Programme from 28 Dec. to 1 Jan. 1925



Booklet

Bron: FelixArchief nr. 1968#853

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ROYAL - ZOOLOGIE CINEMA

OTHELLO

PROGRAMME du 28 DEC. au 1 JAN.

I. Jour de Noces

•A la fin dn moyen âge, Venise avail, inis à la tête de ses années et sa flotte un valeureux capitaine « Othello »; Un jour il lit la connaissance de Desdemona, la tille du sénateur Brabantio. Hélas, Brabantio destine sa tille à Rodrigo, un jeune noble de Venise. Mais Othello l’enlève en gondole et l’épouse en cachette. Sous les ordres d’Othello se trouve un officier Jago, qui cache une âme basse et vindicative, son ambition est de devenir le lieutenant d’Othello. Mais c’est Cassio qui l’emporte. Il jure de se venger. Son premier geste est d’aller annoncer à Brabantio le mariage secret de sa fille. La même nuit une alerte est donnée, les Turcs attaquent Chyprès.

Le Sénat se réunit, une expédition est décidée et malgré les plaintes de Brabantio, pour le rapt de sa fille par Othello, c’est â celui-ci qu’on confie la direction de l’expédition. A sa demande Desdemona partira avec lui Leur voyage est un enchantement, et pour célébrer leur heureuse arrivée, Othello donne une grande fête.

C’est alors que Jago commence h mettre à exécution son infâme machination. Profitant d’un geste aimable que Desdemona a eu pour Cassio, il glisse le soupçon dans le cœur d’Othello. Celui-ci ne fait qu’en rire, mais la graine semée germera.

Othello a donné à Desdemona comme gage d’amour un mouchoir merveilleux, lago le lui fait dérober par Emilia, sa servante cl le montre à Othello en lui disant qu’il l’a trouvé chez Cassio. Othello ne peut supporter ce coup terrible et tombe à terre. Grâce à une machination de Jago le lendemain Othello rencontre encore sa femme avec Cassio. Hors de lui, il décide de le faire disparaître et charge Jago de l’exécution. Pendant ce temps Othello s’est rendu dans la chambre de sa femme, lui fait une scène de jalousie terrible. Il ne veut pas croire à son innocence et aveuglé il l’étrangle... Emilia qui survient laisse éclater sa douleur et son indignation... sa maîtresse était innocente, elle parle avec un tel accent de vérité qu’Othello est bien obligé de!a croire. Horrifié, il tourne sa colère contre Jago, et l’abat à ses pieds comme chien. Puis il se fait justice à lui-même. Le peuple à qui Cassio l’annonce, pleure la triste

E. Grieg

Luierlue et Ripoltn

Comique

Othello .

Ouverture

PROGRAMMA van 28 DEC. tot 1 JAN.

î". Bruiloftsdag

E. Grieg

Luie line en Ripolin

Klucht

OTHELLO

d’après la tragédie de

W. Shakespeare

Pendant la Pause

Récital pour Orgue

Rossini 1 3.

Othello....Rossini

Openingstuk

OTHELLO

naar het treurspel van

W. Shakespeare

Tijdens de Poos

Récitaal voor Orgel

OTHELLO

Naar het treurspel van William Shakespeare.

cc Othello » kan aanzien worden als de klassieke tragédie der Jaloerschheid, listig ópgewekt, blind opgejaagd en voortgedreven tot het paroxysme van moorddligen waanzin in het hart van een mach-loyale en goed man, doch arme zielekenner.

I ige.

Semaine prochaine

House Peters

Prochainement

dans

l'Or pour l'Amour

Grand drame mondain

fin de ce

annonce, valeureux guerrier.

Lucienne Legrand Donatien

Jean Dax

dans le film d’Art

La Chevauchée blanche I

» Othello », de heldhaftige Moorsche generaal, in dienst der Venetiaansche Republiek, die slechts de krijg als het eenige levensdoel aanzag, voelt de liefde in zijn hart dringen door de teedere, blonde Desdemona, dochter van senator Brabantio, die ze echter aan Rodrogo, een- Venetiaansch edelman wil schenken Doch ook zij heeft een sterke liefde opgeval voor den moor en na een vlucht in een gondel huwen zij in het geheim.

In Othello’s dienst, staat Jago, door den moor hoog geschat maar die slechts onder zijn masker een lage ziel bergt. Zijn doel is luitenant van den Moor te worden. Wanneer ecJder Othello, Cassio benoemt, zweert Jago zich te wreken van dien hoon. Zijn eerste gebaar is dan ook Brabantio den geheimen echt zijner dochter te veropenbaren en den senator zal den Raad de straf eischen voor de schaking zijner dochter. Doch dien zelfden avond komt in Venetië het bericht dat de Turken hel eiland Chjppra hebben aangevallen: Othello wordt er heen gezonden en Desdemona zal haar man volgen.

Hun reis is een betoovering en hun aankomst zal een groot feest worden.

Dan begint Jago zijn vurige wraak. Hij ziet een vriendelijk gebaar van Desdemona voor Cassio, met dit gebaar zal hij een twijfel inenten hij den onstuirnigén Moor. Eerst lacht Othello er om doch langzaam maar onwrikbaar werkt hel gift... Met verraderlijke gluiperigheid werkt Jago zijn plan uit. Hij maakt Cassio dronken, laat hem in ongenade vallen en Desdemona smeeken hem ten gunste te zijn hij Tiaar man, weet éen zakdoek, uit Desdemona’s handen te bemachtigen, en hem in Cassio’s bezit te smokkelen en alzoo een bewijs van schuld te hebben, voor Othello’s, enz.

Meer en meer jaag! hij Othello’s ijverzucht op tot deze, buiten zich zelf. wanhopig van opge-zweepte passas en toomlooze jaloerschheid Desdemona wurgt...

