Programme de 17 à 22 juin 1922



Livret de programme

Source: FelixArchief no. 1968#398

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Théodore Kosloff est un homme ambitieux. Il est heureux, cependant, que son ambition ne puisse être comparée à celle de Macbeth, le héros de Shakespeare, que tourmentait un même sentiment. Ce n’est point grâce aux bonnes oeuvres des autres que Kosloff espère atteindre les sommets de la notoriété. Il possède des idéals élevés, et j’en sais beaucoup qui s’avan-tageraient fort én adoptant sa pensée claire, sa méthode déterminée d’atteindre les buts proposés.

Lorsque donc cet ambitieux jeune homme eut atteint sa huitième année, un grand désir le prit de devenir danseur mime, et c'est dans sa ville natale même — à Moscou — qu'il fit partie du corps de ballet du Théâtre Impérial. Il passa dix ans sur les planches, suivies de cinq autres au Théâtre Impérial de Pétrograd. La première apparition qu'il fit à Paris fut auBallet du Grand Opéra. Ses performances lui avaient dès lors conquis une telle notoriété

qu’en 1910, à son arrivée en Amérique, il avait la réputation •d'être le premier danseur mime masculin du monde.

Cette ambition pleinement satisfaite, notre artiste chorégraphe chercha un autre et plus ample champ d’expression. Grâce à ses relations amicales avec Cecil B. de Mille, « supervising - director » des Paramount -pictures, il s’intéressa bientôt aux productions de l’invention nouvelle. Dans le but de faire son apprentissage, il se fit accepter comme membre du stock du studio Lasky. Il va sans dire qu'avec son cœur d'artiste, et sa compréhension très précise de la pantomime, le travail chorégraphique qu’il fournit pour l’écran, fut dès le début des plus remarquable.

M. De Mille d'ailleurs, avait trouvé en Kosloff un collaborateur d’une grande compétence, auquel aucune question d’art n’était étrangère.Il s'aida donc de l’inspiration, de Kosloff, et ensemble, ils établimroioH Kgiofi

Théodore Kosloff, aux côtés de Lord Wilson et de May Mc Avoy (h gauche, le sabre à la main) dans une Paramount-picture.


Vue prise durant le voyage de l’exploration de Shackleton au Pôle.

rent, hagards et blêmes, vers un salut incertain, lui, ferme au milieu de la commotion générale,

garnit son canevas et s’en va pour l’édification et l’instruction du monde, prendre des vues de ces spectacle grandioses dans leur terrible déploiement? »

Le film d’actualité constitue, pour l’histoire, une aide incomparable. Plusieurs villes ont déjà constitué des bibliothèques où se retrouvent les scènes et les manifestations dont la cité doit, à juste titre, s'enorgueillir. (Bruxelles est une de celles-là.)

Ainsi que nous l’avons dit ci-dessus, 1

Un avion allié tombé dans la forêt de Houthulst, et retrouvé par les Belges.

I/ouvain, d’Ypres, de Reims, après up bombardement, sacrilège.

Dans les documents de l’armée belge — plusieurs pris au péril de la vie des opérateurs — nous retrouvons nos jass, toujours avec le sourire, luttant pour la défense du sol natal. Voyez-vous ces patrouilleurs rentrant d’une sortie de reconnaissance dans le « no man’s lancf », septembre 1918. Ici, un avion allié tombé dans la forêt d’Houthulst, lors d’une des offensives et que les Belges ont retrouvé. Puis, un

états-majors alliés, de 1914 (à 1918, ont recueilli des films des plus intéressants; certains constituent un vrai réquisitoire conti« le militarisme allemand.

Ici, nous retrouvons le Kaiser, au moment de sa splendeur, passant en revue les troupes qui allaient pénétrer en Belgique et en France. Voici encore le scieur de bois d’Ame rongen au milieu de son état-major, les ruines de

M. Maurice Renard et Alfred Machin en position de prise de vues par le service cinématographique de l’Armée Française dans les tranchées de la Somme.

poste d’écoute en première ligne, Ypres, 5 juillet 1918. Là, un assaut d’infanterie belge près de Merckem, avril 1918. Plus loin, des patrouilleurs, en rampant, s’avancent dans le terrain hérissé d’obstacles. Dans le lointain, on aperçoit un poste allemand, septembre 1918.

