Bron: FelixArchief nr. 1968#604
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Notre Vedette FRANCK MAYO
Franck
Mayo dans « Go Straight ».
qu’interprète. Il n’est plus qu’un détail fragmentaire dans le monde où il évolue; un détail pourtant qui ne peut jurer avec l’ensemble, et sa tâche n’est donc point moins intéressante ni moins utile.
Dans les films du Far-West, on nous a intéressé au moins autant à l’ambiance de certaines contrées, aux chevauchées, au rôle d’un chien, à la beauté des sites, qu’au jeu du personnage principal. Il est vrai que depuis, le film fabriqué en séries — comme les autos et les rasoirs!— a vu le jour; et il n’y a pas toujours lieu de se féliciter de cette fertilité des usines californiennes. Pourtant, il sied de rendre hommage à Griffith, à Ince, à leurs élèves, à William Hart, Dix, Gibson, Carey et tant d’autres qui, malgré l’obligation de produire à outrance, témoignent que leurs compositions continuent à aller de l’avant dans la vraie voie cinématographique. Parmi ces hommes dévoués à leur art, et qui comprennent le cinéma, il faut citer et honorer notre vedette de ce jour, Franck Mayo.
Les Américains, les premiers, ont vu « cinéma »; ceci dit sans diminuer le mérite de tous ceux qui cherchèrent la vraie voie de l’invention nouvelle. Mais il est indéniable que le vrai film dramatique est né du jour où l’on a compris que l’écran n’était pas un théâtre photographié, que la plastique des planches devait faire place aux spectacles de la nature. Les plantes, les objets, lies plein-air et intérieurs et la matière même, autant que les interprètes vivants, sont appelés à donner un relief au thème dramatique. Mises en valeur, les choses elles-mêmes s’animent selon la place où les utilise le compositeur du film. Cette mise en relief atténue la personnalité de l’homme en tant Franck Mayo dans
Out of the Silant North.
11 anime depuis cinq ans, de sa souple silhouette, les écrans d’Europe et d’Amérique. Dès ses débuts, ses productions at-grand public. Pourtant, lui non tirèrent à lui les faveurs du plus, ne fit pas ses premières armes devant l’appareil de prises de vue; dès son plus jeune âge, il fit bonne figure aux « feux de la rampe », comme il nous le conta lui-même au cours d’une intervieuw:
« A l’âge de cinq ans, déclare Franck Mayo, je jouais le rôle du petit Davy dans la pièce de mon grand-père, Davy Crokett. J’ai joué à ses côtés jusqu’à sa mort, survenue deux ans après; alors ma mère m’envoya à l’Ecole militaire, où je suis resté jusqu’à ce que j’eusse conquis tous mes grades.
Un scène de « Afraid to Fight ».
»Je n’avais pas l’intention de devenir homme de théâtre; j’avais plutôt des dispositions pour le métier d’ingénieur-mécanicien. Mais mon oncle avait composé une troupe pour représenter, à Londres, Squareman, et il me demanda de jouer un rôle.
» Je jouai celui de Cosh Hawkins, rôle que William S. Hart avait déjà joué en Angleterre. Lorsque la pièce eut fini sa tournée, je jouai dans un sketch-vaudeville que je promenai dans toutes les villes du Royaume-Uni, ce qui m’occupa plusieurs saisons.
» A cette époque, Sir Herbert Tree faisait ses débuts à l’écran avec la pièce cinématographique Trilby. Il m’engagea pour y tenir un rôle. J’avais débuté dans la carrière du « théâtre muet ».
» Il y a quelque cinq ans, mon oncle Corimer Johnstone travaillait pour la Santa Barbara Picture Company et, ayant appris que j’avais fait des progrès dans la branche cinématographique en Angleterre, il m’appela près de lui par télégramme. Toutefois, cette compagnie fut dissoute peu de temps après, et je pris engagement chez Selig. Puis, j’ai fait deux films en série avec Ruth Roland; après quoi, j’ai « tourné » pour la World Film Company, où i.j’eus comme partenaire Alice Brady, Ethel Clayton et Ketty Gordon.
» Je retournai en Californie, où je me produisis avec Anita Steward; enfin, l’Universal m’engagea, et j’y suis depuis deux ans. Mon premier grand succès fut The Brute Breaker; mais depuis, que de beaux films j’ai joués! Je me souviens avec reconnaissance de Colorado, Hit chin Posts (La Ruée vers le Bonheur), Tiger True (Le Tigre) et j’ai pleine confiance en le succès du drame cinématographique que je viens de terminer: The Shark Master (Fleur 4
des Flots), le premier film de la production 1921-1922. »
Terminons par une amusante anecdote, bien digne de son héros:
Frank Mayo, avant de faire du cinéma, fut pilote aviateur. Il donna plusieurs exhibitions en Angleterre et en Ecosse.