Doch dan, en als zoo dikwijls te laat, verneemt hij door Emilia’s mond (Desdemona’s voedster) de \reeseliikheid der waarheid.

Als een levende gruwel ziet hij zich zelf in de ontsteltenis van zijn gruwelijke daad en na Jago te hebben neergeveld als een iiond, doorsteekt hij zich zelf. met een laatstcn kus op Desdemona’s doode lippen...

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Un pâle soleil automnal traversait péniblement les petites vitres et leurs garnitures de toile et de tulle.

Face à cette fenêtre, assez vaste, une pelouse dont l’herbe est grasse; plus loin, en bordure, un chemin privé; la clôture en bois de la propriété qui fuit, à gauche et à droite.

Là, une porte. La clôture et la porte sont peintes vert et blanc.

C’est simple et de fort bon goût.

Enfoncés dans de moëlleux fauteuils club, notre hôte et ses invités devisent tranquillement.

Près de nous.bouteilles pansues, miroitant sous la lumièrerose.

Bénédictine, chartreuse, fine champagne, kummel, sherry, whisky, élixirs divers...

Les liqueurs flattent l’odorat et le goût. Quels parfums! Quelles saveurs!

Nous dégustons à petits coups, en faisant claquer la langue, les sèves diverses. Les volutes bleues de nos havanes montent vers le plafond et s’y accrochent désespérément.

L’horloge tressaille dans sa prison sculptée. Notre hôte est charmant et sa salle à manger-fumoir est superbe. C’est surtout à sa femme — une très belle blonde que va ce compliment. D’ailleurs, l’ordonnance de toute la villa est pafaite. Rien ne heurte l’œil.

Tout est mesuré, Jimmy 0Kelly et compare. Chaque Suzanne Christy, chose a sa place, chaque place a sa chose. Quel miracle peut opérer

une main de femme!

Je voudrais passer dans cette demeure la majeure partie de l’année. Hélas, le cinéma m’empêche de réaliser ce rêve. Je suis un esclave de cette mécanique. Journalistes, mes frères, vous aussi, vous êtes les galériens du moulin à images. C’est ce qui me console!

Quelqu’un, installé près de nv-’, dépose brutalement son vert sur la table et bondissant, s'écrie:

— Déjà cinq heures! Que va dire ma femme?

— Votre femme, cher, vous empêche-t-elle de passer quelques heures auprès de vos amis?

— Quoi donc?

— Elle m'avait fixé rendez-vous dans un grand magasin de la ville à quatre heures.

— Ne vous inquiétez de son sort. Elle aura eu le temps de visiter de nombreux rayons. Dans un grand magasin, jamais une femme ne s'ennuie.

— Oh! ce n'est pas ma femme qui m’inquiète...

— C’est l'addition I Le monsieur nous quitte. Fauteuils déplacés, salutions répétées, un grand bruit de portes ouvertes, puis fermées.

Dans mon coin, je me laisse vivre. Ce repos passager me fait oublier les braves gens qui m’interrogent sur la couleur des cheveux de Gloria Swanson, qui me parlent du nez de Marcel Levesque, de la maison de Douglas Fairbanks, des amis de France Dhélia, des chaussures de Maë Murray, des dents de Rudolph Valentino.

( Voir suite p. 14 )


METTEURS EN SCENE

JE AM EPST EIM

UN GRAND NOVATEUR FRANÇAIS

Jean Epsrein, un des plus grands esprits dont puisse s’enorgueillir la cinématographie mondiale,

est venu à Bruxelles, en compagnie de ses interprètes: Ivan Mos-joukine, Nathalie Lissenko et Camille Bardou, afin d ' assister à la première de son film: Le Lion des Mogols présenté au Lutétia devant un public averti.

Jean Epstein.

Le hasard veut qu’au souper qui à l'initiative de M. Gilbert Safie-nave — réunit au Métropole vedettes, personnalités et journalistes-cinématogra • phiq ues à l’issue de la représentation, nous soyons en face du me tuteur en scène auquel nous devons Cœur Fidèle, œuvre conçue selon une formule étonnamment expressive.

Nous nous disposons à le questionner, mais les congratulateurs se succèdent, et nous écoutons les discours ainsi que les paroles d'un credo.

Le banquet terminé, Epstein nous accorde quelques instants de tête-à-tête dans le salon contigu.

Du sopha sur lequel nous nous installons, nous le regardons virevolter fiévreusement. Nous détaillons: costume dernière coupe américaine, « pochette » prête à s’évader, cheveux noirs abondants et crépus lui donnent l’aspect de quelque habitué des dancings...

Cependant, l’on s’aperçoit bientôt qu'il possède

Ivan Mosjoukine dans " Le Lion des Mogols

A droite: Mlle Monie dans un film de Jean Epstein.

le vaste front de Charlie Chaplin et que son regard, d’une mobilité extême — comme sa personne d’ailleurs — révèle une âme inquiète, tourmentée d’approfondir toutes choses.

Etincelant de verve, il énonce, sur un mode à la fois précieux et naïf, des opinions autoritaires.

Si nous publiions les jugements qu’il a portés sur certaines œu vres, nous craindrions, puisqu’en France le duel n’est que virtuellement aboli, que l’ardent cinéaste ne se vît maintes fois amené sur le terrain, chose dont nous serions inconsolable, tant la vie d’Epstein nous est chère. Nous devons à sa maîtrise des jouissances d’art pur et profond qui nous ont fait nous écrier: «Voilà enfin une œuvre cinégraphique. » Comme nous disséquons la technique allemande, Epstein déclare que Le Docteur Calli-gari est essentiellement pictural et par conséquent peu vivant. Ce n’est en somme, dit-il, qu’une succession de tableaux qui semblent attendre leur cadre. O hérésie! les ombres sont peintes et les personnages jurent étrangement avec l'atmosphère futuriste.