Aujourd’hui figure presque toujours sur le film le nom de l’opérateur.

Ce n’est que justice. Maurice WIDY.

Les patrouilleurs rampant sur le terrain hérissé d’obstacles

Ah! que d’amours de jeunes filles avons-nous vu naître, conquises par le port altier de nos braves, sanglés dans l'uniforme d'ordonnance; mais ô combien revenues, désenchantées, après qu’il leur fut apparu que * l’habit ne fait pas le moine », ni les boutons de métal, le guerrier et le mari modèle.

Ce fut le cas de la toute charmante Florence

Lanham, qui, jeune, jolie et fortunée, s’ennuyait pourtant à mourir auprès dé ses parents, dans un des plus somptueux hôtels de New-York; aussi, quand vint la guerre, voulut-elle s’engager comme infirmière sur le front français! Dans un village de l’arrière, la jolie Florence fit la connaissance du beau capitaine Sam Ginniss. Quelques jours plus tard, comme cela arrivait fréquemment à cette époque d’exception, l’aumônier bénissait l'union de ces jeunes gens qui se connaissaient à peine. Vint la fin des hostilités: Florence regagna sa patrie où elle reprit sa vie d’antan, sans toutefois avouer à sa famille son mariage rapide avec un homme dont elle savait tout juste le nom! Ce silence permit à, William Artkwright, que l’on appelait Billy dans l'intimité, de faire une cour assidue à Florence. Très riche, préoccupé uniquement de sa toilette, le jeune homme avait été agréé comme fiancé de leur fille par M. et Mme Lanham!

Un soir, à l’improviste, un inconnu demanda à voir Mme Ginniss. Il lui fut répondu qu’on ignorait ce nom dans la maison de M. Lanham. L'inconnu fut finalement autorisé à remettre à Miss Florence un message apporté de France. Et à sa profonde stupéfaction, Florence se trouva eh présence de Sam, son mari, qu’elle croyait mort. Alors s’éveilla dans l’esprit de la jeune fille un curieux sentiment. Elle avait connu autrefois un brillant capitaine fort bien habillé, et elle se trouvait maintenant devant un homme vêtu très simplement, beaucoup trop même à son gré! Elle en eut honte!

Sam eut vite compris ce que sa femme pensait de lui, la jeune fille ayant fini par lui avouer qu'elle n’oserait jamais le présenter à ses parents qui étaient des gens si distingués. A quoi Sam répo;. lit u’il ne saurait faire aucun mystère de la profession e son père qui était cordonnier! Cet aveu ne pouvait que confirmer Florence dans sa décision.

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voi du maître d’hôtel de la maison pour se faire engager par les parents de Florence! La jeune fille eut donc à supporter le perpétuel contact de son mari domestique dans sa propre demeure!

Après s’être fait mettre au courant du métier par son prédécesseur, ce qui donna lieu à des scènes du plus haut comique Sam, sous le nom de Watkins, devint le modèle des maîtres d’hôtel! Mais un soir de grand dîner, le nouveau serviteur fut reconnu par un invité, le colonel Inerney, qui avait eu sous ses ordres le capitaine Sam Ginniss.

Le colonel devina ce qui se passait et, d’accord avec une amie de la maison, résolut de réconcilier le ménage Sam-Florence! Le colonel offrit une place d’ingénieur à Sam, qui accepta sous réserve d’une réconciliation avec Florence. '

Celle-ci, agacée par la présence de Sam chez elle et ne voulant pas céder, résolut de se faire enlever par son fiancé Billy et

partit av ri en Floride, suivi d’ailleurs par Sam, le colonel et l’amie, hi*ne Smythe. Pour exciter la jalousie de Florence, Sam flirta ferme,, sous les yeux de la jeune fille, avec Mme Smythe qui se prêta aimablement à la supercherie.

Dans la crainte de perdre son mari, Florence s’avoua vaincue. La jeune fille congédia son fiancé et, tombant dans les bras de son Sam bien-aimé, lui demanda un pardon bien vite accordé.

