Programme de 26 à 31 mai 1923



Livret de programme

Source: FelixArchief no. 1968#463

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Élève de Paul Mou-net, c’est un titre.

La carrière de cet homme jeune est déjà bien remplie. Son enfance: un prix de diction à l’âge de 9 ans, battant ainsi une centaine de concurrents du même âge; et de sérieuses études, toujours hantées par l’idée de faire du théâtre. Débuts excellents, à la scène où Melchior se fait vite remarquer et applaudir à Déjazet, à l’Odéon, au Théâtre des Arts.

Retour du régiment, un court passage à l’Odéon place l’élève de Mounet sous la direction d’Antoine dans Rachel. Puis, vers la même époque, ce sont les premiers pas dans la carrière des studios; et Melchior tourne chez Gaumont: Pâques Rouges, IJ Agonie de Bysanze, Manon de Montmartre, Amoureuse Aventure, L Affranchie, Le Canon sur Paris, La Fille du Caissier, Le 13e Convive, etc., et se fait surtout remarquer par sa magistrale création de Fandor, le populaire et sympathique journaliste, dans Fantômes. Autant de films, autant d’excellentes écoles de perfectionnement pour le jeune interprète; ces bandes, parmi les meilleures du cinéma d’avant-guerre, étaient, en effet, signées des noms aujourd'hui à bon droit célèbres: Feuillade, Le Somptier, Ravel, Fescourt et Lacroix.

Puis vint la guerre, autre film aux innombrables épisodes déroulant sa bande dans des décors de charniers, de boues, de tempête de fer et de feu; dans la Woevre, entre deux attaques forcenées, Melchior trouve moyen de maintenir le contact avec les Martini, les Rochefort, les Gaubert, les Baroux; et même il joue une revue: La Woevre Joyeuse, tandis qu’à une portée de canon, la bataille fait rage.

Enfin, l’armistice, puis la paix et la démobilisation libèrent tous ces jeunes hommes, ardents

dans la lutte, et qui le seront autant dans le Struggle for life. De grosses difficultés retardent d’abord Melchior, mais un engagement au Théâtre des Arts le rend aux occupations artistiques: il a l’honneur de créer L’Ame en Folie, de François de Curel, Le Moyen Dangereux, de arcelle Griette, et Le Tour de Cadran, de Nozière. C’est pendant la représentation de L’Ame en Folie que Jacques Fey-der vient lui proposer de partir pour l’Afrique pour tourner L’Atlantide. Et

ce fut alors ce départ pour le désert, et comme les héros dont il allait incarner les rôles, « ils s’acheminèrent vers leur destinée, ivres de l’attrait du sacré mystère », mais non, comme dit Benoit « dans la volupté que la certitude de ne pas réussir faisait plus âcre, plus immense ». Feyder, revenant du « Pays de la Soif », rapportait un film unique, en même temps qu’à tous ceux qui y avaient participé, il assurait une popularité immense.

Et, dès lors, les rôles à succès se succèdent pour Melchior: Maurice dans Les Roquevi/lard, puis le capitaine Chassagne dans Les Hommes Nouveaux, de Farrère, enfin Le Lac d’Argent et Le Petit Monsieur de Paris. Tout dernièrement, Melchior


prêtait son concours à un grand film où la grande Sarah — peut-être la plus puissante figure de la scène et de l’écran français — tenait un rôle aux côtés de M'"e Mary Marque! et de MM. Harry Baur et Fratinelli.

Nous ne pouvons, au cours d’un aussi court exposé, entrer dans les caractéristiques des divers rôles que créa l’interprète du Lieutenant de Saint-Avit.. L’artiste est de ceux dont le type plaît le plus au public: nez droit, front haut et large, menton volontaire — avec cela une souplesse élégante, sans rien du dandy efféminé. Et que dire de son jeu expressif et sobre, à jamais dans la mémoire de ceux qui vécurent intensément pendant les représentations de L'Atlantide ou des Roquevillard!

Georges Melchior est un sincère, qui a foi dans les possibilités du cinéma. Ses notes sans prétention, mais frappées au coin d’une énergique volonté et d’un bel enthousiasme, disent sa manière de juger des choses du VIIe art:

« Ce qu’il faut avant tout, c’est la sincérité, n’être jamais satisfait de soi, car on peut toujours faire mieux: travailler encore et toujours. Plus votre nom est connu, plus il faut s'efforcer de prouver que cette popularité est méritée.

