Bron: FelixArchief nr. 1968#289
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1921
fï/ro cUtyocu'
par Paul Max.
Çf/é/ElCÿ' tâÉL J
Je ne sais vraiment pas pourquoi des gens bien intentionnés, s’obstinent à faire sortir d’autres gens de leur sphère. Il est absolument ridicule de vouloir enfermer une carpe dans une cage ou de prétendre faire plonger un canari dans un aquarium. Il est non moins ridicule d’exiger d’un marchand de peaux: de lapin qu’il écrive des chefs d’œuvre ou» d’un écrivain qu’il s’intéresse à la culture des peaux de lapin. Dès lors, pourquoi, dès qu’un être quelconque de notre humanité souffrante, — carpe, canari, peaudelapinist.e ou écrivain, —-se fait remarquer par quelques succès professionnels, pourquoi veut-on que cet être qui s’est spécialisé dans sa sphère jour au lendemain une étoile du firmament artistique? .
J’ai vu jadis Georges Carpentier paraître sur la scène dn London Opéra House, au cours d’une revue importée d’Amérique et y interpréter une sorte de petit sketch écrit pour lui.
Eh. bien, je m’empresse d’affirmer que, si le public du London Opéra House tenait'à contempler aux feux de la rampe le glorieux boxeur français, celui-ci aurait beaucoup mieux fait de s’asseoir sur un fauteuil, au milieu de la scène, en disant: «Je suis Georges Carpen tier! »
Pourquoi vouloir faire d’un boxaur un acteur? Qui songerait jamais à opposer Jef Orban ou Barman (simple exemple) à M. Jack Dempsey qui a l’air si doux sur toutes ses photographies? Mais ce qui est plus fantaisiste encore, c’est d’avoir voulu faire de Caruso une étoile cinématographique.
C’est, une maison américaine — ces maisons américaines ont toutes les audaces — qui a eu cette singulière idée.
Or, je ne sais pas si vous avez vu souvent le célèbre ténor italien, dans l’exercice de ses fonctions... Je ne sais pas non plus si un abdomen bien fourni et un double menton sont des
gçs(p,| an;iisTëngagerais certainement pas iSruso, ni M. Noté.
Sfce qui devait arriver arriva: Caruso, très -mai à l’aise pour « tourner » eut recours à ses moyens habituels, c’est à dire qu’à plusieurs reprises, et principalement durant les scènes d’amour, il s’avança vers l’objectif et ouvrit une large bouche avec l’intention bien arrêtée d’en « pousser une ». On dut recommencer une scène jusqu’à cinq fois pour, éviter que l’illustre «cantatore» n’eût l’air d’un goujon venant respirer à la surface des flots... Caruso n’admet pas que l’on puisse s’aimer sans accompagnement de musique.
Et c’est tout naturel!
Demandez donc à Chariot de chanter le grand air de Paillasse!
caractéristiques photogéniques... Mais ce que je. sais, c’est que l’art cinématographique qui est fait de beaucoup de gestes et die peu de paroles est exactement l’opposé de l’art du chant théâtral, tel que le pratique M. Caruso. S’il me venait à l’idée de faire tourner un film par un chanteur, t'engagerais peut-être ean Périer ou M. Salilatocon calmo Dolcissiiuo Espressivo Rubando
Triste Doloroso
Agitato Straziato Furioso
— CINE-REVUE
Supposez une petite Carmen de vingt ans, et qui en paraît quinze, ruais avec quelque chose de mutin et de parisien en plus.
Actrice adroite, un joli rire fleurissant sa lèvre rouge, elle excelle dans les scènes de fine sentimentalité, les rôles pleins de douceur et de tendresse.
Avec.cela, sportive, intrépide jusqu’à l’audace.
Mlle Shirley Mason « tourne » pour Fox-Film qui se l’est attachée à prix... de diamant1. Mais aussi, cette gracieuse vedette apporte dans les studios et sur l’écran, toutes les ressources d’un réel talent, où la grâce, la
jeunesse, 1 espièglerie sont heureusement dosés pour la plus grande joie des yeux et du cœur. Car elle s’attache l’affection de tous, et bien plus encore: si vous avez vu les deux premiers films de sa, série: «Oui... mais pas sans amour » et « Son cornac », il n’y a pas de doute, Messieurs, vous êtes sorti de la salle de cinéma, entichés pour ce coquet bijou de la rue de la Paix.
Nos lecteurs auront admiré en page-couverture un de ses portraits les mieux réussis; sur cette page, nous en présentons un autre, également gracieux.
