Bron: FelixArchief nr. 1968#572
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HENRI BAUDIN
A Gaumont-Palace, le bal Murger fait sonner ses flonflons,
sur le prosenium immense, comme dans les pourtours parquetés, des Jazz-Lands cadencent les pas, qui mêlent en d'incroyables assemblages, habits bleus de dandys bohèmes, atours de ballerines modernes, lugubres et raides smokings, bérets d’étudiantes, et accoutrements sans style de quelques danseurs demi-nus...
Tambours, grelots et tambours font rage, mais las des tressautements et des rondes languissantes, abordons franchement l’interview-bavardage avec quelques - unes de ces silhouettes sympathiques accoudées aux loges: Biscot,
Vibert, Baudin, Van Daele, et d'autres, dont le commerce fait vivre intensément, puisqu'il fait penser et apprendre.
Avec plusieurs des princes de l’écran français, ce fut l’échange d’idées ou
le rappel de souvenirs communs; avec Henri Baudin, l’interview en toutes règles. C’est qu'il nous tardait d’être présenté à ce grand gars d’élégance virile, au masque sain et ouvert réflétant un travail intérieur fécond. Et tout de suite, sans phrases, il y alla de ses mots de sympathie pour notre revue, pour le public belge, pour le goût et le travail de nos nationaux... et lui-même interroge.
« — Il nous faudra intervertir les rôles, M. Sarahi le Terrible; votre curiosité satisfaite, rendez-nous au décuple les détails fournis...
» — J’essayerai sans doute, mais rien ne vaut le film ou la photo, la création même pour faire connaître un artiste au lecteur...
» — Aussi vous en demanderais-je une brassée 1 Mais comment hésiter à profiter de l’occasion unique offerte de sonder vos pensées, et connaître quelques-uns de vos secrets de « métier ». Mon
stylo s’impatiente...
» — Eh bien, qu’il prenne son envolée î Voilà notre interviewé qui nous dit le cours de sa carri ère des mieux remplies; adolescent, il manie le burin, puis se fait organiste, se voue au piano, appartient pendant une période à la troupe d’une scène subventionnée, passe de celle-ci à un théâtre ambulant, le
?[uitte à son tour pour aire son entrée au Théâtre des Arts et à Réiane, et fait enfin ses débuts au cinéma avec Hugon, dans Sous les Phares. Tour à tour, le voilà protagoniste d ’ Huguette Duflos dans Le Piège de f Amour, et de Lina Cavalieri dans L'Idole Brisée; il crée ensuite le Comte de Rochefort dans Lee Trois Mousque-taires, tourne Antoine Macquart dans L’Assommoir, passe en Italie pour interpréter La Vengeance, et incarne L ' Ho mme qui pleure. Tel est le tableau succinct de ses débuts au de Sarati le Terriblet La Bouquetière des Innocents et La Porteuse de Pain, trois productions qui permirent à cet interprète consciencieux et probe de mettre en valeur ses qualités de transformiste et de grime. »
Probe et consciencieux, il l’est autant qu’on le peut souhaiter, n’hésitant pas à confier au travail lent de la nature le soin de compléter son type.
« — Il m’est arrivé de laisser pousser complètement ma barbe ou mes moustaches quand le rôle l’exigeait: le portiche, en effet, ne saurait, selon moi, donner l’illusion parfaite de la vérité. Au temps où nous tournions Les Trois Mousquetaires, des crocs savants et bien à nous, ornaient nos lèvres; après les séances de prises de vues, par exemple, nous ressemblions plus à quelques « chiens de commissaire » qu'à de moaemes gentlemen, se devant pour être au goût du jour, de paraître en
Henri Baudin dans Sapho, au théâtre Réjane.
cinéma, qui furent suivis
public glabres comme des enfantelets...
» Ma « religion de la vérité » m'a, en cette matière, joué un assez vilain tour: excédé du temps perdu à replacer chaque jour en bonne place ma barbe de « vert galant », j’avais décidé que dans « Anna Karé-rine », je serai vraiment le personnage du rôle, au physique comme au moral. Homme de précaution, je laissai donc mon menton s’ornementer (?) d’une dure broussaille que devait à la longue me donner un physique à la Tolstoï, Sortir avec ce chiendent aux joues, il n’y fallait pas songer: mes amis me couvraient de sarcasmes, ma concierge m'accusait de n’avoir plus le sou pour me faire raser, enfin j’étais devenu indésirable; je reçus même d'une admiratrice un étui Gillette et ces mots: « Avec ce rasoir, faites place à mon baiser ». Avoir supporté tout cela, et voir l’engagement rompu avec la firme éditrice, c’était être guignard. J'ai plaidé, et les 5,000 francs de dommages et intérêts ne fiirent pas de trop pour calmer ma rancœur!
