Programme from 15 to 20 Apr. 1922



Booklet

Bron: FelixArchief nr. 1968#416

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André Bencey dit dans une étude très doc­u­mentée, con­sacrée à la grande vedette dont nous don­nons au­jourd’hui le por­trait dans divers rôles:

’ « En­core que les:» procédés em-» ployés au ciné-» ma soient diffé-» rents de ceux » qu’on est ac­cou-» tu mé d’user à la »scène, par­fois » même en con­tra-udic­tion avec eux,

»ja­mais une édu-»cation artisti-»que, ac­quise par »des études opi-» niâtres, ne sau-» rait desservir »un comédien »cinématogr a-» phiste ni para-» lyser en rien ses » qualités natu-» re­lies. A la con-»di­tion, bien en-» tendu, que ledit » comédien ne voie pas seule­ment dans le cinéma » un moyen ac­ces­soire de mon­nayer un nom célè-» bre ou sim­ple­ment no­toire, et qu’il prenne la »peine de tra­vailler ses rôles muets aussi con-»sci­en­cieuse­ment qu’il fait pour ses rôles parlés »du théâtre. »

Mme Gabrielle Robinne est de celles qui sont

par­v­enues à mener de front les deux carrières artis­tiques, celle du stu­dio et celle du théâtre. Amenée à la scène par une vo­ca­tion irrésistible, elle fut l’élève de M. de Fe-raudy, fut engagée à la Comédie Française et y débuta en 1907. Depuis cette époque les rôles les plus im­por­tants du réper­toire lui furent confiés, et elle con­nut les succès écla­tants avec L’Aven­turière, Célimène, la Marche Nup­tiale, l’Em­bus­cade, le Marqtùs de Prio-la, le Prince d’Au-rec, l’abbé Con­stan­tin, le Duel, etc...

A ceux cepen­dant, qui es­ti­ment qu’avoir fait ses débuts artis­tiques au théâtre, est un défaut pour qui veut faire du ciné, on peut op­poser la riche carrière cinématographique de M«>« Robinne, qui déjà avant 1912, et bien plus depuis, y a con­quis une place mar­quante parmi les in­terprètes de tout pre­mier plan.

Ce fut sous la di­rec­tion de M. René Lep­rince,

M~ ROBINNE, M. PiUl. GUIDÉ et leur met­teur en scène Ar­mand DU­P­LESSIS, dans un décor de Des­tinée.


Robinne dans son cos­tume russe du rôle de Héliane, dans le film Des­tinée, de Ar­mand Du­p­lessis.

qui avait fait égale­ment appel au tal­ent de Signo-ret et d’Alexan­dre, que M"» Robinne «tourna» ses premières ban­des. Nous la vîmes tour à tour à l’écran, dans: Le Cal­vaire d’une Reine, Les Larmes du Par­don, La Comtesse noire, L’Amour plus fort que la haine, La Reine de Saba, La Lutte pour la Vie, et d'autres pro­duc­tions en­core, où son jeu très per­son­nel et la beauté de ses at­ti­tudes lui val­urent des suf­frages mérités.

Puis, vint la guerre; la gra­cieuse artiste quitta stu­dio et théâtre pour se dévouer aux blessés, ap­por­tant au chevet des malades avec ses soins, la grâce et le charme de son sourire, rayon de soleil que bu­vaient arde­ment ceux que la tour­mente avait bru­tale­ment frappés...

Cédant cepen­dant aux sol­lic­i­ta­tions des édi­teurs de films, M"« Robinne reprit pour­tant bientôt la tâche artis­tique: ne fal­lait-il pas œuvrer pour que, pen­dant qu’outre-At­lan­tique et ailleurs, les stu­dios con­nais­saient une pleine ac­tivité, le mou­ve­ment cinématographique français, si puis­sant avant 1914, ne connût pas une trop longue période d’in­ac­tion. Et les films suiv­ants furent élaborés, où M"™« Robinne se prodigua, don­nant la preuve d’une grande compréhen­sion des néces­sités de l’écran, en même temps que d’une grande valeur artis­tique: Le Dédale, Le Vol suprême (ex­cel­lent film d’avi­a­tion), Zyte, d’après le roman d’Hec­tor Malot, La Route du De­voir et Ex­pi­a­tion.

L’armistice vint; si pour­tant M™« Robinne dut met­tre une trêve à ses travaux d’art — j’en­tends à ses oc­cu­pa­tions au stu­dio — c’est que des de­voirs plus impérieux ap­pelaient son at­ten­tion et son amour: Maman d’une gra­cieuse pe­tite fille, elle a

dû se con­sacrer à cette tâche nou­velle. Dernière­ment, nous l’avons revue à Brux­elles, pour­tant s elle y était de pas­sage, lors du ban­quet de la

L. N. B. C., et y re­haus­sait de tout l’éclat de sa grâce et de sa beauté, cette fête qui sans cet at­trait eût peut-être paru un peu pro­to­co­laire.. Puis, Mm» Robinne a «tourné» pour une firme belge, la Société He­lios, la pro­duc­tion « Des­tinée», une œuvre de réelle valeur et qui verra prochaine­ment l’écran.

Enfin, M. Mouru de La­cotte, a réalisé avec le-con­cour8 de Mm» Robinne, de son mari M. Alexan­dre, de Lucie Giny, Mme Cal­vet, MM. Col­pas, Numès et Car­los Avrit, une pro­duc­tion qui sera très re­marquée, et dont l’ac­tion se déroule dans les mi­lieux pit­toresques de Paris; c’est l’hymne à labéautéde Baude­laire qui en four­nit le leitmo-tiev en deux vers:

» Que tu sortes du ciel ou de l’enfer, qu’im­porté

« 0 beauté, mon­stre énorme, ef­frayant, ingénu...

Peut-être sera-t-il intéressant pour nos lecteurs, de connaître les pensées de Mm« Robinne à pro-pos de ce film, telles que la tal­entueuse artiste les a com­mu­niquées briève­ment à un re­porter d’Ex­cel­sior:

« Le cinéma, ce septième art, est peut-être, plus » que tout autre, celui de l’il­lu­sion. Beau­coup se » défend­ent de l’ap­par­enter au théâtre. Il me sem-»ble cepen­dant, dans sa forme actuelle, un re­flet » de la scène, limité au champ spécial de l’ob­jec-» tif; sans doute la pensée doit s’y traduire diffé-» rem­ment puisque l’image n’est qu’une il­lus­tra-» tion qui précède ou suit un texte, mais si l’in -» terprétation diffère dans ses moyens, il ex­iste »cepen­dant des rap­ports con­stants entre l’art » d’ex­primer à l’écran et l’art du comédien. »

(Voir suite p. tO)

Une scène du dernier film in­terprété par M— Robinne t Des­tinée.

Qp­m­menK on meurf à (écran il

Mourir — fut-ce à l’écran — cela sem­ble tout sim­ple, et ne pou­voir don­ner lieu à des in­terprétations différentes quant à Vef­fet à pro­duire sur tes spec­ta­teurs. Et pour­tant — comme nous le conte notre spir­ituel confrère René Her­vouin, ~d’Hebdo-Film — le geste si na­turel de ren­dre sa belle (ou sa vi­laine) âme au créateur, est in­terprété de façon toute différente par les artistes

de ciné, selon les lat­i­tudes...