CINÉ-REVUE —
Un mot du film d’enseignement
Que, dans certains milieux spéciaux — l’école, par exemple — les films puissent et doivent avoir un caractère particulièrement éducatif, qui le contestera? Us peuvent, d’ailleurs, avoir ce caractère sans, pour cela, être... assommants, comme le sont trop souvent les films dits documentaires — et là est le secret de leur discrédit auprès d’une partie du public.
Le tout est d'apprendre quelque chose sans ennuyer. Qu’on se pénètre de cette vérité. Le jour où le film qui doit nous apprendre quelque chose (et les films de ce genre ne seront jamais assez nombreux, à notre avis) sera habilement “ présenté „, sera * encadré », “ habillé » de manière à être attrayant, voir captivant, il ne tardera pas à conquérir, comme foutes autres bandes, la faveur du public, et il ne devra pas se confiner entre les quatre murs •d'une classe... Déjà, en France, où l’incorporation du cinéma dans les programmes scolaires fait des progrès considérables, il existe des films d’enseignement fort heureusement conçus et réellement captivants.
Il nous est agréable de constater, une fois de plus (ce que nous avons mis en relief tant de fois •déjà), les efforts que font les cinématographistes •eux-mêmes — nous irons jusqu’à dire la plupart d’eutre eux — dans le sens de l’épuration et du relèvement de leur industrie. Aussi, sommes-nous heureux de reproduire l’hommage suivant que leur rend un confrère:
< Rendons justice à de simples entrepreneurs de spectacles publics, qui ne sont pas tenus d’être des moralistes: il y a, en ce moment, à Nantes, de ces commerçants en spectacles qui tont l’essai loyal du filin éducateur. L’actuel spectacle du cinéma Ka-torza, par exemple, La Montre brisée, est à la fois d’une belle réalisation technique et d’une incontestable moralité. »
C’est, dépourvu de toute littérature, un simple fut divers de la vie locale courante. Il en dit plus et il dit surtout plus vrai que les présentations des faux moralistes pour qui le cinéma est un truchement de dépravation intellectuelle!!
(Revue Belge du Cinéma ) Raphaël Rens.
Juste Remarque
De M. Fouquet, dans Le Cinéma, à propos du récent acte de banditisme dans un train:
« ... la grande presse, qui n’est pas toujours bien disposée à notre égard, dont les reporters écrivent,,uelquefois d’une façon irréfléchie, n’affichait-elle pas ces manchettes: « Comme au Cinéma»... «Plus fort qu’au Cinéma»..., etc.
».T’ai voulu, moi aussi, mener ma petite enquête. Le Cinéma n’aurait-il pas trop bon dos? Que) est le crime dont on l’accuse? Et comment, par la ville, ne peut-il se commettre un seul attentat sans que le film ne s’y t.r( 3 mêlé? C’est en effet, devenu une habitude. Chaque fois qu’un rentier est assassiné, chaque U is qu’une petb- bonne bretonne vole ses bienfaiteurs, chaque fois qu’une auto disparaît subrepticement, chaque fois qu’un agent se fouie le pied, on accuse le Cinéma! Avouez que c’est par trop commode!
» J’ai assisté, en plein cœur de Paris, à l’épilogue du drame du rapide. J’ai entendu des enfants s’écrier, le sourire aux lèvres: « Dis » donc, maman, on les a tués, les bandits! » J’ai lu sur tous les visages la marque du soulagement; j'ai recueilli les réflexions du petit employé,, de l’ouvrier, de la midinette et du coiffeur... Tçus étaient d’accord pour applaudir à la mort des deux principaux bandits et à’ déplorer qu’ils aient fait une nouvelle victim* en la personne de l’inspecteur.
» Or, tous ces gens, qu’ils soient des enfants ou des grandes personnes, sont des spectateurs des cinémas. Je vous jure qu’ils ne sons- t pas un seul instant à défendre, à soutenir- . assassins.
» Disons très haut que lê Cinéma, au contraire de ce que prétendent-obstinément ses détracteurs, est une excellente école de morale. Si l’on y montre des bandits, ils sont toujours punis, et cela n’est pas toujours vrai (regret-tons-le) dans la vie.
» Des bandits, mais il y en aura toujours; et ce n’est certes pas la guerre qui les aura supprimés! »
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Après avoir sauvé la vie do Tom Doyle, fermier du Colorado, un étranger a reçu chez lui l'hospitalité, Frank Austin, tel est le nom qu'il se donne, est devenu l’associé du brave paysan. Ils partageront les risques et bénéfices tant de l’exploitation agricole que d’une mine d’or découverte dans le voisinage.
