Bron: FelixArchief nr. 1968#611
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Notre Vedette: BÉBÉ DANIELS
— Je m’engageai dans la carrière écranesque nous dit l’aimable protagoniste des « Affaires d’Anatole », pour satisfaire à mon besoin d’exercice et de grand air. C’est un fait. Il y a douze ans de cela, l’époque où les tâtonnements du septième art nous faisaient seulement soupçonner les possibilités réalisées aujourd’hui.
J’étais une enfant-actrice, ayant joué maintes fois des rôles de gosse depuis l’âge de 4 ans: la comédie, avec rôle d’enfant, sévissait à l’état endémique, depuis les succès du « Prince Chap » et de 1’« Homme-Requin ».
Quoi qu’il en soit, j’avais trop travaillé pour une fillette de huit ans, et mes joues avaient pâli, et la faiblesse m’avait fait perdre un peu de cet entrain insouciant qui est l’apanage du tout jeune âge. C’est à Los Angeles, à l’ancien Belasco-Tliéàtre, que j’étais attachée, sous la direction de Lewis Stone. Il y avait déjà à cette époque, autour de la
111e, quelques petits studios, mais nul n’y prêtait une attention sérieuse. Et c’est ce pii explique pourquoi ma mère hésita longtemps avant de donner suite aux offres qui m’étaient faites par un délégué de la Selig Polyscope Cy. H s’agissait de tenir un rôle de petit garçon dans «L’Ennemi com-.mun », ce film traitant de guerres civiles.
— « Ce sera un excellent moyen de rendre à la petite ses helles couleurs, Mrs Daniels, disait le représentant de la firme de prises de vues; ce qu’il lui faut, à cette enfant, c’est l’exercice, le travail, le jeu, les sports en
plein air! FA loin de l’atmosphère surchauffée des théâtres, et du surmenage continuel, sur les planches! »
Cet 'homme parlait d’or; il convainquit, mes parents et ainsi fut fait.
Malgré ces débuts, comme gamine, on s’accorde. à faire coïncider les vrais débuts de Miss Daniels à l’écran, avec sa collaboration à « Male and Female ».
C’est Cecil de Mille qui la découvrit; c’est son frère William qui parfit son éducation artistique: tel est en abrégé, le curriculum vitae de notre vedette.
N’est-ce pas, en effet/Cecil B. de Mille, le célèbre metteur en scène attaché aux studios Pasky qui, ayant remarqué Bébé Daniels, la jugea digne de remplir des rôles de premier plan au studio? William paracheva l’oeuvre de son frère.
Si Bébé n’avait pas, un certain soir, diné au même restaurant que Cecil B. de Mille, il
a cent à parier contre un qu’elle n’aurait jamais eu l’honneur de donner la réplique à Harold L/loyd au cours de films sensationnels. Notre réalisateur remarqua l’aisance et le masque expressif de la jeune personne, s’enquit de son nom, et osa lui proposer de jouer un rôle de courtisane dans « Male and Female ». Puis elle eut l’honneur de remplir un rôle d’une certaine importance dans « Wy change your wife», pour bientôt triompher dans un premier plan des « Affaires d’Anatole ».
A partir de ce moment, voilà notre artiste sous la tutelle de William, ce qui eut pour résultat d’aider
Bébé Daniels pratiquant les sports d’hiver.
d’autres déboires, d’autres succès aussi, jusqu’à ce qu'en fin ces derniers parurent devoir lui rester fidèles à jamais. Dans les dix années de sa carrière au studio, elle parcourut les divers stades de la cinématographie de ses débuts à nos jours, et c’est ce qui lui a permis de comprendre, d’estimer et d’aimer son art, et d’y rester attachée, dans les moments, de lutte et de difficultés, comme dans ceux de triomphe. MARN-IX.
L’horreur écranesque
Bébé Daniels, rôle de jeune épousée, dans le film en préparation de Alan Dwan: Glimpses of the. Moon.
au perfectionnement de notre étoile.
Dans « Nice people », Miss Daniels donna la mesure de son talent, au cours d’un rôle de caractère. « The Worlds Applause » assura enfin une belle popularité à la nouvelle vedette de cinéma, qui se classe parmi les meilleurs artistes des studios californiens.