Thomas Meighan, l'interprète principal de cette très bonne comédie, y joue ses rôles d’officier, d’nomme ordinaire, et de maître d’hôtel, avec le talent que nous lui connaissons. Il excelle surtout dans son incarnation de domestique improvisé: le passage où il débute à l'office est particulièrement réjouissant. Disons d’ailleurs que les autres artistes contribuent tous pour leur

Sam, qui aimait sa femme et savait bien être payé de retour, se rendit compte qu’un faux orgueil était la cause

part à animer cette amusante production, dont la photo est sans défaut, la mise en scène bien conditionnée, l’action

initiale de ce malentendu. Et lui, ingénieur distingué, pour donner une leçon d’humilité à son épouse, profita du renrondement menée, grâce à un scénario fertile en développements d’un amusant imprévu. EMKA.


10

ABEL GANCE

tffWflSWaWs «I de* ar-tistes, le cinématographe aura bientôt été élevé à la dignité d’un art, c'est par dés tentatives semblables à celles de M. Abel Gance: « J’accuse » et « La Roue », que ce résultat aura été atteint.

Car il est encore trop d'esprits retors pour lesquels le spectacle de l’écran est resté entaché d'une irrémédiable infériorité, et, soit ignorance, soit parti-pris ou routine, ils ne peuvent admettre que oette invention, toute

mécanique à ses débuts, ait pu faire des progrès appréciables, propres à en faire goûter les productions par les classes cultivées.

Il est cependant indéniable que, dans plusieurs centre cinégraphiques, en France, en Suède, en Allemagne et aux Etats-Unis, des réalisateurs de films se'soient appliqués à réhabiliter le travail de studio, par la résentation d’œuvres de .valeur, traduisant par l’image animée une pensée philosophique ou sociale, et ce avec des moyens de technique d’interprétation dont ne peut disposer aucun autre art. Nous avons vu, au cours de précédentes chroniques, l'effort qui fut tenté dans ce sen er. Amérique, non sans succès; nous avons dit la haute conception qu’avait du cinéma le grand Sjostrom; nous avons dit ce qui était tenté par les Del.luc, les Dulac et quelques-uns des nôtres parmi les meilleurs animateurs. Dans cette lignée de vrais artiste« de l’écran, Abel Gance occupe, à bon droit, une des places les plus en vue.

Hugo et S,hakes[veare, Ibsen, Spiuosa, Nietzdhe et Confucius: ce sont les œuvre« de ce« géants que hanta la curiosité chercheuse de Gance avant qu’il se dévouât aux. productions du studio. Il n’y a rien là de paradoxal: le cinéma est digne de s'inspirer du génie des grands cerveaux de tous les temps, comme ceux-ci se doivent d’aider à l’évolution dans le sens artistique d’une des plus extraordinaires des inventions modernes. (

La guerre a inspiré à Gance-: « J’accuse »;

La préparation minutieuse d’un premier plan dans une Pour la prise de vues on avait monté sur wagons une stades scènes de mouvement du film. Une rixe ou cabaret tion électrique complète et autonome capable de fournir les des "Gueules noires». milliers d'ampères nécessaires à l'éclairage des décors. On

voit ici le déplacement d'un de ces wagons.

Par une fenêtre de la maison de Sidif. Les découvertes. Au premier plan, le poète Biaise Cendrars, 1 assistant d Abel Gance dans la Æoue.

c’est une œuvre d’unie singulière puL- tance évocatrice et qui unit la perfection materielle à des moyens d’expression peut-être jamais atteints depuis; et c’est une œuvre qui se déroule comme une fresque mouvante, animée par des sentiments humains.

Dans quelques mois, une production née du souci de réaliser un- projet longtemps caressé, paraîtra a l’écran. Abel Gance a voulu, dans un film, « opposer le machinisme moderne à l’art antique ». « La Roue » est le nom de cette réalisation, dont le scénario, dans la pensée première de son auteur, devait se dérouler, d’une part, dans le nouveau continent, de l’autre, au milieu des richesse« archéologiques d’Iialie. Mais la lecture du « Rail » de Pierre Hamp, décida Gance à prendre pour personnage principal — si l’on peut dire — la locomotive. Puis, par ia « Bête humaine ». de Zola, il connut cette sorte de sentiment qui lie llhomme à la machine qu’il ailme et la lui fait considérer bientôt comme un être sensible.