» Il faut aimer la critique, ne demander aucune indulgence; la meilleure critique d’ailleurs est celle qu’on peut exercer soi-même — si l'on est de bonne foi — en se regardant à l’écran.

> Maintes fois, j’ai éprouvé une rage sourde de ne pouvoir anéantir certains bouts de film qui me paraissaient franchement mauvais... Impossible de le faire!... C’est le châtiment...

» Pour chaque création, je ne laisse rien au hasard, j’étudie chaque situation, je cherche la psychologie et j’en déduis les conséquences.

» Il faut jouer sobre, vrai, ne jamais penser qu’un objectif épie vos gestes. Le cinéma est un grand art. »

Cette courte profession de foi de M. Georges Melchior est bien celle que nous étions en droit d’attendre d’un des meilleurs artistes dont s’enorgueillit à juste titre l’écran français. MARNIX.

A Alvei', entouré de petits Algériens.

Dans Le Lac d'Aiyent, rôle de Henri Hervais.

Scène des Hommes Nouveaux, d'après le roman de Claude Farrère.

On a trop cherché la définition exacte de ce mot — photogénie — pour que nous essayons, autrement que par des exemples et quelques anecdotes, d’éclairer à ce sujet la religion de nos lecteurs et lectrices.

Il est tel aspirant cinéaste, semblant au premier abord devoir réussir à coup sûr dans Studioville, qui ne supporte pas la projection. Les annales cinématographiques sont pleines d'exemples significatifs à cet égard, et notre confrère Ciné-Miroir nous contait dernièrement à ce sujet deux anecdotes des plus typiques:

« Un jour, une actrice italienne, d'une merveilleuse beauté, se présente à un directeur qui, bien qu'elle n'eût jamais paru sur l’écran, l’engage sur-le-champ, trop heureux de « prendre » cette admirable figure.

» Quand on regarda le film, ce fut un désastre. Naturellement, les remarquables couleurs n'avaient compté pour rien et toute la beauté des traits était gâtée par le relief excessif qu’avait pris le duvet qui ombrageait la lèvre supérieure ainsi qu’un assez gros signe placé sur la tempe gauche.

» L’un et l'autre avaient, pour ainsi dire, disparu dans la lumière du jour, mais sous le féroce éclairage au mercure du studio et les agrandissements

Betty Compson à sa toilette: le "rouge, appliqué du bout du doigt.

Betty Compson è sa toilette: l'application cfe poudre à la houppe.

des lentilles, ces détails s’étaient exagérés et avaient fait à l’Italienne une figure grotesque.

» Un autre exemple n’est pas moins catégorique. La direction d’un studio s’était attaché un très bel artiste, un jeune athlète; quand ses films d’essai furent projetés, ce magnifique garçon apparut, à la surprise générale, comme un blanc-bec anémique, gauche, emprunté, dont chaque geste soulevait les rires de l’auditoire. »

De tels aléas expliqueront la sélection qu’il importe toujours de faire parmi les nombreux récipiendaires qui harcèlent la porte des studios d’Amérique, de France et même de Belgique. Il est cependant quelques caractéristiques physiques qui sont dans la plupart des cas, des conaitiones sine qua non pour l’interprète d’écran.

Le gTain de la peau doit être très fin; nulle rugosité ni défaut, sans quoi la photo sans retouche du film reproduirait les moindres boutons ou gerçures. Les dents doivent être parfaites.

La couleur du visage importe peu. Avoir les joues roses, c’est s’exposer à paraître cuivrée, le rouge donnant noir en photo. Les cheveux noirs ou foncés


sont recherchés: pourtant Geneviève Félix, Mary Pick-ford. Pearl White et d'autres ont de merveilleuses boucles dorées, du plus photogénique effet; explique cela qui le pourra. Enfin, pour les jeunes femmes, le visage ovale a le plus de préférence, ce qui n'empêche pas de belles artistes très estimées d’avoir une face arrondie très expressive.

Les yeux enfin sont considérés comme photogéniques quand leur couleur est bleu-vert et entourés d’un cercle jaunâtre: c’est du moins l’avis de Mme Olga Petrouw et de nombreux metteurs en scène de renom. Marron, l'œil peut être très beau et expressif; bleu pâle, il est sans caractère aucun.