Comme la plupart des artistes de ciné, Bébé Daniels a maintes fois cotoyé le.danger au cours de périlleuses prises de vues. En tournant une production, elle encourut même d’assez sérieuses contusions qui lui firent garder le lit pendant une bonne huitaine, bien heureuse d’en être quitte à si bon compte.
« Nous étions dans la « prairie », râconte-t-» elle, des Indiens m’ayant capturée, m’avait. » jeté sur un cheval presque aussi fougueux » en réalité, qu’il devait le » paraître à l’écran. Soit » qu’elle eut un peu oublié » son rôle, soit qu’elle eut » été effrayée par quelque » bruit insolite.la bête s’ar-» rêta brusquement en » plein galop, devant un » groupe d'arbres: précipi-» tée à bas de ma monture,
» je tombai et ce n’est que » huit jours après que je t> pus me relever: en-tre-» temps, on m’avait trans-» porté de mon lit « à la » belle étoile », à celui de » mon confortable home. »
Depuis, notre vedette êut
On vient, de nous montrer, écrit M. Wahl dans « Le Quotidien », une course de tau-( reaux, avec détails.
J’entends bien que la course n’est pas donnée en vue du cinéma, mais je saisis l’occasion que m'apporte ce spectacle pour protester contre l’exploitation de la cruauté. »
La protestation de M. Wahl, constate notre confrère Delille, dans 1’« Hebdo-Pil-m », est d'autant plus opportune qu’à notre sentiment, la cruauté, d’être transportée sur l’écran, en devient si possible encore plus odieuse. Alors qu’elle disparaît à -peu près dans l’ensemble enivrant d’un soleil éclatant, d’une émotion intense et de la palette dévorante des couleurs brutales du Midi, l’horreur s’installe effroyablement. précise dans l’opposition froide du noir et du blanc.
Le petit Arthur Bimble a ie privilège d’être l’élève de la mignonne Bébé Daniels.
Ce que le; STARS font de leur; million;
Il 11
Ce qui compte, c’est que vous mettez de côté, non ce que vous gagnez, entendons-nous souvent dire. Nulle part, mieux que dans le monde du cinéma, on ne peut en trouver d’exemples plus convaincants.
Ainsi a-t-on vu Wallace Reid, qui recevait pourtant de Paramount 2,500 dollars par semaine,. ne laisser, après sa mort, à sa veuve, qu’une fortune relativement minime.
C’est qu’il particulièrement difficile d’économiser quand, ainsi que les «stars», on doit mener en quelque sorte une double vie; la sienne propre, et celle « pour la galerie ».
La plupart des stars de Californie n’ont pas plus de vie privée que les poissons rouges. Aussi tout ce qu’ils possèdent et tout ce qu’ils font doit-il pouvoir être cité comme modèle. C’est dire ce que leur coûtent leurs résidences, leur train de maison, leurs autos, leurs toilettes. A cela s’ajoutent un tas de frais: les photos à envoyer gratuitement aux admirateurs (une «star» affirme que le coût des photos et leur envoi lui revient à 20,000 dollars par an), et. aussi les charités, petites et grandes, qu’elles ne peuvent pas refuser, sous peine d’une rapide impopularité.
Malgré tout, à salaire et frais égaux, il y a des «stars» riches et d’autres qui ne le sont pas. Parmi les plus économes on cite Charles Ray qui. outre sa luxueuse demeure et les frais de toilette de sa femme, n'a pas de sérieuses sources de dépense. Et aussi les parents de Jackie Coogan, qui ont mis de côté tout ce qu’a gagné leur fils et vivent sur le salaire de Papa Coogan; Richard Barthelmess, qui vit sur un modeste cottage de New-Jersey et vérifie, paraît-il, très soigneusement ses additions de restaurant; Rex Ingram, qui conduit modestement une Ford; Harold Lloyd, qui déteste autos et taxis et circule le plus possible pédestremen-t. Chaplin, Hart, Mabel Normand et bien d’autres -encore sont réputés enclins aux placements sûrs et h un m-odeste train de vie.