— J’estime, continue-t-il, que le décor n’est admissible que lorsqu’il prend une part directe à l’action.

Dans La Belle Nivernaise le fleuve est un personnage. Le carrousel de Cœur Fidèle joue réellement un rôle. »

— L’on sort actuellement une série de films sans sous-titres, qu’en pensez-vous?

— Le sous-titre est souvent indispensable.il

permet d’éviter certaines scènes ennuyeuses. Et puis, c’est une sorte de ponctuation. Les poètes qui écriraient des vers sans les ponctuer priveraient leurs œuvres de deux qualités: clarté et repos.

Le sous-titre, lui aussi, permet à l’acte de se reposer, mais il ne faut pas qu’il prévienne de ce qui va se passer et qu ’ après la scène il s’attarde à rappeler les événements qui précédent.

— Que pensez-vous de L'Horloge et de La Nuit de St Sylvestre de

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Lupu Pick, les deux derniers films montés sans sous-titres?

— L'Horloge ne m a guère emballé; je considère par contre La Nuit de St Sylvestre comme le film le glus intéressant que j aie jamais vu. La bande se déroule en 1 h. 20; or, il faudrait exactement le même laps de temps pour « vivre » le drame qu’elle révèle.

— Le montage rapide, juxtaposition

d'images qui se pressent et se heurtent, a-t-il votre approbation?

—- Griffith a trouvé là une figure de la grammaire cinématographique dont il importe de n’user que judicieusement. Quelle erreur serait de considérer le montage rapide et la suppression des sous-les deux piliers de l’esthétique du

dans

Léon Mathot L’Auberge Rouge

en scene que vous

dans

titres comme nouvel art.

— Quels sont les metteurs préférez?

— Gance, Lherbier...

— Comment êtes-vous venu au cinéma?

Demande-t-on à un homme comment une

cheminée lui est tombée sur la tête? Le fait s’est produit. Voilà tout!... La vérité est que j’aimais le cinéma. J’ai saisi la manière dont on pouvait s’exprimer à l’écran et j’ai cru pouvoir imposer d’emblée mes conceptions. Depuis, je me suis aperçu que l’on ne peut rénover que progressivement: les nécessités commerciales vous paralysent. Il faut tenir compte du public.

S’il suffit de vendre 3 à 4.000 volumes pour couvrir les frais d'une édition, il est nécessaire, pour amortir le coût d’ua film, qu’il soit projeté devant une innombrable quantité de spectateurs.

Après avoir qualifie’ d’essais de laboratoire les films de Picabia et da Léger, le voilà qui s'écrie:

— « La peinture! je l’ai en horreur. La peinture est une chose statique, équilibrée. Un champ cinématographique doit être déséquilibré. Les grandes œuvres sont asymétriques. Témoin le mouvement de l’y4cropo/e.

— Les artistes de théâtre peuvent-ils faire du cinéma?

— Les acteurs qui interprètent des rôles à faux peuvent composer des personnages au cinéma. Lorsqu’il s’agit de rôles « nature » le fait d'avoir passé par l,e théâtre nuit parfois à l’artiste transfuge.

— Vous avez tourné un documentaire: Le Vésuve, si je ne me trompe. Ce genre vous intéresse-t-il?

— Dans un film documentaire la fantaisie créatrice est très limitée, le paysage ne se plie pas aux volontés du metteur en scène, la science des angles est plus restreinte et les goûts personnels ne peuvent s’exprimer en pleine virtuosité.

— Vous comptez parmi les jeune littérateurs les plus intéressants de l’époque...

— Je ne sais plus écrire. J’ai abandonné la littérature pour une nouvelle forme d’expression. Le cinéma est bien plus direct, plus compréhensible, plus exact.

— Votre avis sur les journalistes spécialisés?

— Il est des critiques — par exemple Moussinac, René Jeanne — qui regrettent ginalité facile du cinéma.

— « Et la censure? »

— « J’ai eu à lutter contre dame Anastasie. Elle s’était fait remplacer par des vieillards qui comptaient trois dents et cinq siècles à eux quatre. Dans le couloir, des bonnes d’enfants, à côté’ de leurs voiturettes, attendaient sans doute le moment de ramener chez eux ces cacochymes. »

— « Le public belge a beaucoup admiré vos œuvres: Pastua, L'Auberge Rouge, Cœur Fidèle, La Belle Nivernaise et, ce soir. Le Lion des Mogols. En est-il d’autres qui nous seraient inconnus? »

— « Non, mon prochain film L'Affiche n’est pas entièrement terminé. Il me reste à trouver la scène du cimetière avec Mme Lissenko, MM. Bardou et

Blanche Montel La Belle Nivernaise ..

comme moi, toute l’ori-

Missirio. Pourquoi vous raconter ce drame que j’ai figé dans la gélatine? Vous le jugerez à l'écran — le ciel blanc du silence — selon vos yeux et non pas avec vos oreilles. En moins de deux heures, vous verrez un film que nous avons mis six mois à réaliser. Un livre peut être repris à la page aimée, l’on contemple un tableau à loisir. Il n’en est pas de même des films: ce sont des rêves que nos films, des rêves que vous

dans

Max Bonnet • La Belle Nivernaise

A droite:

Gina Monie dans *Cœur Fidèle..


Groupe avec Nathalie Lissenko, dans " L'Affiche „ de Jean Epstein.

avez rencontrés dans l’un de vos songes.

A ce moment, M. Ka-menka, administrateur délégué de la société cinématographique Albatros vient nous serrer la main...et aussitôt nous parlons... affaires.

Jean CAMERA.

NOUVELLES

Elynor Glyn

Elynor Glyn, un des écrivains anglais qui ont le plus de succès en Amérique actuellement, est la fille de Douglas Stherland, un aristocrate anglais, qui s'en fut au Canada vers les dernières années de sa vie.