La mort nous sur­pren­dra comme un volèur, -c’est du moins le Christ qui nous l’as­sure. Or, îous savons qu’un voleur a tou­jours re­cours à des procédés plus ou moins loy­aux. C’est tou­jours en vache (oh!!!) qu’il nous at­taque. En l’oc­cur­rence, le voleur se dou­ble d’un as­sas­sin. I! nous vole la vie et nous tue par la même oc­ca­sion. Les trucs em­ployés sont aussi variés qu’inat­ten­dus. Coups de pied bas, d’où chute et rup­ture de la colonne su fêlure du crâne, ad­di­tion de poi­son au ver­mouth-cas­sis, d’où -em­poi­son­nement inévitable­ment, ac­ci­dent suivi de rup­ture de bielle­sou de trans­mis­sions dans la ma­chine hu­maine, bref toutes les gammes de la mort depuis la pe­tite jusqu’à la grande. Et tout •cela pour ar­river au môme et unique résul­tat: dis­paraître de la cir­cu­la­tion et aban­don­ner la scène de la comédie hu­maine.

En général, ce pas­sage de vie à trépas est assez rapide. A l’écran il n’en est pas tou­jours ainsi! 11 est môme rare qu’un type tombant par ex­em­ple d’un troisième étage sur la tête meurt sur le coup. S’il s’agit d’un ciné roman, il est im­mor­tel jusqu’au trente deuxième épisode, et le fer, le feu, les gau­flres n’ont aucun pou­voir sur lui. Si «’est, au con­traire, une scène dra­ma­tique, il prend le temps de re­lire son tes­ta­ment, de con­fier 4a com­bi­nai­son de son cof­fre à sa maîtresse, de s’in­staller con­fort­able­ment dans son fau­teuil et -ce n’est qu’une fois ces pe­tites for­malités indis* pens­ables ac­com­plies, qu’il con­sent à nous fausser com­pag­nie.

Mais cela n’est rien. Il en est qui décidément ne veu­lent point mourir. L’Améri­cain, par ex­em­ple, trouve en­core la force de se traîner près du téléphone, d’at­ten­dre la com­mu­ni­ca­tion près de quinze min­utes, et de prévenir la po­lice, son ami

etson homme d’af­faires de n’avoir plus à compter sur lui. Mais comme il est vigoureux, il lui faut sou­vent un coup de mas­sue bien ap­pliqué pour le décider à fer­mer les yeux. Le Suédois est plus sobre et plus vrai. C’est la mort sans phrase. La mort sim­ple, il meurt dans son lit en rêvant de­vant un de ses paysages fa­voris. Il lève douce­ment les yeux vers le ciel.​tandis que sa tête se ren­verse ou tombe sur sa poitrine, selon les cas. C’est un de ceux qui savent le mieux mourir. Mais le pom­pon re­vient à l’Ital­ien. Alors lui, il est su­perbe. Il ar­pente la scène à pas sac­cadés, tombe dans un fau­teuil, trouve le pa­pier et ia force néces­saires pour écrire un tes­ta­ment de plusieurs pages, et c’est alors que la grande ag­o­nie com­mence. Il s’ar­rache les cheveux, se lacère le vis­age, se met à genoux, se relève, se rap­pelle soudain qu’il a oublié de détru­ire des pa­piers com­pro­met­tants, reçoit, comble de mal­heur, un

coupde poignard dans le dos; mais qu’est-ce pour lui? II ges­tic­ule en­core, tombe enfin à terre ou pen­dant des min­utes .entières, il re­fait tous les mouve-ments de la gym­nas­tique suédoise. Se sen­tant déjà « botté de plomb et cuirassé de mar­bre», il gri­mace hor­ri­ble­ment, lire la langue, louche, bave et fi­nale­ment con­sent à mourir. Il est mort. Que non. Un soubre­saut, puis un autre, puis enfin le dernier.

C’est à la suite d’une telle ag­o­nie, qu’une voix lança un jour au cours de la pro­jec­tion: « Crève donc, mais crève donc. » Et au mo­ment le plus pathétique, le plus trag­ique, cet en­cour­age­ment déclen­cha une douce gaîté dans la salle.

Cette ex­cla­ma­tion, spon­tanément jail­lie du cœur d’un spec­ta­teur com­porte peut-être un en­seigne­ment dont cer­tains met­teurs en scène, et surtout cer­tains artistes pour­ront faire leur profit. Il faut au­tant que pos­si­ble que le cinématographe, art de vérité, ne re­pro­duise que cette vérité et non tout ce chiqué, ce con­ven­tion­nel, ce théâtre, dont on se plaît à corser les scènes dans l’es­poir de les ren­dre plus poignantes. Et puis la mort, surtout à l’écran, à part quelques excep tions, doit être telle­ment rapide, qu’il est su­per­flu de nous en mon­trer tous les détails, surtout quand ils sont faux.

La vérité seule doit sub­sis­ter et c’est à. tout ce

Mais comme il est vigoureux, il lui faut sou­vent un coup de mas­sue bien ap­pliqué...


qui lui est con­traire, qui la déforce, qu’on pour­rait ap­pli­quer l'ex­cla­ma­tion du spec tateur: Crève donc, mais crève donc!...

René Her­vodin.

Homonymie filmée.

Il vient d’ar­river à Francesca Bertini la même aven­ture d’état-civil qu’à la très re­grettée Réjane, qui, de son vrai nom, s’ap­pelait Reju.

Une in­sti­tutrice de Rome, Francesca Bertini.avait porté plainte con­tre l’artiste de cinéma qui usurpait son nom de famille, car la « star » de l’écran ital­ien s'ap­pelle, en réalité, Eléna Vi­tiello. Le tri­bunal, entéri­nant une ju­rispru­dence con­stante en France a jugé que le droit au pseu­do­nyme équiv­alait à un véri­ta­ble droit au nom et, qu’en l’espèce, il s’agis­sait d’un sim­ple cas d’homonymie.

Eléna Vi­tiello restera donc Francesca Bertini, et voilà un intéressant point de droit tranché pour l’avenir.

(Cinéma­g­a­sine.)

... reçoit, comble de mal­heur, un coup de couteau dans le dos; male qu’eat-ce pour lui t

(Voir Com­ment on meurt à l'écran, page 5.)

L'ANAS­TASIE BRI­TAN­NIQUE

Pas moins que chez nous, la hideuse Anasta-sie sévit à l’étranger, et no­tam­ment en An­gleterre. Le supplément cinématographique du Times pub­lia récem­ment un long ar­ti­cle de

M. T. P. O’Con­nor,, mem­bre du Par­lement Bri­tan­nique et président du Bu­reau de Com­merce des Films, où la liste complète des tableaux défendus étaient gen­ti­ment énumérés. Ci-après, nous don­nons un ex­trait de ce code, qui sem­ble être ap­pliqué avec rigueur.

Sont défendus:

— La vue de je­unes filles ivres.

— Matéri­al­i­sa­tion du Christ.

-— Bru­talité et tor­ture en­vers les femmes.

:— Scènes mon­trant le mar­quage d’hommes ou d’an­i­maux au fer chaud.

— Ex­hi­bi­tion in­con­venante de dessous féminins.

— Per­son­nages nus.

— Danses in­con­venantes.

• '— Scènes faites pour at­tirer la haine des races.