Mais les « stars » qui économisent sérieuse-
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ment, sur leurs gains, que font-ils de tout cet argent? Presque tous en placent la plus grande partie à la banque, en fonds d’Etat, ou, en tout cas, en valeurs sûres. Car cet argent qu’ils ont eu souvent tant de peine à gagner, ils savent qu’ils seront très heureux d’en toucher les intérêts dans quelques années, alors que. vieillis, ils auront cessé de plaire au public qui, à présent, leur fait fête.
Le ménage Pickford-Fairbanks, ainsi qu’on s’en doute, est l’un des plus riches. Leur résidence de Beverley Hills, qui leur appartient, est évaluée à 350,000 dollars. Ils ont acheté leur studio 150,000 dollars et y ont dépensé
100.000 dollars en diverses améliorations. En outre, Mary Pickford est réputée avoir en -bons d’Em-prunt Américain et autres valeurs gouvernementales un million et demi de dollars; de plus, elle avance les fonds de -chacun de -ses films, ce qui représente pour le moins près d’un million de dollars -d’argent en circulation. C’est précisément parce que ses films, surtout les derniers, coûtent plus cher que ceux de Mary, que Douglas (qui a près d-e deux millions de dollars « sortis » de cette façon) est moins riche que Mary en valeurs déposées en Banque.
Charlie Chaplin possède un studio évalué à
200.000 dollars, une résidence de 100,000 dollars et un million de dollars à la Banque.
Norma Talmadge a près d’un million en fonds d’Etat, possède pour une moitié un
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Les placements des stars sont d'ailleurs souvent surprenants. Le ranch de citronniers de Griffith n’est pas une exception.
En effet, nous voyons Lillian Gish, propriétaire d’un petit restaurant, à San Pedro, près de Los Angeles; William Russell, lui, est propriétaire d’un... Institut de Beauté à Los Angeles; Mary Miles Minter possède à Los Angeles une blanchisserie; Wanda Hawley, un garage; Sydney Chaplin, une manufacture de vêtements de travail pour dames et un service d’avions sur la côte de Californie; Houdini, une usine de développement et tirage de films et une manufacture d’accessoires pour illusionnistes.
Nombreux sont ceux qui possèdent un « ranch ». C’est le cas de Tom Mix qui a acheté il y a six ans, pour 6,000 dollars, un terrain de 12 ares, Ta transformé eh ranch, il’exploite et lé loue à Fox-Film pour y tourner ses films; à présent il en retire un bénéfice mensuel de plus de 6,000 dollars.
Harry Carey possède, lui aussi, un ranch de 160 ares, à 50 kilomètres de Los Angeles, et y tourne ses films. Monroë Salisbury, arrivé au terme de sa carrière, s’est retiré il y a deux ans à San Jacinto, où il possède un ranch de quarante ares.
Les terrains pétrolifères absorbent également une bonne partie des fortunes du cinéma. Témoins les centaines de mille dollars
Harry Carrey, an des plus riches « Btars »: il possède un ranch de 160 ares, A 90 km. de Los-Angeles, où 11 tourne 'ses films.
qu’Antonio Moreno a ainsi placés dans une entreprise de ce genre, au Mexique. Anita Stewart possède, elle aussi, 4,000 ares de terrains pétrolifères. Les valeurs de pétroles èt huiles sont aussi très recherchées par les « stars ». Toute la fortune de Jackie Coogan est en valeurs des Huiles d’iHuntington Beach, et Cecil B. de Mille, le fameux réalisateur, a considérablement augmenté son bien par d’heureuses spéculations de ce genre.
Qui croirait A voir cette jeune fille, simplement vêtue, priant Georges Melford de lui donner une gorgée d’aqua simplex, avoir affaire à ia richissime Wanda Hawley, propriétaire d’une des plus grands garages d’Amérique.
music-hall de New-York, le Music-Box et fait les fonds de ses films.
Alla Nazimova, dont le salaire était de 13,000 dollars par semaine, a certainement mis de côté un bon million de dollars.
Harold Lloyd est un peu moins riche que AHa. Ensuite vient Mary Miles 'Minier avec ss. 750,000 dollars.
es plus connus ne sont pas toujours les plus riches. Les sœurs Gish, cependant économes, n’ont guère que 250,000 dollars chacune. Et leur ancien « director », D. W. Griffith, qui met tout ce qu’il a dans ses films, ne possède par ailleurs qu’un ranch dé citronniers de 14 ares.