Son enfance s’écoula dans des voyages dans toutes les parties du globe, fréquentant partout la haute aristocra- ' tie. C'est la raison pour laquelle elle est considérée comme l'écrivain actuel le plus au courant de la vie des gens du grand monde. Le metteur en scène Rupert Hughes dit en parlant d'Elynor Glyn qu'elle est une des femme les plus charmantes qu’il ait jamais connues.

Elynor Glyn commença sa carrière d’écrivain avec la publication de The Visits of Elizabeth (Les Visites d’Elizabeth), dont les éditions furent multiples. Elle est également l'auteur de The Carreer of Katherine Bush (La Carrière de Katherine Bush), The Reason Why (Le Pourquoi), The Great Moment (Le Grand Moment). Toutes ces oeuvres ont été adaptées au cinéma.

Mais son grand succès c'est Thee Weeks (Trois Semaines), qui a été adapté à l'écran par la Metro-Goldwyn. Six Days (Six Jours) que Mme. Glyn a écrit spécialement pour l’écran, a été aussi une production remarquable.

L’oeuvre la plus récente d'Elynor Glyn s’intitule His Hour (Son Heure), dont la mise en scène a été

confiée à King Vidor, et dont les rôles principaux sont interprétés par John Gilbert et Ai-ieen Pringle.

Elynor Glyn est, en plus d’un écrivain remarquable, une femme de grande beauté. On lui a proposé plusieurs fois d interpréter les personnages féminins de ses œuvres, mais elle n'a jamais voulu accepter, disant qu’elle n'était qu'un écrivain et qu'elle entendait le rester.

A propos du divorce de Barbara La Marr

Mr. Jack Daugherty, dont le divorce a fait beaucoup -de bruit en Amérique,, vient de pu- ( blier dans un grand journal américain des mémoires au sujet des tribulations dont il fut la viptime pendant le temps où il fut le mari de la grande étoile cinématographique Barbara La Marr.

Voilà ce que dit M. Daugherty, entre autres choses intéressantes:

» 11 n’y a pas de corvée plus terrible que d’être le mari d’une « étoile ».

» Barbara La Marr et moi avons été séparés par ses succès à l’écran.

» Si elle n’était pas devenue Barbara La Marr, c'est-à-dire, une idole des amateurs de cinéma, nous aurions fait un couple parfait, et nous aurions toujours été heureux.

» Notre lune de miel, dans le temps où Barbara La Marr n'était pas encore connue, fut délicieuse.

» Le mari d'une « étoile » est toujours un zéro. Personne n’aime être un zéro. Quand j’étais quelque chose j’étais toujours à l’arrière plan.

» Dans les affections d’une « étoile » les films occupent la première place. Le mari n'est qu’un pauvre second. »

Jacques Christiany dans "L'Auberge Rouge,, de Jean Epstein.

Ce film mérite son titre: s’il est un scénario captivant, et qui jusqu'au bout tient haletant les spectateurs, c’est à coup sûr celui-ci. Peut-être, d’ailleurs, certains d’entre nous ont-ils lu le roman de Jack Beckdolt, dont il s’inspire. Paul Dickey en a tiré un libretto rappelant les pages principales du livre, et Irwin Willal, faisant appel à une interprétation choisie, l'a porté à l’écran. L'œuvre cinégraphique réalisée de la sorte, sous la bannière des « Famous players», sort quelque peu du cadre banal des drames courants. Dorothy Dalton, l’actrice principale — capricieuse et volontaire à ses heures, dit-on — n’eut pas consenti à accoupler son nom à celui d’un mélo douteux.

Il ne nous est malheureusement pas possible d’entrer ici dans le détail de l'action de Une Affaire Ténébreuse; nous nous bornons à extraire de la bande quelques clichés photographiques qui permettront au lecteur de se mettre dans l’atmosphère de l'action. Après y avoir jeté un coud d’œil.nous vous convions à prendre connaissance du scénario, forcément écourté, que nous faisons suivre:

Roger W ebster (David Powell), riche fils de famille possède en Floride une somptueuse villégiature d’hiver, rendez-vous d'une joyeuse jeunesse mondaine. Depuis peu il a acquis une petite ferme et l’exemple de sa voisine de culture, Cécile Brenon (Dorothy Dalton) l’incite • à mener désormais une vie plus active. Un sérieux penchant pour l'énergique jeune fils n’est pas étranger à ce changement. Les amis de Roger, voyant d’un mauvais, œil cette conversion, l’entraînent ce soir-là au Casino situé presque en pleine brousse, car dans ce tropical pays la civilisation voisine avec la plus originale sauvagerie. Le père de Cécile Brenon, contrôleur de la répression de l’alcool, en Floride, décide de faire ce même soir une rafle au Casino où il a appris qu’on transgresse par trop les lois de la prohibition. Après avoir gagné pas mal au jeu, Roger, légèrement éméché s’est endormi dans un petit salon du Casino. A ce moment, les inspecteurs. de la police, ayant à leur tête, M. Brenon font irruption dans l’établissement, mais, prévenu par un agent de police à sa solde, le Directeur de l'établissement, a pu camouffler à temps ses salles de jeux et de libations. Brenon surprend un des policiers en train


de recevoir une gratification du Directeur, il a compris la trahison de son surbordonné; une violente querelle s’élève entre les trois hommes, cependant que dans la pièce voisine, subitement réveillé par un garçon du Casino en train de le voler, Roger Webster fait feu sur l’indélicat personnage. La balle traverse une porte, et sans que nous ayons vu exactement ce qui s'est passé, nous retrouvons derrière cette porte M. Brenon étendu raide mort . . . Roger Webster se sauve afin d’eviter d’être pris par les policiers qui sont venus pour arrêter les joueurs. 11 s’égare dans la brousse, ayant à ses trousses deux Inspecteurs, parmi lesquels celui qui, soudoyé par le Directeur du Casino, s’était pris de querelle avec M. Brenon. Découvert par eux, Roger est blessé d’un coup de feu et transporté dans la maison de Cécile Brenon, située au milieu des bois. On 'ui apprend qu’il est meurtrier et par consé-