Il aime à conter cette histoire qu’il affirme authentique: Un jour, aux environs de Glasgow, un Ecossais, nouvellement marié, le pria de l’emmener ainsi que sa jeune femme, faire un tour en avion, en guise de voyage de noceé
Mayo lui demanda 5 livres sterling pour cette promenade. L’Ecossais trouva ce prix trop élevé, chicana, marchanda, si bien qu’impatient l’aviateur lui dit:
— C’est entendu, je vous emmène avec votre femme, mais chaque fois que vous ouvrirez la-bouche, vous me devrez une livre sterling.
Marché conclu, le pilote prit l’air avec ses deux passagers et, une heure durant, se livra aux plus folles acrobaties, dans l’espoir d’arracher des cris de terreur à l’Ecossais.
Peine perdue, en désespoir de cause, Mayo atterrit enfin.
— Vous avez gagné, dit-il, au jeune marié.
— Oui, mais pas sans mal, j’ai failli crier lorsque ma femme est tombée par dessus bord, lui répondit ce dernier.
MARNIX.
jj CHRONIQUE i LE CINEMA I
DOCUMENTAIRE I accélère le lent travail de la nature
La photographie instantanée — sans retouche — est un témoin au jugement impartial et irrécusable.
La bande cinématographique, composée d’un nombre infini de telles photos, reproduit et les phases successives d’une
r'çtion et cette action mène.
De ce fait, le cinéma est appelé à donner la solution de maint difficile problème, avec l’exactitude mathématique voulue.
Grâce à lui, l’enseignement, les sciences, les méthodes d’études feront un pas décisif, parce que le maximum de vérités constatées servira de base à l’établissement des théories; la marche lente et égale des phénomènes de la nature et, entre autre, de la croissance des plantes, constituent pour l’invention de Lumière, un champ d’expérimentation vaste, qui permettra de donner un rapport exact / de ces phénomènes.
V Celui qui s’est appliqué à l’étude de la Botanique, par exemple, n’a . pas été sans s’apercevoir combien souvent les opinions des plus compétents différaient sur un même sujet. La croissance des espèces végétales, la formation des feuilles, des fleurs et des fruits n’est pas décrite de même façon par tous les auteurs. C’est que la nature agit lentement, imperceptiblement; que notre vue imparfaite n’est point sensible aux mille et un stades qui composent tout mouvement; que notre œil se fatigue, interrompt son travail d’observation, tandis que la nature vigilante ne cesse son œuvre infinie.
Sans l’irrécusable témoignage du cinéma, la théorie de la croissance des fleurs et des fruits devait forcément être inexacte. Grâce à lui, l’écran s’illumine et l’on voit lever le blé, les
feuilles écarter l’enveloppe du bourgeon, les boutons s’ouvrir et s’épanouir, enfin, les fruits prendre la place des pétales desséchées: tout cela en moins d’une minute, cela ne sem-ble-t-il pas tenir du miracle?
Le procédé employé par les techniciens qui se sont fait une spécialité de ce genre de production, est des plus compliqué; pourtant, sans entrer dans d’oiseux détails, il est possible de l’exposer à grands traits, de façon à le rendre perceptible au lecteur.
On sait que le film est normalement projeté à l’écran, à une vitesse de 16 images à la seconde; dans la prise de vue ordinaire, ces vues sont prises à une minute de distance, la projection du mouvement accompli pendant seize minutes, n’en aurait pas moins eu lieu en une seconde de temps, c’est-à-dire, 16 x 60 ou 960 fois plus vite que la réalité.
De ce fait, un mouvement invisible à l’œil nu, étant accéléré près de mille fois, devient perceptible. Ceci admis, voyons par quels dispositifs on est arrivé à mettre en pratique ces observations. Supposons que l’on veuille cinématographier un bouton de fleur, son éclosion, son épanouissement, phénomène qui, dans la réalité, Biurent à peu près huit jours, et qu’iî s’agit de réaliser à l’écran en moins d’une minute.
On placera l’appareil de prises de vues devant le bouton et, toutes les cinq minutes, cm prendra une photo.
Quand seize images auront éti-obtenues, la croissance aura été suivie pendant 16 x 10 minutes — 160 minutes ou une heure vingt minu-
Le Bouton devient Fleur.
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tes, et ces seize images passeront sur 1’écran eu une seconde.
Si l’on veut bien suivre sur les croquis ci-joints de la fleur, on comprendra le mystère de l’opération.
Bien entendu, nous avons coupé entre 1 et 2, 2 et 3, 3 et 4, un nombre considérable d’images, le cadre de notre journal ne suffirait pas à les publier entièrement.
Nous ne présentons que quelques aspects de l’évolution, mais ils suffisent à faire comprendre. Il va de soi que pour obtenir un film présentant l’épanouissement d’une fleur, on n’ira pas poser son appareil dans un jardin et qu’on ne tournera pas la manivelle une fois toutes les dix minutes en regardant soigneusement sa montre, cette méthode trop simpliste présente de sérieux inconvénients. En effet, pendant les huit jours que durerait la prise de vues, le temps ne resterait pas immuablement beau. De ce fait, l’éclairage n’étant pas pareil l’harmonie du film sera anéantie. D’ailleurs, sur les vingt-quatre heures que dure un jour, il faut compter à peu près dix heures d’obscurité, d’où impossibilité de prendre la moindre photo en plein air. Il faut donc placer la plante dans un endroit abrité et ne la photographier qu’au moyen de lumière artificielle. On sait qu’une plante privée de lumière du jour s’étiole et dépérit; il a donc fallu trouver un dispositif permettant de maintenir toujours, de jour comme de nuit, la même lumière. Le mécanisme employé de ce chef est assez compliqué, mais il est possible d’en décrire le principe.
