Bron: FelixArchief nr. 1968#389
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2* Année. — N“ 18. — 1922
Editeur: J. M EU WISSEN, rue Charles De Coster, 10 et 12, Biuxelles. — Téléphone L 1678
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Comme avant-propos de la courte chronique accompagnant les portraits de notre vedette de ce jour, qu’il me soit permis d’entretenir le lecteur du genre de production. où se distingue ce vaillant et talentueux acteur de ciné: le film d’aventures.
C’est le genre de production qui, malgré tous ses détracteurs, tient le plus souvent le programme, pour la grande joie de la majorité des spectateurs. C’est par le film d’aventures que se sont fait connaître, et comme athlètes et artistes, ces rois de l’écran qui ont nom Rio Jim, Wallace Reid, Tom Mix, Hoot Gibson, Elmo Lincoln, Eddie Polo et tant d’autres parmi lesquels Frank Mayo tient une place de choix.
Le film d’aventures, pourtant, a ses adversaires, qui se recrutent particulièrement parmi les jeunes qui. sans attendre que les productions de certains metteurs en scène impressionnistes aient été mises « au point », s’extasient avec excès devant des productions nébuleuses, peut-être pour le seul motif qu’ils les savent peu « commerciales »;qui, avec snobisme plus qu'avec conviction, manifestent un dédain pour le ciné-ro-man et le film cowboy.quelle que soit la, dose de talent, de beauté et d'héroïsme mis au service des images animées dans ces productions pofmlaires, par les réa-isateurs et leurs interprètes.
Que reproche-t-on, en somme, au film d’aventures? le peu de diversité dans le thème de l’action, et — au dire de certains critiques grognons — une tendance à faire admirer le crime aux jeunes cerveaux encore mal équilibrés.
Sans doute, dans beaucoup de créations du genre, se retrouvent les classiques figures de la jeune fille pure, qu'un destin néfaste poursuit sans relâche; du jeune homme beau, musclé et très sportif, qui triomphe, à la force de son solide poignet, de ses jambes agiles et de son cerveau lucide, des ténébreuses machinations d’un traître ou d'un bandit, métis, chinois ou simplement visage pâle. Mais le fait que ces figures populaires se retrouvent souvent n’implique point d’uniformité, encore moins de monotonie dans l’action; de même ue dans cent pièces u théâtre français se retrouve le trio de la femme, du mari et de l’amant, et que pourtant avec ces trois fatidiques per-
FRANK MAYO
dans
Trackedto Earth'
Chevauchée dans la prairie immense.
sonnages, chaque auteur parvient à créer des situations différentes, de même, à l'écran, les metteurs en scène sont parvenus, en s’aidant de mille circonstances diverses, à vous présenter des actions captivantes, ne semblant point calquées les unes sur les autres. C'est qu'ici, avantage du film sur les planches, grâce au dé-cor naturel, le cadre peut varier à l’infini, et permettre aux acteurs des évolutions sans cesse nouvelles, faites souvent de prouesses sportives. Celles-ci ne lassent point le public, avide de belles performances, depuis que les exercices physiques sont de mode, pour le plus grand bien de tous. Ceux qu’il siérait peut-être de plaindre, ce sont ces pauvres athlètes artistes, pour lesquels le public devient de plus en plus exigeant, leur demandant toujours plus beau, plus vite, plus périlleux, plus angoissant.
Le second reproche fait au film d’aventures — son immoralité (!) — résiste-t-il au moindre examen?Toutes les productions cow-boy, tous les ciné-romans, à notre connaissance, finissent bien, par le châtiment des mauvais et la réi o. -pense des braves; [mis, croyez-vous qu'on verra jamais sur l’écran crimes plus épouvantables que ceux dont nos?,gazettes sont farcies; ni que Mm* Bessarabo, ou Landru, ni Caïn — cet ancêtre des assassins de marque — se soient jamais souciés des conseils que pourraient leur donner les fruits de l’invention de feu Lumière? Le crime est viepx comme l’homme, hélas! l’écran en montrant la juste punition fait oeuvre louable.
