Bron: FelixArchief nr. 1968#890
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FILM-REVUE
NOS BIOGRAPHIES
CECIL B. DE MILLE
ECIL BLOUNT DE MILLE est né aux Etats-Unis, dans l’Etat oe Massachusetts, voici une bonne quarantaine d’années.
Son père était un homme de théâtre, ce qui n’empêcha pas à Cecil de recevoir une éducation très sévère et de n’être mêlé aux choses de la scène qu’assez tard dans sa jeunesse.
A l’âge de trente ans, Cecil B. de Mille était directeur de la scène d’un théâtre de New-York, et le serait probablement resté longtemps encore, si un différend avec Louis Selwyn, son directeur, ne l’avait obligé à chercher une autre position.
C'est ainsi que, quelques jours plus tard, se trouvant au Claridge, l’un des principaux hôtels de Neiv-York, à l’heure du thé, il rencontra Jess L. Lasky, un de ses amis qui s’occupait également, à cette époque, de questions théâtrales.
De Mille lui exposa sa situation présente; Lasky, après réflexion, lui apprit qu’il allait lancer une affaire de films et lui proposa immédiatement d’en être le directeur artistique. C’est ainsi que, sur le dos du menu du Claridge, fut établie la future Paramount-Artcraft; chacun devait y engager une somme de cinq mille dollars. Samuel Goldfish ( 1 ) vint à passer; les deux amis lui firent part de leur projet: il en résultat un troisième apport de cinq mille dollars.
Le lendemain, Cecil B. de Mille, désireux de s’initier aux choses du cinéma, son nouveau métier, alla visiter le studio Yonkers, dans la banlieue de New-York et n’eut pas de peine à y apprendre en une journée d’étude attentive tout ce qui pouvait alors être appris de la tech nique cinématographique.
Quelques temps après, la Lasky Co, se rendait acquéreur des droits d’adap-tion pour l’écran de «The Squaw Man»,
et cela pour la somme de quinze mille dollars et l’on partit pour la Californie, pour « tourner ». C’est dans un garage désaffecté d’Hollywood que « The Squaw Man » fut tourné, avec Dustin Farnum pour l’interprète principale.
De 1911 à 1914, la Lasky Co, progressa doucement, produisant peu, mais bien. En juin 1914, elle fusionnait avec la Famous-Players et la Bosworth Co, sous la raison sociale: Famous Players-Lasky Corporation, dont les productions sont envoyées sur les marchés mondiaux sous le nom symbolique « Paramount » (par au-dessus des monts). Ce fut le commencement de la prospérité.
Cecil B. de Mille, directeur général de la nouvelle compagnie, organisa toute la production, chaque jour plus considérable et continua de filmer des œuvres bien connues du public pour leur succès à la scène. C’est ainsi qu’il tourna « Carmen », avec Géraldine Farrar et Wal-lac Reid. Avec les mêmes interprètes, il produisit «Maria-Rosa», «Temptation»,
« The Devil Stone » et deux grandes scènes historiques: << The woman God forgot » (Les Conquérants) et « Joan the Woman » (Jeanne d’Arc).
Dans les derniers mois de 1915, il produisit, sur un scénario de J. Turnbull «The Cheat» (Forfaiture), avec deux des stars de la Famous Players-Lasky Fannie Ward et Sessue Hayakawa. (Le même sujet vient d’être tourné par la même compagnie avec Pola Negri et Charles de Rochefort dans les rôles principaux) .
Puis « The little American », avec Mary Pickford, émouvante protestation contre les atrocités commises par les Allemands. Une nouvelle réalisation de « The Squaw Man » suivit avec Elliot
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Dexter, Ann Little et Jack Holt, ensuite vinrent: « Till I come back to You », qui fut le premier film de Bryant Washburn pour la Paramount; « The Whispering Chorus », qui a été édité ici sous le titre « Le Rachat Suprême ».
CECIL B. DE MILLE
Ensuite Cecil B. de Mille abandonne complètement 1’adaption de pièces de théâtre, la réalisation de grandes scènes historiques et le film d’intrigue pour se consacrer entièrement au film d’idées. C’est ainsi qu’il a produit entre autre: « We cannot have everything »; « Old Wives for new»; «For better, for worse»; « Don’t change Your husband »; « Don ’t change Your wife »; « Male and Fer-nale »; « The Ten Commandements », etc. La plupart de ces films sont des études extrêmement intéressantes sur le mariage et 4a vie en ménage. Leur succès aux Etats-Unis a été fort vif.
La nature de Cecil B. de Mille est un harmonieux mélange de raison et de sensibilité. Son parler est vif, incisif, et son sens de l’humour est tel qu’on peut supposer que bien souvent il ne dit certaines choses que pour voir comment son interlocuteur va les prendre. Il possède à un haut degré le don de satire. En outre, il a un sens très large et très fin
de la philosophie, ainsi qu’une ambition franchement illimitée. Il a déclaré, à qui veut l’entendre, qu’il est le paresseux le plus raffinédu monde. Il peut passer des heures entières à flâner sur la berge de quelques cours d’eau, dans un site sauvage, sans penser à rien de précis, si ce n’est respirer la fraiche saveur du sol, se laisser envahir par la chaude lumière du soleil, n’écouter que le murmure des eaux. Il faut d’ailleurs voir dans ce goût de la nature l’une des raisons pour lesquelles l’œuvre de Cecil B. de Mille se renouvelle constamment.
Quand Cecil B. de Mille dirige une réalisation, il ne permet à personne de le déranger en quoi que ce soit, pas même par une conversation plus ou moins circonstanciée. Ses acteurs et son personnel sont essentiellement les agents de sa volonté, et cependant il exige d’eux qu’ils aient une personnalité propre, «une collection de petits C.’ B. de Mille à mes côtes, déclare-t-il lui-même, est une chose que je ne tiens pas du tout à avoir.»
Cecil B. de Mille estime que, pour faire saisir sa pensée au spectateur, le réalisateur ne doit pas tant s’hypnotiser sur des détails que s’efforcer d’évoquer aussi parfaitement que possible l’athmosphère voulue et, en un mot, faire sentir à l’assistance le sens des scènes qui se déroulent devant eux.
J’ai renoncé à faire des films d’intrigue, ajoute-t-il, le genre de films ne suffit plus pour intéresser le public d’à présent. J’essaie de réaliser le film d’idées, le film reposant sur un thème. J’aime prendre quelque thème d’intérêt général et le travailler, le développer, en m’inspirant uniquement de la vie de tous les jours. L’homme et la femme, de quelque contrée qu’ils soient ne diffèrent pas au fond et ne diffèrent pas dans la suite des temps. Les problèmes que leurs rapports soulèvent sont les plus fascinants qu’un cinématographiste puisse rencontrer. NEMO.
