Programme de 7 à 11 sept. 1924



Livret de programme

Source: FelixArchief no. 1968#909

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• EDITION FRANÇAISE«

EDMOND ROSTAND, auteur de Cyrano de Bergerac


ROYAL - ZOOLOGIE CINEMA

Hathan le Sage

À l’époque des Croisades, un juif de Palestine, Nathan, a vu périr sous les coups d’une bande de pillards, sa femme et ses sept fils.

Comme, dans son désespoir, il maudissait le ciel, un Croisé, poursuivi par des cavaliers Sarrasins, lui avait jeté dans, les bras une enfant dans ses langes, en criant: « Sauve-la des Musulmans ». Nathan, loin de songer à la vengeance, l’accueille.

Vingt années se passent. Sous le nom de Récha, elle sera élevée dans la religion juive et passera pour la fille du vieil homme, dont elle est idolâtrée et qu’elle idolâtre à son tour comme tout ce peuple vénère le sage Nathan. N’avait-il pas donné encore récemment, à la prise de Jérusalem, une preuve de son immense bonté en payant de ses propres deniers la rançon libératrice pour des milliers de combattants chrétiens, réduits à l’esclavage P

Pendant une absence de Nathan, Rècha est sauvée dans un incendie par un jeune templier, Curd de Stauffen, qui s’éprend d’elle.

Cependant Nathan apprend incidemment que Curd et Rècha sont frère et sœur, tous deux enfants d’Assaad, frère disparu depuis longtemps du Sultan Saladin et qui s’était converti au christianisme.

Lorsque le jeune templier vient demander la main de Rècha, Nathan doit la lui refuser, tout en gardant son secret afin de ne pas détruire toute la vie d’illusion de sa Rècha adorée.

Alors le chevalier commet une vilénie: Il utilise les révélations d’une vieille servante de Nathan pour accuser le juif d’avoir élevé dans sa religion une enfant chrétienne.

Saladin — bien malgré lui — est obligé de faire arrêter l’homme qu’il considère comme le plus juste de son empire, car les chrétiens, qui veulent à tout prix reconquérir Jérusalem, prendront acte du premier manquement aux clauses du traité,pour recommencer la guerre.

« Si je ne ratifie pas le jugement prononcé contre toi, cette cité va connaître à nouveau les horreurs do la guerre! Fixe toi-même Ion sort, lui dit Saladin. lit le vieillard de répondre: « Que je meure, plutôt que des milliers de mes frères juifs,

. chrétiens, musulmans... »

C’est le moment choisi par le sultan pour témoigner, sa magnanimité à Nathan et mettre à profit l’admirable leçon de générosité donnée par le juif sublime.

Pour que désormais tous les hommes vivent en paix, Saladin grâcie et libère les templiers- prisonniers, rend à la chrétienté le sépulcre de Jésus et fait appel à tous les hommes de ]/>nne volonté pour que se lève sur l'humanité l’admirable aurore de la tolérance.

PROGRAMME du 7 au 11 SEPTEMBRE

L,es Poîrjpiers

comique interprété par (

’’Les Gaillards,, de Grossly

3. Chant de Victoire et Marche de

Judas Maccabeur . Haendel

Nat

1 Sag

d'après le eheî-d'oeuvre classique de LESSING

PROGRAMMA van 7 tot 11 SEPTEMBER

1. Marsch....M. Viot

2. De BrarjdV/eernarjen

( Klucht vertolkt door

” De gereis „ van Grossly

3. Zegelied en Marsch uit Judas Maccabeur .

naar het klassiek meesterwerk van LESSING

Semaine procuaine

(<:AI{ETH HUGHES

dans

LE FILON

comédie vaudeville en 5 parties

Be Beau Voyage Bleu

Merveilleux voyage en Avion de Paris en Afrique

ïlatban ôe \Wij3e

Ten tijde der kruistochten heeft Nathan een Jood uit Palestina, door de handen van een rooversbende, zijn vrouw en zijn zeven zonen zien vermoorden, zijn huis in vlammen opgaan. Vervloekend den Hemel voor dien ontzettenden rampspoed, zal toch de Haat zijn groote ziel niet treffen, want als een vluchtende Tempelier hem een wichtje loereikt hem bezwerend dit christen kind te redden uit de Tfander der Sarrazenen, dan zal hij het opnemen en het als zijn eigen dochter opvoeden onder den naam van. Recha.

Twintig jaar gaan voorbij: Recha is opgegroeid als een bloem tusschen bloemen aanbeden door Nathan en zij ook heeft voor hem een blinde vereering zooals gansch een volk dat zijn groote wijsheid kent. Gaf hij ook geen bewijs van zijn opperste goedheid toen, na den val van Jerusalem, hij zelf het losgeld betaalde voor de christen strijders die als slaven werden weggevoerd?

Tijdens een afwezigheid van Nathan wordt Recha van een gewissen, dood gered door een tempelier Curd van Stauffen die een vurige liefde voor haar opvat.

Intusschen verneemt Nathan dat Curd en Recha broeder en zuster zijn; beide kinderen vart Sultan Saladin’s gestorven broeder Assaad, die zich tot het Christendom bekeerde'. Wanneer Curd dan Recha’s hand komt vragen moet Nathan hem deze weigeren en kan ook het geheim niet veropen-' baren van Recha’s afkomst, wil hij gansch haar iliuzie leven niet vergruizen. ,

Door Recha’s kamenierster ingelicht dat Recha niet Nathan’s dochter ie en tevens Christen is, klaagt Curd, ter wraakneming, Nathan aan van een Christen van zijn godsdienst te hebben misleid. De Tempeliers eischen de volbrenging van het met Sultan Saladin aangegaan verdrag, bedreigen zooniet met een nieuwen strijd tegen Jerusalem En Nathan-de-Wijze, die zelf zijn vonnis vellen kan wanneer Saladin, die zijn vriend geworden is, hem die bedreiging veropenbaart, zal zich-zelf opofferen om duizenden zijner joodsche, christen en müsulmaansche broeders te redden.