Le type masculin le plus demandé aujourd'hui, c'est le masque puissant presque dur, les traits taillés par masses; la figure du jeune premier même doit avoir les yeux enfoncés, le menton presque carré, le front au large dessin, le nez assez fort; les méplats doivent être bien dessinés, les joues faire saillie sous la poussée de l'os. Avec cela, les mêmes desiderata s’observent quant aux cheveux, à la bouche et à l’ovale du visage, que pour les artistes féminins.

Abordons succinctement le chapitre du maquillage, un des plus importants, encore que le bon artiste cinégraphique ne se grime que modérément. Comme le virtuose « met son âme dans ses doigts », il doit mettre toute sa volonté dans son regard et son expression de physionomie. Comprendre, vivre le rôle qui lui est confié, c’est le facteur principal à acquérir.

Se grimer est pourtant nécessaire.

et les Américains, nos maîtres dans cette science, sont arrivés à des résultats surprenants de changement physique grâce à leurs méthodes. Voici comment on opère: d'abord se laver avec soin, de préférence à l’eau chaude; puis laisser sécher le visage, pour l’oindre ensuite de cold-cream. Quand cette onctueuse matière a bien pénétré les pores, mettre le * fond de teint », qui sera rose de préférence; cette dernière opération se fait à la main. On se poudre ensuite avec un tampon assez dur.

Pour les yeux, un léger cercle noir doit les entourer, mais il vaut mieux ne pas s'en mêler du tout que d’exagérer la dose! Noircir un peu les cils et les sourcils. Aviver un peu les lèvres.

Toutes ces opérations, simples d’apparence, nécessitent un doigté spécial qui ne s’acquiert qu’après une longue pratique. Les artistes américaines elles-mêmes, passées virtuoses dans l’art du maquillage, apportent tous leurs soins à « se faire » une figure.

Les photos illustrant ces pages nous montreront d’ailleurs à souhait avec quel souci de bien faire, sans épargner le temps ni les précautions, elles s’attachent à augmenter les moyens d'expression dont les a trop parcimonieusement dotées la nature.

Le maquillage est donc un facteur nécessaire à l’artiste de ciné. On aurait tort de croire cependant que le crayon ou la poudre puisse faire office d’expression ou de talent: tenir son rôle, tout est là, le maquillage ne peut jamais être qu’un adjuvant, précieux sans doute, mais non décisif, pour la traduction des caractères.

EMCÉ.

Gloria Swanson étudiant au miroir une attitude photogénique.

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Geneviève Félix, une merveilleuse beauté blonde très photogénique.

Léatrice Joy (ici en compagnie de Thomas Meighan), donne la courbe voulue à ses sourcils.

Lucien Littlefeld et son œuvre Miss Joy, qui sortira de ses mains sous les traits d'une " Céleste „»

10,000 francs de prix en espèces Nombreux prix en nature

Elsie Ferguson

Concours de la cTemme Oelge la plus Pelle et la plus Photogénique

Malgré la bonne volonté évidente, de milliers de jeunes filles s’offrant chaque jour pour l’interprétation de films, il est souvent difficile aux metteurs en scène de trouver un élément réunissant toutes les qualités désirables pour faire une bonne artiste Cinématographique.

Pour permettre aux femmes belges, qui se croient des dispositions pour la carrièie des studios, de se faire connaître et s'assurer peut-être un avenir brillant, CINÉ-REVUE a décidé d'organiser le Concours de la femme la plus photogénique.

Cette compétition intéressera toutes les classes de la société, puisqu’elle donnera à toute candidate les mêmes chances de réussite, et que seront admises à concourir toutes celles qui suivront les données facilement exécutables de son règlement.

Ciné-Revue fera paraître les portraits de toutes les candidates; de plus, les photos originales des compétitrices seront réunies dans un album, mis à la disposition des metteurs en scène belges et étrangers, leur permettant de iuger des trésors de beauté et de grâce dont dispose la Belgique.

Après un premier triage, un certain nombre de candidates seront représentées à l’écran, et parmi celles-ci le public sera chargé de désigner la femme la plus photogénique.

Il sera alloué pour ce Concours 10.000 francs de prix en espèces et de nombreux prix en nature. Enfin la jeune fille ou femme la plus photogénique qui aura réuni le plus de suffrages, sera proclamée: La femme belge la plus photogénique, et (si elle montre des dispositions pour le travail cinématographique) un engagement lui sera assuré pour tourner un grand film.