( 1 ) Samuel Goldfish est le directeur actuel de la Goldwyn, nom formé par l’amalgame de ceux de ses fondateurs: Goldfish et Selwyn.
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Z° Notre « Boite aux Lettres » est gratuite.
2° Il est répondu à trois questions par semaine.
3° Posez vos questions séparément et nu-mérotez-les.
4° N’avons pas besoin de connaître votre nom ni adresse: signez d'un pseudo.
V INOR A . — 1) Jean Angelo interprétait le rôle de Morhange clans l’Atlantide. Cet artiste est né à Paris lo 17 mai 1888. Célibataire.
2) Nous ne voyons pas de titre de film édité récemment qui comporte ce prénom. Veuillez nous fournir d’autres indications et, peut-êtres alors, pourrons-nous vous renseigner.
3) Ginette Maddie, adresse, Films Hugon, 20, rue de la Chaussée d’Antin, Paris (9°).
CALABAS. — 1) l’Hamilton-Film, qui a tourné «Caprice de Femme» (So Sind die Mammer) est une firme allemande dont le directeur est Paul Jakoby. Harry Liedtke, qui interprète ce film, est un artiste allemand. Les extérieurs de «Caprice de Femme» ont été tournés au Château de Cassel et aux alentours.
2) Harry Liedtke, 3, Droyenstrasse, Charlotten-burg 4, Berlin, (Allemagne).
3) Léon Morthot est marié à une cantatrice, Marry Wiard; ils n’ont pas d’enfants.
ALIDOR. — 1) Werner Krauss, l’interprète du Docteur Caligari, n’a pas de rôle dans « la Rué» qui a pour vedette Eugène Klopfer.
2) Les extérieurs de « Mandrin » ont été tournés près de Nice. Pour plus de précisions, renseignez-vous, Henri Fescourt, Société des Ciné-Romans, 8. Boulevard Poissonnière, Paris (9°).
3) René Navarre est veuf, Elmire Vautier se dit célibataire. Cependant nous croyons qu’il sont... de bons amis.
ELVIRE G. — 1) Eddie Polo est en effet l’interprète principal de « l’Idole du Cirque » et du « Roi du Cirque ». C’est un acrobate extra-ordinaire à qui seul. Albertini peut se comparer. Tous deux ont longtemps paru, au cirque dans des exercices au trapèze volant, avant de venir au cinéma.
2) Romnald Jonbé, adresse: Société des Ciné-Romans, 8, Boulevard Poissionnière, Paris.
3) Jackie Coogan, adresse: Metro Studios 1025 Lilian Way, Los Angeles. (Cal. ) U. S. A.
MICAELA-VERVIERS. ~— 1) Le nom de cette artiste n’a pas été communiqué.
2) Geneviève Félix est encore célibataire.
3) Bebe Daniels (sans accents s. v. p.) adresse: Realart Studios, Occidental Boulvard, Los Angeles (Cal.) U. S. A.
BEA T Y GIRL. .— 1) C’est le petit secret des. directeurs pour faire des économies; ces filmes ne leur coûtent pas grande chose.
2) Le film de Betty Compson «The Woman with Four Faces» sera édité le 10 octobre sous le titre français: « La Femme aux quatre faces ».
CAN A DI AN. — « Quand l’Hiver vient » distribution: « Le Sabre » (Percy Marmont); Twy-ning (Sydney Herbert); Lady Tybar (Anne Forrest.); Lord Tybar (Raymond Bloomer); Mabel (Margaret Fielding); Effie (Gladys Leslie); Hap-good (Arthur Metcalp); Harold Twyning (Wallace Kolt); Rev. Fortune (W. Ryley Hatch); Miss Winfield (Virginia Lee) Humpo (Leslie King).
DANA. — Ce fil m a été tourné d’après un scénario ordinaire et il ne s’agit pas d’une adaptation d’un roman; ce film est non censuré.
ODETTE. — 1 ) Rudolph Valentino, adresse: c/o Ritz Carleton Productions, 6, West 48 th. Street, New-York-City (U. S. A.).
2) Impossible à dire; il y en a presqu’hebdom-madairement de nouveaux.
DORINE. — Il n’y a en Belgique qu’un Studio digne de ce nom • celui de la Belga Film, à Ma-chelen-lez-Vilvorde. NEMO
Echos
LES NIEBELUNGEN. — On commence déjà à s’entretenir dans les milieux cinématographiques de la prochaine apparition en France des « Nie-belungen ». Ce chef-d’œuvre de l’art muet dépasse tout ce que la production mondiale a réalisé jusqu’à ce jour. Son sriccès dans les grandes capitales d’Europe et d’Amérique est là pour l’affirmer. Les Etablissements Aubert qui ont été chargés de la distribution de ce film sensationnel, se réserve d’en faire connaître par un système d’information spéciales, les multiples beautés.
Nous aurons dons l’occasion de reparler souvent des « Niebelungen », avec preuves à l’appui.
LE 14 JUILLET A CARTHAGE. — Le jour de la Fête Nationale, M. Louis Aubert reçut de M. P. Marodon, metteur en scène de « Salammbô », le télégramme suivant:
« Vienne, 14 juillet. — Artistes et personnel Film « Salammbô », loin de leur pays, réunis chez moi à l’occasion 14 juillet, expriment vœux sincères au grand éditeur français Louis Aubert et lui souhaitent- prospérité. Le îemercient de leur avoir confié exécution d’un chef-d’œuvre et l’assurent de leur entier dévouement.
Vive la France et le Film français!
Marodon »
LE PRETENDU SCANDALE DE VERSAILLES. — L’Union des artistes a reçu des comédiens « tournant » actuellement, en Autriche, Salammbô, le télégramme suivant:
« Vienne. — Français tournant Autriche, sensible à cordialité et sympathie nous entourant, protestons contre campagne presse et action judiciaire, menée contre camarades acteurs autrichiens. Connaissant scénario incriminé, leur adressons sympathies. Prière communiquer presse. — Balzac, Baudin, Burel, James Liévin, Marodon, Roîla Norman, Vernon, Vina. »
UN NOUVEL APPAREIL DE PUBLICITÉ. —
Lors de la dernière présentation Aubert, sur les boulevards, nous avons remarqué un intéressant appareil qui permet de projeter à terre, soit sur les murs ou sur le plafond, toute espèce de publicité. Nombreux sont les Cinémas qui utilisent déjà ce dispositif pour annoncer leur prochain grand film, la direction des sorties de secours, l’entrée du bar, etc —
Ajoutons que cette projection peut se faire également sur le trottoir même et qu’elle constitue une publicité d’un effet nouveau et particulièrement efficace.