La préparation d'une scène comique du film. Miss Ivy Close, la vedette de la production.

Créer des contrastes violents des deux cou- U leurs qu’offre l’écran, ce fut un des buts de Fauteur. Le noir lui était fourni par le charbon, la fumée, les machines; le blanc par les cimes neigeuses, les vapeurs diaphanes, les nuées qu’irradie le soleil. Pour cadre à ces éléments, le ballast d’une ligne de chemin de fer, avec ses dépôts de locomotives, ses gares sombres, ses rails bordés de cendrée; et tout cela se détachant en arêtes vives sur un fond d'immaculée blancheur, le Mont Blanc.

Parlons de la manière dont fut tourné cette œuvre, née sur le sol français, avec de interprètes français, parmi lesquels nombre’ de braves gens pris sur le vif, dans l’exercice ' de leurs occupations habituelles, à l’entour des gares ou au long des rails. Abel Gance, ayant en effet besoin d’une figuration aines dante, n'hésita pas à faire appel à une corn

La maison de Sidif. Le principal décor de la première partie. On distingue le plateau mobile qui permet les éloignements et les rapprochements progressifs pour les gros plans.

pagnie de chemins de fer, la P.-L.-M., qui lui permit, avec la meilleure grâce, d’user de son personne et de son matériel. Je ne sais si MM. de Kempeneer, Flon ou Du Plessy ont jamais fait semblable demande à l'une de nos administrations, mais on ne prévoit ce qui aurait été répondu à nos metteurs en scène belges çn pareil cas. Quoi qu’il en soit, il fut permis à M. Abel Gance de s'installer à demeure dans la gare des marchandises de Nice, à proximité du grand dépôt, et d’édifièr son décor entre les voies mêmes du chemin de ter, les trains passant constamment à portée de main de« opérateurs. Le personnel de la compagnie fournit une figuration « vraie »; des perspective« de rails, des mouvements de convois pris sur le vif achevèrent de créer une atmosphère pittoresque et réelle. Les prises de vues à Nice durèrent six mois, après quoi, c’est


Une prise de vues dans le décor du cabaret entre les voies ferrées, à Nice.

Le décor du cabaret. Vue montrant les découvertes vraie! sur la vie intense du rail. Toutes les scènes du film ont ainsi été tournées dans les lieux exacts de l’action.

dans la montagne que vinrent s'installer opérateurs et artistes.

Au col de Volaa fut construit le dernier décor. L’extérieur était une de ces cabanes trapues, au toit fait de blocs d’ardoise; pour arrière-plans, d'admirables découvertes » que rien n’entravait; car où cela fut jugé nécessaire, ne fit-on pas déplacer les poteaux télégraphiques et démolir uue gare de funicu-faire? En eût-on pu faire autant, en Belgique, au nom du Septième art?

Aux glaciers des Bossons, comme à celui de Biannassay, on tourna à de vertigineuses altitudes, où nul appareil de prise de vues n’avait encore mis le pied. Le metteur en scène, en ces aventures périlleuses, avait tenu là ne s'entourer que de collaborateurs masculins, à l’exception toutefois de miss Ivy Close, dont â’éloge sportif n'est plus à faire. La jolie interprète faillit d’ailleurs être victime de son audace, un jour que, tombée dans une crevasse, elle aurait été entraînée jusqu’au bas de la côte ou ensevelie dans les neiges, si un guide ne s’était porté à son secours.

On tenta même de gravir le Mont Blanc et

de braquer l’appareil de prise de vues à son sommet. Abe! Gance, miss Ivy Close et M. de Gravonne, outre les opérateurs et les guides, quittèrent Chamonix pour gravir la fi ère ' crête du miont. Mais la tempête, la hauteur des neiges, le froid et surtout l'avalanche qui manqua d’ensevelir la petite troupe, déterminèrent les guides là renoncer à l’expédition, qui n’alla pas plus avant que le « Petit. Plateau ».