— Au moins avec le maquillage de tels aléas ne sont pas à craindre?
» — Oui et non, quand on s’en tient à l’affinage ou à la correction des traits d’un coup de crayon, — nécessité inéluctable, méthode que doit posséder à fond tout comédien.— Ces jeux d’ombre ont, d'ailleurs, une grande importance,
Suisque grâce à eux, on sem-le redresser le nez, amincir l’ovale du visage, faire saillir les pommettes, ou enfoncer l’œil dans l’orbite, ad libitum. Le maquillage s'inspire en somme des principes de la sculpture, puisqu’il traite par méplat d’ombre et de lumière, et ne tient compte du facteur tons et couleurs que pour autant que la photogénie de celles-ci influence l’expression.
— Mais' vos méthodes de •de défiguration, de flétrissement de l’épiderme, quel en est 1secret?
» — Pour créer cicatrices et brûlures, par exemple, le procédé est des plus délicats. 11 consiste dans l’emploi d’une mince pellicule de baudruche collée à même le visage, et que l'on plisse ou égratigne aux endroits où doivent figurer les blessures. Bien fait, ce maquillage garde toute la souplesse de la peau, mais où il manque de saveur, c'est lors-
Bn haut: H. Baudin dans L’Homme qui pleure. Au mil:eu: notre vedette dans La Bouquetière des Innocents — En pas: H. Baudin, rôle de Maquart, dans L'Assommoir.j.»
qu’on le détache; ajoutez à cela la difficulté de reproduire, plusieurs jours de suite, exactement les traits, corrodés ou couperosés de même...
— Moyens secondaires que tout cela; l’artiste ne serait qu’un mannequin, ne serait pas un artiste, s’il se contentait de posséder le physique de ses personnages.
» — Sans aucun doute. Ce qui importe d’abord, surtout et toujours, c’est de' se créer une âme semblable au type à créer. Clubman ou guerrier, cheminaud ou bagnard, savant ou moejick, il doit vivre la vie de son modèle, seul moyr d'arriver à s’identifier avec 11 pour autant que son physique ne s’y oppose pas. La copie servile des allures du personnage ne serait qu’une singerie; quand on tournait Zes Trois Mousquetaires, je vous jure que nous avions dur à retrouver notre mentalité XXe siècle en réenfilant nos vestons! Avoir la carrure d’un brutal Sarati, ce fut chose passablement aisée, mais attraper sa carcasse morale, c’était autrement difficile et tout aussi indispensable.
— Mais encore, cette carrure physique, comment Lavez-vous obtenue?
» — Je me fis confectionner un énorme plastron bien capitonné, et en rembourrai mes pectoraux. Il faisait torride en Algérie, où se situait l’action, j’étouffais littéralement sous ma carapuce ouattée, et mes amis allèrent jusqu’à préterf dre que cette tournée-là mV fait maigrir de vingt livres, — mais n’en croyez rien! »
Ici, Henri Baudin de rire avec nous de sa boutade; et son exposé continue, entrecoupé d’anecdotes, de remarques judicieuses, de critiques claires, autant d’impressions intéressantes, dont s’enrichit notre expérience. Des anecdotes surtout, — nos lectrices n’en sont-elles pas friandes, il nous tarde de reproduire un exemplaire.
« C’était, nous dit Baudin, lors des prises de vues de L'Assommoir; dans un petit village, Charles Baudrior rencontra une femme âgée. Mère Annette, qui ignorait jusqu’à l'existence de « cette mécanique de cinéma ». Au pied levé, le réalisateur l'engage pour tourner un rôle de commère indignée contre « l’assassin » que j’étais. On fit à cette naïve et bonne âme un portrait des plus poussés de ma personne.
