Bron: FelixArchief nr. 1968#435
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LES DANSES GRECQUES
GHISLAINE LAMBERT
Une nouvelle artiste de la danse nous est née, non pas des a fox trott » et des « one step » ou de tous ces trémoussements plus ou moins bizarres qui nous viennent des dancings américains ou des villages delaCafrerdie, mais une artiste de la grâce et de l’eurythmie, de ces danses antiques qui mettaient, dans le frémissement lumineux des cérémonies religieuses ou civiques, la joie ailée de% iJWles formes, desmrftudes expressives, des gestes mesurés selon le rythme ingénu de la passion vraie.
Cette artiste est M'is Ghislaine Lambert. C’est elle qui veut ressusciter chez nous cet idéal charmant.
Le ressusciter?... Oui, sans doute, mais le ressusciter en artiste, c’est-à-dire, en le vivant.
en l’imprégnant de de sa personnalité et le fleurissant de ses dons.
MH** Lambert a eu, pour maîtres en son art, les poètes grecs qui ont jadis chanté la grâce des formes et qu’elle a étudiés. Ses autres maîtres furent les peintres, les sculpteurs, les dessinateurs qui ont orné de leurs productions décoratives les monuments dont il ne nous reste que des débris.
Que de fois elle est allée rêver aux musées du Cinquantenaire devant les beaux vases bruns au flanc desquels se déroulent les rondes des jeunes vierges qui chantent la jeunesse et l’amour, les théories des pleureuses qui récitent sur un mode mineur les thrènes de deuil, les cavalcades échevelées des bacchantes en proie au délire sacré Ainsi, elle évoquait ces scènes
merveilleuses et peuplait son imagination de belles visions harmonieuses.
Qu’après cela, elle ait voulu, elle aussi, créer des rythmes nouveaux, et les réaliser en des danses pures et gracieuses, quoi d’étonnant 1 Tous les sentiments humains, la joie, la colère, l’admiration, l’amour, la tristesse, le désespoir peuvent être exprimés par le mouvement de l’orchestique.
Mn« Lambert s’y est essayée. Puis, sûre de son art, elle s’est montrée au public, d’abord l’été dernier à La Panne, ensuite dans des fêtes de
bienfaisance organisées dans des maisons privées, enfin l’autre soir à la Salle de l’Union coloniale. Et tout de suite elle a conquis son public, A la Salle de l’Union coloniale, elle présentait aussi plusieurs de ses élèves qui ont séduit par leur grâce profonde et neuve.
Réjouissons-nous donc!
Le moment que nous vivons, tout chargé de fièvres et d’angoisses, manque trop d’idéal esthétique pour qu’on n’accueille pas avec faveur cette jeune artiste, Ghislaine Lambert, créatrice d’émotion, de grâce et de beauté. Edouard Ned.
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OJne intéressante figure du mouvement cinématograpoique américain
CM. cWilliam c7Ôy 'z£l)
A l’occasion' de l’anniversaire de la fanda-tiom' de la « Fox Film Corporation », il nous a paru intéressant de publier quelques détails inédits sur la personnalité de son président, M. William Fox, un « self-made man » s’il en est.
• William Fox est, en effet, un' de ces êtres prodigieux qui, partis de très bas, ont atteint les cimes les plus élevées.
Grâce à un labeur inouï, à un audacieux esprit d’iniiitiative, M. William Fox est devenu uni des business-men américains qui ont le plus contribué à la- puissance économique de leur pays.
William Fox est né dans le quartier sud-est de New-York. La situation de fortune de ses parents ne lui permit pas de rester longtemps à l’école. Obligé de gagner sa. vie à l’âge où. d’autres enfants entrent au collège, le petit William entra dans une fabrique de tissus éponges. Après avoir gravi tous les échelons, à vingt-cinq ans il devint directeur de la fabrique et peu de temps après il en était le propriétaire.
Mais M. William Fox avait le génie des affaires et le besoin de créer, d’entreprendre toujours de nouvelles choses.
Il avait la passion du théâtre, non' pour y
paraître comme artiste, mais pour assurer les fonctions de directeur de spectacles.