La plante est placée au centre d’une cabine éclairée d’un côté par un jeu de persiennes. L’appareil de prises de vues, soigneusement mis au point avant l’opération, est placé, obturateur fermé, dans la cabine à la distance voulue de la plante.
Un mignon petit moteur électrique qui tourne sans arrêt ronrone doucement et, au moyen de
contacts réglables automatiquement, et qui peuvent fonctionner à intervalles très rapprochés ou très éloignés, déclanche périodiquement six opérations:
1° Il ferme hermétiquement les persiennes; 2° il allume une lampe électrique d’une intensité suffisante; 3° il ouvre l’obturateur de l’appareil et lui fait faire un tour de manivelle provoquant l’impression d’une image; 4° il ferme l’obturateur; 5° il éteint la lampe; 6° il rouvre les persiennes.
L’opérateur vient visiter de temps à autre le mécanisme qui ne se dérègle jamais. Les interruptions de courant électrique sont prévues et, si elles se produisent, le moteur est automatiquement alimenté d’autre façon.
Quand la fleur a achevé son épanouissement l’opérateur arrête le moteur, emporte le film impressionné, le fait développer, tirer et contrôle sur l’écran la parfaite exécution de l’opération Alors, comme sous la baguette de quelque moderne Merlin, la plante vibre, se développe, s’agite des frissons de la croissance; le bouton grossit, s’entrouvre, s’épanouit; la fleur se forme en auréole au haut de la tige, tandis que les pétales s’étirent jusqu’à former une couronne parfaite.
Cette opération peut être complétée de même sorte, par l’éclosion du fruit.
Enfin, un vaste champ est ouvert, qui comprend mille phénomènes naturels, relatant toutes les phases de la croissance des végétaux et des insectes.
Lecteur, quand demain, sur la toile éclairée, se détacheront fleurs et fruits, bourgeons et ramures, poussés devant tes yeux en moins d’une minute, pense à la somme de patience et de temps qu’il a fallu pour créer ces choses de beauté, dont nos pères eussent dit qu’elles tenaient du prodige.
EMCE
The New-York Theatre. — Nous avons pris autant de plaisir à visionner L'Esprit de Chevalerie que nous en avions pris pour Robin des Bois. Wallace Beery est magnifique dans le rôle du Roi.
Evening Mail. — Wallace Beery interprête le rôle du roi-croisé d’Angleterre de la façon la plus humaine et dépeint merveilleusement la grandeur et la petitesse de ce héros du moyen-âge. La vérité historique de ses actes n’est peut-être pas toujours respectée, mais c’est sans doute ce qui fait le charme du film.
New-York World. — L’Esprit de Chevalerie èst du point de vue technique une merveilleuse production.
La Presse de New-York et le public font tes louanges de « L'Esprit de Chevalerie ». — L’Esprit de Chevalerie, la production de Frank Woods, distribuée par United Artists, vient de remporter un succès véritable à New-York. Wallace Beery y interprête le rôle du roi Richard avec le même brio que dans Robin des Bois. Il nous dépeint la vie du roi d’Angleterre en Palestine après que le comte de Huntingdon (le fameux rôle de Douglas dans Robin des Bois) a quitté la Croisade pour aller défendre le royaume contre les malversations du prince Jean.
Beaucoup de critiques new-yorkais considèrent L'Esprit de Chevalerie comme une suite dç Robin des Bois, car la production contient quelques tableaux de Robin des Bois.
Conte filmé:
Gara, la vaillante ülle du colonel Mmiro.
C’était par une belle après-midi de l’été de 1757.
Le « Grand Serpent » Chingachgook et son fils Uncas, le dernier de la puissante tribu des Mohicans, debout sur une colline boisée, d’où ils pouvaient apercevoir le déroulement harmonieux de la belle vallée de l’Hudson, regardaient au loin le défilé des troupes françaises. Ils tenaient leur main droite, en manière de
(1) D’après l’œuvre immortelle de Fend more Cooper. Mise en scène de Maurice Tourneur. Les principaux personnages sont représentés par MM11'5 Barbara Bedford et Lilian Hall, MM. George Hackathome, Wallace Beery, Albert Roscoë.
visière, au-dessous de leurs yeux perçants, et leur main gauche portait le fusil et la lance de leur tribu. Ils apparaissaient admirablement découplés sous le soleil, forts et souples comme ces hommes primitifs qui participaient mieux que les hommes d’aujourd’hui aux qualités physiques des animaux de la forêt ancienne.
Le père, inquiet, penchait sa tête ornée de plumes du commandement. On eut dit qu’il dénombrait les régiments et les hommes des régiments.