Frank ne tarde pas à conquérir le cœur de Kitty, la charmante fille de Tom Doyle.
Mais un jour un homme sans scrupules, lames Douglas, est venu voir le directeur de la mine. Quelle n’est pas sa surprise en reconnaissant en Frank Austin... un certain Hayden, qui ne doit pas avoir la conscience bien nette puisqu'il cache son nom. Et sans doute Douglas en sait-il long à ce sujet car il réussit à faire payer son silence d’une renonciation de Frank à sa part d’associé et fondateur de l’entreprise.
Frank Austin a la consolation de rester dans le pays comme contremaître et de pouvoir parler quelquefois à celle qui l’aime toujours. Mais à la veille de l’anniversaire de l’ouverture de la mine une série d’événements vient à la fois compliquer la situation et dénouer le mystère.
JJouglas s’est permis de faire, la cour à Laure Doyle, seconde femme dé Tom. Celui-ci surprend Frank au moment ou il tâchait de mettre en garde la malheureuse contre les agissements du Don-Juan. Et c’est sur Austin que Doyle fait tomber ses soupçons.
D’autre part. Douglas renvoie le contremaître sous» pré texte qu’il a pris le parti des mineurs décidés à ne plus descendre dans la fosse: les galeries sont en effet menacées d’une inondation.
Frank, venu chez Doyle pour avertir Kitty de son prochain départ, n’y trouve que Laure. Kitty est partie pour la mine. Austin l’y rejoint mais elle refuse de l’écouter tant qu’il ne sera pas descendu avec elle dans la fosse, pour voir ce qui s’y passe.
Les deux jeunes gens ont à peine fait quelques pas lorsque soudain un ruisseau souterrain envahit les galeries. ’
Bien vite ils rejoignent la cage d’ascenseur, mais rien ne répond au signal d’alarme. C’est Doyle, croyaitI Frank seul dans la fosse qui maintient bloqués les leviers de commande, et veut faire périr son rival. Juste à temps il apprend la présence dans la mine de Kitty, et nous voyons manœuvrer l’appareil à l’instant précis ou les flots vont engloutir les deux jeunes gens.
James Douglas est descendu avec une poignée d’hommes mais sur les instances des camarades on a remonté cette équipe vouée à une mort certaine. Mais Douglas... ou est Douglas? Sans hési-
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ter Frank redescend seul, se met à la recherche de son ennemi, et est assez heureux de le ramener au jour.
Quelques heures après Douglas explique à Doyle et sa famille le douloureux secret.
Frank Austin s’appelle en réalité Frank Hayden. Il se cache parce qu’il se croit déserteur et c’est lui Douglas qui en est la cause. Capitaine d’un camp où Frank attendait sa démobilisation, il a insulté un jour une jeune fille à qui Hayden tenait beaucoup. Après l’avoir vertement corrigé Frank a pris la fuite, pour éviter à lui-même et à cette personne les débats du conseil de guerre.
Douglas avait déjà en mains les papiers de démobilisation. L’ingénieur repentant s’engage • à restituer ces pièces ainsi que sa part d’associé et sa place de fondateur de la mine.
Bien vile Kilty court annoncer la nouvelle au pauvre Frank sur le point de prendre le train. Puis Frank redevenu patron,- avoue à Kitty « Mais c’est ma sœur cadette ». Et, sur ce point finit l’épreuve qui de si près, a menacé leur bonheur naissant.
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Frank Austin heeft het leven gered van Tom Doyle, landbouwer uit Colorado. Hij geniet dezes gastvrijheid en wordt den vennoot van den braven landman. Samen zullen zij het risiko en de winsten deelen zoowel der landbouwontginning als dezer eener groote goudmijn welke zij in de buurt ontdekten.
Frank verovert weldra het hart van Kitty, de bevallige dochter van Tom Doyle. Maar zekeren dag komt James Douglas, een man zonder eergevoel, den bestuurder der mijn bezoeken. Welk is niet zijne verwondering toen hij in Frank Austin... eenen zekeren Hayden herkent, welke niet zuiver van geweten moet zijn daar hij zijnen waren naam verbergt. Zonder twijfel weel Douglas er meer van want om zijn stilzwijgen te bekomen verzaakt Frank ten zijnen gunste aan zijn deel als vennoot en stichter der onderneming. Frank heeft ten
troost als meestergast in het land te blijven en soms nog te kunnen spreken tot haar die hem nog altijd bemint. Maar den dag voor de verjaring van de opening der mijn komen eene reeks voorvallen den toestand inwikkelen en tevens het geheim oplossen.
