nos Lectrices et Lecteurs qui recevraient une photo d’un(e) artiste, sont priés de nous communiquer:
1° En combien de temps ils l’ont reçue.
2° Gratuitement ou non.
3° Le format de la photo.
Ces renseignements seront insérés sous cette rubrique, et sont ainsi d’une grande utilité à celui qui aurait également demandé la photo de telle ou teile vedette.
GYPSY a reçu gratuitement la photo de:
Douglas Fairbanks, format 18x24 après 49 jours. Mary Pickford, format 18x24 après 56 jours. Corinne Griffith, format 13x18 après 90 jours. Larry Semon, format carte postale, après 39 jours.
ROSIT A a reçu gratuitement la photo de: Mary Mae Laren, format 13x17, après 29 jours. Anita Stewart, format 17x23, après 45 jours. Jaque Cate-lain, format carte postale, après 5 jours, moyennant 2 fr. Henny Porten, format 9x16, après 16 jours.
ALOIS B. q reçu gratuitement la photo de: Charlie Chaplin, format 13x18 après 67 jours. Dorothy Dalton, format 15x20, après 68 jours. Elaine Hammerstein, format 18x26, après 67 jours.
SINOBILLY a reçu gratuitement la photo de: Viola Dana, format 17x25, après 80 jours. Ramon Navarro, format 16x20, après 35 jours. Rudolph Valentino, format 18x24, après 47 jours.
SINOBILLY a reou gratuitement la photo de: Alma Rubens, format 19x24, après 65 jours. Lon Chaney, format 14x18, après 73 jours. René Navarre, format 13x17, après 7 jours, moyennant fr. 3.
QUE Baby Mary Osborne tourna son premier film à l’âge de 4 ans?
QU’OLGA Petrova est la femme du Dr John Stewart, un chirurgien américain?
QU’ALEC B. Francis le talenteux interprête de « Les Morts nous frôlent » est jié à Londres?
QUE Thomas Meigham à cueilli ses premiers succès en jouant du foot-ball?
QUE Houdini doit sa connaissance remarquable de serrures à son apprentissage chez un serrurier, en étant encore gamin?
QUE Violét Hopson, la grande étoile anglaise est née à San Francisco de parents anglais?
QU’ALLA Nazimova a des cheveux noirs et des yeux avec des reflets violets?
QÜE Corinne Griffith doit sa carrière cinématographique à un concours de beauté duquel elle est sortie comme lauréate?
QUE quand Doris May faisait son apparition dans des films, au début de sa carrière c’était sous le pseudo de Doris Lee?
QU’ETHEL Clayton se réjouit d’une dent supplémentaire?
QU’ANITA Stewart était surnommé, avant d’être actrice de cinéma « la fille aux calendriers » puisqu’elle figurait sur presque tous les couverts des* calendriers américains?
FILM-REVUE
édition française et flamande, est Ö 7 de toute la Belgique, le mieux indiquée comme revue de famille. Elle est, de par son tirage de plusieurs milliers, de par son contenu agréable pour tout ce qui regarde le Cinéma, et par son programme hebdomadaire quelle offre en supplément, la seule Revue convenant à la plupart des Cinemas Belges. Dans les Cinemas où vous pourriez éventuellement ne pas trouver FILM REVUE vous feriez bien de vous renseigner auprès de la Direction. De notre côté nous ferons tout notre possible pour vous donner pleine satisfaction et en même temps nous sollicitons poliment votre collaboration. La Rédaction
Administration et rédaction: Imprimerie «Excelsior», s. a. — Anvers
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