Programme from 9 to 13 Nov. 1924



Booklet

Bron: FelixArchief nr. 1968#873

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ROYAL - ZOOLOGIE CINEMA

L’Ile des navires perdus

vil

A la veille de quitter Mexico, à destination de New-York, le capitaine Clarke, maître après Dieu, à bord du « Tiburne », offrait à dîner à plusieurs de ses amis. Au dessert, on parla, naturellement, des choses de la mer et le capitaine raconta ä ses convives la légende de l’Ile des Navires Perdus...

— « Rien ne pourra empêcher la plupart des marins, dit-il, de croire fermement à l’existence, dans la Mer des Sargasses, d’une sorte d’île flottante constituée avec les carcasses de tous les navires perdus en mer depuis l’existence de la navigation. Une force mystérieuse conduit les épaves vers ce cimetière Res bateaux à l’étreinte duquel jamais être humain ne sut échapper pour venir nous raconter exactement où il se trouve et ce qu’il est. Une chose est sûre, c’est que des centaines, des milliers de carcasses y dorment d’un sommeil éternel,,, »

Le lendemain, à midi, le « Tiburne » leva l’ancre emportant à son bord la charmante Dorothy Fairfax, fille du célèbre milliardaire, ainsi que le fameux détective Jackson qui emmenait avec lui, menottes aux mains, Frank Howard, ancien officier de marine, condamné à mort pour avoir assassiné sa femme et dont il était lier d’avoir réussi la capture à la suite d’une évasion audacieuse. La traversée s’annonçait bien, lorsque, au cours d’une terrible tempête, une voie d’eau s’ouvrit dans le bateau qui commença à s’engloutir dans les flots. Après avoir vainement essayé de sauver le Tibure, le capitaine dut se résoudre à le faire évacuer. Em-pillés dans les canots de sauvetage, passagers et équipage confièrent leur salut à la clémence des éléments et abandonnèrent le navire à son triste sort, sans se douter qu’ils oubliaient trois êtres vivants à bord de l’épave... Cependant celle-ci ne sombra pas. Doucement bercée au gré des flots apaisés, elle vint accoster, au bout de quinze jours d’un voyage sans accidents, à Vile des Navires Perdus, terme inévitable de sa destinée, emmenant vers cette prison perpétuelle la jeune Dorothy Fairfax, le détective Jackson et son prisonnier. D’autres déjà y étaient venus échouer et les nouveaux arrivants trouvèrent sur cette île flottante une colonie peu nombreuse, mafs fortement disciplinée sous l’autorité brutale du capitaine Forbes. Or, les règlements que celui-ci avait édictés obligeaient toute femme à choisir un mari dans les mgt-quatre heures de son arrivée et il mit Dorothy en demeure de s’éxécuter et de lui accorder sa main. Personne parmi ses subordonnés n’osa se dresser contre lui, mais Frank Howard, qui avait déjà déployé, depuis le naufrage, une énergie et un

PROGRAMME du 9 au 13 NOVEMBRE

1 • Marche des Bananes

V Scotto

2 N’écrivez jamais aux femmes

comédie interprétée par

CAR E III HUGHES (

(Habanera)

L’ILE DES NAVIRES PERDUS

grand drame d’aventures

Pendant la Pause

Récital pour Orgue

PROGRAMMA van 9 tot 13 NOVEMBER

Marsch der Bananen

V. Scotto

Schrijf nooit aan Vrouwen

tooneelspel vertolkt door

CARETH HUGHES

Beminnen

(Habanera)

J. Doris

HET EILAND DER WRAKKEN

groot avonturen drama

Tijdens de Poos

Récitaal voor Orgel

Semaine proenaine film unique

Bêtes... comme les Hommes

Une extraordinaire curiosité cinématographique GRAND SUCCÈS

Ce film a passé plus de trois mois au ” MARIVAUX „ à Paris

courage sans bornes, releva l’insolent défi du tyranneau et lui infligea, dans un combat singulier, une défaite sanglante. Dès lors, une partie de la colonie le reconnut comme chef et se joignit à lui. Redoutant la traîtrise de Forbes, ils décidèrent de fuir au plus vite. Un sous-marin échoué était là, que Howard réussit à remettre en état de reprendre la mer. Au prix d’efforts héroïques, les fuyards réussirent à surmonter tous les dangers qui les menaçaient et eurent la chance d’être recueillis par un navire de guerre... Là, Howard apprit avec joie que le véritable assassin de sa femme venait d’être découvert et que sa réhabilitation avait été solennellement proclamée. Il put, ainsi, sans rougir, ouvrir ses bras à Dorothy, dont, par sa bravoure, il avait déjà conquis i’estime et l’amour, malgré la condamnation infamante qui pesait sur lui.

Het eiland der Wrakken

In vollen oceaan wordt de « Tibure » door een diluviaanschen storm onttakeld en daar het schip begint te zinken, wordt het door de passagiers en de bemanning verlaten. Drie wezens worden echter vergeten: Dorothy Fairfax, de detektief Jackson, die een zekere Franck Howard, beschuldigd zijn vrouw te hébben vermoord geboeid meevoert. Het schip zinkt niet maar drijft langzaam op de golven tot het na verschillige dagen komt landen aan het « Eiland der wrakken », onwrikbaar doel van zijn tocht.