Nouvelles cinématographiques
Fête Japonaise. — Sous les auspices de M. l’Ambassadeur du Japon, une fête japonaise est organisée-
Le lieu: un dancing-théâtre de prise de vues; les invités,
des artistes, du monde chic, et.... quelques candidates du
Concours de la Femme Belge la plus photogénique. Jazzband, décors exotiques, habits noirs côtoyant kimonos, tout cela promet de crée/ un cadre exquis pour les évolutions des jolies récipiendaires; et Mercure qui doit être de la partie aura tout lieu de se réjouir de l’aubaine!
Et il sera pensé aux victimes du récent tremblement de terre, en Extrême-Orient; une collecte qui promet d’être fructueuse sera faite au profit des sinistrés. La Rédaction.
Douglas Fairbanks termine " Le Voleur de Bagdad „. — Déjà mille scènes de la grande production orientale de Douglas Fairbanks ont été tournées et le star espère avoir complété son film d’ici deux mois. Il semble que Le Voleur de Bagdad soit un assemblage fantastique du merveilleux et du réel où Douglas a poussé au plus haut point son ambition de faire toujours mieux, ambition qui touche à la perfection.
Henri Baudin comme Alexandro-witch Karénine.
Photo à droite, en dessous: Notre vedette dans Les Trois Mousquetaires.
si bien qu’après le jeu de scène, elle continua à me poursuivre et m’en... guirlan-der sans mesure. La Mère Annette, avec Nanouk, les' petits paysans figurant dans Mireille et quelques autres artistes sans le savoir, avaient bien mérité du cinéma! »
En conclusion, le chapitre projets s’impose, et si celui-ci est malaisément abordable en France où l’artiste qui tourne trois ou quatre films par an, est encore un privilégié, interrogeons notre héros sur ce qu’il pense de l’avenir de la » Lampe Merveilleuse ».
« — Merveilleuse, comme celle d'Aladin, en effet: elle éclairera ce siècle, nous répond Henri Baudin. Le ciné n’est-il pas appelé à être plus qu’une attraction? Demain, il sera la langue universelle de diffusion de la pensée et de la science; demain, il nous fera revivre intensément dans le présent et dans le passé; demain, les archives, la documentation historique qu’il aura rassemblés, constitueront des données irréfutables au rétablissement des faits; et puis, et surtout, il sera le mode d’instruction le plus puissant pour tous, petits et grands.
» C’est cela que le public, seulement amateur de Belles images, devrait comprendre, dès aujourd'hui, en même temps qu’il devrait s’indigner des inepties dont certains producteurs encombrent le marché. Cherchez-vous une finale d’interviews pour votre « papier », Monsieur le rédacteur? Terminez par mes modestes conseils, voulez-vous? »
« O Public, cher et sensé Public — notre seul vrai juge, notre seul bón critique, — pourquoi restes-tu amorphe devant des œuvres telles que Don Juan et Faust, Nanouk T Esquimau, L'Expédition Shackleton, Jocelyn, Les Trois Lumières..., certains films suédois... et tant d’autres prodùctiôns... Pourquoi, ô Public, n'approuves-tu pas?... Ce n’est pas l'usage?... Sauf pour les matches de boxe, n’est-ce pas? » MARNIX.
Il était un petit navire
M. Baudin voudrait-il suivre l'exemple d’Allain Gerbault?
On serait porté à le croire en le voyant en compagnie de son fils Pierre et de son chien Loulou naviguer au large de Saint-Malo sur une embarca-fîon faite de caisses de macaroni et’ de bidons de pétrole. Au départ, Henri Baudin avait eu l’intention de continuer jusqu’à New-York et de gagner ensuite Los-Angeles, mais, à quelques mètres du rivage, la brise étant légère, il préféra regagnerje port d’attache.
I Le Congrès des Directeurs de Cinématographie;
tenu A Paris, du 21 au 29 octobre 1923.
»»oooooooooooo O
L'Avenir du Cinéma est dans la collaboration internationale, — vérité dite et redite depuis des années, avant comme après guerre, mais dont l'esprit semblait parfois échapper à ceux-là même qui la proclamaient avec le plus d’obstination. L'avenir du Cinéma est dans la collaboration internationale, et ce dans tous les domaines où s'élabore, s'interpi été, se fournit, se vend, se loue ou s'exploite le film. Les Directeurs de Cinéma de France l'ont compris puisqu'ils convoquèrent en un congrès les délégués de presque toutes les nations productives et exploitantes, — l'Allemagne exceptée. Et les peuples représentés prouvaient par leur col-iaboration, leur compréhension du problème à résoudre en matière d'eÿ-ploitalion cinématographique.
