Programme de 7 à 13 déc. 1934



Livret de programme

Source: FelixArchief no. 1968#998

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Vendredi nr Samedi Q Dimanche n Maandag -t Donderdag * décembre -| A

Vrijdag * Zaterdag Zondag V Lundi AU Jeudi AJ December A2rJ

1. Eclair*Journal

Actualités sonores

2. Revue Musicale

3. Petit poisson deviendra

grand

documentaire

). Eclair-NIeuwsberichten

Aktualiteiten op den klankfilm

2. Muzikale Revue

3. Kleine vischjes worden

groot

dokumentfüm

3. Les Bleus de la Marine 3. De Rekruten van de Vloot

DRAMATIS PERSONÆ

Lafraise .... Fernandel Le Lieutenant .... Andrex

Plumard .... Ouvrard Le Maire Gildes

Le Commandant. Georges Peclet Le Premier Maître . . . E. Delmont

L’Aspirant . . . Philippe Hersent Le Patron du Bar . . . Rollin

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FERNANDEL dans LES BLEUES de la MARINE

Lafraise (Fernande!) et Plumard sont deux matelots nouvellement embarqués à Toulon, à bord du ((Victorieux». Les deux «Blues» sont victimes des farces des anciens du bord et se sont attiré malgré eux la rancune du premier-maître C.annelongue.

D'es scènes ultra-comiques se déroulent sur le «(Victorieux», tandis que les accents entraînants de la chanson «Dans la Flotte» retentissent à bord.

Entre temps, le premier-maître prend la tête d’une corvée qui doit descendre à terre pour le ravitaillement. Lafraise et Plumard sont parmi les douze hommes désignés.

Une grosse mésaventure va arriver à nos deux « bleus», tandis que la colonne traverse un quartier éloigné de Toulon, Lafraise et Plumard, qui se trouvent en queue de la corvée, sont tellement occupés à se disputer qu’ils laissent leurs camarades tourner dans une rue adjacente et continuent leur chemin tout seuls.

Lorsqu ils s’aperçoivent de la chose, ils cherchent vainement le détachement dans toutes les rues du voisinage.

Ci’est alors que surviennent pour eux une série d’aventures désopilantes. Finalement, très inquiets des suites de leur avatar, ils décident de se consoler en rendant yisite à la petite amie de Plumard, Hortense, qui est cuisinière chez un docteur. Ce dernier est absent et, comme une femme de chambre de la maison est venue îendre visite à Hortense, c’est une joyeuse « nouba » à quatre qui commence, à l’office. C’est au cours de cette scène que I on entend une java endiablée «C’est dans la ma-ma... », chantée en cœur par les quatre joyeux lurons.

Un peu éméchés, Lafraise et Plumard sont allés visiter l’appartement. Ils ont mis

la main sur des postiches que le Docteur avait préparé pour un « bal de tête ». Ravis de leur farce, ils se collent barbes et moustaches, revêtent chacun une redingote tiouvée dans la penderie et retournent à la cuisine où leur entrée fait sensation auprès des deux boniches.

Mais voici que le docteur survient à l’improviste. Les deux lascars doivent fuir précipitamment sous leurs accoutrements.

Ces voici bien penauds sur le trottoir. Que taire? Ils doivent prendre leur course a toute vitesse, car le premier-maître vient à passer dans la rue à la tête d'une patrouille. Bien que méconnaissables, ils veulent éviter le terrible Cannelongue que leur attitude surprend fore, boupçonneux, il lance la patrouille à la poursuite des deux compagnons.

G est une course folle à travers les rues, finalement, à un passage à niveau, La-iraise et Plumard sautent dans un petit tram et «sèment» ainsi leur poursuivants.

Après quelques scènes comiques dans le wagon, le train s arrête dans une petite gare, Carqueirolles. Sur le quai, une foule nombreuse et des officiels: maire, adjoints, officiers, etc..., sont massés. On attend le délégué du gouvernement qui doit venir inaugurer une statue dans le pays.

La tenue de Lafraise et de Plumard, redingote, gibus, serviette à la main, est la cause d un formidable quiproquo; on prend Lafraise pour lie Ministre et Plumard pour son secrétaire.

Bon gré, mal gré, les deux lascars sont entraînés dans la foule, peu rassurés, car des otticiers du «Victorieux», parmi lesquels le commandant lui-même, assistent à la fête.

Comment tout cela finira-t-il pour les deux malheureux Lafraise et Plumard?