Mais aussi bien, peut-être avons-nous eu tort de nous étendre à ce point sur la défense du film d aventures qui.mal-gré ses détracteurs, n’est point malade, ni acculé a l'insuccès; le film
Frank Mayo, dans Trucked to garth.
Frank Mayo dans The Fighting Loves.
Où notre vedette semble trouver que la plaisanterie a assez duré.
d’aventures triomphe da se, comme toutes les bonnes causes. Sa renommée est faite de la beauté des larges horizons, des pays neufs, des contrées pittoresques qu’il nous force à connaître; de la beauté du mouvement, d’animation, de grandeur, qu’évoque son action vive et captivante; de la beauté du jeu de ses interprètes, dont les noms sonnent comme un gai galop de cavalier à l’oreille: Douglas, Rio Jim, Wally et Frank Mayo I
Ce dernier, notre héros de ce jour, anime depuis cinq ans du jeu de sa souple silhouette, ies écrans d'Europe et d’Amérique. Car, dès ses débuts, ses productions attirèrent à lui les faveurs du grand public. Pourtant, lui non plus, ne fit pas ses débuts devant l'appareil de prises de vue; dès son plus jeune âge, il fit bonne figure aux « feux de la rampe », comme il nous le conte lui-même au cours de l’interview que l’on va lire:
— A l’âge de cinq ans, déclare Frank Mayo, je jouais le rôle du petit Davy dans la pièce de mon grand-père, Davy Crockett. J’ai joué à ses côtés jusqu’à sa mort, survenue deux ans après; alors ma mère m’envoya à l’Ecole militaire, où je suis resté jusqu’à ce que j’eusse conquis tous mes grades.
Je n'avais pas l’intention de devenir homme de théâtre; j’avais plutôt des dispositions pour le métier d’ingénieur-mécanicien. Mais mon oncle avait composé une troupe pour représenter, à Londres, Squ -rcman, et il me demanda de jouer un rôle.
Je jouai celui de Cosh Hawkins, rôle que William S. Hart avait déjà joué en Angleterre.Lors-que la pièce eut fini sa tournée, je jouai dans un sketch-vaudeville que je promenai dans toutes les villes du Royaume-Uni, ce qui m’occupa plusieurs saisons. '
On devine aisément ce que peut être le budget d'un établissement d'édition de films cinégraphiques.
Doit-on reproduire en pleine Californie les tableaux de Hamlet ou les Trois Mousquetaires, il faut aussitôt que le magasin des costumes regorge
le Bastion de St. Gervais, etc., étant donné que le nouveau monde ne possède aucun monument de l’époque. On s’imagine le travail et le coût d’une pareille réalisation.
11 y a de ces accessoires en bois qui reviennent
Le département de l'ameublement aux studios “ Famous-Players-Lasky,. à Hollywood.
de costumes « Moyen Age » ou * Louis XIII », pour équiper les artistes et les figurants.
Et les accessoires exigés pour chaque nouvelle roduction sont exécutés d’après les renseignements istoriques recueillis par le «Art Director».
La menuiserie joue ici le rôle prépondérant; ainsi, pour le film de Douglas Fairbanks, The Three Musketeers, il a fallu reconstituer tous les «extérieurs » du film, La Rochelle, l’Auberge de Chantilly,
fort cher, et qui ne peuvent servir qu’une seule fois. Si une scène exige la destruction d’une automobile au cours d’un accident, cela ne coûte pas moins de 20,000 à 30,000 francs.
Un magasin d’accessoires possède tout, il n’est pas une chose que vous puissiez me citer qui ne s’y trouve.
Pour vous donner un aperçu du prix de réalisation d’une bande cinématographique, voici ce
Le service des accessoires aux studios de la * Famous-Players-Lasky „ à Hollywood.