Un peu de haine aussi plissait les commissures des lèvres. Sans doute, il songeait alors à sa tribu décimée, ravagée, détruite par ces hommes blancs qui s’étaient adjugé les terres et les richesses des Peaux-Rouges. Les premiers envahisseurs des riches régions américaines, aventuriers, chercheurs d’or, n’étaient pas ce que
MICHEL MATTHYS
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PIANOS ELEKÉ DE PARIS Première marque de réputation universelle
l’Europe avait de meilleur. Ces hommes furent trop souvent cruels, injustes envers les premiers occupants qu’ils chassèrent, pillèrent, exterminèrent.
Le » G rand-Serpent » songeait à tout cela, et aussi aux divisions intestines, aux querelles fraternelles entre Peaux-Rouges, Mohicans, Hurons, Delawares, qui avaient favorisé l’envahisseur. Si bien que Chingach-gook, le « Grand-Serpent » était le dernier chef Mohican, un chef sans tribu, presque sans gîte, et Uncas, son fils, serait le dernier représentant de la race.
Celui-ci, comme son père, mais avec une moindre insistance, regardait la vallée et les soldats. Parfois il se relevait pour laisser ses yeux se perdre dans le bleu de l’horizon lointain où je ne sais quel rêve de jeunesse se levait pour le séduire, où je ne sais quelles musiques, les musiques de la vie heureuse et pleine d’espoir, chantaient leur chanson lente.
— Uncas, dit soudain le « Grand-Serpent », un terrible danger menace les visages pâles, nos amis anglais. Toutes ces troupes que tu vois, vont aller les assiéger dans leurs forteresses de l’Hudson. Tl faut les prévenir.
— Je les préviendrai, mon père, répondit le jeune homme.
— Pars. Sois prompt et rusé, comme un vrai Mohican sur le sentier de la guerre. Va, mon fils.
Uncas disparut soudain sous les feuillages.
Le ((Grand-Serpent» testa encore quelques moments, immobile à
Magna, le guide infidèle, et ses deux protégées.
Scène de camp, pendant les hostilités franco-anglaises.
son poste d’observation. Puis il disparut lui aussi par un sentier qui descendait la colline entre les buissons.
— Ton nom?
—• Tu es, dis-tu, chargé d’un message?
— Du colonel Munro, oui mon général. J’ai quitté, à midi, le fort « William Henry ». Voici le pli.
Le général Webb, commandant du fort « Edward », déplia la missive cachetée. Le colonel Munro annonçait la prochaine arrivée des troupes françaises de Montcalm et réclamait d’urgence des renforts. « Si je n’ai pas reçu ces renforts demain avant la nuit, disait-il, il est à craindre que nous ne puissions tenir contre des forces supérieures. Mais nous tiendrons jusqu’à la mort ».
— C’est bon, déclara le général Webb. De, main matin, des renforts partiront pour le blockhaus « Wiliam-Henry ».
Au moment où il disait ces mots, deux jeunes filles charmantes pénétraient dans le bureau du général et entendaient les dernières paroles.
— Pardon, général, vous avez des nouvelles du « William-Henry »?
— Oui, mes enfants, répondit le général, votre père est en bonne santé. Il m’écrit qu’il s’attend à une attaque prochaine et demande des renforts.
— Un siège, dirent les deux jeunes filles. Nous voulons en être. Il ne sera pas dit que Cora et Alice Munro, les deux filles du colonel commandant du « Willim-Henry » ont laissé leur père seul pendant les horreurs d’un siège et sont restés bien tranquilles, loin du danger, sous la protection de notre brave ami le général Webb.
—- Du danger, reprit celui-ci, il y en aura partout. Aujourd’hui « William-Henry » est menacé, demain ce sera « Edward ».
— Nous serons donc du danger d’aujoi# d’hui, répliquèrent les deux vaillantes filles.-Général, nous vous en prions, trouvez le moyen de nous envoyer auprès de notre père, le plus tôt possible.
Magua, le courrier indien, assistait à cette scène. Soudain, il s’avança:
— Général, je connais les sentiers dérobés de 1a. forêt. Je puis, si vous le désirez, conduire ces jeunes visages pâles par un raccourci qui les mènera sûrement au fort.
Le général réfléchit un moment.
— Soit, dit-il, demain matin, vous partirez.
Magua désigne aux Hurons l’endroit où il a mené les deux jeunes 'illes du colonel.
La porte du bureau s’ouvrit. C’était Uncas que l’on introduisait auprès du chef. Car, plusieurs fois déjà, Uncas et son père avaient rendu des services signalés aux Anglais. Et les officiers du fort connaissaient les deux Mohicans pour de nobles cœurs et des amis loyaux.
— Que le Grand-Esprit protège les visages pâles, dit le jeune homme en s’inclinant. Et il raconta ce que son père et lui avaient observé sur la colline boisée de l’Hudson.