Andere menschen waren, buiten alle verwachting toch reeds vroeger door het lot daarheen gevoerd en vormden, een kleine kolonie uit, met aan het hoofd kapitein Forbes, een ruwaard. Deze eischte dat Dorothy zijn vrouw worde binnen de 24 uur. Howard die tijdens dien spooktocht een zeldzame moed en krachtdadigheid toonde, zou echter in een bijna bovenmenschelijk gevecht dien zonderlingen tyran een bloedige nederlaag doen lijden en hij werd alzoo de heerscher over die kleine wereld. Ten koste van onverpoosde en harde pogingen gelukte hij erin een daarheen gedreven onderzeer terug op te kalfateren en de « levende doóden » van het eiland gingen alzoo terug tot de menschen. Door een oorlogsschip werden zij opgenomen. Howard vernam alsdan dat de ware plichtige van den moord zijner vrouw was gevonden en dat hij plechtig in eer was hersteld. Zoo kan hij zonder blozen, zijn armen openen voor Dorothy die hem natuurlijk reeds lang in haar hart droeg, trots de vreeselijke smet die op hem kleefde.

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NOTRE VEDETTE IIIII

Charles DE ROCHE

Voici un de ceux dont on peut dire, sans être taxé d’exagération, que les deux mondes se disputent son talent. M. De Roche, après avoir brillé dans nombre de rôles lui confiés par des metteurs en scène français — et parmi lesquels celui de Roi de Camargue, sous la direction de Hugon, mérite certes tous éloges —, a dit un adieu qu’on pouvait croire définitif aux studios de la vieille Europe. Un excellent engagement de la « ramour Players Corporation ».renouvelé depuis, l’a attaché à la fortune de cet important consortium d’éditeurs de

Cns. Et Charles. De œchefort — qui se fait appeler Charles De Roche en Californie —- a tourné des rôles de tout premier

Plan, aux côtés des ola Negri, des Kos-loff, des Dorothy Dalton, d’autres étoiles d’Amérique et d'ailleurs, et a pris rang parmi les grands stars du monde.

Ces jours-ci, M. De Roche est venu à Bruxelles, aider de ses avis éclairés, la tâche de ceux qui essaient de découvrir des femmes belges aptes

à se consacrer à la carrière écranesque. Le moment nous a paru propice pour donner quelques excellents clichés ayant trait à la dernière œuvre où participe notre hôte français, américanisé depuis peu; et pour retracer à grands traits les phases d’un drame de l’écran que le bel et talentueux artiste illustre de sa haute et élégante silhouette.

Ce film. Justice de Tziganes, est présenté par Jesse L. Lasky; Dorothy Dalton y joue le rôle de l’héroïne, aux côtés de Théodore Kosloff et de

Dorothy Dalton, Charles De Roche et Théodore Kosloff dans Justice de Tziganes,

races représentées donc, l'anglo-saxonne, la slave et la latine.

L’œuvre est empruntée à l’ouvrage de Konrad Bercovici, dont Lloyd Sheldon et Edfrid Bingham tirèrent l’attachant scénario qu’on va lire. La mise en scène est de Victor Fleming, et le moins qu’on en puisse dire, c’est qu’elle dénote de la part du réalisateur comme de ses interprètes, une étude

et une connaissance profondes des mœurs et coutumes, des passions et des sentiments des personnages intervenant dans l’action. Il était difficile de rendre mieux qu’on ne le fit, l’ambiance de ces contrées de la Russie méridionale, où se mêlent et se coudoient deux peuples rudes, aux aspirations encore primitives, — les Tartares et les Tziganes — qui conservèrent à travers les siècles des particularités ethniques propres et un haut sens des idées de bravoure et de devoir.

Voici — sous forme de conte — le thème de cette attachante action:

La belle Sahanda, la plus belle fille de la tribu tartare, étendue sur une natte de jonc devant sa tente, écoutait voluptueusement la chanson ancienne que Yanku, son fiancé, lui chantait en s ’ accompagnant de la cobza.

Un soir doré enchantait la prairie. On apercevait encore dans la plaine aêS silhouettes bleues, debout sur de petits promontoires. C’étaient les pâtres qui gardaient les moutons de la tribu. Une paix flottait dans l’atmosphère pareille à la grande paix des hauts plateaux iraniens, aux premiers âges.

Soudain des pas rapides... Le vieil Osman apparut, suivi des anciens de la horde, gesticulant comme un furieux, gémissant, pleurant, jetant mille imprécations à un ennemi qu'on ne voyait pas.


Théodore Kosloff dans une scène de Justice de Tziganes.

Sahanda s'était levée.

— Quel trouble vous agite, mon père?

Osman ne répondit pas d’abord. Il poursuivait ses soliloques, plein de colère et d’amertume. Et les anciens autour de lui hochaient la tête en signe de compassion. Parfois la troupe récitait une sorte de brève mélopée où revenait le nom sacré d’Allah.

— Mon père, mon noble père, questionna de nouveau Sahanda, quel malheur est venu nous frapper?