Getroffen door Nathan’s sublieme menschelijk-heid, geuit voor die scharen van secharistische menschen-kudden, geeft Saladin allen een bewijs van verdraagzaamheid, hij laat de nog gevangen Tempeliers vrij en geeft de Christenen Jezus graf weer, roepend allen op die van goeden wille zijn om een nieuw tijdperk van vrede, liefde en verdraagzaamheid voor de menschheid in te zetten.

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FILM-REVUE

NOS BIOGRAPHIES

NITA NALDî

IMEZ vous interpreter les personages de « vamps », de femmes fatales, a-t-on demandé à la Dona Sol d’ « Arènes Sanglantes », Nita Naldi.

Qui aimerait ce genre de rôle, était la réponse. Les « vamps » ne finissent-elles pas toujours par prendre la porte?.. C’est-à-dire: à l’écran, car dans la

réalité...

Dans la réalité, vous croyez que...

Vous savez bien, reprenait l’artiste, que, pour une femme, le meilleur moyen de perdre l'affection de son mari est précisément de le traiter comme font les épouses de l’écran. Soyez gentille avec un homme et il ne vaut pas mieux que si vous ne l’aviez pas. Attachez-vous à lui, courez après lui, attendrissez-vous à son sujet, appelez-le « mon chéri », et vous verrez qu’il tombera dans les bras de la première « vamp » qui l’aura regardé avec quelque instance et se sera moqué de lui. En somme, traitez vos maris avec fermeté, si vous voulez les garder.

« Mais ce sont là des choses qu’on ne montre guère à l’écran. Songez au scandale auprès des familles. Quant à moi, je sais bien que, si l’occasion m’en est

Nita Naldi et Richard Barthelmess dans « Expérience »

fournie au cours de cinq années du contrat que je viens de signer avec Paramount, c’est un personnage « vamp » trouvant en fin de compte le résultat normal de sa manière de se comporter vis-à-vis de l’homme, que je désire interpréter. »

Nita Naldi est née il y a près de trente ans à New-York, dans le quartier Italien, aux bords de Madison Square. Ses parents étaient d’origine italienne.

D’abord modèle d’artiste, en particulier pour l’illustrateur de magasines Haskell Coffin, Nita Naldi, qui était réellement douée pour la danse, devient ensuite « chorus-girl » ayant été engagée par Lee Shubert, un grand impressario New-Yorkais. Elle joue successivement au Century Roof, sur Broadway, et aux Ziegfeld Follies, une pépinière de jolies filles d’où, sont sorties de nombreuses « stars » d’à présent.

En 1919, John Barrymore, qui va tourner sous la direction de John Rob-bertson « Le Docteur Jekyll and Mr? Hyde », cherche l’interprète idéal de Thérèse, la danseuse du bouge que Hyde fréquente. C’est en feuilletant'un magazine, « Town and Country », où parmi d’autres photos de « girls » se trouve celle de Nita Naldi, que John Barrymore décide d’engager cette dernière pour le rôle non encore attribué.

En 1920, William A. Brady, qui a remarqué< Nita Naldi dans le film de Barrymore, l’engage pour créer un rôle important d’ « Opportunity », la pièce d’Owen Davis, qu’il monte à son théâtre de la 48e rue. Comme producteur de films, -le même engage Nita Naldi pour un rôle de «Vamp» dans « Lyfe » un film que Paramount a édité chez nous sous le titre « Sous la Griffe ».

Dans « Expérience » que Georges Fitzmaurice a tourné aux studios new-yorkais de la Paramount avec Richard Barthelmess pour « star », Nita Naldi incarne la Passion.

FILM-REVUE

Puis en 1921, Nita Naldi tourne trois films de la production Selznick, toujours à New-York. C’est d’abord « Reported Missing » (Porté Manquant) avec Owen Moore, puis « Channing of the North-West » avec Eugène O’Brien en enfin un autre film d’Eugène O’Brien avec Martha Mansfield.

L’année dernière, la Compagnie Paramount faisait venir Nita Naldi à ses studios de Hollywood pour y venir incarner le rôle de Dona Sol de « Blood and Sands » (Arènes Sanglantes) après qu’une demi-douzaine d’autres «vamps» aient été essayées sans succès dans ce rôle.

Définitivement « lancée » par cette création, Nita Naldi a été engagée par Paramount pour une durée dé cinq années. C’est ainsi que depuis « Blood and Sands », elle est revenue tourner aux studios Paramount de New-York, « Anna Ascends », avec Alice Brady, puis « Glimpses of the Moon », avec Bebe Daniels, « You can ’t fool your wife », avec Lewis Stone et Leatrice Joy, et enfin « Lawful Larceny », avec Lew Cody, sous la direction d’Allan Dwan. Dans tous ces films, Nita Naldi continue d’ensorceler le' principal personnage masculin du film; elle est la vedette « vamp » de Paramount.

Nita Naldi ne comprend d'ailleurs pas très bien pourquoi les cinéastes ne la « voient » que dans des personnages de femmes fatales.

« A ce sujet, déclare Nita Naldi, il est bien évident que je ne puis prétendre par mon physique, aux rôles d’ingénue; c’est pourquoi, sans doute, qu’on ne me cantonne dans le domaine des «vamps». C’est pourtant assez faux, pour cette simple raison que la vraie « vamp » est la poupée blonde aux grands yeux limpides. Je l’ai bien vu quand j’étais «chorus girl»; c’était immanquablement la gentille blonde qui causait le plus de « dégâts » parmi les premiers rangs de l’orchestre. Non seulement l’apparënce, mais aussi la manière de se comporter de la « vamp » de même est conventionnelle. Les vraies sirènes ne sont pas celles qu'on identifie de suite comme telles en les voyant se dandiner et frôler leurs victimes en leur lançant de significatifs coups d’oeil. Les vraies femmes fatales sont celles qui n’en ont pas l’air.

» Ce que j’ambitionne, c’est de pa-raîijre à l'écran dans des rôles assez semblables à ceux de Pauline Frédérick; cette artiste constitue mon idéal, elle est l’une des rares artistes de l’écran qui expriment réellement des sentiments profonds. »

Pour compléter ces quelques notes biographiques, disons que Nita Naldi a été mariée, mais aussi divorcée. Détail piquant: elle porte toujours son alliance, non par souvenir pour son exmari, mais « pour me garder de faire une nouvelle sottise quand je le regarde... »

NEMO.