Pendant qu’il parlait, Magua s’était retiré dans le fond de la pièce où il restait dans l’ombre. Les deux jeunes filles, au contraire, s’étaient avancées en pleine lumière. Cora Munro surtout ne pouvait cacher son admiration pour le beau type d’humanité que représentait pour elle le jeune « Mohican ». Le beau visage aux traits réguliers d’Uncas, ses yeux profonds aux lueurs douces comme des caresses, la souplesse féline de tous les mouvements de son corps jeune, tout dans sa personne portait un cachet d’une grâce naturelle.
Uncas n’avait pas été sans remarquer l’impression qu’il faisait sur la jeune fille.
Lui-même, son message fini, était tombé en extase devant cette belle fille aux cheveux blonds, aux yeux clairs, à la taille superbe. Ainsi au cœur de ces deux êtres de race différente, mais jeunes et beaux, s’éveillait en même temps un émoi délicieux et profond. Ce n’était pas encore l’amour. C’était le frémissement qui précède l’arrivée du dieu. Désormais, Uncas et Cora éprouveraient tous deux le besoin de se chercher, de se rapprocher, de s’aimer. Mais la guerre n’allait-elle pas les séparer? En s’enfermant dans le blockhaus de son père, Cora Munro ne perdrait-elle pas l’occasion de revoir le beau Mohican?
Les renforts sont en route pour le fort « William-Henry ».
Les deux jeunes filles, en costume de voyage, font leurs adieux au bon général Webb et aux officiers du fort.
Et les voilà parties en compagnie de Magua.
Sans doute, elles n’ont pas peur. Derrière leur guide, dont la mine leur déplaît, mais qui possède la confiance de leur père, puisqu’il a été choisi comme messager de guerre, elles pénètrent dans la grande forêt américaine. Elles sont émues tout de même. Elles traversent des fourrés épais, dont les buissons, comme des murs de verdure, arrêtent les regards. Parfois Magua fait une courte halte. Elle tend l’oreille. On n’entend que des cris d’oiseaux, une rumeur de feuilles quand le vent s’élève, une brindille sèche qui tombe de branche en branche sur le sol.
Mais Magua continue d’avancer rapidement et, pour le suivre, en écartant les branches qui leur fouettent levisage, elles ont besoin de toute leur attention.
Soudain, elles n’ont plus aperçu leur guide Il a disparu. Comment? Par où? Elles vont, viennent, fouillent les buissons. Plus rien.
Les voilà seules au milieu de la grande forêt.
Seules?
Non. Elles n’ont pas encore eu le temps de s’effrayer qu’un buisson s’ouvre et que le jeune Uncas, le beau Mohican, saute à leurs genoux.
— Vite, dit-il, venez avec moi. Magua est jun traître Huron, un coupeur de chevelures qui veut vous vendre aux chefs de sa tribu. Il est allé chercher des hommes dans un camp de Hurons, tout près d’ici, sauvons-nous, sauvez-vous.
MICHEL MATTHYS — Auto-Pianos DUCANOLA, PHILIPPS, Rouleaux
16, Rue de Stassart, BRUXELLES Téléphone: 153.92 PHILIPPS, avec reproduction du jeu de l'artiste
L’HUMOUR A L’ÉCRAN
Els’> et les deux astucieux détectives Watt, et Demi-Walt.
Molière triomphait dans la farce Swift dans î’humour. Leurs descendants, leur race ont marché sur les traces de ces maîtres du rire; et, tandis que le calembour, « la bonne gaieté française» et la gauloiserie restaient l’apanage de nos voisins et amis, les peuples anglo-saxons portèrent à un haut degré leur humour national.
L’humour, denrée trop rare cependant. Et pourquoi, alors que toute action de la vie, quelque ténébreuse ou angoissante soit-elle, possède toujours au moins un côté comique!
A nous de découvrir ce côté des choses, des actions et des hommes, pour nous consoler des duretés de la vié. Un humoriste a pu dire, non sans raison, cette paradoxale vérité: qu’il est inconcevable que le monde montre, en général, si triste visage, alors que pourtant il
avait tant de sujets de saine gaieté, tant d’humour latent en toutes choses.
S’il en est ainsi, pourquoi le cinéma n’exploi-terait-il pas cette mine. Il le fait, dira-t-on, puisque les Chariot, les Harold Lloyd, les Dick and Jeff, et bien d’autres, sont devenus justement célèbres. Oui, il le fait, mais point assez, puisque où l’on élabore des films, vous poursuit ce leitmotiv répété à l’envi: « il nous manque des comiques ».
Humour, mon ami, réjouis-toi cependant; deux adeptes nouveaux, dévoués à ta cause, sont entrés en lice, mettant à tes pieds les trésors d’une imagination que l’on peut croire fertile, et d’un flegme quasi stoïcien. Ce sont deux Danois, l’un sec, l’autre rubi-
Watt et Demi-Watt se muent en garçons de café.
cond, Watt et Demi-Watt ils se nomment. Leur but semble être de tirer des effets comiques des plus simples actions de la vie; leur méthode s’inspire peut-être quelque peu de Charlie Chaplin, et surtout de Ham and Bud, mais le résultat est, à notre avis, nettement supérieur au jeu des deux derniers.