— Un malheur! Oui, certes, ma fille, répondit cette fois le vieillard, un grand malheur! Qu’Allah nous protège! Tu sais Ali à qui je dois 400 pièces d’or et qui te voulait pour épouse. Furieux de ton refus, il m’a traduit devant le conseil de la tribu. Et voici que les anciens, les Justes m’ont condamné à être vendu comme esclave. Ainsi le veulent les vieilles traditions cons ervées des premiers temps. Et le produit de la vente servira à indemniser Ali, le maudit.

— Ah! mon père, mon noble père, reprit la jeune fille, il ne sera pas dit que vos cheveux blancs connaissent la honte de l'esclavage. Vous avez été bon pour moi. Yous m’avez élevée dans la douceur et dans la joie, vous privant parfois du nécessaire pour me donner le superflu. Il ne sera pas dit non plus que vous avez élevé une fille ingrate.

Et se tournant vers Yanku, son fiancé:

— Que tout le monde écoute! Sahanda, la plus belle fille de la tribu tartare, comme vous dites pour me plaire, sera l’épouse de celui qui payera la dette. Ne craignez rien, mon père, mon noble père, dans trois jours je me livrerai aux enchères publiques et vous serez toujours le libre Tartare de la prairie.

Le troisième jour au matin, la belle Sahanda, vêtue de sa plus belle robe et couverte de ses parures, était offerte en vente sur la place du conseil. Le cercle des anciens présidait et les jeunes hommes de la tribu, excités par la beauté de Sahanda, faisaient monter les enchères.

— 300 pièces d'or, jetait Yanku.

— 400, répondait une voix.

— 500, insistait Yanku.

— 700, jeta une voix claire, inconnue, qui fit retourner toutes les têtes.

C’était Costa, le jeune chef de la tribu de Bohémiens, campés à quelques lieues des Tartares. (

On le connaissait. Il était beau lui aussi. D’admirables cheveux noirs encadraient son visage brun, dont le mystère veillait au fond des grands yeux lumineux. Il était courageux. On citait des traits où sa valeur de chef avait brillé. Mais il était l’ennemi. Les Tartares, pasteurs aux mœurs rudes, n’aimaient pas ces bohémiens nomades, pillards, paresseux. Aussi tous les visages des jeunes gens exprimèrent la colère à la vue du jeune Costa.

Sahanda paraissait indifférente.

— 700 pièces d'or, répétait Costa impatient.

— Sahanda est à toi, décida le chef des Anciens.

Il y eut bien une rumeur grondeuse dans le

groupe des Tartares. Mais une décision des anciens était sacrée. Une fois le prix payé, Costa put s’approcher de la belle fille, la prit dans ses bras vigoureux, sauta d’un bond sur son cheval et les voilà partis vers la Dobroudja, tandis que recommençaient les lamentations des anciens et les cris de colère de Yanku.

Au camp des bohémiens, Costa avait déposé Sahanda devant sa tente puis, mettant un genou en terre:

— Ce soir même tu seras ma femme, ô belle et douce Sahanda. Mais bien que je t’aie achetée loyalement, selon les conditions que tu avais toi/ même posées, je ne veux pas être un maître tyran’ nique. Car je t’aime, ô Sahanda la belle. Je veux aussi que tu m’aimes. C’est pourquoi, dès que sera célébré notre mariage, tu seras libre dans ta tente. Et je ne te visiterai que h) dixième nuit, afin que tu apprennes d’ici là à aimer ton époux.

( Voir suite page JO.)

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Les Drames de la Mer

Ce film, qui ne renferme aucun truquage, est 1 expression même de la vérité dans toute sa grandeur, tout son pathétique et, aussi, toute son horreur. U a été enregistré par un opérateur de la marine italienne pendant le combat du 10 juin 1918, au large des îles Dalmates. Le spectateur assiste à toutes les phases du combat, à l'attaque des hydravions, au bombardement général et enfin à l’engloutissement d'un énorme cuirassé. Nous donnons ci-dessous les communiqués officiels de cet héroïque fait d’armes.

Rome, Il juin 1QIH.

“ Bulletin Officiel „

A l’aube du 10 courant, auprès des îles Dalmates, deux de nos petits torpilleprs, sous le commandement du capitaine de corvette Rizzo Luigi de Milazzo, attaquaient une division navale autrichienne composée de deux grands croiseurs type « Viribus Unitis » protégés par 10 contre-torpilleurs." Nos unités, outrepassant témérairement la ligne des contre-torpilleurs, lançaient deux torpilles contre le croiseur placé en tête de ligne, et une contre le second. Pris en chasse par les contre-torpilleurs ennemis, nos deux bateaux en atteignaient sérieusement un et rentraient ensuite intacts à leur base.

“ Communiqué Stéfani „

Le communiqué du Chef d’Etat-Major de la Marine, a donné ainsi brièvement aux Italiens la nouvelle d’une audacieuse entreprise maritime qui, par son succès, a porté un rude coup à la puissance de l’Autriche sur la mer. Il convient d’illustrer de, pareils faits afin que l’on sache que notre marine de guerre exerce une incessante activité sur l’Adriatique et qu’elle ne manque aucune occasion d'in-


6 fliger à l’ennemi les plus grands dommages possibles.