Nita NALDI et Estelle TAYLOR dans leur dernier film Paramount


La plus grande tragédie des temps modernes Auteur et metteur en scène: ABEL GANCE

SCENARIO

On fête la Saint Jean au village d’Or-néval.

Jean Diaz et sa vieille maman partagent la joie.

Au fond de la place, une femme suit les ébats de la foule. Elle regarde d’une façon distraite quand soudain son visage s’éclaire d’un sourire. Elle a aperçu Jean qui lui sourit également. Une sorte de communion muette s’établit entre eux. Jean et Edith, car c’est ainsi que se nomme cette femme, se sont connus enfants.

Mais soudain, Edith a tressailli.

C’est que dans la grande salle son mari, François Laurin, vient d’asséner sur la table un violent coup de poing, son chien ne voulant pas lécher le sang d’un chevreuil qu’il vient de tuer.

François est un homme brutal.

A ce coup de poing violemment asséné Edith s’est retournée et, telle une somnambule, regarde fixement Laurin, puis du même mouvement machinal, elle s’intéresse de nouveau aux choses du dehors De son côté, François, va appeler Edith, mais les mots ne sortent pas de sa bouche. Il veut voir ce que sa femme regarde. Il interroge la foule quand il rencontre deux yeux qu’il connaît bien. Il ne peut réprimer un mouvement de colère, ayant surpris le sourire' de Jean. Edith se retourne. François est là dressé devant elle, féroce, tragique même Brusquement il lui a saisi les poignets. Il semble que cette simple action ait déchaîné en lui tous lés sentiments mauvais qui dormaient dans son cœur. Sous cette impulsion irraisonnée, il va se précipiter sur Jean qui, au bruit de cette lutte, s’est rapproché et veut porter secours à Edith. D’un geste furieux, Laurin ouvre la porte il va s’élancer, mais sur le seuil, un homme l’arrête: c’est Maria Lazare, le père d’Edith... Maria Lazare est l’incarnation vivante du vieux soldat

à l ame droite. Pour Laurin il est une force devant laquelle il s’est toujours incliné.

Quelle atmosphère différente avec celle de la maison de Jean qui, maintenant, dans son cabinet de travail, écrit sous le rond d’or de la lampe.

C’est dans sa pâle clarté que Jean puisse tout le calme tranquille dont il a besoin pour chanter ce qui vibre dans son âme.

Dans la maison de Laurin, une scène pénible se déroule. Edith, la chemise en lambeaux, l’épaule déchirée, les cheveux épars, gît près du lit comme une bête traquée. François qui a forcé la porte est étendu en travers du lit et ricane en brandissant un bonnet de dentelles. Une main s’étend.

Le lendemain Edith en Jean se sont retrouvés dans la forêt. Jean parle lentement, Edith l’écoute, heureuse d’entendre cette voix douce. Soudain il s’arrête. Il a vu la balafre de l’épaule. —-C’est lui? interroge-t-il.

Et comme elle n’ose avouer l’affreuse vérité, il devine et s'indigne. François les voit et lentement, il arme son fusil, épaule et vise avec soin... Les deux amants n’ont pas déserré leur étreinte. Us attendent la mort comme une délivrance. Le coup part, et, avec la même lenteur François vient ramasser un oiseau qui gît au pieds d’Edith, les ailes ouvertes. Jean veut bondir sur lui, mais brusquement, comme mu par un ressort, tout d’une pièce, Laurin a fait volte face.

. Les deux hommes s’observent. L’inévitable va se produire, peut-être le crime, quand François, d’une voix sourde, ordonne à sa femme: File !... Et pendant que Laurin recharge son fusil, Jean les regarde l’éloigner.

C’EST LA GUERRE!

La joie, la stupeur, la crainte, l’enthousiasme, se lisent sur les visages.

FILM-REVUE

En quelques minutes tous les habitants se trouvent sur la place... Edith apprend ce qui se passe... — On mobilise, lui dit Maria Lazare.

François partira donc le lendemain, sachant bien que Jean Diaz ne sera appelé que dans un mois, et de nouveau, un flot de pensées mauvaises l’envahit. Edith qui s’est rapprochée de lui est repoussée brutalement.

C’est alors le départ; dans le wagon qui l’emporte, Laurin songe à Edith... Une transformation s’opère en lui-même. Son cœur qui semble de pierre saigne douloureusement, car il aime, et avec quelle affectueuse tendresse il regarde ce peigne d’écailles, ce bonnet de dentelle, ce collier et ces deux gants qui appartiennent à Edith. 11 comprend tout ce qu’il abandonne, peut-être pour toujours.

Quelques jours plus tard, il obtient de ses chefs, l’autorisation de venjr passer quelques heures à Ornéval.

Maria Lazare lui serra affectueusement les mains tandis qu’Edith cacha une lettre qu elle lisait. François a vu, et déjà s’en empare et la parcourt:

« J’espère que maintenant, tous les » soirs, ma chère Edith, votre tête pourra » chastement s’appuyer contre la mien-» ne et que nos douces causeries, comme » celle d’hier, se renouvelleront souvent. » J’embrasse vos petites mains...» JEAN.

Le soir même, Edith doit partir pour Mezières, chez les parents de François.

Les nouvelles commencent à parvenir à Ornéval. Tous les journeaux retracent et commentent les crimes commis par l’ennemi... Jean évoque alors dans son cerveau enfiévré tout le lamentable cortège. 11 entend les cris des enfants, arrachées du, sein de leur mère, et ces épouvantables visions le révoltent. Une grande colère le gagne, le secoue jusqu’au fond de son être, et de toutes ses forces, de toute son énergie, contre ces massacres organisés au nom de la Justice et du Droit, un cri s’échappe de sa poitrine:

Edith avait été emmenée à l’intérieur par l’ennemi. A cette nouvelle, pour la venger, Jean s’était engagé et suivait maintenant les cours d’officiers à Fontainebleau... Laurin avait bondi comme un fou sur le parapet de la tranchée et, par un coup d’audace, capturait dix prisonniers. Puis il se souvint et pleura longuement à la pensée que celle qu’il aimait, souffrait derrière cette ligne, hérissée de fusils et de fils de fer... Quelques temps après, Jean, nommé sous-lieutenant, était affecté à la compagnie de François. L’arrivé du nouvel officier étonna celui-ci qui, étendu à terre, ne put cacher sa stupeur.