Cent cinquante mille mètres de pellicule avaient été impressionnés, constituant 1,755 plans ou fragments de scène. Après le travail d'assemblage, nécessitant une sélection minutieuse et sévère des scènes, on ne garda que trois mille mètres de film. Mais aussi, par cela même qu’il avait été possible de choisir dans une matière aussi abondante, les quelques / milliers de mètres retenus constituèrent une' œuvre unique, d’une rare beauté, d’une intens’ sité extraordinaire. Gance, une fois de plus, avait montré au monde ce que peuvent l’imagination et le travail français mis au service du plus glorieux des arts et des inventions modernes. MARNIX.

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LE VRAI DANGER. - LE VRAI REMÈDE.

Quelqu’un, que j’appellerai l’indiscret, contait l’autre jour cette histoire dans un cercle d’amis:

« Connaissez-vous « Way down East? » C’-w la dernière production de Griffith qui

s’élève aux régions les plus seremes. C'est un film en tous points recommandable aux pensionnats de demoiselles. Et l’on pouvait espérer que les membres de la Commision de contrôle des films allaient, à l’unanimité, donner

ait été présentée en Belgique. Si vous n’avez pas vu « Way down East », vous avez admiré tout au moins quelque autre œuvre du grand metteur en scène américain: « Le Lys brisé », .« Le Roman de la Vallée heureuse », « Une Fleur dans les Ruines » ou « La Rue des Rêves ». Vous savez que Griffith, idéaliste protestant, puritain même, n’est pas settlement un créateur de pure beauté, mais encore un moraliste, qui voit dans le ciné un moyen de propagande pour les préceptes sacrés. Vous savee qu’il combat les curiosités malsaines sur quoi trop de scénaristes spéculent. Vous savez qu’il prend soin de cacher, chez ses Interprètes féminines, ce que d’autres montrent trop volontiers.

Dans « Way down East », son idéalisme

beux jobs tableaux de „ La Rue des Rêves „ • de Griffith.


iâ à cette production le « visa » libérateur. Ils n’ont pas déçu cette espérance. Mais voici que M. le président de la dite commisdson s’avise de contempler le chef-d'œuvre de Griffith, car il «’agit d’un chef-d’œuvre. Quelle musique, mes amis! M. le président est devenu tout rouge, — du moins, je le suppose, — puis il a fait annoncer qu’dl interjetait appel contre l'avis favorable de la commission qu’il préside. Vous donneriez gros, sans doute, pour savoir ce qui a choqué ce docte magistrat dans le pauvre « Way down East »? Je vais vous le dire pour rien, il y a dans ce film un mariage simulé, que l’auteur désapprouve naturellement. M. le président ne peut souf-

Griffith.

frir cela. Il estime que montrer aux. enfants un mariage simulé, « même en Je désapprouvant et même en en montrant les funestes conséquences, c’&st porter atteinte à une institution, c’est saper les bases de la famille. Devant cette trouvaille mirifique, on peut se demander si M. le président connaît la loi qu'il a charge d’appliquer... »

L’Indiscret a raison. Et si la section d’appel de la Commisison de contrôle n’a pas encore pris de décision, on ne peut qu’espérer de la voir venger « Way down East », sous peine de couvrir la commission tout entière d'un ridicule définitif. Quelque opinion que l'on ait sur la question du contrôle, — et le contrôle nous" paraît nécessaire — il est certain qu’à présent on transgresse l’esprit de loi. O1

considère comme dangereuse des représenta' tions auxquelles le législateur n’a nullement songé, lui qui voulait seulement éviter aux jeunes gens des visions vraiment démoralisatrices.

Mais mon ami 1 Indiscret est doublé d'un homme de goût et qui ne manque pas de culture. C'est pourquoi il continua:

« A la même 'heure où un juge trop zélé réclamait l’interdit contre « Way down East », on projetait dans une salle de la capitale un film inspiré, nous assurait-on, de l’histoire antique. Le titre importe peu, puisque ce que je dirai de cette « œuvre » peut s'appliquer à beaucoup d'autres. Quiconque a lait ses classes, devrait être choqué des libertés excessives qu’un metteur en scène américain a prises, en l'occurrence, avec les enseignement de l’histoire: danses et décors « orientaux >' rappelant les fantaisies d’un bar américain, anachronismes dans les costumes, contre-vérités dans les faits. C'est ’à croire que dans toute l’Amérique il ne s’était pas trouvé un professeur d’histoire pour mettre les choses au point. Mais la vérité est plus simple. Le metteur en scène se soucie du passé comme d’une vieille noix. Sur dix lignes du premier traité venu, Al a échafaudé un scénario où il a accumulé les attractions sensationnelles, sans autre souci que le « bluff », à quoi la foule se laisse toujours prendre. Mais les jeunes gens? Ceux qui font leurs études? Ou ceux, encore plus dignes d’intérêt, dont le ciné pourrait être l’école? N’y a-t-il pas un danger réel là leur montrer des films qui détruisent leurs connaissances ou leur en inculquent de fausses? Voilà les films à proscrire, au même titre que ceux que l’on interdit aujourd'hui. »