Règlement pour les Candidates

1“ Peuvent prendre part au Concours, toutes les femmes ou jeunes filles de nationalité belge, ayant atteint l'âge de 16 ans au 1er mars 1923, et qui se conformeront aux directives contenues dans le présent règlement.

2° La candidate fera parvenir à l’adresse de Ciné-Revue:

a) Deux de ses portraits, l’un de face, l’autre de profil, format carte-postale, mais de telle sorte que le visage ait au moins deux centimètres de hauteur;

b) Le bon à détacher de Ciné-Revue, dûment rempli (voir page 13). L’enveloppe, contenant portraits et bon, devra porter à l’adresse suivante: CINÉ-REVUE, 10-12, rue Charles Decoster, Bruxelles, et l’indication: Concours de la lémme belge la plus photogénique.

• 3° Les envois dont il est fait mention à l’article 2 seront reçus à partir du 1er mars jusque et y compris le 15 juin 1923. — Passée cette date, nulle candidature ne sera prise en considération. Au fur et à mesure de leur réception, les portraits des candidates paraîtront dans Ciné-Revue.

4° Un jury composé de: Trois cinématographistes; trois artistes belges; trois écrivains ou journalistes belges, sera chargé de faire un premier triage des milliers de candidatures, et de désigner 20 candidates parmi lesquelles le public belge sera chargé d’élire la femme belge la plus photogénique.

Cas 20 candidates seront convoquées aux frais de Ciné-Revue, pour être filmées; elles seront, en effet, présentées à la fois à l’écran et dans les numéros de Ciné-Revue, de manière à faciliter te choix des votants.

Jacqueline Logan


Blanche BORGERS

Julia LAMY

Elisabeth DE LOMBAERT

Henriette VAN STEENBRUGE

Malvin* VANDEVYVER

Marthe FABRY

Ginette HAVART

QUELQUES CAHDIDATES POUR LE COHC 01JP5

DE LA ELMME BELGE LA PLUS DELLE ET LA PLUS PHOTOGÉniQLt

Yvonne VAN LERBERGHE

il n'est peut-être pas inutile de rappeler une fois encore aux candidates à venir, de ne pas tomber dans certains errements de celles qui les précèdent.

Procédons par ordre. Le règlement — c'est toujours là qu'il en faut revenir — décrète qu’il suffit de remplir le bon de participation, et de nous le faire parvenir sous simple enveloppe, accompagné de deux photos (un profil et une face) format carte postale.

Pourquoi dès lors certaines aspirantes-candidates éprouvent-elles le besoin, soit de se déranger pour porter elles-mêmes les documents demandés; soit de venir apprendre de vive voix, de notre propre bouche, les renseignements clairement énoncés dans le règlement; dérangements inutiles pour la candidate elle-même et — avouons-le franchement — souvent aussi pour nous.

Puis, parmi celles qv ont compris

Ces remarques faites, constatons avec plaisir combien sont intéressantes, au double point de vue photogénie et beauté, les nombreuses candidates; l'album qui sera composé et où elles seront cataloguées promet d’être le manuel le plus intéressant qui, dans ce genre, ait été composé. 11 est certain qu’il facilitera de beaucoup la tâche des metteurs en scène en quête d’éléments aptes à remplir un rôle à l’écran.

LA RÉDACTION.

Emmy BECKERS


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CONCOURS

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La maison du colonel Rocjartine, construite en bois, sur un soubassement de briques, trônait, au milieu d’une cour bordée à droite par une rangée d’écuries, à gauche par les communs. Une pelouse, devant le perron, séparait en deux bras la large route plantée de bouleaux qui venait de la gare la plus prof\ Un bois s’étendait derrière la maison qui paraissait ainsi comme une sorte de repos de chasse.

Le colonel était, en effet, un nemrod émérite et il avait à son actif maintes hécatombes de loups, et d’autres animaux qui, pour n’être que du gibier habituel, faisait honneur au coup de fusil du maître.

Rocjanine était un vrai seigneur russe, brutal et sévère. L’habitude du commandement, non moins que la servilité d’un peuple de paysans longtemps courbés sur un esclavage héréditaire, expliquent ces sortes de tyranneaux devant qui tremblaient non seulement les domestiques et les serfs villageois, mais même ceux de leurs gens qui leur étaient les plus chers, et notamment leur femme et leurs enfants.

Rocjanine était veuf.