Les scènes vaudevillesques au cours desquelles ils évoluent ne se sauraient conter. Il nous faut cependant fixer à grands traits les circonstances qui les amènent à mettre leur sagacité en relief. Pour ce, qu’il nous soit permis de donner un aperçu d’un film interprété par Schenstrom et Madsen, — ainsi s’intitulent, en réalité, les nouvelles recrues mises au service de ta « vis comica » au ciné.
Watt et Demâ-Watt dans l'exercice de leurs nouvelles fonctions.
Botanie Peters est le plus aimable professeur de l’Institut. Toutes ses élèves le couvent des
Il est permis yeux et sentent leur cœur s’embraser à son approche. Botanie Peters n’est cependant sensible 3u’aux charmes de la délicieuse Elsie, enfant e dix-sept ans, qui se promet bien de forcer ses parents à agréer le fiancé de son choix. C’est l’occasion de son prochain anniversaire qu’elle compte enlever de haute lutte la permission de fleureter officiellement avec celui qu’en son cœur elle nomme déjà son « petit mari ». Mais il y a un cheveu dans cette aventure: contre toute attente, la maman d’Elsie ne se montre point enchantée du choix de sa fille, et la fête se termine en larmes et bouderies. Elsie ne renonce cependant point à son amour. Elle veut Peters, elle l’aura. Quand tout dort dans la paisible demeure de ses parents, elle jette l’indispensable dans sa valise, emprunte l’automobile de son papa et file à toute allure vers le prince de ses pensées. Voilà Botanie Peters un peu pris de court à la vue de sa chère Elsie. Lui le calme jeune homme, obligé à jouer les séducteurs. Pourtant, la jeune écervelée lui fait entendre qu’elle a décidé de brûler ses navires: elle veut fuir avec Peters, obliger ses parents à consentir à l’union projetée et à accepter l’irréparable... Et voilà donc nos tourtereaux filant à tir d’ailes, ou plutôt à toute allure de la Rolls Royce du papa d’Elsie, le long de l’infini ruban des chemins et des routes. Le lendemain, la fugue est évidemment découverte. Le père de la jeune fille n’a cependant pas l’intention de « s’en faire » outre mesure. Il confie à une agence de filature et renseignements, le soin de découvrir les fugitifs. On nomme pour cette tâche ardue deux limiers des plus experts, nos amis Watt et Demi-Watt, qui jurent de ramener au bercail les brebis égarées en déans les douze heures. Et, sans doute, leur tâche se trouvera-t-elle, facilitée du fait que les amoureux ont eu une « panne » et se voient obligés de demander asile dans une auberge du bord de la route. Ils y passeront la nuit. Elsie commodément plongée dans un amas de draps et couvertures, Peters sur un dur banc de cabaret. Entretemps, nos détectives sont arrivés à une Un mauvais marnent à passer!
station balnéaire où ils comptent bien décou - fausse situation qui s’est créée. Le bizarre de
vrir les coupables. L’apparition de Watt et l’aventure est que ni la jeune fille ni Peters ne
Demi-Watt rv’est pas sans ébahir les paisibles semblent d’abord décidés à passer par les fourtouristes, car la discrétion des limiers est un ches caudines du mariage: voilà une incompapeu tapageuse...
Il est vrai que Elsie et Peters ayant enfin décidé de s’installer dans le même hôtel, il est à craindre que bientôt nos deux amoureux seront la proie de leurs poursuivants.
Le personnel de l’établissement ayant appris par la voix des journaux qu’un caissier de grande maison s’était enfui avec la femme de son patron, ne doute pas qu’Elsie et Peters ne soient les héros de cette aventure. Et, à peine les détectives ont-ils pénétrés dans l’hôtel, qu’on leur signale la présence des voyageurs. Il se place ici une série de burlesques scènes qui ne se sauraient narrer et dont Watt et Demi-Watt sont les excellents acteurs.
On prévient cependant les parents d’Elsie, qui arrivent bientôt sur la place, flanqués d’un pasteur chargé de îhettre de l’ordre dans la
NOUVELLES (Suite).
Une épouse... modèle? — Aileen Pringle était mariée à un très important homme d’affaires de San Francisco et la fille d’un trafiquant renommé. Or, elle vient de déclarer à son mari qu’il n’avait plus à lui remettre ni envoyer un sou, décidée qu’elle était à gagner sa vie. On l’a vue dans The Stranger's Banquet (Le Banquet des Etrangers) et Souls for Sale (Ames à vendre), où elle fut applaudie. Néanmoins, la jolie comédienne n’a jamais fait
Îue jouer la comédie, n’est-ce pas votre avis?
(’ailleurs, sa déclaration est assez concluante: « Mon seul intérêt dans la vie est le cinéma, et je n’ai jamais été aussi heureuse que depuis que je fais du cinéma ».