Notre pays avait délégué à Paris plus de 50 cinégraphis-tes, et parmi ceux-ci trois personnes attachées à la Ciné-Revue, M. Jaspers, notre représentant et M. M. Kesler, notre rédacteur en chef et M. E. Ned, publiciste. Notre j ournal, répandu depuis plus de deux ans parmi le public friand de tout ce qui a trait au cinéma, se devait d'assister aux débats de ce vaste congrès, d’abord pour en dégager les principes et les résultats qui auront leur réper-.cution parmi les spectateurs, en -suite pour rapporter à ceux-ci les impressions et le souvenir des choses vues, et l’écho des conversations intéressantes avec ceux qui travaillent pour la
perfection et le rendement des oeuvres du VIIe art.
Un copieux ordre du jour, comprenant plus de vingt-neuf points de discussion, s’offrait à l’activité des congressistes; pour réussir dans leurs efforts, les organisateurs — le Syndicat des Directeurs de Cinéma, présidé par M. Brézillon — avait fait appel à la haute autorité de savants et d’industriels tels que MM. Louis Lumière, l’inventeur du cinéma; Léon Gaumont, auquel on doit le cinéma parlant, Charles Pathé, Jules Demaria, Louis Aubert, grands
industriels et hommes d’affaires; puis des députés du groupe parlementaire français dévoués à la cause du cinéma, des membres de la presse quotidienne et corporative.
Nous ne nous appesentirons pas sur les divers points examinés, traitant de questions techniques, en rappelant seulement quelques-uns dont l’intérêt n’échappera’ pas au lecteur:
4. — Étude des mesures à prendre pour obtenir, pour les cinégraphistes, l’égalité devant l’impôt y suppression, dans tous les pays amis et alliés)
des taxes et impôts spéciaux superposés qui frappent le Cinéma.
5. — Etude des mesures à prendre contre tous les rè-glements et lois d’exception qui paralysent l’essor de l’industrie cinématographique.
6. — Etude des mesures douanières internationales qui pourraient être prises en faveur du Cinéma.
7. — Etude des accords internationaux qui pourraient être envisagés pour faciliter les voyages et déplacements des producteurs et artistes cinégraphi-ques.
8. — Examen de la collaboration que les directeurs peuvent apporter au développement de l'enseignement.
9. — Organisa-tion, dans les grands centres internationaux, de bureaux centralisateurs d’informationspour faciliter les échanges et les relations.
11. — Etude de la fondation d’un Club international du Cinéma et de la centralisation des services intéressant l’édition, la location, etc.
12. — Examen des suggestions qui pourraient être faites pour intensifier l’application du Cinématographe au commerce, à l’industrie et aux arts.
13. — Examen des mesures de protection du Cinéma professionnel et de la question de la Censure.
14. — Etude des questions sociales. Mutualité, Retraites ouvrières. Caisses decompensation.
16. — Examen des approbations officielles qui pourraient être données, par tel Comité, aux meilleurs films de la production et des récom-
Léon Brézillon, Directeur du ratais aes hêtes dfe Paris, Directeur-Administrateur des Sociétés cinématographiques. Président du Syndicat français des Directeurs de Cinématographes, Président de „ l'œuvre de la Maison de Retraite " et de „ La Mutuelle du Cinéma ".
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penses et subventions qui pourraient être attribuées aux producteurs et éditeurs, pour le film répondant le mieux aux exigences de l’éducation générale ou spéciale.
17. — Examen delà modalité d’une fondation d’une cinémathèque.
18. — Examen de la contribution que les archives cinématographiques peuvent apporter à l’histoirè régionale, nationale et internationale des pays.
19. — Examen des différents agréments qui peuvent renforcer l’intérêt des spectacles cinématographiques.