L’ennemi a déjà été fréquemment assailli dans ses propres bases où il se cachait, et y a subi de grosses pertes. Mais il s'est présenté enfin l'occasion de 1 attaquer en pleine mer dans une action nocturne, et les résultats de cette attaque sont d'une importance de premier ordre, car ils sont de ceux que l’on aurait pu escompter d’une bataille navale dont la victoire nous serait échue.

Deux gros navires de guerre, du type « Viribus Unitis », avaient quitté Pola dans la nuit du 9 juin, et un peu avant l'aube, se trouvaient à une assez courte distance des îles placées de front à la côte dalmate. Nos torpilleurs parcouraient la mer afin de prévenir une offensive. Une section des plus petits d'entre eux, placée sous le commandement du capitaine de corvette Rizzo Luigi, se disposait selon les ordres à railler sa base quand elle aperçut des fumées suspectes. Sans aucune hésitation nos petits torpilleurs se mirent en route Vers le point dangereux, sachant pourtant très bien qu’ils allaient y rencontrer des forces ennemies bien supérieures. Ils reconnurent bientôt qu'il s'agissait de deux gros croiseurs de bataille entourés d’une forte escorte de contre-torpilleurs. Le risque était grand, mais l’âme était forte.

Les deux minuscules torpilleurs, grâce à une audacieuse manœuvre, réussirent à tromper la vigilance des contre-torpilleurs et à traverser leur ligne; ils prirent leur position entre eux et les deux gros navires, et au moment opportun lancèrent leurs torpilles. Les grands navires furent touchés. Et il est noté que la torpille fait couler à pic ou tout au moins cause toujours de graves dommages aux navires qu’elle atteint.

L’éclatement sinistre des engins révéla seulement â l’ennemi la présence de nos unités qui réussirent toutefois à prendre le large, poursuivis par plusieurs contre-torpilleurs, mais encore une fois la fortune fut propice aux nôtres et- nos unités purent s’éloigner, non sans avoir infligé de graves dommages. ,

Le succès le plus parfait a couronné l’audacieuse entreprise du commandant Rizzo qui fut si bien servi par les marins qui occupaient les unités commandées par Giuseppe Aonzo et Armand Gori.

« STEFANI »

*** Mae Murray, l'étoile de la Metro-Goldwyn, après une journée de travail au studio où elle tournait Mademoiselle Minuit, cherchait dans le sommeil un repos bien gagné. Elle fut réveillée par les voix de deux hommes qui discutaient sous ses fenêtres. C’étaient deux marchands de balais ambulants comme on en voit beaucoup dans les faubourgs américains.

— Comment fais-tu, disait l’un d’eux, pour vendre tes balais un demi-dollar? Je yole la paille, je vole les manches, la corde pour lier, le tout, mes matières premières ne me coûtent rien et cependant je ne peux vendre ma marchandise à si bas prix.

— C’est bien simple, expliqua l’autre, mais je vole les balais tout faits.

Cinéma - Bibliothèque

Dans Je présent numéro nous encartons un prospectus qui, nous en sommes persuadés d’avance, intéressera la plupart de nos aimables lectrices et lecteurs. Nous le recommandons à leur bienveillante attention.

Nouvelles et Anecdotes

* * * Buster Keaton, “Malec“, le célèbre comique de la Metro Goldwyn venait d’acheter une nouvelle automobile et pour l’essayer, il offrit à son ami et metteur en scène, Donald Crisp, de faire un petit tour avec lui. Keaton est un chauffeur fantaisiste qui a la spécialité de prendre ses virages sur deux roues, quand, au milieu d’une forte descente, Keaton lui annonça d’une voix blanche que les freins ne fonctionnaient plus.

*— Good Lord! gémit le metteur en scène, arrêtez, je donnerai tout l’or du monde pour sortir de cette maudite machine.

— Vous en sortirez, gratuitement, répondit Malec. qui, malgré le danger ne perdait pas le sens de l’humour,

Harold Lloyd. — Sa dernière photo dédicassée.

C’est bien le diable si nous ne passons pas tous les deux par desus le pare-brise, au bas de la descente.

Un miracle voulut que les deux automobilistes échappent à un accident mortel, mais Crisp a déclaré qu’il déclinait à l’avance toutes les invitations en auto que pourrait lui faire Malec à l’avenir.

* * * Ramon Novarro s’intéresse beaucoup à la téléphonie sans fil. Il a construit lui-même différents appareils qui lui permettent à ses instants de loisir d’écouter les auditions transmises par T. S. F. Dernièrement, avant de s’embarquer pour l’Italie, où il doit interpréter le principal rôle du super-film Ben-Hur. Il apportait au studio un nouvel appareil qu’il venait d’imaginer.

Un de ses camarades John Gilbert, se mit en devoir d’installer l’appareil. <

— Epatant, ce nouveau dispositif, mon vieux, où avez-vous acheté cela, vous ne devez pas savoir le faire marcher.

— Tenez, regardez, je vais vous le mettre au point. Ecoutez comme l’audition s.’améliore rien qu’en réglant ce petit disque de cuivre. Ce doit être le condensateur.

— Non, Gilbert, répondit en riant Novarro, ce disque ne contrôle que votre imagination. C’est moi qui ai fabriqué l’appareil et comme j’avais percé dans cette caisse un trou de trop, j’y ai adapté ce disque qui ne sert à rien.