Il aiohefa d’abord une petite salle, puis deux autres qui, grâce à ses formules nouvelles, prirent un rapide essor.
Dès que le cinéma fit son apparition, William Fox devina le formidable développement que l’avenir lui réservait. Fils du peuple, il eut l’intuition que c’était lià un' instrument ' puissant de distraction et d’éducation populaires.
La « Fox Film Corporatio » naquit alors et, sous l’énergique impulsion de son fondateur et président, elle gravit, de succès en suocès, la route de la fortune pour atteindre la puissance d’une des grandes firmes du monde entier.
William Fox avait une prédilection pour la France, d’où' étaient venues les premières bandes i(qui mesuraient bien cinquante mètres!) et qu’il avait passées dans ses salles.
M. Fox, sous l’habile direction de qui furent réalisées entr autres des adaptations à l’écran des meilleurs auteurs de France (citons: Henry Bernstein, Georges Ohnet, Emile Zola, Paul Bourget, etc.) se réserve de vernir en Europe au printemps prochain.
Il n’est pas douteux que les cinématogra-.phistes de France et de tout le continent auront là cœur de recueillir de M. W. Fox des avis et des conseils. Il n’est pas mauvais, en effet, pour la vieille Europe, de ne manquer aucune occasion de s’en rapporter à l’expérience acquise par l'Amérique, le pays qui, au point de vue technique du moins, est à la tête du mouvement cinématographique du monde. X.
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Les Saintes-Maries-de-la-Mer sont un pèlerinage renommé dans le inonde entier.
Les Bohémiens, gitanes, zinzaras révèrent S"-Sare, et so feraient scrupule de manquer à la cérémonie où la châsse de la Sainte est exposée. La reine des Bohémiens est venue. C’est une fille étrange, qui se prétend sorcière. Elle s’adresse à LiT vette, la fiancée de Renaud, le fier « guardian ».
— Donne-moi de l’huile qui est dans la jarre que je vois dans ce meuble! dit-elle à la blonde jeune fille.
Or, la Bohémienne ne peut pas voir la jarre. Livette, effrayée, la chasse. Celle-ci lui jette une couronne d’épines, présage de malheur.
Dans la « manade » voisine de celle de Renaud, vit Rampai. Celui-ci, ivrogne, paresseux, voleur; chassé par sou maître, recueilli par Renaud, il lui vole son cheval.
Renaud veut punir la sorcière qui a effrayé Livette et le sacripant qui lui a volé son cheval. Mais voilà que, ren-
Cette production plaît au public français, et fera de même chez nous. Le scénario est émouvant Cette suite de tableaux ensoleillés du midi où l’on doit vivre plus intensément que chez nous, plaisent à nos yeux d’occidentaux.
L’interprétation répond à -e décor: M»« Claude Merelle est une Zinzara ardente et lascive, dont l’unique souci est d’apaiser ses désirs...; M”<> Elmire Vautier, simple et jolie Livette, que le bonnet du pays de Mireille coiffe à ravir, encadrant un visage où se lit la souffrance et la mutinerie. Les deux interprètes masculins sont bien campés: RenaudlM.Ch.de Rochefort), auquel sa bravoure a valu le surnom de « Roi de Camargue »; partagé entre son attachement sincère à sa petite province, et le désir qui le pousse vers Zinzara.Puis Rampai leguar-dian (M. Jean Toulout), Beau type de brute à demi-sauvage, •être tout d’instinct.
Voici le thème:
CE QUE nou/ VERROM/ /UR. L’ECRAN '
ROI DE CAMARGUE
s’enfonce dans la vase en jetant un cri. Renaud l’entend
et se précipite au secours de sa fiancée.
Dans le livre de M. Jean Aicard, Livetté meurt, mais M. André Hugon a voulu épargner aux fervents du cinéma ce dénouement tragique.
Livette est sauvée, grâce à l’intercession de Sainte-Sare. Elle garde son amour ingénu au fier Renaud, qui punit cruellement Rampai, et le baiser que les deux fiancés échangent semble indiquer que les époussailles ne tarderont guère.
