Bron: FelixArchief nr. 1968#655
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Notre vedette: RAQUEL MELLER
Vous n’y croyez plus, chère lectrice, à la légende de la jolie fillette à laquelle il a suffi de se trouver au moment propice au studio, pour qu’un « director » en quête d’une perle, mit son dévolu sur la rougissante jeunesse, lui découvrant mille qualités de photogénie, de spontanéité, d’expression, propres à la muer immédiatement en étoile de toute première grandeur; vous n’y croyez plus à ces Bobards yankees, — et vous avez bien raison. — Etre sacrée du jour au lendemain vedette, .et celà sans judicieuse préparation, — à d’autres!
Et pourtant, il est de « petites bonnes femmes » qui s’imposent, sinon endéans les vingt-quatre heures, du moins en quelques mois; il en est qui, sans le savoir même, ont le cinéma dans la peau. Et de celle-ci est Raquel Meller.
Coup sur coup, deux belles productions, où
elle remplit un rôle principal, nous l’ont fait apprécier.
La Conception des « Opprimés », comme Violetta des « Violettes Impériales », furent également fêtées par le public. Et cette petite chanteuse de caJbaret chantant, dont peu connaissaient le nom chez nous avant l’apparition de ces deux grands films de Roussel, a conquis tous les enthousiasmes.
Née en. Espagne, Raquel Meller débute toute jeune dans un petit music-hall de Valence. Remarquée pour sa belle voix, elle chante bientôt dans toutes les grandes villes espagnoles, puis part, au Brésil, où l’attendent de nouvelles ovations, et où elle risque même un soir d’être aveuglée par les pièces de monnaie qu’on lui jetait sur la scène... Elle chanté ensuite dans toutes les grandes villes d’Europe.
Les débuts de Raquel Meller au cinéma sont récents. C’est sous la direction d’Henri Roussel! qu’elle tourne pour la première fois dans les « Opprimés ». Son interprétation du rôle de « Conception » la classe au premier rang des étoiles de l’écran. Toujours avec H. Rous-sell, elle tourne ensuite «Violettes Impériales», un grand film qui nous fait assister à la cur riguse odyssée d’Eugénie de Montijo. impéra-
trice des Français, et à la vie sou« le second Empire. 'Dans ce film, dont toute la première partie fut tournée à Séville, Raque 1 Meller interprète le rôle die Violetta, la petite marchande de fleurs. Km petite jupe de toile blanche à volants rouges, casquée d,'une chevelure d’ébène où meurt une rose pourpre, elle offre ses 'violettes aux passants, avec la simplicité Itère d’un« véritable gitane; nulle autre que la gra ndie artiste espagnole ne pou vait interpréter un tel talent, une telle vérité, le rôle difficile et complexe de Violetta.
Ce moment .uù le film «Violettes Impériales»
et sera tourné, dans les studios californiens, à Paris et en Espagne, par une troupe américaine ayant à sa. tête Mae Murray.
23 Nation* dan* un Film
Le metteur en scène, Tod Browning avait engagé 23 enfants pour jouer certaines scènes de son film. The Day of Faith (Le Jour de Foi), tiré du roman de Sir Arthur Somers.
Tous ces enfants appûrtiennent à une nationalité différente et leut âge varie de 4 à Tl ans.
L'effet, produit par ce rapprochement de race, doit, pour le moins, être typique.
connaît l'immense succès que l’on sait, nous a paru particulièrement choisi pour porter 'hommage à l’une des plus taleintueuseseiotrices dont s’enorgueillisse!e cinéma, et nous avons voulu en un heureux assemblage, donner quelques scènes de productions auxquelles elle prête l’attrait de sa grâce, la beauté de ses attitudes, la fraîcheur de sa jeunesse, — et surtout son talent simple et spontané.
Dana les Studio
Valia va quitter l'écran..*C’est une perte pour la production anglaise, mais elle se marie, va habiter l’Amérique et pense qu’une femme mariée se doit à sa famille et son home. Son talant cinématographique s’était énormément développé et son dernier rôle dans The Great Prince Shan avec Sessue Hayakawa, Tsuru Aoki et Ivi Duke restera un de ses meilleurs.
Petites Nouvelles et Échos
Le romancier scénariste
Wasco Ibanez, dont quelques-uns des romans ont connu en adaptation cinématographique un très vif succès, vient de s'essayer à écrire directement pour l’écran- Son premier scénario s'intitule Circé
, * * Edwin Carewe, complètement remis de son indisposition travaille à Paris au Studio * Eclair » et aura bientôt terminé son film: A Son of the Sahara, dont il a tourné les extérieurs à Biskra.
» * „ M. René Clair le mettëur en scène de Paris gui Dort, commencera bientôt Le Fantôme du Moulin Rouge, dont il a écrit le scénario.
L’aviateur Préjean exécutera dans ce film quelques acrobaties.