Le département de la costumière aux studios “Lasky„ à Long Island City.
qu'a coûté l'exécution du chapitre babylonien du fameux film de David Wark Griffith, Intolérance:
Uniformes pour 18,000 figurants en soldats . doll. 360,000
Coètume de la princesse.... 7,000
Manteau à traîne de la princesse.... 1,040
Décors .... 250,000
Matériaux et frais d'édification des décors . . . 300,000
Appointements des artistes et figurants .... 96,000
Appointements du corps de ballet.... 20,000
Au total . . dollars 1,034,040
Il est bien entendu que ce prix est en dollars cette coquette somme, prix de la réalisation d’un seul chapitre, serait un capital fort enviable pour une société d’édition d’Europe.
J’estime qu'après ça il ne me reste plus rien à dire au sujet de ce chapitre!
Henry A. Parys.
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Reconstitution en décors d'un quartier français aux studios " Famous-Players-Lasky „ à Hollywood.
noucfiJeié e/to/'d leelem
Tandis qu’en France, quelques courageuses feuilles se sont résolument mises à campagne contre la passion nouvelle, destructive d’énergie et de fierté, pour la drogue maudite; tandis què « l’Assiette au Beurre » stigmatise comme il convient la veulerie des pouvoirs publics, dans cette question d'intérêt vital, dans une lettre ouverte au préfet de police; que le «Guignol Enchaîné », mettant les points sur les i, après avoir applaudi à la mise à pied d’officiers
— en Angleterre, où le danger n’est pas moins grand — il s’en faut de beaucoup — une censure coupable va jusqu’à mettre à l’index un film mettant en pleine lumière le véritable suicide corporel et moral, des cocaïnomanes — Laissons la parole au chroniqueur de « l’Echo de Paris »:
« — Bah! dira-t-on. Qui donc prise de la cocaïne? De petites Manon Lescaut de Montmartre, ou de pâles Des Grieux qui ne feront jamais que le désespoir
de marine inculpés dans des affaires de coco, signale que la République permet l'introduction en Indo-Chine de la drogue défendue en France; que dans « l’Echo de Paris », Maurice de Waleffe met le public en garde contre le trafic de ce poison, venu d’Allemagne par des chemins détournés;
de leur famille? Bon débarras!
» Ne croyez pas cela! Vous oubliez les vt,,s de garnison, où les fils de famille traînent leur ennui, le soir, de bar en bar. Qu’une petite amie leur offre la drogue, ils y goûtent d’abord par désœuvrement. Et voilà un intoxiqué de plus I L’usine de Darmstadt
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Iule» RAUOnURT, ex-leadins man de la “FamousPlayers-Paramount,,
sait ce qu elle fait.
» Ce qu elle fait, une revue nouvelle vous le dira, si vous allez la voir, car elle contient 'sur la vie des grands bars où l'on prise la cocaïne, une scène comique, mais d’un comique sinistre qui donne le frisson.
» Les paradis artificiels, une philosophe désenchantée, blasée sur l’horreur de la vie, a pu les chanter en beaux vers baudelairiens:
» Et les moins sots, hardis amants de la démence,
» Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
» Et se / éfugiant dans l'opium immense».
Mais revenons à ce film, auquel la pudique Anastasie britannique a cru devoir opposer son veto; sous peu nous verrons aux écrans belges cette intéressante et utile production, dont l’influence pour la lutte contre la cocaïne sera certes plus grande que cent discour, ou écrits, même des plus persuusifs; car rien n’agit mieux sur nous que les exemples concrets, tels que nous les fournissent les images animées.
Voici le thème de l'action de Cocaïne;
L’histoire nous présente Montagu Webster, propriétaire de plusieurs établissements de nuit, et qui à bâti sa fortune sur les profits que rapporte le trafic secret de la cocaïne. Il a mis tous ses soins, cependant, à garder de toute atteinte du dangereux poison sa fille unique Madge, dont les vingt ans se lassent de la vie renfermée à laquelle son père la contraint. Sa jeunesse lui fait rejeter son joug d’affectueuse sollicitude et, un jour, excédée, elle s'enfuit de la demeure familiale et va chercher refuge et aventure chez son ancienne compagne de classe Jenny. Celle-ci est une
Il vu sans dire que ce thème donne lieu à la représentation des lieux où le vice des cocaïnomanes se donne libre cours; cela est impressionnant et ces visions nous apprennent à craindre et haïr ce poison dont, hélas, les victimes ne se comptent plus dans les grandes capitales d’Europe.