Doug, dompteur de tigres. — Depuis quel-
?ues temps déjà, Douglas Fairbanks, avec sa ougue habituelle, s’exerce à dompter les tigres qui tiennent un rôle important dans sa production en cours, Le Voleur de Bagdad. Ces terribles animaux, souples félins, possèdent une mâchoire redoutable. Ce sont les principaux habtants du nouveau Bagdad situé aux Pick-ford-Fairbanks Studios. Afin qu’ils n’aient pas l’intention de quitter leurs quartiers, une barricade, haute de quatre mètres, entoure la cité. Derrière elle, le metteur en scène, le photographe, les animaux et leur dompteur, Doug, s’agitent sous la lumière éblouissante des sunlights. Les tigres sont les gardiens enchaînés de la ville de Bagdad, gardiens terribles que le Voleur (Doug) doit éviter et qu’il évite grâce à la corde magique qui lui permet de surmonter les obstacles les plus insurmontables. Et le Voleur dépense taht de courage dans le seul but: enlever la Princesse de Bagdad.
tibilité d’humeur avant la lettre qui ne manque pas de saveur. Enfin, après une discussion courte mais vive, on s’entend à nouveau. Elsie s’est pendue au cou de son cher Peters, qui se demande comment un instant avant il a pu refuser le trésor de ces jolies lèvres...
Scénario banal, aventure étemelle ou, en fin de compte, tout s’arrange: possible. Aussi, n’est-ce point le thème de l’action qui éveille notre enthousiasme, mais seulement le jeu réeK lement savoureux de Watt et Demi-Watt. Mais que servent de longs discours. Il les faut voir, lors de leur prochaine apparition sur nos écrans. Et vous direz avec nous, lecteurs: de nouveaux comiques nous sont nés; cinéphiles, mes frères, réjouissons-nous!
Numa Roumestan, de Daudet et La Cousine Bette, de Balzac.
Donatien tourne et joue Pierre et Jean, de Maupassant, avec Suzanne Desprès, Georges Charlia et Lucienne Legrand.
Tourjansky tourne La Dame masquée, avec Nathalie Kovanko, Jeanne Brindeau, Koline, Rimsky, Silvio de Pedrelli et René Maupré.
Jaque Catelain tourne Les Malheurs d'Ani-cet avec Marcelle Pradot et Philippe Hériot.
Jacques-Robert tourne Le Cousin Pons, de Balzac, avec Maurice de Féraudy, André Nox, Henri Baudin, Gaston Modot, Roger Mon-teaux, André Ferramus, Mlle Paulette Pax, etc.
Evening World. — L'Esprit de Chevalerie est un film tout à fait intéressant qui finit dans le même esprit que Robin des Bois: « et ils vécurent toujours heureux, » à la manière des contes de Ferrault.
New-York Tribune. — L'Esprit de Chevalerie est une merveilleuse production. Wallace Beery dans le rôle du roi Richard est puissant, vivant, splendide. Et, pour donner encore plus de valeur à la production, quelques aperçus de l’inoubliable Robin des Bois sont vus ça et là.
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Quelques scènes du « Voleur de Bagdad » du haut d'un avion. — Afin d’obtenir une belle vue d’ensemble, Douglas a fait prendre quelques Scènes du haut d’un avion, tandis qu’à terre fout un état-major de photographes tournaient sans arrêt les faits et gestes des habitants de Bagdad. La scène la plus importante
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prise en avion est celle du départ sur le tapis magique du Voleur repenti (Douglas Fairbanks) et de la Princesse de Bagdad (Miss Julanne Johnston). Le couple flotte au-dessus de la cité, tandis qu’une foule immense massée sur la place de Bagdad l’acclame frénétiquement.
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REGINA
PROGRAMME DU 3 AU 7 FÉVRIER
Félicic (H Gertrude Patricks, vieilles lilies puritaines el austères ont élevé leur nièce Régina (Marion Davies) selon les principes d'une discipline intransigeante et d'une éducation rigoriste conformes à leurs préjugés étroits.
Heur) Sturge el sa mère, cousins éloignés des Patricks ont obtenu des vieilles demoiselles la permission de garder Régina quelques mois avec eux an bord de la mer. Henry, dandy à la mode n’a d’yeux que pour les élégantes poupées de la plage et la silhouette sévère de Régina, — gravure des temps anciens — jette une note grotesque parmi tant de séductions. Evidemment la pauvre pëâite n'est pas d’une compagnie affolante...
En dépit de ses allures démodées, Régina a conquis l’amitié du peintre Ferrar (Forrest Stanley). Une étroite camaraderie unit bientôt les deux jeunes gens isolés dans leurs aspirations. Ferrar découvre vite que le ridicule de sa petite amie n’est qu'une question de couturier. L’artiste s’est donnée comme tâche de révéler le merveilleux papillon caché dans l’humble chrysalide et la métamorphose éblouissante stupéfait les plus avertis. Regina abandonne sa tournure maladroite, ses gestes gauches el ses costume hilarants, pour exhiber avec la grâce irrésistible d’une enchanteresse, le charme piquant de sa jeune beauté.
La transformation îïTcroyable a séduit Henry, tonne libertin habitué aux succès faciles, Henry engage un flirt serré avec la «révélée» assaillie par une foule d’adorateurs, et si pimpante, si jolie que tous ont déjà oublié l’ancienne Régina d’aspect austère Cl rébarbatif... Henry veut épouser la jeune fille Habituée à considérer le compagnon do ses jeux d’enfance comme celui de sa vie, Regina va céder aux prisantes sollicitations du don Juan infatué, lorsque 1 Amour, le plus malicieux des dieux de l’Olympe, ménage à Ferrar la récom]>onsp due à ses tendres efforts...