Mais plus riches encore que les « stars » sont les producteurs de films. Leurs risques sont plus grands, et 'leurs bénéfices aussi. A. Zukor et J. Lasky, de Paramount, sont probablement les plus riches. Ils avaient d’ailleurs, pour la plupart, une fortune très réelle quand ils ont entrepris leurs affaires cinématograJ phiques; c’est le cas de Samuel Goldwyn, qui, avant de former la compagnie qui porte son nom, avait lancé le# Perles Técla, qui lui avaient rapporté une fortune.
(« Cinéa-Ciné pour tous ».)
Vie de Hlm
On considère, en Angleterre, que la vie du film, que sa durée possible de projection convenable, a diminué, depuis une douzaine d’années de plus de 50 %. On attribue cette détérioration plus rapide à l'augmentation du degré de chaleur en cours de projection.
Ce que nous verrons - - sur l'écran - - SA F El fY LAST
Comment traduira-t-on le titre de ce film? Safety Last est en somme une parodie à l’expression courante dans les pays Anglo-Saxons, Safety Last est équivalent à notre '« attention ». Ce hola! — dont la signification littérale serait: Veillez d'abord à votre sécurité!— impose son avertissement sur des plaques rondes bien en vue, aux endroits où le passage des autos et voitures est intense, où la cohue menacerait de s’embrouiller si l’on n’y prenait bien garde.
« Safety Last » pourrait d’autre part signifier: foin de précautions, vogue la galère, ou quelque chose d’approchant.
Ces points fixés,rappelons que le film qui fait l’objet de la présente copie, est interprété par ce gas amusant, alerte et sportif qu’est Harold Loyd. La hardiesse, l’allant, en même temps que les qualités d'expression de cet artiste sont connus de tout cinéphile, et déjà nos lecteurs ont au cours d’une biographie d’Harold, pu suivre pas à pas le cuniculum vitae de cette sympatique étoile. .
Dans Safety Last, Lloyd est égal à lui-même. Nous le voyons habitant une petite ville, et essayant par tous moyens de « percer ». II est jeune, plein d’enthousiasme et d’espoir, et.... il est amoureux; son idole est évidemment (à ses yeux) la plus, délicieuse, la plus devinable femme qui soit; la maman d'icelle n’est point une bejle-mère acariâtre, mais une créature de douceur et de bonté. On juge avec quelle impatience notre ami attend l’heure qui doit lui assurer une félicité sans revers, se promettant de faire de sa
Mildred chérie le sort enviable auquel ont droit sa gentillesse et sa beauté.
Mais pour ce faire, pour procurer à son bijou un digne écrin, — il faut être fortuné: et Harold ne Test pas.
- Vqjlà notre entreprenant jeune homme quittant le patelin natal pour l’immense New-York, où s’élabore les fortunes, où la richesse doit suinter des murs et s'engouffrer dans les coffres de celui qui sait s'y prendre.
L’expérience disant cependant à Harold que la légende ne répond pas à la réalité: il lui faut accepter un travail banal encore qu'absorbant et peu rémunérateur, vende u dans un immense bazar. La vie lui est plutôt dure, mais Mildred doit tout ignorer de ses déboires, et Harold se prive donc du néce .saire. se serrant même la ceinture pour envoyer cadeaux et colifichets à la dame de ses pensées..,.
Notre ami étant d’un naturel très variable, ne pouvait rester longtemps sans camarades; Bill Brôwn, un peintre de bâtiments spécialisé dans la décoration des grat.e-ciels, devient son confident, et les deux amis sont également endettés, — ce qui n’empêche pas Harold de continuer ses envois réguliers au pays. Là bas, on s'inquiète, car il semble dangereux pour Harold de se promener avec des sommes importantes sur lui, un accident est bien vite arrivé I La mère et sa fi-fille prennent une sage résolution, Mildred prendra le chemin de New-York. Elle y arrive et pénètre dans le bazar an moment où Harold était un instant inactif. Comment se dépêtrer d’une telle situation? Voici
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Et... le tour s’exécute, mais au prix de quels efforts, de quels tours d’accrobatie; voilà ce qué le film vous contera avec un luxe de détails que nous ne pourrions atteindre de notre plume malhabile.