Parmi cés problèmes, celui des Taxes est peut-être celui qu’exige la solution la plus immédiate. Comme le disait en un éloquent plaidoyer en faveur de leur diminution, M. Coppejans, délégué ( belge:
« Est-il concevable, que l’alcool, cet agent propagateur du vice, du paupérisme et de l’immoralité, n’ait à supporter, aux termes de la loi fiscale belge, qu’une taxe de consommation dë 10 p. TOO, alors que le cinéma, spectacle sain, éducateur et moralisateur, succombe sous une charge écrasante de 20 à 25 p. TOO de la recette brute? »
Non que les cinématographistes se refusent à aider au relèvement fiscal du pays; mais — dit à son tour M. Van den Plas, parlant au nom de la Fédération Belge Cinématographique, qui rappelle la lutte poursuivie avec des moyens légaux, par les exploitants belges contre le fisc oppresseur:
< Toutes ces taxes accumulées atteignent souvent le taux effarant de 50 p. c. des recettes brutes; un de nos journaux corporatifs n même signalé- un cas où elles auraient pu atteindre 70 p. c.
». C’est, tout simplement, la mort par inanition.
M. Coppejans Administrateur-Directeur de la Sté Ame de Cinémas, Délégué belge au Congrès de Paris.
M. Jourdain, chef de la délégation belge au Congrès des Directeurs de Cinéma tenu à Paris.
» On n’a, dans nos lois fiscales, observé aucune assimilation pour le cinéma; on le frappe plus < durement que n’importe quelle autre industrie, plus durement que le théâtre et cela à l'heure même Où l’on élabore partout des programmes d’enseignement par le film, d’éducation sociale par le cinéma, de lutte contre la tuberculose, l’alcoolisme, etc.
» N’avions-nous pas, déjà-, la déclaration •faite par un de nos ministres, M. Devèze, « que la contribution de l’industrie cinématographique aux charges budgétaires de la Nation doit être réglée d’après les même principes qui déterminent celle des autres industries nationales » III? ».
Certes, les paroles prononcées par les délégués d’autres nations firent aussi grande impression, et spécialement celles de M. Hamburger, représentant le Nederlandsch Bioscoop Bond, dont l’exposé clair, bourré de faits, retraçait les méthodes de « résistance passive » (fermeture de salles de spectacle) qui eurent pour effet dans deux villes importantes — Hilversum et Venlo — d’obtenir gain de cause dans ce conflit d’exploitants et... d’exploiteurs I
Le résultat des délibérations fut productif, puis-qu’à la réunion plénière des décisions et vœux furent votés à l’unanimité. Citons parmi les importants:
a) La création d’un bureau international de protection et de propagande de la cinématographie en général dans le monde entier; bureau fonctionnant à Paris sous les auspices de la Chambre Syndicale Française; .
b) Vœu1 de voir les taxes réduites dans les pays;
c) Vœu d’abolition de toute censuré, mais apr£s réglementation provisoire dans chaque pays;
(Voit suite page Tl.)
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CE QUE NOUS VERRONS SUR L'ECRAN:
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« Universal » a la spécialité des Seria/s passionnants; ceux où Priscilla Dean remplit le rôle prin- v cipal, nous en avons suivi les péripéties avec angoisse; le film qui fait l’objet de ces pages n’est pas moins intéressant, car Ray Stewart en assure l’interprétation, et Cari Leammle « his very self », la mise en scène.
Nous allons assister à la lutte entre Bradley Lane, un détective doublé d’un savant et Marnee, un génie que différents avatars ont rendu misanthrope et qui rêve de détruire Je monde entier. Bradley Lane
sera aidé dans sa tâche par John Leyden, ingénieur de l’Etut, qui met la dernière main à une invention propre à étonner le monde, et par sa fille Ruth.
Marnee, de son côté a comme complice» un groupe d’anarchistes qui veut supprimer la loi et l’autorité.
Au premier épisode, Bradley Lane et Marnee sont face à face et Marnee croit tenir la vengeance qu’il veut exercer sur le détective.
Bradley Lane a été délivré par un jeune garçon que Marnee tenait prisonnier dans son laboratoire.
Cependant le détective a subi un commencement d’électrocution et il est décidé, sachant que la mort doit venir pour lui lentement mais sûrement, à supprimer le danger qu’est Marnee, et il va trouver l’ingénieur Leyden pour lui soumettre ses plans.
Marnee aidé par les anarchistes essaye de s’emparer du secret de Leyden. Ils enlèvent un rouleau de phonographe sur lequel est gravé la formule de l’inventeur, mais ils s'aperçoivent que cette formule est inscrite en langage chiffré et ils veulent forcer la fille du savant à leur donner la traduction de
cette formule en lui disant que si elle refuse ce sera l’arrêt de mort de Lane, l’homme qu’elle aime. Le détective parvient à sauver la jeune fille et la lutte va continuer entre les deux groupes ennemis.