— Re­la­tions an­tag­o­nistes du cap­i­tal et du

tra­vail et scènes mon­trant des con­flits entte les pro­tag­o­nistes.

—- Nuit de noces. (

— Scènes d’un car­actère équiv­oque se pas­sant dans une cham­bre à coucher ou dans une salle de bains.

— Opéra­tions médi­cales, chirurgie.

— Infidélité du marin jus­ti­fi­ant l’adultère de la femme.

— Exécu­tions et cru­ci­fi­ca­tions.

— Femmes se bat­tant au couteau.

— Maisons de tolérance.

— Pro­pa­gande de l’amour libre.

Comme on le voit, la Pudique Al­bion sauve­g­arde... les ap­parences...

Pourvu que nos censeurs ne se croient pas obligés d'adopter le code de leurs collègues! En An­gleterre, malgré les sévérités ex­ces­sives du règle­ment en vigueur, on se mon­tre raisonnable, et de­vant une œuvre d’art, on n’hésite pas à lui don­ner une pe­tite en­torse.

Chez nous...

C'est en­core la pop­u­laire artiste Presci/la Dean, qui s'im­pose à notre ad­mi­ra­tion, dans la très intéressante pro­duc­tion qui nous est présentée. La gra­cieuse vedette dont nous avons dit les qualités et la carrière dans une précédente étude, ap­paraît cette fois sur l'écran, égale­ment belle, mais tour à tour, fière et hau­taine, puis rongée de pas­sion et de. vices, enfin sous T as­pect d'une pure jeune fille dont le coeur n'a point été souillé en­core par les désirs per­vers.

Et pour­tant, plus en­core que par sa radieuse beauté, c'est à son tal­ent, à sa mim­ique, à la mo­bilité ex­pres­sive de son masque, si apte à traduire les pensées et les sen­ti­ments les plus com­plexes, que nous re­connaîtrons notre fa­vorite, une des idoles du pub­lic de nos meilleures salles. Voici d'ailleurs le thème de Répu­ta­tion, œuvre forte­ment char­p­entée et dont les rôles prin­ci­paux sont tenus par de bril­lants in­terprètes.

L’ac­trice très en faveur, Jane Legrand, joue sous le nom de Jane Mil­lan; elle est en tournée avec sa troupe et le hasard de sa vie mou­ve­mentée la

con­duit dans la ville même où elle aban­donna son mari et sa pe­tite fille pour courir la gloire et l’aven­ture. Jane, vis­ite un or­phe­li­nat où elle presse sur sa poitrine une en­fant câline qui lui de­mandait la faveur d'un baiser. La scène a été pho­tographiée pour un il­lustré théâtral. Et la comédi­enne a été im­pres­sionnée par le baiser de cette gos­se­line...

Elle in­ter­roge la di­rec­trice de l’or­phe­li­nat, et ap­prend que cette or­phe­line est bien sa fille à elle et que le père s'est donné la mort. Elle de­mande à son « cav­a­lier » d’emmener la fil­lette; celui-ci refuse; et, elle se con­tente donc de con­server en médail­lor. le groupe pho­tographié...

Dix ans se sont passés. Jane est à San-Fran­sisco, où ses folles dis­si­pa­tions font l'objet de toutes les con­ver­sa­tions. Jane s'adonne à la bois­son, puis de­scend la pente jusqu'aux stupéfi­ants, à l’opium. En vain son imprésario et ami, Daniel Craw­ford, tâche de la retenir: déjà, elle a ruiné son autre amant qui a mis fin à ses jours. D’autre part, dans une crise d’ébriété, après une rixe au mi­lieu d’une orgie in­ex­primable, elle échoue dans une fumerie d’opium où on lui vole


Ißlf­PIL­liTAW ION

tous ses bi­joux. Et déjà, ses soi-dis­ant amis, espérant l'ex­ploiter en­core, ont télégraphié à New-York à Gosse­man, di­recteur d’un théâtre où elle avait pris un en­gage­ment; elle résilie son con­trat et reste à San-Fran­sisco.

La pe­tite fille que Jane a em­brassé à l’or­phe­li­nat, son en­fant à elle, a grandi; à New-York elle partage la misère et le pain dur d’un vieux mu­si­cien, pau­vre comme elle, et qui dépérit par suite des pri­va­tions. Des voisins de palier, pe­tits rôles au théâtre où de­vait jouer -Jane Mar­celly, lui ap­pren­nent que l'artiste ne vien­dra point. Tous sont frappés de l’étrange ressem­blance entre Jane Mar­celly> la grande étoile, et Cécile Legrand, la jeune or­phe­line.

Cécile a une idée au­da­cieuse. Elle sait que Goss­man, le di­recteur du théâtre, est désem­paré, qu’il per­dra tout si Jane Mar­celly, sa Sarah Bern­hard, ne paraît pas.

Si elle, Cécile, sauvait la sit­u­a­tion en rem­plaçant l’artiste ab­sente? Elle se rend au théâtre, où l’on s'y trompe: elle y est ac­cueil­lie aux cris de: « Laure Mar­celly! Enfin! ». Con­fi­ante en ce pre­mier succès de ressem­blance, la jeune fille taira pour tous sa véri­ta­ble iden­tité, sera pour tous l’in­com­pa­ra­ble artiste enfin rev­enue.

Dans l'en­tretemps, à San-Fran­sisco, Jane, de­v­enue la proie d’ex­ploiteurs qui l’on ruinée, déchue, ap­prend qu’à New-York, au théâtre de Goss­man, on prépare la pièce an­noncée avec Jane Mar­celly, rev­enue dans la cap­i­tale améri­caine avec ses malles em­plies de toi­lettes! Jane flaire l’im­pos­ture. Il ne faut pas qu’on lui vole sa Répu­ta­tion! Elle vol­era elle-iriême l’épin­gle de cra­vate d’un pochard at­tardé et qu’elle bazardera, — pour se payer les frais de voy­age à New-York, et empêcher cette autre, la rem­plaçante, de salir sa Répu­ta­tion d’ac­trice in­c­Qmpa-


10

rable... Et voici arrivée la première représen­ta­tion. Cécile, novice, est nulle évidem­ment dans les deux pre­miers actes: elle bafouille et tous ceux qui croient voir en elle la grande Mar­celly elle-même, s’éton­nent de ce re­vire­ment. Mais, entre deuxième et le troisième acte, la véri­ta­ble Laure Mar­celly ar­rive et pénètre dans la loge de Cécile, —• pour l’empêcher de lui voler sa Répu­ta­tion!

Une lutte s’en­gage et Cécile parvient è en­fer­mer Jane dans un plac­ard, — ne tient-elle pas à conquérir sa place aux feux de la rampe? Cécile va jouer le troisième acte; et, si les deux pre­miers ont été, pour son in­terprétation, sévère­ment jugés, le troisième va lui val­oir un succès, inat­tendu; car lorsque Jane est par­v­enue à s’échap­per du plac­ard, et que Cécile, en scène, voit l'ombre de l’in­truse derrière la grille d’une loge, la jeune fille est à ce point saisie d’épou­vante, qu’elle mime avec un réal­isme tout na­turel et in­volon­taire­ment émou­vant la scène fi­nale du drame. C’est pour elle un grand succès. Ce que voy­ant,

Daniel Craw­ford, l’im­pres-sario de Jane, le seul à connaître la sub­sti­tu­tion, vient dans sa loge et lui pro­pose de con­tin­uer la su­percherie. Laure n’en saura rien... Mais cette dernière est re­tournée dans son plac­ard, elle en­tend que sa Répu­ta­tion sera défini­tive­ment volée, et elle tue Craw­ford: elle se venge en même temps de celle qui com­mit l’im­pos­ture, puisque celle-ci sera accusée du meurtre et con­damnée à mort...

viel

Laure, sat­is­faite de s’être vengée, re­tourne dans-, sa ma­sure. Cepen­dant, elle lit dans un jour­nal que* la novice qui avait pris son rôle est sa pro­pre fille.