Quant à la fin de l’aventure fantaisiste, vau-devillésque et passionnante, nous en voulons garder la primeur à l’écran.
EMCÉ.
que s’ouvre du moine la série des scènes hilarantes et des situations hautement comiques et embrouillées.
Harold entend le directeur s’entretenir avec le chef du département de la réclame, et se plaindre de ce qu’aucune idée vraiment neuve ne vienne augmenter la célébrité des magasins qu’il dirige; il promet 1000 dollars à celui qui donnera et exécutera une bonne suggestion, capable de faire affluer le publie dans son établissement. Harold a un trait de génie: il fera fonction de « mouche humaine », et s’engage à grimper par la façade les seize étages de la bâtisse! Il faut faire une publicité monstre dans les journaux pour annoncer cette performance; l’ami Bille se chargera bien de la mener à bien
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NOUVELLES
. Administration et cinéma
Les autorités canadiennes font un grand usage de filins tant dans des buts d’enseignement que de propagande. C’est ainsi que it seule province de l’Ontario a dépensé plus d 450,000 dollars à faire travailler depuis 191 les firmes privées. Devant un tel chiffre, cette province vient de se décider à acquérir un studio où elle produira elle-même les bandes qui lui seront nécessaires.
Le meilleur Danton
Un critique londonnien s’amuse à apprécier la valeur réciproque des Danton que le cinéma étranger s’est efforcé de dessiner. Pour lui, le meilleur Danton. c’est celui qu’a campé Jan-nings, l'extraordinaire comédien allemand qui s’est révélé bien supérieur aux Américains Griffith et Rex Ingram qui, faute de renseignement ou de sincérité, ont bien abîmé notre grand révolutionnaire.
Armand Tallier dans son bungallow d'Hollywood.
La Chaussée des Géants
Contrairement à ce. qui avait été annoncé dans certains journaux, ce n’est pas un de nos jeunes confrères qui a pris si nettement parti pour Norma Talmadge, dans « L’Affaire du Collier », k qui incombera l’honneur de réaliser l’œuvre de Pierre Benoit. M. Robert Bou-drioz, un de nos meilleurs metteurs en scène, est chargé depuis quelques jours d’adapter et de porter à l’écran « La Chaussée des Géants ». Nous sommes ainsi certains d’avoir un film de la meilleure qualité.
Toujour» le cinéma pour enfants Depuis quatre ou cinq mois se poursuit à Belfast une expérience de cinéma enfantin qui a donné jusqu’ici les meilleurs résultats. Cette tentative, menée par quelques dames de la haute société ulstérienne se défend parfaitement au point de vue financier, la seule difficulté — mais elle est malheureusement d’importance — ayant été de se procurer régulièrement les films convenables nécessaires pour la composition de programmes suivis.
Douglas Fairbanks, fils du grand " Doug„, est lui aussi artiste cinégraphique. Le voici félicité par Joseph Henaby après sa première journée de travail au studio.
Pour éviter les confusions
Afin d’éviter les confusions avec les oeuvres filmées antérieurement sur le même sujet, les Italiens vont avoir le courage de donner un autre titre à leur nouvelle version de « Quo Vadis ». Sans doute sont-ils très sûrs de leur dernier travail pour consentir à abandonner l’appoint d’une étiquette aussi brillante.
Hoot Gibson
L’infatigable cow-boy nous promet pour très bientôt un film d’aventures dont l’attrait dépassera tout ce qui a été vu dans ce genre; c’est, du moins, ce qu’annoncent les corporatifs de ciné californiens. Il y aura naturellement, entre autres attractions, une malheureuse jéune fille arrachée, et à ses. ennemis, et aux éléments déchaînés par le fireman amateur qu’est ici Hçot Gibson, l’un des plus populaires stars de Californie, dont les exploits font battre plus d’un cœur des deux côtés de la « mare aux harengs ».
CONTE FILMÉ
Les Demi-Vierges
D’après le roman'de Marcel PRÉVOST
Julien de Suberceaux entra dans le salon des-Rouvre. G’était un homime de trente ans à peine, un élégant à la dernière mode, au visage sec et mat, aux yeux d’un bleu tendre que traversait parfois une flamme cruelle.
— Bonjour, mademoiselle.