Ce sont les Etablissements Aubert qui construisent et mettent en vente 1 appareil en question.
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L’Ecran au Service des Sports
Y discute que ce qui existe et Vil /J) meilleure preuve de l’exi-stence de Dieu — c’est le cinéma que je veux dire — est peut-être dans les critiques négatives qu’il a soulevées. Mais, suspect aux uns parce qu’il n’est pas d’une essence esthétique assez pure, il fait la joie du plus grand nombre parce qu'il est à la fois l’expression la
plus claire de la vie -- de la réalité en
mouvement — et de la fantaisie qui trouve une si large part dans les ressources de la photographie et du découpage.
Ainsi jugé selon l’humeur de chacun, le cinéma ne trouve une faveur unanime que devant les amis des sports. Professionnels et amateurs se rencontrent dans une totale admiration pour les films sur lesquels s’inscrivent en images vivantes les exploits de tous les as et les essais de tous les apprentis.
On peut dire que le prodigieux développement des sport depuis vingt années suit une ligne parallèle à notre propre essor. Je ne veux pas aller jusqu’à prétendre que l’un est fonction de l’autre. Beaucoup de faits m’y convient pourtant.
Tous les techniciens reconnaissent que la photographie instantanée, mère du cinéma, a révélé et révèle mieux encore par le moyen du ralenti, certaines analyses du mouvement dont l’ignorance a coûté cher aux sports. Le lancer du poids, du javelot — et de la sinistre grenade — se pratique aujourd’hui selon des méthodes qui se justifient dans leurs résultats par des constatations d’ordre cinématographique. Il en va de même pour la course, pour le saut et l’équitation.
Démeny et Marey, qui furent d’obstinés chercheurs dans cette voie, ont enrichi la science gymnastique de précieuses découvertes utiles doublement puisqu’elles servent la pratique des sports nobles et la physiologie humaine.
Mais le cinéma sert peut-être mieux encore la cause du perfectionnement physique de la race, par la diffusion des
films sportifs. Depuis quelques années, aucune manifestation ne lui a échappé. En dehors des quotidiens et des magazines spécialisés, en dehors même de la grande presse quotidienne, les trois mille cinémas français offrent périodiquement à leur clientèle certains aspects des réunions où triomphent la force, l’élégance et l’habileté. Nos spectateurs de l’écran sont très, friands de ces coupures documentaires qui leur montrent, non seulement les « as » favorisés et triomphants, mais les équipes dans lesquels ils retrouvent des camarades, des figures connues, des « sélections » qu’ils suivent avec intérêt.
Les provinciaux qui n’ont pas le plaisir d’assister aux grandes réunions parisiennes et les Parisiens qui ne peuvent pas non plus se déplacer, attendent avec passion le film où se joue vraiment pour eux l invisible partie sensationnelle. Leur émulation, curieuse de vérité, s’accroît à ce spectacle. La grande famille du sport se révèle ainsi chaque semaine à tous ses membres connus et inconnus et l’écran apparaît peu à peu comme un album ouvert à toutes les gloires, à toutes les amitiés.
Je n’en excepte pas certains de nos grands artistes qui, pour n’être pas des professionnels, apportent néanmoins au prestige du sport l’hommage de leur adresse et de leur souplesse. Douglas est de ceux-là, comme tant d’autres qui font école et soulèvent, par leurs exploits, les applaudissements de nos jeunes cinéphiles, décidément acquis à la saine campagne en faveur de la beauté plastique et de l’effort physique.
Les Jeux Olympiques, qui sont la grande actualité de cette année, vont encore contribuer à magnifier les sports. Toute la France ne sera pas admise au privilège d’y assister. Mais tous les Français — tout le monde —- les verra sur l’écran et ceci n'est point un fait indifférent.
Le cinéma va servir la plus belle des énergies humaines. George DUREAU.
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L’ÉCRAN IE
L’étrange Pays des deux Dimensions
Nous voilà de retour d’un voyage de découvertes en Ecranie, l’abasourdissant pays des deux dimensions.
Pour la bonne compréhension du récit de l’expédition et des découvertes, il est nécessaire de faire une comparaison et de rappeler ici quelques lois et données de géométrie sur lesquelles sont basées nos connaissances des choses et des faits que nous pouvons saisir avec nos cinq sens, hélas, bien imparfaite.
Il est universellement admis que chaque objet a trois dimensions: la longeur, la largeur et la profondeur. Par notre vue et par notre toucher, nous pouvons nous en assurer. Certains savants ét des pseudo-savants, prétendent que dans l’observation des dimensions nous ne tenons nas compte d’une quatrième dimension — le temps — et que si nous étions à même avec nos sens imparfaits de le faire, tout se présenterait sous une autre forme, sous un autre aspect et surtout dans une autre suite. Le présent ne serait plus le présent et pourrait être passé ou l’avenir. Enfin ce serait une gabégie dont nos sens actuels entrainés à voir, sentir et juger de certaine façon, ne peuvent se rendre compte.
Ces savants vont être très étonnés d’apprendre par mon récit, qu’il existe un pays de deux dimensions. C’est l’Ecranie; c’est par hasard, — soyons modestes et ne nous faisons pas passer pour un A Christophe Pigeon ou Colombe — que nous découvrîmes ce pays mystérieux. Point n’est pas besoin de s’expatrier pour y aller. La contrée existe ici, et partout ou règne la cinémanie. Pour y plonger ses regards, il convient de s’y prendre de certaine façon, car pas plus qu’une éclipse de Mars, elle n’est visible que d’un certain point et sous un certain angle.
. L’observatoire se trouve généralement dans une salle bien large tout près de l'écran et bien sur le coté de celui-ci. Dès que vous êtes placé là, le pays des choses étranges va découvrir des mystères devant vous.
Attention, la lumière s’éteint, le film est projeté. Un personnage apparait au
fond de la scène. Sa longueur démésurée et la largeur trop réduite pour être en proportionnée- vous étonnent, mais plus que cela vous frappe le manque d’épaisseur, de relief de l’acteur. Ce personnage qui agit et se remue comme un être vivant, n’a pas même l’épaisseur du papier!