Douglas heeft zich veroorloofd het hof Ie maken aan Laura Doyle, Tom’s tweede vrouw. Deze verrast Frank op het oogenblik dat hij tracht de ongelukkige tegen den Don-luan op hare hoede te stellen; en Doyle verdenkt Austin.
Douglas heeft den meestergast doorgezonden, onder voorwendsel dat hij partij kiest voor de mijnwerkers welke weigeren in de mijn te dalen: de gaanderijen worden inderdaad met overstroming bedreigd.
Frank, bij Doyle gekomen, vindt er onkel Laura. Kitty is naar de mijn vertrokken. Austin vervoegt haar maar zij weigert hem te aanhooren zoolang hij niet met haar in de mijn gedaald is om te zien wat er gaande is. Nauwelijks hebben de jonge lieden eenige stappen gedaan, toen eensklaps eene onderaardsche heek de gaanderijen overstroomt.
Snel loopen zij naar den ophaalbak, maar niemand beantwoordt het signaal. Het is Doyle welke Frank alleen in den put waant, en de hefboomen geblokkeerd houdt om zijnen mededinger te doen omkomen. Tuist op tijd verneemt hij Kitty’s aanwezigheid in de mijn en wij zien den ophaalbak in werking komen juist op het oogenblik dat de jonge lieden door het water gaan verzwolgen worden.
Met een handvol mannen is Douglas in de mijn gedaald, maar, op I aandringen der makkers heeft men hen weder'opgehaald, daar zij tot oenen zekeren dood gedoemd waren. Maar Douglas!!... Waar is Douglas?... Zonder aarzelen daalt Frank terug in de mijn op zoek naar zijnen vijand en is gelukkig genoeg hem levend boven te brengen.
Eenige uren later verhaalt Douglas aan Doÿle het droevig geheim.
Frans Austin noemt zich Frank Hayden. Hij verbergt zich omdat hij zich deserteur waant en dit door Douglas’ schuld. Kapitein van het kamp waarin Frank op zijne vrijstelling wachtte, be-Icedigde hij zekeren dag een meisje waaraan Frank zeer veel hield. Na hem eene goéde kasteiding toegebracht te hebben was Frank gevlucht, om aan hem zelve en dit jonge meisje de debatten van hel krijgsgerecht te sparen. Douglas had reeds do de-mobilisatiepapicren in handen.
De ingenieur verbindt zich deze stukken, alsook zijn aandeel als vennoot en stichter der mijn, terug te geven.
Sn°l loopt Kitty het nieuws melden aan Frank welke op hel punt staat den trein te nemen. Frank opnieuw patroon geworden, bekent de waarheid aan Kitty. En hier eindigt de beproeving welke op zoo weinig na, hun opkomend geluk gebroken had.
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Pour certains, est D. W. Griffith I’« As » des metteurs en scène d’Amérique. Son grand renom est très justifié, car l’artiste qui a conçu, mis en scène
et réalisé des œuvres formidables: Intolérance,
Cœur du Monde, La Naissance d’une Nation, Le Lys Brisé et Pauvre Amour mérite de retenir l’attention des plus sévères.
Nous venons de voir Une f,eur dans les ruines, in-
terprèté par Robert Ilarron et Lilian Gish; œuvre évoque les heures douloureuses vécues par les héroïques populations belges et françaises envahies par l’armée allemande, qui, partout où
elle passa, sema, la fleur du Souvenir qui ne 'pardonnera jamais.
Dire la perfection de la mise en scène est superflu. Pourtant, il est bon que le public sache que les
une
principales scènes de cette œuvre poignante et évocatrice ont été tournées dans leur véritable décor par D. W. Griffith, qui, avec l’autorisation du Grand Quartier Général, régla sa mise en scène
dans les ruines des environs de Château-Thierry. C’est dire que .quelque soit son habileté,le « chiqué » du studio a été banni de cette œuvre qui a obtenu, lors de ses deux présentations, un succès considé-
rable, dont une bonne part revient à Lilian Gish, Vraiment, cette jeune fille est une délicieuse artiste dont chaque création est un nouveau succès.
Très prochainement nous verrons: Le Calvaire d'une. Mère et Dans la Tourmente. Ces deux films de I). W, Griffith sont bien différents. L’un est tout ce qu’il y a de plus roman d’aventures américaines, l’autre nous fait revivre les inoubliables heures de 1914.