Il y avait bien des mauvaises langues pour

Su fille, charmante blonde, insoucieuse, à . l'âme légère,...

dire qu’il était pour beaucoup dans la mort prématurée de Mme Rocjanine. Cependant le colonel n’appelait jamais sa femme que « ma chère épouse, ma tendre âme », mais son regard froid et ses manières brusques démen-laient ces paroles et inspiraient- à sa femme la plus vive terreur.

Cet homme souriait rarement.

Sa fille môme, Sinaïda, charmante blonde insoucieuse, à l’âme légère, craignait de rencontrer le visage morne de son père. Elle s’efforçait de satisfaire à toutes ses volontés, toujours craintive, redoutant les yeux de glace et les sèches remontrances du colonel, heureuse seulement quand elle se réfugiait dans sa chambre, ou qu’elle rencontrait soit dans les promenades boisées du domaine, soit sur les routes du village, le jeune étudiant Alexeif l’avviow, que le colonel employait à faire certaines écritures.

— Bonjour, mademoiselle, disait cérémonieusement le jeune homme.

— Bonjour, monsieur, répondait Sinaïda.

Et de parler dé choses et autres, du temps

qu’il fait et de la moisson prochaine, et des merveilles de la ville où étudiait Alexeif, et du ruisseau qui coule et dn nuage qui passe, et de millè autres choses aussi sérieuses, en


Ce furent entre les jeunes gens les divihes promesses...

quoi deux jeunes cœurs s’épanchent dans!e grand mystère de la vie.

Un jour...

Le silence s’était établi sur eux comme dans un temple. Sinaïda écoutait résonner en son cœur les dernières paroles du jeune homme. Alexeif suivait aussi au fond de son âme l’écho de la voix de la jeune fille.

Un jour... ce silence durait depuis un moment, Sinaïda, malgré elle, leva la tête. Sa main tremblante rencontra la main d’Alexeif. Leurs yeux se détournèrent.

— Simaïda. m'aimez-vous? Je vous aime depuis que je vous ai vue.

Elle ne répondit pas.

Des larmes jaillirent de ses yeux.

Puis, un moment après, un chant monta des profondeurs de son être et ce furent entre deux jeunes vies les divines promesses et les divins baisers.

Ilocjanine le surprit.

Il eut une colère froide.

Le lendemain il défendait à Alexeif de mettre encore les pieds dans son domaine.

Puis il fit venir sa fille.

— Sinaïda, ma chère enfant, j’espère bien que vous n’aimez pas ce misérable étudiant.

— Alexeif n’est pas un misérable, moh père.

- Silence. Je suis le maître ici, je pense.

Et quand je dis que cet étudiant est un misérable, un révolutionnaire de la pire espèce...

Il se promenât* de long en large, cravachant les tiges jaunes de ses bottes.

— Demain, reprit-il, vous serez conduite en pension. Préparez-vous.

Sinaïda s’enferma toute la journée dans sa chambre, préparant ses malles et prenant ses poupées pour confidentes de ses secrets.

Le lendemain, la jeune fille entrait dans un pensionnat de Kiew.

(A suivre.) Jean BLAISE

Le lendemain, il défendait à Alexeif de mettre les pieds sur son dômoine.

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fl ppopos des adaptations musicales

Dans une chronique musicale de « Ciné-Revue », M. C. R. déplore les mauvaises adaptai ions musicales que les spectateurs des cinémas doivent subir. Il propose à cette fin deux remèdes.

Le premier serait une adaptation aussi soignée que possible, faite au indyen d’œuvres musicales existantes et servant chaque fois que le film serait représenté.

Cela constituerait évidemment une amélioration. Mais l’adaptation faite de pièces et de morceaux subsisterait. Le film resterait affublé de son habit d’arlequin. Il est assez facile de se rendre compte du non-sens qu’il y a de procéder ainsi.

La musique dramatique, opéra, opéra-comique, operette, cantate, oratorio, etc., enfin, { mite celle écrite sur texte, se développe d’après une action déterminée par ce texte et ne peut d’adapter à un autre texte ni à une autre action.

Voyez-vous l’effet, si l’on devait essayer de juxtaposer la musique de « Carmen » à un

autre opéra; à la «Habanera», de H. Lapara, à « L’Heure Espagnole », de M. Ravel, ou à la « Vie brève », de M. de l’alla, que la Monnaie vient de monter.

L’action dans toutes ces œuvres se passe en Espagne, et cependant tout le monde protesterait avec raison si pareille chose était tentée.