Le commandant avait chargé Jean d’une mission pour Laurin, il préféra s’en acquitter lui-même, mettant son orgueil à l’accomplir. Cette conduite avait fait longement réfléchir François, et c’est à partir de cette minute émouvante, au cours de laquelle il apprit le sacrifice de Jean, qu’une lente transformation s’accomplit dans son cœur. De son côté, Jean ne s’opposait nullement à ce rapprochement. Une seule pensée les hantait tous les deux . Edith..

Quatres années se sont écoulées... Sur cette tere de mort où règne la Mort, les vivants s’acharnent... Jean et François ont vécu côte à côte pendant ces quatre années.

L’offensive bat son plein.

Après le conseil de réforme, rayé des cadres, Jean marche maintenant sur la route qui le conduit au paisible village qui l’a vu naître. Il songe à tout ce qu'il va revoir. A sa vieille mère qu’il va surprendre à la maison tranquille. Il entre sans bruit et aperçoit sa mère qui san glote, sa tête dans l’oreiller... et elle n’est plus.

J’ACCUSE!

Cette nuit même Maria Lazare a reçu un télégramme: « Mon cher Papa.

Soyez cette nuit chez Jean Diaz. J’y serai.

Edith. »

Il ne croit point ses yeux. Cependant, à demi vêtu, malgré la pluie qui commence à tomber, le voilà parti au rendez-vous que sa fille lui a fixé. Il aperçoit Jean, mais devant la figure douloureuse de celui-ci, il demeure interdit. Jean le conduit vers l’alcôve où, à la lueur pâle des bougies, le visage pâle de la morte se révèle. Les larmes l’empêchent de voir.

Dominant leur émotion, les deux hommes, dans l’aattente de celle qui doit venir, préparent le feu, quand la porte s’ouvre brusquement... Sur le seuil,


FILM-REVUE

le visage ravagé par la souffrance, Edith paraît.

Du même mouvement ils se dirigent vers elle. Elle sourit, et comme ils vont l’éteindre elle ouvre lentement son manteau. Un enfant est dans ses bras. Jean fait un geste d’accueil tandis que Maria Lazare l’arrête. Anéanti, Edith s’est affaissée sur un banc... Jean qui ne peut plus supporter cettè pénible vision et voulant abréger cette scène douloureuse, insiste encore, mais Maria Lazare, terrible, demande à sa fille: Explique!

D’une voix blanche, Edith raconte: Un jour, dans les Ardennes, où elle était réfugiée, alors qu elle était cachée dans une grange, des soldats l’avaient découverte. Ils étaient... Jean lui ferme la bouche.

Dans l’esprit de Jean, l’horrible vision le hante. Le douloureux cortège des morts, de blessés, d’infirmes défile devant es yeux. C’est la guerre la cause de tous ces crimes, dont on fait des vertus en les appelant nationales... Doucement Jean a attiré Edith sur son cœur, et, les yeux fixes, hagards, il répète d’une voix plus terrible encore: J’ACCUSE!...

Jean, un morceau de craie à la main, donne à l’enfant sa première leçon en français et sur le mur, en lettres énormes, déformées, il inscrit le mot fatidique:

François doit arriver bientôt. Le bonheur d’Edith aura été de courte durée. Près de l’étang, la petite Angèle joue... Le lendemain, François arrive à Ornéval. Il semble changé. Sa jalousie se réveille cependant et malgré celle-ci, il veut la dissimuler et essaie d’être doux et prévenant.

Cette dissimulation ne pouvait cependant durer. Un jour, François, repris par la passion de la chasse, aperçoit Edith à la lisière du jardin de Jean, embrassant la petite Angèle... Il la rejoint bientôt et veut savoir. Elle lui explique que l’enfant fut confiée à Jean par un parent éloigné... François feint d’accepter cette explication. Il veut la croire sincère, quand le lendemain il trouve dans un meuble de la chambre un jouet d’enfant. Le doute le ronge à nouveau et voulant savoir il appelle Edith, et lui apprend qu’en jouant la petite Angèle est tombée à la rivière.

Edith ne peut retenir un cri. L’amour maternel a été plus fort.

Désespérée elle va vers la rivière où elle aperçoit Jean jouant avec son enfant. Heureuse, elle la presse contre sa poitrine, en riant et pleurant à la fois.

François ne l’a pas suivie. Prenant son fusil, il se dirige vers la maison de Jean où il est certain de la retrouver.

Dans la salle, Jean et Edith, serrés l’un contre l’autre, attendent. François paraît, referme violemment la porte et met le clef dans sa poche. Jean doit-il avouer le généreux mensonge? Les deux hommes sont aux prises. La lutte est terrible. Déjà les mains de François se resserrent autour de la gorge de Jean.

Laurin a saisi l’enfant.

De nouveau, Jean et François montent la garde sacrée aux remparts de France. C’est toujours l’horrible et effrayante vision... Ce contact, brusquement repris en pleine bataille, n’avait fait que sur-exiter à l’extrême les facultés de Jean... Pendant les heures qui précédèrent le carnage, il a écrit à Edith. Datées de mois en mois, ses lettres sont destinées'à lui être adressées au cas où il ne reviendrait pas de ce nouvel assaut. Dans sa fièvre, Jean croit parler à un soldat, mais déjà celui-ci vient d’être tué. C'est à François qu’il confie cette ultime et dernière mission.