Une famille vit heureuse dans le calme luxueux d’un château des bords de l’Oise. Un vieillard, François Morgan, un jeune fille délicieuse, Jacqueline, sa petite-fille chérie. Nous sommes au printemps de 1914, et, dans la quiétude parfumée de la campagne, nui ne songe aux sombres événements qui se préparent.
François Morgan est un Américain, qui s’est fixé en France; il a conservé de nombreuses relations en Amérique et parfois, au cours d’un voyage en Europe, des amis viennent faire un séjour chez lui. Ils aiment les allées un peu désertes du grand parc.
Jacqueline est presque fiancée à un châtelain des environs, voisin de campagne, le comte Xavier de Brissac, mais ne préférerait-elle pas un jeune’Amé-ricain, frère d’une de ses amies de pension, Richard Graig?... Celui-ci, très épris de Jacqueline, lui offre son cœur et sa main. Jacqueline ne lui cache pas sa situation et voilà notre jeune Américain désespéré.
Richard a un frère, Jimmy, jeune snob aux allures excentriques, qui cache un cœur excellent sous ses dehors un peu étonnants. Ce dernier a un grand amour pour Kiki, unejeune actrice élégante et sage...
Et la guerre éclate, bouleversant les projets, les
ambitions, la vie de chacun. Richard s’engagera aussitôt, Jimmy partira à son tour, sans enthousiasme, et deviendra un héros. Kiki montrera une âme trempée d’acier sous ses dehors frivoles et volages.
Jacqueline, prise dans la mêlée, restera héroïquement à son poste; elle soignera jusqu’à la dernière heure Xavier de Brissac, mortellement touché, puis elle et son grand-père François Morgan, connaîtront les affres de l’occupation ennemie, les fracas de l’obus, la brutalité de l’ennemi, les ruines, la désolation et enfin la douceur de revivre dans le printemps de la paix.
Aux pieds de la madone indulgente et douce, Jacqueline trouvera la consolation de prier, puis d’espérer... Jimmy, régénéré, épousera Kiki, petite amie fière et farouche. Et la vie continuera... après l’orage...
Le rôle de la douce Jacqueline est interprété par Miss Carol Dempster, une nouvelle étoile qui se lève au firmament de l’édition américaine, et le rôle de Kiki est joué avec un brio incomparable par la jolie Clarine Sîymom qui fera certainement parler d’elle.
Comme je le disais plus haut, Le Calvaire d'une Mèresstle type parfait du roman d’aventures.
Toute l’action est conduite par Richard Berthel-men, qui a campé l’originale silhoutte du bandit mexicain Antonio Alvarez.
Ces films vont être projetés avant peu en Belgique, et nul doute que le public si friand des beaux spectacles ne les applaudissent.
Guillaume D’ANVERS.
- CINÉ-REVUE
C’est une étude sociale d’un puissant intérêt, comme tout ce qu’émane de « Select Pictures », maison de réputation mondiale.
Le scénario nous présente une enfant trouvée devenue ouvrière, Margaret Manning, qui s’est donné'pour tâche d’adoucir les multiples douleurs de ses compagnons de misère.
Emue par le sort des enfants travaillant dans les usines et tout particulièrement par celui d’un jeune apprenti, Jirnmy, qui a eu devant elle la main droite broyée par une machine, Margaret décide de proposer au Parlement un projet de loi protégeant l’enfance laborieuse.
Aidée par un brave homme nommé Mason, elle est déléguée au Sénat par la Société Protectrice de l’Enfance; mais elle se heurte au mauvais vouloir des parlementaires et tout particulièrement à celdi d’un certain James Connelly, un chef de parti tout entier gagné aux idées patronales.
Margaret multiplie inlassablement ses démarches et finalement un jeune sénateur nommé Jack West, séduit par le charme pénétrant de notre jeune amie, décide de prendre en main la cause qu’elle a fait sienne 'et de présenter as Sénat le projet de toi qu’elle a conçu.
Amoureux de Margaret, Jack fait tout.ce qu’il peut pour engager ses collègues à voter ja loi proposée; mais il se heurte à Connelly qui, sentant que l’opinion publique lui est défavorable, décide d’employer un moyen ignoble pour décourager Margaret.
U la prévient que si elle n’obtient pas cmr West abandonne la croisade qu’il a entrepris en faveur de l’enfance laborieuse, il annoncera dans les journaux que son collègue veut épouser une enfant trouvée et compromettra ainsi l’avenir politique du jeune sénateur.
Margaret ne se laisse pas intimider par cette •menace et elle annonce à Connelly qu’elle brisera son bonheur plutôt que de renoncer à son
projet en faveur des enfants.