La photo de cette production est impeccable, les effets de lumière parfaits. L’interprétation de Mlle Hilda Bayley, dans le rôle de Jenny, est singulièrement émouvante: lutte d'une âme droite et pure contre la malsaine passion du stupéfiant, magistralement rendue. N*os félicitations vont aussi à Mu* Flora Le Buton, délicieuse dans le rôle de la neurasthénique Madge, à M. Tony Fraser, qui campe une silhouette de Chinois sinistre des plus impressionnante.
Cocaïne est un beau film ot oui vient à son heure.
MARNIX.
jeune personne blasée, déjà habituée à fréquenter les clubs de « coco »; elle y entraîne Madge.
Pendant ce temps, un Chinois, qui désire se venger de Webster, le dénonce à la police comme trafiquant de la cocaïne; d’autre part, il fournit de la drogue aux deux amies, et invite le père Webster à venir se rendre compte de la conduite de sa fille dans le bar qu’il indique.
Le père, affolé, accourt et voit son enfant sous l'emprise du stupéfiant; à l'arrivée de la police, comprenant le guet-apens dans lequel il est tombé, Webster cherche dans le suicide une issue à cette inextricable situation.
ROIS DU RIRE
Il y a en Amérique les rois de l’acier, les potentats du pétrole, les princes du cuivre. Et l’on vient d'élire, au Cinéma, les rois du rire et les reines de la grâce! M. Hylan, maire de New-York, présidait, en personne, à une consultation monstre d'un peuple dé plus de 90 millions d’habitants. Les votants s’écrasèrent. Il n’y eut pas d'abstention. Le dépouillement sérieusement fait par le premier magistrat da la ville, donna les résultats suivants:
Etoiles féminines . Madge - Kennedy obtint le plus de suffrages; suivirent les noms Jjde Mary Pickford, Constance Binney, Lilian
Gish, Maë Murray et Constance Talmadge.
Astres masculins: Will Rogers en tête, puis Charlie Chaplin, Tom Mix et William Farnum.
Faut-il rappeler que la pimpante Madge Kennedy et l’hilarant Will Rogers, des Goldwyn Pictures sont les principales vedettes des Films Erka?
Cette anecdote authentique montre combien les Américains mettent de sérieux dans le couronnement de leurs favoris.
Quand donc verra-t-on M. Autrand ou M. Leullier présider à l’élection d’Hu-( guette Duflos ou de Léon Mathot?
( Cinémagazine.)
Les photos illustrant cette page ont trait au film Cocaïne (voir article en pages 7, 8 et 9).
Ci / fit zi c ncS1\ji
être propriété de Miss Corliss, fille et héritière du roi des forêts.
Fort de ses droits. Bill Steele se présente chez Miss Corliss, qu’on appelle familièrement « la reine Trixie », et se trouve en présence d’une jeune fille charmante, mais autoritaire, qui l’éconduit vertement.
Bill adore la lutte, surtout avec une adversaire aussi délicieuse, et annonce à Miss Corliss qu’il va, tout de même, construire sa cabane; elle ne veut pas croire à pareille audace et lui promet ironiquement d’aller lui préparer un repas quand sa cabane sera finie.