Et la musique descriptive? Le « Matin », de Grieg (extrait de la suite pour Peer Gynt d’Ibsen), pourrait-il être adapté au lever.du jour si magistralement décrit dans « Un Mute », de Camille Lemonnier. à supposer que cette œuvre soit portée à l’écran?

Reste la musique pure (sonates, symphonies), encore moins apte que les autres, puis-qu’ici les idées musicales sont développées, non point d’après une action, mais en raison de certaines lois d’équilibre, de construction.

Bref, on peut affirmer qu’il n’existe pas de bondes adaptations, même qu’il ne pourrait en exister tant qu’on s’obstinera à vouloir puiser dans les œuvres musicales existantes.

Il faut" donc nécessairement écrire une musique originale pour le film. Et c’est là le deuxième remède proposé par M. C. R. Disons

Bon de participation au Concours de la Femme Belge la plus Photogénique

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A la Direction de Ciné-Revue, (Signature)

Remplir le présent bon de façon très intelligible et faire parvenir à Ciné-Revue, 10-12, rue Charles de Coster, Bruxelles


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que c’est le meilleur, le seul, et cpi'il est par-faitement réalisable.

Il ne serait pas bien difficile d’obtenir une étroite corrélation entre la musique et l’action filmée. D’autre part, la qualité primordiale exigée de la musique étant de créer l’atmosphère, c>/Sl cela avec l’homogénéité en résultant qui doit écarter tout autre procédé.

1,’intense production cinématographique n’est pas un obstacle sérieux. N’oublions pas qu’il y a en Belgique plus de trois mille compositeurs connus.

Je suis certain que les plus grands s’y attelleraient et le septième art aurait fait un pas gigantesque dans la voie du progrès.

M. SC H O EiM AïK’K R.

Sur la hauteur

Plusieurs scènes dp « Rosita »i le prochC u film de Mary Pickford, se situent au 'haut d’un petit village espagnol étagé sur une éminence. Cela a donné aux extraordinaires bâtisseurs qui hantent les studios américains le prétexte d’édhafauder une invraisemblable construction escaladant et même dépassant de beaucoup le toit du théâtre sur lequel travaille habituellement « Mary ». Pour être haut cet édifice ne doit d’ailleurs pas manquer de solidité, puisque de nombreux figurants et même des mules vont y évoluer.

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Programme Hu 26 an:tl mal

Paul Whalen ct Jim Payne avaient été copains toute lew \ie, jusqu’au moment où Jennie lîlake survint et quand elle choisit Paul comme époux. Mais lorsque, cinq ans après, le malheur s’abattit sur le couple, Jim, devenu inspecteur de la côte, trouva un emploi pour Paul comme gardien du phare de lîlack hedge, situé en pleine mer, sur une île isolée et inaccessible. Acculé par la misère, Paul y mène sa femme et leur fillette.

De longs mois monotones passent, interrompus uniquement par la visite mensuelle de Jim l’in-spectcur... et durant ces visites Jim montre clairement à Jennie que son affection pour elle subsiste toujours. Une nuit Paul fait une chute qui lui lèse le crâne, et il devient aveugle. Dans leur détresse les époux décident de bluffer lors de la prochaine visite d’inspection de Jim. Mais au lx>ut de très peu d’instants celui-ci, voyant Paul qui fait semblant de lire un journal, — qu’il tient â l'envers, — s'aperçoit que le gardien du phare est aveugle. Il va trouver Jennie et lui déclare qu’il fera son rapport en conséquence, si elle ne se soumet pas à ses baisers; après une courte hésitation, Jennie lui permet de l'embrasser. — La petite Pauline, qui vient d’avoir cinq ans, avait formé â l’aide de lettres en carton la phrase: «Je l’aime, petit j>ère». Souriant ironiquement, Jim réarrange l’alphabet de façon à former: « embrasse-moi encore, Jeu ». Mais au lieu de venir à lui, récalcitrant, Jen se jette dans scs liras et l’embrasse passionnément.

Pendant ces instants Paul se lève pour aller vers sa femme, oriente mal ses pas et frappe avec la tête contre une cheminée en pierre; il s’écroule sans connaissance. Lorsqu’enfin il revient à lui, sa vue lui est revenue à la suite du choc. Dans sa joie exubérante il prend sa femme par la main: «Jen, fais-moi voir ce que notre petite Pauline a épelé ce matin à l'aide de ses petits cartons», et avant que leu n’ait pu l’en empêcher, il avait lu — et il savait...