MAGDA
Dans une vïTîe de province vit avec sa femme et l’une der ses filles le lieutenant-colonel retraite Schwartze, type élu vieux soldat aux idées étroites aux principes intransigeants en matière d’honneur et d’autorité. Il l’a fait voir lorsque sa fille aînée, Magda, pour se soustraire à l'atmosphère étouffante de la maison et à une union déplaisante est entrée au théâtre: dès ce moment elle a cessé d’exister pour lui. Après de longues années, Magda reparaît dans sa ville natale: à l’insu de sa famïïîe eile est devenue une cantatrice célèbre. Son père consent à 1-accueillir. Mais bientôt le conflit éclate.
Schwarte apprend le passé de sa fille, ses fautes; il exige une réparation immédiate par un mariage avec le séducteur. Magda refuse d’unir sa destinée à un ambitieux hypocrite et égoïste. Au moment où il va faire feu sur sa fille, Schwartze tombe, frappé d’une attaque.
Madame Favart .
(Ouverture)
Rouen
(Voyage)
Offenbach
Cendrillon .
(Menuet)
Massenet
REGINA
Comédie interprétée par
Marion Davies et Forrest Stanley
Marche hongroise
Magda
d’apres la célèbre pièce de Sudermann et interprété par Clara Kimball Young
PROGRAMMA van 3 tot 7 FEBRUARI
Madame Favart .
(Openingstuk)
Rouen
fjtf (Reis)
Asschepoester .
(Menuet
Offenbach
Massenet
REGINA
Tooneelspel vertolkt door Marion Davies en Forrest Stanley
5. Hongaarsche Marsch
Magda
naar het beroemd stuk van Sudermann en vertolkt door Clara Kimball Young
Semav j proc aine
Spectacle d’Art
ALLA N AZIMOVA
dans son dernier film
d'après la tragédie de OSCAR WILDE Vision d'art d'après une conception neuve et hardie. — Un film d’avant garde.
ADAPTATION MUSICALE SPECIALE
REGINA
Twee oude jougjufv rouw eu, Felicie en Gertrude J’atrick; etui ouderwetsche huishouding; strenge opvoeding; lezingen uit den Rijbel; ziedaar in w elk midden de kleine Regina w as groot gebracht.
Maar zekeren dag zou er in haar leven een groo-te ommekeer komen en dit onder vorm van een uilnoodiging, gezonden door Mrs Sturge, eene verre bloedverwante, hen vragende of de kleine Regina niet eens een paar maanden ten hunnent zou mogen komen doorbrengen.
Maar Mrs Sturge heeft een zoon, Henry, een fat van allereerste gehalte, die slechts oogen hecli voor elegante modenufjes.
En natuurlijk is Regina, in hare ouderwetsche kleederdracht, eene misplaatste verschijning op het strand.
Alleen vindt zij vriendschap in den schilder Farrar.
Al spoedig zag de kunstenaar in dat het koddige zijner vriendin slechts een kwestie van kleermaakster was.
En oI> zekeren dag doel Regina hare intrede in de balzaal van het Casino. Maar welke verschijning 1
Deze verandering heeft Henry’s hoofd op liol gebracht: hij zwerft gedurig om de kleine Regina en, na oen lange flirt, ging zij er bijna in toestemmen zijne echtgenoote te worden. Maar Cupido schoot een nieuwe pijl af, die doel trof, en Regina werd Mrs Ferrar.
MAGDA
ln een klein stadje leeft met zijn vrouw en een
zijner dochters de oud-luit.-kolonel Schwartze,
type van de oude soldaat met de enge idééën en de
onverzocnlijke princiepen in zaken van eer en van
gezag. Hij bewees het toen zijn oudste dochter
Magda, vluchtend de verstikkende atmosfeer van
het ouderlijk huis en een "öpgedrongen huwelijk,
aan het tooneel haar heil ging zoeken: van dii
oogiuibtik af bestond zij niet meer voor hem. Vele
jaren verloopen cn op zekeren dag komt Magda V*»
terug in haar geboortestad. Ruiten weten van de!?
haten is zij een grooto zangeres geworden. De V*»
vader neemt ze op aan den ouden haard. Maar
weldra zal het konflikl lusbreken. Schwartze ver- .
neemt het verleden van zijn dochter, haar misstappen. Hij eischt een onmicTlellijk eerherstel: V
zij zal met haar verleider trouwen. Doch Magda
weigert haar leven te binden aan een schijnheiligen egoïst, een hoovaardigen gelukzoeker.
In het paroxysme zijner woede w il Schwartze
zjjn rlochter neersch ie,<'n. maar op hetzejfde,* T
oogenblik wordt hij door een beroerte getroffen. .
Imprimerie du Centre, 26,
fy Rempart Kipdorp, Anvers