Craignant de mourir avant d’avoir accompli la tâche qu'il s’est imposée. Lane met la justice au courant de ses efforts et les anarchistes sont forcés de fuir vers un refuge secret au bord de la mer. Ils ont emporté le rouleau sur lequel est inscrite la formule. Lane et les détectives se mettent à la poursuite de la bande.
Le jeune garçon qui a sauvé jadis Lane et Ruth, la fille du savant, sont au pouvoir des anarchistes et de Marnee et enfermés dans un navire qui va faire route vers la haute mer.
Lane est averti du fait par un jeune garçon qui s'est fabriqué un appareil rudimentaire de T. S. P. et qui a intercepté lès appels de secours que Jimmy a lancé du navire où il est prisonnier. Lane essaye de délivrer Jimmy mais il est également fait prisonnier.
Lane parvient à s'enfuir en compagnie de Jimmy et de Ruth et Marnee se sentant poursuivi se réfugie dans un repaire secret à Chinatown. Harcelé par la police, il va essayer de lancer sur le monde une onde électrique qui détruira tout sur son passage.
Lane essaie à nouveau de vaincre Marnee. Il s'introduit dans le repaire du génie malfaisant, mais il yst fait prisonnier et Marnee lui déclare qu’il va mourir après avoir assisté au supplice de iRuth et de Jimmy.
Lane parvient à s'évader et pendant que Marnee essaye de produire sa vague destructice il va faire un dernier effort pour sauver le monde.
Au moment où le génie du mal est sur le point de réussir, un homme qui jusqu’ici paraît être son complice dévoile sa véritable personnalité et réduit à néant les projets de Marnee. C'est l'ingénieur Leyden qui a survécu à l’attentat du début et qui pour lutter contre Marnee a paru se faire son complice.
Le génie malfaisant est réduit à l’impuissance. Lane et, Ruth seront heureux, peut-être car sur eux plane une dernière menace, celle de la vengeance de Marnee qui a pu fuir et qui leur a annoncé qu’il reviendrait.
Une technique savante, permettant les plus surprenants effets de mise en scène; une interprétation hors ligne (nous regrettons de ne pouvoir citer les noms de tous les artistes principaux); enfin une photo très réussie, reproduisant avec grande netteté les diverses phases de l’action; ce sont autant de qualités de cette captivante production « Universal ». - X.
Echos et Nouvelles
Le Far-West-Caveau. — En dépit de la réputation de l’ancienne firme, la Direction du Far-West-Caveau 62, rue de la Montagne, soucieuse de la bonne tenue, prie les amateurs du Dancing .de faire une visite à son établissement ou plus rien ne subsiste du passé.
Salle parfumée, la plus agréable et le meilleur orchestre de Bruxelles. (Communiqué)
Nos morceaux de mu-sique. — Nous publions ce jour L'Heure Chemine, STÉNO-DACTYLO
une composition pour '"J.““-ilïï!
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pianiste Léopold Cluytens, LANGUES t
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Le Congrès des Directeurs de Cinématographie
{Suite de la pape T.)
d) Rénumération des droits d'auteurs de scénarios;
e) Marque de nationalité de chaque film;
f) Création d’un organe de presse international indépendant;
g) Création d’un conseil juridique international.
Mais il y eut d'autres résultats, de non moins haute valeur: l’occasion avait été offerte à des cinégraphistes accouru de tous les points du globe, de rendre hommage à tous ceux, savants français, anglais, américains, belges, allemands, autrichiens, qui aidèrent à l’éclosion de l’Art Muet, et à tous ceux qui perfectionnèrent l’invention merveilleuse; et de reconnaître surtout le génie de celui qui se nomme modestement « un des premiers ouvriers du cinéma », et qui est le « premier des premiers artisans » de l’image animée. Il n’est pas de congressiste qui ne se saurait associer avec ce texte dè M.Jean Châtaignier, rapporteur général du Congrès:
« N'oublions pas, que nous sommes les gardiens des magnifiques foyers qu’alluma, dans le monde entier, le génie du grand savant Lumière. Que notre
M. Louis Lumière, auquel nous devons l’invention de la projection animée; le grand savant français honorait desa présence les travaux du Congrès.