Droite et raide, Jen soutient la découverte. Quand Pau! lui demande si Jim l’avait forcée h l'embrasser, elle répond: « Oui,... d’abord,... et après je l ai embrassé de par ma propre volonté. » Kl devant l’amer désespoir de son mari, elle explique: <( Paul, np sais-tu pas... ne conçois-tu pas... que parfois, par suite d’un moment d’oubli... d'une impulsion irrésistible... on peut faire des folies?... Kl, cependant c'est toi que j’aime, c’est toi que j’ai choisi, c'est â toi que j’ai donné un enfant. Conçois-tu que j'ai pu être poussée une minute à la désespérance? »

Paul lui tend les bras, et les époux se retrouvent, plus près l'un de l’autre, que de toute leur vie conjugale ils ne l’avaient été encore.

Marche de la Cavalerie finlandaise....X. X.

Cortège Nuptial .

E. OA

Rien qu’un baiser

Comédie en 5 parties interprétée par

Marie Prévost

La petite Mariée

Fantaisie

Ch. Lecocq

Baisers Menteurs

Drame en 5 parties avec Miss Du Pont dans le rôle principal

ranima Vein 2lî lot SI Moi * Valsche Kussen

1. Marsch der Finlandsche

2. ( /uiloftstoet . . . . E. Grieg

3. Slechts een Zoen

Tooneelspel in 5 deelen met Marie Prévost in den Hoofdrol

4. La petite Mariée . . Ch. Lecocq

Fantasie

Valsche Kussen

Drama in 5 deelen vertolkt door Miss Du Pont

SEMAINE PROCHAINE

Georges MELCtilOR et Regine BOUET dans

LE LAC D’ARGENT

PROCHAINEMENT LE FILM SENSATIONNEL

LA BÊTE TRAQUÉE

tiré dn célèbre roman ’’.MARIELLE THIBAUT” d’Adrien CHABOT et interprété par France DHELIA et VAN DAËLE

Paul Whalen eu Jim Payne waren steeds onafscheidbare vrienden geweest. Op zekeren dag huwt echter Paul Jennie lîlake, op wie ook Jim verliefd is. Zoo worden beiden onverzoenbare vijanden.

Vijf jaar later gaat het gezin van Paul gebukt onder tegenslag op tegenslag. Jim is intusschen kust-toezichter geworden. Hij zal Paul en de zijnen in dienst nemen als wachter van den vuurtoren van Black hedge, op een haast ongenaakbare rots, in volle zee.

Eentonige maanden gaan voorbij, in de vreese-lijkste eenzaamheid, alleen afgewisseld door de maandelijksche inspektie-tocht van Jim, en deze laat Jennie genoeg blijken dat zijn oud gevoel hem nog steeds beheerseht. Door een vreeselijken val wordt Paul niet blindheid geslagen. Alhoewel de ongelukkigen, bij het eerstvolgende bezoek van Jim, dezen trachten te verschalken, ziet hij toch de waarheid. Hij zal er gebruik van maken, bedreigt Jennie met den toestand van Paul aan zijn bestuur te veropenbaren, zoo zij zich niet aan hem overgeeft.

Ten einde raad stemt Jennie er in toe dat liij haar zoene: Maar zij gaat niet tot hem als een slachtoffer, maar zij werpt zich in zijn armen on haar kussen branden van hartstocht.

En liet gebeurde dat Paul, die ronddrentelde in liet vertrek, tastend, struikelde en bewusteloos neerviel.

Toen hij ontwaakte, zag hij weer; de harde schok had hem het zicht weergeschonken.

Een toeval verraadde hem Jennie’s wankeling. En zij bekende hem haar daad, dóch voor de wanhoop van haar man, opende zij ganch haar hart: «Paul, begrijpt gij niet... dat soms in één oogen-blik van zwakte... een onweerstaanbare drang... men een dVaasheid begaan kan! En toch. u alleen bemin ik... u die ik verkozen heb,, wien ik een kind schonk... hij wie ik vijf jaar, die lijken een eeuwigheid op dat kille, verlaten eiland, heb door-geBracht... Verstaat gij dat ik één ‘stond tot de uitzinnigheid gedreven werd?... »

Paul begrijpt, opent haar zijn armen en in hun smart hervinden zij hun liefde, die nooit nog zoo oneindig «root was geweest als in dit oogenblik.

Imprimerie du L’entre 26. Rempart. Kipdorp. AtiTers»