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FERNANDEL in DE REKRUTEN van de VLOOT

Lafraise (Fernandel) en Plumard zijn twee nieuwelingen aan boord van de «Victorieux» te Toulon. De twee rekruten worden door de ouderen voor den gek gehouden en, zonder het te willen, halen zij zich den wrok van den kwartiermeester Cannelongue op den hals.

Hoogst gekke tooneelen spelen zich af aan boord van de «Victorieux», terwijl de medeslepende tonen van het lied « Op de Vloot » weerklinken.

Kwartiermeester Canneiongue gaat met twaalf man, waarbij Lafraise en Plumard, aan land om voorraad op te doen. Lafraise en Plumard, de laatsten van de groep, zijn in zulke heftige woordenwisseling dat zij hunne kameraden kwijt spelen. Wanneer zij hunne missing bemerken is het te laat en zij zoeken hen tevergeefs.

Nu volgen eene reeks vroolijke avonturen. Ten laatste worden zij ongerust voor de gevolgen van hun uitstap en, om zich te troosten, besluiten zij een bezoek te brengen aan Hortense, een vriendinnetje van Plumard, kokin bij een doctor. Deze laatste is afwezig en daar Hortense ook het kamermeisje op bezoek heeft is het dadelijk volop feest: er wordt gesmuld, gedronken, gedanst en gezongen dat het kraakt. Een weinig aangeschoten, doen Lafraise en Plumard de ronde van het apartement en ontdekken valsche baarden welke de doctor gereedgelegd had voor een bal. Opgetogen plakken zij zich baard en knevels op, steken zich in de kleederen van den geneesheer en keeren terug tot de twee meiden in de keuken.

De doctor komt onverwachts tehuis en de twee vrienden moeten in hunne ver-kleeding vluchten. Nu staan zij gansch bedremmeld op straat. Wat te doen? Zij

moeten overhaast vluchten, want de kwartiermeester is in aantocht met een nachtronde. Hoewel onkenbaar, willen zij den verschrikkelijken Cannelongue vermijden welke, door hunne handelwijze wantrouwig geworden, hen door zijne mannen doet achtervolgen. Het is een dolle vlucht door de straten. Eindelijk gelukken Lafraise en Plumard erin in een trein te springen en te ontsnappen.

Na eenige komische toongelen in de wagon, stopt de trein te Carqueirolles. Op de kade wacht eene groote menigte: de burgemeester, adjunkten, officieren, enz. Men verwacht den afgevaardigde van het gouvernement welke een standbeeld moet komen inhuldigen.

De verschijning van Lafraise en Plumard geeft aanleiding tot eene koddige vergissing: men neemt Lafraise voor den Minister en Plumard voor zijn secretaris. Willen of niet, de twee vrienden worden medegenomen: zij zijn echter niet erg gerust, want ook officieren van de « Victorieux » waaronder de bevelhebber, nemen deel aan het feest.

Dje inhuldiging heeft plaats, onbeschrijfelijk, want Lafraise moet eene redevoering uitspreken, hetgeen niet zonder vermakelijke incidenten gebeurt.

D'an het feestmaal op het gemeentehuis. Hoogst gekke tooneelen spelen er zich af.

Midden van het feestmaal ontvangt de burgemeester een telegram waarin de vertegenwoordiger van het gouvernement zich verontschuldigt niet te kunnen komen. Geen twijfel meer, de twee mannen zijn bedriegers.

Hoe dit alles eindigt voor de ongeluk-kigen Lafraise en Plumard?


LE CINEMA ET LA MUSIQUE

M, JACQUES 1BERT

Excelsior, qui inscrit chaque matin, en tête de ses colonnes, une maxime ou une pensée judicieusement choisie, rappelait dernièrement à ses lecteurs irascibles -— s il s en trouve -— que « la colère commence par la folie et finit par le repentir ».

Un pourrait en dire autant de la composition musicale d un film.

Au début, cela tient du vertige et de la panique. Après une série d appels téléphoniques, de rendez-vous contradictoire, d allées et venues de toutes sortes pendant lesquels on se garde jalousement de vous entretenir du scénario ou du découpage — on est mis brusquement en présence de bouts d’image, de sons, de bruits qu il faut métrer, minuter à une allure de record.