quent mis en état d’arrestation. En attendant que le jour se lève, il est laissé, sous la garde de Corgo, le policier malhonnête. La nuit se passe; au petit jour, Cécile Brenon réussit à le faire évader. Bientôt surviennent trois Inspecteurs pour chercher Roger et ils apprennent à Cecile que celui dont elle favorisa l’évasion est le meurtrier de son père . . . Alors, désespérément partagée entre son amour pour Roger et l’horreur de son acte, la jeune fille entreprend dans la brousse inextricable, au milieu du brouillard du matin, une indescriptible et émouvante chasse à l’homme ... A un moment, isolée des policiers, elle se trouve en face de Roger . . . Va-t-elle le livrer?... Celui-ci, mis au courant des événements, proteste de son innocence avec un tel accent que, pour la deuxième fois elle le fait échapper à la police.

Roger se réfugie chez lui où bientôt après, les Inspecteurs, escortés de Corgo, viennent l’arrê-


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ter... A ce moment, un jeune femme, qui faisait partie de la bande joyeuse du Casino et qui, jalouse de l’amour que Roger portait à Cecile, avait toutes les raisons de laisser l’erreur s’accomplir, est prise de remords et raconte la vérité. Elle a tout vu: réfugiée pendant la rafle dans une salle voisine de celle où a été commis le meurtre, elle a vu Corgo assassiner M. Brenon, au même instant où Roger, dans le salon à côté, tirait sur son agresseur; les deux coups de feu ont été tirés simultanément.» L'examen des armes ne laisse aucun doute c’est Corgo qui a fait le coup ... A quelques mois de là, Roger épouse Cecile Brenon et désormais, sevré de la vie de plaisirs, il entreprend la saine existence des colons de Floride. —

Le Sens de l’Écononie.

Miss Norma Schearer, qui joue le principal rôle féminin dans He Who Gets slapped (L’Homme qui reçoit

des gifles), film que nous verrons bientôt, donnait récemment une réception chez elle. Au cours de la conversation qui suivait le repas, en bavardagit des choses et d’autres, on en vint à parler économies. Miss Shearer se vantait d'être une femme économe.

John Gilbert, qui joue le principal rôle féminin dans le même film alla faire dans la maison le tour du propriétaire, et après avoir jeté un regard scrutateur dans toutes les pièces revint en faisant la moue, et accusa l'artiste d'être extravaguânte.

— Comment, — protesta Miss Shearer — pouvez-vous me citer dans ma maison un seul objet qui ne soit pas utile?

— parfaitement — répondit Gilbert —; ainsi je vois par exemple un extincteur d’incendie que vous avez acheté il y a plus d'un an, et dont vous ne vous êtes encore jamais servi.

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A PROPOS DES "DIX COMMANDEMENTS

Quand on apprit, en Amérique, que Cecil B. De Mille allait produire un film sur les Dix Commandements, des commentaires, des interviews, des questions de toutes sortes furent soulevés dans la presse.

Le Los Angeles Sunday Times, dans son numéro du 20 mai, s’exprimait ainsi: « Le fait seul que l’on ait pu s'inspirer, pour un film, des Dix Commandements, a un sens profond. C’est le lever d'un soleil éblouissant à l'aube d’un jour nouveau. Durant des siècles, notre vieux monde a essayé de * vivre sa vie ». Cette tentative a toujours été marquée par des Désastres ».

la possession des viles choses matérielles. La grande guerre marqua l’apogée de cet état d’esprit. Le matérialisme domina: les mains suppliantes ne rencontraient que des poings fermés. Maintenant le Monde subit une sorte de panique. Les Continents sont désolés, arrosés de sang, de larmes, après tant de massacres. Cet état de choses était-il normal? ou devait-il y avoir, un remède, n’y avait-il pas une loi supérieure, divine, n’y avait-il pas la « Bible » avec son sens profond, avec les plus saines règles de vie et d’existence?

Nous sommes à la veille d’un réveil spirituel, ce réveil des hommes qui ont connu le pire. Sansdoute

Ginette Maddie dans “ La Veillée A la demande de nombreux lecteurs, Ciné-Revue consacrera très prochainement quelques pages intéressantes a la * arrière de cette délicieuse étoile française. Voici comine avant-goût, une jolie scène d'une de ses meilleures créations.

L'univers, en effet, a méconnu les enseignements d’amour du prochain et d'abnégation de Jésus-Christ.

Nous avons démontré notre force avec nos téléphones, nos automobiles bruissantes, nos immenses navires de guerre sillonnant les océans, nos canons tonnant, nos dynamos remplaçant des millions d'hommes, nos télescopes géants fouillant les secrets du ciel.

La récolte a été cruelle. Nous ne voulons pas dire que notre époque est plus vile qu'aucune autre, mais à n’en pas douter, nous sommes dans la période la plus matérialiste de la vie du globe. Tous s'agitent de façon insensée pour posséder de l’argent, conquérir le pouvoir, maintenir des armées puissantes. Voraces, ambitieux et avides de gain, nous avons fiévreusement vécu, sans tenir compte des doctrines de Jésus-Christ, ne luttant que pour

la moisson n'est pas achevée, il y aura du sang, des larmes et des macérations. Mais les hommes ont eu le cœur touché. Ils ont compris que les Dix Commandements sont les lois fondamentales de notre existence.