Elle s’ac­cuse elle-même du meurtre de Craw­ford,, ne voulant pas éclabousser la Répu­ta­tion? de son en­fant, retrouvée dans des cir­con­stances aussi trag­iques, aussi mou­ve­mentée, aussi paihétiques... Et: cette femme déchue, morale­ment et physique­ment finie, pleure-toute une vie gâchée... Eller revoit toutes les vic­times; qu'elle a, faites, le gouf­fre-qu'elle a creusée pour elle-même... Elle s’as­phyxie C’est la fin de sa déchéance et de sa décrépi­tude.

Cécile Legrand viv heureuse, près du oncle Jusin, son ami aux heures de misère,, et avec l’époux qu’elle-s’est choisi, jeune, homme sincèrmenet épris qu’elle a ren­contré pen­dant qu'elle, fai­sait, au théâtre, sa

Répu­ta­tion à elle!...

Un dernier mot de la-tech­nique de ce film: elle: est par­faite, La photo est claire, les ef­fets sont mé~ nagés avec art et très réussie. Les scènes se suiv­ent sans longueur, comme le jeu nor­maL de la vie réelle. Enfin, c'est une œuvre des­tinée à pas­sion­ner Je pub­lic, friand de lire quelques page} 'N du livre dra­ma­tique de la vie. Répu­ta­tion,-avec Prescilla Dean, met en lumière un type de femme et d'artiste très com­plexe: c'est, à l'égaf de la Femme X et de l’Homme qui as­sas­sina.une des meilleures études de car­actère que nous ayons vues à l'écran. EMIX.

Suite de Par­ti­cle GABRIELLE ROSINNE, page 4.

« A mon avis, le « texte » pro­jeté de­vrait être » rare, sinon sup­primé complètement. Il en résul­terait peut-être une extéri­or­i­sa­tion plus indé-» pen­dante. Je crois aussi que les qualités photo-»géniques pour précieuses qu’elles soient, ne »doivent pas guider unique­ment le choix de » l’in­terprétation.C’est toute une école de traduire » une pensée de façon nette, précise et de savoir, »sous cette forme spéciale du si­lence, don­ner » l’il­lu­sion d’un per­son­nage vécu.

» Pour ma part, j’ai été ravie de retrou­ver un

»art cinématographique aussi trans­formé, et »s’élev­ant sans cesse; les progrès réalisés en »quelques années sont con­sidérables. »

En somme, nous retrou­vons en par­tie l’avis de M. André Bencey, rap­pelé en tête du présent ar­ti­cle. Mm«Robinne, une des gloires de l’écran et du théâtre français, fait par­tie de cette pha­lange-artis­tique qui as­sur­era à nos voisins et amis, la place prépondérante à laque­lle ont droit leur-génie, leur imag­i­na­tion, leur maîtrise.

Marnix.

Né en 1884 dans une famille de vieille souche française où les arts furent tou­jours en hon­neur et qu’il­lus­tra Berthe Morisot, une des gloires de l’école im-pres­sion­niste en pein­ture, Léon Poirier fut de tout temps des-f tiné à l’ac­tivité in­tel­lectuelle.

Après de bril­lantes études, son ini­tia­tive, la sûreté de son goût, ses con­cep­tions nettes et hardies le mirent rapi­de­ment en vedette dans le monde' théâtral de Paris.

C'est lui qui sup­prima la morte sai­son des scènes parisi­ennes en in­stau­rant les fameu ses saisons d’été qui sont main­tenant chose cou-rante;lui qui, en 1910, con­nut l’un des plus grands succès de direc

tion théâtrale en faisant jouer sur trois théâtres à Paris (la Re­nais­sance, le Théâtre Réjane, les Bouffes Paris ens) le célèbre Mariage de M»» Ben le­mans. En 1911, la sai­son d'opérette qu’il orga nisa au Vaude­ville réunit des chambrées où se pressôit toute l’aris­to­cratie parisi­enne. En 1913, il in­au­gu­rait enfin le Théâtre Léon-Poirier (Comédie des Champs-Elysées) silué dans le même im­meu­ble que le Théâtre des Champs-Elysées de Gabriel As­truc, et à la con­struc­tion duquel il avait col­la­boré de tout son ef­fort pen­dant des années. L’éloge de ce mon­u­ment pres­tigieux, qui reste classé comme le plus beau théâtre de Paris, n’est plus à faire.

L’échec de cette vaste en­tref>rise, puis la guerre, - pen­dant aque­lle Léon Poirier, engagé volon­taire, gagna de­vant l’en­nemi ses ga­lons et. sa croix, mirent un point d’orgue dans cette carrière ex­cep­tion­nelle­ment fer­tile et agitée.

En 1919, Léon Poirier re­vient à la vie civile avec la même ac­tivité, mais d’autres in­ten­tions. Le cinématographe, qui n’avait ja­mais cessé de l’inté-

resser, s’est développé d’une façon con­sidérable, est de­venu un art, mais un art jeune, en­core in­culte, oùil­faut défricher, bâtir, in­nover.Le théâtre, au con­traire, s’eal as­soupi dans des reprises peipétuelies de l’an­cien ré-

Eertoire, sem-lant de moins en moins adéquat à la vie démoc­ra­tique nou­velle. Léon Poirier n’hésite pas et résol­u­ment se tourne vers le cinématographe.

Il se met ardem­ment au tra­vail et le succès tout de suite couronne heureuse­ment ses ef­forts. Cha­cun se sou­vient en­core de" l’ad­mirable Ames d’Ori­ent, dont la carrière tri­om­phale se pour­suit en­core —, du Penseur, œuvre qui restera clas­sique — de Narayana, ce poème d’une beauté inégal­able.

La sai­son prochaine verra trois nou­velles pro­duc­tions de Léon Poirier: Le Cof­fret de Jade, im­agerie per­sane; l’Ombre déchirée, légende des temps mod­ernes, et Jo­ce­lyn, vi­su­al­i­sa­tion ro­man­tique de l’œuvre si en­t­hou­si­aste de Lamar­tine; cette dernière pro­duc­tion n’est pas en­core entière­ment achevée. Cha­cun de ces films, dans une note différente, ap­portera de nou­veaux témoignages du goût tou­jours sûr, de l’imag­i­na­tion féconde et de la puis­sante au­dace du jeune maître. Nous salu­ons en M.Léon Poirier un des réal­isa­teurs français qui se mon­trent le mieux à la hau­teur de leur tâche, et qui, à l’égal des tnce, des Sjortrom et des L’Her­bier, ont com­pris que pour être « com­mer­cial », un hlm ne de­vait pas néces­saire­ment re­pro­duire sous une fo’rme les ba­nales in­trigues dont on nour­rit trop sou­vent le pop­u­laire.