Ce film, tourné au pays du soleil, parmi les paysages pittoresques et grandioses de la Camargue, fait revivre sur l’écran en un relief extraordinaire les mœurs si curieuses des a guardians ».
contrant la Bohémienne au bain, il est gris par le charme étrange qui émane d’elle, et s’éloigne, tete basse, sous les injures qu’elle lui prodigue. Plus heureux avec Rampai, il lui reprend son cheval après une lutte effroyable ou le bandit, vaincu, crie qu’il aura sa revanche.
C’est la Bohémienne qui tentera de la lui procurer.
Pour se venger de Livette, elle a allumé au cœur de Renaud un amour sauvage. Après avoir donné rendez-vous au Roi de Camargue dans une hutte au milieu d’un étang à la vase traîtresse, elle a prévenu Rampai qu’il pourrait l’y trouver. Celui-ci, méchamment, prévient Livette de la trahison de son fiancé. La pauvrette, désolée, se rend au lieu où elle doit rencontrer l’infidèle.Mais Renaud a changé les pieux qui jalonnent le seul passage guéable. Livette
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papillons qui forment sa cour d’ex-étoile, provoque l’éclat fatal; d’un coup de tête elle se fait enlever par lui.
L'ami fidèle de William, Robert Wallace, au risque de briser son propre bonheur déjà compromis parvient à la détourner deceltedernière
L’amour sous tous ses aspects et grâce aux déchaînements tumultueux qu’il provoque, crée à l’écran une inépuisable mine de scènes passionnantes au plus haut point.
L’adaptation cinématographique, du roman de Mme Crawford, passée pour la
Première fois en octobre dernier, La 'ournaise, nous fait assister, vivre un instant dans le fastueux grand monde londonnien, où le très noble baron Barnett n’a pas craint de déchoir en y introduisant l’ex-étoile de Music-Hall, tant admirée, Lily-Ruby, comme sa femme légitime. Mais il a compté sans les sournoises insinuations du subtil «potin» et l’inévitable cohorte des parents pauvres et harcelants qui humilient la pauvre jeune femme par leur rare indiscrétion.
La grande beauté de Lily, de son vrai nom. Nelly Gompson.lui vaut de nombreux hommages; et malgré les prudents conseils de son ami Robert Wallace, William fait comme tous les maris plus prompts à sonder laconsciencedeleur femme que la leur propre: une scène douloureuse est suivie d’une demi-rupture, malgré la cohabitation nécessaire à sauvegarder la dignité de leur foyer aux yeux curieux de leur cercle.
Nelly en" souffre et cherche dans l’amitié la compensation de cette solitude de cœur imméritée.
imprudence, la ramène, et après s’ôtre entendu accuser de trahison; grâce à la simple confession de Nelly, voit enfin son but atteint.Les yeux de William se sont ouverts, ses soupçons et l’isolement ont fait tout le mal, il se déclare prêt à tous les sacrifices pour réparer ce mal.
Et c’est ici que s’accomplit le prodige d’amour: le pardon de Nelly prévient Falfreuse rupture, et tous deux, à bord au paquebot qui les emmène vers le Nouveau - Monde, regardent disparaître à leurs yeux cette fournaise qui a failli consumer leur pauvre bonheur reconquis.
lin drame conjugal est toujours au bout de toute mésintelligence, faite de malentendu. Un flirt ébauché entre Nelly et un quelconque des
L'Homme qui assassina, universellement connu, consacra la célébrité de M.Claude Farrère. Ce chef-d’œuvre littéraire qui abonde en descriptions de paysages d’Orient et où l’atmosphère de Constantinople enveloppe l’action, était bien fait pour tenter et l’adaptateur théâtral et l’adaptateur cinématographique. On se rappelle le succès éclatant que remporta au Théâtre Antoine la belle pièce qu’en tira Pierre Frondaie. Traduite en anglais par les éminents auteurs anglais, Gilbert Cannan et Francis Keyser, elle y remporta des triomphes à Londres et New-York.