Ce que nous appelons les Dix Commandements sont les lois telles qu'elles sont écrites, mais ne représentent que la traduction qu'en firent des esprits cultivés pour essayer d'en exprimer les yérités en termes humains. Si l’on n’avait pas écrit les Dix Commandements, ils n’en existeraient pas moins. Si le texte en disparaissait, il existerait toujours pour l’univers,

Malgré ce que dit Kipling, les Dix Commandements pénètrent l’Orient, l’Est de Suez. Ils sont les lois éternelles qui régissent des millions d’univers, font que le feu soit et contrôlent les lois de gravitations.


On croit généralement qu’en n'observant pas un des Dix Commandements, on joue un tour à son Directeur de Conscience.

Non, on ne transige pas avec un des Dix Commandements. Ce sont eux qui vous brisent. Vous n’échapperez pas aux conséquences de la violation d’une de ces lois qui sont l’essence de l’Eternité. Ces Commandements ont été de tous les temps, parce qu’ils sont la somme totale des lois, le Commencement et la Fin, le roulementdes tremblements de terre, les vagues de la mer, aussi bien que la violette dans la prairie.

Et si les hommes demandent ce qu’il faut faire en face de cette loi immuable, la réponse est là, sous vos yeux, subissant le reflet infini de ces Commandements qui furent au début de toutes choses et seront également à la fin de toutes choses ».

Nous avons tenu à citer cet article paru dans un

RED LAROQUE.

Il joue le rôle du jeune présomptueux, oublieux des divers préceptes, et se précipite avec sa famille dans le malheur et 1 affliction: tel il nous apparaît dans la partie moderne des Dix Commandements, de Cecil B. de Mille.

des grands organes d’Amérique sous une signature autorisée et qui montre l’influence formidable que ce film, d’une moralité si haute, qui fait appel à de si nobles sentiments, a pu exercer sur tout un peuple immense.

Nous nous proposons d’ailleurs de revenir sur ce sujet. Les Dix Commandements constituent en effet un des plus formidables efforts dont puissent s’enorgueillir les cinéastes d'outre-Atlantique. 11 sera intéressant d’apprendre quelle somme de capitaux, d’hommes, de spécialistes, de matériaux, ont été réunis pour arriver à former le tout parfait que constitue cette unique production.

Au cours d’une très prochaine chronique, nous examinerons donc de façon assez approfondie, et à titre d’exemple, les divers facteurs qui servirent à l’élaboration de l’œuvre gigantesque qu’est la production: Les Di y Commandements. M.

- William Russell -

William Russell est un exemple typique de l'esprit batailleur américain. II se fraya un chemin dans la vie malgré les difficultés nombreuses, et réussit non seulement à gagner le titre de vedette cinématographique, mais à compter parmi les meilleurs athlètes du pays.

William Russell — qui en réalité se nomme William Leach — est né à New-York, le 12 avril 1886.

Son père, acteur estimé, mort alors qu’il était encore fort jeune et sa mère ne disposant que de maigres ressources, le jeune William, dès l’âge de/ six ans, entra dans une troupe d’acrobates, au cirque des frères Ringling, aux appointements de 30 dollars par semaine, joli traitement à cette époque, et parcourt ainsi les principales villes d’Amérique.

En 1804, alors qu’il avait huit ans, William quitte le cirque pour le théâtre, délaissant l’acrobatie pour l’interprétation de rôles de garçonnets.

En 1897, alors qu’il était revenu au cirque entre deux engagements, il fut victime d'un accident qui faillit lui coûter la vie. En exécutant un saut é.rilleux, il retomba si malheureusement qu'il se risa une hanche; cela lui vallut dix mois de lit et quatre années de béquilles. Pendant tout le temps de sa longue convalescence, William Russell perfectionna son instruction qui, forcément, avait jusque là été quelque peu négligée. Quand en 1902, à seize ans, il sortit de la « Fordham University », il était devenu, physiquement et mentalement, un jeune homme accompli.

Les neuf années qui suivirent furent pour lui l’occasion de succès toujours plus vifs, à la scène, où il parut dans les drames qu’interprétaient les grands artistes américains de l'époque: Ethel Barrymore, Blanche Bates, Ezra Kendall, David Higgins, Chauncey Olcott et Roselle Knott. Il fut ensuite directeur d'une compagnie à Philadelphi* et pendant deux ans joua Saint-EImo. il passa ensuite deux années dans le vaudeville, à la tête de sa propre compagnie, puis il entra dans la carrière cinématographique. Son activité théâtrale ne l'empêchait pas de songer toujours aux sports, à la boxe en particulier. Grand ami des champions du moment, il s’entraînait fréquemment avec eux, et en T908, obtient même le titre de champiôn amateur de boxe, pour sa catégorie. Dans des courses de natation, il a également remporté plusieurs victoires.

Élancé, large d’épaules, tête solidement attachée au corps, large feutre dont les ailes battent sous le vent de la Prairie, cheveux châtains, yeux marrons, profonds, éclairés par l’énergie, lèvres souriantes, poitrine développée, bras et jambes musclés. Hauteur T.87 m., poids 92. kgs 500.

Botté, sanglé, armé, monté sur un noble coursier, qui est une partie de lui-même, William Russell, est le cow-boy type, timide avec les femmes, féroce avec les hommes. Courageux, héroïque, il est le chevalier de la Prairie, sans peur et sans reproche.

C’est en 1911 que William Russell a affronté pour la première fois l’appareil de prises de vues.

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Depuis le moment. de son association avec 1a. compagnie Biograph, sa carrière s’améliore rapidement. Après avoir joué dans de nombreux films, il commença en février 1918 à travailler les «BigBill» Russell productions. Il serait encore à la tête de sa propre compagnie, si M. Fox n’avait pas décidé de l’ajouter à sa liste de vedettes. En 1920, il devient, pour plusieurs années, l’une des principales «stars» de la Fox-Film, où il prend en quelque sorte la place de George Walch, dont le contrat arrive à expiration.