De fait, elle refuse d’épouser Jack qui lui demande sa main et elle lui laisse supposer qu’elle est déjà fiancée; mais le jeune parlementaire n ’en continue pas moins la campagne qu’il a entreprise en faveur de la loi.
La fin de la session législative approche et Jack West, se doutant que l’opposition de Connelly n’est pas désintéressée, fait faire sur lui une enquête par la police.
Il ne tarde pas à acquérir la certitude que son indigiçe adversaire a reçu de fortes soin-
CINÉ-REVUE —
mes d’un peu scrupuleux industriel pour faire rejeter la loi réglementant le travail de l’enfance.
Muni de preuves accablantes, il obtient un mandat d’arrêt contre Connelly et, quelques heures avant le vote de la loi, Margaret va annoncer à ce triste personnage qu’elle le fera purement et simplement arrêter s’il s’obstine à empêcher la loi de passer.
Connelly fait tête rageusement, mais nu. même moment, on remet à Margaret un certificat de mariage trouvé chez Connelly et elle apprend avec stupéfaction qu’elle est la fille
de ce dernier. Devant sa fille qui le renie en flétrissant son infâme conduite, Connelly revient enfin à de meilleurs sentiments. Il donne aux sénateurs de son groupe l’ordre de voter la loi proposée et s’engage à employer la fin de sa vie à réparer le mal qu’il a causé.
Quelques jours plus tard, Margaret épouse Jack.
Aidés par la grande fortune de ce dernier, les deux jeunes gens poursuivront leur route la main dans 1a. main vers un idéal de Justice et de Bonté.
— CINÉ-REVUE
Les jolies Modes cTEnfants
Un bel album illuttlré et traitant des modes d’e fonts à tous âge s, depuis la layette de bébé jusqu’aux gracieuses robes des jeunes filles déjà graodelettes: voilà ce que nous offre la maison d'éditions FÉLIX, 20 Hue Albert de.Latour, a. Bruxelles.
Les mamans se réjouiront de voir rassemblées un nombre aussi considérable de toilettes enfantines, parmi lesquelles il fera bon puiser pour habiller à ravir nos bambins et bambines. Ce qui charme surtout dans cett helle collection de plus de deux cents modèles, c'est que Je côté pratique et l’hygiène n’ont point été perdus de vue. La coquetterie enfantine ne peut en effet exister au détriment du confort et de la santé des petiots; à notre époque de sport et de scouting, plus que jamais, le vêtement de la jeune génération doit laisser au corps toute sa liberté d’allure et de mouvement, sans contrainte.
Nous conseillons à toutes les lectrices de Ciné-Revue de se procurer le superbe album u Jolies Modes d’enfants », et pour ce de faire parvenir un bon-poste de 3 francs à l'adresse ci-dessous:
Maison J FÉLIX
20, Rue Albert de Latour. BRUXELLES
HISTOIRES DE AISES EN SCENE
G est Filma qui nous conte ces histoires.
La vedette doit toujours avoir raison! —
Ceci se passait dernièrement dans un théâtre de prise de vues de la banlieue parisienne.
Un metteur en scène de nos amis réglait ‘une scène de son film. Un jeune homme devait entrer dans un salon et saluer la vieille douairière, puis, ensuite, présenter ses hommages à la demoiselle de la maison. Le jeune artiste répète, vient baiser la main de la vieille dame, puis, ensuite, s’incline devant lajeuue fille. Alors, celle-ci de s’écrier:
— Et moi, vous ne me baisez pas la main?
Le metteur en scène intervient:
— Mademoiselle, on n’embrasse pas la main d'une jeune fille!
— Je m’en moque, s’écrie notre ingénue, je n’accepte pas ça. C’est moi la vedette du film, c’est moi qui gagüe le plus, c’est inadmissible que monsieur embrasse la main de Madame et pas la mienne! Il ne sera pas dit que je serai moins bien traitée qu’une figurante!...
Notre metteur en scène, homme d’esprit, n’insista point On tourna une fois la scène, sans pellicule! pour satisfaire la vedette et l’on opéra pour de bon, le jeu réglé comme il devait l’être.
Dans un cas pareil, il ne tant jamais discuter: comme le brigadier de la chanson, la vedette a toujours raison!!
Ah! ces gosses 1 — Dans son studio, Charles Burguet, le sympathique et talentueux metteur en scène, tourne La Bâillonnée, de Pierre Decourcelle.