Aujourd’hui c’est l’écran qui nous présente l’œuvre: M. Georges Fitz Maurice, le talentueux réalisateur, a été chargé de sa mise en scène et six des meilleures vedettes d’outre-Atlantique collaborèrent à l’exécution du film.
Ce sont: Mae Murray (Lady Mary),David Powell (le marquis de Sévigné), Alma Teel (Edith), Holmes E. Herbert (Sir Archibald), Frank Losee (Djaledin Pacha), Marcey Marian (le prince Cernuwicz). Mentionnons aussi cet adorable bambin qu’est Lauw-rence Johnson, créateur du rôle du petit Jack.
Nombre de nos lecteurs connaissent le thème de cette œuvre magistrale, nous ne ferons qu’en esquisser en peu de mots les principales données:
C’est à Constantinople que se déroule ce drame.
Sir Archibald Falkland, directeur anglais de la Dette Ottomane, est un être dévergondé. Lady Mary Falkland, son épouse est une jeune femme dont la vie n’a qu’un attrait % l’éducation de son petit
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Jack, âgé de six ans. Au foyer des Falkland vit une intruse: Edith Mortimer, une cousine recueillie par charité, et devenue mattresse.
Un jour arrive à Constantinople le nouvel attaché naval français, le marquis de Sévigné, ami d’enfance de Mary. Tous deux conservent au fond du cœur le souvenir d’une idylle ébauchée autrefois.
Mehmed Djaledin Pacha, grand maître de la police turque, dont Sévigné sauva jadis la vie, est son protecteur à Constantinople et met à sa disposition sa villa d’été, au bord du Bosphore. Précisément, juste en face, sur la rive opposée, se dresse la demeure des Falkland et, quelquefois, le soir, Mary et de Sévigné se rejoignent en caïque sur les eaux calmes du Bosphore, évoquant le passé...
Cependant, une louche machination se trame contre Mary. Archibald Falkland veut obtenir le divorce et épouser Edith. Il tient à conserver l’enfant, héritier du nom.
D’accord avec le prince Stanislas Ccr-nuwicz, Archibald combine un plan:
Cernuwicz après une cour assidue se glissera dans la chambre. Archibald surviendra et, sous menace de scandale, fera signer à Mary l’aveu de sa faute.
Entre temps. Mary écœurée est venue s’installer dans un petit pavillon au bord du Bosphore.
Un soir que la tempête fait rage, elle écrit à de Sévigné une lettre si désespérée que celui-ci traverse le Bosphore pour la rejoindre. Mais, il arrive pour assister à l’exécution du plan de Falkland. (
Mary se débat avec violence et ses vêtements sont presque arrachés; Archibald survient: Mary a beau protester, sa tenue la condamne. Contrainte de signer l’aveu de sa faute, elle s’enfuit affolée. Cependant que Cernuwicz s’éloigne, de Sévigné surgit et après une courte lutte, il poignarde Falkland. L’assassinat est imputé à Mary. De Sévigné raconte tout à son ami Djaledin Pacha, qui fait retomber le crime sur un bandit plusieurs fois condamné à mort. De Sévigné assurera le bonheur de Mary, X.
C’est l’histoire'' banale du petit abandonné, dont un miséreux se fait le père. Lugubre et drôlati-que adoption, où rires et larmes se mêlent comme dans la vie sans transitions.
Au dire de criques autorisés tels queJL.Croze,
L. Delluc, on découvre dans ce film un mérite nouveau de scène en scène. ‘
«On ne peut, dit le Soir, qu’admirer le génie de Chariot, le mot n’est pas trop fort, et la magnifique nature de son merveilleux petit partenaire Jakie Coogan, Le Gosse, et que dire alors de la presse française? »
« Vous y rirez* beaucoup, dit
Comédia, mais vous y pleurerez mieux. »
Au cours de ce chef-d’œuvre, vous vous sentez pris d’une intense émotion. Chariot est un artiste rare, un homme plus rare encore.
Bonsoir! salue avec enthousiasme l’arrivée du « Kid »:
«Charlie Chaplin ne nous donna jamais rien d’aussi complet, dit-il.