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I - Quelques As de l’écran visitent Bruxelles - j
Mme —any
Hon n om lire dt* fervents du septième art se sont, rendus" aux «.bords de la gare du Midi pour voir débarquer les artistes qu’ils ont si souvent examinés sur l’écran, et. qui avaient annoncé leur arrivée en notre ville.
C’est ainsi qu’ils eurent le plaisir de con-
C*mpler en « chair et en os » France DhéHa, .exquise et fantasque interprète de la «Garçonne », la sentimentale Céline aux formes parfaites du «Drame des Folies-Bergères ».
Ce fut. ensuite le tour de Raquel Meller — l’inoubliable créatrice du rôle de la Violetta — dont le talent personnel évoqua avec tant de ferveur émue l'Espagne supersticieuse et noblement romanesque.
Georges Melchior,, l'artiste au jeu sobre et correct qui se révéla da ne « I.’Atlantide » et « Les Rantzau », fut, lui aussi notre hôte pendant une quinzaine.
Un Anglais, Félix Ford, qili tourna en Amérique et interpréta, en artiste consommé, un rôle admirable aux côtés de (Hayakawa dans «La Bataille ». séjourne en ce moment encore parmi nous. Tl se produit dans un numéro de music-hall qui révèle au public les dessous d’une prise de vues cinématographiques.
Nous eûmes également Te plaisir de faire connaissance avec Henry Roussel, le .metteur en scène" des « Dpprimés », venu pour nous présenter sa dernière production «-Les Violettes impériales»; avec, Gaston Houdès, l’un des plus ànciene réalisateurs de l’écran, et Raoul Grimoin-Sanson, l’inventeur d’un ingénieux appareil qui crée le synchronisme dans les « films chantés ».
Louis Delue, auteur et metteur en scène de maintes œuvres dont le réalisme n’exclut pas la poésie— «Pour une nuit, d’amour». « L’inondation ». « Une femme passa », « El iDorado », « l’Amour qui tue », pour ne citer que ceux dont les titres me viennent immédiatement à l’esprit — nous avait également promis sa visite. La brusque nouvelle de sa mort, qui créa un’grand vide dans les rangs des pionniers de la cinématographie, nous surprit tout récemment.
(La présentation du «Cousin Pons», le beau film tiré du célèbre roman de Balzac, vient d’amener parmi nous le metteur en «cène, Jacques Robert, accompagné dé quelques-uns de ses' interprètes: Mmes Bérangère. Lilian Constantini et Gaston Modot.
Acteur distingué, Jacques Robert, qui tint des emplois importants à la Comédie-Française et à .l’Odéon, notamment dans les rôles où s’illustrèrent Albert lamivert et Georges
Mme Bérengère
MICHEL MATTHYS PIANOS ELCKÊ, de Pari»
16, Rue de Staseart, BRUXELLES Téléphone: 153.92 Première marqua de réputation unlveraoll
6 Grand, débuta ensuite comme artiste de cinéma dans le « Comte de Monte-Christo » où il fut un Allbert de Morcer très remarqué.
Il parut à l’écran dans une dizaine d’autres films parmi lesquels: « La course du flambeau », 1.’ « Ombre déohirée » et « Le fils de la Nuit», puis se consacra définitivement à la mise en scène, où il affirma de brillantes qualités dès sa première production: «L’épingle vivante».
Ce fut également l’animateur de « I a Bouquetière des Innocents » et, enfin, du « Cousin Pons », où il prouva une indiscutable maîtrise.
M. Jacques Robert
Il vient d’acquérir les droits d’adaptation cinématographique du «Comte Kostia», de Cherbuliez, qu’il croit appelée d’un grand succès. Jacques Robert estime en effet que de toutes les œuvres de cet écrivain, dont un grand nombre eurent les honneurs de l’écran, celle-ci est de loin la plus séduisante, tant par son originalité que par sa puissance 'émotive.
Mlle Constantini tiendra le rôle principal de ' ce film, et la manière dont elle a interprété celui de Maria Concini dans « La, Bouquetière des'Innocents » nous permet de prédire qu’elle fera une création marquante.
Peut-être aurons-nous le plaisir de retrouver h ses côtés celle qui fut l’inoubliable Chouette des « Mystères de Paris », Mme Bé-rangère, dont le jeu impressionnant de réalisme nous frappa à nouveau dons le « Cousin Pons ». Jean-Jacques FORTIS.
Nouvelles cinématographiques
L. Chaix, le sympathique opérateur de J. de Baroncelli vient d’accomplir un raid unique. Il a traversé le désert partant de Tozem à Eloued-Toug-gourt-Ourgia, et Gaiv Haia.
Pour cet exploit, il vient d’être décoré de l’ordre du Dacus Sfaxien de Tunisie, au grade de Chevalier,
.*, M. André Hugon annonce qu’il tournera Yasmina, d’après le roman de Théodore Valenci, avec Mlle Alexiane, dans le principal rôle.