Voilà qu’il a l’air de marcher pour avancer vers l’avant-plan, mais chose renversante tout en exécutant les mouvements de marche, il reste sur place. Tout au plus decend-il un peu petit-à-petit verticalement sur l’écran.
Mais vous n’êtes pas au bout de votre émerveillement, car vous remarquez bientôt que l’acteur tout en présentant sa face et la poitrine vers le fond de la salle, devrait vous montrer son côté gauche (si vous vous trouvez à droite dans la salle). Or il n’en est rien. Vous ne voyez pas la parite latérale de son corps, mais chose extraordinaire, vous voyez de front. Voilà qu’il se tourne vers vous. Au fur et à mesure qu’il tourne sa poitrine vers vous elle disparait comme si on la cop-pait ou la volatisait. Au contact du fond le corps se fond comme une heuille d’étain que l’on plonge dans du plomb fondu. Le personnage s’est encore aminci, il ne présente plus qu’au public du fond de la salle que son côté droit tandis que la face tournée vers vous s’est partiellement volatisée.
Cette fois ci on se met à croire qu on a la berlue. Toutes les habitudes visuelles sont renversées, puisque vous voyez toujours une partie du corps que normalement vous ne devriez, ni ne pourriez apercevoir dans la vie habituelle.
Attention! L’acteur avance le bras. Puisque vous êtes placé sur le côté, ce bras devrait se projeter, mais non, pas du tout, il se raccourcit tout en ayant l’air d’être dirigé en avant. C’est à devenir fou, si on ne pensait pas que cela doit être un rêve.
Changement de scène. Elle représente maintenant une rue se profilant en perspective et donnant verticalement dans la rue principale qui se présente en travers
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de l’écran sur lequel passent de l’un côté à l’autre des gens et des autos.
Vous vous rendez compte qu’il vous serait impossible dans la vie normale de voir ce qui se passe derrière le coin, et pourtant c’est ce qui se produit sur l’écran. Vous avez un coup d’œil complet dans la rue latérale et rien de ce qui s’y produit, n’échappe à vos regards.
La projection s’arrête, et vous tachez de rassembler vos esprits et d’annoter vos observations.
Donc les habitants d’Ecranie se distinguent donc par les particularités suivantes:
Ils sont ridiculement longs, démesuré-ments étroits, ils marchent et ils courent sur place, mais ne peuvent se mouvoir que de droite à gauche et vice-versa. Leur nez, s’il s’agit d’hommes, ou la plus opulente des poitrines, s’il s’agit de dames, ne se projettent hors du plan uni pas plus qu’un bras, une'jambe, une épée ou un révolver que les personnages brandissent et ont l’air d’avancer.
Lorsqu’à deux ou plusieurs, ils se déplacent sur des plans qui ont l’air d’être à une certaine distance l’un de l’autre, ils glissent l’un contre l’autre, et se masquent mutuellement à des moments ou cela devrait être absolument impossible, c’est à dire, lorsqu’ils ne se trouvent pas en ligne avec vous.
Voilà les principaux caractères fort curieux des habitants de l’Ecranie. Les autres renseignements ainsi que les documents qui s’y rapportent, je les réserve pour mon rapport complet à l’Académie des Sciences et Découvertes Modernes.
Je suis curieux de connaitre le rapport des académiciens sur ipa découverte de l’Ecranie et mes observations sur les Ecraniens. Maintenant que me voilà replongé dans mon habituel millieu terrien, tout cela, quand j’y pense, me parait si fantastique, si pyramidal, si stupéfiant, si extravagant, si diabolique- si renversant, que je crains avoir été le sujet d’une illusion, ou bien qu’il s’est détraqué quelque chose dans mon plafond.
Que décideront les académiciens? Me décerneront-ils la médaille en or que je brigue, ou m’enverront ils deux messieurs galonnés pour m’inviter à faire un petit tour dans un auto à deux motors à avoine pour me conduire dans une localité, dont le nom est cher aux activistes parce qu’il est conforme à la couleur de fond sur lequel s’agite le lion des Flandres.
Dans ce cas, pauvre
JACK R Y AN
P. S. — Tous les jours en matinée et en soirée, départs pour l’Ecranie. On peut se procurer des tickets à l’entrée de toutes les compagnies de voyages sur place cinématographiques.
Votre opinion et la nôtre
Sous cede rubrique, nos lecteurs pourront émettre leur opinion sur tout ce qui concerne le cinéma. Nous mettons à leur disposition une espace de 25 lignes. Cependant les articles que nous jugerions dignes d'un intérêt général seront insérés en entier. Nos collaborateurs occasionnels à cette rubrique doivent toutefois nous faire connaître leurs nom et adresse, mais peuvent signer dJun pseudo.
Ils restent entièrement responsables de leurs articles et la rédaction se réserve le droit d’insertion .
PETITS ARTISTES
Madeleine B. qui fait de la figuration dans des studios ( ce que nous n’avons pas contrôlé) proteste contre l'envahissement de certains studios (plus que probablement en France) par les amateurs qui portent tort aux petits artistes obligés de gagner leur vie. Nous les approuvons, heureusement que les régisseurs font bonne garde. L« cinéma n’est pas un moyen de s’amuser, mais bien une profession.
FUMEURS
André L. a fait la guerre et revendique le droit de fumer au ciné comme il le faisait dans les « tranchées ». 11 émet l’opinion que la fumée du tabac tue les microbes qui se trouvent dans une salle remplie de monde. Nous partageons son avis, mais nous sommes aussi fumeur que notre lecteur, donc juge et partie.
NOMS D'ARTISTES
M. Roger réclame une courte notice biographique à l’écran en même temps que le portrait de chaque artiste au début de la projection d’un film. Et le métrage, malheureux? Vous allongeriez la bande en augmentant son prix. Il y a cependant une idée* à reprendre.
FILMS SPORTIFS
L. C. écrit: «Il serait merveilleux que l’on
puisse assister à certains matchs, pour lesquels on ne peut se payer le déplacement. » Un cinéma exlusivement sportif centralisant toutes les actualités de la semaine, vivrait-il à Anvers, Bruxelles ou Liège? La question a été posée. Les gens qualifiés sont sceptiques, peut-être se tromptent-ils. Qui tentera l’expérience?
LARMES-AIGLONNE. — Arlon ne sera pas contente d’apprendre que les larmes de Mary Pickford sont produites avec de gouttes de glycérine.