» C’est un film de grand style dont les parties se balancent; où les trouvailles jaillissent avec l’inquiétante et énorme abondance du génie, où s’épanouit une fois encore et plus que partout ailleurs ce don shakespearien de mêler à la folie, la sagesse, le rire aux pleurs, la joie à la douleur. C’est l’Odyssée de la pitié, la grande pitié humaine née à ce carrefour éternel fait de planches, de cendres, d’immondices. Champ d’action du policeman. Pour Charlie, ton rêve charmant pare de fleurs les maisons lépreuses, met à l’humanité des surplis immaculés et des ailes d’ange. Quel dur réveil .quelle chute dans le ruisseau, les ailes brisées, la poigne du gardien de l’ordre te rend la juste appréciation de l’humanité. »
L’Echo de Paris, qui le vit au Trocadéro, alors que Chariot, en chair et en os, se dissimulait
modestement dans une loge du fond, lui réserve cot élogieux paragraphe:
« Cela fut comi-
Îue et paradoxal.
les milliers de personnes étaient venues là pour contempler « sa gloire ».
Et parmi cette gloire, le modeste et mince jeune homme en habit noir, au sourire éblouissant, semblait fort gêné.
Mais il respire, l’obscurité se fait, il passe L’histoire touche la masse, car l’enfant perdu est à tout le monde et celui-ci retrouve sa mère devenue riche.
Comment ce petit gentleman en habit furtif et qui salue avec une correction toute anglaise, c’est lui qui, maintenant, atteint sur l’écran l’émotion la plus déchirante avec une simple moue, un seul regard. C’est ce clown qui devient, en une seconde, un grand comédien pour redevenir le plus jovial des pitres.
Quand la lumière se rétablit, on cherche Chariot. Au fait, on a passé toute cette soirée à chercher Chariot. Non pas qu’on méprisât les autres illustrations, mais on savait qu’on les retrouverait, tandis que lui...
Admirable matière à philosophier « de l’avantage d’être rare ».
Dans sa loge du fond, il salue, prononce quelques mots et disparaît, b’ailleurs, il ne vit que pour son travail. Georges Carpentier disait, l’autre soir, quand on lui vantait les mérites du « Kid », gamin extraordinaire:
« Pour arriver à ce résultat, Charlie l’a pris à l’âge de 1 ans, le Kid a 6 ans, aujourd’hui. Pendant deux ans, avec une patience admirable, Chariot l’a entraîné...
» D’où il appert que tout succès comporte une vertu et un enseignement. »
Sans doute, le cinéma, pour être un art dans le plein sens de ce beau mot, doit pouvoir tout exprimer par ses propres moyens. Il faut que l’image animée communique aux âmes modernes, par le seul canal des yeuxj tous les aspects de la vie et du monde, les dé-tourslesplus secrets, les mouvements les plus subtils de la pensee et du cœur humains. C’est pourquoi l’on peut regretter que beaucoup de films, aujourd’hui, donnent
aux spectateurs l’impression de ne pouvoir se, isser du secours de la musique. Tandis que Ton suit, d’un œil distrait, la banale aventure, c’est l’oreille surtout qui est bercée. Bien souvent, par surcroît, une adaptation musicale imparfaite crée dans le public une impression fausse. Cela revient il à dire qu’il faut bannir la musique du ciné > Non pas. L’art du mouvement, combiné avec Tart du son, réalisera
peut-être, dans un avenir très proche, cette synthèse artistique que des hommes du XIXe siècle, et Waigner au premier chef, ont recherchée sans vraiment l’atteindre. Déjà l'espoir esit permis à qui1 a contemplé T « El Dorado » de Marcel L’Herbier et écouté en même temps la belle partition composée par Marius-André Gailhard pour cette œuvre d’un novateur. Des harmonies tour à tour plaintives et sauvages se marient exactement à l’âpre mélodrame évoqué sur l’écran. C’est un effort dont la réussite là peu près unique, mérite, de la part du public, tous les encoure gements.