Elle donne l’ordre dans tout le pays de ne délivrer aucune provision à l’entêté Bill, espérant le vaincre par la famine; mais un jour elle reçoit un à un tel point que, fatigué de gagner de l'argent, il mot du jeune homme lui annonçant que la cabane
•ne rêve que repos et... pêche à la ligne. Le hasard est finie et qu’il attend le déjeuner promis. En digne
de ses pérégrinations champêtres le conduit près Américaine elle tiendra sa promesse et lui prépare d'une petite rivière des plus poissonneuse et, tout des gâteaux immangeables qu'il trouve pourtant ( 'ait emballé par le site, il achète au gouverne- succulents, mais elle refuse de partager son repas, fnent une centaine d'hectares bordant cette rivière • La reine Trixie, qui a toujours chez elle de nom-et dans lesquels se trouve un endroit appelé Le breux invités, est convoitée par un aventurier
Gobelet du Diable. <, nommé Embry que Bill Steele a surpris autrefois
Mais l’homme propose et les affaires disposent. en flagrant délit de vol, et Embry veut supprimer
Bill Steele est obligé de quitter l’Amérique pour l’obstacle qu’il devine en Bill. Il organise un enlèveparcourir le monde. Il revient après trois ans d’ab- ment de Miss Corliss au cours d'un bal masqué,
sence et son premier soin est de courir vers sa enlèvement qu’il met sur le compte de Bill Steele
chère petite rivière; là, il apprend qu'on ne peut et où il intervient en héroïque sauveteur,
pénétrer librement au Gobelet du Diable, qu’on dit II comptait sans le cœur romanesque de la petite
C'est une histoire romanesque qui nous a plu, parce qu’elle est à la fois émotionnante et humoristique, parce que nous avons revu évoluer sur l’écran, en des photos parfaites et des décors naturels de toute V uté, l’élégant gentleman iV_. cule qu’est William Farnum.
Ce bon ange des vertus opprimées, cet athlétique champion des bonnes causes, nous l’avons donc admiré comme l'admirerons nos lecteurs, mettant sa force de caractère au service de hardis projets, et sa puissance musculaire aux ordres d’un délicieux minois. Mais n’anticipons; pas voici le scénario de cette bonne production:
Bill Steele, riche industriel, a toujours eu une grande réussite dans toutes ses affaires;
ia reine, qui ne peut croire un instant Bill capable de charger d'un enlèvement une bande de malandrins: il aurait agi .seul. Steele étant arrivé sur ses entrefaites, elle s’aperçoit que la haine qu’elle croyait avoir pour lui n’est autre chose que de l’amour; elle tombe dans ses bras et lui promet de le régaler encore et toujours de succulents gâteaux dans leur petite cabane du Gobelet du Diable.
Cette comédie dramatique, qui Unit bien, dénouement cher aux cinéphiles d’Amérique, plaira
autant chez nous. Une fois encore, en disséquant le sujet, on pourrait lui reprocher de ne contenir en somme que de fort simples données, dont le développement fut assuré presque seul par le talent des interprètes; mais ce reproche, si c’en est un, est tout à l’avantage des artistes, de William Farnum et de sa partenaire surtout, qui tout au long des, 1,500 mètres du film, parviennent à tenir en éveil notre intérêt et notre admirative attention.
EMKA.
FRANK MAYO
A cette époque. Sir Herbert Tree faisait ses débuts à l’écran avec la pièce cinématographique Trilby. Il m’engagea pour y tenir un rôle. J’avais débuté dans la carrière du « théâtre muet ».
Il y a quelque cinq ans, mon oncle Corimer Johnstone travaillait pour la Santa Barbara Picture Company, et, ayant appris que j’avais fait des progrès dans la'branche cinématographique en Angleterre, il m’appela près de lui par télégramme. Toutefois, cette compagnie fut dissoute peu de temps après, et je pris engagement chez Selig. Puis, j’ai fait deux films en série avec Ruth Roland; après quoi, j’ai «tourné» pour la World Film Company, où j’eus comme partenaire Alice Brady, Ethel Clayton et Ketty Gordon.
Je retournai en Californie, où je me produisis avec Anita Steward; enfin, TUniversal m’engagea, et j’y suis depuis deux ans. Mon premier grand
succès fut The Brute Breaker; mais depuis, que de beaux films j’ai joués! Je me souviens avec reconnaissance de Colorado, Hitcbin Posts (La Ruée vers le Bonheur), Tiger True (Le Tigre) et j’ai pleine confiance en le succès du drame cinématographique que je viens de terminer; The Shark Master (Fleur des Flots), le premier film de la production 1921-1922.