On rentre chez soi, on vous rappelle au téléphone. Un vous apprend que les images que 1 on vous a présentées ne sont pas celles avec lesquelles on enregistrera, qu’il faut recommencer un nouveau métrage et que la musique n est plus synchrone.

hixténué, angoissé, on s’endort, le métronome d’une main, la montre dans l’autre... Un vous réveille pour vous demander d écrire une chanson dont on n’a pas encore les paroles, mais qu’il faut avoir fini le lendemain. Et on vous parle, comme d’une chose toute naturelle, d'écrire en quarante-huit heures la valeur d’un mouvement de symphonie.

Et — cette atmosphère fiévreuse n’est d ailleurs pas sans charme — quand, haletant, essoufflé mais heureux tout de même à l idée d’entendre la réalisation de son petit travail, on se rend compte qu’on a « collé « sur votre musique un beau

« bruit de fond » pour faire « vrai », ce qui la rend complètement inintelligible.

Un est partagé entre le désir d étrangler le producer ou de se casser la tète contre la camera... et on se dit: « Un ne my prendra plus. »

A la prochaine occasion, on est repris... C est que cette merveilleuse machine à créer des images, du son, des illusions, a un irrésistible pouvoir de séduction. Ut puis on espère toujours que 1 occasion suivante sera la bonne... que 1 on s apercevra — entin — que le rôle du musicien à 1 écran doit être d une plus décisive importance.

Le compositeur peut utilement collaborer avec le metteur en scène au découpage musical, il peut donner de précieuses indications à l’opérateur pendant le « mixage » et au monteur pendant rétablissement de la bande sonore, enfin il peut — sans être taxé d’original — faire œuvre de musicien.

La musique doit servir 1 image; peut-être un jour l’image, à son tour, servira-t-elle la musique.

D’ailleurs, on semble s’intéresser de plus en plus à l’adaptation de la musique à l’écran. N’a-t-on pas réussi parfaitement celle de Pacific? N’entendrons-nous pas bientôt celle de Ciboulette? On m’a demandé également de tenter l’expérience avec Escales: j’avoue que le projet m’a infiniment séduit.

Le public qui va au cinéma écoute la musique avec l’œil. L’image peut l’aider à comprendre la musique et — qui sait? — peut-être à l’aimer.

Le cinéma est un art qui offre de merveilleuses possibilités. S’il ne les tient pas toujours, ce n’est pas la faute de ceux qui l’aiment, mais souvent de ceux qui l'exploitent. (A suivre.)

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Georges et Georgette

C ’est une réalisation Reinhold Schun-zel, qui écrivit lui-même son scénario. C’est assez dire que ce film, au titre charmant: « Georges et Georgette » lut doté, à son berceau, de tous les dons que la Fée de l’Ecran puisse dispenser à ses élus. La technique — est-il nécessaire de le constater, lorsqu'il s’agit d’une production A. C. Ei.? — est supérieure, et les photos comme les découpages sont dé véritables modèles du genre. Il y a, en outre, des décors suggestifs et remarquables de A,rent et Gunther, et les prises de vues, comme les prises de son, ne laissent rien à désirer.

Four la collaboration française, R. Le Bon prêta son concours, et la supervision a été assurée par Raoul Ploquin.

Enfin, une distribution de tout premier ordre assure à la présentation une vie ardente, une vérité et un souci du moindre détail, qui contribueront, sans nul doute, pour une grosse part de sa réussite. Meg Lemonnier, la belle et spirituelle comédienne, figure au premier rang d’un lot de vedettes choyées. A ses côtés Jenny Burnoy, Paulette Dubost remplissent avec en-tram et conscience leurs rôles respectifs, tandis que F éiix Gudart, Charles Redge et 1 amusant Carette, outre Wohlbruck, assurent à la partie masculine de l interpré-tation, une tenue supérieure, et de la plus parfaite homogénéité.

Les chansons du film sont, à coup sûr, des «schlagers » de la meilleure veine. Signalons une valse radieuse: « Sans me comprendre», « Ah J Partons tous les deux pour Madrid », une fantaisie aussi colorée qu’endiablée, dans un rythme évocateur, tandis que « Ln jour, à votre porte... » est d’un joli,,sentiment.

Georges donc se croit un des meilleurs acteurs de l’époque. Il est, malheureusement, seul de son avis. Et ne parvient pas à décrocher le moindre engagement. Il en va de même pour Suzanne, jolie, blonde, que le désir de monter sur les planches tourmente, mais qui voit se fermer à son nez toutes les portes d’agences artistiques. C’est devant une de celles-ci que les deux « as » méconnus se rencontrent. Ils associeront leur malchance.