Il regardait le grand salon. Le domestique re-, fermait la porte derrière lui. I
Non, dit Mand de Rouvre, il n’y a encore personne.
Alors il se précipita, l’enlaça, et d'un bailser ardent sur la bouche, ils éprouvèrent tous deux un long frémissement, que ponctuaient les mots plusieurs fois répétés: « Je t’aime! Je t’aime! »
Pourtant, ils n’étaient pas amants au iserts complet du mot. Maud de Rouvre ne s’était pas donnée à Julien de Sulbereeaux; mais elle lui avait laissé prendre toutes ces privautés que permettait l'habitude du flirt répandue dans le monde oisif du Paris d’il y a trente ans, et, sauf a faute définitive et irréparable, ils étaient bien deux amants.
Ce jour-là, Maud faisait appel à la générosité de Julien.
Voilà. Je veux tout vous raconter, lui dit-elle. Ausi bien j’ai le droit d’exiger que vous me laissiez agir en toute liberté. Vous savez que nous sommes au bout de notre ouleau. Quand mon père est mortj il avait dilapidé notre fortune et nous laissait,, maman, ma sœur Jacqueline et moi dans une situation précaire.
Ms avaient repris tous deux l’attitude de mondains indifférents.
— Ce qu’il m’a fallu d’ingéniosité pour mener ma barque! Personne ne le saura jamais. Je suis à bout. Or, nous avons rencontré aux eaux de Saint-Amand une dame de province, qui suivait le traitement. Elle était là avec sa fille Jeanne, une petite oie blanche, et parfois son fils Maxime, ancien officier. Les deux mamans ont lié connaissance en se racontant leurs petites misères. Et le fils...
— Vous a demandé en mariage?
— Pas encore. Mais enfin...
— Ah! Maud, Maud chérie, est-il possible que...
— Non seulement il est possible. Il faut, vous entendez, il faut que cela soit. Alors-après... tu le sais, je t’aime. Je n’aimerai que toi.
Des visiteurs entraient.
Suberceaux se retira par une porte dérobée, pour revenir plus tard, au moment où le salon des Rouvre serait a peu prés complet.
Ce fut d'abord Mme UceUi, une Italienne opulente au masque romain, à la voix haute, pleine de phrases ronronnantes; Lestrange, très correct, un peu fané, écornifleur professionnel; Mme de Reversier et ses deux filles; Jacqueline de Rouvre qui revenait de son cours mixte de morale; le Juif Aaron, converti, président d’œuvres catholiques; les deux Le Tessier, Hector et Paul, amis d’enfance de Maud, à qui la jeune fille demanda tout bas le secours de leur sympathie.
Tout ce monde-là jacassait, discutait de choses légères, flirtait dans les coins, quand on annonça:
— Mme la vicomtesse de Chantel. Mlle de Ohantel, M. Maxime de Chantel.
Dans ce salon ultra-parisien, ces bons provinciaux, graves, vêtus de noir, devaient faire un contraste saisissant.
— Voilà les raseurs, dit à mi-voix Jacque- • line aux deux petites Reversier.
Leur entrée avait en tout cas jeté un froid et, dans un silence lourd, les dames se complimentaient. tandis que Maxime, raide dans sa redingote noire, mordillait sa moustache et ne parvenait pas à vaincre son invincible timidité.
Commeni avait-il osé, lui, l’homme simple et pensif, affronter ce milieu complexe, artificiel et fiévreux, où s’exacerbaient les plus modernes mondanités? Il regardait, de ses yeux ardents. Maud de Rouvre, qui apparaissait comme la reine de beauté du salon. Mais lui parier! Comment l’oserait-il devant tous ces yeux interrogateurs et ces oreilles curieuses?
Hector Le Tessier lui vint en aide.
Hector avait fait son ‘service militaire dans la compagnie que commandait Maxime. Les -souvenirs du service les réunissent. Pit bientôt
le sauvage et le civilisé se trouvèrent en bonne intelligence.
Cela permit à Maxime de Chantel de s’orienter.
— P’st-ce que je rêve, se disait-il un moment avant, suis-je tombé dans un monde à part? Ces jeunes filles et ces jeunes hommes qui causent entre eux une sorte de langue verte et qui se permettent des frôlements, des attitudes compromettantes, des...