Nous avons cru que laisser la parole à un créateur de La Ruée vers le Bonheur et du Tigre, satisferait la curiosité de nos lecteurs, friands de détails personnels sur ses étoiles de prédilection. Et puisque décidément le film d’aventures plaît encore le plus à la grande majorité, nos pages premières, les semaines suivantes, seront consacrées à d’autres grands favoris. Hoot Gibson, Harry Carey, Art Acord, d’autres encore dont le talent de mime d’écran s’allie heureusement à la force musculaire et les aptitudes sportives.
MARNIX.
MARY PICKFORD dans le “Petit Lord Fauntleroy
On sait que la délicieuse artiste américaine interprète avec grand succès l’adaptation à l’écran de l’œuvre célèbre de Frances Hodges Bromei; elle y incarne à la fois le rôle du petit Cedric et de sa maman. L’amusante scène que reproduit notre illustration, représente le petit Cedric mettant knock-out le faux lord Fauntleroy.
JOE MARTIN
"A MONKEY SCHOOLMASTER”
JOË MARTIN, l’inénarrable orang comédien, entouré de sa famille.
On sait que le talentueux quadrumane est l’interprète de nombreux films comiques, sortis des studios de l’Universal.
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lave le linge sans déchirer un seul fil, sans aucun mécanisme intérieur pouvant endommager les tissus.
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QUE FAIRE DE NOS SALLES?
* Ciné Die m • — grand quotidien d informations mondiale - inséré hebdomadairement dans “ 1' Heb-do-Film „ édition du public — pose et' résoud la question de savoir ce qu’il faudra faire des salles de ciné, quand elles auront été abandonnées par leurs directeur et personnel, surchargés de taxes. Prenons donc connaissance de ces intéressantes suggestions, peut-être également applicables à nos salles belges, menacées d’un même sort.
Quand tous les cinémas de France et d'Auvergne auront fermé leurs portes, et que leurs propriétaires seront réduits à la mendicité, que devien-dront les salles superbes, les palaces magnifiques consacrés au culte de l’Art muet? Voici une question que nous nous posons aujourd’hui avec la plus grande anxiété.
Le Gouvernement, insatiable, les réquisitionnera-t-il pour les transformer en casernes en vue de la mobilisation éventuelle des « bourgeois » appelés sous les armes pour combattre l’invasion ultra-rouge?
Les villes s’en empareront-elles pour parer à la crise du logement?
Les propriétaires les transformeront-ils en casinos ou en maisons de jeux clandestins?
En fera-t-on des garages d'autos ou des gardes-meubles?
Ornera-t-on leurs murs de peintures cubistes aux seules fins de montrer notre talent pictural aux générations futures?
S’en servira-t-on pour exposer des sculptures barbares ou des chiens savants, comme on fait au Grand Palais?
Bouchera-t-on toutes les ouvertures, afin qu’elles
puissent mériter le qualificatif de Maisons closes?
La question est d’importance. Si nous fermons les cinémas, nous voulons savoir ce que l’on mettra à la place! Je ne sais pas si les directeurs ont pensé à cela; il serait temps, en tout cas, d’aviser. Car tien ne me serait plus odieux que de voir nos salles envahies par des couples tumultueux qui, au son d’une musique nègre, lèveraient les pieds en cadence pour se donner l’illusion de danser, s Pour éviter une semblable chose, je vous donrt rai une solution à ce problème, qui n’a pas été suffisamment étudié. ,
Fermons les portes de nos établissements, et devant la façade, organisons un grand concours hebdomadaire de gymnastique, auquel pourront participer tous ceux qui acquitteront une modeste redevance. Des cordes lisses, des cordes à nœuds descendront des étages. La foule enthousiaste des sportifs s’exercera à pénétrer, de la sorte, dans votre établissement par les fenêtres. Une fois à l’intérieur, vous leur offrirez une petite séance de cinéma, moyennant un léger supplément, et la farce sera jouée! Votre salle sera fermée, et le fisc ne pourra prétendre à aucune des taxes qu’il vous faut si gentiment acquitter en ce moment.