Il est devenu fou, s’écrie alors François; et appelant les brancardiers, il leur remet Jean pendant qu’il glisse le paquet de lettres dans sa poche. L’heure de l’attaque approche. Les obus craquant dans l’air et le feu des barrages roule sans arrêt... Voici l’heure. Lentement les minutes s’écoulent. Sur la petite échelle l’officier a déjà mis le pied pendant que son œil reste fixe sur la petite aiguille de la montre. Encore trente seconde, dix, une... En avant!...

François, le premier, a franchi le parapet. Il y a une seconde d'hésitation, mais à travers la fumée, un homme apparaît, transfiguré, héroïque et superbe, qui lance comme un défi ce cri terrible:

J’ACCUSE!

Et le miracle s’accomplit. Ce cri que Jean avait rendu célèbre au régiment opère sur les hommes. L’élan est donné et toute la masse humaine bondit comme

FILM-REVUE

une vague vers la tranchée ennemie. La lutte est sans merci.

Le lendemain de cette victorieuse offensive, François et Jean se retrouvent dans unè salle d’hôpital. Leurs lits se touchent. Jean dort paisible. Laurin est très pâle. La légion d’honneur brille sur sa poitrine. A l’infirmier qui passe, François réclame sa vareuse. Rassemblant ses dernières forces, il tend le paquet de lettres en disant: « Tous les mois, en-voyez-les à leur adresse... » Dans un suprême effort, étendant le bras, il prend la main de Jean, puis il tombe inerte sur le lit.. Il est mort. Jean vient de s’éveiller. Vainement, on essaie de séparer ces deux mains dont on respecte l’étreinte pendant un long moment...

Jean est maintenant revenu à Ornéval. Il veut accomplir la mission dont il se dit chargé. Le soir, dans le plus grand mystère, il commence alors sa ronde et va glisser sous les portes les billets ainsi libellés: « Venez ce soir, à dix heures

chez Edith Laurin, pour des houvelles concernant vos morts. J’Accuse...» Et le soir, dans la grande salle éclairée seulement par les reflets rougeâtre du feu, les habitants ont répondu à cet appel. Il y a là des veuves, des orphelins, des jeunes gens dont le visage est plein d’anxiété. Tous les yeux sont fixés sur Jean qui, debout, parle avec une impressionnante conviction: « Mes amis, il faut maintenant savoir si notre sacrifice a servi à quelque chose. Allons voir au pays si l’on est digne de nous. Allons, levez-vous tous! » Et les morts ont obéi. Lentement ils se sont élevés...

La foule est agenouillée pendant que, lentement, lès morts reculent et regagnent leur repos éternel... La salle est maintenant vide. Tremblant de fièvre, Jean ne reconnaît plus Edith, ni la petite Angèle. Abattu, il s’est affaissé au pied du mur pendant que l’enfant, prenant la main du visionnaire lui fait tracer le mot vengeur: J’ACCUSE!


FILM-REVUE

LE GRAND FILM

La Dame Masquée

Adaption cinégraphique de V. TOUR JANSKY est nn des plus gros succès de la saison i 924-1925

DISTRIBUTION

Mme Nathalie Kovanko

M. Nicolas Koline

(l’Oncle Michel)

Mme Brindeau

de la comédie Française (La Tante)

M. René Maupré

M. Silvio de Pedrelli

M. Nicolas Rimsky

(Le Chinois)

Merveilleuse mise en scène — Réalisation hors pair —::: Photo impeccable :::


FILM-REVUE

A VOTRE SERVICE

Z° Notre « Boite aux Lettres » est gratuite.

2° Il est répondu à trois questoins par semaine.

3° Posez vos questions séparément et nu-mérotez-les.

4° N’avons pas besoin de connaître votre nom ni adresse: signez d’un pseudo.

INGENUE. — 1°) Rudolph Valentino est né Castellaneta, près de Quees, le 6 mai 1895.

2°) Ivor Novello est né en Italie il y a vingt-neuf ans; a tourné en France « l’Appel du Sang », en Angleterre et en Amérique (La Rose Blanche, de Griffith).

3°) en effet, ceite rubrique est ouverte à tous les lecteurs de « Film-Revue », et nous répondons à tous. Votre première lettre ne nous est certainement pas parvenue.

SOLANGE. — 1°) Georges Vaultier est né à Paris le 26 décembre 1885. Depuis « l’Enfant-Roi » et « Koenigsmark », il a tourné les « Ombres qui passent » et commence «Michel Strogoff».

2°) Henri Rollan a près de trente-six ans.

3°) Peut-être une photo de cet artiste vous serait-elle vendue par les Films Radia (Koenigsmark) 94 rue Saint-Lazare, Paris (9°).

LADY NOBODY — 1°) Lina Cavalieri, adresse 73, avenue Victor-Hugo, Neuilly-sur-Seine (France).

.2°) Max de Rieux, adresse: 4, rue Monge, Paris

ALIQUANTE. — 1°) Jacqueline Forzane,

adresse, 122, rue de la Faisanderie, Paris.

2°) Fabien Hazziza, adresse: 316, rue Saint Martin, Paris.

3°) Mary Harald, adresse: 11 bis, rue Pigalle, Paris.

EDWARD. — 1°) Sessue Hayakawa a tourné à Nice les extérieurs de deux films qu’a réalisé la Compagnie Stoll de Londres.

2°) Ainsi, vous trouvez Nathalie Lissenkjo trop froide, trop impassible dans « Kean ».. Songez qu’elle interprète le rôle d’une grande dame qui doit savoir se dominer et ne doit pas laisser transparaître ses sentiments.

3°) Ivan Mosjoukine, adresse: p/0. Studio Albatros, 52 rue du Sergent-Bobillot, Montreuil-soua-Bois (Seine) France.

CALIFORNIA. — 1°) Monroe Salisbury, adresse Hotel Hollywood, Los Angeles, Cal., U.S.A.

2°) Marie Prévost, adresse: 451 South Hampshire, Los Angeles (Cal.) U.S.A.

3°) Harry Pollard, adresse: 406, Court street, Los Angeles (Cal.), U.S.A.

GIN A M. — 1°) Anna Q. Nilsson, adresse: 1945 1/2 Argÿle street, Hollywood (Cal.), U.S.A.