FI LM-RI VUE
Scénario de MOSJOUKINE et KENELM FOSS
Mise en scène d’ALEXANDRE VOLKOFF
Décors de M. LOCHAVOFF
Photographies de BOURGASSOFF
INTERPRETATION
Louis Barclay Jacqueline Alice Barclay Père Barclay Pick
Iones-co
Ivan Mosjoukine Nathalie Lissenko Andrée Brabant Henry Krauss Georges Vaultier Camille Bardou
FILM AL ATROS
PAH S
Seul concesi ionnaire pour Sa BiLGIQUE
û. Gilbert-kallenave
28, rue de la Blanchisserie, 28 = BRUXELLES .
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BURIDAN
LE HÉROS DE
LA TOUR DE NESLE
d’après le roman de Michel ZÉVACO
Epopée d’Amour et de Combats en 6 Epoques (Editions J. Tallandier) Cinématographie et Reconstitution historique de Pierre MABODON
TROISIEME EPOQUE
LE COMBAT DU PRÉ-AUX-CLERCS
Buridan apprend de Charles de Valois, que la Reine a fait retirer Myrtille du Temple. Il va rôder auprès de la Tour et il rencontre Mabel qui lui donne un nouveau rendez-vous de la part de Marguerite.
Buridan va au rendez-vous. Marguerite s’offre à lui et met à ses pieds les promesses les plus folles. Buridan ne veut que Myrtille. Folle de rage à cette nouvelle déception, Marguerite fait attaquer Buridan, mais, celui-ci met en fuite Stra-gildo et ses séides. Entre temps, Lancelot a barricadé extérieurement la porte de la Tour. Marguerite est prisonnière, et comme Lancelot menace d’aller au Louvre prévenir le Roi, elle indique à Buridan le lieu où se trouve Myrtille.
Quelques instants après, la jeune fille était délivrée et conduite dans une maison amie. Paris s’éveillait au bruit de rumeurs inattendues: les terribles truands de la Cour des Miracles, conduits par Lancelot, serviront d’escorte à Buridan qui, accompagné de Philippe et de Gautier d’Aulnay, court au Pré-aux-Clercs au devant des troupes de Marigny.
La bataille s’engage, mais les troupes du Roi sont battues. Les hasards font que Marigny va se réfugier dans la maison où Buridan a enfermé Myrtille. La jeune fille apprend ainsi que son père et son fiancé sont d’irréconciliables ennemis. Par ordre de Marguerite qui intervient avec grand renfort de troupes, Buridan, Gautier, et Philippe sont arrêtés- et conduits à la Tour de Nesle, alors que Myrtille est emmenée chez Mabel.
Le lendemain, Mabel apporte au Louvre un élixir magique qu’elle a distillé en son laboratoire et qui rendra Buridan fou d’amour pour Marguerite. La Reine autorise Mabel à faire ce qu’elle voudra de Lancelot Bigorne qui vient d’être emprisonné au Grand Châtelet.
QUATRIEME EPOQUE
L’ÉLIXIR D’AMOUR
En présence de Lancelot Bigorne, Ma( bel découvra sa véritable personnalité. C’est elle qui est la mère du petit enfant que, par ordre, Lancelot Bigorne est allé jeter dans la rivière. Avant de punir Marguerite Valois, elle veut se venger de Lancelot, le bas exécuteur.
Mais Lancelot révèle d’étranges choses. L’enfant n’est pas mort. C’est un fier cavalier, Jehan Buridan. Mabel, délivre Lancelot et avec lui court à la Tour de Nesle.
Commençant sa vengeance, Mabel avait mis du poison dans .l’élixir d’Amour, la mort de Buridan aurait fait souffrir Marguerite. Mabel arrive trop tard, Buridan a bu le contenu du flacon. Imprudent, Marguerite pénètre dans le cachot où sont enfermés Buridan, Gautier et Philippe; mais sur l’intervention de Lancelot, les trois amis s’échappent de la Tour. Cependant, Buridan n’est pas empoisonné. Myrtille, ayant surpris le projet de* Mabel dans le laboratoire, a remplacév, le poison par de l’eau pure.
Néanmoins, Myrtille a été conduite dans les appartements particuliers de Valois. Buridan et ses amis réussissent à y pénétrer, mais ils sont surpris et à la faveur de la nuit, n’ayant pu délivrer Myrtille, ils emmènent Valois prisonnier. Ils le conduisent à la Tour de Nesle, refuge où personne ne songera à le chercher. Un duel à mort s’engage entre Valois et Buridan, Valois est vaincu et Buridan va le tuer sans miséricorde. Lancelot intervient d’un cri: « Ne le tue pas, c’est ton père! »
FILM AUBERT
Rue Neuve, 68, Bruxelles
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Prise d’un film à Anvers
Il suscite vivement la curiosité des assistants
€E N’EST pas de Sessue Haya-kawa qu'il s’agit. Sessue Haya-kawa est venue « tourner » sur l’Escaut à Anvers. Mais il paraît que le film n’a pas réussi. Il va falloir recommencer et c’est le port du Havre qui
été choisi.
Nous n’aurons donc pas le plaisir de voir le célèbre artiste Japonais évoluer sur l’écran dans notre ville.
Consolons-nous en nous disant que bientôt un autre film — moins important
sans doute, mais non moins attrayant
vient d’être « tourné » en différents endroits de notre cité et que, cette fois, la réussite fut complète.
On y verra: une pâtisserie de l’Avenue de Keyzer, un coin du Parc, un dancing de la rue Anneessens, un de nos bassins de natation, etc., etc...
Les interprètes principaux? Josbé, (le populaire comique qui, après s’être fait applaudir dans la récente revue de l’Enuyère, va bientôt débuter au Grand Théâtre de Namur, lequel, comme on sait, sera dirigé par notre concitoyen, M. Coens). Mlle Frank, la jolie et gracieuse danseuse de notre Opéra Français et Mlle Gabel.
Nous ne commettrons pas l’indiscrétion de déflorer le scénario en le résumant. Nous préférons laisser la surprise à nos lecteurs.
Nous nous bornerons à dire qu’il s’agit d’une histoire d'amour et que le dénouement nous fera admirer le spectacle de Josbée, endormi sous un robinet de pompe ouvert...
Pour le moment contentons-nous de
rapporter que ce film bien local suscita au plus haut point la curiosité publique — et que sa réalisation ne se fit pas sans méprises C’est ainsi que les passants faillirent prendre fait et cause pour le chasseur qui, dans le film, est renversé par un des personnages de l’aventure, au moment où il veut prendre place sur son tri-porteur. Ils croyaient assister à une scène réelle, les bons passants!...
D’autre part, au Parc, un brave agent de police voyant que d’autres personnages du film poursuivaient Josbé, prit part à la poursuite et voulut arrêter Josbé pour de bon, croyant qu’il s’agissait d’un réel malfaiteur!... (Il ne l’avait pas reconnu tout d’abord).