— A quoi pensez-vous, M. de Chantel? lui demanda Maud.
— Je pense, répliqua Maxime, à ma solitude de Vézeris. Je suis vraiment dépaysé ici, dans cette vie turbulente, surexcitée, fiévreuse.
— Comme vous avez raison! répondit la jeune fille. Comme j’envie votre solitude campagnarde et la vie paisible!
Puis se penchant vers lui, avec un charme incomparable:
— Si vous saviez comme toutes les Choses que l’on dit et que l’on fait ici m’ennuient!
Une flamme brilla dans la profondeur des yeux de Maxime de Chantel. Il pouvait donc espérer que celle dont il ne se lassait point d’admirer la grâce un peu étrange, quitterait sans regret ce monde d'artifice et viendrait un jour peut-être ennoblir sa gentilhommière de Vèzerîs
Il espérait.
Les amoureux trouvent toujours tant de sujets d’espoir.
En soupanl, ce soir là. avec les deux Le Tessier, ii avait mis la conversation sur les Rouvre, sur les jeunes filles et les jeunes hommes d’à-présent, sur les coutumes et les modes fin de siècle. Mais les Tessier, avertis par Maud, accordaient juste ce qu’ils ne pouvaient cacher à des yeux quelque peu clairvoyants. Ils défendaient Maud. Ils la montraient prête à la vie paisible du ménage traditionnel.
Maxime, ballotté entre la crainte et l’espoir, souffrait.
Quelques jours après il devait souffrir davantage. Invité à une partie de plaisir à la maison de campagne des Tessier, il avait fait route avec les 'habitués du salon des Rouvre et, n’étant pas reconnu, il avait le cœur rageur et l’esprit inquiet, entendu la grosse Ucellî et le petit Aaron et les autres médire de Maud
14
de Rouvre dont le nom revenait trop souvent avec celui de Julien de Suberceaux.
— Oh! elle cache bien son jeu, déclarait la grosse Ucelli. Mais on y voit clair. Il y a Su-berceaux et Lestrange.
— Et le comte Christaenu, dit Aaron.
— Oh! reprit l’Italienne, mon petit Aaron, c’est encore pour vous que je parierais. Le moment viendra.
Maxime avait raconté la scène à Hector Le Tessier. Mais celui-ci avait su le calmer encore une fois. Et quand, réuni à Maud par le hasard de la promenade, Maud lui avait dit:
L’activité italienne
L'écran italien manifeste actuellement une grande activité due au revirement des banques qui accordent d’importants crédits â l’industrie cinématographique. Une seule firme de Turin tourne trois grands films: « La Taverne verte », « Apprendre à vivre », « Le Neveu d’Amérique », ce dernier avec Diomina Jacobini et Maciste.
Par ailleurs on réalise dans la péninsule, «A la dérive », avec Maria Jacobini et dont certains extérieurs se situent en Allemagne et en Angleterre.
Les interprètes féminins des Demi- Vierges
— Pourquoi doutez-vous de moi?
Maxime s’était écrié:
— Pardon! Pardon! Je vous aime.
Il voulait l’attirer à lui.
Mais elle se refusa à l’étreinte, t Maxime fut heureux, voyant dans ce refus, un mouvement de pudeur d’une vraie jeune fille. ; ' A
(A suivre.) Jean BLAISE.
Des chiffres américains!
On se complaît à donner les chiffres formidables de rendement aux Etats-Unis d’un film américain qui développe une anecdote pseudo-historique située en France. Cette bande rapporte, dit-on, 8,500 dollars (plus de 150,000 fr.) en une semaine dans une salle de Chicago, 2,113 dollars dans la nuit d’ouverture à Cleveland, 17,000 dans sa première semaine à New-York et 11,000 à Boston.
Pourvu que tant d’argent n'ait pas été dépensé afin de voir raconter sur nous des sottises ou des mensonges!
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Echos et Nouvelles
***. M; G. Dini, qui réalisa « Paternité » et « La Nuit d’un Vendredi 13 », commencera bientôt un nouveau film avec Nina Orlove, André Nox et Gaston Jacquet.
M. André Hugon va tourner «L’Arriviste», d’après le roman de Félicien Champsaur, roman qui fut déjà adapté au cinéma et qui sera modernisé.