Harold Lloyd et sa charmante eompagr Mildred Harris, viendront au printemps passt, quelques semaines de vacances en France,
. *, M. Gtiarino, le metteur en scène de La Dame au Ruban de Velours, va tourner un film qui s’appellera Le Silence et qu’interpréteront Mlles Josyane, Talba et M. Van Daële.
. ‘. Louis Nalpas,- l’actif directeur des ciné; romans, va entreprendre quatre grands films en épisodes: La Jeunesse d'Henri IV, Surcouf, La Casquette du père Bugeau, et Milord l Arsouillé.
Nous aurons d’ici là La goutte de sang, réalisé par Epstein, Le Diable dans la Ville, par Germaine Dulac, d’après un scénario de J.!.. Bouquet, L’aventurier, par Mariaud, Le Sosie, par Ravel, et Manon, par Fescourt... mais trouvera-t-on une Manon i
, *. Nous sommes avisés que Jean Kemm a rompu à l’amiable le contrat qui le liait à la Société des Ciné-romans.
. *-> Luitz-Morat tournera, lorsqu’il aura fini L montage de La CW Foudroyée, un film mystérieux institulé Nouvelle histoire de Barbe-bleue.
. ’. Rex Ingram tourne The Arab et est. en ce moment en Afrique avec sa troupe.
. *, Le nouveau film de Maë Murray, s’appellera Circé et le scénario en est écrit par Vincente Blas-co Ibanez.
. *, Les parents de Jackie Coogan ont décidé que la petite étoile ne tournerait que deux films par an. On a tant de choses à apprendre à l’âge du « Gosse! »
Le Ciné en Espagne
L’espagne, suivant l’exemple de ses voisins, abandonne l’inertie et s’achemine vers une production qui va s’intensifiant de jour en jour.
Dans les cinés de Madrid, en moins de deux semaines, on a projeté quatre films nationaux. Ce sont « Curro Vargas», « El Pobre Valbuena », « Santa Isabel de Cerces» et «La Dolores», et l’on annonce la prochaine présentation de « Los. Guapos o Gente brava», « Problema Resulto» y « Alma de Dios ».
LE -j— CONTE FILMÉ
PIERRE LE GRAND
Catherine, ex-vivandière, épouse de Pierre le Grand. (Vôir texte, pa&e suivante.)
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L'armée prête à partir en
(Suite)
Le propre frère de la Tsarine avait été bétonné publiquement par le Tsar. Un autre complètement inondé d'esprit-de-vin fut brûlé vif devant le souverain. Son père et d'autres parents avaient été exilés dans des provinces lointaines, avant le départ de Pierre pour l'Europe.
Dans ses voyages, le Tsar cesse subitement' d'écrire à sa femme. Puis, de Londres, il chargea deux de ses confidents d'aller porter à Eudoxie le conseil de prendre le voile.
Pourtant elle n’était pas sans agréments.
Elle était jolie, pas sotte, passablement instruite, mais elle tenait trop aux vieilles coutumes des femmes moscovites pour être la compagne qui convint au novateur. Et puis elle lui avait donné Alexis, un être douillet et faible, qui craignait les armes et les dangers et se trouvait tout étonné d’être le fils du' barbare sauvage et terrible qui allait révolutionner la Russie.
Un jour, quand Pierre le Grand voulut prendre sa revanche sur Charles XH qui lui avait infligé la défaite de Narva, il appela son fils pour le charger d:un commandement dans l’armée. Alexis ne put se décider à quitter sa maitresse Aphrosine. Il supplia son père de le laisser à sa vie molle et lâche, prétextant sa mauvaise santé et sa faiblesse.
De ce jour surtout, Pierre s’était détaché de son fils et d’Eudoxie.
On a accusé la tsarine d’avoir trempé dans la fameuse révolte des Streltsi que Pierre se disposait à noyer dans une mer de sang. Mais rien n’est moins sûr. Ce prétexte-là même faisait défaut au maître impérieux.
11 se passa de prétexte. . .
Une voiture enleva la pauvre femme légitime et la conduisit à Souzdal, où les portes du cloître de l’Intercession de la Sainte Vierge se refermèrent sur elle.
Elle devint la nonne Hélène.
Elle fut réduite à faire appèl à la charité de ses. parents. Elle vécut là, recluse meurtrie, impatiente de révolte et de passion. Mais quoi! Le maître est le maître. Elle en sera réduite, dans sa déchéance et sa misère, à chercher des consolations auprès d’un certain major Glébof qui s’est intéressé à une telle infortune. 11 a commencé par la pitié; elle, par la reconnaissance. Puis ils se sont aimés d’un ' amour exalté chez elle, beaucoup plus réservé chez lui, qui songeait peut-être à un retour de fortune possible.