M, Léon Gaumont, un de ceux qui se dévoue pour le perfectionnement des images animées; le cinéma en couleurs et le film parlant sont de ses inventions.
Congrès international ne se sépare pas avant d’avoir acclamé son nom. Si nous le voulons d’un même cœur, il aura droit dans l’avenir, comme Pasteur, bienfaiteur de l’humanité, à la gratitude universelle. Le film, agent admirable de propagande et de liaison que tous les peuples comprennent, aura tué la guerre et, grâce à Louis Lumière, les mères ne trembleront plus devant les berceaux ».
En marge du Congrès
Au cours des prochains numéros de notre revue, notre rédacteur en chef, délégué au Congrès de Paris, aura l'occasion d'entretenir nos lecteurs des festivités, banquets et visites aux studios qui figuraient au programme des assises cinématographiques internationales du 22 au 26 octobre.
Il évoquera les choses vues au studio Gaumont, et Èi l’Eclair; il vous redira les conversations pleines d'intérêt avec des publicistes, des industriels, des inventeurs dont l'activité est toute consacrée au VIIs Art; il retracera aussi le cours des intervieuws captivantes des nombreuses vedettes auxquelles il apporta les vœux de Ciné-Revue: Hayakawa, Pearl White, Vibert, Biscot, Van Daele, Herreman, Jacquet, Baudin d’autres encore.
Ce nous réserve des pages captivantes...
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(à envoyer à Ciné-Revue, 10-12, rue Charles Decoster, Bruxelles.)
déclare avoir vendu à M....
à la suite de son annonce parue dans Ciné-Revue pour francs de marchandises.
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ïî; Aux Jardins de Murcie
i*i* Dans le Huerta de Murcie, fréquentes sont les
Ïf querelles au sujet des eaux d’irrigation détournées s* par « ceux d’en haut » dont le chef est Xavier, fils JJ de Domingo. « Ceux d’en has » sont entraînés par jit Pencho, fiancé à Maria del Carmen. Laie nuit 5 il « Ceux d’en lias.» surprennent « ceux d’en haut » JJ en train de changer les vannes du canal. Les deux » J parties en viennent aux mains et Xavier tombe J J gravement blessé par Pencho. Après la bataille Do-% J minge trouve à terre le couteau de Pencho, connu f!* dans toute la Huerta â cause de la légende gravée J sur la lame. Pencho s’enfuit en Afrique. Afin d’a-J,< paiser la rancune de Domingo Maria propose de soigner son fils. Domingo accepte mais les gens de la Huerta se fiant aux apparences racontent que l’intérêt seul a guidé la conduite de Maria, et Pépuso, ami fidèle de Pencho lui écrit ce qui se passe, croyant lui aussi à la trahison de la pauvre fille. Entretemps touché par les soins si dévoués de Maria, Xavier qui se croit guéri, en est venu aussi h l’aimer et lui demande d’être sa femme à quoi elle répond qu’elle est fiancée à Pen-rho. Domingo veut à tout prix combler les vœux de son fils, et après plusieurs assauts la pauvre lille démoralisée accepte, la mort dans l’âme ce honteux marché; autrement Domingo dénoncera Pencho. Ce sont bientôt les accordailles. Mais Pencho accourt défendre la femme qui est sienne et tombe le lendemain au milieu de la fête des accordailles. Se dénonçant publiquement il délie Maria
. (lîlll 11 N <1I11 1t de son serment. I J Pencho est consigné par le maire dans la c I J meure de Domingo, mais ce dernier lui rend i% liberté suivant le pacte avec Maria. Mais il refn delà efusc devant se battre avec Xavier. En sortant ils surprennent une conversation entre le père et le docteur, qui apprend à Domingo que son fils est irrémédiablement perdu. En entendant ccîij sentence Xavier chancelle. Lorsqu’il revient à lui, Xavier dit à son adversaire: « Viens me tuer », mais Penco loyal avant tout refuse. Maria dont la fuite avec son fiancé a été préparée, survient à ce moment, ipais quand il se rend compte que celle qu’il