Enfin mentionnons l’ahurissement produit chez les habitués des Bains Anver-sois, en voyant le dit Josbé se précipiter à l’eau en caleçon, pour sauver Mlle Gabel, qui venait d’y choir, censément accidentellement...
Mais, encore une fois, bornons-nous, ne déflorons rien.
Ce film anversois ne sera certainement pas le dernier. Ce n’est qu’un commencement. Il en sera de même pour les autres villes, pour toutes les autres villes, dans un temps plus ou moins rapproché.
Et je prévois même des interpellations aux conseils communaux, dans le but de délimiter le champ d’action des « tourneurs » sur les voies publiques.
Je prévois aussi, que la plus grande liberté leur sera accordée par nos édiles qui ne voudront pas se couvrir de ridicule en se montrant trop formalistes.
VERS LA MORT!
Superproduction Dramatique
interprétée par TOM MIX
ANS une ferme de l’ouest du Canada, une vieille maman se lamente...
Jadis son mari était: parti pour l’Alaska et le Klondike, pris par la fièvre de l’or. Il n’avait jamais reparu. La veuve avait élevé ses deux fils et l'aine brusquement avait déserté la ferme lui aussi, pour aller tenter de découvrir une mine d’or!
Depuis six mois on n’avait plus de nouvelles lorsqu’un matin Michel, resté près de sa mère, avait reçu une longue lettre.
Son frère, Pierre, lui écrivait des régions arctiques. Il avait triomphé enfin, après mille souffrances de toutes sortes. Avec Mackensie, son partenaire, ils avaient découvert une mine extraordinaire qui leur rapporterait des millions et des millions! La vieille maman n’avait plus à se lamenter! Mais elle devait consentir à laisser Michel s’en aller car son frère avait besoin d’un homme sûr et le réclamait d’urgence.
Michel se mit en route. Sur le bateau remontant le fleuve SaintLaurent, il fit la
connaissance d’une très jolie jeune fille. Jeanne Macdonald, qui retournait chez son oncle après avoir terminé ses études dans, un collège de Montréal.
FILM’REVUE
Arrivés à Seward, point terminus de navigation. les voyageurs durent songer à Utiliser les pirogues et les traîneaux; Jeanne Macdonald pour rentrer chez son oncle à « Point-Macbeth », Michel pour retrouver son frère Pierre et Mackensie.
Michel, âme généreuse, cœur prompt, fut pris de pitié pour un malheureux condamné au « Voyage de la .Mort » par la terrible loi des gens du Nord; c’est-à-dire que l'homme accusé de meurtre devait errer sans armes, sans feu, sans nourri-tude, jusqu’à ce qu il mourût ou que les loups missent un terme à son martyre.
Michel le ravitailla et subit du coup la neme peine. Cependant ton l’emmena d’abord à Point-Macbeth pour s’y entendre condamner par un tribunal à la merci d’un homme retors et fourbe, lè seigneur de ce pays pedru, Cameron Macdonald, l’oncle que Jeanne allait précisément re-ti ouver.
Et les coups de théâtre se succèdent! Le malheureur condamné à la zone du néant n’est autre que Mackensie!... et l'homme qu’il est accusé d’avoir tué... est précisément Pierre, le frère de Michel!
Cependant »Mackensie, dans le cachot où on l’a enfermé, jure à celui qui l’a provisoirement sauvé et qui va mourir de cela, qu’il est innocent du crime qu’on lui reproche. Ses accents sont si sincères qu’ir-résistiblement Michel croit en son innocence.
Jeanne vient voir en cachette le voyageur avec qui elle sympathisait tant et, les circonstances exaltant ses sentiments, elle lui avoue son amour.
Michel est condamné à partir avec Mackensie pour mourir de faim ou sous la dent des fauves, mais l’amour de la jeune fille lui rend tout son courage. Il promit que rien ne pourra l’abattre, qu’il triomphera de tout, qu’il reviendra!
Deux jours passent. Les proscrits affaiblis commencent à désespérer. Leurs entrailles crient. La faim leur donne le délire, les loups sont à leurs trousses et la neige, toujours la neige s’étend devant eux...
A Point-Macbeth, Jeanne apprend à connaître son oncle et à le redouter ainsi que ses deux âmes damnées: Jeffrey et Luppe, un métis d'indien.
Un matin inconsidérément, une domestique place près de la fenêtre une carafe en cris tal qu’ elle a trouvée sur le sol. Le soleil darde des rayons brûlants. La carafe joue l’effet d’une lentille et concentre ses rayons qui, lorsqu’ils atteignent un certain endroit, font déflagrer une importante dose de poudre qui fait partir une balle de fort calibre.
Jeanne comprend tout en une minute et que c’est cette machine infernale qui a tué Pierre et fait condamner Mackensie.
Le sinistre trio constitué par son oncle et ses deux lieutenants avaient machiné tout cela pour s'approprier la mine d’or des prospecteurs.
Jeanne n’écoute que son courage. Elle saute dans une pirogue. lElle crie l’infamie des vrais coupables. Elle va tenter de sauver les innocents et son cher Michel.
Ceux-ci sont acculés dans un dédale de rochers. Mackensie, épuisé, attend sa fin. Michel avec un bâton puis avec ses seules mains, se bat contre huit loups. Il finit par en avoir raison au moment où Jeanne arrive. Mais Jeffrey et Luppe sont à sa poursuite et Michel a bientôt deux autres fauves à combattre.
Il les vainc! iflSkis la pirogue de Jeanne est emportée à la dérive dans les rapides! Michel saute dans une autre pirogue et rejoint sa fiancée au moment de fran-chir un effroyable remous avant une cataracte.
Michel a promis de triompher de tout. II a le bonheur de se tirer sain et sauf du gouffre. 11 porte Jeanne évanouie près de Mackensie. Il les ramine tous deux... Il exulte!
Il y aura beaucoup de bonheur pour eux trois et pour la chère vieille maman qui attend dans sa petite ferme paisible du Canada.
1. Un drame effroyable parmi les neiges éternelles.
2. Un seul homme sans armes contre vingt Loups.
3. Le plus beau drame du prodigieux Tom Mix.
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14
FILM-REVUE
A TRAVERS LA PRESSE
Le Film International
M. Raymond Berner. (La Presse).
POUR ÊTRE vraiment international, un film devrait être conçu de manière à plaire à tous les publics de tous les pays. Or, nous savons que nos films ne plaisent pas en Amérique, que la France ne prise guère les films allemands, et que les films américains ne sont généralement aimés que pour la qualité des artistes qui les animent.