Miss Gloria Swanson - et sa suite à Bruxelles

C’est par une foule enthousiaste que Miss Gloria Swanson a été accueillie mercredi dernier à son arrivée à la gare du Midi. Pour un peu on l'eut portée en triomphe. Notre peuple aime l’Art, et tous ceux qui personnifient l’Art sont des demi-dieux à ses yeux. Gloria Swanson nous apparaît toute gracieuse dans son manteau de voyage, comme un peu effrayée de Cette manifestation populaire. Mais se remet bien vite, écoute, émue, le petit speetçh

au milieu de nous, et si gentiment, si gracieusement nous donne la primeur d’une danse qu’elle a créée pt qui se raie « clou » d'un de ses prochains films.

Je profite de la circonstance pour lui poser quelques questions. Elle ne se fait pas prier, sachant qu’en répondant à mon désir, elle répond à celui de tout Bruxelles, avide de détails sur son compte. J’apprends d’elle des choses intéressantes: Née à Chicago en 1900, il y a neuf ans

adresse M. Kaucourt, un Belge, qui a travaillé en Amérique pour la même compagnie qu’elle, distribue quelques schakehand et soudain, s’offre avec une espièglerie charmante à poser pour. les photographes qui essaient en vain de bousculer la foule afin d’arriver jusqu’à elle.

Alors c’est la visite de l’exposition où le film Zaza se la montre à elle-même dans une de ses plus jolies productions..

La soirée se termine au bar de I’Alhambra. Maintenant Gloria Swanson se sent tout à fait chez elle

Gloria Swanson et son came-ra-man Weber; à droite, devant le pied de l'appareil, M. Forrest, scénariste spécialement attaché aux productions de la grande artiste, et auteur du synopsis de Mme Sans Gêne.

A gauche:

Mme Sans Gêne et le Maréchal Lefèbvre.

?u’elle itourne pour la firme aramount (Famous Players Lasky). Le cinema la passionne, elle ne se contente pas d’étudier ses rôles mais discute de la prise des vues .avec son earner a-m a n M. Weber, et des moindres détails avec le metteur en scène, son scénariste


'Sc è n e s extraites du film Madame Sans Gêne >dans de prestigieux décors de l'époque impériale.

M. Forrest Halsey ne la quitte du reste jamais, s’identifiant pour ainsi dire h elle, l’étudiant jus-qu’au fond de l’âme, afin de pouvoir donner à son talent le plus de relief possible.

Elle a quitté l’Amérique pour passer deux mois à Paris où elle tourne Madame Sans Gêne, l'oeuvre de Sardou et Moreau, adaptée à l’écran, toujours par M. Forrest Halsey qui en est à son septième scénario pour Gloria Swanson et dont Léonce Perret est le metteur en scène. Elle remplit naturellement le rôle de la Maréchale Lefebvre et je devine les effets charmants qu’elle saura tirer de sa nature à la fois « si femme » et un peu garçonne pourtant et de ce regard de velours, tour à tour passionné, triste, espiègle et même drôle. Elle sera secondée par Charles de Rochefort dans le rôle du Maréchal Lefèbvre, le célèbse Drain dans celui de Napoléon, Arlett Maréchal, la plus jolie femme de l’écran, dit la chronique, dans celui de la Reine de Naples, Suzanne Bianchetti dans celui de l’Impératrice Marie-Louise et enfin par un acteur anglais Warwick dans celui du comte de Newppery. Elle est la seule actrice américaine. Les quatre cents rôles secondaires seront tenus par des Français engagés à cet effet et les costumes commandés à Paris seront des merveilles d'exactitude. Comme je m’étonnais de ce que après avoir tourné avec tant de succès nombre de films en Amérique, elle se rendait ainsi en Europe, elle me répondit en souriant: « les Américains sont devenus difficiles. Ils ne veulent plus de reconstitutions au studio, ils veulent que l’action se déroule dans son cadre véritable et c’est pourquoi nous avons demandé et obtenu du Ministère des

Dessous:

Gloria Swanson ét M. Joseph Meiski, journaliste polonais, photographiés à l'Astoria Palace, à Bruxelles.

Beaux-Arts de France, la permission de tourner à Compiègne, à la Malmaison à Versailles et à Fontainebleau. Cinquante de ces scènes ont été tournées. Terrasses, châteaux et mobiliers ont été mis à notre disposition. Nous avons vécu véritablement les jours de l’Empire et la revue que passera Napo- léon aux Tuileries ne comprendra pas moins de trois mille soldats en costumes de l’époque. Je vous affirme, continua-t-elle en riant, que mon metteur en scène aura de l’ouvrage. Heureusement il s’y connaît. C’est lui qui a tourné Koenigsmark, le film connu du monde entier et tant applaudi chez nous. Il y a du reste travaillé en Amérique. Mme Sans Gêne coûtera entre trois et quatre cent mille francs et en Amérique il aurait coûté plusieurs millions. Question de change me dit Miss Swanson, le dollar vaut quinze fois votre franc et à nos yeux ne vaut cependant qu’une unité de monnaie. »

Cette réflexion me fait rêver.

A cette technique superbe, à cet esprit pratique de l’Américaine, n'y aurait-il pas moyen d'adjoindre en une étroite association, l’esprit artistique et génial du Français. N'arriverait-ton pas ainsi à des résultats surprenants. La question est à étudier, mais je l’estime particulièrement opportune et intéressante.