L’intrigue découverte, Pierre se montra d’une sévérité terrible. Cent cinquante nonnes furent fouettées dont plusieurs moururent sous le fouet. Glébof après avoir été torturé pendant plusieurs jours finit par le pal. Et comme il gelait à trente degrés, on avait couvert le malheureux d'une pelisse, on l’avait chaussé de bottes fourrées et coiffé d’un bonnet bien chaud pour faire durer le supplice.
Eudoxie eut la vie sauve.
Mais elle fut reléguée dans un cloître plus isolé.
sur les bords du lac Ladoga, et surveillée plu( étroitement.
•Pierre dès lors ne se gêna plus.
Menchikof avait remplacé Lefort dans son intimité. Il avait à sa disposition tout un personnel féminin: ses deux sœurs d’abord, Marie et .Anne, placées par ses soins auprès de la sœur préférée du tsar; puis les deux demoiselles Arssénies, Daria et Barbe, qui appartenaient aussi à la cour de la Tsarevna. Une demoiselle Tolstoï complétait ce groupe.
Mais bientôt allait apparaître une nouvelle recrue qui devait prendre dans la vie du . Souverain une place à part et donner à l’histoire fort triviale de sa jeunesse amoureuse une tournure inattendue.
C’est Catherine., ' -
C'était au début de la guerre suédoise, en 1702. Le général Chérémétief qui assiégeait Marienbourg. prêt à faire sauter la ville, avait averti quelques habitants pour leur permettre de s'enfuir.
Le pasteur protestant de l’endroit sortit de la vi(le avec sa femme, ses enfants et sa servante.
Arrêté aux avant-postes, il montra sa bible, s’offre comme interprête. On l’envoie à Moscou.
expédition guerrière.
C s on retient la servante, une blonde plantureuse, qui est gaie, sait des chansons, et danse avec les soldats.
C’est Catherine.
Elle ne s’appelle pas encorê Catherine à ce moment. On ne sait au juste son nom. Elle est née en Livonie polonaise ou suédoise, encore une inconnue. Elle a dix-sept ans. Elle est orpheline. A-t-elle été mariée ou fiancée? On ne le sait pas davantage. Tellement l'origine de cette future impératrice se perd dans la brume de l'imprécision comme les débuts d’une princesse des Mille et une nuits.
Elle devint au camp, la maîtresse d’un bas officier, puis du général en chef. Elle finira par échouer, cm ne sait comment, dans la maison de. Menckikof, où elle porte le hom de Catherine Troubatchof et où le Tsar Pierre va l’apercevoir.
C’est le commencement de su fortune.
111
11 ne sera pas inutile, pour faire comprendre l’importance des changements apportés par Pierre le Grand à la situation des femmes en Russie, de dire un mot de lu vie claustrale où elles étaient condamnées.
Nous reviendrons ensuite à Catherine.
L’esprit russe se défiait des femmes. Ses proverbes populaires en témoignent.
Ils disaient: « Les cheveux de la femme sont longs, son entendement est court... L’esprit de la femme est comme une maison sans toit... Il faut fuir la beauté de la femme comme Noé a fui le déluge... Le cheval doit être conduit pur le mors, la femme par la menace... La femme que Tón voit est de cuivre, celle que Ton ne voit pas est d’or... »
Nous en demandons pardon à nos charmantes lectrices. Ce sont là les proverbes russes, non les ' nôtres, et les proverbes d’avant Pierre le Grand, ce qui est bien lointain.
Aujourd’hui, les Russes mêmes...
Mais passons.
Ces proverbes dénotent non seulement de la défiance à l’égard de la femme, mais presque de la haine.
Ces sentiments auraient été d’importation byzantine, issus d’un grand courant d’ascétisme, monacal, qui confina les femmes dans le terem. Le terem n’était pas le harem des Turcs. Il n’en était pas moins aussi une prison.
La femme, la jeune fille surtout y étaient vraiment captives. Elles végétaient, privées d’air et de lumière, en des chambres dont l’apparence tenait de la cellule et du cachot dont les petites fenêtres avaient des rideaux épais et les portes des cadenas. Pas d’issues indépendantes. Les jours de grandes réceptions, la femme du maître de la maison se laissait voir quelques minutes aux invités.
Les jeunes filles ne ppuvaient être vues par aucùn homme, avant leur mariage.
Et les épouseurs?
La loi était la même pour les épouseurs que pour les autres. Ils devaient épouser sans avoir vu leur fiancée.