L’écran vous dira la suite.

Tout est donc bien, qui finit bien.

ROLAND.

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GEORGES en GEORGETTE

DE VERRASSING VAN DIT SEIZOEN

Het komt vaak voor, dat hooggespannen verwachtingen, juist omdat men op iets bijzonders hoopte, fa-likant den bodem worden ingeslagen. Omgekeerd is dit minder het geval. Dat een verwachting wordt overtroffen komt zeer zelden voor en zulk een feit dient vermeld te worden. Men bewijst de filmindustrie vaak een slechten dienst door een film te loven die het niet waard is, omdat daardoor de werkelijk verdiende lef voor andere filmwerken in waarde vermindert. Dteze film kan echter niet genoeg geroemd worden. Mieg Lemonnier doet zich in deze film van een geheel nieuwe zijde kennen en heeft als « Meneer Georgette » een nieuwen tijd ingeluid voor haar talent. Mlen mag gerust zeggen, dat ze in deze film ieder die haar zal zien betoovert door haar ongekunsteld van vroolijkheid overbruisend spel.

Het « Algemeen Handelsblad » bespreekt verschillende zoo juist verschenen films en schrijft over « Georges en Georgette »:

« E.en film welke men zal apprecieeren. Geregisseerd door den veelzijdigen Rein-hold Schünzel, die, jammer genoeg, zelf bijna niet meer op het doek te zien is, maar als regisseur zijn sporen meer dan verdiend heeft.

Schünzel weet, gelijk Chaplin, altijd humor en tragiek tegenover elkaar te stellen, hij mijdt al te goedkoope vroolijkheid, en wordt toch ook nooit zwaar - op - de -handsch. In « Georges en Georgette » wordt een thema behandeld dat hem pre-

cies ligt, want Georges, gespeeld door Carette, is een mislukte tooneelspeler, die zich, gelijk alle mislukte tooneelspelers, een miskend genie waant. Georgette bestaat niet, althans voorloopig niet; Georges imiteert een zangeres, Georges laat hooren hoe Georgette zingt, en hij doet dit tegen tien mark per avond in variété s, waar kunstschutters mirakelen doen met hun geweer, en clowns ganzen laten dansen. Als Georges op een avond schor is, helpt een, collega hem uit den brand, en die collega, die als « Georgette » optreedt, is Meg Lemonnier. Als Meg haar liedjes heeft gezongen, komt Carette, als Meg vermomd, voor het voetlicht en neemt zijn pruik af: Georgette is Georges. Mleg is Carette. In dien waan wordt het publiek gebracht, zooals zij die de film zien, in den waan worden gebracht, dat die twee artisten weldra twee gelieven zullen worden, maar dat is niets voor Schünzel. Hij laat Mieg wegkapen door een eleganten heer, niets meer en niets minder, en hij laat vervolgens Carette op eigen beenen staan, en even mooi «An einem Tag im Frühling » zingen als Meg het doet. »

De geheele buitenlandsche pers is enthousiast en verklaart ronduit in jaren een dergelijke, geestige, onderhoudende en meesleepende film niet gezien te hebben. Dit is nu een film, waarvan de verwachtingen nog zoo hoog gespannen kunnen zijn, ze zal deze steeds overtreffen.

De A. C. E. heeft met de film «Georges en Georgette» haar roem voor de zooveel-ste maal opnieuw gevestigd.

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Accompagner la projection

Lidée d’accompagner la projection d’un film avec de la musique ou des paroles, n’est pas nouvelle.

En 1892, un Français présentait au public une lanterne magique dont les vues se succédaient suivant le rythme déterminé par la musique d'un phonographe à rouleau.

Trente-cinq ans plus tard, on voyait apparaître, définitivement au point, la plus extraordinaire invention du siècle: le son imprimé sur de la pellicule cinématographique.

Four faire un film parlant, nous trouvons dans le studio deux appareils essentiels: l’appareil de prises de vues, qui enregistre les images, et l’appareil du son, qui enregistre la parole, la musique et les bruits.

Ces deux appareils, celui de l image et celui du son, sont chargés avec de la pellicule d’apparence identique; ce n’est que l’émulsion chimique qui recouvre cette pellicule qui diffère pour le son et pour l’image.

T outefois, le but de cette pellicule est le même: l’une devra photographier l’image, l’autre devra photographier la parole.

LA CABINE.