Miss Gloria Swanson me dit alors combien Bruxelles lui a plu et combien elle est touchée d'y avoir été reçue comme une Reine, c’est l’expression dont elle se sert; elle me montre du geste le salon voisin, une véritable avalanche de lettres, télégrammes, gerbes, corbeilles et voudrait, assure-t-elle, nouvoir répondre à tout cela par des milliers


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de baisers. Elle se lève alors et je comprends qu’il faut me retirer. Je baise la petite main et m'éloigne accompagné de Mlle Jeanne Tuist, la déléguée de M. Lasky, lequel l’a chargé de mettre à la disposition de Miss Swanson un crédit illimité.

Et tout en griffonnant cet article, je la revois, presque perdue, elle si menue et si célèbre pourtant, dans le grand fauteuil du salon de l’Astoria Palace, je suis suivi par l'éclat velouté et pourtant espiègle de ses grands yeux noirs, je revois le geste presque gamin qu’elle eut en portant à ses lèvres la coupe de champagne d’honneur et surtout je revois l’expression émue avec laquelle elle a mis sa main mutine dans la main grasse de notre digne maïeur. Elle avait vraiment l’air de dire: « Monsieur le Bourgmestre, en vous serrant la main c'est à toute la Belgique que je la serre; nous nous sommes serré la main dans la peine autrefois, il est juste aujourd’hui que nous nous la serrions dans la paix et la joie ».

Vous avez raison Miss Gloria Swanson ce sont des liens profonds d’amitiés et de reconnaissance qui unissent la France et la Belgique à l’Amérique et bien longtemps notre vieux Ciel Bruxellois conservera la trace lumineuse de la chère petite étoile américaine.

Jean CAMERA.

CHARLES DE ROCHE

I Suite de la page 4.)

La première pensée de la belle Sahanda fut que Yanku la viendrait reprendre en un combat loyal avec le bohémien. Ne l’avait-il pas juré? N'était-il pas le maître de son cœur?

Elle passa donc les premiers jours dans l’attente, ne se souciant guère de la vie des Bohémiens et des Bohémiennes.

Costa Venait la voir, l'entretenait de son amour et de ses projets; elle l’écoutait à peine.

Les jours passèrent.

Le huitième jour, Sahanda se mit à douter de

Yanku. Comment était-il possible qu’il la laissât exposée aux injures des ennemis de la tribu? Puis elle commença à s'intéresser à Costa dont elle ne pouvait s’empêcher d’admirer la beauté et plus encore la noblesse d’âme. En vérité, elle était la chose de cet homme. Et cet homme la respectait comme si elle était une femme libre.

Le dixième jour, elle rêvait devant sa tente,/' quand au milieu d’un brouhaha plein de cris et de V hurlements, elle vit soudain devant elle Costa et Yanku.

Costa, la face irritée, montrait le jeune Tartare prisonnier de deux vigoureux Bohémiens.

— Ecoute, Sahanda, dit le jeune chef. Je t’ai achetée, je t’ai payée, selon les propres conventions que tu avais imposées. Je t'ai emmenée dans mon camp. Tu portais encore dans ton cœur l'image de celui-ci que tu aimais autrefois. Tu, croyais qu’il viendrait te délivrer, te reprendre dans un combat loyal avec ton ipari. Ecoute, Sahanda. Je l’attendais. Je croyais comme toi que ton fiancé, ne pouvait avoir qu’une âme droite et noble. Je me suis trompé. Tu. t’es trompée, toi-même. Celui-ci vient de me tendre un affreux guet-apens, imaginé

ar la ruse, et la mauvaise foi. Ce n'est pas un omme. Le voilà. J’aurais le droit de le livrer à la mort. Mais à cause de toi, Sahanda, je lui donne la vie. 11 est libre. Je vais plus loin. Je te rends aussi ta liberté. Tu peux, à ton choix, partir avec celui-ci qui a une âme basse, ou tester avec moi.

Sahanda s’était levée.

Elle avait écouté regardant tantôt la honte de Yanku, tantôt la noblesse de Costa.

Elle s'avhnça.

Puis se penchant vers les bras tendus du jeune chef.

— Mon choix est fait, rqon cher Seigneur, fit-elle.

Dans la plaine, Yanku s’enfuyait, poursuivi par

les malédictions des enfants de la tribu.

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(Suite)

La panchromatisation des pellicules, c’est-à-dire leur sensibilisation à tous les rayons colorés, est un procédé industriel connu depuis une quinzaine d’années. Mais, autre souci, d’abord la sensibilité n’est pas toujours égale pour tous les rayons (les plaques autochromes, par exemple, ne peuvent être employées sans que l'objectif soit recouvert d’un écran jaune qui retarde l’action des rayons bleus et violets), par surcroît, la panchromatisation diminue la rapidité d’impression de la couche sensible, défaut grave lorsqu'on ne s’adresse, comme le fait essentiellement le cinématographe, qu’à des .sujets en mouvement!M. Gaumont ne put, par conséquent, établir son vaste plan qu’après en avoir obtenu la pierre angulaire: une couche qui fût sensible, à vitesse égale, aux trois rayons fondamentaux, et qui ne perdît pas, en acquérant cette nouvelle qualité, sa rapidité d’impression. Passons sur ce casse-t été.