Us pouvaient, il est vrai, envoyer Tune de leurs parentes voir la jeune fille. Cette « voyeuse » rendait compte de ce qu’elle avait vu. On pouvait d’ailleurs la tromper. Si la fiancée était bossue, bancale ou affreuse, on pouvait lui présenter une autre jeune fille. La voyeuse n’avait aucun moyen de se prémunir contre une pareille tromperie concertée. ‘
Quant à la jeune fiancée, elle ignorait tout de son futur maître. En lui apprenant qu’elle était fiancée, son père lui présentait un fouet, symbole de l’autorité qu’il transmettrait à l’époux. Il se servait du fouet pour frapper uùe dernière fois sa fille et le mari s’en servait lui-ùnême pour la première fois. Ainsi le voulait le rite.
L’épousée se rendait à l’église, couverte d’un voile épais et silencieux. Au repas de noces, un rideau la séparait encore de son mari.
Ensuite les filles de la noce conduisaient la mariée dans la chambre nuptiale, la déshabillaient, lu mettaient au lit.
Puis l’on attendait que le mari fût suffisamment ivre.
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Quant il était à point, les garçons le conduisaient aussi à la chambre nuptiale.
Moment solennel!
L'épousée devait alors se lever, s’envelopper d'une simarre, faire quelques pas au-devant de son mari, s'incliner respectueusement devant lui, laisser tomber son voile,...
Si l’épousée était belle, nous n’avons plus qu’à tirer le voile sur la nuit de noces.
Si elle était bossue, bancale, borgue, affreusement défigurée, ou bien le mari mystifié s’en apercevait à temps et engageait, séance tenante, la compagne mal assortie à le débarrasser de sa personne en prenant le voile dans quelque monastère, ce qui était pdssible, parce que le mariage n’avait pas été consommé; ou bien, la vue troublée par le vin qu’on lui avait fait boire à tire-larigot, et non sans cause, il n'y regardait pas de si près, faisait son devoir de jeune époux, et ne s’apercevait de sa mésaventure que le lendemain. Il était trop tard. Le mariage était consommé et, par là, il avait accepté le fait accompli.
On conçoit que de tels mariages n’étaient pas un gage de bonheur pour le foyer. Ou bien les maris quittaient la maison familiale pour se réfugier eux-mêmes dans le cloître. Ou bien les femmes, poussées à bout par les mauvais traitements, se débarrassaient par le fer ou le poison de leur bourreau. La loi était dure pour elles cependant.
On les enterrait à mi-corps jusqu’à ce que la mort s'ensuive.
En vérité tout cela sacrifiait la femme et avilissait l’homme.
Pour se distraire, les femmes ou se peignaient-comme des images ou s’enivraient comme des soudards.
Pierre voulut changer ces mœurs barbares.
Dans les classes supérieures de la société, il introduisit If femme dans la vie commune, mondaine et sociale, l’obligea même, quand elle ne le voulait pas à assister aux banquets, à ouvrir des salons aux hommes, à danser, à faire de la musique. Moscou vit cette chose inattendue: des jeunes filles figurant dans un cortège, jetant des fleurs dans les rues, chantant des cantates, à l’occasion d’une réjouissance publique.
Cela fit scandale.
Il trouva parmi sa famille même, nous l'avons dit, des oppositions qu’il vainquit par sa brutale autorité. Il trouva des oppositions dans le peuple aussi.. La tradition de l’autorité suprême du mari et de l'esclavage delà femme étant si ancienne, si enracinée dans la racé, que Pierre dut procéder par étapes pour modifier l’esprit et les mœurs.
Cette dégression nous a éloignés un moment de Catherine et de son idylle qui allait devenir une sorte d’épopée.
Nous y revenons dans le numéro prochain.
(A suivre). Jean BLAISE.
L’A. B. C. du Ciné
Je
Félix Ford, (commandant Ferzan dans La Bataille).
Le « nothing doing» cette sentence si souvent répétée aux aspirante du ciné et si démoralisante trouve aujourd'hui son antipode au Palais d’été où M. Félix Ford encourage à merveille les futurs « stars » de l’art cinéma-thograpMque belge! Par sa méthode simple et certes efficace, îles synonymes des Fairbanks. Pickford, Ohaplkt et autres ne se compteront bientôt plus à Bruxelles.
M. Ford nous apparaît tel que dans « La Bataille » en uniforme du capitaine Fergan, et aussi crâne et ironique envers le public qu’il l’était pour Yorisatka dans cette production si parfaite.
En effet, ce rôle lui valut et lui vaut encore tous les jour la très amusante corvée de
dépouiller un courrier si volumineux d’admiratrices si exigeantes!...
Le speech que Ford fait à son auditoire sur le ciné, démontre combien il est.facile d'être «star». Il lui parle franchement, le persuade en termes clairs, précis, souvent ironiques et avec une conviction amusante et captivante, qu’il est venu dans .l’unique but de tourner un « film » dont les interprètes seront ceux qui enthousiasmés du ciné, voudront bien affronter le « foot light ».
Ford expose le scénario très intrigant qui doit être tourné puis présente son personnel, parce qu’il a un personnel M. Ford! opérateur, électricien et coiffeur l'indispensable trilogie des studios, car sans elle « il n’v a pas de film»; enfin il fait ressortir la pro-.