Car, ce jour-là, vous ne serez plus un cinéma, mais bien un lieu de réunions sportives. Et vous savez comme moi qu’au Vet d’Hiv’ on se moque du Droit des Pauvres, comme de celui des riches.
A moins que, préférant envoyer vos contemporains au bain, vous ne transformiez vos cinémas en piscines, ce qui permettrait peut-être de vous faire subventionner par les autorités locales et les Pompes funèbres. Mais ce serait là un moyen extrême que je n'ose vous conseiller.
ARTHUR, Prévoyant de l’Avenir.
Il y a Chaplin et Chaplin
Au co'urs d’une vente publique, le commissaire-priseur annonce un tableau de Charles Chaplin.
— Tiens! s’écrie une élégante, Chariot fait donc de la peinture?
Quelques exclamations ironiques accueillent cette réflexion.
La dame, visiblement vexée, se tourne vers sa voisine:
— Je n’ai cependant rien dit de risible!
Elle n’était pas tout à fait dans son tort,
à la vérité; elle avait le droit d’ignorer le portraitiste si célèbre sous le Second Empire, îais dont la gloire a été bien éclipsée par celle de Charlie Chaplin, dit Chariot.
Et puis, les deux hommes ont un point de contact: leur commune origine anglaise. Car on sait que ce ne fut qu’à la fin de sa vie que le peintre favori de l’impératrice Eugénie se fit naturaliser Français. (« Le Figaro. »)
Des chiffres
Au moment où le congrès de Strasbourg vient de donner à la question des taxes qui écrasent le cinéma, un regain d’actualité, il n’est pas sans intérêt de publier les chiffres relatifs à l’exploitation de 1’ «Atlantide » dans un cinéma des boulevards pendant les cinq premiers mois de la présentation de ce grand film en exclusivité.
D’octobre à février, la recette fut de 1 million 365,229 francs.
Or, il a été payé:
Droit des pauvres fr. 104,579.55
Taxe d’Etat 219,254.65
Editeur du film 364,612.05
Fr. 088,446.25 soit 50 p. c. de la recette, qui ont été décaissés aussitôt encaissés.
Ajoutons quelques autres chiffres correspondant à la même période d’exploitation: orchestre, 100,000 francs; Société des auteurs et éditeurs de musique, 20,000 francs; publicité, 35,000 francs; loyer, impôts, 112,000 francs.
Bref, ces cinq mois d’exploitation de 1’« Atlantide » ont laissé un solde bénéficiaire de 324,452 francs pour le capital et l’amortissement.
Business et féminisme
De nombreuses femmes en Amérique sont maintenant à la tète de leurs propres maisons d’édition. Citons parmi elles: Anita Stewart, Norma Talmadge, Katherine Mac Donald, Dorothy Phillips, Florence Vidor, Flora de Haven. Miriam Cooper et Colleen Moore.
Valentino
Rudolph Valentino vient d’avoir un retentissant procès. Après avoir obtenu le divorce de sa première femme, Jeanne Acker, il s’était remarié au Mexique (sans cependant attendre le délai exigé par la loi américaine) avec Natacha Rambova. Puis il revint à Los Angelès et la justice l’attaqua pour bigamie. Finalement, Rudolph Valentino fut acquitté et réhabilité, mais il devra vivre séparé de Natacha Rambova pendant encore un an. Rudolph Valentino travaille actueljemefit chez « Famous Players Lasky ». Il est attaché pour trois ans encore à cette compagnie par contrat. Son dernier film présenté au public « Beyond the Rocks », avec Gloria Swanson, obtint en Amérique un succès formidable; Valentino vient de finir les « Arènes sanglantes »,' d’après le roman de Blasco Ibanez, et va commencer à tourner « Don César de Ba-zan », chez Lasky.
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général pour la Belgique: e la Marne, Bruxelles. Téléph. Br. 180.27 Agents pour les Flandres Orientale et Occidentale
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