Après la difficulté chimique, se dresse une difficulté mécanique. Il s’agit, dans la cinématographie en couleurs, de projeter cf un seul coup trois images et de répéter le fait seize fois par seconde, alors que, dans la cinématographie simple, c’est une seule image seulement qui marche avec cette fréquence. Or, le mouvement n’est déterminé dans le chrono que par la traction qu’opèrent les pointes latérales des tambours dans les trous, lesquels sont pratiqués en une substance, le celluloïd, qui possède une résistance à l’arrachement bien éloignée de celle de l'acier 1 Actionner une pareille bande à une vitesse triple de la normale, c’était risquer, de la déchirer fréquemment. 11 fallut se contenter de lui donner une vitesse double, en réduisant à peu près d’un tiers en hauteur chaque image, en la réduisant à 14 millimètres au lieu de 19 qu’elle possède dans tous les cinématographes du monde. Il se trouva d’ailleurs que la forme oblongue ainsi donnée aux petits tableaux se prête fort bien aux paysages et aux panoramas dont la cinématographie en couleurs fera évidemment grande consommation.

Je ne cite ces deux grands obstacles que pour donner un aperçu de toutes les embûches, contradictions et quasi-impossibilités qu’en électricité, en cinématique, en optique, en chimie ou en mécanique les chercheurs de la belle solution rencontrèrent pendant plu-sieure années à chacun de leurs pas. Il serait fastidieux pour beaucoup de lecteurs que nous les analysions ici.

Venons au fait même. Quelle est la disposition générale des appareils nouveaux? Le lecteur qui a bien voulu me suivre la soupçonne déjà; en voici le schéma bien simple:

L’appareil de prise de vues est formé par trois chambres noires superposées, aussi rapprochées que possible, afin que les trois objectifs prennent la vue sous des angles qui ne diffèrent pas trop les uns des autres. La différence ne saurait d’ailleurs

être bien grande puisque, nous venons de le voir, chaque élément d'un film de ce genre ne mesure que 14 millimètres de hauteur, ce qui ne fait qu'un peu qlus de 4 centimètres pour la hauteur totale des trois éléments.

Au fond de ces chambres, à chaque révolution partielle de la croix de Malte, passe une longueur

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de film vierge, assez grande pour que d’un seul coup trois images étagées puissent être enregistrées.

On conçoit que, si on laissait les choses en l'état, on n’obtiendrait sur le film aucun effet nouveau: on prendrait trois images au lieu d’une, trois images produites par la totalité des rayons multicolores

Détail de la monture des objectifs

que réfléchit le sujet; et rien de plus. On demeurerait dans la vieille cinématographie dite en « blanc et noir ».

Pour que du nouveau soit obtenu vers le but que nous poursuivons, il faut donc que chacune de ces chambres noires ait mission de recevoir des rayons de nature différente, et eux seulement. Si nous plaçons derrière l'objectif de la chambre d’en haut un petit disque translucide coloré en vert, la chamdre

ne recevra plus que les rayons verts émis par le sujet. En munissant d’un disque rouge l'objectif central, et d’un disque bleu l’objectif inférieur, nous n'admettrons plus, respectivement dans chacune des chambres que commandent ces objectifs, que les rayons rouges et que les rayons bleus. Ces disques sont appelés,, écrans sélecteurs », parce qu’ils font sur le sujet une véritable sélection des rayons qu’il réfléchit. Chacun d’eux choisit les ondes qu’il autorise à impressionner la portion de couche sensible qui se trouve derrière lui. Cette impression, je le répété encore, quelle que soit la couleur du rayon, se traduit sur le film en noir et blanc.

Le positif étant tiré, puis projeté, toutes ses parties claires (qui se sont substituées exactement aux parties noires produites sur le négatif) vont, sous l'éclairage de l’arc électrique, donner passage à la lumière, tandis que les parties noires vont lui barrer le chemin. Mais on conçoit encore que des écrans sélecteurs soient indispensables ici également, car il faut que l’objectif d’en haut ne laisse passer, allant vers le tableau de projection de vues, que des rayons verts, correspondant exactement à ceux que le négatif a reçu, et de même pour les deux autres objectifs. Les trois couleurs fondamentales ainsi projetées reproduisent par leur fusion toutes les nuances du sujet.

L’appareil de projection est donc ainsi constitué: une source lumineuse envoie ses rayons sur les trois éléments du film; des écrans sélecteurs, respectivement vert, rouge et bleu, interposés entre le film et les objectifs, ne laissent passer chacun à travers ces derniers que les rayons choisis. Les trois images sont dirigées sur le même tableau de projection, et de façon qu'elles se superposent avec une précision parfaite. Le mariage des couleurs s'y

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opère par la mystérieuse et infinie variation des longueurs d’ondes lumineuses. Ainsi, sans que nous cherchions — d’ailleurs le ferions-nous en vain — à pénétrer l’énigme, nos yeux se délectent de l’illusion des jeux pu soleil.

Est-ce tout? Avant de baisser le rideau, examinons encore la grosse difficulté finale qu’ont rencontrée M. Gaumont et ses collaborateurs, et la ( curieuse solution qu’ils ont trouvée.