Il y a plusieurs manières de concevoir l’internationalisme cinématographique. J’ai rapporté, il y a quelques mois, les paroles d’un de nos plus grands metteurs en scène, qui prétend qu’un film doit renfermer des passages capables d’émouvoir les Français, des anecdotes qui feront la joie des Allemands, des intentions glissées tout exprès pour les anglais, et être bâti sur un scénario simple et optimiste, afin d’être acheté par les Américains, les Australiens, les Néo-Zélandais et les indigènes du Cap Horn.
C'est une belle conception, évidemment. Mais n’oublions pas que ces peuples adorent des divinités différentes et qu’il sera bien difficile de les rallier à un seul idéal cinématographique. Là où les religions ont échoué, je ne crois pas que le cinéma réussisse! Puis, s’il nous fait subir pendant les trois quarts du film, des images qui nous sont désagréables, sous le prétexte que ce qui nous déplaît satisfera les autres ou une partie des autres, je gage que ce régime dégoûtera
promptement tous les amateurs de cinéma. Un proverbe familier dit qu’on ne peut pas contenter tout le monde et son père.
Il y a le « sujet international ». Nous verrons ce que donnera dans cet ordre d’idées, le Napoléon que prépare le me teur en scène dont j'ai rapporté les pa-~ roles.
Puis il y a le film que l’on s’efforce de rendre international en y introduisant des éléments cosmopolites. Nous avons des échantillons de cette marchandise. La Danseuse espagnole, histoire française, film américain, vedette allemande;
« Rosita », scénario « espagnol », film américain, mise en scène allemande. On s’arrange de manière à faire vibrer la corde patriotique dans tous les pays ou le film peut être présenté. Nous avons Terreur, que l’on appelle en France film français, mais où les Français ne sont que les comparses d’une Américaine, laquelle peut vendre son film en Amérique, en prétendant — et nous ne la contrarierons pas— qu’il est américain. Voilà le cinéma international et les ineffables sottises qu’on lui fait commettre.
Je suis l’adversaire résolu du film qui' veut être international. Je suis le partisan de tous les beaux film, quelle que soit leur origine. Des films internationaux? Voyez les Douglas, les Chariot, voyez Crainquebille, L’Atlantide, Violettes impériales. Ils ont fait ou feront leur chemin dans le monde entier.
Echos
MIMI PINSON. — C’est à partir du 5 septembre que nous verrons sur tous les bons écrans, « Mimi-Pinson », le film réalisé d’après Alfred de Musset, par Théo Bergerat:
Œuvre charmante et délicate, ce film, écrit le Journal, a été réalisé par l’auteur avec une adresse et un goût qu’il faut reconnaître et louer.
La grisette de la chanson, jolie fille et vertueuse, c’est Mlle Simone Vaudry, qui a mis
dans ce rôle, une grâce toute naturelle. Armand Bernard a tracé de Colline, une amusante silhouette. De Gravone a fait également une intéressante création. Mais ce qui est remarquable, en dehors d’une interprétation où se rencontrent Mme Sadi Petit exellente, et Marcelle Schmidt très vivante, c’est le choix des coin» du Vieux Paris, les cadres vraiment délicieux que le metteur en scène a su trouver et qui donnent à la plupart de ses tableaux la valeur, l’originalité et la couleur de vieilles estampes ou d’eaux-fortes, curieusement composées.
FILM-REVUE
La Danseuse Espagnole
Aucun effort n a été épargnée pour faire de ce film une œuvre magistrale. Les costumes de l’époque reproduisent toute la magnificence du XVIIe siècle: ce sont des copies exactes de ceux que l’on voit dans les tableaux de Velasquez.
Quant à la mise en scène fastueuse, à elle seule, elle représente des mois et des mois de J atientes recherches dans tous les musées.
" La distribution est de premier ordre: à côté de Pola Negri nous pouvons citer Antonio Moreno, dans le rôle de Don César de Bazan; Wallace Beery dans celui de Philippe IV d’Espagne, Kathlyn Williams interprète le rôle de la Reine d’Espagne et Adolphe Menjou celui de Don Sal-luste.
Une jolie cartomancienne
Aux XVIe et XVIIe siècles il existait deux genres de cartes à jouer, ceux qui nous connaissons actuellement furent créés en France et en Angleterre; en Italie et en Espagne les cartes à jouer représentaient des symboles. Nous retrouvons ces caries entre les mains de «Maritana»,
« La Danseuse Espagnole », lorsqu’elle prédit l’avenir à Don César de Bazan; mais ce qu’on ne sait pas c’est que, pendant que l’on tournait le film, Pola Negri se servit de ces cartes pour prédire l’avenir à son metteur en scène Herbert Brenon, ainsi qu’à certains artistes de la troupe. Sans crainte d’être indiscrets nous pouvons dire que Pola Negri a été une cartomancienne extra lucide, car dans toutes les cartes elle a lu le succès et le triomhpe de ses camarades interprétant le film.
« La Danseuse Espagnole » au Studio
Musique! Lumière! Attention, on tourne! Telles sont les exclamations employées journellement au studio par le metteur en scène, mais, si l’on en croit Herbert Brenon, le réalisateur de « La Danseuse Espagnole », la phrase qu’il a employée le plus souvent est celle-ci: «Attention,
une minute! » et cette minute d’attente, toujours d’après lui, faisait par jour un total d’au moins deux ou trois heures. Voici pourquoi: à chaque instant, il s’apercevait de certains petits; détails, pour d’autres insignifisants, mais très importants pour un metteur en scène aussi scrupuleux qu’Herbert Brenon. Parfois, c’était du linge blanc et neuf apparaissant à travers des déchirures de vêtements de bohémiens en haillons; il fallait attendre « une minute » pour que tout redevienne «couleur locale». Une autre fois, c’était encore une bohémienne dont les jupons étaient mal ajustés. « Attendons une minute ». Une autre fois, c’était encore une bohémienne qui, dans un mouvement d’allégresse, en arrachant le mouchoir qui lui enserait.la tête, enlevait en même temps sa perruque. « Attendons une minute » et Herbert Brenon ajoute: « Et je ne parle pas des vedettes... »
Comment fui tournée « La Danseuse Espagnole »
3.000 personnes figurèrent à la scène de la fête sur la grande place publique .Rien que pour les costumes qui vinrent de San Francisco, Philadelphie, New-York et Chicago, on éleva trois immenses tentes de cirque. Chaque figurant recevait son paquet contenant linge, costume, chaussures, perruque et accessoires. Cinquante perruquier« travaillaient aux postiches; des pécialistes maquillaient tout ce personnel. La chaleur étant très forte, * des camions citernes ravitaillaient en eau fraîche et potable. Près de 25.000 repas furent servis rien que pour la prise de vues de cette scène • le repas se composait d’une bouteille de lait froid, de sandwiches, de cake et de fruit#. Herbert Brenon *ur une plateforme très élevée dirigeait avec un # haut parleur et ses assistants costumés et mêlés à la troupe dirigeaient toutes les évolutions de cette foule.