Les multiples et délicats organes qui composent l’ensemble des appareils du son sont disposés et fixés à l’intérieur d’une maisonnette qui, vue de l’extérieur, ressemble à une grande cabine de bain soigneusement calfeutrée.

LE CLAPET.

Agile comme une gazelle, un assistant

îlm n est pas cliose nouvelle

muni d’un clapet ouvre et referme violemment devant l’objectif ces deux planchettes reliées par une charnière. Le microphone enregistre ce bruit sec qui se photographie dans la cabine de son, tandis que l’appareil de prises de vues photographie simultanément les mouvements successifs de la fermeture du clapet. L’image sur laquelle le clapet est absolument fermé correspond mathématiquement à l’image qui a photographié le bruit sec sur la pellicule de son... Et ainsi on pourra ultérieurement repérer, à une image près, sur les deux bandes, la première vibration des paroles avec le premier mouvement des lèvres.

Le moment est venu de pénétrer dans la cabine de son.

Capitonnée intérieurement, nous apercevons dans cette cabine des cadrans lumineux, des aiguilles oscillantes, un galvanomètre inquiétant, des bobines silencieuses, des manettes dentelées, des cylindres de tôle noire, enfin un haut-parleur, semblable à ceux des postes de

T. S. F., qui nous permet d’entendre à l’intérieur de la cabine la scène qui se joue.

TECHNIQUE.

Le faible ronronnement d’un moteur électrique attire notre attention.

Ce moteur, qui est en absolu synchronisme avec l’appareil de prises de vues, entraîne les dentelures de la pellicule sur laquelle le son s’impressionne en ce moment.

La quasi-obscurité dans laquelle nous sommes nous permet de distinguer, fixé


sur une tablette, un projecteur miniature qui laisse filtrer un petit rayon lumineux large d’environ 2 millimètres.

Ce rayon lumineux, d’une forte intensité, subit les influences magnétiques captées et transmises par le microphone... et projette ses oscillations sur la pellicule vierge du son qui se déroule devant lui.

Lorsque les acteurs qui sont placés sous le microphone ne parlent pas, c’est-à-dire lorsqu’il y a silence, ce microphone ne transmet aucune vibration et naturellement le jet lumineux du projecteur miniature de la cabine de son reste immobile... Mais lorsque ces acteurs se remettent à parler, chaque syllabe, chaque lettre prononcée, chaque souffle exhalé provoque un léger soubresaut de ce jet lumineux dont l’oscillation est simultanément photographiée sur la pellicule.

Cette pellicule se déroulant devant le jet lumineux à une vitesse de Om. 50 à la seconde, il est facile de concevoir qu’un mot qui demande deux secondes pour être prononcé demande un mètre de pellicule pour être photographié.

L’enregistrement du son n'est donc pas autre chose que la photographie des mots.

APRES L'ENREGISTREMENT,

Lorsqu’on examine de près la pellicule du son, déjà impressionnée, on remarque que la photographie des syllabes emprunte des formes très différentes.

Si les sons émis devant le microphone étaient doux et timides, la photographie de la voix révèle des courbes arrondies, mais si la voix fut aiguë ou sévère les oscillations du jet lumineux furent saccadées et la photographie de ces syllabes

imprima sur la pellicule des angles cassés ou des pointes fines comme des aiguilles.

PROJECTION.

Nous sommes maintenant installés dans une salle de cinéma.

La sa'lle devient obscure. Nous allons voir l image s.ur l’écran, mais comment allons-nous entendre les paroles?

C’est très simple! Pour comprendre le système de la projection du film sonore, il suffit de retourner mentalement le problème de l'enregistrement.

Les 3 millimètres de la partie gauche de la pellicule sur laquelle le son est photographié, passent devant un nouveau projecteur miniature, appelé « cellule photoélectrique ».

La photographie des courbes et des angles qui passe devant cette cellule photoélectrique provoque une oscillation du jet lumineux.

Faisant ainsi le circuit inverse de celui que nous avons observé au moment de l’enregistrement, les oscillations de ce jet lumineux déterminent un courant qui se transforme pour aboutir au haut-parleur installé dans la salle.

Pour nous, le haut-parleur de la salle a remplacé le microphone du studio et nous entendons la scène du banc de pierre__ comme si nous étions au théâtre!

Mieux qu'au théâtre... car la voix de nos acteurs est amplifiée et au dernier rang des fauteuils on entend aussi bien que si l’on est assis devant l’ancienne fosse de l’orchestre défunt qui berçait le film muet de ses harmonies imitatives.


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