Trois petits enfants sont dans l’action et Burguet en a chaud... Le premier, qui a une scène tout seul, est excellent. On répète: il est épatant; ça tourne, pas un accroc.
Voilà le tour des deux autres — ensemble. 0 miracle! Les mômes comprennent à merveille les instructions qu’on .leur donne. Iis sont tout plein mignons, ces petits, et tout, de suite on tourne...
— Mais, ça va, s’écrie Burguet, continuons.
Au bout de vingt mètres, voilà le premier qui, en pleine action, s’arrête.
— Qu’est-ce que tu as? lui crie Burguet.
— Je veux faire pipi!
Tout est à recommencer. On conduit l’enfant là où l’urgence l’appelle et, à son retour, on reprend la scène.
— C’est encore mieux! crie Burguet, Ça va! ça va!
Mais c’est l’autre, à présent, qui, à son tour, demande à faire... des confidences... beaucoup plus graves.
Burguet a préféré en rester là; il a remis la snile au lendemain!..
CINE-REVUE —
DIVERS
La censure berlinoise a visé en une année 3,754 films pendant que la censure munichoise en visait 600. Les 3,754 représentent 3,103,299 mètres et les 600, 750,000 mètres, en tout 3 millions, 858,228 mètres.
Le-grand hangar de dirigeable de Postdam va être transformé en studio. La permission en a été demandée aux puissances de l’Entente. Il vient de se former une-association des' studios allemands.
Du 1er au 11 septembre aura lieu à Lübeck une. semaine nordique relative aux rapports intellectuels entre l’Allemagne et les pays Scandinaves. L'industrie cinématographique allemande y sera représentée.
Les cinémas qui ferment à cause de la crise des spectateurs et des impôts toujours plus hauts sont surtout dans le sud de l’Allemagne •et le Rheinland.
L’EMPEREUR DES
PAUVRES ARRÊTÉ
Ce n’est pas le Litre d’un épisode d'u film déjà célèbre de Félicien Champsaur, mais une aventure vraie arrivée à l’adaptateur et metteur en scène du film: René Leprince, ainsi •qu'au principal interprête: Léon Mathot.
Il y a quelques jours, en effet, René Lé-prince partait avec deux de ses collaborateurs dans une puissante auto pour terminer quelques « extérieurs ».
Aux environs de Meulan (S.et-O.), le choix du metteur en scène se fixa sur un site pittoresque mais qui, hélas! faisait partie d’une propriété appartenant à M. Saint-Etienne, maire de la ville. Un cinégraphiste qui ne pense qu’à son film ne s’arrête pas à si peu. de chose. Aussi M. Leprince rentra dans la propriété, afin de-demander F autorisation de tourner, laissant dans la voiture M. Léon Mathot costumé en cheminot. Celui-ci, tout en masquant sa barbe hirsute derrière le pare-brise rendit Failure de ses compagnons suspecte et quelques passants eurent tôt fait de répandre dans la ville la sensationnelle nouvelle que M. le Maire était cambriolé. De là à dire qu’il s’agissait des trois bandits du rapide 5, il n’y eut qu’un pas. La gendarmerie fut mobilisée et renforcée par des volontaires armés. L’auto fut cernée et l’empereur des pauvres... arrêté.
Heureusement, quoiqu’un des plus grands représentants de Fart « muet », René Leprince sut parler. Tout rentra dans l’ordre. Mais il y eut, quand même, une petite émotion à Meulan ce jour-là.
Outenberg et le Cinéma
L’apophtegme de Victor Hugo, « Ceci tuera cela », prophétie imaginaire, semble prendre aujourd’hui une valeur véritablement prophétique si l’on déplace les deux facteurs de la phrase, en l’appliquant au cinéma.
Ceci (l’imprimerie) tuera cela (l’esprit) Gutenberg a délayé la science; il a transformé, sinon supprimé l’ignorance. Un phénomène analogue se produit aujourd’hui. Le cinéma transforme l’esprit. F.n le transformant, il tuera la littérature, je veux dire l’art, d’exprimer la pensée en formes harmonieuses. Il ne convient pas d’énoncer des regrets à propos de l’invention de l’imprimerie ni de l’extension du cinéma. L’évolution des choses est plus forte que nos regrets. Nous n’y ferons rien.
Wells, dans son beau livre «Quand le dormeür s’éveillera» imagine le passe-temps qui, dans quelque trois cents ans, aura remplacé la lecture: c’est un petit cinématographe à domicile qui déroule devant le spectateur solitaire une action simplifiée, gans psychologie ni dialogue. Si l’on songe a l’inlluence du cinéma sur le roman contemporain, l’on constatera que l’idée de Wells est une véritable anticipation. La littérature tend de plus en plus à la suppression des formes plastiques au profit de Faction directe..