Si grande que' soit la précision du chrono, si minutieux les soins apportés à la fabrication des pellicules, il peut toujours se produire dans la projection un infime déplacement d’une des trois couleurs par rapport aux deux autres (jeu léger dans la monture d’un objectif, dilatation ou rétrécissement minuscule du celluloïd, etc.). Une fraction de millimètre d’écart suffit pour que, multipliée par l’agrandissement considérable que subit l’image sdr l’écran, elle fausse totalement la coloration de l’image, ou du moins, pour qu’elle enlève au film sa netteté.

On a donc monté les objectifs de telle sorte que, celui du milieu (le rouge ) demeurant immobile, les deux autres puissent se déplacer verticalement ou horizontalement par le jeu d’une manette et rattraper ainsi tous les écarts.

Mais — nouveau mais! — à qui confier la manœuvre de correction? Le projectionniste, rélégué au fond de la salle, enfermé dans une cabine que l’arc électrique remplit de ses rayons, ne voit guère les résvdtats obtenus sur l’écran lointain que contemplent les spectateurs.

On lui adjoignit un compère. Tout d’abord, assis tout près de l’écran, et muni d’un téléphone, le compère commandait à l’aveugle de la cabine « Ton vert, à gauche... Trop-... Descend ton bleu... Encore! » Les spectateurs voisins perdaient à cette correspondance quelques illusions.

Le compère, aujourd’hui, est muni d’un petit appareil électrique, relié directement aux leviers des objectifs, qui permet la correction à distance, sans même que le projectionniste ait à la connaître.

11 semble être un spectateur ordinaire, mais affligé de la manie d’installer sur ses genoux une petite boîte dont il remue de temps en temps les poignées.

Quelles conclusions tirer de cette découverte? Car cet acharnement dans la lutte avec l’embryon de 1868 et cette création patiente de cent détails originaux ont produit ici une véritable invention.

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jettera des couleurs sur celui qui persistera à culti-ver la grisaille?

Au point de vue de l’instruction et même de la délection des masses, quelles ressources le cinématographe en couleurs ne va-t-il pas nous apporter pour la diffusion des sites merveilleux de notre pays, de ses monuments célèbres, des richesses énormes de ses musées? Quelles consolation même, pour nos innonbrables blessés, nos paralysés, que de pouvoir tout d’un coup se retrouver dans les clairières bleues des forêts; dans le jaune d’or des moissons, dans le vert translucide des vagues 1

Quelle légitime fierté enfin pour nous tous que de constater notre science en un tel progrès que, dans cent ans encore, nos petits-enfants reverront, tant qu’il leur plaira, dans toutes les gammes du soleil qui éclairait ce jour là l'un des plus grands faits de l’Histoire, le Défilé de la Victoire du 14 Juillet 1919! . Redisons-le: les sorciers qui ont donné à l’humanité ces joies nouvelles, ce sont les Français — une fois de plus.

Baudry de SAUNIER.

ERRATUM

Dans un de nos derniers numéros, nous citions M. Yvan Mosjoukine comme l’acteur auquel était confié le rôle de Napoléon dans le film d’Abel Gance.

11 appert que M. Yvan Mosjoukine, entendant réserver à la société Albatros, pour cette saison du moins, la totalité des ses productions, n'a jamais songé à personnifier le héros d’Austerlitz.

Dont acte.

Mae Murray

Mae Murray, dans le double rôle d’une coquette de la Cour de Napoléon III et d’une jeune senorita mexicaine de nos jours! G’est ce que nous réserve son dernier film pour la Metro Goldwyn, 'TUCelle Midnicht.

Mae Murray est née à Portsmouth aux Etats-Unis, et non en Angleterre. Elle vint à New-York à l’âge de 4 ans. A peine sut-elle marcher qu’elle montra de grandes dispositions pour la danse. Son plus grand plaisir dans son jeune âge était d’improviser des danses au son des orgues de barbarie qui passaient dans la rue où ses parents demeuraient. Elle échappa plusieurs fois à la surveillance de sa mère pour danser aux côtés d’un musicien ambulant, au grand amusement des passants.

A 15 ans, toujours éprise de la danse, Mae Murray fait ses débuts comme petite “ girl „ aux Folies et devient vite connue sous le nom de “ Melle Brinkley Girl „. Eile créa, à ce moment, un type de danseuse que l’on a cherche à imiter et qui est rfesté un des classiques des music-halls américains.

Elle parait, alors dans une opérette, Her Little Highness qui la lance complètement.

Elle devient l’étoile qui attire la foule successivement dans les grands établissements de “ Broadway „.

En 1915, Mae Murray retourne aux Folies pour une saison. C’est à ce moment qu’elle commence à faire du cinéma.

Ce n’est au début, qu’un bout de film projeté sur un écran de papier que la danseuse crèVe, pour apparaître en chair et en os sur la scène du music-hall.

Les metteurs en scènes de différentes compagnies lui font alors des offres magnifiques.

Elle tourne pour Paramount, Universal, Pathé, The Famous Players. En 1918, Mae Murray épouse son metteur en scène Robert Z. Léonard, qui l’a guidée dans ses films pour I’Universal.

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