Félix Ford et Tsuru Aoki dans La Bataille.
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Hélix Ford, Tsuru Aoki et Sessue Hayakawa dans.La Bataille.
fonde morale de la pièce avec une désinvol- — Et souriant à sa troupe, nous* allons ture à lui bien personnelle: l'Amour! donc, faire nos jeux!’
Mais voilà quelques instants d'hésitation • Evidemment il ne faudrait pas-laisser eure -(les débutante sont si timides). IM. Ford récla- gistrer dès qualités trop rapides ou trop étontne des interprètes et ne voyant rien venir, nantes. par l'appareil cinématographique et
les-encourage en leur donnant quelques dé- c'est pour cela que M. Ford, fort avisé, mon
talig’ pseliycôjogiques quânt aux règles à trera l'exemple à ses artistes:
•interpréter. • M. Dumollet (grand nerveux) avouant son
•-Je désire dire dame douce et timide. Mme amour à Mme Francis sa voisine douce et
•Du.mollet!... et quelques dames douces et timi- timide.
dès quittent, 'leurs fauteuils pour affronter les 14. salle, obscure, les feu? des lampes et plan cive s, munies de leur douce timidité et de quelques oiodulations orchestrales complètent leurs grandes espéra h cgs (tstpr?)) l’alidospbère dtt studio., Cette atmosphère me
• — M. Francis, un grand nerveux, clamé .
Ford. Un grand nerveu. amoureux. De grands nerveux enjambent la rampe et font connais-, sance avec les timides et douces Mute tDu-mollet. .
-—•Mme Francis, otje dame, passionnée... tt*ès peu de, dames osent se risquât ' passioii-péee! et pourtant lés admiratrices!...
M. Duinidllef., tpi bomtete timide et doux...
Le policéman, un costaud, et. ènfn les voisins qui ne manquent pas évidexr ment envahissent la scènes, ehacun(e) côüvnnt l’espoir d’être choisi(e). ' , ,
Enfin la troupe est au complet, et la réalisation de « Quand on s'aime» commence, M.
Ford, méthodiste. ferme les portes de son studio en proclamant le « rien ne va plus* à ceux qui voudraient trouver un ' « extra » à
rem pli r. Félix Ford et Lucienne Legrand dans /.a Sin Ventura.
rappelle subitement tout par le rôle qu'il interprète, une des plue belles scènes du capitaine Fergan dans « la Ha tat lie », mais ce ne fut. qu’un instant, la vision cesse et aux autres de faire leur jeu.
« On tourne ». M. Dumollet entre en scène et Je drame se déroule (non sans aventures) car M. Ford, réalisateur méticuleux, exige une interprétation ihors ligne.
Les mille péripéties du draine terminées, les interprètes regagnent leur fauteuil et jugeant les héros d'hier ù l'écran, préconisent leur «bout d’essai» certainement beaucoup mieux que celui-là! Qu’ils viennent donc voir le lendemain, peut-être seront-ils guéris de leur maladie du «starisme»; toutefois, les incunables comprenant bien que ce) essai leur sert de première leçpn, suivront les cours de la nouvejle école Félix Ford, ce brave héros de «La Bataille» de qui nous, pourrons bientôt admirer le dernier film'«La Sin Ventura».
Alice LÏ'BRY.
Les Peaux-Rouges à l’écran
Profitons du • retentissant succès qu’obtient en ce moment « La Caravane vors l'Ouest ». pour consacrer quelques lignes aux interprètes •dp couleur. Depuis bien longtemps déjà «les producteurs dé films américains emploient dans lours films les latents de peaux-muges, •mais jamais aucun de nos confrères m’a eu l’idée de donner sur cette Intéressa»te-race le moindre mot. ‘ .r
Généralement, le peau-rouge est présetité sur l'écran comme un batailleur redoutable, d'une sauvagerie terrible.’ D'autre part, assistant à su 'vie (Juniliulc; nous le 'votons se II vier à Oes occupai tons paisibles. Aux yeux des Européens, il ne passera pa*|)Oitr um travailleur, car clest lit femme qui 'tpquitte.de la presque totalité des travaux. Cette coutume est d'ailleurs remarquée chez la plupart des peuples partiellement civilisé.'*. • •
Tel il agit chez lui dans les plaines du Far West, tel aussi nous le. voyons se comporter dans les films: demeurant sous sa « teepee » (tente), préparant et consommant-ses repas, se distrayant, et se livrant à diverses occupations.
On constate que la marche constante des progrès industriels transforme et! peu de temps les habitudes .des peaux-rouges, en ce sehs qu'il devient un uÿyilisé qui n'a guère plus de ressemblance avec ses fougueux ancêtres. H est vrai que dans certaines parties des Etats-Unis, le peau-rouge vit encore dans un état quelque peu barbare; mais les influences sociales le modifient journellement pour.:pn«i dire; et l'on peut affirmer que lès Indiens dépeints par May ne Reid sont aujourd'hui très rares — disons pour être plus précis qu'ils ne sont pins!