aime va aussi partir, il s’écrie « Pas avec elle ». Finalement songeant à la cruauté d’un tel égoïsme, et se sachant perdu il acquiesce h leur départ... In de Tuinen van Murcie In do Huerta, van Murcie, hcerscht oneeniglieid lusschcn de beneden- en de bóven wonenden; de eersten worden door Pencho, den twistzoeker, verloofd aan dc schoone Maria del Carmen, aangevoerd: de tweeden door Xavier, zoon van den rijken pachter Domingos. PROGRAMME DU 18 AU 22 NOVEMBRE Reine de Saba.... Ch. Gounod Marche Burgos err Castille Voyage Trombonard se marie Comique Fox-blues.... Moretti Fox - Trot Tenir sa promesse Comédie P. Lacome: I 6- d'Après la célèbre pièce espagnole ’’Maria del Carmen” de Félin y Qodina ' SiliCI PROGRAMMA van 18 tot 22 NOVEMBER 1. Koningin van Saba....Ch. GoilIlOd Marsch 2. Burgos ln Qastillic Reis Trombonard trouwt Klucht Fox - blues....Moretti Fox - Trot Zijne belofte houden Tooneelspel Ségoviane....P. Lacome IgileTiiirahnf Naar het beroemd spaansch tooneelspel ’’Maria V del Carmen” van Félin y Godina .î. SEMAINE PROCHAINE LE FILM SENSATIONNEL zmmm Adaptation cinégraphique du célèbre roman de Jean Vignaud et interprétée par: Henri BAUDIN, Arlette MARCHAL, Ginette MADDIE, etc. Imprimerie du Centre. 2S. Reniiwrt, Kipdorp. Anvers En het gebeurt dal beide mannen het handgemeen worden, waarbij Xavier zwaar gekwetst neervalt. Pencho, door vertouwelingen gewaarschuwd, vlucht naar Afrika. Intusschen om den wrok van den ouden Domingo Ie stillen, heeft Maria del Carmen aangeboden aan de sponde van diens zwaar gekwetsten zoon te waken. Wel verklaren de inwoners der Huerta deze handeling op andere wijze: t meisje hoopt zeker een goed centje te verdienen, men weet genoeg hoe hebzuchtig hare ouders zijn... Doch Pepusa, boezemvriend van Pencho, schrijft dezen wat gebeurt, daar hij gelooft dat Maria haar verloofde bedriegt. Intusschen gebeurt het onvermijdelijke: Xavier herstellend, is door de schoonheid van zijn verzorgster betooverd, en nu zwelt zijn hart van liet'Ie voor haar. Zoodra hij op de voet is, smeekt bij Maria zijn vrouw te worden en zij, geraden ooor haar ouders, en ten slotte vreezend, dat, zo> ze niet toestemt, Pencho met de rechtbank zal Ie do n hebben, geeft eindelijk haar ja woord, op voorwaarde dat haar gewezen verloofde van alle vervolgingen zal gespaard blijven. Doch. Pencho is teruggekeerd; een serenade komt Maria groeten; ze gaal uit, en vertelt den jongen man openlijk het gebeurde, hem op het hart drukkend toch niet de verlovingsplechtigheid Ie storen. Maar 's anderendaags, wanneer alle gasten vereend zijn rond de feestelijk gesierde tafel, verschijnt hij plotseling, bekent openbaar Xavier gewond te hebben, en verlost Maria van haar be-lofle. Xavier beleedigt hem en ze zullen elkaar opnieuw ontmoeten. Pencho is nu gedwongen door den burgemeester, in Domingo’s huis te blijven, maar deze komt hem ’s nachts bevrijden volgens een overeenkomst met Maria gesloten. Doch de gevangene wil niet vluchten; hij zal, zoo-als besloten, een tweegevecht met Xavier aangaan. En deze laatste komt dan ook lot hern. Een gesprek wordt evenwel in dc nabijheid van de twee jonge lieden gevoerd, ’t Zijn Pachter Domingo en de geneesheer; de arts bekent den vader, dat zijn zoon niet lang meer leven zal, slerhts drift en wilskracht houden hem nog voor eenige maanden slaande. Xavier, dit hoorende, valt in zwijn. In Pencho's armen, komt hij eindelijk bij, en verzoekt nu zijn gewezen vijand te vluchten. Maar, zou Maria dan ook weggaan? En toch,' overwint hij zijn égoïsme, en zegt gelaten « ga, ga met haar! » En nu omhelzen de twee jonge mannen elkander; dan vertrekken de verliefden en in zijn opperste wanhoop raapt Xavier van den grond een bloem op uil Maria’s keurs gevallen en drukt ze in oneindige liefde op zijn hart.