Mais on aperçoit déjà, dans le monde où nous entrons, des possibilités plus grandioses et plus décisives.
Le ciné est un art de foule. Il peut se servir de la foule et s’adresse a la foule. En outre, pour une quantité de raisons connues, contre lesquelles on ne pourra rien, parce qu’elles sont en fonction du progrès, le ciné est Tart populaire. Quand ce ne serait que cela, nous lui devons déjià cette chose miraculeuse que les plus belles émotions artistiques peuvent être ressenties, désormais, par le plus humble peuple. Enfin, c’est une lam-• gue universelle, et d’une qualité telle que nous n’en connaissions qu’une, jusqu’à présent, qui eût cette vertu: la musique, précisément.
Musique et ciné, deux arts populaires, en honneur partout, sans que les entrave lia barrière des langues, ni la nécessité d’une longue initiation, qui font des autres arts le privilège d’une élite.
Or, pour le peuple, la musique c’est, avant tout, la chanson. Pour la foule, c’est la chanson chorale. Chaque peuple est fier de ses chœurs. Il en est, comme l’Ukraine, qui n’ont que ces messages-,là pour dire, aux autres nations, leurs espoirs et leurs angoisses. p
Ne voit-on pas, dès lors, la synthèse merveilleuse que l’on réaliserait par le « ciné choral »? Supposez, par .exemple, un film comme la « Vie de Beethoven •», dont la projection s’accompagnerait des chœurs de la « Pastorale » ou de la « Neuvième Symphonie ». Ou encore, le déroulement des paysages uknaniens soulignés, en sourdine, par les chansons naïves et charmantes que chacun a entendues. Du coup, la vie du grand musicien apparaîtrait au peuple dans sa signification profonde; ie pasage ukrainien ne garderait plus aucun secret.Ce sont là des exemples choisis entre mille. Je sais bien que cette synthèse est déjà obtenue, dans une certaine mesure, par une bonne adaptation symphonique. Mais dans le « ciné choral », c’est le peuple luimême qui participerait à l’œuvre de beauté. Quelle plus grande leçon pour lui?
D’autre part, le « ciné choral » n’irait pas sans difficultés. L'une de celles-ci serait l’obligation, pour le chef, de conduire ses chanteurs dans une obscurité relative. Mais.il en est de même à l’orchestre. A mon sens, le « ciné choral » se réaliserait le mieux au moyen de l’écran 'à double vision, déjà essayé dans plusieurs pays. Le public étant assis de chaque côté de l’écran, l’espace laissé libre aux abords de la toile, et d’où la vision est défectueuse, serait affecté aux musiciens.
L’idée est hardie sans doute. Mais combien d’utopies, à peine formulées, n’ont pas été dépassées au début de ce siècle?
La Flandre et la Wallonie sont fières, à bon droit, de Leurs chorales d’artisans. Celles-ci expriment l’âme du pays. Leurs succès ne se comptent plus, tant ici qu’à l’étranger. Il se trouvera bien parmi elles un chef assez audacieux pour tenter l’entreprise que nous osons suggérer. FRED.
COMMUNIQUÉS
La Revue Cinématographique.
Notre confrère Henri de Villemandy vient de changer le titre de son journal « Ciné-Pratique », qui est remplacé par celui de: « La Revue Cinématographique de Paris ». Bureaux: 45, rue de Belleville, Paris i(19e).
Union Cinématographique des Flandres.
L’assemblée générale annuelle (art. 37 du règlement) est fixée au mercredi 8 février prochain, à 2 b. 30 de relevée, au local, « Hôtel Colombophile », boulevard du Jardin Zoologique, à Gaind.
Il est rappelé aux membres que cette assemblée est statutairement obligatoire et le Comité compte sur la présence de tous les cinématognaphistes des deux Flandres, des points très importants devant être discutés. Pour le Comité;
Le Président, A. ISTRONY.
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Quatre jeunes kanguroos australiens viennent d’être installés dans le jardin zoologique de l’Universal City. C’est là qu’ils ont commencé leur éducation cinématographique et le directeur du zoo affirme que les quatre.s jeunes sarigues ne manquent pas de talent d’acteurs et de boxeurs.