Nous ne man­querons pas de par­ler, dans une prochaine chronique, de la première œuvre de Léon Poirier qui sera présentée à Brux­elles. X.

M. LÉON POIRIER

Une scène stylisée du Cof­fret de Jade, de Léon Poirier.

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(Copy­right by Jules RAÜCOURT, tqz.z

MOV­ING PIC­TURE ACTOR

L'In­terprète mas­culin. — La dis­ci­pline et la con­science de l’ac­teur améri­cain vont de pair avec sa sobriété de­vant l’ap­pareil. C’est avant tout un homme. Il n'a pas la « pas­sion » de son métier, mais il a le Self Con­trol.

C’est différent. Vous pou­vez être assuré que ce qu’il donne à l’écran est le max­i­mum d’ef­fort réfléchi. 11 faut bien se pénétrer en Eu­rope d’une chose cap­i­tale: l’ef­fort améri­cain est tou­jours pro­por­tionné aux hommes qui le ser­vent. Ce pe­u­ple es­sen­tielle­ment réal­iste con­damne la témérité, la fausse économie, la rou­tine et l'ex­ploita­tion mal­adroite. Un homme là-bas est engagé pour ce qu’il sait faire à con­di­tion qu'il puisse exécuter ses tal­ents immédi­ate­ment sous la véri­fi­ca­tion d’une compétence; ja­mais on n’ex­ig­era de cet homme un autre tra­vail que celui qui lui est stricte­ment at­tribué et pro­por­tionné à ses moyens physiques ou in­tel­lectuels.

Quand l’in­terprète ne tra­vaille ni au stu­dio, ni en lo­ca­tion, ni aux ex­te­ri­ors d'un film, il per­fec­tionne ses qualités physiques, car il sait com­bien elles comptent. C’est un entraîne­ment quo­ti­dien et solide. Coucher et lever de bonne heure, gym­nas­tique suédoise, tub froid, break­fast, une heure de foot­ing, puis médecin bail à qua­tre ou six sur la plage où il y a tou­jours des am­a­teurs. L’après-midi, on se réunit au club, au gym­nase, chez soi ou à la piscine.

Le di­manche, on se retrouve à Venice, sur le Paci­fique, dans un restau­rant appelé: The Ship, dont l’intérieur est une au­then­tique galère du xvne siècle fidèle­ment restaurée. L'ac­teur yan­kee, comme presque tous les fils de la République des Stars and Si ipes, est un op­ti­miste. Tous ont con­fi­ance en leur étoile.

Le mov­ing pic­tures actor connaît sa lim­ite. Il sait qu’il ne peut pas tout jouer bien, aussi, il se spécialise.

Le can­dide Charles Ray.

ro­man­tiqu Walace Reid.

The out of doors actor, c’est Dou­glas Fair­banks; le So­ci­ety Man, Robert War­wick; l’in­tel­lectuel,

John Bar­ry­more; le can­dide, Charles Ray; le pas­sionné, Howard Bosworth; le mis­an­thrope, An­ders Ran­dolph; le vi­o­lent. Prank Keenan; le mari adi­tion­nei, Harry Morey; l'es­croc, Varner Oland; le ro­man­tique, Wal­lace Reid; l’hal­lu­ciné, Ray­mond Hat­ton; la brute. Bull Mon­tana; l'her­cule, William Far­num; 1'hu-moriste, Owen Moore; l’im­pul­sif, David Pow­ell; le posi­tif. Jack Holt; le tenace,

William Hart; le père tra­di­tion­nel, Frank Curier; le fas­ci­na­teur, Eu­gene O’Brien; l’in­quiet, Tully Mar­shall; l'in­tox­iqué, Henri Walthall. Je crois cepen­dant que le plus grand de tous, c'est Théodore Roberts, qui, lui, joue tous les hommes de son âge. Dom­mage que depuis deux ans, on s’en serve si mal à Hol­ly­wood.

Cet ac­teur était inégal­able dans The Plough Girl, un des pre­miers films de Mae Mur­ray, et je me sou­viens de sa magis­trale com­po­si­tion dans Old Wifes for New, peut-être le meilleur ou­vrage de Cecil B. Mille, après For­fai­ture.

V her­cule William Far­num.

posi­tif Jack Holt.

Il faut se décider, en En­rope, à en­gager un ac­teur pour son at­ti­tude physique au­tant que pour son tal­ent à l’écran. Tout le savoir d’un ac­teur n’y pourra faire un héros, s’il est ma! venu, de même que la régu­larité d’un pro­fil ne pourra révéler le tu­multe intérieur s'il n’est allumé par une force d’ex­pres­sion na­turelle.Nous sommes en 1922, et le jeune pre­mier de l’écran in­ter­na­tional — nous sommes d’ac­cord, n’est-ce pas? — doit posséder un masque aux con­tours pleins, avec assez de re­lief; une hau­teur d'au moins 1 m. 75 et 95 cen­timètres de tour de poitrine (nu). Il lui faut une élégance sobre mais indéni­able. Il faut, en outre, que l’on perçoive dans l'œil et sous l.'habit, un jeune homme qui pour­rait, de­meu­rant ever a man ot the world, de­scen­dre d'un cross rapide le gêneur, courir 100 mètres dash dans un temps raisonnable, finir un set au ten­nis sans être trop es­soufflé ou faire sen­sa­tion dans un one step ef­fer­ves­cent. Ce n'est pas tou je de­mande da­van­tage au jeune pre­mier de l’écran, em­ploi plus dif­fi­cile à bien tenir qu’on ne le pense, il lui faut la con­nais­sance tech­nique

Flo­rence Reed, La Femme fa­tale.

Enid Ben­net,

La Jeune Fille du monde.

de son métier, au moins deux ans d’ap­pren­tis­sage sous la di­rec­tion, d’un ou de plusieurs met­teurs en scène compétents; enfin et surtout de la cervelle, du mus­cle et da l’imag­i­na­tion, de manière à buriner au­jourd'hui Mau­rice Vi­comte de Courpière, de­main De­bu­reau, après-de­main Jacques Ving­tras.

MOV­ING PIC­TURE AC­TRESS

L'in­terprète féminin. — On a dit

l’art supérieur du mime anglais Charles Chap­lin et du célèbre tragédien Japon­ais Ses­sue Hayakawa. Ce sont deux modèles de l’art muet.

Si je de­vais définir la­conique­ment le silent drama, je di­rais que c’est une pan­tomime synthétique.

En effet, cette in­dus­trie artis­tique (ou cet art) est basé sur l’ex­pres­sion muette: l’in­terprète de l'écran n’a pour s'ex­primer que les yeux, la bouche et les mains.

Les sous-titres sub­sis­tent pour les mau­vais mimes de l'écran, qui, bientôt, je le souhaite avec Georges Faw­cett, seront rem­placés par des

La Fiancée triste La Vi­cieuse L'Amour ten­dre. ’ La Pâquerette des prés '


mimes con­voy­ant sur l'écran la psy­cholo­gie. Or, cette école psy­chologique du cinéma ex­iste déjà. L'Amérique sort des films sans sous-titres; et, deux ac­tri­ces, Lil­ian Gish et Mae Marsh, ont, avec Chap­lin et Hayakawa, porté de­vant nos yeux des frag­ments de psy­cholo­gie pure.