*** M. René Le Somptier commencera bientôt la réalisation de la grande fresque dramatique « Paris », d’après un scénario de Pierre Hamp et René Jeanne. M. Pierre Le Somptier, qui V onnaît bien la Ville-Lumière, saura la faire resplendir de mille feux.
*** Toùrjanskv tourne, aux studois Albatros, à Montreuil, « La. Dame Masquée », avec Mme Kovanko, MM. Koline et Rimsky.
*** Volkoff tourne également à Montreuil, « Les Ombres passent », avec Ivan Mosjoukine, Henry Krauss; Mmes Lissenko et Andrée Brabant.
*** Contrairement à ce qu’on pensait, M. Ch. Burguet ne tournera pas une adaptation de mélodrame dû à l’un des maîtres de ce genre quelque peu tombé en désuétude. Il doit réaliser prochainement « Faubourg Montmartre », d’après l’œuvre d’Henri Duveraois (roman célèbre, drame arrêté en plein succès, on ne sait pour quelles raisons!) Sa principale interprète sera Mlle Gaby Morlay.
*** Quand il aura terminé « Mandrin ». ce qui ne saurait tarder, M. Henri Fescourt, suivant la nouvelle formule des ciné-romans, adaptera, en 2,000 mètres, « Manon Lescaut », d’après le chef-d’œuvre de l’abbé Prévost. v** Léon Poirier va tourner « La Brière », \ ’après le roman de Châteaubriant, avec Myr-ga comme vedette.
Gaston Roudès tourne en Alsace « Les Rantzau », d’après Erkmann-Chatrian, avec Georges Melchior, Maurice Schutz, France Dhèlia et Simone Jacquemin.
*** Le metteur an scène américain Charles Brabin tourne sur la Côte d’Azur un grand film qui nous montrera certains sîtes (pris . sur place) d’Amérique, de France, d’Egypte et de Belgique.
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ROYAL - ZOOLOGIE CINEMA
Serge Panine
Mme Désvarennes, énergique et travailleuse, devenue très riche meunière, a une fille Micheline et une enfant adoptive Jeanne. Serge Panine, prince et enjôleur slave, épouse la première pour sa dot, après avoir commencé par courtiser la seconde qui, mariée elle même au banquier Cayrol, mais l’aimant toujours, finit par se donner à lui. Entretemps il mange la dot de Micheline et commet un faux. Mme Desvarennes, l’ayant vainement invité au suicidé, le tue d’un coup de pistolet, pour venger à la fois sa fille adorée et sauver l’honneur du nom qu’elle porte.
PROGRAMME DU 17 AU 21 FÉVRIER
2. Fabrication de Cigarettes
1. Le Grand Mogol
(Ouverture)
3. Le Roi des Aulnes Schubert
Serge Panine
grand drame d'après le célèbre roman de Georges Ohnet
5. . La Féria
Lacome
(Suite espagnole)
Serge Panine
PROGRAMMA van 17 tot 21 FEBRUARI
1. De Groote Mogool.
(Openingstuk)
Audran Qi
2. Vervaardiging van sigaretten
3. De Elzenkoning Schubert
Serge Panine
groot drama naar den beroemden roman van Georges Ohnet
5. De Féria
(Spaansche suite)
Serge Panine
Semaine prochaine
CHARLES RAY
dans le grand succès américain
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k/Uxdac£ et l'fïçibit
grande .comédie gaie
Serge Panine
Mevrouw Desvarennes, een zeldzaam-ener-gieke, werkzame vrouw, eigenares eener uitgebreide maalderij, heeft een dochter Mi choline en een pleegkind Jeanne. Serge Panine, .Slavische prins en gelukzoeker, huwt de eerste, voor haar bruidschat, na eerst het hof te hebben gemaakt aan de tweede die, zelf gehuwd aan den bankier Cayrol, hem toch beminnen blijft en zich ten slotte aan hem geeft. Intusschentijd verspilt hij gewetenloos ganscli Micheline’s bruidschat en vervalscht daarbij nog een wissel. Mevr. Desvarennes die hem tevérgeefs tot zelfmoord aanspoorde zal hem doodert met een revolverschot, om tegelijk haar dochter te wreken en de eer te redden van den naam dien zij draagt.
Impr.mcne