William Russell, l’an dernier, a tourné six films aux studios californiens de la Fox. Ce sont:

Sacred Silence (déjà édité ici sous le titre Silence Sacré), Wesward No (en France, Civilisé), A Lincoln Highwayman ( Voleurs de Grands Chemins), puis Shot with Fire, The Twins of Suffering Creek et Leave it to Me. Depuis peu, trois nouveaux films de William Russell ont été édités: The Iron Rider, The Challenge of Law et The Man Who Dared.

L’une des raisons qui ont le plus contribué à décider William Russell à quitter la scène pour l’écran, c’est la possibilité qui allait lui être désormais ouverte de mener une existence plus en rapport avec ses goûts personnels. Car William Russell est un grand ami de la nature et de la vie au grand air.

Avec le cinéma, finies les nuits de veille et les matinées passées au lit. La vie du studio commence avec l’aurore pour finir avec le crépuscule et la réalisation des scènes d’extérieur permet le plus souvent de visiter des contrées où l’itinéraire des tournées théâtrales n’aurait jamais mené. William Russell se fait donc un véritable plaisir de se lever chaque matin avec le jour; il aime se promener dans la fraîcheur de l’aurore. Quand il ne tourne pas au studio, il mène la vie simple des « ranches » dans la propriété qu’il possède près de Los Angelès.

Nulle part, il n’est plus à l’aise que dans son

Home ». Bêcher, entretenir son jardin est l’une de ses distractions favorites. La simple nature est pour lui un constant sujet d’émerveillement. Il aime également les animaux, et possède quantité de chiens, plusieurs chevaux, et en particulier, deux des plus petits poneys qu’on ait jamais vus.

William Russell estime que le premier devoir de l’homme est de mener une existence telle qu’il reste en un constant état de santé morale et physique. Il n’a aucune espèce d’estime pour ceux — et celles — qui ont coutume de passer leurs nuits dans des lieux de plaisirs — ou soi-disant tels — de telle sorte qu’ils ne se sentent aucun goût pour la besogne qui les attend le lendemain.

Pour ce qui le concerne personnellement, William Russell commence invariablement la journée par une série d’exercices physiques, c’est-à-dire: marche, sauts, course, natation, acrobaties diverses, boxe, etc... Ensuite commence la réalisation des scènes du film en cours d’exécution. Enfin, à la chute du jour, c’est le retour au « home », et, après quelques moments d’une lecture sérieuse, le sommeil bien gagné.

Si William Russell est un homme essentiellement actif, il n’en raisonne et n'en médite pas moins pour cela.

« J’en suis peu à peu arrivé, à présent, déclare-t-il, à un certain nombre de conclusions auxquelles je n’aurais jamais songé il y a quelques années. Je n’ai pas toujours eu cette philosophie ni cette manière d’envisager les gens et les choses. Je suis un adepte de la « Christian Science », comme Douglas Fairbanks et Mary Pickford, et cela m’a aidé à résoudre bien des problèmes, à éclairer d'un jour nouveau bien des situations. D’autre part, le temps m’a donné de l'expérience, et j’ai pu aller au fond des choses, non que les circonstances m’y aient obligé, mais simplement parce que j’y ai pris intérêt. Ainsi, j’ai désiré savoir par expérience si la théorie, qui veut que le milieu dans lequel il vit améliore ou dégrade un homme, est juste, et j’ai reconnu que c’était parfaitement inexact. L’homme est bel et bien maître de lui-même et de sa destinée.

William Russell a également sur le mariage des idées très nettes. Il croit aux bienfaits du mariage, il croit à l’amour, mais à un seul amour, et non à ses multiples contrefaçons. Il croit qu’on se laisse si facilement prendre aux aspects trompeurs des fausses affections, simplement parce qu’on désire, qu’on a réellement besoin de l’amour véritable. 11 croit que les mauvais ménages viennent de la manière de vivre artificielle de ceux qui les composent. Ceux qui vivent selon les lois de la nature ne connaissent ni brouilles, ni difficultés sérieuses d’aucune sorte. « Ce que nous, hommes, cherchons, dit-il, ce sont des compagnes simples, « nature », et non ces pauvrettes écervelées, qui ne vivent que par leurs nerfs, le fard et les lieux de distraction. Que cherchent les femmes? Des hommes simples, sains, de véritables hommes, en un mot. L’amour ne peut exister, en somme, qu’entre ceux qui, avant tout sont de « bons camarades ». Bref, pour William Russell, la recette de bonheur réside dans la vie simple, près de la pâture, parmi le confort matériel suffisant, de bons livres, de vrais amis et la femme qu’on aime. « Et tout compte fait, ajoute-t-il, l’amour est la plus grande chose de notre existence ».

Après une longue carrière de près de vingt années à la scène puis à l’écran on comprend assez que William Russell soit un peu las de ce genre de vie. Son grund désir serait de voyager, de parcourir le globe en tous sens, de voguer sur toutes les mers, d’explorer des espaces que le pas de l’homme ne foule guère, d’escalader des sommets perdus dans les nuages. 11 désire pour cela avoir à ses côtés un bon camarade — sa femme. « Elle constituerait plus que la moitié de la joie que je prendrais à ces entreprises », conclut-il.

William Russell est un philosophe. Il n’a rien à envier aux sages de la Grèce antique.

Je partage son avis, et je prétends qu’à côté d’une vie désaxée, mécanique, telle celle que nous vivons, doit surgir à bref délai, une existence plus saine et plus conforme aux lois de la nature. L’équilibre des bras et du cerveau ne doit plus être rompu. Sachons vivre à la campagne aussi bien qu’à al ville. Aspirons à l'air pur et ne soyons « de la ville » que pour autant que nos affaires y soient convenablement traitées et terminées.

Rétablissons l’équilibre....i.. Maurice Widy.


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(Suite de la pape 3.)

Ils ne m'ont pas demandé aujourd'hui des billets gratuits pour Y Agora ou la Monnaie, pas plus que des lettres de recommandation pour les metteurs en scène.