Encore une fois, l’indiscret a raison. Mais de même que le danger n’est pas toujours où On le montre, le remède n’est pets toujours celui qu’on nous propose. Etablir un contrôle ou une censure des films, c’est faire besogne négative, il est tout aussi urgent de mettre à la portée des enfants des films instructifs et éducatifs. Parlant de l'éducation artistique, par exemple, au dernier Congrès du cinéma appliqué à l’enseignement, M. Adrien Bru-neau prononçait ces paroles excellentes:

« ... Le « cinéma », si les éducateurs avertis et les artistes sincères le veulent, peut accomplir ce prodige de refaire, très rapidement, l’éducation du goût du peuple en même temps que celle de nos enfants, car l’une ne saurait marcher sans l’autre...

» Trop souvent, le cinéma par la faute de se« trafiquants, démoralise; montrons qu'au

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lieu de diminuer l’individu, il peut l’ennoblir, c'est-à-dire la rendre meilleur par la compréhension de la beauté, et lui redonner le goût du travail par l’élargissement du champ de ses connaissance«.

» Le film doit être distributeur de joies saines, vulgarisateur de science et propagateur d’art ou ne pas être. »

Ce sont là, direz-vous, des vérités élémentaires. Ce sont de« vérités qu’il faut répéter sans cesse. Notre récente enquête a montré le peu que l’on fait, en Belgique, pour l’enseignement par le cinéma. Tout l’effort du législateur et des administrations s’est porté sur le contrôle, dont nous ne contestons pas la nécessité, mais qui, nous le répétons, est une œuvre négative. Ce contrôle s’exerce sur des films qui peuvent constituer un danger pour l’enfance. Il néglige forcément l’autre danger: celui du film qui propage l’erreur ou le mauvais goût. Que Ton voie donc le vrai danger; que l’on pratique le vrai remède. Et que M. le président de la Commision de contrôle n’ait pas de sueur froide en songeant à « Way down East ».

FRED.

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Asuti, fleur du Levant

Dans le décor enchanteur d’un de ces jardins japonais qui font l’orgueil de l’Empire du Soleil Levant, une orpheline a grandi, élevée par son oncle, samuraï de vieille souche, dont l’authentique noblesse se drape dans une fierté empreinte d’une certaine mélancolie.

C’est que le comte Eeyo Fujita Hishuri dont la situation de fortune est très obérée n’a pourtant jamais voulu se décider à vendre le domaine ancestral. Sa nèce Asuti n’a jamais connu ses parents: son tuteur s’est reposé de tous les soins de son éducation sur une vieille nourrice aidée de la gracieuse Matsu, confidente plutôt que servante de la jeune fille. De celle-ci il a fait une de ces fleurs rares qui ornent de leur charme étrange le foyer mystérieux des derniers représentants de l’Aristocratie primitive du Japon.

Dès longtemps, le comte a projeté d’unir Asuti à l’un do ses amis gros négociant, parvenu au faîte de la fortune et sur qui le rusé samourai compte pour réédifier la sienne. Mais la fragile fleur du Levant n’éprouve que froideur à l’égard de ce prétendant trop vulgaire pour elle. N’a-t-elle pas conservé au cœur le souvenir d’un petit camarade d’enfance. Ito Aoki, disparu depuis deux ans.

Et pourtant, ce soir même, le mariage avec Ha-karni doit se faire. Asuti, selon l’usige oriental n’a eu qu’à s’incliner devant la décision de son oncle et tuteur. Seule Matsu a reçu la confidence de la détresse où se débat la pauvre petite fleur du levant.