2°) Einar Hansson, dans « le Vieux Manoir », adresse: Svenska Films, 19 Kungsgatan, Stockholm (Suède).

3°) Léon Mathot ne répond jamais aux lettres d’admirateurs et admiratrices; jamais il n’envoie sa photo.

NEMO.

N. B. — Aux questions nous parvenues après le dimanche, sera répondu dans le prochain numéro.

FILM-REVUE

Votre opinion et la nôtre

Sous ceiie rubrique, nos lecteurs pourront émettre leur opinion sur tout ce qui concerne le cinéma. Nous mettons à leur disposition une espace de 25 lignes. Cependant les articles que nous jugerions dignes d’un intérêt général seront insérés en entier. Nos collaborateurs occasionnels à cette rubrique doivent toutefois nous faire connaître leurs nom ci adresse, mais peuvent signer d'un pseudo.

Ils restent entièrement responsables de leurs articles et la rédaction se réserve le droit d’insertion.

TITRES TROP LONGS

Bernard S. écrit: « Un tableau vra ment artistique passe en éclair, alors qu o-1, aurait voulu pouvoir le contempler; pu:s, pendant cinq minutes, on nous montre des sous-titres qui finissent plus, qui ne nous apprennent rien.» Charles E. dit de son côté: « On abuse des descriptions l tté 'ai'res dans un film. Qu’on nous passe grâce de tous ces détails superlus sur une famille, un village, un pays. La photo suffit à faire comprendre certaines scènes et nous n’allons pas au cinéma pour lire des élucubrations, plus ou moins bien écrites. »

BRUITEUR

Reintor’a entendu parler d’n appareil qui imite tous les bruits et voudrait le voir adopter partout. Nine and Old lui repondent: Il ya dans un cinéma que je connais, un employé chargé de fa re les bruits et qüi provoque toujours le fou rire.» Nos lectrices ajoutent: « Le ciné étant l’art muet par excellence, l’attention des spectateurs re devra t pas être troublée par des bruits qui son; pour le mo ns importuns.» Evidemment, c’est revenir des années en arrière que de ressusc.ter les bruiteurs.

MUSIQUE D’ACCOMPAGNEMENT

Les chefs d’orchestre n’ont pas bonne presse; nos lecteurs se plaignant de leur incompétence. Ils jouent des airs tristes quand les scènes sont gaies et des airs gais pendant la projection des scènes. tristes. En lus, Nelly P. se plaint que le jeudi, en matinée, l’orchestre soit réduit à un p ano dans bon nombre d’établissements.

CHAPITRE DE CHAPEAUX

Nouvelles protestations pour les chapeaux de L. M. et de Marcelle Iana. Le public, nous le répétons, doit faire sa police lui-même et ne pas tolérer qu’on l’empêche de voir les films. Tout chapeau doit être enlevé à la prem'ère réqu sition.

LES CINE-ROM A NS

Les lecteurs dont les noms suiven;, se plaignent qu’on abuse des films à épisodes et qu’on en don-

ne parfois jusqu’à trois dans le même programme: Pencil, André P., Vox Geminae. IJs ont raison: un seul cié-roman par programme suffit.

PRISE DE VUES ET DETAILS TECHNIQUES

Lemaire Augustin est désireux de connaître des détails sur la partie technique du ciné. Il n’est pas le seul. Nous publierons divers articles sur ces questions. Dès à présent et pour satisfaire la curiosité de bien des personnes, ces voici quelques réponses. Pour cinématographier, il faut posséder un appareil spécial qui comprend une bobine avec le film vierge et ue bobine vide où vient s’enrouler 1 efilm impressionné, à la vitesse de 16 à 20 images photographiés à la secorde. Ce film n’est en somme qu’une plaque ordinaire, mais dont le gelatine est placée sur une bande de ceL luloïd. On. développe les films, comme on le fait pour les photos, mais avec des procédés spéciaux que nous décrirons un jour.

Courrier aux Photos

Nos Lectrices et Lecteurs qui recevraient une photo d’un(e) artiste, sont priés de nous communiquer:

1° En combien de temps ils l’ont reçue.

2° Gratuitement ou non.

3° Le format de la photo.

Ces renseignements seront insérés sous cette rubrique, et sont ainsi d’une grande utilité à celui qui aurait également demandé la photo de telle ou telle vedette.

MAGGIE a reçu gratuitement la photo de: Tul-ly Marshall, format 12X 17, après 19 jours. Mae Marsh, format 18x24, après 36 jours. Pearl White, fprmat 15 X 19, après 47 jours.

LOLITA a reçu gratuitement la photo de: Douglas Mac Lean, format 17x26, après 29 jours; Ramon Navarro, format 15x18, après 42 jours. Eva Novak, format carte postale après 19 jours, moyennant frs. 2.50.

DOLORES a reçu gratuitement la photo de: Simpson Russel, format 9x15, après 29 jours. Charles Ray, format 17x24, après 45 jours. Bert Lÿtell, format 18x22, après 57 jours. Anita Stewart, format 13x17, après 35 jour. Gina Relly, forma.1 13x15, après 17 jours; Betty Balfour, format 18x26, après 16 jours.

QUARRELL a reçu gratuitement la photo de: Forrest Stanley, format 15x20, après 32 jours. Miltn Sills, format 17x24, après 47 jours. Henny Porten, format 15x19, après 22 jours, moyennant frs. 5.


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FILM-REVUE

WALTER HIERS

dans

Quinze Francs à l’Heure!

COMÉDIE avec

JACQUELINE LOGAN

Scénario de GRAND CARPENTER d’après la Nouvelle de FRANK CONDON Mise en scène de JOSEPH HENABERY. Adaption française de FRANCK SKRVET

Quinze Francs à l’Heure!