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A pçiue sortie du pensionnai, Aurore Emerson, fille d'un savant ethnologue, l’a suivi en Alaska en compagnie de son frère de lait Raoul, jeune homme adopté et élevé par le professeur.
Raoul est un brave garçon, mais, dénué de caractère et de volonté, il n’a pas encore songé à gagner sa vie. Cela ne l'empêche pas de s’éprendre pour Aurore. Et, bien que dépourvue d’expérience, Aurore, surnommée Princesse des Neiges par les gens d l nalik ne veut pas s’avouer qu’elle aime Raoul tant qu’il ne sera pas vraiment un homme apte à fonder un foyer. Au reste elle ne lui cache pas son opinion sur ce point. Et le jeune désœuvré jure de prouver sa valeur'à la première occasion.
Elle no lui fait pas défaut.
u superbe gars, Wiki lack, vient d’arriver annonçant la découverte d’un gisement d’or dans le ravin des Rochers Déboulés à trois jours de traîneau dans le Nord. Tout Unalik se hâte d’y courir pour en commencer l’exploitation avant les dangereuses avalanches de printemps. Raoul part comme les autres bien décidé, dit-il à réussir ou à mourir.
Or, Princesse des Neiges voit maintenant son cœur partagé entre son inclination pour Raoul compagnon des jeux de son enfance et le sentiment plus grave dont elle se sent pénétrée, malgré elle, en face de la rude et martiale figure de Wiki lack, caractère énergique, le prospecteur, s’étant épris d’Aurore dès qu’il l’a aperçue ne lui a pas caché l’amour qu’elle lui inspire et a su lui en donner des preuves.
Mais, de son côté, il a éveillé dans le cœur de « la Biscotte », fide ne cabaret une passion profonde, ïalouse et sur le point de mourir, elle reproche à Aurore de lui avoir pris le cœur de Wiki Tack. Et, soit méchanceté, soit pour mettre la jeune fille en garde, elle lui révèle l’inconduite de Raoul qui perd son temps dans les bras d’une aujre femme, aux Rochers Déboulés.
. Courageuse, Aurore frété un traîneau et se fait conduire par un esquimoau vers le nouveau campement. Mais la foule est longue: au détour d’un ravin ils sont assail’is par un mineur. Une lutte s’engage dans laquelle l’esquimeau succombe. L’homme se précipite alors vers celle dont il veut faire sa proie. Mais, soudain, un coup de feu part de la Sapinière voisine: le malandrin s’écroule à son tour.
C'est Wiki lack oui a-suivi la jeune fille it son insu pour la protéger contre tout danger. Malgré Feffroi qu’il lui inspire mat "ré die, il continue î» la guider vers les Rochers Déboulés.
l'roiramii iln II mi lli février
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Gaumont-%! o urnal
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Revue scientifique
L’RRIMIKÜ.XE
épisode: LF. REVENANT
Le crime de la bête noire
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episode: SPOOKEN
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Semaine prochaine: Le film sensationnel
LE PASSE-PAFTOUT DU DIABLE
Grand drame mondain en 7 partis par Eric Stroheim
C’est l’histoire capilvante d’un auteur à la recherche de la gloire; de sa jeune femme désireuse de lui plaire et qui s’endette dans les magasins de modes, et d'un jeune et riche officier américain épris d’elle et qui la sauverait.:. Succombera-t-elle devant les instances du brillant séducteur?
L’inlrigue s’enchevêtre, el chaque scène nous montre les luttes désespérées que doit soutenir une femme coquette contre le flot des intrigues de Paris, intrigues ourdies par des entremetteuses sans scrupules, et des aigrefins sans pudeur.
Là, à peine arrivés, il a de nouveau l’occasion de la sauver, et, cette fois, d’une mort affreuse. Une avalanche formidable déverse sur le petit campement l’énorme flot de ses neiges; bientôt tout n’est plus que silence.