La Danse des Gypsies
La troupe des danseuses bohémiennes exécute dans « La Danseuse Espagnole » des danses vraiment originales; les épaules des danseuses seules ont des mouvements rythmés, les jupes en velours noirs restent immobiles; s_yr ces jupes sont posées de grandes bandes argentées et par le mouvement rythmique des épaules on a absolument l’illusion de voir couler de l’argent le long du corps de la danseuse. Nous devons ajouter que les différentes danses ne sont qu’une faible partie des merveilleuses reconstitutions que l’on rencontre dans cette œuvre admirable.
De l’Exactitude dans la Reconstitution
Dans « La Dansuse Espagnole » on doit citer des reconstitutions vraiment extraordinaires par la véracité des détails.
Voici la mosquée Capilla de San Fernando à Cordoue aux colonnes et aux arches de dentelles, avec des inscriptions maures, la tenture des murs est une copie fidèlç de celle des chambres royales à Madrid. L’autel du pavillon royal à été apporté d’Espagne, il vient d’un pavillon de chasse royal. Dans la chambre de la Reine les bibelots d’origine française (déjà si recherchés à cette époque) sont exacts. A cette époque, les femmes fabriquaient elles-mêmes et au fur et à mesure des besoins leurs épingles à cheveux; en retrouve le petit appareil ainsi que les fils de métal précieux nécessaires à cette fabrication. Sur la place publique voici un portail, copie fidèle d’un tableau de Zuloaga; cet intérieur d’auberge est la reproduction d’un Domingo; l’enseigne suspendue à la porte est de Luis Laloir. La fontaine monumentale avec le cavalier nu est la copie fidèle de la fontaine des iardins de la Granja San Ildefonso. La cathédrale est celle de Santiago de Compostella; on y retrouve même au pied de l’autel le fameux cierge de neuf mètres de hauteur.
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|e| H
Administration st Rédaction: ( imprimerie « Excelsior », s. a., Anvers
Courte rue de l'Hôpital• 1G> Anvers,
ROYAL - ZOOLOGIE CINEMA
La Vérité en Tenue
Film satirique en 5 parties.
Jimmy est affligé d’une imagination si abondante que les mensonges qu’elle lui fait dire font le désespoir du village de Barnsfield.
Un jour, il traverse la rue principale de la localité en criant: « Sauve qui peut! Le barrage! » Tout le monde croit que le barrage derrière lequel se trouve le village est rompu et la population s’enfuit vers les hauteurs où se trouve la maison du maire. Jimmy a empoigné une jeune fülle, l’a « sauvée » et menée à la maison du maire. Entretemps ce dernier a déjà téléphoné au gardien du barrage et appris que celui-ci n’a pas bougé.
Outré de la panique causée par ce mensonge, le conseil communal décide d’envoyer Jimmy dans une maison de correction. Les femmes parviennent cependant à amadouer le bourgmestre qui consent à envoyer Jimmy che? un spécialiste qui promet de le guérir.
En effet, après quinze jours Jimmy revient, incapable de dire un mensonge. (Fest alors que tout le monde dans le village apprend que la vérité est bien plus désastreuse que le mensonge!
En rue, chez l’épicier, dans les réunions publiques, il devient, avec son incapacité de mentir, le fléau du village, au point que les autorités le ramènent chez le spécialiste pour lui rendre cc l’usage du mensonge», mais le savant docteur avoue qu’il ne possède pas cette science de faire « machine en arrière ». Seul une grande émotion tissu de jolis mensonges, et nous voyons Jimmy peut faire ce miracle.
Or, Jimmy revoit la jeune fille qu’il a sauvée et dont il est follement amoureux. L’amour... est un en faire un abondant usage.
Cette histoire philosophique est adroitement Qi mise, en scène et jouée à la perfection.
PROGRAMME du 5 au 9 OCTOBRE
1. Le Cortège....A Flégier
2 L Autre Aile
grand drame interprété par (
3. Les Festes d’Hébé
J. Rameau
La Vérité en Tenue
Film satirique interprété par
CARETH HUGHES
Pendant la Pause
Récitai pour Orgue
PROGRAMMA van 5 tot 9 OCTOBER
1. De Optocht .
A. Flégier
>. De Andere Vleugel
( groot drama vertolkt door
jMej jVL ei\ jMr
3 De Feesten van Hébé
J. Rameau
Ile (îekleede Waarheid
Tooneelspel vertolkt door
CARETH HUGHES
Tijdens de Poos
Récit aal voor Orgel
Semât j |>ro( aine
CONSTANCE BINNEY et MARY CARR
dans
Trois heures du matin
grand drame moderne e
1>7Ictiorj Direct
grande comédie d’aventures
De Gekleede Waarheid
Jimmy is zoo’n geweldige leugenaar dat hij de wanhoop wordt van het dorp Barnsfield. Wanneer hij het zoover bracht een paniek in het dorp te zaaien, met te schreeuwen dat de dam doorgebroken is waarna iedereen naar de hoogvlakten vlucht, wordt hij in een verbeteringshuis opgesloten maar de teergevoelige vroüwen weten van den burgemeester te verkrijgen dat hij naar een specialist-geneesheer zal gezonden worden.
Veertien dagen later keert Jimmy terug; het is hem ónmogelijk nog maar één leugen uit te brengen. En snel zullen de dorpelingen beseffen dat de waarheid nog vrepsel ijker is dan de leugen.
Op straat in den winkel, in openbare vergaderingen wordt hij een echte plaag, door zijn onmogelijkheid « te liegen » en men zendt hem terug naar den dokter om hem het « gebruik der leugen » terug te geven.
Doch wat gedaan is, blijft gedaan: slechts een groote ontroering kan hem veranderen...
Hij ontmoet een meisje waarop hij smoorlijk verliefd is... doet haar de wonderbaarste liefde-verklaringen en daar de liefde... een web van gulden leugens is, zal hij snel «genezen» zijn...
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