Religion des Peaux-Rouges
fl uy a pas moins de soixante-dix-sept variétés de croyances et dé cérémonies religieuses en pratique parmi les quelques 1H.00U . peaux-rouges qui peuplent encore les vastes plaines du Far-West, Comme la plupart • des hommes, l’iildien croit ' à l'immortalité . de l’âme. Fartant, les cadavres sont soigneusement préparés pour l'enterrement. S'il Vagit" d'qn adulte, le corps est transporté immédia-, tentent au cimetière qui se trouve,,1e plus souvent, au pied d'utje colline. Là, il est placé dans une fosse peu profonde et recouverte de terre. Au pied de la tombe ou. place un « baho » (espèce de réceptacle), duquel sort une longue corde de coton que l'on dispose daps une tranchée assez.longue, creusée dans la direction de l'Ouest: à l'extrémité de cette corde on attache une plume d'aigle; sur la tombe on amasse un tas, grossier de pierres. Les parents récitent des prières, tandis que l'on jetie.de lu farine bénite sur la sépulture.
Et après? demanderez-vous à un peau-rouge. Farouche et méfiant, peu enclin à se livrer à'de longues méditations sur l'ap-cteUl, tUyous dira cependant que le quatrième jour appès.ila mort, l’âme quitte le corps, monte le 'long de la corde de coton (qui. pour luj, es) • l'indicateur de;la route céleste), et continué son chemin vèrs l’Ouest. Ce chemin mène l'âme à « Mask! » qui est la « Maison Squelette ». au; fond de lu « Grande Ravine ». Les.âmes' des enfants rejdignent celle de leur mère et naisse à nouveau. C'est pourquoi les cadavres d’en-, tant sont déposés, avec heauedup de cérémonial, dans une. fente de rochor, généralement à .'proximité du. village; l'entrée de ia fente est-ferntéè au moyen de petites pierres.
L’origine des noms de « Peaux-Rouges »
A tous cjMix qui ne sont pas familiarisés avec lès coutumes des Indiens dés. Etats-Unis d'Amérique, les noms de certains de ceux-cr" peuvent paraître curieux, voire même grotesques*:. Lewis ' Few Tails (Louis Quelques .Queues), William Owns Many Horses- (Gull-' laumé possède plusieurs chevaux), Charlie Yellow Wolf (Charles Loup Jaune),-Spotted Weasel (Belette Muuchetée), etc,
Four bien apprécier le. 'côté original et très pittoresque de ces noms, il suffira de rappeler la 'façon «lotit il est procétfé pour dénommer les peiqx-iongos.
Lors, donc, de la naissance d'un « papoose » (enfant), la sage-femme se rend à l'entrée-de la « teepee » (tente) pour annoncer au village cet heureux événement. Le nonveau-né reçoit, le nom du premier objet qui tombe sons les yeux de la sage-femme. C'est ainsi que nous trouvons parmi les noms des grands chefs et médetdMkJHmp indiens qui ont illustré l'histoire flHHRet'ique. des appellations telles que « pWTtun- la Figure « Court sous la Terre » ™ee dernier nom s’explique probablement par ce fait que la sage-femme aura remarqué une marmotte qui courait vers son clapier: « Faucon Noir », « Coiffure de
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Les Opprimés
Le peuple flamand gémit sous la tyrannie du duc d’Albe, le cruel gouverneur des Pays-Bas. Le comte de Playa Serra, son grand Prévôt, s'efforce, par sa bonté, de ramener la eonfiance dans le malheureux pays opprimé.
Arrirée le matin môme d'Andalousie, sa fille Conception traverse la Grand Place de Bruxelles, au moment même où un condamné expire sous le glaive. A la vue de ce spectacle navrant, elle se sent prise de compassion pour le peuple flamand.
Dans la foule elle a remarqué un jeune gentilhomme, Philippe de Hornes, dont le père fut une des premièmes victimes du Duc d’Alhe.
Métamorphosée en jeune fille du peuple, Conception revoit Philippe et une pure idyle s’ébauche entre les deux jeunes gens. Le Duc d 'Albe a décidé de faire arrêter Philippe pour l’envoyer à l’échafaud. Conception va l’avertir du danger et favorise sa fuite.
De. plus en plus opprimés les Bruxellois se révoltent. Dans son carosse Conception est insultée et menacée par la foule, Elle ne doit son salut qu’à Philippe qui la défend au péril de sa vie. Profondément épris, le Comte de Requesens demande la main de Conception qui pense toujours à Philippe qui s’est fait arrêter en venant pendant la nuit tenter de tuer le grand Prévôt.