Comédie

âZAVINA, petite ville Américaine toute neuve et par conséquent ultra moderne, à 12 milles de Los Angeles, un brave et naïf garçon, Jimmy Kirk (Walter Hiers) essaie depuis quelques mois de profiter de la prospérité generate, sans avoir encore pu gagner plus de 100 francs par semaine et avec des railleries par dessus le marché! Cependant, ce bon gros jeune homme ne se lasse point de calculer ses difficiles économies, en s’autosuggestionnant constamment pour se bien persuader d’être bientôt

riche. Malheureusement, il n’est que simple garçon de café chez un vieux pingre, ce qui l’empêche de réaliser vite ses idées ambitieuses. Or, un dimanche, matin, J immy cherche la solution de ce problème complexe: avec 150 francs d’économies, se lancer dans les affaires et faire la cour à une jeune fille de famille! Pour arriver en ligne droite à ce but attrayant, notre héros commença par supprimer des zéros à son chiffre de dépenses et par s’encourager à faire l’aveu de son amour à la charmante voisine, Jacqueline Smith

FILM-REVUE

(Jacqueline Logan), fille du banquier d'à côté.

Mais hélas, celle-ci quoiqu’en pleine sympathie avec Jimmy, est fiancée à Edouard Gomery, courtier en immeubles, un des principaux railleurs du pauvre barman; ce qui va corser le roman de celui-ci avec la jeune fille.

Un mois plus tard, Jimmy qui, pour grossir ses émojûments accepta le poste de veilleur de nuit à la banque Smith, décide d’offrir à celle qu’il aime une promenade de 2 heures en automobile, ayant loué un véhicule 15 francs l’heure. La promenade fut certes délicieuses, au début du moins, car une panne la prolongea de 24 heures! En outre, dans l’intervalle, on s’aperçut que la Banque avait été cambriolée. Les circonstances s’y prêtant, on a vite fait d’accuser l’innocent

Jimmy du double forfait d’avoir volé au Banquier Smith son argent et sa fille, voir même d’avoir escamoté une auto au plus populaire garage de Los Angeles.

Mais la Providence protège souvent les amoureux: après leur panne, Jimmy et Jacqueline, fouillant dans le caisson de la voiture, y trouvèrent un véritable trésor! Les malfaiteurs, à la poursuite de leur voiture-cachette, ne tardèrent pas à se faire prendre par, nos deux jeunes romanesques. Et comme on découvrit que Gomery était leur complice, ce fut Jimmy qui toucha la prime d’arrestation, puis épousa sa chère Jacqueline. A quelque temps de là, le sympathique Jimmy, nouveau gendre du banquier, était devenu un des plus gros personnages de la ville et l’on ne se moquait plus de sa folle ambition.


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FILM-REVUE

LES ENFANTS A L’ECRAN

EPUIS quelques mois les metteurs en scène français semblent avoir compris qu’un des principaux attraits des comédies sentimentales américaines est constitué par la présence, dans ces comédies, d’enfants qui jouent parfois un rôle important. Ils ont une tendance, en effet, à introduire dans leur troupe l’élément enfantin qui manquait.

On ne peut les approuver. N’est-il pas délicieux de voir un gentil bambin se mouvoir à l’écran, à côté d’artistes consommés? Les enfants ont toujours une spontanéité de gestes qui cbarme et leurs expressions sont rarement fausses. Ils ont ceci de curieux qu’on peut leur demander de traduire exactement ce qu’on veut. Il est rare qu’ils ne vous donnent pas satisfaction, d’abord parce que, règle générale, ils sont très flattés de tourner commes les grandes personnes, ensuite parce que les enfants ont un don de Limitation qui est propre à leur âge.

N’avez-vous jamais remarqué des fillettes jouer à la maman? N’avez-vous pas observé combien elles parvenaient à imiter les personnes dans la société de qui elles vivent prononçant les banalités mondaines d’usages dans les salons, s’inquiétant auprès de leur jeunes amies venues les visiter, de la santé de Bébé, du fils ainé et du mari?

Les enfants possèdent tous ce don, qu’ils appartienerit au sexe laid ou au sexe faible.

Il est rare qu’un metteur en scène n’ait pas trouvé un collaborateur dévoué et parfaitement perspicace en la personne d’un tout petit être. Plus un enfant grandit d’ailleurs et plus il devient difficile à manier au studio. Quand il tourne depuis un certain nombre d’années ou de mois, il finit par prendre conscience de sa valeur professionnelle et souvent il devient insupportable et pour le mot: cabotin. Or, ce que le public apprécie le plus à l’écran, c’est le jeu naturel des enfants.

Dès l’instant où ils commencent à s’inquiéter de la galerie et qu'ils prennent des poses avantageuses, au détriment de la vérité, il n’y a plus qu’à se débarasser d’eux et à leur trouver des remplaçants.

Il faut bien se pénétrer de cela pour s’expliquer que bon nombre d’enfants

prodiges, une fois parvenus à 1 adolescence, s’éloignent à jamais de la carrière artistique. Un enfant qui joue bien, parce qu’il est naturel et qu’il considère cela comme un jeu, n’est pas nécessairement un futur grand acteur.

Il fut un temps où les régisseurs manquaient de petites artistes, quand les metteurs en scène leur en réclamaient. Ce temps n’est plus. Le succès, tout à fait exceptionnel, de Jackie, Coogan, le retentissement qu’il a eu, a poussée quantité de parents à conduire. leur fils ou leur fille dans les studios. Si bie n qu’à l’heure actuelle il n’y a plus que l’embarras du choix. Il est juste de mettre en garde les parents et de leur signaler qu’.ils courent le risque d’éprouver de cruelles désillusions, s’ils se figurent que leurs enfants peuvent gagner des sommes énormes comme un Jackie Coogan.

Le succès de Jackie s’explique parce que d’abord cet enfant habitait les Etats-Unis, pays du film par excellence, et ensuite parce qu’il fût lancé par Charlie Chaplin. Aucun enfant français, ou même européen, ne peut espérer devenir ce que devint en si peu de temps le remarquable petit interprêté du Kid.

En France l’enfant le mieux doué arrive à gagner quelques cachets de temps en temps, mais au bout de l’année la somme ainsi produite n’est pas importante.