Tout à coup, comme dans un drame américain, des râlements de klaxon troublèrent notre quiétude. Nous n’y prîmes pas grande attention. Mais, ils devenaient plus nombreux...Nous nous regardâmes, interloqués... Nous n’eûmes pas le temps d’ouvrir la bouche... Des craquements sinistres suivis d’une explosion nous jetèrent hors de nos fauteuils. Un autre mouvement nous porta au dehors.

Là-bas, sur la pelouse, un homme se relevait fort endolori. Encore étourdi par un brusque contact avec le gazon, il ne répondit pas immédiatement à nos multiples questions. Sept mètres plus loin, une ombre de voiture gisait au milieu de plaques de tôle et de pièces de mécanique.

— Je vous prie, articula notre hôte, encore tremblant d’émotion, d’expliquer votre présence ici, en pareil état?...

L'intrus poussa un soupir.

'— Vous avez brisé la clôture en maints endroits...

L’inconnu posa la main droite sur l’épaule de notre ami et déclara:

— Voilà! Je roulais à toute vitesse vers Groenendael lorsque...

— Qui êtes-vous, interrompit une gentille petite demoiselle, vous auriez pu vous présenter...

— Laissez-moi continuer mon récit... Lorsqu'un homme, à hauteur de votre villa, traversa la route à petits pas... j’arrivais... du 100 à l’heure peut-être... je fais hurler le klaxon... L’homme ne l'entendit pas... il ne me vit pas non plus...

— C’était un sourd, assura ingénuement un des nôtres.

— Pourquoi rouliez-vous à une telle vitesse? Vous Contrevenez aux règlements sur la circulation... du 100 à l’heure!... maugréa le propriétaire.

— Je disais donc, contuma le jeune homme sans se laisser émouvoir par cette réflexion...

— Je disais donc... que l'homme était sourd... et que j’allais l’écraser... quatre secondes... un coup de volant, l’auto dérape... je rencontre une première fois votre clôture... je dérape, je rencontre une deuxième fois votre clôture... je roule... je redérape... je traverse une allée... j’évite un arbre... un autre se dresse devant moi... Ma soixante chevaux veut se mesurer avec lui... Le combat s’engage... Un bruit sourd... C’est fini...!

— C’est fini! répétâmes-nous en choeur.

Cet inconnu est doué d’un sang-froid extraordinaire.

— Permettez-moi que je me présente.,.

Mais oui, je le reconnais... grand, solidement musclé, cheveux noirs yeux brillants de franchise, bouche mince, menton autoritaire... c'est...

— Jimmy O’ Kelly!

— L'acteur de ciné! clame la petite fille ingénue, en pâlissant.

— Lui-mème!

Le visage de notre hôte parut se rasséréner.

Il s’effaça devant Jimmy O’ Kelly en le priant de bien vouloir marcher vers la villa.

Quand nous eûmes regagné nos sièges, chacun questionna:

— Vous êtes né?

— Aux Etats-Unis, Madame.

— Votre père?

— Était Français, Monsieur. (

— Et votre mère?

— Espagnole.

— Vous aimez les Espagnols?

— Autant que les Chinois, cher Monsieur.

— Vous avez un fétiche?

— Je ne suis pas superstitieux.

— L’adresse de votre chausseur? Aimez-vous le foie gras? etc.

Que de questions!

Dans tnon coin, je bougonne. Où êtes-vous chère tranquillité? Silences « éloquents » entre une« fine » et une tasse de café?

Oh! Ciné! Ciné!

— Si je suis amoureux de mon métier, s’écrie O’ Kelly, mais je l’adore!...

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— Merci.

Jimmy avale d’un coup la liqueur, croise les jambes et continue:

— J’ai joué dans Belgique (de Paul Flon), Ame Belge, Jeune Belgique, La Libre Belgique, Le Conscrit, Le Gentilhomme Pauvre, Revanche Belge, Le Juge, Rempart du Brabant, Les Violettes Impériales, L'Œuvre Immortelle et actuellement je suis « Uriah » dans David, film anglo-australien.

— Vous êtes un sportsman accompli!

— Accompli, Mademoiselle!... Je nage, je monte à cheval, àbicyclette; je boxe, je lutte, je conduis une auto, je pratiqne l'escrime, je d...

J'avais espéré terminer cette journée sans entendre parler du cinéma.

Hélas! Hélas! Maurice WIDY.

Le» débuts obscurs des grandes étoiles d’aujourd’hui

Il est toujours intéressant de connaître les débuts des grandes étoiles d’aujourd’hui.

Voici comment Douglas Fairbanks vint au cinéma:

Un jour qu’il était en train de dîner au Knickerbocker Grill, il fut présenté à Charles Kessell, qui était assis à la table à côté. Kessell était alors (il y a une douzaine d’années) directeur d’une grande compagnie cinématographique. Kessel qui connaissait vaguement Douglas pour l’avoir vu sur une scène de la capitale (Douglas était en effet artiste de théâtre) lui parla de l’avenir du cinéma. Douglas fut tellement intéressé par cette conversation, qu’il demanda à son interlocuteur s'il n'aurait pas un un petit rôle pour lui. L’autre accepta, et ce fut le début de Douglas dans la carrière cinématographique.

Ce qu’il y a de plus curieux dans les débuts de Douglas, c’est que Griffith, qui présidait alors aux

destinées de la compagnie pour laquelle travaillait la future étoile, n aimait pas du tout les acrobaties de celle-ci. En effet, Fairbanks croyait que pour être un bon acteur de cinéma il fallait être toujours en mouvement, et sans aucune raison valable, il faisait tout d’un coup un saut formidable, ou bien se dépensait en pirouettes pendant quelques minutes. Griffith lui conseilla alors de demander à être engagé par un cirque ambulant...

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