Malgré la déposition de Conception qui jure au Conseil des Troubles que Philippe venait à un rendez-vous d’amour, le jeune gentilhomme est condamné à mort par l'insatiable Duc d’Albe.
Au moment où Philippe monte à l’échafaud, un messager du Roi d’Espagne arrive et remet au Comte de Requesens l’édit royal le nommant gouverneur des Pays-Bas en remplacement du Duc d’Albe rappelé.
Sacrifiant noblement son amour au bonheur de Conception, le comte de Requesens fait grâce à Philippe, dont le mariage avec la fille du Grand Prévôt hâtera la réconciliation des flamands avec les Espagnols.
PROGRAMME du 11 au 15 MAI
î. La Reine de Saba . . Ch. Gounod:
A (Marche) ;
9 2. Alep l’Antique (
Q (Voyage)
3. Egmont
(Ouverture)
.. Les OPPJ'ÎÏDS
„les Flandres sous Philippe II’’
interprété par:
PROGRAMMA van 11 tot 15 MEI
1. De Koningin van Saba....Ch. Gounod
(Marsch)
De Verdrukten
P Alep de Oude
3. Egmont....L. v. Beethoven
(Openingstuk)
4. Qe Verdrukten
,,de Vlaanderen onder Filips II”
vertolkt door:
Raquel Meller, André Roanne, Marcel Vibert
Adaptation musicale spéciale: Bijzondere muziekaanpassing:
Egmond....L- v- Beethoven
(musique pour la tragédie de goethe)
Fierrabras....Fr. Schubert
Les Erinnyes....J. Massenet
Marche Funèbre ... L. v. Beethoven Pacification de G d •( ... G. Benoit
—.. Semaine prochaine
Semaine dm. Eire
Mack-Sennet comédie en 5 parties interprétée par
Ben = Turpin
Parodie sur le film “LE CHEIK,,
Het vlaamsche volk gaat gebukt onder de onhoudbare dwinglandij van den Hertog van Alva, de wreede goeverneur der Nederlanden. De Graaf van Playa Serra, zijn Groot-Prevoost tracht dan ook tevergeefs, door zijn goedheid, het vertrouwen weer te geven aan dat arme, ongelukkige verdrukte land.
Denzelfden morgen uit Andaloezië aangekomen, trekt zijn dochter Conception voorbij de Groote Markt te Brussel, op het oogenblik dat een veroordeelde wordt gehalsrecht, door het zwaard der Spaansche beulen. Door dit afgrijselijke schouwspel dringt diep medelijden voor het vervolgde vîaams’che volk in het hart van het jonge meisje.
Tusschen de menigte, die machteloos met nauwelijks weerhouden haat, het gruwelijke bijwonen bemerkt zij een jong edelman Filips van Hoorn, wiens vader een der eerste slachtoffers is geweest van den bloedhond Alva.
Vermomd als volksmeisje ziet zij Filips weder en een heerlijke idylle spint zich uit tusschen de twee jonge lui. Maar Alva heeft besloten Filips -— een Geus — te doen aanhouden om hem naar het schavot Ie verzenden. Conception gaat hem van het dreigende gevaar verwittigen en helpt hem in de vlucht...
Uitzinnig door de folterende verdrukking weerhouden de Brusselaars zich niet langer meer, de lang ingetoomde opstand breekt los. In haar karos wordt Conceplion uitgejouwd en bedreigd door de opgezweepte massa. Zij dankt slechts haar leven aan de tusschenkomst. van Filips die haar verdedigt en zelf wordt gekwetst.
De opstand zinkt ineen voor de Spaansche overmacht. Conception, naar wier hart en hand Graaf van Requesens dingt, denkt echter steeds aan Filips die zich liet aanhouden. Terwijl Kij in den nacht, trouw aan den gezworen eed, trachtte den Grooi-Prevoost te dooden.
Nietegenstaande Conception’s wanhopige ver-openharing aan den « Raad van Beroerten » dat Filips slechts kwam naar een liefdessamenkomst, niettegenstaande de Groot-Prevoost de vervolging intrekt, wordt Filips ter dood veroordeeld door den almachtigen en onverzadigden Alva.
Op het oogenblik dat Filips het schavot bestijgt komt echter een bode van Spanje’s Koning als een rukwind aangestormd. Hij overhandigt den Graaf van Requesens een edikt waardoor Alva uit zijn ambt wordt ontzet en teruggeroepen en hij tot goeverneur uitgeroepen.
Opofferend zijn liefde aan het geluk van Conception doet de Graaf van Requesens het genade-gehaar voor Filips en zal àlzoo trachten de verzoening te verhaasten.tusschen de Vlamingen en de Spanjaards.
En het volk dronken van vreugde, begroet met wapperende vaandels, den Resnijder.
Imprimerie du Centre. 96, Rempart Kipdorp. Anjers