Aux Etats-Unis d’ailleurs, tous les enfants acteurs ne possèdent pas la situation brillante d’un Coogan. Ce dernier bénéficia d’une publicité énorme et rien ne prouve au surplus que son succès soit: durable. On a remarqué que ses derniers, films étaient loin de valoir Le Kid. Dès sa deuxième production, on sentit le fléchissement. Chaplin n’était plus là et cela se sentait. Toutefois, Jackie profite de la vitesse acquise, et ceux qui ont entrepris de faire dë lui une grande vedette ont des qualités d’administrateurs qu’on ne saurait leur dénier. Coogan est la raison d’être d’une puissante société, qui arrive à monayer son talent, et qui parait décidée à produire le plus possible.

Un autre enfant artiste, Wesley Barry, plus connu en France sous le nom de Grain de Son, est aussi célèbre aux Etats-Unis que Jackie, et pourtant ne gagne pas autant d’argent. Il débuta à l’âge de six ans et figura dans un grand nombre de:

FILM-REVUE

films. Ce fut l’excellent metteur en scène Marshall Neilan qui comprit tout le parti qu’on pouvait tirer de lui. Il l’utilisa dans plusieurs œuvres et notamment dans Papa Longues Jambes avec Mary Pick-ford. Le même metteur en scène lui fit tourner Grain de Son, ainsi qu’un film qui eut beaucoup de succès aux Etats-Unis et qui s’intitule Penrod.

Wesley Barry n’est pas le seul enfant qui figure dans ce film. On y voit aussi Sunshine Sammy, un malicieux petit nègre qui prend le chemin de devenir aussi célèbre que le fameux l’Afrique, que l’on vit si souvent jouer aux côtés du comique Pollard (Beaucitron). Sunshine Sammy a un défaut, il est d’un caractère irascible et se dispute souvent avec ses partenaires. Pendant les prises de vues de Penrod, il parvint à tertasser Barry dans un corps à corps, alors qu’il était bien entendu que le contraire devrait se produire. On eut beau lui expliquer qu’il ne s’agissait pas de faire un match avec Grain de Son, mais bien de suivre de très près les indications dun scénario, il fut d’une humeur exécrable, parce qu’on l’avait empêché de poursuivre sa victoire jusq’au bout et de mettre Barry knock-out. Il s’était servi pour handicaper son adversaire d’un procédé plutôt brutal. Dans le film, il devait lancer à la tête de Grain de Son un de pot de fleur. Inutile de dire que ce pot avait été truqué et qu il était léger au possible.

Personne n’y prenant garde. Sunshine Sammy avait saisi un projectile véritable et l’infortuné Grain de Son avait eu la désagréable surprise de recevoir un pot de fleur ordinaire sur le crâne. C’est dans ces conditions que la bataille s’était engagée.

Wesley Barry est né en 1910. Ses parents n’ont pas voulu lui faire abandonner ses études. Il ne va pas à l’école, car les heures du studio ne le permettent pas. Mais il a un maître particulier qui lui donne des leçons. C’est même un exellent élève qui ne demande qu’à s'instruire. Il connait déjà plusieurs langues, et si jamais il vient en Françe les enfants de son âge seront surpris de l’entendre parler couramment le français. Il stupéfia un jour un de nos confrères passant par Hollywood en plaisantant avec lui, comme aurait pu le faire un petit gars de Montmartre.

Wesley Barry n’est pas comme Jackie Coogan, qui est pénétré de son importance et qui est propriétaire d’une auto. Wesley Barry exerce son métier simplement et

n’oublie pas qu’il est à l’âge où l’on aime polissonner. Ses parents lui ont fait cadeau d’un poney et presque tous les matins il va faire une promenade monté sur cet animal.

Tout compte fait, il travaille beaucoup plus que ces camarades qui sont à l’école, et pourtant ces derniers, n’en doutez pas, envient son sort. Le garçonnet n’essaie pas de les écrasser de sa supériorité et joue avec eux tout bonnement. Il a tourné également avec Maurice Tourneur dans Le Cercle Blanc, production que la Paramount a inscrite dans ses programmes.

Je disais plus haut que Jackie Coogan était pénétré de son importance, mais je m’en voudrais de ne pas faire ressortir que ce charmant gamin n’a que huit ans. Songez que depuis l’âge de quatre ans, il s’entend répéter • soir et matin qu’il a du talent et que le plus brillant avenir s’ouvre devant lui. Il a fini par le croire et il est bien excusable. Wesley Barry, lui, a déjà l’expérience de ses douze ans et il peut faire montre d’un peu plus de scepticisme. L’assurance de Jackie Coogan n’est pas d’ailleurs si déagréable qu on pourrait le croire, car au demeurant ce gosse est exquis et a très bon cœur Il a beau arriver au Studio dans une somptueuse automobile, s’il rencontre un enfant d’apparence malheureuse sur sa route, il supplie le chauffeur d’arrêter et il veut faire monter l’infortuné. Il est très gourmand et adore particulièrement les sucres d’orges; soyez certain qu’il ne manque pas de partager avec les autres enfants qui l’approchent.

Il est très camarade avec la charmante Patsy Macksn qui a son âge. Il lui donne toujours des sucreries et affirme gravement qu’il l’épousera plus tard et qu’ils seront heureux. La petite fille a pour lui une grande adoration et ne le quitte pas. Ils ont tourné plusieurs fois ensemble.

Jackie Coogan regrette le temps où il travaillait avec Charlie Chaplin. L’artiste aimait rester des heures en compagnie de l’enfant et répondait patiemment aux questions les plus baroques qu’il lui posait. Chaplin était en admiration devant l’intelligence de Jackie qui est, en effet, prodigieuse. Il se prêtait docilement aux moindres fantaisies de son jeune interprète et cependant possédait sur lui une autorité indiscutable. Chaplin s’était si bien attaché à lui, qu’il fut très affecté quand les parents de Jackie se séparèrent de lui pour fonder la Jackie Coogan Productions Limited.

(A suivre)

NEMO.


FILM-REVUE

LA ROSE BLANCHE

INTERPRÉTATION

Bessie Williams Mac Marsh

Marie Carrington Carol Dempster

Joseph Beaugarde . . Ivor Novello

La Négresse . . . Lucille la Verne

Apollo .... Porter Strong