Déjà les invités, guidés par le bonze d’une pagode voisine, sont réunis dans le grand salon de cérémonie devant l’autel de Vishnou. Au milieu d’eux par faveur spéciale, un savant docteur américain, le Dr Niblock, chef d’une mission archéologique, très désireux d’assister à une cérémonie de ce genre, avant de regagner la Californie où il doit exposer le résultat des fouilles dirigées par lui et, aussi, entreprendre à reconquérir le cœur d’Ethel, sa fiancée qui, man- . quant de confiance, vient de reprendre sa parole.

Le prêtre, ayant demandé son acquiescement à Hakami et à lui seul, prononce les prières rituelles: puis il présente à Asuti la coupe d’eau de vie de riz ou « saki » dont l’acceptation doit sceller le mariage dès que ses lèvres en auront effleuré le bord... Mais à ce moment tout un avenir sombre apparaît à l’esprit de la jeune fille. Avec un petit cri de colombe blessée elle laisse choir la coupe et s’effondre évanouie.

Programme Un 17 ou 22 juin

UN HOMME D'AUDE

Comédie en 2 parties interprétée par Art-ACORD

CLAPHAM LE LOUP

Drame en 2 parties

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Comédie en 5 parties ec TSURU AOKI, Mme Sessue Hayakawa dans le rôle principal

Programma ton 17 lot 22 juni

CINEMA

STOUTMOEDIG MAN

Tooneelspel in 2 d.

Vertolkt doof Art-ACORD

CLAPHAM DE WOLF

Drama in 2 deelen

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SEMAINE PROCHAINE

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Transportée au plus vite vers son appartement elle v reçoit les soins du Dr Niblock. Asuti parvient à se faire comprendre du docteur qui prescrit de remettre à plus tard la cérémonie et de n’admettre aucune visite auprès de la malade.

Elle en profite pour s’enfuir et rejoindre Niblock, le suppliant de l’amener avec lui en Amérique.

Il a compris la situation. Mais il ne peut satisfaire le désir de la jeune japonaise qu’en faisant d’elle, sa légitime épouse. Il se marie donc avec elle par devant le consul, averti de son intention de faire résilier cet acte dès leur arrivée en Californie. Après quoi ils s’embarquent tous deux non sans avoir déjoué les, intrigues d’Ha-kami.

En Amérique, le Dr Niblock n’a pas de peine à faire admettre Asuti au foyer que sa sœur dirige avec une haute maîlrise de femme du grand monde: il explique les faits et de plus, marque bien sa volonté de voir honoré celle qui porte son nom, quoique par l’effet d’un mariage blanc..

Il éprouve plus de difficultés à faire comprendre la chose à son ex-fiancée Ethel. L’annonce des succès de l’expédition vient de rendre à celle-ci une vue plus claire de son état sentimental à l’égard du savant archéologue et elle se promet de faire tout pour reprendre avec lui les projets précédemment formés.

Une circonstance va l’y aider.

Asuti a la surprise de irouver chez le docteur Niblock son cher Ito Aoki; il est le portégé de Niblock qui l’a amené du Japon lors d’un précédent voyage pour en faire dans la suite son secrétaire, une fois terminées ses éludes à l’Université de San-Francisco. La jeune mariée sachant dans quelles conditions s’est faite son union légale avec Niblock, forte d’ailleurs de la promesse de celui-ci de lui rendre sa liberté dès l’arrivée en Amérique, la jeune femme supplie Tto de reprendre avec ele la réalisation du rêve ébauché autrefois. Il résiste courageusement ne voulant pas briser le bonheur de son bienfaiteur.

Au reste celui-ci hésite maintenant. N’a-t-il pas pris, depuis quelques jours, tous les témoignages de gratitude d’Asùti pour tes marques d’un réel sentiment d’amour? Et dès lors est-il bien en droit de réclamer l’annulation du mariage?...

Mais d’accord avec Ethel, Asuti combine un stratagème pour forcer la main à son « mari ». Elle feint une conversation édifiante de ses sentiments avec le jeune étudiant, certaine d’être aperçue de Niblock.'

Le lour a réussi et Niblock rend la liberté à la jeune Niponne.

Et dès lors les deux couples peuvent reprendre leurs marche vers l’avenir, vers le bonheur...