Uu directeur de revue, qui est aussi un écrivain en renom et un esprit très paradoxal, disait dernièrement:
Ce qu’il faut, aujourd’hui, au public, ce sont des romans rapides, farcis d’événements, dans le genre des films américains.
Ces paroles résument une tendance qui se retrouve dans les romans d’aventures dont la vogue ne tarit pas. Le public est habitué aux récits bousculés, où la psychologie et la nuance n’ont pas de place, mais qui excite sa curiosité. Peu importent les invraisemblances et la négli gence des caractères. C’est bien la façon du cinéma, tei qu’il nous est présenté par des hommes qui connaissent au moins la mentalité de la foule. Car, je me hâte de le dire, j’ai pour cet art muet et lumineux une grande sympathie: mais il .m’apparatt qu’il se trouve entre les mains de gens qui* pour la plupart, ne savent rien de ce qu’on peut en faire.
A. t’Serstevens
(Cinéma Suisse.)
Pour tout ce qui concerne /'ADMINISTRATION, la "Rédaction, la Publicité
de CINE-REVUE,
s’adresser à l’Éditeur, M. J. MEUWISSEN, rue Charles De Coster, to el ia.. Tel. L, i6.j$.
ALADIN.
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sont les triomphateurs
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364, Cosigne rue Orgilc, Mers
Les “GRIFFON,, 1921 doivent plaire
ious nous sommes inspirés des leçons de l'expérience pour condenser dans un petit nombre de modèles les desiderata du débutant motocycliste et ceux du motocycliste expérimenté amateur de grand tourisme désireux de réaliser des randonnées en pays très accidenté avec accouplement d'un sideçar.
Loin d’entrer dans la voie de certaines conceptions tendant à faire de la motocyclette un engin trop lourd, dangereux à manier, à mécanisme compliqué, nous nous sommes appliqués à maintenir la motocyclette dans le cadre qu’elle doit avoir et nos clients constateront avec satisfaction que nos modèles 1921 gardent une grande netteté dans la ligne, une simplicité très grande dans tous leurs organes PARFAITEMENT ACCESSIBLES.
Deux types seulement sont fabriqués en grande série • i° 3 HP avec boîte à deux vitesses, moteur 2 temps monocylindrique; 2° 6 HP avec botte à 3 vitesses, moteur 4 temps à 2 cylindres.
Nous avons arrêté notre choix sur un guidon assurant avec la disposition de la selle et des repose-pieds une position tout à fait naturelle.
Les cadres sont surbaissés au maximum, ce qui permet au pilote de toucher terre avec les pieds sans quitter la selle, disposition très appréciable dans un encombrement ou un arrêt momentané. — Nos machines sont sur la route d’une stabilité parfaite.
AGENT GÉNÉRAL POUR LA BELGIQUE:
H.-C. KESLER, 10, Rue Jules Franqui, BRUXELLES
Moto 3 HP, 2 temps, Type V.
Avec 2 sacoches, pompe, plaques de circulation. Prix: 4,800 francs.
Moto 6 HP, 2 cylindres, Type U.
Avec 2 sacoches, pompe, plaques de circulation. Prix! 6,200 francs.
Pour tout ce qui concerne /'ADMINISTRATION, la Rédaction, la Publicité de CINÉ-REVUE, s'adresser à l'Éditeur, M. J. MEUWISSEN, rue Charles De Coster, J0 et J2. — Téléphone L. J678.
CINE-REVUE —
L’organdina est vraiment roi, cette année. On le rencontre dans les réunions les plus élégantes: aux Courses, au Casino, dans les Garden-par ty, partout, vous dis-je.Est-ee sa fragilité qui fait sa vogue, ou les teintes si jolies que ce tissu léger met en valeur? En tous cas, on en fait de bien délicieux modèles? Des roses garnies de bleu nattier, des jaunes frangés de vert, des blancs garnis de noir, et des mauves dont la couleur seul* est un ornement.
Mauve est la robe de la jolie jeune femme que vous voyez ici. Elle est garnie, cette robe, de tout petits plis faits à la main. Toutes les coutures sont montées par un jour échelle. Sa petite manche très originale est faite de frais bouffants resserrés par un caoutchouc. La capeline est mauve garnie de ro.ses, roses et rouges.
Et que direz-vous de la canne? Houlette fleurie de bergère ou bâton magique d’une fée. Louisa d'Haevèhe