Aveu­gles, ceux qui nieront cela. Alors que l'ingénue d’Eu­rope én est en­core à croire qu'il suf­fit d’avoir de jolies robes, un sourire ar­ti­fi­ciel comme ses boucles blondes, l’ingénue de Grif­fith est choisie pour la flamme intérieure de ses yeux. Il y a, évidem­ment du tact et du goût, je di­rais même de la discrétion (qui en est l’essence même) chez Grif­fith, et cela ne pour­rait nuire à son génie, ni à notre cu­riosité, pas plus qu’à nos met­teurs en scène de hasard.

Toutes les in­terprètes du réal­isa­teur de Dream street, et par­ti­c­ulière­ment Lil­ian Gish et Maë Marsh, avec lesquelles il a le plus œuvré, sont in­com­pa­ra­bles de Los-Àngelès, à Brin­disi.

Les autres stars Améri­caines se sont, comme les hommes, spécialisées dans un type qui, je m'em­presse d’ajouter, est presque tou­jours d’une vérité fla­grante.

La femme fa­tale, c’est Flo­rence Reed; l’aris­to­crate Ethel Bar­ry­more; la pe­tite fille pau­vre qui de­vient mil­lion­naire. Mary Pick­ford; la jeune fille du monde, Enid Benett; le flirt Maë Busch; la fille du Far-West, Dorothy Dal­ton; le cœur mul­ti­ple, Glo­ria Swan­son; la demi-vierge. Con­stance Tal-madge; la sen­suelle, Gi­ral­dine Far­rar; la vi­cieuse. Bébé Daniels; l’araignée, Louise Glaum; la jolie poupée su-su­cre. Mary Miles Minier; la fiançée triste, Bessie Bar­riscale; la pâquerette des prés, Wanda Haw­ley; la mys­tique, Alma Rubens; la vierge, Bessie Love; la poupée aux yeux cernés, Maë Mur­ray; le rêve en­fan­tin, Mar­guerite Clark; l’amour gai, Dorothy Gish; l’amour ten­dre, Norma Tal­madge; l'hum­ble amour, Alice Joyce; la nos~-tal­gique, Elsie Fer­gu­son; la vraie héroïne, Pauline Fred­er­ick; la mod­este vi­o­lette, Louise Huff; la grâce, Irène Cas­tle; la beauté pure, Kather­ine Mac Don­ald; le gavroche, Mabel Nor­mand; la méchanceté, Josephine Cross­well; la douceur. Mari j jorie Wil­son; l’éman­cipée, Lilà Lee; la mégère/ Edith Chap­man; le nu artis­tique, Betty Blythe.

A tra­vers la Presse

L’autel et l’Ecran.

Il y a quelque temps, dans une des prin­ci­pales églises protes­tantes de New-York, le pas­teur Spragne fit un ser­mon il­lustré... par le cinéma.

Cette in­no­va­tion pro­duisit tout d’abord une sen­sa­tion pro­fonde.

Mais l’éton­nement, de courte durée, créa l’ému­la­tion et, au­jourd’hui, on compte, en Amérique, b,000 lieux de cultes catholiques; protes­tants ou juifs qui dis­posent ’d’une ma­chine à pro­jec­tion et qui s’en ser­vent régulière­ment.

Et les grandes firmes améri­caines re­con­nais­sent que les églises, les tem­ples et les syn­a­gogues com­men­cent à de­venir pour elles d’ex­cel­lents clients. (Filma.)

Ceux qui croient!

Dans quelque pays qu’on les trouve, c’est un bon­heur. de con­stater qu’ils sont de plus en plus nom­breux ceux qui ont foi dans le cinéma.

C’est ainsi qu’un groupe de pas­teurs méthodistes améri­cains sont allés trou­ver Grif­fith pour lui de­man­der de tourner dans un but de pro­pa­gande un film sur la Vie du Christ. Si le stu­dio avait'à se réha­biliter, cette démarche pour­rait peut-être compter!

Une autre du même genre est aussi car­acté-

ris­tique. Quelques Chi­nois avancés ont estimé que seul le cinéma pour­rait mener chez eux une lutte assez ef­fi­cace pour sauver le mil­lion d’ex­is­tence menacées par l’abus de l’opium. Ils espèrent con­va­in­cre Grif­fith de les aider dans leur œuvre en tour­nant en Chine un drame des hor­reurs de l’opium ca­pa­ble de frap­per les imag­i­na­tions. Et ce sont quelques pas de plus vers les des­tinées, la­borieuses peut-être mais cer­taines, du cinéma. (Hebdo-Film.)

L’Art de par­ler pour ne rien dire.

Ci un échan­til­lon réussi de cet art qui, décidément, a cessé d’être le pro­pre des diplo­mates:

« Itien à dire. Le tra­vail est à l’ordre du jour. On tourne plus que ja­mais. Quoi?...C’est le se­cret des dieux. Où... C’est en­core le se­cret des dieux. Heureuse­ment que les di­vinités sont bavardes et que ma concierge \est au mieux avec elles. Nous en repar­lerons, comme dit Gavroche. En at­ten­dant, di­recteurs, sous-di­recteurs, met­teurs en scène, régis­seurs et artistes sont con­tents. Tant mieux! Il y a tant de pau­vres bougres qui ne le sont pas! »

Cette in­for­ma­tion pal­pi­tante, sen­sa­tion­nelle est ex­traite d’une cor­re­spon­dance régionale adressée à une grande revue cinématographique française!

ÉCHOS A tra­vers la Presse

On nous an­nonce que notre confrère Henri •de- Ville­mandy, di­recteur de la Revue Cinématographique, de Paris, uient d’être nommé président de la société d’art « La Muse ».

Ciné-Re­vue adresse à M. Henry de Ville-mandy ses plus sincères félic­i­ta­tions.

A la Fédéra­tion Belge cinématographique

(Union pro­fot­lon­ncllr re­con­nut)

M. Denis, de la Société Brabo-Film, vient «d’être appelé aux déli­cates fonc­tions de secrétaire général de la Fédéra­tion.

C’est, pour cette vail­lante Union pro­fes­sion­nelle, une intéressante re­crue qui, nous en sommes con­va­in­cus, saura ap­porter à la défense des intérêts com­muns lq précieux ap-( int de tout son très sincère dévoue­ment.

< Le Jour­nal Belge du Film

Sous ce titre paraîtra très prochaine­ment à Brux­elles, un nou­vel or­gane heb­do­madaire de Ta cinématogra­phie.

La di­rec­tion générale a été confiée à M. Emile Maes et la rédac­tion à M. Mau­rice Widy.

Ce jour­nal sera édité par les soins de la •Société Scepi

Nat­u­ral­isme.

Dans « l’As­som­moir », on sait que Vir­ginie, si bien in­terprétée par Mlle Altem, reçoit une magis­trale fessée de coups de ba­toir par Ger-vaise qui, prenant vrai­ment son rôle au sérieux, a été si na­ture et si énergique que ia pau­vre Mlle Altem en a été con­sidérable­ment gênée pen­dant plusieurs jours. Ce qui n’empêche évidem­ment pas les deux artistes d’en rire, mais, après cela, on a vrai­ment tort de dire que le Ciné est un métier gai!... Tout n’est pas rose. (Ciné-Pra­tique.)