Mais non! Héroïquement de ses mains, nues,
Wiki lack a creusé un tunnel vers la lumière et la vie: il ramène enfin à l’air libre la pauvre, Princesse des Neiges qu’il avait rudement entraînée sous un abri rocheux au moment de la catastrophe.
Moins heureux Raoul est retrouvé inanimé aux côtes de Peau d'Espagne, la femme, dont il n’a pas su se détacher et avec qui il a péri dans les soupentes du Cabaret.
Dès lors Princesse des Neiges commence à comprendre les réalités de la vie. Elle 11’est plus une slatue de marbre, mais une femme de chair et de sang, vraiment digne d’être la compagne d’un homme loyal et fort.
Elle sera l’épouse de Wiki Jack.
De misdaad van het zwarte beest
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Sneeuwpriiiscs
Aurore Emerson, dochter van eenen geleerden 5 * volkenkenner, heeft deze in gezelschap van haar 5 5 aangenomen broeder Raoul, naar Alaska gevolgd. ’1 § Raoul is een braven jongen maar zonder wils- j 5 kracht. Dit belet hem niet op Aurora verliefd te J 5 zijn. J J
Aurora, bijgenaamd Sneeuwprinces, wil hare 5 J liefde voor Raoul niet bekennen zoolang hij geen 5 5 man zal wezen, en niet in staat zal zijn zich een 5 5 eigen haard te vormen. En Raoul is dan ook van % 5 plan zijne waarde bij de eerste gelegenheid te too- % « nen. Het duurt niet lang. Tuist is Wiki lack, een % sterke kerel, aangekomen, en meld de ontdekking S 5 eener rijke goudlaag in eene kloof der rotsen, op 'b 5 drie dagen slede naar het noorden. Gansch Unalik 5 5 haast zich er henen om er de ontginning, voor de '1 5 lente, van te beginnen. Raoul vertrekt zooals de J 5 anderen en is van plan, zegt hij, te gelukken of te % 5 sterven. Maar nu ziet Aurora haar hart verdeeld *« 5 tusschen Raoul, haar vroegeren speèlkamaraad, en *1 j den ruwe Wiki Tack welke zijne liefde voor haar f_s 5 niet verbergd. Maar van den anderen kant heeft hij 5 5 in bet hart van « La Biscotte », barmeisje, eene 5 5 vurige li»fde ontstoken en deze verwijt aan Aurora 5 5 Wiki v»n haar Ie onttrekken. En uit kwaad, of om % % het meisje op hare hoede te zetten, verteld zij haar 5 5 het slecht gedrag van Raoul aan de rotsen, welke 5 *1 zich, in plaats van te werken, in de armen eener -, andere vrouw vergeet. , C
Stoutmoedig trekt zij met eene slede en door *, een eskimo vergezeld naar het nieuwe kamp. Maar t, de weg is lang; en aan eenen omweg worden zij a, door eenen mimwerker overvallen. In bet gevecht, bezwijkt de eskimo, en den man wilt zich op zijne 5 i* prooi werpen, maar een schot knalt en den boos- *,,> doener val* on zijne beurt. 5?
tDt is Wi'M Tack welke lmt meisje, buiten haren Ji weet, gevolgd heeft en hij zal haar verder naar aF,* het kamp brengen. Pas aangekomen heeft bij wederom do gelegenheid haar, en ditmaal van eenen s, s, gewissen dood. te redd°n. Een sneeuwval komt on *, 5 het kamp neder en weldra is het doodstil. Maar Bs sa neen. met zihie banden beeft bij zich door de 55 sneeuw oenen weg welen de banen, en gelakt erin \ 5 Aurora wed~r aan bet licht te brengen. 5 K
Minder gelukkig is Raoul welke men in de ar- \ \ men der vrouw, waarvan hij zich niet heeft kun - 5 5 neu losrukken, dood vindt. 5 5
Van dan af verstaat Aurora het leven. Zii is geen 5 5 marmoren beeld meer, maar eene vrouw van •, \ vleesch en bloed, en waard de gezeün te worden *, \ van eenen rechfschaoèn en sterken man. 5 5
Zij zal de vrouw van Wiki Jack zijn. \
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