Pub­licité.

On a tout dit sur les trou­vailles de la pub­licité an­glo-sax­onne, mais il sem­ble vrai­ment que le cinéma la surex­cite! « Plus grand que les sept mer­veilles du monde » déclare mod­este­ment d’une de ses pro­duc­tions,-une firme améri­caine. Et con­scien­cieuse­ment elle af­fronte sept pho­tos tirées de son film aux sept mer­veilles sus­dites. Si vrai­ment les ex­ploitants améri­cains ne sont pas con­va­in­cus avec cela?...

De son côté un dis­trib­u­teur anglais es­saie d’allécher le client en lui con­tant mer­veilles des fa­bles d’Esope... « mod­er­nisées (!) ».

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lings. Schüber gebaart dansles aan Car­lina te geven en Nowotny kri­jgt voor zijne ont­dekking eene pi­jn­lijke be­loon­ing, in plaats van klink­ende munt.

In Schübert’s zachte, diepvoe­lende ziel ver­schi­jnt An­nette’s beeld steeds sterker, en de hoop eens de gelukkige echtgenoot van dit meisje te wor­den komt in hem op. Zoo zit hij tevre­den nevens An­nette op het kcn-cert gegeven door Pa­ganini, die, door het gezang zi­jner viool, het hoofd aller Ween-sche meis­jes op hol brengt. Schübert be­merkt niet dat het gevaar­lijke vergift ook sti­laan in An­nette’s hart dringt; hij is te zeker van haar en ver­moedt niet dat de vrouwen zoo gemakke­lijk hunne in­ner­lijke gevoe­lens kun­nen ver­duiken.

Bij Mühl heeft het huwelijks­feest plaats van Jean­nette en Nanette. Door jalo­er­sch-heid gedreven, komt Car­lina om Schober te be­spieden, want zij gelooft dat hij An­nette boven haar verki­est. Zoo waarschuwt zij An­nette tegen Franz en be­doelt daarmedç Schober. An­nette is on­gelukkig, want zij denkt dat Schübert de Franz is die zoo dik­wi­jls in t gevang gezeten heeft.

Schober tra­cht de zaak te rege­len, en ter­wijl Schübert het door hem aan An­nette opge­dra­gen lied « Aan u be­hoort mijn hart »

speelt, zingt Schober de wo­or­den. Gan­sch ver­rukt luis­tert An­nette, doch niet Schübert ont­vangt de be­loon­ing, maar wel Schober. Zij kust den man uit wiens mond zij de liefde­wo­or­den ho­orde. De eerste storm verni­etigt al de geurende bloe­sems van Schübert’s liefde. Hij tra­cht bij schep­pen-den ar­beid alles te ver­geten en hij wrocht aan zijn opera. Wis­pel­turig en op­per­vlakkig, zooals meest alle vrouwen, be­seft An­nette de hei­ligheid en rein­heid niet der liefde van Schübert en weet niet welke groote smart zij hem heeft aangedaan. Wan­neer Pa­ganini haar nadert, ver­laat zij huis, vader, eer en Schübert; alles laat zij achter en gaat met hem de wijde wereld in.

Ge­bro­ken, door den geliefde ver­laten, keert zij na eenige jaren terug. Vroeg gaat Schübert, die in zijne melodiën de vrouwen zooveel liefde schonk en er zelve zoo weinig ontv­ing, het eeuwige leven tege­moet. Nog een­maal ziet hij zijne An­nette, nog een­maal klinkt zijn liefdelied, wegsmeltend, ster­vend, van zijne lip­pen..., dan sluiten zijne oogen... voor eeuwig.

Als­dan wan­neer het te laat is, be­seft An­nette eerst, hoe rein de liefde was, welke de man, die nu, on­her­roe­pelijk weg­ging, haar toe­droeg.

CHAN­SON D’AMOUR

(La Mai­son des Trois Je­unes Filles)

A Vi­enne, la ville de la danse et de la musique, vit un com­pos­i­teur, génial et un peu bohème, Franz Schübert. Ses con­tem­po­rains ig­norent son tal­ent, et ne le pren­nent que pour un mu­si­cien be­sogneux, un crêve-la-faim, à qui un ar­ti­san établi ne don­nerait pas sa fille. Le vieux Mühl, maître-ver­rier de la Cour, est le père sévère de trois je­unes filles, An­nette, jean­nette et Nanette, qui, toutes trois ont une grande ad­mi­ra­tion pour la belle musique de Schübert. Au sur­plus, dans le petit cer­cle de ses ad­mi­ra­teurs, il compte en­core quelques amis qui vi­en­nent au sec­ours de Schübert aux mo­ments de gêne...

Le baron Schober, un de ces amis, a pour maîtresse une cho­riste, qu’il fait pren­dre en voiture à la sor­tie du théâtre. Par suite d’une er­reur, c’est la célèbre danseuse Car­lina qui se trouve dans ia voiture de Schober: de sorte donc que les deux je­unes gens, Schober et Car­lina, se ren­con­trent et s’ai­ment, à s l’insu, bien en­tendu, du comte Scharn­torff, le pro­tecteur de la belle artiste.

Dans sa mod­este de­meure Schübert tra­vaille; un voisin, aussi pau­vre que lui, vient lui de­man­der de veiller sur son en­fant malade, pen­dant qu’il va quérir un médecin. L’artiste, in­spiré par les fièvres et le délire de l’en­fant, com­pose le «Roi des Aulnes».

Il joue son oeu­vre chez MüKl, et le succès couronne ses ef­forts.

Le comte Scharn­torff, sachant qu’il n’est plus jeune ni beau, est jaloux. Comme Car­lina n’est là quand il l’at­tend, il charge son fidèle et as­tu­cieux Novotny, homme à la solde, de décou­vrir l’amant de la danseuse. Dans l’en­tretemps, les deux filles de Mühl. Jean­nette et Nanette, ren­con­trent leurs amoureux chez Schübert. Seule, An­nette n’a pas d’amoureux, mais elle ac­com­pa­gne ses soeurs, pour ne pas don­ner l’éveil au père. En pleine idylle radieuse et en­soleillée, le cri d’alarme re­ten­tit: « Le père Mühl ar­rive! ».

Les amoureux, dont le vieux Mühl ne veut rien savoir, se cachent sous la table, et lorsque le sévère papa de­mande à ses filles ce qu’elles font là, elles lui répon­dent qu’elles pren­nent des leçons de chant chez Schübert. Mais Mühl décou­vre sous la table les deux amoureux cachés. Il par­donne et les je­unes gens s’en vont. Schübert reste seul, mais An­nette re­vient pour re­mercier le com­pos­i­teur de son in­ter­ven­tion pour leur­rer le père, elle lui offre des fleurs et... un baisser. Et l’artiste, dans ce baiser fur­tif, sent dans son cœur éclore un amour aussi chaste que timide pour la jeune fille.

Le baron Schober aime Car­lina à l’inse du comte Scharn­torff, et le bon Schübert,


une* fois de plus, sauve la sit­u­a­tion lorsque le comte est sur le point de les sur­pren­dre: lorsque Scharn­torff entre dans l’ap­parte­ment de la danseuse avec son fac­to­tum Novotny, Schober a dis­paru et Schübert feint d’en­seigner à Car­lina l’art de la danse.

Cepen­dant l’image de la gra­cieuse An-nette reparaît tou­jours aux yeux de Schübert, mais l’idée d’être un jour l’heureux époux de la mu­tine jeune fille ne saurait vain­cre sa timidité na­turelle. 11 est empii d’es­poir lorsque, après le con­cert donné par Pa­ganini, elle s’écrie: « Pa­ganini est un ad­mirable mu­si­cien, mais le véri­ta­ble maître c’est vous! )). A un mo­ment donné, il veut faire sa décla­ra­tion, mais il n’ose. 1 oute-fois, comme il a com­posé sa « Chan­son d’A-mour » dédiée à An­nette, il de­mande à

Schober de la chanter, et An­nette,’ in­stinc­tive­ment, em­brasse l’homme qui a chanté. C’est la désil­lu­sion pour Schübert, qui voit s’évanouir tous ses rêves de bon­heur.

Comme toutes les femmes, An­nette est su­per­fi­cielle, elle n’a pas com­pris l’amour de Schübert, et, à la première oc­ca­sion, elle quitte la mai­son pa­ter­nelle avec Pa­ganini pour courir à l’aven­ture, vers l’Italie. Schübert en de­meure brisé. En plein tra­vail, il tombe malade, son état s’ag­grave, il dédaigne le succès et la gloire, ef, lorsque An-nette re­vient enfin, elle cueille son dernier soupir, — et elle com­prend quelle étar l’âme d’élite qu’elle a dédaignée, l’homme si grand et si bon, dont le cœur s’est brisé parce qu’il ne pou­vait se don­ner à l’Elue... Et la chan­son d’amour se meurt avec celui qui l’a com­posée...

(Het Driemeis­jeshuis)

Franz Schübert, de ge­ni­aale toondichter, woont te Wee­nen en zijn genie wordt door zijne mede­burg­ers maar weinig gewaardeerd; zij ken­nen hem slechts als arme muzikant, aan wie geen enkel meester-vak­man zijne dochter als vrouw zou geven.

De oude Mühl, meester-glazen­maker van het Hof, is, zeer streng voor zijne drie dochters, An­nette, Jean­nette en Nanette, die Schübert, we­gens zijne schcone muziek, hoog vereeren.

Baron Schober ook een van den kleine kring vrien­den, die hem soms in groote nood bi­js­taan, heeft be­trekkin­gen met eene bal­let­zan­geres, die hij met zijn ri­j­tuig aan den schouw­burg gaat afhalen; doch bij ver­giss­ing sti­jgt de beroemde danseres Car­lina in het ri­j­tuig en beide jonge lieden komen alzoo in ken­nis en besluiten eene poets te bakken aan graaf Scharn­torff, den ver­liefde van Car­lina.

Schübert werkt in zijne beschei­den won­ing en zijn gebuur, even arm als hij, smeekt hem op zijn kind te willen waken, ter­wijl hij een ge­neesheer gaat halen. Het vroolijke leven, dat Schübert om­ringt, vindt weerk­lank in diens ziel; de ijlkoort­sen van het kind di­enen hem tot toon en melodie, en hij wrocht « Elzenkon­ing ». Ten huize van Mühl speelt hij zijne schep­ping voor, en

be­haalt groote bi­j­val.

Graaf Scharn­torff, ten volle be­wust dat het hem aan jeugd en schoonheid ont­breekt, is buitenge­woon jalo­er­sch, en, daar Car­lins dik­wi­jls afwezig is op de af­spraak, zoo moet zijn spion Nowotny tra­chten te ont­dekken welke man zijn geluk ver­stoort. In-tuss­chen komen de ver­liefde dochters van Mühl met hunne min­naars ten huize van Schübert bi­jeen. An­nette heeft geen min­naar en vergezelt slechts hare zusters opdat vader geene arg­waan zoude hebben. Te mid­den der zon­nige liefdesidylle komt de oude Mühl bin­nen. De twee vri­jers verd­wi­j­nen onder de tafel en op zijne vraag wat zijne dochters hier ver­richten, bekomt de gestrenge vader het antwood dat zij zan­gles nemen bij Schübert.

Wan­neer allen vertrokken zijn, zit Schübert alleen; An­nette komt plots bin­nen en geeft den ver­ras­ten schüchteren man eenen mais­chen zoen om hem te be­danken, daar hij in­g­ing op de leu­gen tegen­over haren vader. Deze zoen is eene gebeurte­nis welke de kalmte zi­jner ziel ver­stoort.

Baron Schober ge­niet met volle teu­gen van graaf Scharn­torff’s geluk; daar stormt de goede Schübert bin­nen om de ver­lief­den te ver­wit­ti­gen dat de graaf met Nowotny in de zaal komt. Schober verd­wi­jnt ij-


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ROYAL - ZO­OLO­GIE CIN­EMA

Pro­gramme du 15 au 20 avril

SE­MAINE DE PAttUES

REP­RE­SEN­TA­TIONS EX­TRA­OR­DI­NAIRES

avec le con­cours de

MR CH. BO­GAERS

Bary­ton à l’Opéra Royal Fla­mand

DEUX MAGI­CIENS

Comédie en 2 par­ties Rosa­monde (ou­ver­ture)

LA FILLE DU REVE

Comédie en 2 par­ties Marche (en Ré)

Fr. SCHU­BERT

Fr. SCHU­BERT

5 Chan­son d’Amour

(La Mai­son des Trois Je­unes Filles)

Opérette filmée en 4 actes. — Episodes de la vie de Fr. SCHU­BERT

Adap­ta­tion mu­si­cale syn­chronique complète, d’œuvres de Fr. Schu­bert pour chant et or­chestre, sous la di­rec­tion de M. H. CEULE­MANS.

Or­ches­tra­tion de Mr. W. de Latin

lr. et 2e acte

6. a) Sérénade....​Fr. SCHU­BERT

b) Le roi des Aulnes

Mr. CH. BOOAERS

7. CHAN­SON D’AMOUR, 3e et 4e acte

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Pro­gramma van 15 tot 20 April

PAASCH WEEK

BUITENGE­WONE VER­TOONIN­GEN

met de medew­erk­ing van

MR CH. BO­GAERS

Bari­ton aan den K. VI. Opera

1. TWEE TOOVE­NAARS

Tooneel­spel in 2 dee­len

2. Rosamunde (open­ing­siuk)....​Fr. SCHU­BERT

3. HET MEISJE UIT DEN DROOM

Tooneel­spel in 2 die­len

4. March (in D) ....​Fr. SCHU­BERT

5 Liefdelied

(Het Driemeis­jeshuis)

Gefilmde op­erette in 4 bedr. — Episo­den uit het leven van Fr. SCHU­BERT

Al­ge­heele en gelijk­ti­jdige muzikale aan­pass­ing van werken van Fr. Schu­bert voor zang en ork­est, onder de lei­d­ing van den Heer H. CEULE­MANS.

Orkest­be­w­erk­ing van den Hr. W. De Latin le en 2e bedrijf

b) Elzenkon­ing

Mr. CH. BOOAERS

7. LIEFDELIED, 3e en 4e bedrijf

Se­maine prochaine reprise du grand succès

ANNE DE BO­LEYN

avec

met

Aanstaande week herne­m­ing van het groot suc­ces

HENNY PORTEN

Im­primerie du Cen­tre* 26. Rem­part Kip­dorp. An­vera.